La
Diaspora libanaise dans le Monde:
"le coin de ciel bleu du Liban?"
A
Monaco, la diaspora main dans la main avec l'Etat
pour aider le Liban
Au Liban, « chaque geste compte »
Lescalade du conflit
au Moyen-Orient a poussé, cette semaine,
le gouvernement à allouer une nouvelle
aide durgence dun montant de 100000
euros au profit des Libanais. Lassociation
des Amis du Liban à Monaco poursuit elle
aussi son engagement sur le terrain et fait état
des besoins. Plus
dun million de personnes, dont plus de 350.000
enfants ont besoin dassistance. Le Liban,
partenaire de coopération de Monaco depuis
plus de 20 ans, fait face depuis fin 2023 au déplacement
dune partie de sa population, à la
fermeture décoles et à laugmentation
des besoins en matière de santé,
a rappelé cette semaine le gouvernement...
> Lire
tout l'article...
Entre
Ivoiriens et Libanais, rien ne va plus
Novembre 2024-
Les rumeurs qui a couru à Abidjan de migration
massive de libanais ont provoqué de vives
attaques sur les réseaux sociaux contre
cette communauté dont 80000 membres vivent
en Cote dIvoire.
Du coup, des blogueurs libanais se sont dits choqués
de ne bénéficier de si peu de compassion
alors que leur pays est attaqué par larmée
israélienne et un million au moins dentre
eux déplacés dans des conditions
dramatiques.
Plus quun épisode isolé, ces
chicayas reflètent les difficultés
de cohabitation entre les deux communautés.
La
diaspora libanaise est un phénomène
d'importance mondiale La
diaspora libanaise est lune des plus importantes
et des plus influentes au monde, avec des millions
de personnes dorigine libanaise vivant en
dehors de leur pays natal. Cette dispersion à
travers le globe est le résultat de plusieurs
vagues migratoires motivées par des raisons
économiques, politiques et sociales. Explorons
les différentes vagues de migration libanaise,
leurs causes, leur répartition géographique
et leur impact sur le Liban et les pays daccueil.>
Lire la suite en cliquant ci-dessous...
Alain
Geaam: de Tripoli à Paris, la fabuleuse
histoire d'un chef étoilé libanais «
Ici, je suis Azzam avant d'être Alan ».
Il est parti pour l'Europe avec pour seul bagage
l'envie d'en découdre et les saveurs de
sa mère. Dans les ruelles de sa ville natale,
le cuisinier Alan Geaam nous emmène dans
les coulisses d'un parcours qui lui a permis de
rejoindre l'élite des Chefs mondiaux avec
une étoile au guide Michelin. Il nous parle
de courgettes farcies, de mélasse de grenade,
et de ses débuts « avec 200 Francs
dans la poche ». Il nous explique comment
il s'est progressivement réconcilié
avec le Liban et ses origines dont il avait honte.
Rencontre tout en images
et en saveurs.
C'est
l'histoire d'un pays qui survit par ceux qui en
sont partis
Depuis quatre ans, le Liban est à genoux
et survit sous perfusion de sa diaspora. Il y
a plus de Libanais à l'extérieur
du pays que sur la terre des Cèdres. Partout,
cette population d'exilés tente de garder
le pays hors de leau, en y envoyant des
milliards chaque année.
Une enquête
menée auprès de la dispora libanaise
en région parisienne
Septembre-Octobre
2023
Bulletin d'information
de la diaspora libanaise avec
A 2 PAS DU LIBAN
LUnion
libanaise culturelle mondiale: gratitude, patriotisme
et mérite
Congrès de l'Union
Libanaise Culturelle dans le monde à Paris
et Puteaux Le
11 novembre 2023, le Palais de la Culture à
Puteaux a accueilli lUnion libanaise culturelle
dans le monde (ULCM)
pour la clôture de son 23e congrès
mondial. Discours, mises au point, élections
et feuilles de route étaient au rendez-vous.
Ayant pour but principal de rassembler les descendants
dorigine libanaise, les expatriés
et les amis du Liban au sein dune organisation
ou dun syndicat unique, lUnion libanaise
culturelle mondiale veille à promouvoir
et à préserver la culture et le
patrimoine libanais et à en conserver lesprit
pour les générations à venir.
Cest dans cette même perspective que
sest tenue la 23e conférence de lULCM
à Paris, présidée par le
professeur Nabih Chartouni, président mondial,
avocat et créateur dune nouvelle
méthode dapprentissage de larabe
dialectal au Mexique.
>En
savoir +...
4
Août 2020 : à Paris comme à
Beyrouth, la même blessure
Le 4 Août
2023, des
dizaines de personnes ont répondu présentes
à lappel du Comité de coordination
libano-français (CCLF, regroupant une dizaine
d'associations), pour commémorer le troisième
anniversaire de lexplosion du port de Beyrouth.
Ce rassemblement est le premier organisé
par le CCLF depuis sa création en juin
dernier.
En
Afrique, les Libanais ne connaissent pas la crise
« Business is business
». Une philosophie de vie quappliquent
ceux qui ont fui un pays en proie aux crises pour
un continent qui regorge dopportunités.
Alors que le Liban traverse lune des périodes
les plus tumultueuses de son histoire, sa diaspora
établie en Afrique est résolument
tournée vers lavenir.
Libanais
dAfrique : quand la nouvelle génération
entre en scène Les
« fils de » originaires du Liban prennent
petit à petit les commandes des groupes
familiaux établis en Afrique, redéfinissant
le paysage des affaires du continent, avec une
approche qui se démarque parfois de celle
de leurs aînés.
> A lire
dans la serie de l'été
2023 en trois volets:
"EN AFRIQUE, LES LIBANAIS NE CONNAISSENT
PAS LA CRISE"
Réajuster
ses rêves ou partir: le dilemme des jeunes
Libanais
Mai 2023-
Ils sont de plus en plus nombreux à se
lancer dans des professions qui nont aucun
lien avec leur diplôme, en raison notamment
du manque dopportunités. Certains
jeunes diplômés désabusés
sont contraints de « réajuster »
leurs rêves pour éviter dêtre
au chômage, quitte à rester au Liban
et à sadapter à une situation
accablante.
Dautres ont les yeux tournés vers
lextérieur, notamment les pays du
Golfe où ils voient leur avenir plus sûr. Selon
Rabih Haber, directeur de Statistics Lebanon Ltd,
le chômage au Liban est loin dêtre
aussi problématique que ce quil ny
paraît. Bien que le taux général
du chômage soit de 29,6% selon les dernières
statistiques de l'Organisation Internationale
du Travail OIT, M. Haber estime qu"il
ne peut être considéré comme
élevé par rapport à un pays
qui traverse une crise économique, subit
un effondrement de sa monnaie et un recrutement
inexistant dans le secteur public dû à
son effondrement." Par
ailleurs, M. Haber suggère entre autres
"une réorientation des jeunes vers
des professions plus scientifiques et techniques
" car plus prisées sur le marché
mondial. Reste à savoir si lÉtat
libanais sengagera réellement dans
cette voie.
LEB·o·lu·tion,
un mouvement proposant de faire connaître
le Liban à de jeunes issus de la diaspora,
proposera un séjour culturel et humanitaire
du
16 juillet 28 juillet 2023.
Linitiative est organisée par le
Conseil Mondial de la Jeunesse (WLCUY), une partie
de lUnion Culturelle Libanaise Mondiale
(WLCUY), une institution civile, indépendante
et non gouvernementale, créée afin
dassurer la préservation et la propagation
de la fierté de la culture libanaise et
de sa manifestation à travers la diaspora.
Lorganisation est accréditée
auprès du Conseil économique et
social (ECOSOC) des Nations Unies.
Le
Liban na jamais autant eu besoin de sa diaspora Mars 2023-
Dans un pays qui senfonce dans la crise,
les Libanais sont de plus en plus nombreux à
dépendre de largent envoyé
par leurs proches depuis l'étranger pour
survivre. Les fonds envoyés par la diaspora
libanaise, lune des plus importantes au
monde, expliquent en partie pourquoi le Liban
na pas encore sombré dans le chaos
ou la révolte sociale, alors que le pays
souffre dune des pires crises financières
du monde moderne, selon la Banque Mondiale.
Le reportage "Liban,
SOS Diaspora" de Chloé Domat et Sophie
Guignon.
A
l'occasion de la réunion internationale
de suivi sur le Liban à Paris, le 6 Février
2023, un collectif de la Diaspora libanaise a
signé un manifeste dans le quotidien français
Le Monde
Les libanais de
la diaspora, appellent à un engagement
international pour un Liban "Etat de droit
> +
de détails...
Le
décryptage du vote
des libanais de l'étranger à la
veille du scrutin au Liban: chiffres et premières
analyses par zone avec plus de 60% de participation
soit près de trois fois plus qu'en 2018
La diaspora joue un rôle majeur au secours des Libanais
que la crise plonge de plus en plus dans la misère Les
Libanais de l'étranger apportent quelque...
7 milliards de dollars d'aide par an.
La diaspora du monde entier
vole au secours des Libanais, que la crise plonge dans
une misère noire. Une action de solidarité
multiforme, basée sur beaucoup de collectes de
dons, qui sert de stabilisateur économique dans
un pays en faillite.
Pour acheter une boîte de lait pour nourrisson,
une famille doit en ce moment débourser un sixième
du salaire minimum et pour 20 litres dessence, la
moitié de ce salaire. Le chômage touche 500
000 personnes, cest-à-dire plus du tiers
de la force active. Devant lampleur de la crise
actuelle qui provoque leffondrement du pouvoir dachat,
la dévalorisation des épargnes bancaires
qui ont perdu les trois quarts de leur valeur, le pays
devrait normalement être proche de la famine. Mais
ce scénario du pire est évité grâce
à la solidarité familiale, laide apportée
par les membres de la diaspora à leurs proches
restés au Liban.
La diaspora plus mobilisée que jamais
Il
y dans le monde près de dix millions de Libanais
ou de personnes dorigine libanaise, presque deux
fois plus que le nombre de résidents. Cette communauté,
présente sur tous les continents, envoie tous les
ans plusieurs milliards de dollars qui permettent aux
familles de subvenir à leurs besoins élémentaires.
À titre dexemple, les 300 000 Libanais qui
travaillent dans les monarchies du Golfe envoient au Liban
entre 800 millions et un milliard de dollars.
Selon des statistiques officieuses, plus de 65% des Libanais
résidents ont un membre de leur famille ou un proche
installé à létranger. Cela
ne résout pas tout.
Malgré lapport de la diaspora, beaucoup de
Libanais ont du mal à joindre les deux bouts. Une
enquête récente de lUnicef indique
que 53% des familles libanaises ont au moins un enfant
qui a été privé d'un repas par jour
en octobre, comparé à 37% en avril.
Selon
cette étude, la proportion des familles qui ont
envoyé leurs enfants travailler est passée
de 9% à 12%. Malgré la solidarité
familiale, on voit bien que la catégorie des
plus démunis gonfle de mois en mois. Si les prix
continuent à grimper et le pouvoir dachat
à séroder, dans quelque temps, même
lapport de la diaspora sera insuffisant pour aider
les familles à se nourrir.
Si
le Liban a besoin de 12 à 15 milliards de dollars,
selon le gouverneur de la Banque centrale, cette aide
si précieuse de la diapora libanaise ne saurait
donc à elle seule pallier les carences d'un Etat
en faillite et permettre le retour à court terme
de conditions de vie décentes pour la majorité
de libanais restés au pays.
Regards
sur l'Association des Français d'Origine Libanaise
Combien sont-ils?
S'il est assez facile d'estimer le nombre de français
d'origine libanaise en tant que double nationaux résidents
au Liban, soit 20 à 25000 citoyens, cela parait
beaucoup plus difficile en France entre libanais qui vivent
en France (au moins 150.000), français nés
en France mais avec une ascendance libanaise remontant
à deux ou trois générations. La seule
certitude c'est qu'entre la France, le Liban et même
ailleurs, cette communauté joue un rôle-clé
dans la vivacité de la francophonie libanaise dans
le monde. L'AFOL, basée en France, en Val de Loire,
est l'une des nombreuses associations structurantes de
ce dynamisme liant l'action présente aux racines.
La
diaspora est une richesse culturelle pour le Liban
Faire connaitre certaines figures
artistiques auprès du public libanais, cest
les attacher encore plus à la mère patrie.
LAgenda Culturel rencontre certains de ces artistes,
nés ou originaires du Liban, vivant au Brésil,
en Colombie, au Canada, en France
Quelle image ont-ils du Liban ? Comment intègrent-ils
dans leur création à la fois leurs origines,
leur vision actuelle relative à une autre société
? Un dossier exclusif avec la contribution
de l'Association
Robert
A. Matta Arts & Culture
La
riviera albanaise et sa capitale Saranda, nouvelle
destination pour les libanais à la recherche
d'un point d'émigration?
Immobilier, restaurants, import-export, affaires:
face à Corfou en Grèce...
Découvrez les atouts
de Saranda!
244
442 libanais de létranger inscrits pour les
élections législatives de 2022
Au
total, 244 442 ressortissants libanais de létranger
se sont inscrits sur les listes électorales via
le site https://diasporavote.mfa.gov.lb
et les missions diplomatiques et consulaires libanaises
à létranger contre 92 810 personnes
seulement lors du précédent scrutin de 2018.
Pour rappel, les inscriptions se sont clôturées
le samedi 20 Novembre 2021 à minuit.
Trois fois plus de Libanais
se sont inscrits quen 2018
Une analyse graphique
Détérioration
des conditions de vie des Libanais: la diaspora aide à
la survie
7 Décembre 2021-
Depuis deux ans, le Liban est frappé par une crise
multidimensionnelle qui a détruit léconomie,
balayé les filets sociaux et paralysé les
institutions politiques. La classe moyenne a fondu et
la pauvreté atteint 80% de la population. La dépréciation
abyssale de la monnaie nationale a entraîné
la destruction du pouvoir dachat et une flambée
des prix des produits de consommation. >
L'Article de Paul Khalifeh pour RFI
Par le vote, la diaspora peut inverser le cours de lhistoire
mais...
Novembre 2021-
A peine 150 000 Libanais de létranger sur 1 million
de votants potentiels sont inscrits sur les listes électorales
à la la veille de la 68éme fête nationale
libanaise du 22 novembre 2021. Rappelons que les inscriptions
doivent se faire au plus tard le 20 Novembre...
La mobilisation pour les législatives de mars (ou Mai...)
2022 est pourtant cruciale pour lavenir du Liban.
> Lire
la contribution du Collectif Change Lebanon pour Jeune Afrique
Change Lebanon est une association
de droit français composée d'experts de la société
civile libanais et franco-libanais.
L'actualité des libanais du monde
de la diaspora libanaise et
du Liban d'Outre-Mer
AIDEZ
le LIBAN
en étant sûr que vos
dons seront bien utilisés
Vous pouvez choisir l'association libanaise
SEMEURS d'AVENIR
partenaire de l'IECD, l'Institut
Européen de Coopération et de Développement >>
Contactez l'IECD à Paris
RENCONTRE
AVEC LA DIASPORA LIBANAISE DE FRANCE
La diaspora libanaise en France est estimée autour
de 250.000 personnes.
Elle s'est fortement mobilisée dans des actions
de solidarité suite aux terribles explosions de
Beyrouth le 4 Août 2020.
Depuis sa création, le Liban vit
au rythme des crises : crises économiques, crises
politiques et guerres... et cette année a ajouté
une génération nouvelle d'exilés
à la diaspora libanaise, qui est déjà
l'une des plus importantes du monde. environ 14millions
de libanais et de descendants de libanais vivent dans
70 pays à travers le monde, pour une population
nationale estimée à 5,5 millions au maximum...
La révolution du 17 octobre 2019 a suscité
un espoir de changement inédit au Liban. Pourtant,
depuis, le pays ne cesse de s'enfoncer.... A l'économie
en chute libre et dramatique s'est ajouté la double
explosion du 4 août 2020, et la paralysie politique...
A l'heure où les contestataires libanais s'apprêtent
à célebrer les un an de la révolution
du 17 octobre 2019, quel bilan en-font ceux qui ont quitté
le pays?
Bilal Tarabey est allé pour France24 à leur
rencontre...
Eté 2019
Un recensement privé délivre
des données précieuses mais peut-être lourdes
de conséquences
pour l'avenir du modèle libanais et donc du pays.
Sur 5,5 millions de Libanais, près
de 24% vivent à l'étranger
1,3 millions de Libanais à
l'étranger
La société spécialisée
en matière de recherches et statistiques révèle,
dans sa publication, que le nombre de Libanais (vivant au Liban
ou à l'étranger) est de 5,5 millions de personnes,
un chiffre qui a bondi de 426% depuis 1932, année au cours
de laquelle 1.046.164 Libanais avaient été recensés.
L'entreprise libanaise
souligne que la croissance démographique a été
très inégale selon les différentes communautés.
Alors que le nombre de chrétiens a augmenté de
174,5% depuis 1932, le nombre de musulmans a bondi de 785,1%
depuis le dernier recensement, et ce surtout chez les alaouites,
avec une augmentation de 1.052% et les chiites, dont le nombre
a augmenté de 946%. Cette croissance inégale fait
que les chrétiens, qui représentaient 58,7% de
la population il y a 87 ans, comptaient fin 2018 pour 30,6%
du nombre total de Libanais. Le taux le plus bas de croissance
démographique se retrouve au sein de la communauté
grecque orthodoxe, avec une augmentation de seulement 147%.
Le nombre de maronites a, lui, augmenté de 166,1% depuis
1932 et, fin 2018, 904.704 Libanais étaient officiellement
inscrits sous cette confession. Le nombre de Libanais sunnites
s'élevaient, au moment de l'étude, à 1.721.853,
ce qui constitue une croissance de 786,2% du nombre de Libanais
de cette confession.
Sur ces 5,5 millions
de personnes, 1,3 million résident à l'étranger
(soit près de 24%) selon Information International, qui
indique ne pas avoir de chiffres concernant le nombre de personnes
d'origine libanaise, mais qui n'en ont pas la nationalité.
En 2017, un recensement
réalisé par le Comité de dialogue libano-palestinien,
la Direction centrale libanaise des statistiques et le Bureau
central palestinien de recensement et de statistique avait permis
de dévoiler que le Liban accueillait quelque 174.000
réfugiés palestiniens. Il s'agissait du premier
recensement officiel effectué par Beyrouth alors que
cette question représente un sujet sensible dans le pays.
Ce chiffre était considéré comme bien plus
faible que toutes les estimations circulant dans le pays et
qui allaient parfois jusqu'à 500.000. Le Liban accueille
par ailleurs plus de 900.000 réfugiés syriens
ayant fui depuis 2011 la guerre dans leur pays. Ce chiffre,
qui représente le nombre officiel de réfugiés
inscrit par l'ONU, est sujet à controverses, les autorités
libanaises faisant état de bien plus d'un million de
Syriens réfugiés au Liban.
Sur le nombre total de personnes détenant
la nationalité libanaise, 30,6% sont des chrétiens
contre 69,4% de musulmans, selon des statistiques publiées
par la Information International.
La
société libanaise privée détudes,
de recherches et de statistiques Information International a
publié samedi un recensement du nombre de personnes détenant
la nationalité libanaise, réparties en fonction
de leur confession religieuse, dévoilant notamment que,
fin 2018, 5,5 millions de personnes détenaient la nationalité
libanaise, dont 30,6% sont des chrétiens contre 69,4%
de musulmans. Près de 24% de ces Libanais vivent à
l'étranger, selon ce recensement.
Information
International, une entreprise réputée mondialement,
et qui a été fondée par le Libanais Jawad
Adra, ne fournit pas la procédure qui a été
utilisée pour parvenir aux chiffres publiés.
Elle compare toutefois les données de fin 2018 avec celles
du dernier recensement officiellement mené au Liban,
qui date de 1932.
Entre 1932 et 2018 la population libanaise musulmane aurait
augmenté de 785% quand
la population libanaise chrétienne n'aurait augmenté
que de 175%.
Cela explique en grande partie que d'un équilibre
presque parfait entre les deux religions en 1932, on soit
parvenu aujourd'hui à un rapport proche des 70/30%.
Il est par ailleurs remarquable
de noter qu'en 2018, le poids des chrétiens libanais
dans leur ensemble, des musulmans sunnites et des musulmans
chiites seraient au pourcent près équivalent
(30 à 31%).
En
effet, contrairement aux autres pays du monde, où des
recensements sont organisés par lÉtat de
manière périodique, le pays du cèdre fait
figure d'exception et n'a plus publié de statistiques
démographiques officielles depuis plus de 80 ans. Information
International explique cette absence de statistiques en évoquant
"des raisons confessionnelles", le système
politique libanais étant basé sur une répartition
des différentes fonctions officielles de lÉtat
entre les différentes communautés religieuses,
et "autres, comme l'incapacité" des institutions
publiques.
Ces statistiques sont certes à prendre avec des pincettes
compte tenu d'un certain flou concernant la méthodologie
de la récolte des données mais semblent refléter
un certaine réalité de terrain.
Reste à savoir à quelles fins elles pourraient
être exploitées... C'est là tout l'enjeu
pour l'avenir du Liban...
Rappelons qu'une récente étude de LibanVision
estimait le nombre de libanais francophones à un peu
moins de 2 millions répartis entre libanais résidant
au Liban et membres de la diaspora.
Grand reportage sur RFI - Novembre 2016
"Au Liban, la diaspora de retour fait vivre la francophonie
20 Octobre 2008
Quand l'émigration libanaise devient un thème
théâtral:
Cherche visa désespérément
par Colette
KHALAF
Des
jeunes Libanais de tous bords et tous milieux attendent devant
les
portes de lambassade. Seul objectif : le départ.
« Longue était la nuit aux portes de lambassade
» est un spectacle musical
et vivant de Nidal al-Achkar, présenté au théâtre
al-Madina jusquau 30 décembre.
Pour le Liban, limmigration a, depuis deux siècles,
marqué lhistoire et la géographie de ce
pays. Plus des deux tiers de la population libanaise se trouvent
éparpillés à tous les coins du monde. Pour
aborder ce thème cuisant et douloureux, lactrice
et metteur en scène Nidal al-Achkar a dû recourir
au verbe du poète et écrivain Issa Makhlouf pour
illustrer les douleurs et les déchirures dun peuple.
Tout en prenant appui sur cette réalité, la pièce
de théâtre, en langue arabe et en chansons, avec
sous-titrage français, évoque la capacité
de lhomme à affronter son destin.
Cest un huis clos teinté de modernité que
propose al-Achkar, qui explique que « le découpage
des scènes constituait lessentiel du travail, car
il sous-tendait lenchaînement dramatique des événements
».
À louverture, le spectacle semble déjà
osciller entre réel et imaginaire, puisquelle représente
la longue file de candidats au visa comme un bétail allant
à labattoir.
Mais au fur et à mesure que les événements
senchaînent et que les bruits des bombes et des
mitraillettes (orchestrés sur du matériel improvisé)
obligent quinze personnages à passer la nuit ensemble,
la dérision lemporte parfois sur le réel
et labsurde prend place.
Sur fond dramatique, rythmé par les percussions, le bouzouk,
la guitare ou le oud de quatre musiciens formant un coryphée
moderne, les textes saniment et se teintent de fantaisie.
Rap et chansons du passé sentrelacent illustrant
le Liban daujourdhui.
Envoyez
la musique
Devant la porte de lambassade, lenfermement ouvre
la voie à limaginaire. À bord de moyens
de transport fabuleux déambulant sur un grand écran,
les spectateurs senvolent jusquaux tréfonds
de lAfrique peuplée de baobabs pour immerger dans
les quartiers de NewYork, la brousse de lAustralie ou
le désert des pays arabes.
Autant de destinations qui font rêver ces jeunes. Mais
qui sachèvent sur un quotidien amer. Et les comédiens-musiciens
retombent dans cette triste réalité que sont les
querelles intestines de leur pays.
Après donc un long travelling, qui sétire
un peu et qui pèche par instants par la faible sonorisation
(moyens financiers obligent), laction rebondit dans la
seconde partie du spectacle, plus énergique et plus créative.
À travers des chorégraphies dynamiques et colorées,
des brefs hommages sont rendus aux grands « musicals »
du siècle, comme West Side Story ou All That Jazz. Lesquels
sont suivis par des portraits dimmigrés, un exercice
ludique auquel sadonnent les comédiens avec plaisir.
On dirait que ces quatorze acteurs réunis sur scène
(« des débutants, sauf Nada Abou Farhat, mais qui
ont beaucoup de potentiel », dira Nidal al-Achkar) avaient
commencé par tâter le terrain, baliser les planches
pour mieux sadapter au public.
Longue était la nuit aux portes de lambassade est
comme une pâte quon pétrit. Les boulangers
lont faite avec beaucoup damour, y mettant tous
les ingrédients nécessaires. Il faudra attendre
seulement que le levain la gonfle.
Les comédiens qui ont déjà relevé
le défi auront certainement le temps de réagir
et de « grandir » avec leur audience. Alors le levain
aura fait son effet.
Le spectacle sera présenté à 20h00, sans
relâche,
au théâtre al-Madina jusquau 30 décembre.
Fiche
artistique
Design
éclairage : Judith Greenwood.
Musique : Khaled Abdallah.
Assistant au metteur en scène : Raghda Mouawad.
Costumes : Mohammad Khadra, assisté de Marwan Aoun.
Chorégraphie : Nadim Bahsoun.
Graphisme et animation : Omar Khoury et Fadi Baki.
Consultants artistiques : Mona Knio et Nagy Souraty.
Photographe : Houssam Mcheimech.
Acteurs
Assile Ayach, Édward Abbas (rap), Bassam Abou Diab, Rafic
Féghali, Rawia Alchab, Suleiman Zeidan, Ali Alhout, Abed
Koubaisy, Ali Younès, Mohammad Najmi, Mohammad Assaf,
Nisrine Hmeidan, Nasreddine Elcharbaji Elmazik (rap) et Nada
Abou Farhat.
Juin
2008
Rapport de lEconomist Intelligence Unit
Léconomie libanaise de plus en plus
tributaire de la diaspora Un rapport édité
par The Economist Intelligence Unit (EIU) a indiqué quen
dépit de la paralysie au niveau politique qui a négativement
affecté le Liban pendant deux ans, léconomie
a continué à bien fonctionner. Comme les autres
sources de croissance ont séché, le pays est devenu
de plus en plus dépendant dun seul facteur, qui est
lengagement des expatriés libanais travaillant à
létranger à transférer des fonds vers
leur patrie, selon le bulletin économique de Byblos Bank,
Lebanon This Week.
Le rapport a souligné que le PIB a enregistré une
hausse de 4 % en 2007 par rapport à lannée
précédente. La consommation du secteur privé
est restée élevée, les restaurants et les
commerces de Beyrouth continuant à prospérer sauf
dans le centre-ville. Des investissements se sont poursuivis dans
limmobilier qui est demeuré en bonne santé,
alors que le tourisme a tenu bon jusquà un certain
niveau.
Le plus important demeure le fait que les dépôts
bancaires en devises sont restés constants, permettant
aux établissements de crédits de continuer à
couvrir la dette publique qui représente 190 % du PIB.
The Economist Intelligence a souligné que toutes ces sources
de croissance dépendent de plus en plus de la diaspora
libanaise dont le nombre dépasse de loin celui des résidents.
Cette diaspora, qui travaille à létranger,
est bien éduquée et rémunérée,
notamment celle occupant des postes dans les pays du Golfe et
en Afrique. Elle est en outre réputée pour être
très attachée au Liban.
À titre dexemple, les dépôts bancaires
se sont accrus grâce notamment aux expatriés libanais.
Comme dans leur grande majorité ils utilisent des adresses
locales, leurs fonds transférés sont classés
en tant que fonds résidents. Le secteur touristique est
de même dynamisé par les expatriés libanais
qui remplissent les cafés, les restaurants et les bars
et soutiennent une consommation continue dans le secteur des produits
de luxe. Mais ces expatriés ont tendance à résider
chez des parents ou des amis, ce qui explique le faible taux de
remplissage des hôtels, équivalent à seulement
30 %. De même, lactivité dans le secteur immobilier
est soutenue par les Libanais doutre-mer, dans la mesure
où ceux-ci acquièrent des résidences dans
lobjectif ultime de retourner un jour sinstaller définitivement
au pays. De toute façon, ils trouvent les prix dachat
de résidences dans les villes où ils travaillent
comme prohibitifs et lenregistrement de ces pied-à-terre
comme légalement complexes. Ces expatriés sont demandeurs
dappartements dune ou deux chambres, mais aussi dappartements
de luxe.
La plus importante contribution de la diaspora libanaise est le
transfert de fonds vers la patrie, estimés à près
de 6 milliards de dollars en rythme annuel.
Novembre 2007
Ils étaient une dizaine en 1897, ils seraient 30 000 aujourdhui
dont 10 000 naturalisés*
Les Libanais du Sénégal : dynamisme, débrouillardise
et génie du business Dans un pays ravagé par une pauvreté
galopante, la communauté libanaise préserve sa réussite
dans les affaires et son aisance financière, malgré
la suspicion des Sénégalais et les revers de fortune.
La scène a pour théâtre la frontière
ivoiro-ghanéenne. « Papiers ! » mâchonne
le douanier. « Nationalité ? » « Libanaise
», réplique le voyageur au teint clair. « Jai
dit : nationalité !», beugle le gabelou.
« Libanais », insiste le fils du Cèdre, interloqué.
La réplique cingle : « Mais enfin, ce nest
pas une nationalité, cest une profession ! »
Lanecdote suffit à dévoiler les clichés
et les fantasmes que charrie lépopée africaine
des enfants du Levant, lointains héritiers des Phéniciens
qui accostèrent jadis dans les parages du Cap-Vert.
Vieille histoire. Dès le milieu du XIXe siècle,
des heurts confessionnels secouent la montagne libanaise. Souveraine,
lélite chrétienne maronite refoule des cohortes
de paysans musulmans vers les terres ingrates et rocailleuses
du Sud. Dès lors, les bannis chercheront à fuir
la pauvreté sur dautres continents. Mais le premier
aventurier connu, parti de Miziara (Nord), se nomme Élias
Khouri Younès, signalé en 1882 au Nigeria. Ce défricheur
maronite voulait, comme tant dautres, échapper ainsi
à la conscription le « badal »
imposée par loccupant ottoman et aux persécutions
du sultan Abdülhamid II. Cap sur le Gold Coast, le futur
Ghana, le Liberia, la Côte dIvoire et, bien sûr,
le Sénégal.
Bienvenue au pays de la Teranga, berceau et épicentre de
lépopée. On y dénombrait en 1897 une
dizaine de Libanais, « colporteurs sans installation fixe
». Ils seraient aujourdhui environ 30 000, dont 10
000 naturalisés. Parmi eux, une centaine de médecins,
une trentaine davocats, autant de pharmaciens, une cinquantaine
dingénieurs, des enseignants, et, bien sûr,
des milliers de commerçants ou hommes daffaires.
Tous témoins dune intégration quatteste
aussi cette rue de Dakar dédiée à Abdou Karim
Bourgi, prince de limmobilier. Un autre Bourgi, Faez de
son prénom, a accédé au rang de général.
Les députés Samir Abou Rizk et Mahmoud Saleh siègent
à lAssemblée nationale.
Plus encore que lampleur de leurs flux migratoires, cest
la faculté dadaptation des Libanais qui impressionne
( ). Le dynamisme, la débrouillardise, le génie
des affaires des descendants des Phéniciens forcent ladmiration,
même sils suscitent parfois aussi lagacement,
la jalousie. En quelques années, le quincaillier ambulant
troque sa carriole contre une échoppe puis, pour peu que
la chance lui sourie, lègue à ses fils un commerce
prospère.
1937. Le paquebot Champollion, parti de Beyrouth, cingle sur une
Méditerranée démontée, avec le jeune
Moussa Sharara à son bord. Un mois plus tard, après
une escale à Marseille, ce villageois du Liban-Sud débarque
à Dakar, la capitale de lAfrique occidentale française
(AOF). Il y retrouve son cousin Sleimane, un grand commerçant,
tout comme lui de confession chiite, arrivé 13 ans plus
tôt. Vendeur de cigarettes, puis négociant darachide
en brousse, il simprovise photographe ambulant, apprend
le wolof en huit mois, soffre, avec ses premiers revenus,
des cours de grammaire et dorthographe françaises.
Le voici armé pour importer du papier photographique, négoce
qui fera sa fortune.
« On gagne son franc à la sueur de son front »,
répéta inlassablement le vieux Moussa Sharara, aujourdhui
âgé de 98 ans, à ses 13 enfants. Aujourdhui,
Kazem, Fayçal, Amoudé et autres Zeinab, nourris
à la leçon du père, sont tous dans les «
affaires ». Et ils ne sont pas les seuls Libanais du Sénégal
ou Sénégalais dorigine libanaise à
faire prospérer le business de famille par le travail,
encore le travail, toujours le travail, même si les fortunes
et les manières de réussir sont diverses.
Libanais,
nationalité ou profession ?
Au début, la première activité économique
de ces Libanais était le commerce de tissus, darachide,
darticles divers. Aujourdhui, leurs fils ou leurs
petits-fils sactivent dans dautres domaines comme
le transport, lindustrie, lalimentaire, limmobilier
et tant dautres.
« Libanais » est-ce une nationalité ou une
profession ? « Ce nest pas faux, sourit un des leurs.
Très présents dans les professions libérales
et lindustrie, les Libanais sont les premiers investisseurs
du Sénégal. Ils possèdent 60 % des PME-PMI.
Et pèsent lourd en termes demplois. » Khalil
Basma, casquette bien vissée, est assis dans un coin
dune boutique achalandée de tapisseries à
lavenue Blaise Diagne de Dakar. Né en 1938 à
Dakar, le vieux, qui sest rendu au Liban une seule fois
en 1983. ( )
M. Badaoui, 51 ans, trouvé derrière le comptoir
de lun de ses deux magasins spécialisés
dans la vente de tissus et de cartables au marché Sandaga,
ne déroge pas au cliché. Originaire dun
petit village libanais, situé à 10 km de la ville
de Tyr, il dit avoir quitté son pays dorigine pour
le Sénégal à lâge de 5 ans
avec ses parents ( ).
Pour M. Badaoui, pas question de retour au bercail. ( )
Pourtant, aujourdhui, « les recettes ont connu une
baisse avec les Sénégalais qui sont devenus de
grands commerçants. » Il consent : « Cela
ne gêne pas, car cest la loi du marché. »
( )
Citoyens « à part entière » mais aussi
« entièrement à part », les «
Libanais » sont-ils des Sénégalais comme
les autres ? Beaucoup de la nouvelle génération,
qui « supporteraient sans hésiter les Lions sil
y avait un match de foot Sénégal-Liban »,
revendiquent haut et fort leur « sénégalité
» : « Nous sommes bel et bien des Sénégalais
dethnie libanaise ! Car, si nos parents étaient
venus avec lidée de faire fortune et de retourner
au pays, notre génération, elle, a coupé
les ponts avec le Liban. » Alors pourquoi vivent-ils repliés
sur eux-mêmes ? « On nous reproche le peu de mariages
mixtes. Mais lintégration ne se joue pas au niveau
de la ceinture, avait balayé, en 2002, dun revers
de la main, lhomme daffaires, Fayçal Sharara.
Le fond du débat consiste à savoir si les Libanais
participent au développement du pays et partagent des
aspirations communes avec le reste de la nation. La réponse
est oui. »
Témoin : la restauration qui reste un domaine de prédilection
des Libanais au Sénégal. Les restaurants, Le Régal
dont le gérant est Jamal Joer, Ali Baba géré
par Kamil Hage Ali, La Fourchette de Sharara Amoudé,
Les Ambassades des Omaïs, pour ne citer que ceux-là,
sont parmi les tables les plus prisées de Dakar. ( )
Jadis hésitantes, bien des dynasties de la communauté
libanaise, souveraine dans le commerce, ont su marcher sur les
pas des Fayçal Sharara et autres Saïd Fakhry (SAL)
pour investir le tissu industriel sénégalais.
( ) La liste est loin dêtre exhaustive de la
panoplie dindustries gérées par les Libanais
au Sénégal. Qui sont également réputés
dans le domaine de la médecine. ( ) Et partout,
dans le business comme lexercice des professions libérales,
cest le sens des affaires, la capacité dadaptation,
le désir de « réussir à tout prix
» qui prévalent.
Parfois tapageuse, la réussite des « visages pâles
», boucs émissaires commodes, éveille les
jalousies. Cest la rançon du succès : ces
talentueux businessmen sont quelque peu jalousés, accusés
dêtre à la source de toutes les corruptions.
« Cest bien connu : chaque Libanais a un douanier
et un policier dans sa poche », affirment sans nuance
certains Sénégalais pure souche. Dans les coulisses
des affaires dakaroises, on accuse, à tort ou à
raison, certaines familles libanaises de faire dans des affaires
illicites : pratiques usuraires, blanchiment ou transfert dargent,
trafic darmes, etc. ( ) « Cest normal,
se gratte un vieux Libanais. Sénégalais, Libanais
ou Américains, il y a toujours et partout des brebis
galeuses. » ( )
De la suspicion, de la sueur. Et beaucoup dargent. La
fortune et ses revers. Libanais, une profession ? Soit. Un métier
davenir au Sénégal ? Voire.
B.
B. F.
(*) Article paru dans
Weekend Magazine, Sénégal.
Août
2007
LUnion libanaise culturelle
mondiale et ses objectifs
LULCM : 341 branches dans 50 pays pour soutenir le Liban
et renforcer les liens avec les émigrés
Youssef
as-Saouda, le juriste et poète, premier ambassadeur du Liban au Brésil,
nommé en 1945, sétait rendu, un beau jour, auprès de
lambassadeur britannique à Rio de Janeiro. « Ne soyez pas trop
fier, lui a-t-il dit. Il est vrai que vous représentez un empire que la
lumière du soleil ne quitte guère. Lempire que je représente
nest pas moins étendu, à la différence que votre empire
disparaîtra un jour et le nôtre restera. » En 1893, le Brésil
comptait déjà, à lui seul, 7 214 émigrés libanais
(selon louvrage du professeur Abdallah Mallah, al-Hijra min moutassarrifiyyat
Jabal-Loubnan, 1861-1918) à une époque où le total de la
population du petit Liban (le Mont-Liban) nexcédait pas les 400 000
personnes. Le président du Cercle des ambassadeurs du Liban, Fouad Turk,
lun des pères fondateurs de lUnion libanaise culturelle mondiale
(ULCM), ne tarit pas danecdotes sur « la mondialisation entamée
par les émigrés libanais, un siècle avant la révolution
numérique », comme il plaît au plus grand des poètes
arabes, Saïd Akl, de la qualifier. En 1937, Choucri Khoury, propriétaire
du journal Aboul-Haoul, écrivait ces lignes : « Sil y avait
une route qui menait à la Lune, vous auriez aperçu un Libanais muni
de son paquet de marchandises prendre cette route et vous auriez aperçu
un second Libanais parti sur cette route, pour fonder sur la Lune un journal ou
une école. » À lheure où une large délégation
de lULCM poursuit, au Liban, une tournée marathonienne auprès
des dirigeants politiques, des chefs spirituels, des présidents dinstances
économiques et sociales, il est devenu indispensable de braquer les projecteurs
sur celle que les intimes appellent simplement « al-Jamiaa »,
lUnion. Fondée en 1959 au Mexique à linitiative des
Libanais de Mexico, sous le parrainage du président de la République
Fouad Chéhab, elle sappelait, à lorigine lUnion
libanaise mondiale. Mais il a fallu ajouter le terme « culturelle »
par respect de la loi mexicaine qui nautorisait pas les « lobbys étrangers
» sur son territoire.
Une
véritable démocratie Le premier congrès sest
tenu au Mexique en 1960. Ce congrès a approuvé les premiers statuts
et le règlement interne qui stipule que lélection dun
nouveau président mondial, des vice-présidents (pour chaque continent
il y a un vice-président, un assistant et un secrétaire général)
et des différents comités devrait avoir lieu tous les deux ans,
avec interdiction de se faire renouveler le mandat. Seul le secrétaire
général nest pas élu mais désigné. «
Il y a une véritable démocratie que nous acceptons avec gaieté
de cur », souligne Antoine Menassa, vice-président pour le
continent Europe. À lULCM, on parle de six continents : les cinq
continents géographiques plus le Brésil qui accueille à lui
seul plus dun million dhabitants dorigine libanaise. En 2007,
lULCM regroupe un ensemble de 341 branches, clubs et associations, répartis
sur 50 pays, sur les six continents. Selon le Centre libanais pour la recherche
sur lémigration (LERC), présidé par Guitta Hourani,
le nombre total des émigrés libanais ou dorigine libanaise
se chiffre, aujourdhui, à entre quatre et six millions, contrairement
à la légende qui veut que les Libanais de la diaspora soient au
nombre de 14 millions. Du 25 au 27 mai dernier, pour le 15e congrès
de lUnion, ils se sont retrouvés à São Paolo, au Brésil.
Ils étaient une centaine de participants venus des cinq continents et deux
cents délégués venus du Brésil, représentant
au total 341 branches (dont 110 se trouvent au pays de la samba), à qui
se sont joints une centaine dinvités dhonneur (députés,
sénateurs, gouverneurs) du Brésil et des Amériques. À
São Paolo, le participant au congrès était soit un votant
soit un visiteur. Le votant est le représentant au moins dune branche.
Pour être membre dune branche, il suffit au candidat de prouver quil
est libanais, ou dorigine libanaise, ou quil a un conjoint libanais.
Il faudra ensuite payer une cotisation annuelle dun montant symbolique.
Les
objectifs Il convient de signaler que « les portes de lULCM
sont grandes ouvertes aux Libanais de tous bords, toutes communautés et
toutes classes socioprofessionnelles confondues », comme le précise
le secrétaire général, Georges Abi Raad. Comment créer
une branche ? Il suffit que trente personnes se rassemblent, remplissent le formulaire
dadhésion, créent un statut juridique, et le soumettent au
secrétaire général local ou mondial. Ensuite, chaque succursale
sautofinance. Les anciens responsables et les futurs anciens responsables
de la Jamiaa peuvent rejoindre le sénat de lULCM qui réunit
également des membres dhonneur nommés parmi les Libanais de
létranger. À ses débuts, lULCM a siégé
au club Monte Libano (à Mexico). Ensuite, le siège sest déplacé
avec les nouveaux présidents élus. Bientôt, « la maison
de lÉmigré » sera inaugurée à Quincy,
dans lÉtat de Massachusetts. En ce qui concerne les objectifs
de lULCM, ils se définissent comme suit : Revendiquer le
droit de vote pour les émigrés, à travers les représentations
diplomatiques. Restituer la nationalité libanaise aux descendants
dorigine libanaise. Mener des campagnes auprès des émigrés
pour les pousser à inscrire leurs enfants et leur épouse.
Organiser des manifestations culturelles et folkloriques pour sensibiliser les
émigrés et leurs enfants à la culture libanaise.
Construire un site web pour apprendre larabe et le dialecte libanais.
Demander aux pays hôtes daider à sortir le Liban de sa crise. LUnion
des Libanais dans le monde exerce également du lobbying, au niveau politique,
pour aider le Liban à surmonter les difficultés auxquelles il fait
face. « Nous avons renouvelé le soutien de la diaspora au peuple
libanais, lors de nos entretiens à Beyrouth, indique sur ce plan Antoine
Menassa. Nous avons prié les hommes politiques de revenir aux concertations.
Nous avons plaidé pour la loi tant attendue qui devrait permettre la restitution
de la nationalité aux émigrés dorigine libanaise. Et
nous avons voulu montrer lexemple à tous les émigrés
quil est possible de passer lété au Liban, pour prouver
que le terrorisme ne nous empêche pas de continuer notre vie et de visiter
notre pays. » Mais laction de lULCM ne se limite pas au volet
politico-national ou aux aspects en rapport avec le patrimoine du Liban, mais
elle englobe aussi un apport humanitaire ou une contribution au développement.
Ainsi, lULCM sest engagée à faire campagne pour équiper
lhôpital de Aïn Ebl, au Liban-Sud. Et dune manière
plus globale, lUnion tente également de « collaborer avec lassociation
Bader pour faciliter laccès des nouveaux diplômés à
des fonds afin quils créent leur propre entreprise », comme
le précise Antoine Menassa. Cet attachement des émigrés
à la mère patrie a été exprimé par une formule
lapidaire dAndré Bercoff, ancien collaborateur au Jour, qui a souligné
dans son dernier ouvrage Retour au pays natal : « Le Liban est moins fait
pour guerroyer que pour jouir. »
Le
périple libanais de la délégation de lULCM
La
délégation de lULCM qui vient deffectuer une visite
à Beyrouth regroupait de hauts responsables et de lUnion, représentatifs
de toute la mosaïque libanaise. La délégation comprenait ainsi
Élie Hakmé, président de lULCM, Haïfa Chédrawi,
présidente de lUnion des femmes de lULCM, Georges Abi Raad,
secrétaire général, Joseph Chidiac, conseiller de lULCM
à Beyrouth, Sarkis Hakmé, homme daffaires au Brésil,
Antoine Menassa, président pour lEurope, Chakib Rammal, président
pour lAfrique, ainsi que Samir al-Ghazal, Antoine Kaddissy et Eid Chédrawi. La
délégation a été reçue au cours de son séjour,
notamment, par le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, le Premier
ministre, Fouad Siniora, les ministres Hassan Sabeh (Intérieur), Tarek
Mitri (Affaires étrangères p.i.), Charles Rizk (Justice), Jihad
Azour (Finances), Ahmad Fatfat (Jeunesse et Sports), Joe Sarkis (Tourisme), lancien
président de la République, Amine Gemayel, le « Amid »
du Bloc national Carlos Eddé, le chef du Courant patriotique libre, le
général Michel Aoun, le chef du Courant du futur, Saad Hariri, le
gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, le secrétaire général
du ministère des Affaires étrangères Hicham Dimachkiyé,
le commandant en chef de larmée, le général Michel
Sleimane, le président de la Ligue maronite, Joseph Torbey, lancien
président de la Ligue maronite, Michel Eddé, le député
Neemtallah Abi Nasr, le chef du Bloc parlementaire de Zahlé, Élias
Skaf, le chef de la Rencontre démocratique, Walid Joumblatt, et les
promoteurs du projet Bader.
Pour
davantage dinformations, visitez le site de lULCM www.wlcu.com
Jad
SEMAAN
Août
2006 Une diaspora inquiète et mobilisée
De la France au Brésil
et des Etats-Unis à l'Afrique, la guerre entre Israël et le Hezbollah
ne cesse de préoccuper l'importante diaspora libanaise
La
nouvelle guerre au Liban a précipité le départ des ressortissants
étrangers, touristes et expatriés. Mais aussi des Libanais installés
à létranger (de double nationalité pour certains),
retournés dans leur pays dorigine et qui rejoignent aujourdhui
précipitamment leur région daccueil : Australie, Europe, Amérique,
Afrique Ils appartiennent à la grande communauté libanaise
émigrée.
«
Cest une communauté active et influente », explique Abdallah
Naaman, historien et attaché culturel à lambassade du Liban
à Paris. Parmi les plus célèbres de ses membres en France
se trouve Carlos Ghosn, PDG de Renault (né en fait au Brésil) ;
le général américain John Abizaïd, à la tête
du commandement central des forces américaines au Proche-Orient (Centcom),
en fait aussi partie.
Le
pays du Cèdre a connu plusieurs vagues de départs depuis le début
du XIXe siècle, quand les premiers émigrants sont partis vers lÉgypte.
Entre 1850 et 1950, des milliers de Libanais choisissent les Amériques,
Nord et Sud, avec notamment les États-Unis pour terre de prédilection.
À la fin du XIXe siècle, une autre vague démigrants,
pour beaucoup originaires du sud du Liban, se dirige vers les pays africains.
Une émigration accrue à partir de 1975
Les
mouvements démigration prennent davantage dampleur à
partir de 1975, avec le début de la guerre civile : jusque dans les années
1990, plus de 600 000 personnes supplémentaires (sur une population totale
de quatre millions) quittent leur pays. Jean-Claude Turquieh, consul honoraire
à San Diego (États-Unis), a quitté sa terre il y a trente
ans, à cause de la guerre et pour assurer un avenir à ses enfants.
« À un moment donné, dit-il, il faut opter pour une certaine
stabilité qui leur permettra de se faire une vie. Moi, jai choisi
la Californie parce quelle me rappelle le littoral libanais, et aussi la
Côte dAzur française. »
Hady
Farah, 42 ans, est conseiller financier. Il est arrivé en France en août
1981. Grec catholique (un des 18 rites religieux officiels du pays), il ne se
sent pas enfermé ici dans une communauté religieuse. « Au
Liban, cest regrettable, mais tout est plus sectaire : pour obtenir ses
papiers, on doit passer par le prêtre, limam, le rabbin. On vote en
fonction de sa religion. » Dans les pays daccueil, la population libanaise
sest souvent bien intégrée, au point quelle ne recense
plus toujours ses enfants dans les ambassades.
«
Beaucoup de gens partaient autrefois avec lespoir de rester quelque temps
à létranger, puis de revenir au Liban », explique Barah
Mikaïl, spécialiste du sujet à lInstitut de recherches
internationales et stratégiques (Iris). « Mais ils se sont totalement
intégrés, poursuit-il, même sils nont pas opté
pour la nationalité locale tout de suite. Du coup, ils nont souvent
pas perpétué la langue arabe. » Et cependant, la diaspora
conserve des liens privilégiés avec ses origines.
«Ce
mot de diaspora peut bien sûr être employé pour les Libanais
dans le monde, car il existe une grande solidarité entre les émigrés
et leur pays dorigine», juge Naji Farah, directeur de la rédaction
du Journal des amis du Liban. En revanche, pour Jean-Claude Turquieh, «la
communauté libanaise à létranger ne se reconnaît
pas comme une diaspora, dans le sens dun peuple en exil». Intégrés
là où ils sont, les Libanais restent pourtant nostalgiques.
"Avide de films libanais, de culture libanaise"
«
Rien nest comparable au fait de prendre un café libanais en fumant
son houka, dans un des cafés-trottoirs de Raouché ou du centre-ville
de Beyrouth », dit ainsi Jean-Claude Turquieh. Philippe Aractingi, cinéaste
installé en France, fait actuellement le tour du monde des pays où
la diaspora sest installée. Il recherche des fonds pour présenter
aux Oscars son film Bosta (« LAutobus ») (1), consacré
à la réconciliation au pays. Il parle de cette diaspora qui a fait
émerger à nouveau son identité, depuis que le Liban avait
retrouvé un semblant de paix.
«
Elle est avide de films libanais, de culture libanaise, dit-il. Cette identité
se renforce avec la télé libanaise, qui diffuse par satellite ou
Internet. » Barah Mikaïl date à bien plus tôt la prise
de conscience de cette identité commune, notamment de la part des maronites
aux États-Unis : « Lors de la guerre de 1967, les Arabes et musulmans
dAmérique ont tenté de se regrouper pour faire pression sur
Washington et ne pas laisser trop de marge aux pro-Israéliens. Cela a fondé
la prise de conscience dune appartenance arabe chez les Libanais chrétiens
à létranger. »
Hors
des frontières du pays, cest aussi la religion qui réunit
: les maronites ont fondé aux États-Unis le NAM, National Apostolate
of Maronites. Et quand on regarde la carte des Libanais dans le monde, on saperçoit
quils se sont plus ou moins répartis suivant leur religion : les
chrétiens ont émigré vers lEurope et les États-Unis,
les musulmans se regroupent plutôt en Afrique. Tous se retrouvent par ailleurs
dans les pays du Golfe. "Les émigrés les plus influents
ne reviendront pas"
La
diaspora constitue une sorte de locomotive pour le pays. « Les émigrés
les plus influents ne reviendront pas, car ils ne trouveront pas de place à
leur niveau. Mais ils injectent de largent et leur savoir-faire, estime
Philippe Aractingi. La diaspora est une richesse tant quil existe un aller-retour
notamment financier entre elle et le pays dorigine. »
Quant à linfluence politique sur les pays daccueil, elle semble
incertaine. Barah Mikaïl lexplique : « Aux États-Unis,
il ny a quun seul député dorigine libanaise, et
il est plutôt favorable à Bush ! Les Arab Americans, qui comptent
aussi des Libanais, sont nombreux mais pas vraiment organisés.
LArab
American Institute est linstitution la plus structurée. Elle regroupe
les panarabes de toutes religions, son président est chrétien libanais,
mais son action est minée par dautres groupes qui portent la bannière
dun islam politique et identitaire. Il ny a donc pas de vrai lobby
face à linfluence des pro-Israéliens. » À 42
ans, le cinéaste Philippe Aractingi vient de quitter le Liban pour la troisième
fois. Il était retourné vivre au Liban depuis quelques années.
« Cette fois, jai été évacué comme ressortissant
français, par Chypre. À chaque fois, cest lamertume
de ne pas avoir dit adieu au pays. Cest un sentiment connu de tous les émigrés
de tout temps et de toutes origines : on part avec lespoir de revenir. »
Marie
JANSANA / La Croix
(1)
Ce film a remporté le prix de lInstitut du monde arabe, pour la «
première uvre », à la 8e Biennale des cinémas
arabes, à Paris, du 22 au 30 juillet.
*** Des clivages exportés du pays
Reflet
de la population du pays, les Libanais de létranger reproduisent
souvent les divisions entre communautés religieuses : chrétiens
(maronites, grecs-orthodoxes, arméniens ), druzes, sunnites, chiites.
Les chiites de la diaspora se sentent ainsi bien plus proches du Hezbollah que
les autres communautés. Le 15 juillet, plus dun millier de personnes
(en majorité libanaises) ont défilé à Paris au cours
de deux manifestations séparées, favorable (pour lune) et
opposée (pour lautre) au Hezbollah. Pourtant, la diaspora ne se sent
pas enfermée dans ces divisions : « à lextérieur
du Liban, il y a plus déchanges et moins de conflits entre groupes
communautaires », analyse Hady Farah, conseiller financier installé
en France.
DEUX
à QUATRE millions de personnes
La
diaspora est lensemble des membres dun peuple dispersé à
travers le monde, mais qui maintient des liens avec son pays dorigine. Au
sens large, le mot est souvent utilisé pour « exil », ou pour
« communauté étrangère ». Il sagit de peuples
qui ont souvent une habitude de migration, mais qui conservent une forte conscience
collective. Une diaspora peut être constituée par un peuple (les
Arméniens par exemple), ou par une appartenance religieuse (la diaspora
juive).
Aussi
nombreux à létranger que dans le pays, le nombre de personnes
composant la diaspora libanaise varie suivant les spécialistes. «
Ils sont au plus deux millions à travers le monde », juge Abdallah
Naaman, historien, attaché culturel à lambassade du Liban
à Paris, qui parvient à cette estimation en ne prenant en compte
que la première génération installée hors frontières
et ses enfants.
Certains
experts avancent le chiffre de quatre millions de personnes : soit autant que
dans leur pays dorigine. Dautres parlent de 20 millions, mais
cumulent, dans ce cas, toutes les générations et sans doute aussi
les descendants des unions mixtes. En fait, ces chiffres varient parce que les
populations émigrantes du Proche-Orient ont longtemps été
comptabilisées comme « ottomanes », sans distinction. Le Liban
et les pays voisins nexistaient pas encore sous leurs frontières
actuelles.
Du Brésil à la Côte dIvoire
Le Brésil : pays qui
compte le plus de personnes dorigine libanaise (entre 6 et 8 millions toutes
générations confondues). Les
États-Unis : plus de 1,5 million de chrétiens libanais et un million
de musulmans dorigine arabe (dont des Libanais). Le
Venezuela : 400 000 membres. Le
Canada : 250 000 personnes. La
France : plus de 100 000 personnes, sur les 400 000 qui vivraient en Europe.
La Côte dIvoire
: la plus grosse communauté libanaise dAfrique (évaluée
à 200.000 personnes) : 100 000 résidents. LAustralie
: 250 000 personnes.
19 Août 2005 Les
Libanais de la diaspora doivent être représentés au Parlement, estime le patriarche
Sfeir, depuis sa résidence d'été de Dimane: " L’État
devrait reconnaître et protéger les droits des émigrés".
Lors d’une cérémonie organisée en hommage aux émigrés, au jardin
des patriarches à Dimane, Mgr Sfeir a planté un cèdre, baptisé « le cèdre de l’émigré
», pour commémorer l’événement. Prenant la parole, Mgr Sfeir s’est dit « étonné
du laisser-aller du gouvernement vis-à-vis de la diaspora ». « L’État, a-t-il
dit, devrait être fier de ses émigrés et devrait reconnaître leurs droits, notamment
en leur permettant de choisir leurs représentants au Parlement et en les aidant
à enregistrer au Liban leurs enfants qui naissent à l’étranger. » « Si l’État
perd les émigrés, il sera en train de perdre une richesse inestimable », a-t-il
noté. Il a également invité les responsables à accorder aux émigrés leurs droits
légitimes dans un pays qui leur doit beaucoup, souhaitant que « le Liban et ses
émigrés ne fassent plus qu’un ».
La société civile libanaise installée en France se mobilise
pour donner encore plus d'élan démocratique au Liban à travers
le projet VoteràParis2005
Les
Libanais de Côte d’Ivoire: la désunion sacrée? La
communauté libanaise implantée en Côte d’Ivoire compte environ 100 000 personnes.
Elle contrôle la majeure partie des industries, le commerce d’import-export, de
la distribution et la commercialisation de produits agricoles tels que le café
et le cacao. Cette omniprésence dans différents secteurs d’activité économique
explique les liens privilégiés qui existent entre l’État ivoirien et les représentants
de notre communauté. Malgré cette reconnaissance, celle-ci reste très mal organisée
à tous les niveaux. Des représentants s’autoproclament porte-parole de tous les
Libanais. Les représentent-ils vraiment ? Mais qui représente qui ? L’ULCM existe-t-elle
encore ? Aurait-elle disparu avec la fin du parti unique ? Le communautarisme
a-t-il eu raison d’elle ? Elle est devenue inexistante et obsolète. Plusieurs
associations libanaises existent. Elles sont très communautarisées et très politisées.
L’organisation d’activités socioculturelles reste très limitée et très ciblée
par rapport à telle ou telle communauté et religion. Exemple : – Al-Ghadir
: obédience chiite, très proche du Hezbollah et de l’Iran. – Association BIEN
: obédience chiite, proche de Amal de Nabih Berri. – AFLEC: tendance chrétienne
maronite. – ASLI: Association des Libanais laïque, soi-disant apolitique,
mais dont certains membres appartiennent à un parti prosyrien, le PNSS. Et
bien d’autres… À quand la fin du communautarisme? Allons-nous un jour mettre en
avant la citoyenneté libanaise avant la communauté et la religion? Dans tout cela,
quel est le rôle de nos autorités consulaires? L’ambassadeur est-il au courant?
J’en doute. Et notre ministère des Affaires étrangères? Toutes ces questions
méritent d’être posées. Nous, la majorité silencieuse, nous attendons des réponses
de nos autorités. Notre ambassade doit nous tenir informés ; elle doit être plus
active ; elle devrait jouer son rôle de porte-parole, et placer sous son
autorité toutes les associations et les structures représentatives des Libanais
de Côte d’Ivoire. Imad BADREDDINE
, 3 Sept.2005 >
Consultez "L'Orient-Afrique", le Blog de l'auteur, libanais de
Côte d'Ivoire
28 Avril 2005 Création à
Paris d’un comité d’intellectuels
et de militants de droits de l’homme « Liberté Liban » Dans
la foulée des événements dont le pays est le théâtre, le comité « Liberté Liban»
se propose de réunir des intellectuels, des militants et des défenseurs des droits
de l’homme des deux côtés de la Méditerranée, afin de : • rassembler et fournir
des informations factuelles et des analyses relatives à l’évolution de la situation
au Liban ; • faciliter les contacts entre les diverses composantes du mouvement
social et politique d’opposition au Liban ; • mobiliser l’opinion publique
et la société civile françaises autour de la question libanaise, en coopération
et en échange avec les forces qui œuvrent pour une paix juste au Proche-Orient.
Le comité fondateur de « Liberté Liban » est formé de MM. Wadih el-Asmar,
Joseph Bahout, Driss el-Yazami, Antoine Garapon, Alexis Keller, Joseph Maïla,
Olivier Mongin et Joël Roman. Dans un communiqué publié à Paris, le comité
rappelle que « l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, le 14 février
2005, a déclenché une mobilisation populaire sans précédent ». « Cela a amplifié
un courant de protestation jusqu’ici cantonné aux universités, aux ordres professionnels
et à différents cercles d’opposition politique ou intellectuelle. Ce 14 février
2005 fera date dans l’histoire du Liban. La volonté syrienne de satellisation
du Liban, en dépit de l’accord de Taëf signé en 1989, le refus de Damas d’obtempérer
aux injonctions des Nations unies à l’automne 2004, et la prolongation du mandat
de l’actuel président Émile Lahoud ont contribué à l’essor de ce mouvement de
protestation. Soutenir ce mouvement, comme l’ont courageusement fait une centaine
d’intellectuels syriens, est d’autant plus un devoir pour tous les démocrates
arabes que les manifestants de la place des Martyrs, à Beyrouth, envoient des
messages qui prennent leur sens sur le plan libanais mais aussi dans le contexte
régional et international », poursuit le communiqué. « Sur le plan régional, le
“réveil libanais” prouve qu’il est possible de trouver des issues non violentes
aux conflits qui secouent et ensanglantent la région, ce qui est porteur d’espoir
pour la jeunesse arabe, au Liban mais aussi en Palestine et en Irak. Cela montre
également que le monde politique arabe n’est pas condamné à osciller entre des
régimes théocratiques et des pouvoirs dictatoriaux. Un Liban libre et démocratique
est un motif d’espérance pour une région du monde qui subit depuis trop longtemps
la violence d’États autoritaires. Revendiquer un Liban indépendant va de pair
avec la construction d’un État palestinien libre et viable », ajoute le communiqué.
« Enfin, le soulèvement libanais, soutenu par l’action de la communauté internationale
en faveur d’un Liban libre et souverain, pluraliste et démocratique, est le meilleur
contre-exemple aux thèses du choc des civilisations et des religions, et constitue
une première pierre dans la construction d’un espace de démocratie dans le monde
arabe », souligne le comité fondateur. « En même temps qu’elles lèvent le tabou
de l’occupation syrienne et qu’elles inaugurent une ère nouvelle au Liban, ces
manifestations renvoient à des questions concernant l’identité et l’avenir du
Liban, et ce tant aux niveaux générationnel, social, confessionnel que politique
», note-t-il. « Le désir des Libanais de recouvrer leur pleine indépendance doit
se prolonger par l’intégration à ce processus historique des principales forces
politiques chiites (Amal et Hezbollah). Déjà les uns et les autres se revendiquent
du drapeau national, si longtemps relégué au second plan », ajoute le communiqué.
Dans ce contexte, « et afin de donner au mouvement de recouvrement de la
souveraineté libanaise toutes les chances de porter ses fruits, le comité “Liberté
Liban” appelle à un certain nombre de mesures prioritaires : 1- Le
retrait total et ordonné de l’armée et des services de renseignements syriens
du Liban. 2- Le renforcement du processus de démocratisation au Liban,
à travers : la proclamation d’une charte d’honneur refusant le recours à la violence
quels que soient les blocages à venir, la garantie de la tenue dans les meilleurs
délais d’élections libres, impartiales et équitables, afin de renouveler la représentativité
du corps social et politique libanais et de redonner vie au processus politique,
et le souci de faire de cette nouvelle assemblée élue une constituante dont la
tâche principale est la revitalisation de la démocratie libanaise, la consolidation
d’un pacte national renouvelé et l’intégration de toutes les composantes et forces
vives à la vie politique du pays, en couronnement d’une réconciliation nationale
effective. 3- La refondation des relations libano-syriennes sur des
bases saines et porteuses d’avenir, dans la perspective du bien-être et des intérêts
des deux sociétés libanaise et syrienne. Cette réconciliation historique ne peut
faire l’impasse sur la question douloureuse des Libanais détenus arbitrairement
dans les prisons syriennes et sur l’impératif de faire la vérité sur le sort des
disparus. 4- L’engagement de la communauté internationale en vue de
garantir la transition démocratique libanaise, mais aussi la stabilité économique
du Liban pour la période à venir. »
Fin Mars 2005 Un Libanais nommé directeur des bureaux européens
du Fonds Monétaire International Le
FMI a nommé hier Saleh Nsouli au poste de directeur des bureaux européens de l’institution
financière internationale. M. Nsouli, citoyen américain d’origine libanaise, remplacera
Flemming Larsen. M. Nsouli, qui est diplômé en économie de l’Université américaine
de Beyrouth, est entré au FMI en 1973. Il est actuellement directeur adjoint pour
le Moyen-Orient et l’Asie centrale. Le bureau principal du Fonds en Europe est
à Paris, deux autres branches étant installées à Bruxelles et à Genève. Le FMI
souligne qu’outre les fonctions de liaison avec les institutions européennes ou
internationales, comme l’OCDE et la Banque des règlements internationaux (BIS),
les bureaux européens « jouent un rôle-clé dans les efforts du FMI pour maintenir
le dialogue avec les organisations gouvernementales et autres publics en Europe
».
La diaspora libanaise au diapason
Mars
2005- Depuis le déclenchement à Beyrouth des grandes manifestations pour l'indépendance,
les communautés libanaises installées à l'étranger descendent elles aussi dans
la rue. Dans les pays d'Europe et d'Amérique où elles sont particulièrement importantes,
plusieurs milliers de personnes ont manifesté ces derniers jours. En France
notamment, où près de 2000 Libanais, mais aussi quelques Français, ont défilé
lundi soir dans le 7ème arrondissement de Paris, à proximité de l'ambassade de
Syrie, à l'appel des représentants locaux de l'opposition. Au même moment, dans
le sud du pays, ils étaient un peu plus de 200 réunis devant l'hôtel de ville
de Marseille pour demander le départ des soldats syriens. Une semaine auparavant
déjà dans la capitale, un millier de personnes s'étaient retrouvées devant l'ambassade
du Liban, pour exiger que toute la lumière soit faite sur l'assassinat de l'ancien
Premier ministre Rafic Hariri. Au Canada et aux Etats-Unis, c'est surtout
le week-end dernier que l'on s'est mobilisé. Samedi, plusieurs centaines d'individus
se sont ainsi rassemblés à Ottawa, devant le siège du Parlement canadien. Dimanche,
c'était au tour de la communauté libanaise aux Etats-Unis de se faire entendre:
1500 personnes se sont retrouvées devant le siège de l'Onu, à New-York. A chaque
fois, les manifestants reprennent des slogans déjà entendus à Beyrouth, leur donnant
toutefois une couleur locale. On pouvait ainsi lire par exemple sur une banderole
de l'un des cortèges parisiens «France: n'oublie pas Louis Delamare», en référence
à l'attentat qui avait coûté la vie à l'ambassadeur de France au Liban en 1981.
Au Brésil Des milliers de Brésiliens d’origine libanaise
se sont rassemblés mardi dernier dans la salle principale du Parlement brésilien,
à São Paulo, pour condamner l’assassinat de l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri,
et de ses compagnons, et pour réclamer que les commanditaires et les auteurs du
crime soient démasqués. Ils ont également exprimé leur solidarité avec leurs frères
libanais dans l’intifada de l’indépendance et appelé à la liberté, la souveraineté
et l’indépendance du Liban. Dans la salle principale du Parlement à São Paulo,
les personnes rassemblées ont brandi les drapeaux libanais et brésilien ainsi
que les portraits de Rafic Hariri. L’assemblée a observé une minute de silence
à la mémoire de l’ancien Premier ministre et de ses compagnons. Le chef du Parlement
brésilien a ouvert la séance en présence de dignitaires religieux représentant
les diverses communautés libanaises, de nombreux députés d’origine libanaise ainsi
que de personnalités brésiliennes appartenant à la diaspora libanaise. Le chef
du Parlement a souligné l’importance de la solidarité du peuple brésilien avec
le peuple libanais dans ses revendications légitimes de liberté, de souveraineté
et d’indépendance, appelant à faire la lumière sur l’assassinat de Rafic Hariri.
Plusieurs Brésiliens d’origine libanaise ont pris la parole pour réclamer la formation
d’une commission d’enquête internationale et l’organisation d’élections législatives.
Une pétition présentant les revendications des Libanais du Brésil a été remise
au président du Parlement afin qu’il en assure le suivi en collaboration avec
le gouvernement brésilien. A Bruxelles Par ailleurs, en Belgique,
à l’invitation de l’opposition libanaise, environ 500 personnes se sont rassemblées
mercredi devant le siège de l’Union européenne à Bruxelles. Les manifestants ont
adressé un message de remerciement aux responsables européens pour leur soutien
au Liban qui lutte pour l’indépendance et la souveraineté. Ils les ont également
appelés à intervenir « afin de protéger le peuple libanais, victime du
terrorisme commandité par les services de sécurité libano-syriens, responsables
de la tentative d’assassinat du député Marwan Hamadé, de l’attentat contre l’ancien
Premier ministre, Rafic Hariri, ainsi que des explosions de New Jdeidé et de Kaslik
». Les manifestants rassemblés à Bruxelles ont mis en garde contre le fait de
reporter les élections législatives, appelant à leur organisation en présence
d’observateurs internationaux. Ils ont aussi rendu hommage « aux responsables
de l’opposition, qui ne participeront pas à un gouvernement avant la démission
des chefs de services de sécurité et avant que la lumière ne soit faite sur les
assassins de Rafic Hariri ».
Tous les Samedis dans l'Orient
Le Jour, l'actualité de la diaspora et le courrier des libanais
francophones du monde entier.
L’Orient-Le
Jour a lancé au début de l'été 2004 une rubrique consacrée
aux Libanais de l’émigration des quatre coins du monde et particulièrement
des pays francophones. Ceux qui souhaitent s’exprimer dans cette rubrique
ou nous envoyer des informations sur les activités de la diaspora sont priés d’envoyer
leurs textes aux adresses suivantes : redaction@lorientlejour.com
ou info@libanvision.com Après un traitement de vos suggestions, des
communiqués seront diffusés dans le journal et dans les rubriques
spécifiques des sites internet de l'Orient-le Jour et de LibanVision consacrées
aux évènements qui touchent la communauté libanaise émigrée.
Octobre
2004 Roland
Asmar, nouveau président de l’AMFL À Paris: un libanais à la tête
d'un centre cardio-vasculaire modèle
À
47 ans, le professeur Roland Asmar vient d’être élu à la prestigieuse MFL (Association
médicale franco-libanaise) qui regroupe plus de trois mille professionnels d’origine
libanaise représentant divers secteurs de la santé. Le Dr Asmar incarne la réussite
des Libanais de France qui ont pu se hisser aux premiers rangs dans leurs domaines
professionnels respectifs grâce à un travail assidu et avec l’aisance de ceux
qui, durant les années de guerre, ont trouvé aux quatre coins de l’Hexagone une
seconde patrie. Le professeur Roland Asmar dirige aujourd’hui le prestigieux
Institut cardio-vasculaire créé en 1821 par le Dr Blanche et situé dans la rue
du même nom, dans le XVIe arrondissement de Paris. Outre son titre de président
de la ALFL, le palmarès de Roland Asmar comprend des distinctions et diplômes,
dont le Prix du cardiologue en 2001, le titre de professeur associé des universités
en thérapeutique, le premier prix de l’enseignement médical en cardiologie pour
son ouvrage intitulé Mesure ambulatoire de la pression artérielle et d’autres
distinctions pour ses travaux depuis qu’il a été diplômé de la faculté de médecine
de Montpellier. Dans son bureau de l’Institut cardio-vasculaire, et après une
visite des diverses sections de la maison qui occupe sept étages, le Dr Asmar
nous parle de ses études secondaires au Liban, de ses études de médecine en France
et de son intégration dans la vie française, tout en gardant de solides liens
avec son pays natal. L’institut est un peu son bébé, et il en parle avec amour
et fierté. « La prise en charge des maladies cardio-vasculaires impose une démarche
pluridisciplinaire qui s’articule autour de trois éléments essentiels », affirme
le Dr Asmar, qui précise que ces éléments sont les soins, la formation et la recherche.
Il ajoute que la mission principale de l’institut est d’« assurer une prise en
charge globale et efficace de la prévention primaire et secondaire des maladies
cardio-vasculaires, par une étude spécialisée, non invasive du système cardiaque,
artériel et veineux, ce qui implique la participation de plusieurs spécialités
médicales ». En termes plus clairs, l’équipe de l’ICV a créé une entité dotée
des équipements les plus modernes et a recruté les talents les plus performants
pour être au niveau des établissements les plus réputés du monde. Les consultations
et explorations précèdent les bilans et la réadaptation cardiaque et vasculaire,
puis la gestion du stress. Un effort particulier est déployé pour l’arrêt du tabac,
la nutrition et la diététique. À l’institut, on assure le suivi et une section
entière est dotée des appareils d’effort les plus appropriés et les plus modernes.
Il s’agit d’une « BioGym » qui prône, sous le contrôle de professionnels de haut
niveau, des exercices reproduisant les mouvements naturels et biologiques de la
vie quotidienne en utilisant divers appareils à travers un circuit défini et supervisé.
Pour ce qui est du niveau de la médecine au Liban, le Dr Asmar a rendu un vibrant
hommage à ses pairs libanais toutes spécialités confondues, affirmant que le Liban
reste à un excellent niveau, tant pour les compétences de ses spécialistes que
dans le domaine des équipements . Il reconnaît qu’il reste beaucoup à faire
et espère que l’AMFL augmentera sa contribution dans le domaine de l’aide au Liban.
Elie
Masboungi pour
La diaspora libanaise présentée comme une
solution à la crise économique lors de l’inauguration de Planet Lebanon
Juillet
2004 - Planet Lebanon 2004, le quatrième congrès du Conseil international libanais
d’affaires (CILA), destiné à renforcer les liens entre Libanais résidents et émigrés,
a été inauguré le 20 Juillet, au Biel, en présence du président de la République,
Émile Lahoud, du président de l’Assemblée, Nabih Berry, du chef du gouvernement,
Rafic Hariri, et de nombreuses personnalités politiques et religieuses. Le congrès,
organisé par la société IFP, se déroule sur trois jours et avec la participation
de plus de 600 hommes d’affaires libanais et arabes, ainsi que des Libanais émigrés,
impliqués dans le commerce, mais aussi dans les domaines des médias ou de la culture,
venus de 28 pays. Le président de la République a interprété le nombre grandissant
de participants comme une preuve de l’intérêt de ces derniers pour le Liban. Il
a affirmé que les investisseurs ont repris confiance en notre pays et qu’il fallait
faire le nécessaire pour la maintenir. «La stabilité du Liban constitue le point
de départ des projets de développement », a t-il déclaré. Le congrès comprendra
sept ateliers de travail : les relations entre la diaspora libanaise et la mère
patrie, le développement du secteur immobilier, les finances et le secteur bancaire,
l’éthique de gestion et de gouvernement, l’industrie et le commerce, les opportunités
liées au secteur de la technologie et des communications, le tourisme et l’environnement.
Planet Lebanon n’a donc cessé de progresser (que ce soit en nombre de participants
ou par rapport aux sujets évoqués) depuis sa première édition, en 2001, en Belgique.
Les second et troisième congrès avaient été tenus, respectivement, à Dubaï et
au Brésil. C’est donc la première fois que Planet Lebanon choisit le Liban comme
pays d’accueil car « il était important de commencer par faire connaître le Liban
et les opportunités qu’il présente à l’étranger », comme l’a expliqué Nassib Fawaz,
président du CILA, lors de son discours d’ouverture. Il a aussi réaffirmé les
buts de son organisation : faire en sorte que les hommes d’affaires libanais,
quel que soit leur lieu de résidence, puissent travailler ensemble s’ils le souhaitent
et aider, à travers la diaspora libanaise, la croissance économique du pays. C’est
sur ce dernier point que M. Fawaz a le plus insisté. Selon lui, les Libanais de
l’étranger, bien que parfois oubliés par la mère patrie, ont toujours, que ce
soit avant, pendant ou après la guerre, soutenu le Liban. Les capitaux envoyés,
par exemple, se chiffrent, en moyenne, à quatre milliards de dollars par an, soit
1000 dollars annuels pour chaque citoyen libanais, a dit M. Fawaz. Le président
du CILA a aussi demandé au gouvernement de naturaliser jusqu’à 10% des étrangers
d’origine libanaise souhaitant « renouer » avec le Liban. Cela aura un effet direct,
mais à court-terme, sur les finances de l’État et un autre, plus important, mais
qu’il faudra attendre plus longtemps. Nassib Fawaz a aussi demandé que 12 sièges
du Parlement soient réservés à des Libanais de l’étranger (deux de chaque continent)
afin qu’il puissent, se basant sur leur expérience, proposer les lois qu’ils jugeront
utiles.
Marwan Hamadé, ministre de l’Économie et du Commerce, a ensuite
pris la parole au nom du gouvernement. Il a insisté sur l’importance des capitaux
provenant de l’étranger en indiquant qu’ils augmentent annuellement de 24% depuis
une décennie et représentent quelque 30% de l’ensemble des importations, ce qui
a permis de combler le déficit de la balance commerciale et donné au Liban la
possibilité de « survivre » malgré ses dettes. Parallèlement, M. Hamadé a souligné
l’importance des investissements directs en précisant que le Liban en avait reçu
un montant considérable par rapport aux autres économies émergentes. Le ministre
a aussi estimé qu’il serait d’autant plus intéressant d’attirer les richesses
libanaises en cette période de privatisation. Et d’ajouter que le Liban, en renforçant
ses liens avec les émigrés, consolide, par la même occasion, ses rapports avec
les pays qui les accueillent. Enfin, il a affirmé que tout sera fait, légalement,
pour aider les émigrés et a invité, par la même occasion, le président Émile Lahoud
à trouver une solution au problème du service militaire.
Samih Barbir,
président de l’Agence du développement des investissements (Idal), a déclaré vouloir
« convaincre la diaspora que le Liban est une oasis pour les investissements dans
cette région troublée ». «Notre agence a travaillé sur quatre projets de plus
de 300 millions de dollars. Elle a 17 autres projets à l’étude (portant sur) 1
milliard de dollars et étudie la possibilité de trois autres de près de 900 millions
de dollars », a-t-il indiqué. Mario Jamhouri, directeur général adjoint de la
branche genevoise de la Banque Audi, a, pour sa part, affirmé que la plupart des
banques libanaises ont désormais des experts qui tentent de convaincre les communautés
libanaises à travers le monde d’investir dans leur pays d’origine. Selon certaines
informations, la Banque Audi aurait obtenu près de 500 millions de dollars de
dépôts rien que des émigrés libanais d’Amérique latine. Le potentiel à exploiter
est ainsi immense. Jad Sakhr
0-0-0 Fadi Abboud appelle la diaspora à acheter
libanais
Le
président de l’Association des industriels, Fadi
Abboud, a prononcé le 21 Juillet, un discours sur l’état
de l’industrie et du commerce au Liban, lors de la deuxième journée du congrès
Planet Lebanon 2004. Invité par le Conseil international libanais d’affaires pour
modérer le 5e des sept ateliers de travail, il a affirmé que la promotion des
investissements est un long procédé qui nécessite de la patience mais qu’il y
a toutefois des mesures immédiates que le Liban se doit de prendre. Selon lui,
il est important d’encourager les émigrés à visiter leur mère patrie. Cela leur
permettra de mieux connaître les atouts culturels et les loisirs que leur pays
peut leur offrir, ce qui, à terme, améliorera le tourisme. Quant aux hommes d’affaires,
ils trouveront que l’économie libanaise est moderne, diverse et offre beaucoup
d’opportunités. Le secteur privé, ajoute Fadi Abboud, est dynamique et ne cesse
de s’améliorer, ce qui portera certainement ses fruits (en matière d’exportation
ou de création d’emplois), à condition que les entrepreneurs libanais continuent
à utiliser les avantages comparatifs du Liban. M. Abboud a aussi insisté sur l’importance
des exportations pour un pays comme le Liban en donnant un exemple concret : si
chacun des 15 millions (estimés) d’émigrés libanais importe des produits nationaux
pour 100 dollars, en moyenne, par an, cela rapporterait 1,5 milliard de dollars
au pays du Cèdre. Ces estimations doubleraient le montant actuel des exportations
qui atteindraient les trois milliards, et alimenteraient, par la même occasion,
l’économie locale de façon considérable. Le Liban devrait utiliser, comme point
de départ, quelques-unes de ses industries les plus prospères comme celles de
l’alimentaire, du vin, de la mode ou encore de la joaillerie. Enfin, le président
de l’Association des industriels libanais a rappelé que le Conseil des industriels
libanais émigrés (qui relève de l’Association des industriels) pourrait jouer
un rôle important en unissant, en collaboration avec le Conseil international
libanais d’affaires, les hommes d’affaires libanais des quatre coins du monde.
Ainsi, de nouveaux partenariats économiques transnationaux pourront voir le jour.
0-0-0 15 Juillet 2004
Prochaine tournée de la Ligue maronite dans les pays de l’émigration
Le président de la Ligue maronite, l’ancien
ministre Michel Eddé, a annoncé hier qu’il allait entreprendre bientôt une tournée
englobant les grands pays de l’émigration libanaise à la tête d’une délégation
de la Ligue. Cette tournée aura pour objectif de s’informer de la situation des
colonies libanaises dans ces pays et de se concerter sur les moyens de développer
les relations entre le Liban et les États concernés, d’une part, et entre les
émigrés libanais et leur mère patrie, de l’autre. M. Eddé a fait cette annonce
lors d’un déjeuner qu’il a offert à Amchit en l’honneur d’une délégation de jeunes
Mexicains d’origine libanaise. Étaient présents à ce déjeuner notamment l’évêque
maronite du Mexique, Mgr Georges Abi Younès, et l’ambassadeur du Mexique à Beyrouth,
Arturo Puente Ortega. Dans une allocution, M. Eddé a souligné la nécessité de
« maintenir les ponts » entre le Liban et son outre-mer, exprimant le souhait
que les activités prévues dans le cadre du « Mois du retour aux sources », récemment
inauguré par la Ligue maronite, soient élargies au cours des prochaines années,
de sorte que ces manifestations s’étendent à d’autres pays, notamment en Amérique
du Sud, aux États-Unis, au Canada et en Australie. Après avoir relevé que l’approfondissement
des liens entre le Liban et les émigrés libanais avait été retardé par la guerre,
l’ancien ministre a évoqué la question de l’obtention de la nationalité libanaise
par les émigrés de longue date qui l’avaient perdue, imputant à la fois à ces
derniers et à l’État libanais la responsabilité des entraves qui empêchent d’avancer
sur ce dossier.
0-0-0 15
Août 2004 Que serait le Liban sans ses émigrés
? L’émigration profite-t-elle vraiment au Liban ? Un
appel aux Libanais d’outre-mer pour une renaissance culturelle Malgré tout, j’ose encore rêver par JEAN-CLAUDE TURQUIEH, publié dans
l'Orient-le Jour le 14 août 2004 L'auteur est consul honoraire du Liban à
San Diego (Californie, USA)
Né à Beyrouth et élevé au Liban, je me sens
un "Libanais résidant" bien ancré dans cette "terre de lait et de miel". Cependant,
j’ai émigré depuis plus de trente ans et je me sens appartenir à ce qu’on appelle
le "Liban d’outre-mer". Cette double appartenance me permet néanmoins de faire,
en même temps, partie intégrante de ces deux grandes communautés. Aussi, j’ai
voulu me pencher sur une question d’une brûlante actualité, celle de l’émigration
si chère à mon cœur, afin de clarifier certains aspects qui ne semblent pas avoir
été traités avec la profondeur voulue. Tout d’abord, j’ai trouvé que l’émigration
libanaise datait de bien avant la dernière guerre du Liban en 1975, fait que beaucoup
de politiciens prennent, plutôt à tort qu’à raison, comme une base "réaliste"
pour expliquer voire justifier leurs doctrines et stratégies négatives. Elle va
même plus loin que la fondation de Carthage par les émigrés libanais (814 AC).
En fait, depuis des millénaires, nos ancêtres, comme nous aujourd’hui, ont vu
leurs terres et ressources matérielles et intellectuelles convoitées par leurs
voisins proches et lointains. Par conséquent, et vu la faible superficie de leur
pays et de ses maigres moyens, ils se sont tournés vers la mer. C’est ainsi qu’ils
ont commencé la grande aventure maritime et commerciale qui les a emmenés dans
tout le bassin méditerranéen, en Afrique, en Angleterre, et peut-être même dans
les Amériques. Aujourd’hui, il n’y a pas un point du globe où on ne trouve des
Libanais. Au passage, ils auraient établi, entre autres, les principes de navigation,
d’architecture, de commerce, d’industrie, de finance et de communication, couronnés
évidemment par l’invention du premier alphabet phonétique (1250 AC). Au début
du XXe siècle, ils ont amorcé en Egypte le mouvement de renaissance des lettres
arabes. Cette épopée pacifique, que rarement le monde a connue, est à l'honneur
du Liban résident et d'outre-mer. C'est un brillant témoignage du courant civilisateur
libanais à travers le monde. En comprenant ce grand contexte historique, on analyse
alors mieux les séquelles de la guerre de 1975, à travers un "pragmatisme positif"
qui tient compte du grand tableau, au lieu du "réalisme négatif" qui analyse une
petite étape de notre histoire sans bien la mettre en valeur. A partir de là,
je dis "non" aux réalistes pessimistes : l’émigration libanaise n’est pas un fléau,
c’est plutôt une mission honorable pour tous les Libanais et un bienfait pour
le reste du monde.
Le fait qu’il existe depuis plus de huit mille ans
d’histoire, et en dépit de toutes les convoitises, tel "un roseau qui plie mais
ne casse pas", le Liban est un témoignage indéniable de la ténacité de son peuple
et de son génie. Probablement, le négativisme que je rencontre chez bon nombre
de Libanais résidants et d’émigrés nous vient de préjugés datant de l’époque de
la cruelle occupation ottomane, qui a duré plus de quatre cents ans et qui a opéré
en nous un "lavage de cerveau" néfaste. C’est pour cela qu’au stade où nous en
sommes, je dirais que nous avons besoin d’une renaissance ! Oui, une Renaissance
telle que l’Europe en a connu aux XVe et XVIe siècles, et qui l’a sortie du marasme
de son Moyen Age, pour la catapulter de plain-pied dans le monde moderne. Une
Renaissance qui nous aiderait à mieux connaître notre propre génie à travers le
temps. Comment nos ancêtres ont-ils réussi à nous préserver ce beau Liban si convoité
? Comment ont-ils survécu ? Quels étaient leurs points forts et leurs points faibles
? D'ailleurs Socrate n'a-t-il pas dit : "Connais-toi toi-même, c'est le sommet
de la sagesse ?" Nous savons tous que ce dicton est vrai. Ne serait-il pas intéressant
de l'appliquer à l'histoire, au présent et à l'avenir de notre nation ? On comprendrait
alors mieux notre pluralisme qui date de bien avant le Christianisme et l'Islam
; notre pragmatisme qui nous a permis de vivre ensemble dans la diversité ; notre
sens du commerce qui nous a permis de réussir outre-mer... Dès lors, je lance
un appel à tous les intellectuels, penseurs, historiens, philosophes, artistes,
hommes de science du Liban résidant et d’outre-mer, pour qu’ils se mettent à l’œuvre
immédiatement en vue d’amorcer un mouvement de renaissance culturelle qui nous
fera passer le cap de notre propre Moyen Age et nous lancera dans l’engrenage
du XXIe siècle. Je refuse de croire que le peuple qui a inventé l’alphabet phonétique
fait partie de ce qu’on appelle, à tort ou à raison, le tiers-monde. Les Libanais
méritent, rien que de par leur pluralisme culturel, d’être à l’avant-garde de
l’humanisme universel. Au moment où en France, pays de la glorieuse Révolution
de 1789, on débat encore, entre chrétiens et musulmans, de la question du port
du voile, les Libanais eux, n’ont aucun mal à vivre ensemble, à plus de dix-sept
communautés, en respectant la culture et la religion des uns et des autres. Quelle
richesse culturelle et quel bel exemple d’humanisme dans un monde qui se veut
de plus en plus radical et raciste ! J’ai toujours essayé, en tant que Libanais
d’outre-mer, de faire quelque chose de positif pour les émigrés entre eux, et
en même temps pour aider les Libanais résidants. Voilà quelques idées qui
vont dans ce sens : Côté politique : 1– Maintenir de bonnes relations
entre le pays d’émigration et le Liban. 2– Maintenir de bonnes relations entre
les émigrés eux-mêmes. 3– Créer un système de recensement des émigrés (l’Internet
en faciliterait la tâche). 4– Créer un processus légal à travers lequel les émigrés
qualifiés et qui le désirent pourraient reprendre leur nationalité libanaise.
5– Participer en force aux élections municipales des villes d’émigration, afin
d’en influencer les résultats. Un objectif modeste en apparence, mais néanmoins
plus facile et plus utile à atteindre que celui qui consisterait à influencer
des élections présidentielles. N’oublions pas qu’en général, les élections municipales
ne sont pas partisanes, et par conséquent plus faciles pour rallier les voix des
émigrés. Côté commercial : 1– Encourager le jumelage des villes d’émigration
avec des villes au Liban. 2– Encourager les échanges commerciaux, industriels,
bancaires, scientifiques, médicaux, artistiques, touristiques, estudiantins, ouvriers,
etc. à travers les villes jumelles. 3– Envoyer, par conteneurs, de l’aide médicale,
alimentaire et vestimentaire pour les défavorisés au Liban, par le biais des villes
jumelles. En organiser la distribution par l’intermédiaire et sous la direction
des émigrés eux-mêmes et de volontaires libanais résidants qu’ils auront choisis,
afin que l’aide arrive à destination. 4– Créer un programme de tour-vacances pour
nos millions d’émigrés et leurs amis à travers le monde, qui leur permettra de
participer à titre individuel à ce programme, sans avoir à recourir aux "vols
charter". Et ce en vue de renflouer le marché libanais en devises rares, d’une
part, et d’encourager les émigrés à renouer avec leur mère patrie, d’autre part.
Au passage, le Liban serait mieux connu touristiquement à travers les amis de
nos émigrés. Une vraie situation de "Win Win", gagnant sur plusieurs tableaux.
5– Une idée romantique… mais ne sommes-nous pas le peuple de Gibran Khalil Gibran
? Réserver exclusivement aux émigrés libanais un des guichets de la Sûreté générale
à l’Aéroport international de Beyrouth, avec une réception folklorique symbolique.
N’a-t-on pas une petite dette de reconnaissance envers ces millions de "Hannon
libanais" qui sillonnent mers, terres et airs depuis des millénaires, afin que
la mère patrie survive aux vicissitudes des siècles, et que le nom du Liban soit
porté haut partout dans le monde ? Je laisse au lecteur le soin de méditer sur
cette idée romantique...
Pour ma part, je vais commencer à San Diego,
en Californie, avec la participation de toute la communauté libanaise là-bas.
On essaiera de faire cela en douceur, sans fracas inutile et sans démagogie. Les
talents ne nous manquent pas ; c'est l'enthousiasme et la motivation qu'il nous
faut. J’invite tous les émigrés de San Diego à mettre leur "five cents" dans cette
action. Quand on aura réussi cette tâche, ce sera une expérience formidable pour
nous, et un exemple à suivre pour d’autres communautés d’émigrés libanais, un
même défi à relever.
Le
courrier des émigrés et la dernière page du "Liban
d'Outre-mer" avec:
Libanais en France
Mme Sylvie Fadlallah, ambassadrice
du Liban en France
L'Agenda
Officiel des Relations France-Liban,
sur le site du Ministère des Affaires Etrangères,
vous trouverez toutes les infos, photos, déclarations, notes et photos
officielles diffusées notamment à l'attention de la Presse en ce
qui concerne les visites non moins officiellesainsi que des notes de synthèses
sur les relations bi-latérales.Vous voilà en quelque sorte sur le
perron du Quai d'Orsay ou de l'Elysée dès qu'il se passe quelque
chose de visible entre les deux pays!
-o-o-o- Référence:
Amir ABDULKARIM La diaspora libanaise en France : processus
migratoire et économie ethnique Paris : L'Harmattan, 1995
A Suivre: Le
Blog d'Houssam ou le commentaire de l'actualité au jour
le jour par un jeune libanais de France, futur journaliste...
Réunion
préparatoire: Les étudiants libanais
des grandes écoles françaises décident de créer une association
On n’est jamais si bien servi que par soi-même, dit un vieux proverbe. En partant
de ce constat, inspiré des enseignements de la vie quotidienne, les étudiants
libanais des grandes écoles françaises nous font savoir qu’ils viennent de décider
de se regrouper au sein d’une association. Celle-ci est appelée à réunir dans
les mois, peut-être même les semaines (si tout continue d’aller bien) à venir
tous les ingénieurs et les commerciaux issus des institutions les plus prestigieuses
de l’Hexagone. On a beau avancer des chiffres – souvent contradictoires, il est
vrai – sur ce qu’il est désormais convenu d’appeler la diaspora libanaise, dès
qu’il s’agit d’une forme quelconque d’entraide, on ne trouve plus personne, relève
l’un des initiateurs du projet, Patrick Badaro. Les contacts préliminaires ont
été établis dès le 14 mai. À cette date, en effet, un groupe restreint d’étudiants
a organisé une conférence réunissant quelques jeunes des grandes écoles de France.
Le thème choisi portait sur «les opportunités de carrière en Europe et au Liban».
Un programme, à en juger par un tel titre, des plus ambitieux et qui répond aux
besoins d’une frange de la population libanaise composée de jeunes à la recherche
de réponses aux multiples questions qu’ils peuvent être appelés à se poser alors
qu’ils s’apprêtent à entrer dans la vie active. Une
conférence présidée par Georges Corm La conférence a été présidée
par M. Georges Corm, ancien ministre des Finances dans le dernier gouvernement
présidé par Sélim Hoss. Elle s’est tenue en présence de Mme Sylvie Fadlallah,
ambassadrice du Liban en France. CMA-CGM, un grand nom de l’industrie française,
s’est associé à l’événement, ainsi que la Chambre de commerce franco-libanaise
(CCFL) et de nombreux journalistes libanais. Devant le succès remporté par cette
première édition d’une manifestation appelée à avoir une suite, et toujours avec
le soutien de l’ambassade du Liban à Paris, il y a tout lieu d’espérer que l’expérience
soit renouvelée et qu’une structure permanente soit créée pour tisser un vaste
réseau d’amis, de collègues et de professionnels libanais en France.
Nouvelles du Liban d'Outre-mer
L’émigration
s’intensifie englobant toutes les catégories et les communautés
Le Liban émigré revêt une grande importance. Ayant
commencé à s’expatrier vers le début du siècle dernier, des centaines de milliers
de citoyens ont suivi la trace du premier partant, de la famille Bachaalani et,
en quelques années, surtout après la première conflagration mondiale (1914-18),
bien de nos concitoyens se sont expatriés pour fuir la tyrannie de l’époque ottomane
et la famine qui a fauché tant de familles. Aujourd’hui, beaucoup de Libanais
de l’émigration font honneur au pays des Cèdres; ils occupent des postes de premier
plan dans les domaines politique, professionnel, économique et social sous toutes
les latitudes. De nouveau, la vague d’expatriation s’est intensifiée depuis la
fin des douloureux événements, en raison de la situation socio-économique qui
laisse à désirer. Mais ceux qui sont partis, ceux de la nouvelle génération, sont
affligés de la nostalgie du retour. Ne pouvant se permettre encore de réintégrer
le pays natal, ils réclament de jouir de leurs droits civiques et politiques,
en tête desquels celui du vote et de l’éligibilité. D’autant que dix parlementaires
ont présenté une proposition de loi attribuant douze sièges au parlement à des
représentants de la diaspora libanaise.
Savez-vous que?: Le Liban dispose de 75 ambassades et 15 consulats
à travers le monde
Chucri Abboud : Recenser nos émigrés ? Impossible « L’émigration,
un phénomène naturel chez les Libanais »
L’Orient-Le
Jour a rencontré l’ambassadeur Chucri Abboud, chargé ces dernières années du dossier
de l’Union libanaise culturelle dans le monde (ULCM) et qui vient de rejoindre
son nouveau poste d’ambassadeur en Tunisie. Pour le diplomate, la vague d’émigration
que connaît actuellement le Liban n’est «pas trop inquiétante». Même s’il est
vrai qu’elle est souvent liée à la crise économique ou au malaise politique, il
considère qu’il s’agit là d’un «phénomène naturel» chez les Libanais. Dignes héritiers
des navigateurs phéniciens qui ont conquis les mers et parcouru les terres, ils
ne peuvent se contenter de leur étroit destin. Paraphrasant le poète Charles Corm,
«vous emportez en vous l’indéfectible audace et les mâles ferments de vos hérédités
dont l’esprit refoula les bornes de l’espace, et que nul n’a dompté», l’ambassadeur
rappelle, à titre d’exemple, que sous le règne de l’émir Fakhreddine les Libanais
ont construit des écoles et des couvents dans les «États du Saint-Père», en Italie.
Qu’à Istanbul, les traducteurs et les conseillers de la Sublime Porte étaient
aussi des Libanais. Qu’au début du XIXe siècle, le comte Rouchaid Dahdah, anobli
par Napoléon III, a été conseiller du Bey de Tunis. Qu’en règle générale, le Libanais
a «soif» d’aventures et demande à connaître le monde. En Afrique, en Amérique
ou en Australie, il se fait une place au soleil, «mais il n’oubliera jamais que
son trône est là où sa mère l’attend, comme le dit Saïd Akl », souligne l’ambassadeur.
Répondant à ceux qui accusent le gouvernement de négligence envers les émigrés,
M. Abboud signale que 75 ambassades et 15 consulats généraux assurent, à travers
le monde, «la protection des intérêts libanais», et que le nombre de nos représentations
diplomatiques est «proportionnellement très élevé» par rapport à ce qu’est le
Liban. «Nous sommes le pays qui a le plus d’ambassades à l’étranger, même dans
des pays avec qui nous n’avons pas de relations politiques étroites. Si nous sommes
autant présents, c’est bien pour renforcer nos liens avec nos ressortissants établis
en dehors du Liban», ajoute-t-il.
Des questions
complexes… et une histoire ahurissante En ce qui
concerne la question du recensement des libanais vivant à l’étranger, l’ambassadeur
Chucri Abboud est catégorique : «Il est impossible de faire un recensement parce
qu’il est difficile de savoir qui est libanais ou qui ne l’est pas et jusqu’à
quelle génération on l’est resté». À titre d’exemple, il dira qu’en Australie,
200 000 Libanais sont inscrits sur les registres du consulat : 80% sont des chrétiens
et 20% des musulmans. Ce sont toutefois 80% de ces derniers qui inscrivent leurs
enfants dès leur naissance, alors qu’il y a seulement 20% des chrétiens qui le
font. Et cela ne se limite pas seulement à l’Australie. «Dès lors, qui est considéré
libanais ? Uniquement ceux qui sont inscrits dans les registres des consulats
? Les enfants non enregistrés ne le sont-ils pas ? Les questions sont complexes
mais je peux vous affirmer que, contrairement à ce qu’on dit, le nombre des émigrés
ne se chiffre pas en millions. » Et l’ambassadeur de faire référence à l’ouvrage
du père Sélim Abou, le Liban déraciné, pour évoquer les différents degrés d’intégration
des générations dans leur nouvelle patrie. Prenant toujours à titre d’exemple
l’Australie, il souligne l’importance de l’apport financier des émigrés au Liban.
Il raconte que James Wakim, PDG de l’Arab Bank à Sydney, lui a dit que son institution
opère «un transfert de un million de dollars par jour aux banques libanaises».
«Le Libanais est un grand travailleur, il est apprécié partout où il se trouve,
il adore son pays d’origine et reste attaché à ses racines. Alors, laissons-le
tranquille », dit M. Abboud qui, rappelons-le, a occupé des postes diplomatiques
dans les capitales ou les pays suivants : Buenos Aires, Venezuela, New York (Onu),
Vatican, Moscou et Rio de Janeiro, Afrique du Sud, Colombie, Chili et Australie.
Il a été ensuite envoyé en mission en Guinée et au Gabon, avant d’être chargé
du dossier de l’Union libanaise culturelle mondiale et des associations libanaises
à l’étranger. À la question de savoir quel événement l’a plus frappé au cours
de ce long périple, il répond : « La situation des Libanais, en Afrique du Sud,
sous le régime de l’apartheid. C’est une histoire que j’ai proposée à Amin Maalouf.
» Il raconte qu’au début du siècle dernier, les émigrés libanais n’avaient pas
le statut des Blancs, mais qu’ils étaient traités de «métisses», catégorie considérée
comme inférieure à celle des Noirs. Les gouverneurs, qui étaient des « calvinistes
fanatiques », prônaient le « développement séparé des races » et, par conséquent,
tout sang-mêlé était jugé «péché d’orgueil commis contre Dieu». Évidemment, ces
«mulâtres» n’étaient pas autorisés à vivre dans les quartiers réservés aux Blancs.
Ghandour Moses (Moussa, originaire de Hadath al-Jebbé, au Liban- Nord), qui avait
fait fortune en vendant de la bière (produit frappé de prohibition) à la population
noire, en décide autrement. Il achète un immense terrain en plein quartier blanc.
Mais l’Administration publique refuse d’enregistrer l’acte de propriété et Moses
poursuit les autorités en justice. Il engage l’un des cabinets d’avocats les plus
réputés de l’époque, les anglais Macintyre, Mottran & Pitts. Le procès qui va
durer plus de dix ans se terminera par une « plaidoirie mémorable », basée sur
la défense des droits d’un peuple issu d’une région qui a vu naître Jésus-Christ
et, par conséquent, devrait bénéficier des privilèges que la loi accorde aux Blancs,
au nom de Jésus. Le verdict rendu par le tribunal sera voté à l’unanimité par
la Cour suprême. Le Libanais est désormais «blanc». Au Gabon, «le phénomène est
inverse», souligne l’ambassadeur. Il relate à ce propos qu’alors qu’il était en
excursion un jour avec des amis libanais, les membres du groupe s’étaient séparés,
s’étaient perdus de vue et ne s’étaient plus retrouvés. «Nous rencontrons des
laboureurs et nous leur demandons s’ils ont vu passer des Blancs par là ? Nous
obtenons alors cette réponse ahurissante : Des Blancs ? Non. Mais nous avons vu
passer des Libanais ! » Des goûts et des couleurs…
Entretien
avec May MAKAREM
Libanais
de l'étranger Envoyez
nous votre Actu email/courriel:
L'émigration libanaise
Retour sur la 7 ème émission diffusée en Août
3003 et centrée sur le sujet...
La nationalité, un droit naturel pour tout Libanais d’origine
M. Haïtham Jomaa.
Le droit à la nationalité
libanaise pour les émigrés est le cheval de bataille de M. Haïtham Jomaa. Depuis
1993, le directeur général du ministère des Émigrés se démène pour stopper « l’hémorragie
de l’identité libanaise » et promouvoir le « rapprochement entre les Libanais
d’outre-mer et leur patrie d’origine ». Estimant que toute personne « de sang
libanais » a droit à cette nationalité, Haïtham Jomaa évoque les raisons pour
lesquelles plusieurs générations d’émigrés ne l’ont pas acquise. Il rappelle tout
d’abord que les recensements effectués en 1921 puis en 1931 ont ignoré les Libanais
qui avaient quitté le pays au milieu du XIXe et au début du XXe siècle et qui
n’ont plus entrepris les formalités requises lorsque le gouvernement a décidé
la prorogation de la loi sur la naturalisation en 1943, 1951 et 1958. D’autre
part, les Libanais qui ont traversé les décennies en essayant de s’adapter ailleurs
et d’exceller dans une nouvelle terre d’attache ont souvent négligé d’enregistrer
leurs descendants auprès des consulats. Ceux-ci ne figurent donc pas sur les registres
de l’état civil. Le droit à la double nationalité, en vigueur dans la majorité
des pays où ils se trouvent, a par ailleurs créé une certaine indifférence de
leur part, signale Jomaa, qui met également l’accent sur le « laisser-aller »,
les « lenteurs » et « les rouages souvent complexes de l’Administration libanaise,
ce qui décourage les meilleures volontés ». Il ajoute qu’en 2001, les pôles responsables
ont tenu une série de réunions pour adopter des mesures permettant de mettre sur
rails un dispositif dynamique et faciliter les démarches auprès des administrations
concernées. Le directeur du ministère des Émigrés reconnaît toutefois qu’il faudrait
une loi parfaitement claire, en vertu de laquelle la nationalité sera accordée
« à toute personne ayant un lien de sang avec le Liban », ou encore à « ceux qui
la méritent », rappelant que la Commission sur les naturalisations, créée en 1985,
avait proposé «un projet de loi équitable, sauvegardant l’intérêt supérieur du
Liban ». Mais cette étude, « élaborée loin des surenchères politiques et confessionnelles
», est restée sans suite, enfouie dans les tiroirs des responsables. Jomaa signale
que l’article 6 évoquait le cas des expatriés qui avaient quitté le pays avant
le dernier recensement. Il tient aussi compte des personnes recensées en 1932
mais dont les noms ont été rayés des registres de l’état civil par « décision
du Haut comité ». Le projet de loi a également abordé la situation des habitants
des villages du Liban-Sud, de ceux de Wadi Khaled et de ceux établis sur le territoire
libanais depuis des décennies. « L’octroi de la nationalité est un droit naturel
pour toute personne d’origine libanaise, descendante d’un Libanais, mariée à une
Libanaise ou née au pays, ou encore y vivant depuis 15 ans et ayant un métier,
un revenu fixe et un casier judiciaire vierge », répète Jomaa, rappelant qu’au
cours d’une conférence organisée en 1997, le député August Bakhos avait proposé,
dans le but d’encourager les émigrés à acquérir la nationalité libanaise, « la
prolongation de la loi sur la naturalisation (traité de Lausanne). Mais seulement
quelques dizaines ont présenté une demande dans ce sens, avait avancé Bakhos ».
En ce qui concerne le nombre de Libanais d’outre-mer, le directeur général du
ministère des Émigrés est catégorique : « Aucun recensement n’a été fait. Ce genre
d’opération est une entreprise gigantesque, qu’il nous est impossible de mener
actuellement. On sait toutefois, grâce à des sources gouvernementales, qu’il y
a quelque 350 000 personnes d’origine libanaise en Australie, 400 000 au Canada
et 1 500 000 aux États-Unis », a-t-il dit.
Signalons enfin que Haïtham
Jomaa vient de publier un ouvrage intitulé L’émigration libanaise : réalité et
perspective, qu’il signera samedi prochain 24 juillet, à 16 h, au Biel. Le livre,
préfacé par Nabih Berry, aborde la question de l’émigration et de l’appartenance,
de l’importance de l’enseignement de la langue arabe dans les écoles de la diaspora
pour permettre aux nouvelles générations de renouer avec leurs racines et d’approfondir
leur connaissance de leur pays d’origine. L’auteur se penche également sur la
réorganisation de l’Union libanaise culturelle dans le monde (ULCM) ainsi que
sur la création d’un organisme susceptible de mettre les émigrés à l’abri des
tiraillements politiques et confessionnels. Un chapitre est également consacré
aux émigrés d’Afrique et à leur lutte contre le lobby sioniste. Il propose un
plan de secours et de rapatriement en cas de catastrophe.
May
MAKAREM pour l'Orient Le Jour
Au Nord
comme au Sud du Liban...
À Miziara et Jouwaya, la pierre raconte
la « success story » des émigrés
photos Michel Sayegh L'Orient-LeJour
Souvent résidences d'été
ou secondaires, les villas cossues prennent des allures de pyramide, de château
d’Anne, de pagode chinoise ou même d’un avion !
Tableau touristique. Miziara, au Nord. Un vert pays baigné de magie où les vents
vous parlent de rosée, de poètes et de sortilèges. Là, les gens mènent une existence
sans histoire. Mais ils font l’histoire... du village. Il y a très longtemps,
ils ont quitté le pays pour aller faire fortune en Afrique, principalement au
Nigeria, mais aussi au Brésil et en Australie. Ils ont eu du génie et un destin
heureux. Pourtant, ce ne sont pas des stars ; ils ne font pas la couverture des
magazines ; ils ne vivent pas dans un perpétuel été. Ce qu’ils disent n’intéressent
guère les radios ni les télés à l’heure du prime time. Mais ils rivalisent d’imagination
pour donner un aperçu de leur « success story ». Leur village, niché à 800 mètres
d’altitude, dans le caza de Zghorta, offre un spectacle insolite : une suite ininterrompue
de villas cossues, construites à grands frais, qui se donnent des allures de pyramide
de panthéon, de Trianon, de château d’Anne ou encore de mausolée de Vérone. Il
y a même un avion, grandeur nature, pour assouvir un vieux rêve : être pilote.
On raconte même que l’un d’eux a déboulonné cinq fois sa demeure avant d’obtenir
satisfaction. Mais ce n’est pas tout. Les notables de Miziara ne construisent
pas une maison, mais deux et parfois trois. Ces hédonistes qui recherchent la
convivialité et les retrouvailles ont toujours « une maison ouverte pour les invités
; la troisième ? On verra bien, elle servira toujours à quelque chose », dit M.
Chidiac, président de la municipalité. Pas de demi-mesure non plus pour Lallous
Daaboul avec ses trois étages de 1 500 m2 chacun. Ni pour Raymond Neeman, ni pour
Jacques Chaghoury dont la propriété comprend deux édifices : la demeure familiale
qui déploie 3 700 m2 de construction et le « guest house », 500 m2. Le tout construit
en pierre locale et présentant une grande diversité stylistique. Les travaux de
boiseries ont nécessité « l’importation de 120 m2 de bois d’Apa, arbre qui n’existe
que dans quelques régions du Nigéria » ; les vitres des fenêtres sont biseautées
; les salles de bains sont équipées de jacuzzi. Trois piscines de 12 mètres de
long chacune, des salles de cinéma, de billard, de squash et de gym, et pour «
Patricia », (la Lamborghini du maître des lieux) et les incontournables Mercedes
600, un garage dallé de marbre importé spécialement d’Italie. M. Chaghoury, qui
assume la totalité de la conception architecturale, a des emballements qui changent
à chaque étage. Ainsi, aux appartements modernes logés aux deux premiers niveaux
succède un vaste sous-sol aux arcades voûtées « construites suivant le mode ancien
». Cet espace, à faire pâlir un sultan, abrite ses quartiers privés, son « majlis
», ses cuisines, sa piscine d’hiver et une cheminée pour faire pousser d’immenses
panaches bruns. En bref, à Miziara, c’est à qui fait plus grand, plus voyant.
C’est la loi du milieu. Mais ce n’est pas une approche généralisée. L’architecture
des pharaons ou celle de Palladio n’est pas du goût de tous. Certains, qui n’aspirent
qu’à un juste retour aux sources, se sont repliés sur de petites bâtisses traditionnelles
ou des villas sans enflures ni dorures, dont les jardins garnis d’arbres fruitiers,
de chênes, de pins, de rosiers et de lavandes, offrent une palette d’éden. Le « jackpot » Miziara –village a aussi reçu sa part du pactole. Les
émigrés ont investi dans l’électricité et dans les routes largement tracées, dont
une avenue portant le nom du richissime Gilbert Chaghoury qui vient d’acquérir
la maison de Dany Thomas, à Beverly Hills, Los Angeles. L’aîné, Marcel, a édifié,
au milieu d’un parc de 200 000 m2, un lieu de prière et de pèlerinage au nom de
la Mère des Miséricordes (Oum al-Marahem) : une énorme statue de la Sainte Vierge,
sculptée dans un bloc de marbre de quatre mètres, repose sur une tour de 25 mètres
de haut. Elle surplombe un jardin taillé à la française où une série de 60 sculptures
mettent en scène la vie de Jésus : la nativité, le baptême, les noces de Cana
(où, par un procédé chimique, l’on voit l’eau transformée en vin), l’exode, la
Cène et la passion du Christ. Le tout sculpté par Yasser Makhoul dans son atelier
à Beyrouth. Le périmètre abrite également un dispensaire et un hospice qui héberge
gracieusement les personnes du troisième âge.
La maison-pagode de Jouaya !
Miziara
a son pendant au Liban-Sud. Plus précisément à Jouwaya, à 16 km à l’est de
Tyr, où les émigrés d’Afrique (Jaafar, Hammoud, Jammal, Fadlallah, Akar, Fawwaz,
Dayekh, Saïdi) ont fait construire à grands frais de vastes demeures, avec un
vif engouement pour la villa style hollywoodien, la pagode chinoise, la façade
décorée de colonnes corinthiennes, le donjon ou encore l’avion Cessna rivé sur
le toit d’une bâtisse. Si leur aspect paraît moins extravagant que celles du Nord,
les maisons de Jouwaya dénotent tout autant l’opulence et l’aisance. Et à l’instar
de Miziara, le village a touché le « jackpot ». Car là aussi, les émigrés n’ont
mis aucun bémol à leur générosité. Plus de deux cents unités d’habitations ont
été construites pour loger les plus démunis du village. Garderies, établissements
scolaires, écoles techniques, centre pour handicapés et dispensaires ont été mis
en place. De même, pour garder en mémoire un peu d’histoire, le vieux souk du
village, ses ruelles pavées et sa mosquée datant du XIXe siècle ont été restaurés.
En bref, au Nord comme au Sud, fantasmes et dollars révèlent la nouvelle architecture.
Les photos parlent d’elles-mêmes.
Avec
le concours de May MAKAREM (l'Orient Le Jour).
RJLiban, une association qui se veut messagère de la vraie image du pays
Organisation de dîners-débats de Paris à Beyrouth
M. Naji Farah et
son épouse Hiba (à gauche sur notre photo) et Michel Anfrol, président de l’amicale
de l’Institut Charles de Gaulle (à droite sur notre photo), au cours d’un dîner-débat,
organisé par RJLiban au restaurant « al-Mankal », à Paris.
Tout a commencé
en 1985, à l’occasion de l’année de la Jeunesse mondiale ouverte par le pape Jean-Paul
II. Un groupe d’étudiants libanais, qui poursuivent leurs études en France, croyant
fort en leur pays natal, ont voulu montrer au monde la vraie image du Liban. Le
Rassemblement de la jeunesse libanaise, RJLiban, a ainsi vu le jour en 1986, à
Paris, grâce à l’initiative de Naji Farah et Habib Maaz. « À cette époque, le
Liban subissait les effets de la désinformation, explique M. Naji Farah, président
de RJLiban. Les pays étrangers ne connaissaient que le Liban ravagé par la guerre.
Nous avons voulu améliorer cette image et créer un regroupement formé de Libanais
et des amis du Liban, notamment de Français, avec pour objectif de préserver et
de promouvoir le patrimoine culturel libanais. » Pour ce faire, le club, qui compte
aujourd’hui plus de 400 membres, organise des dîners-débats à thème, à Paris.
« Ces rencontres ont lieu tous les deux mois dans une ambiance libanaise, souligne
M. Farah. Elles permettent aux membres de se réunir et aux personnes intéressées
par notre pays d’établir un premier contact. Cette année, nous avons réussi à
organiser quatre dîners. Nous avons de même organisé un concert au palais de l’Unesco,
dans la capitale française, en collaboration avec la société Hiram Finance, l’association
Partage, la délégation libanaise auprès de l’Unesco, l’Office du tourisme du Liban
et la Chambre de commerce franco-libanaise. Les recettes de ce concert, auquel
ont assisté quelque mille deux cents personnes, ont été versées au profit de l’association
Anta Akhi. »
Combler le manque d’informations
En 2004, le champ d’activités de RJLiban a dépassé les frontières de l’Hexagone
pour s’étendre au Liban. « En juin dernier, nous avons accompagné trente membres
de l’amicale de l’Institut Charles de Gaulle pour un séjour de dix jours à Beyrouth,
note M. Farah. La délégation était présidée par M. Michel Anfrol et comprenait
des personnalités importantes, comme le colonel Jean Martin d’Escrienne, dernier
aide de camp du général de Gaulle, et Mme Jacqueline Péry de la Rochebrochart,
une ancienne résistante. La délégation a été enchantée par les lieux visités et,
suite à ce voyage, il a été question de transformer la maison dans laquelle a
habité le général de Gaulle, de 1929 à 1932, en un musée ou un espace culturel.
» Et M. Farah de déplorer l’absence de centres culturels libanais en France ou
d’espaces similaires où les Libanais peuvent se réunir. « En ce qui concerne notre
regroupement annuel, il a réuni quelque deux cents membres et amis de notre club
et s’est déroulé à Tyr, ajoute-t-il. Nous envisageons d’organiser des dîners-débats
mensuels au Liban, ainsi que des journées et des week-ends à la découverte des
régions méconnues, à l’intention des Libanais et des étrangers. D’ailleurs, toute
notre action était orientée à la base vers le tourisme européen dans le but d’inciter
les étrangers à venir visiter notre pays. Nous nous sommes ainsi mis en contact
avec plusieurs associations françaises qui désirent se rendre au Liban. Nous leur
proposons un tourisme personnalisé. Pour renforcer ce volet touristique, nous
avons créé, il y a deux ans, le site francophone www.cedre-voyage.com, en collaboration
avec la Mission culturelle française au Liban. À partir du mois d’octobre, ce
site est devenu disponible en anglais, espagnol, portugais, italien et allemand.
» Quels sont les projets futurs du club ? « Développer encore plus notre site
Internet www.rjliban.com et élargir sa structure dans le but de réagir aux messages
et aux demandes que nous recevons par mail, répond M. Farah. Ce site traite de
l’actualité libanaise et proche-orientale sous forme de revue de presse. Nous
avons ajouté une nouvelle rubrique, intitulée “ émigration ”, qui rend compte
des activités culturelles des Libanais dans les pays de l’émigration. Nous pensons
établir une structure permettant de répondre aux nombreuses demandes que nous
recevons de personnes qui recherchent des amis libanais, à titre d’exemple. »
Mais les projets de RJLiban ne s’arrêtent pas à ce stade. Les responsables de
ce club comptent également entrer en contact avec des universités et de grandes
écoles d’ingénieurs et de commerce en France, dans le but d’orienter les étudiants
et les nouveaux diplômés libanais. Au niveau politique, M. Farah et ses collègues
ont constaté le manque d’informations politiques sur le Liban et le Proche-Orient
en France, « alors que cette région est au centre de l’actualité mondiale ». «
Nous essayons de combler ces lacunes par des commentaires personnels », précise
M. Farah.