C'est dans l'action gouvernementale avec l'urgence
économique et sociale comme priorité
que Dominique de Villepin entend consacrer
l'année 2006. Le passage des cent puis
des deux-cent jours en 2005 tout comme la célébration
du premier anniversaire comme chef de gouvernement
fin Mai 2006 continuent, malgré les obstacles
rencontrés, d'ouvrir des perspectives
qu'il sera toujours opportun d'évoquer
en temps utiles...
31 Mai 2006:
un an à Matignon
Cap du Gouvernement :
"action et résultats"
Dominique de Villepin
a dressé, le 1er juin 2006, le bilan
dun an daction gouvernementale lors
de sa 11e conférence de presse mensuelle,
à Chartres.
Tirant des leçons de cette année
passée à Matignon, le Premier
ministre a affirmé qu"il nexiste
pas de fatalité dans laction publique".
"Nous sommes sur la bonne voie", a-t-il
souligné.
Lemploi
Les chiffres du chômage sont en nette
amélioration avec 210 000 chômeurs
de moins en un an, résultats obtenus
par la mise en place de nombreuses mesures
:
simplification des contrats aidés ;
relance de lapprentissage ;
création du contrat "nouvelles
embauches", signé à ce
jour par plus de 500 000 personnes ;
réorganisation du service public de
lemploi : entretien mensuel, dossier
unique personnalisé, guichet unique,
effort particulier en direction des jeunes,
suivi plus rigoureux de la recherche demploi.
"Je
ne connais pas de remède miracle en
matière demploi, mais je sais
que la constance des efforts paye toujours
: cela a été vrai pendant 12
mois, nous allons tout faire pour que cela
reste vrai pour les 12 mois à venir",
a noté le chef du Gouvernement.
Relance
de la croissance
10 milliards deuros dinvestissement
public ont été introduits dans
léconomie française. Ce
qui permet de relancer lactivité,
qui crée de la croissance et de lemploi.
Le rythme annuel de la croissance dépasse
dailleurs les 2 %.
La
croissance doit, pour Dominique de Villepin,
être également sociale et profiter
à "tous les Français",
doù la mise en uvre de
mesures en matière dintéressement
et de participation. Pour le profit de "tous
les territoires" ont été
mis en place les pôles de compétitivité,
la défense de sites industriels historiques
ou la création des pôles dexcellences
rurale. Le Premier ministre souhaite enfin
que la croissance sappuie sur tous les
secteurs : lindustrie, les services
et lagriculture.
Elle
est soutenue par diverses mesures :
en faveur de la recherche, avec la création
de lAgence de linnovation industrielle
et de lAgence nationale de la recherche
;
dans le domaine de lindépendance
énergétique.
Les
préoccupations des Français
Dominique de Villepin a assuré que
la crise du logement est enrayée. Le
financement des logements sociaux, lextension
du prêt à taux zéro, les
maisons à 100 000 euros sont autant
de réponses apportées afin de
commencer à renverser la tendance.
Il ne souhaite cependant pas rester sur ces
acquis et a pour cela défendu la règle
des 20 % de logements sociaux dans la loi
SRU.
Préoccupation
majeure, la défense du pouvoir dachat
a été engagée par le
Gouvernement :
en faveur des revenus des salariés,
par le biais dun accord pour laugmentation
des salaires dans presque toutes les branches
et laugmentation de 50 % de la prime
pour lemploi en deux ans ;
pour lutter contre linflation, en particulier
les prix dans la grande distribution avec
la réforme de la loi Galland et le
maintien du prix du gaz qui naugmentera
pas dici juillet 2007.
La
loi sur légalité des chances
"est une grande loi de la République",
a par ailleurs souligné le Premier
ministre, et "doit être mise en
uvre sans délais".
Poursuivre
les efforts
Afin de perpétuer la lutte contre le
chômage, laccent sera mis sur
lemploi des seniors et le prolongement
de leur activité ainsi que sur lallègement
des charges sur les heures supplémentaires,
laissant ainsi le choix aux personnes ayant
les revenus les plus modestes de travailler
plus pour gagner plus.
Dominique
de Villepin souhaite dautre part que
laction gouvernementale soit axée
sur trois domaines dans les prochains mois
:
sécurité, en sattaquant
"au noyau dur de la violence" ;
santé, en particulier avec le plan
"Solidarité grand âge"
;
éducation, et plus particulièrement
la professionnalisation des études
et le renforcement des liens entre université
et emploi.
|
M.
de Villepin prend ses distances avec Jacques
Chirac sur la Turquie
Loin de Paris,
Dominique de Villepin, fait entendre sa différence
avec Jacques Chirac sur l'élargissement
de l'Union européenne. Venu participer
à une conférence sur l'avenir
et la crise d'identité de l'Europe,
Jeudi et vendredi 27 janvier à Salzbourg,
le premier ministre français a mis
en garde contre "une fuite en avant".
"l'idée d'une fuite en avant alors
même que nous sommes confrontés
à des difficultés sur le plan
institutionnel me paraît dangereuse",
a-t-il dit jeudi soir lors d'une conférence
de presse avec le chancelier autrichien, Wolfgang
Schüssel, dont le pays est l'un des plus
opposés à l'entrée de
la Turquie dans l'Union.
M.
de Villepin a affirmé que la "priorité
est à l'approfondissement de l'UE".
"L'Europe n'a pas vocation à s'élargir
indéfiniment", a-t-il souligné.
Le lendemain matin, dans son intervention
devant la conférence, le premier ministre
a enfoncé le clou : "La crise
d'identité que nous connaissons tient
à la rapidité de l'élargissement".
Cette position tranche avec celle de M. Chirac,
qui demeure favorable à la perspective
de l'adhésion turque, en dépit
de l'échec du référendum
français du 29 mai sur la Constitution.
Ce
positionnement n'est pas sans arrière-pensées
franco-françaises. Les négociations
d'adhésion avec la Turquie, ouvertes
depuis octobre, embarrassent la droite. En
dehors de Jacques Chirac, les principaux responsables
de l'UMP, à commencer par son président,
Nicolas Sarkozy, ne cachent pas leur hostilité.
Les dirigeants français considèrent
que la question de l'élargissement
explique en partie le rejet de la Constitution.
Ils craignent que le sujet s'impose de nouveau
lors de la campagne de l'élection présidentielle.
" Pour se neutraliser, tous les candidats
de la droite en 2007 vont adopter le même
positionnement" hostile à l'adhésion
turque, dit un ministre français, en
notant le "durcissement" de M. de
Villepin sur le sujet.
Devant la conférence, le premier ministre
a toutefois précisé que l'issue
des négociations avec la Turquie "doit
rester ouverte" jusqu'au bout et il a
"souhaité" que les Etats
des Balkans rejoignent l'Union. M. de Villepin
a énuméré les trois "critères"
qui doivent, selon lui, conditionner tout
élargissement futur : "la vocation
européenne des Etats, le respect d'un
certain nombre de valeurs communes et la capacité
d'absorption de l'Europe".
Au niveau européen, le gouvernement
français veut s'appuyer sur la présidence
autrichienne de l'Union pour alimenter le
débat sur les "frontières
de l'Europe". M. de Villepin sait qu'il
peut aussi compter sur une oreille attentive
en Allemagne : si elle ne remet pas en cause
le processus à ce stade, la chancelière
Angela Merkel a toujours plaidé, à
l'instar de l'Autriche, pour un "partenariat
privilégié" avec la Turquie.
En revanche, la Grande-Bretagne milite avec
vigueur pour l'entrée d'Ankara dans
l'Union.
Christophe
Jakubyszyn Et Philippe Ricard
/ Le
Monde édition du 28 Janvier 2006
Dominique de Villepin lance son «année
utile»
Plus qu'un
voeu, une promesse :
"Je ne serai pas le premier ministre
qui aura fait de la présidentielle
de 2007 une élection exutoire."
Après
le silence imposé par la traditionnelle
séquence des voeux présidentiels,
Dominique de Villepin est revenu le mardi
10 Janvier sur le devant de la scène
pour détailler son calendrier 2006,
une année qu'il souhaite "utile"
pour asseoir sa crédibilité
avant la présidentielle de 2007.
Villepin: croire au "devenir
français", pas aux "déclinologues"
Leçon
d'optimisme à Matignon. Pour ses premiers
voeux à la presse, Dominique de Villepin
a rangé son discours programmatique
et l'a remplacé par une longue allocution,
parfois passionnée, et prononcée
sans notes. Un sacré défi qui
prouve combien le premier ministre se sent
en ce début d'année pousser
des ailes, porté qu'il est par de bons
sondages.
Dans
son propos, le premier ministre s'est «présidentialisé»
un peu plus en livrant sa «vision»
de la France. Et surtout en exposant ses convictions
sur le «devenir français».
Fustigeant les «jeux du petit périphérique
politique», il a aussi ironisé
sur les «nouveaux experts de la politique»
qu'il a qualifiés de «déclinologues».
Une manière pour lui d'égratigner
ceux écrivains, intellectuels
et certains élus qui font commerce
du «déclin français».
Le premier ministre préfère,
a-t-il dit, «se lever le matin avec
une bonne nouvelle pour la France, pour les
Français, ça change une journée
!» Promettant une «année
dense, intense», il a réclamé
«quelques gouttes d'humour et de tendresse».
Dans un monde de brutes ? «J'ai failli
l'ajouter»,
racontera-t-il dans un grand éclat
de rire un peu plus tard.
Volontairement,
il a décidé de faire l'impasse
sur des annonces et autres nouveaux projets
de loi. Ses nouvelles mesures contre le chômage
qui reste sa «préoccupation
majeure» seront détaillées
à la fin du mois lors d'une conférence
de presse. Sur le chômage comme sur
la croissance, il a prévenu qu'il fallait
«aller plus loin». «En 2005,
nous avons eu de premiers résultats.
Je ne m'en satisfais pas», a-t-il déclaré,
sans en dire plus,
mais avec toujours ce même volontarisme.
«Les nouveaux experts de la politique»
Dominique
de Villepin a surtout privilégié
la politique. Un exercice inhabituel et plutôt
risqué pour celui qui se garde bien,
depuis sa nomination, d'évoquer ses
ambitions, préférant s'en tenir
à sa «mission» de chef
du gouvernement. Du coup, ce fut un discours
à la Villepin. Mais le Villepin d'avant-Matignon,
dense, lyrique parfois. Un discours dans lequel
il a promis une «année d'engagement,
une année de vérité,
une année de détermination et
de courage». Evitant de parler à
la première personne, le premier ministre
a surtout usé et abusé du mot
«ensemble» prononcé à
douze reprises. Il faut dire que ce mot s'affichait
en grand sur fond bleu derrière le
pupitre : «2006, avançons ensemble.»
Déjà un slogan de campagne ?
«Il n'y pas de malice dans ce que je
dis et ce que je fais», répond
l'homme de Matignon.
«Mes références, ce
sont les druides»
Après
le discours, Dominique de Villepin s'est promené
dans la foule de journalistes pendant une
demi-heure. L'occasion de décliner
son message d'optimisme en anglais et en espagnol
auprès de journalistes britanniques
et sud-américains. Le premier ministre
s'attarde aussi avec ceux qu'il inclut dans
le «petit périphérique
politique». «Le champ politique
ne peut pas se rétrécir à
celui des petites phrases», dit-il avec
le sourire. Avant de préciser : «Moi,
je ne veux pas être le premier ministre
qui aura fait de 2007 une élection
exutoire. 2007 ne sera pas 2002.» A
un journaliste qui lui fait remarquer que
le pays ne va pas si bien, il se risque à
la référence historique : «Comment
ont fait nos grands-parents au Chemin des
dames ?» A un autre qui lui rappelle
que la France n'a pas «vingt siècles
d'Histoire», comme le premier ministre
l'avait souligné plus tôt, il
réplique : «Vous, votre référence
c'est le roi. Moi, ce sont les druides.»
Le
chef du gouvernement présente ses voeux
à la presse et insiste une nouvelle
fois sur l'emploi.
10
Janvier 2006- «Se
bouger et prendre des risques.»
Sept mois après son installation à
Matignon, Dominique de Villepin livre dans
ces termes, devant sa garde rapprochée,
les objectifs qu'il se fixe en 2006. Le premier
ministre, qui reprend la parole avec ses voeux
à la presse, promet de faire un discours
sur sa «manière de faire de la
politique» en 2006, une année
dont il a déjà souhaité
qu'elle soit «utile». Plutôt
que des annonces tous azimuts, le chef du
gouvernement entend exposer sa «vision»,
sur l'air de «la France est en train
de réussir». Une manière
pour lui de prendre date et d'annoncer en
creux que «ça ira nettement mieux
l'an prochain». En attendant ce retour
de la confiance dans le pays, c'est dans la
«bonne humeur», dit-on à
Matignon, que l'équipe du premier ministre
prépare le début d'année.
Dans la veine des voeux du chef de l'Etat,
Dominique de Villepin veut combattre à
son tour cette «tendance très
française à l'auto-flagellation».
Pas d'annonces précises à attendre,
ni de premier bilan, qui serait «prématuré»
selon un proche, mais plutôt un «message
de volonté pour une année de
décision et d'action sur le front de
l'emploi», insiste un conseiller.
En
fait, le premier ministre a décidé
de consacrer sa conférence de presse
mensuelle sans doute le 26 janvier
à la «deuxième
étape» de la bataille pour l'emploi
(lire ci-dessous). Il semble que l'hôte
de Matignon veuille se donner encore quelques
jours pour rendre ses arbitrages. Aller plus
loin dans la libération de l'emploi
? Maintenir l'essentiel des acquis du «modèle
social français» ? Un villepiniste
pose ainsi les tenants de l'équation
politique du premier ministre : «Soit
on se contente peu ou prou de ce qui est en
place et on est à peu près sûr
de finir l'année avec un taux de chômage
autour de 9%. Soit, on prend de nouveaux risques
et on peut espérer voir le taux descendre
nettement plus bas.» Un ministre proche
de Villepin renchérit : «Il a
réussi son atterrissage à Matignon
et s'est imposé en un semestre comme
un présidentiable crédible.
Maintenant, il doit encore plus découvrir
son jeu pour semer ses rivaux.»
«Motiver
les troupes, c'est important aussi»
Si
Dominique de Villepin évoque désormais
en privé cette nécessaire prise
de risque, il se garde bien de montrer la
moindre ambition élyséenne.
Celui qui entame la nouvelle année
avec le «maillot jaune» dans les
sondages il devance Nicolas Sarkozy
dans le baromètre TNS-Sofres/Figaro
Magazine se veut imperturbable. En
clair : 2006 est une année d'action,
2007 sera celle des élections. Ses
plus proches collaborateurs continuent de
jurer la main sur le coeur qu'ils n'ont jamais
entendu leur patron parler de 2007. A les
écouter, la seule personne avec qui
il parle sans détour de la présidentielle
est... Nicolas Sarkozy. Les deux hommes ont
d'ailleurs déjeuné ensemble
la semaine dernière à l'issue
du premier Conseil des ministres de l'année.
Une autre raison pousse l'ancien secrétaire
général de l'Elysée à
ne pas se découvrir trop tôt
: ne pas froisser son mentor Jacques Chirac.
A Matignon comme à l'Elysée,
on a bien compris que le président
de l'UMP et ses amis ne manqueraient pas de
faire mousser la moindre petite crispation
entre les deux pôles de l'exécutif.
Toute la tactique de Dominique de Villepin
consiste donc à s'émanciper
sans trop le montrer, à se dévoiler
sans brûler ses vaisseaux. Cela sera-t-il
suffisant ? Les partisans du premier ministre
le pressent de donner des signaux de sa détermination.
«Avoir des résultats, c'est indispensable.
Motiver les troupes, c'est important aussi»,
prévient ce ministre chiraco-villepiniste.
Un conseiller de Matignon répond :
«Si les choses doivent se réaliser
alors elles se feront naturellement.»
Bruno
Jeudy / Le Figaro
Cap
sur 2006!
Dominique de Villepin réunit ses ministres
avant la trêve des confiseurs
18 Décembre 2005- Dominique
de Villepin réunit lundi ses ministres
pour un séminaire gouvernemental à
la veille de la trêve de Noël,
alors qu'il vient de passer le cap des 200
jours à Matignon. Invité sur
France Inter quelques heures auparavant, Nicolas
Sarkozy ne manquera pas de faire entendre
de son côté,
une fois de plus, sa petite musique personnelle.
Six mois après sa nomination, le chef
du gouvernement devrait dresser lundi avec
son gouvernement un premier bilan de son action
et établir sa feuille de route pour
les mois à venir. A l'issue du séminaire,
il tiendra une conférence de presse,
avant de convier ses ministres à déjeuner.
Studieux, le Premier ministre ne devrait s'accorder
que deux ou trois jours de répit pendant
les vacances.
Dominique de Villepin a fêté
vendredi ses 200 jours à Matignon.
Un cap passé sans douleur: sa cote
grimpe régulièrement dans les
sondages, à tel point que, depuis les
violences qui ont secoué les banlieues
françaises début novembre, il
talonne son ministre de l'Intérieur
Nicolas Sarkozy dans les enquêtes d'opinion
pour la présidentielle de 2007.
Du coup, l'ambiance s'est tendue entre les
deux hommes. Dressant le portrait du futur
président samedi devant de nouveaux
adhérents de l'UMP, Nicolas Sarkozy
a estimé que les Français n'attendaient
pas un président "absolument infaillible
sur tous les sujets, comme marchant au-dessus
des eaux parce que oint du suffrage universel",
mais "un candidat ou une candidate qui
parle de façon compréhensible,
qui ressemble aux Français, et qui
leur dit: voilà mon projet pour cinq
ans, voilà ce que je veux faire, comme
je le ferai, avec qui je le ferai, et quand
je le ferai". Quelques heures avant l'ouverture
du séminaire, le président de
l'UMP devrait d'ailleurs dresser son propre
bilan de l'action gouvernementale sur France
Inter.
Alors que le gouvernement doit se réunir
à nouveau mercredi à l'Elysée
pour le Conseil des ministres, les parlementaires
doivent quant à eux suspendre leurs
travaux en fin de semaine, après avoir
bouclé l'examen du budget pour 2006,
de la loi antiterroriste et de la loi d'orientation
agricole notamment. Ils ne reprendront leurs
travaux que le 17 janvier.
Entre-temps, le président Jacques Chirac
et le Premier ministre Dominique de Villepin
auront sacrifié, début janvier,
à la tradition des voeux, qui donne
le coup d'envoi de l'année politique.
Et 2006 sera assurément une année-clé:
à quelques mois de l'ouverture de la
campagne présidentielle, M. de Villepin
aura encore un an pour se construire un bilan
et séduire les Français, quand
Nicolas Sarkozy devra éviter tout faux
pas qui ruinerait ses ambitions.
Christine
Ollivier pour AP/Associated Press
Villepin
promet de faire de 2006 «une année
utile»
AP/JACK
GUEZ
Dominique
de Villepin lors du séminaire gouvernemental
du lundi 19 décembre 2005, à l'hôtel
Matignon.
Le premier ministre a défendu lundi le
bilan des six premiers mois de son gouvernement.
En égrénant ses «trois grandes
directions prioritaires» pour l'année
à venir -emploi, «modernisation
de l'Etat», «exigence républicaine»-
il a aussi voulu montrer qu'il entendait continuer,
comme il l'a fait depuis son entrée en
fonction, à être présent
sur tous les fronts.
Dominique
de Villepin, qui vient de passer le cap des
200 jours à Matignon, a défendu
lundi le bilan des six premiers mois de son
gouvernement et promis de faire de 2006 «une
année d'action», «utile pour
les Français», axée sur
sa priorité absolue, la «bataille»
pour l'emploi.
«Toutes les mesures que nous prenons sont
faites avec le souci de cette priorité
de l'emploi et du cap que nous nous sommes fixé,
la croissance sociale», a déclaré
à la presse le Premier ministre, à
l'issue d'un séminaire gouvernemental
à Matignon. Il a argué qu'il ne
prenait pas des mesures «au coup par coup
en fonction des difficultés» mais
dans «une vision
d'ensemble pour permettre à la France
d'avancer».
M.
de Villepin a voulu valoriser sa propre action
et fixer leur feuille de route à ses
ministres.
Tout en se félicitant de «quelques
premiers résultats», comme la
baisse du chômage, déclinés
par Matignon dans une brochure de huit pages
intitulée
«Six mois d'action gouvernementale»,
M. de Villepin a aussi reconnu des «difficultés»,
tels les plans de restructurations ou «l'épreuve»
de la vague de violences urbaines. Conforté
par des sondages plutôt favorables,
il a délibérément joué
la carte de la modestie en disant avoir «conscience
qu'il y a encore beaucoup à faire face
à des grands défis comme le
chômage des jeunes, le pouvoir d'achat,
la sécurité, l'éducation,
la recherche».
Aussi
a-t-il insisté sur le fait que 2006
«sera une année d'action, une
année utile pour l'ensemble des Françaises
et des Français», et que «le
gouvernement appuiera (cette démarche)
avec toute sa mobilisation et toute son énergie».
Une
façon pour le chef du gouvernement
-qui n'ignore pas la règle du «y
penser toujours, n'en parler jamais»
à laquelle doit s'astreindre tout locataire
de Matignon tenté par l'Elysée-
de tenter de retarder au maximum sa propre
implication dans le débat présidentiel
de 2007, alors que son rival potentiel, Nicolas
Sarkozy, a fait savoir qu'à l'automne,
il proposerait sa candidature aux adhérents
UMP.
En
égrénant ses «trois grandes
directions prioritaires» pour l'année
à venir -emploi, «modernisation
de l'Etat», «exigence républicaine»-
M. de Villepin a aussi voulu montrer qu'il
entendait continuer, comme il l'a fait depuis
son entrée en fonction, à être
présent sur tous les fronts.
«Si
nous voulons gagner la bataille de l'emploi»,
il faut d'abord «créer davantage
d'emplois dans notre pays», a-t-il dit,
en précisant qu'il présenterait
des mesures en ce sens «au début
de l'année» dans le cadre de
«la deuxième étape du
plan» pour l'emploi. Il
a aussi mis l'accent sur la modernisation
de l'Etat et la lutte contre la dette, condition
sine qua non pour «trouver de nouvelles
marges de manoeuvre».
Autres
gros dossiers des mois à venir, le
«plan de prévention de la délinquance»,
élaboré par M. Sarkozy et «présenté
d'ici quelques semaines», et l'égalité
des chances, grande cause nationale pour 2006,
qui fera l'objet d'un projet de loi présenté
en Conseil des ministres en janvier.
Avec AFP/19 Décembre
2005
|
Les
porte-voix de Dominique de Villepin à
l'Assemblée
Au
sein du groupe UMP, une quinzaine de députés
se relaient pour défendre les projets
du premier ministre. Bruno Jeudy du Figaro vous
invite à mieux faire connaissance avec
celles et ceux dont vous aurez sans doute l'occasion
d'entendre parler de plus en plus souvent en
2006.
LES
VILLEPINISTES, combien de divisions ? Dominique
de Villepin est arrivé à Matignon
sans troupes. Lui, le non-élu, n'avait
jamais cherché à cultiver des
réseaux d'élus. Mais, alors que
la majorité des députés
préfère se tenir à l'écart
de la rivalité entre le premier ministre
et le président de l'UMP, quelques francs-tireurs
jouent désormais les porte-voix du villepinisme.
Ce «noyau dur», composé d'une
vingtaine de députés, défend
le premier ministre contre la gauche et... les
lieutenants de Nicolas Sarkozy.
Hervé
Mariton, le libéral.
Jusqu'à
l'arrivée de Dominique de Villepin à
Matignon, seuls les médias anglais et
russes s'intéressaient au député
maire de Crest (Drôme). A 48 ans, ce polytechnicien
polyglotte il parle l'anglais et le russe
couramment est désormais régulièrement
interrogé par la presse française.
Et cette consécration, il la doit à
Dominique de Villepin. Spécialiste des
questions de transport et d'économie,
il fait partie de la «task force emploi»
du premier ministre. De sensibilité libérale,
il se sent néanmoins en parfait accord
avec l'homme de Matignon : «Sarkozy est
moins libéral qu'on ne le dit et Villepin
plus libéral qu'on ne le pense.»
Jean-Pierre
Grand, la «grande gueule».
A
55 ans, l'élu de l'Hérault faisait
partie jusqu'à présent de la troupe
des anonymes du Palais-Bourbon. Ce fidèle
de Jacques Chaban-Delmas s'était fait
remarquer, l'an passé, en s'opposant
à Nicolas Sarkozy. Au point de mener
une véritable croisade contre le président
de l'UMP dont il déteste le style et
l'orientation politique. Et puis, au printemps
dernier, il a reçu chez lui, à
Castelnau-le-Lez, celui qui n'était alors
que ministre de l'Intérieur. «J'ai
été impressionné par Dominique
de Villepin», se souvient-il. Naturellement,
il s'est donc autoproclamé député
villepiniste dès l'entrée en fonction
de son champion. Depuis, cette «grande
gueule» ne quitte plus la salle des Quatre-Colonnes
à l'Assemblée où il défend
Villepin coûte que coûte.
Georges
Tron, l'ex-balladurien.
Pilier
de l'équipe d'Edouard Balladur entre
1993 et 1995, le député et maire
de Draveil (Essonne) n'a jamais caché
sa détestation de Nicolas Sarkozy. Il
a très tôt milité en faveur
de la nomination de Villepin à Matignon.
Depuis, il essaie d'organiser ses réseaux
à l'Assemblée nationale : «On
ne cherche pas à se compter. C'est trop
tôt», dit-il. Avant la réunion
du bureau politique, c'est lui qui a pris la
plume et signé le texte des cinq députés
villepinistes opposés aux primaires.
«L'émergence du villepinisme est
en train de se faire sans agressivité.»
Marie-Jo
Zimmermann, la recrue.
Le député de Moselle a surpris
les sarkozystes en cosignant la tribune antiprimaires
parue dans Le Figaro. «Je veux qu'en 2006
on gouverne. La présidentielle c'est
pour 2007», répond celle qui préside
la délégation des femmes à
l'Assemblée nationale. Egalement rapporteur
de l'Observatoire de la parité, Marie-Jo
Zimmermann bénéficie d'une bonne
cote tant à Matignon qu'à l'Elysée.
«J'aime bien la méthode de travail
de Villepin. Je mets mes compétences
au service du premier ministre. Sa réussite
sera aussi celle des députés»,
souligne l'élue de Lorraine qui fait
partie du «groupe emploi» de Matignon.
Chef de file de l'UMP à Metz, elle accueillera
le chef de l'Etat le 6 janvier à l'occasion
de ses premiers voeux décentralisés.
Jean-Luc
Warsmann, l'expert.
A 40 ans, ce jeune élu a déjà
l'expérience des anciens : il siège
à l'Assemblée depuis dix ans.
Les avis de ce député des Ardennes
sont très écoutés à
Matignon. «C'est un gros bosseur et une
pointure juridique», dit-on du vice-président
de la commission des lois dans l'entourage du
premier ministre. Villepin a d'ailleurs effectué
un de ses premiers déplacements dans
son fief des Ardennes. A l'Elysée aussi,
on ne tarit pas d'éloges sur cet élu.
Jacques Chirac a, d'ailleurs, tenu à
le recevoir au début du mois en tête
à tête.
Vous obtiendrez leur
portrait parlementaire en cliquant sur le nom
|
Perspectives 2006
L'emploi, «priorité absolue»
de Villepin en 2006
En fonction depuis 200 jours, le premier
ministre
s'est félicité,
depuis le Maine-et-Loire, de la baisse du chômage.
16 Décembre 2005-
«En six mois, nous avons jeté les bases
d'un nouveau dynamisme. Nous voulons mobiliser toutes
les énergies pour amplifier le mouvement de baisse
du chômage en 2006», lance-t-il. Accompagné
de Jean-Louis Borloo, le chef du gouvernement énumère
ses «bonnes nouvelles pour l'emploi».
Son bilan de 200 jours passés à Matignon
en quelque sorte. «130 000 chômeurs en
moins depuis cinq mois ;
une croissance parmi les plus élevées
d'Europe et un investissement qui repart», insiste-t-il.
L'emploi, martèle-t-il, sera «la priorité
absolue» l'an prochain.
Porté par des sondages encourageants (voir ci-dessous),
Villepin ne lâche donc pas sa carte de l'emploi.
Dominique de Villepin, qui a passé le
cap des 200 jours à Matignon, entend
consacrer l'année 2006 à "l'urgence
économique et sociale" et se tenir
le plus longtemps possible à l'écart
des joutes politiques,
à l'approche de l'élection présidentielle
de 2007.
PhotoVincent
Kessler pour Reuters, prise le 18 novembre 2005
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Dominique
de Villepin, qui a passé le cap des 200
jours à Matignon, entend consacrer l'année
2006 à "l'urgence économique
et sociale" et se tenir le plus longtemps
possible à l'écart des joutes
politiques, à l'approche de l'élection
présidentielle de 2007.
Le Premier ministre réunit le lundi 20
Décembre 2005 son gouvernement pour un
séminaire, qui permettra à l'équipe
formée au lendemain de l'échec
du référendum sur la Constitution
européenne de dresser un bilan d'étape.
A
son arrivée à Matignon, Dominique
de Villepin a engagé "la bataille
pour l'emploi". Six mois plus tard, il
se targue d'avoir fait passer le taux de chômage
sous la barre des 10%, à 9,7% de la population
active, contre 10,2% en avril.
Le
Premier ministre, qui se garde d'évoquer
ouvertement une éventuelle candidature
à la présidentielle, sait qu'il
sera en grande partie jugé par les Français
sur sa capacité à apporter des
réponses sur le terrain social.
Il
devrait annoncer en janvier de nouvelles mesures
pour l'emploi et s'est fixé comme objectif
de mener à bien en 2006 le chantier de
la modernisation sociale.
En
200 jours, Dominique de Villepin, homme politique
atypique, jamais adoubé par le suffrage
universel, a réussi à se construire
une popularité dans l'opinion. A l'exception
d'un creux en octobre, sa cote a toujours été
orientée à la hausse.
Peaufinant
son image de gaulliste social, attaché
à la défense du modèle
français, là où son rival
Nicolas Sarkozy prône la "rupture",
mais n'hésitant pas à disputer
au président de l'UMP les thèmes
sécuritaires, il a aussi été
servi par les circonstances,
alliées indispensables de tout politique.
Lorsque Jacques Chirac a été victime
d'un accident vasculaire le 2 septembre, l'ancien
secrétaire général de l'Elysée
a achevé sa mue, s'installant en pleine
lumière.
Désormais
dauphin désigné du chef de l'Etat,
Dominique de Villepin entame une nouvelle étape,
sans doute plus risquée puisque ses adversaires,
de droite comme de gauche, commencent à
comprendre qu'il représente un danger
pour 2007.
Hélène
Fontanaud (Reuters)
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Dominique de Villepin:
une crédibilité croissante pour 2007
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Villepin et Sarkozy désormais à
égalité pour représenter
la droite en 2007
15
Décembre 2005-
Nicolas Sarkozy devance d'un
point Dominique de Villepin dans les préférences
des Français pour représenter
la droite à l'élection présidentielle
de 2007, selon un sondage TNS-Sofres pour le
Figaro Magazine rendu public le 15 Décembre
2005.
A
la question "souhaitez-vous que les personnalités
suivantes soient candidates?" en 2007,
50% des 1.000 personnes interrogées les
7 et 8 décembre répondent oui
pour le ministre de l'Intérieur
et 49% pour le Premier ministre.
Mais
c'est le Premier ministre qui paraît le
plus avoir la stature d'un président
de la République aux yeux de 36% des
personnes interrogées (24% pour le ministre
de l'Intérieur).
De
même, elles sont 46% à estimer
que Dominique de Villepin donnera une bonne
image de la France (contre seulement 17% pour
le ministre de l'Intérieur), 38% pensent
qu'il gouvernera plus sereinement (19% pour
le président de l'UMP) et 29% qu'il
saura mieux préserver l'unité
des Français
(23% pour Nicolas Sarkozy).
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Un autre sondage réalisé par le CSA pour
Le Parisien/Aujourd'hui en France, présentait,
une semaine plus tôt, des résultats encourageants
pour Dominique de Villepin.
En effet, Selon CSA, Dominique de Villepin est la
personnalité la mieux placée pour représenter
l'UMP lors de l'élection présidentielle
de 2007.
Le Premier ministre recueillerait 41% des suffrages
devant le ministre de l'Intérieur et président
de l'UMP Nicolas Sarkozy (38%).
Cependant, ce dernier l'emporte devant le chef du gouvernement
à droite: 60% des sympathisants de droite et
66% des sympathisants UMP.
Si un sondage IFOP paru le 11
Décembre dans le journal du Dimanche donne un
avantage encore significatif au président de
l'UMP, il confirme que si Nicolas Sarkozy séduit
les sympathisants de l'extrême-droite, Dominique
de Villepin séduit quant à lui bon nombre
de sympathisants parmi des électeurs habituels
de la gauche. En
effet, selon l'IFOP, Nicolas Sarkozy arriverait en tête
des préférences des Français avec
36%, contre 19% pour Dominique de Villepin
et 3% pour Michèle Alliot-Marie. Parmi les sympathisants
de gauche au contraire, Dominique de Villepin arrive
en tête avec 25% des personnes interrogées,
suivi de Nicolas Sarkozy (19%). Chez les sympathisants
UDF, le ministre de l'Intérieur recueille 44%
des préférences, Dominique de Villepin
22%.
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