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A la Une de l'Information
et de l'Actualité du Liban
22 Juillet 2006
Entretien sur la
guerre de Juillet avec
Georges Corm (Politologue,
ancien ministre libanais)
« La résolution
1559 a ouvert la voie à lagression »
Professeur de droit, politologue, consultant international, ancien
ministre des Finances et auteur de plusieurs ouvrages de référence
(Le Proche-Orient éclaté, notamment), Georges Corm
analyse la brutale situation libanaise dans son contexte régional,
mondial et interne.
Avez-vous été surpris par
lagression israélienne contre le Liban ? Quelles
seraient les véritables raisons de cette agression dont
le timing correspond également à loffensive
israélienne contre Gaza ?
Non, je nai pas été surpris, car la résolution
1559 des Nations unies en septembre 2004 avait ouvert la voie
à cette agression en redonnant au Liban le statut dEtat
tampon sur la scène régionale sous prétexte
de rétablir sa souveraineté. Il est clair quIsraël
et les Etats-Unis veulent en finir avec les deux symboles les
plus forts de la résistance à leurs diktats de
nature coloniale et fasciste, à savoir le Hamas en Palestine
et le Hezbollah au Liban.
Au-delà des déclarations
dunité nationale prônée par le gouvernement
libanais, quel est le degré de cohésion des courants
libanais autour du Hezbollah ? Quel serait lavenir de
la carte politique interne après cette agression ? Allons-nous
assister à un remake de 1982 avec le syndrome de la «
résistance jetée à la mer », avec
une application de la résolution 1559 ?
Ce sont les plans américano-franco-israélien
qui vont être mis sous drapeau onusien. La situation interne
libanaise, déjà très fragile et très
tendue avant lagression israélienne, risque de
poser encore plus de problèmes quauparavant. Les
forces dites du 14 mars fédérées par le
courant du Futur de la famille Hariri et M. Joumblatt, sous
la houlette américaine et française, vont vouloir
parachever leur domination exclusive sur lEtat libanais.
Cependant, heureusement que le général Aoun, qui
est de loin la personnalité politique chrétienne
la plus populaire, maintient jusquici le cap quil
sest fixé, à savoir un accord avec le Hezbollah
sur les grands principes devant régir le dialogue national
et une condamnation ferme des régimes arabes qui lont
critiqué dans la conjoncture de lagression criminelle
dIsraël sur le Liban.
Certains pays arabes, comme lArabie
Saoudite, reprochent au Hezbollah son « aventurisme ».
Que pensez-vous de cette position et quel crédit donner
à la position adoptée par la Ligue arabe proclamant
léchec du processus de paix ?
Il ny aura jamais de mots assez forts pour dénoncer
lattitude des trois pays arabes (Egypte, Arabie Saoudite
et Jordanie) qui, au lieu de condamner lagression criminelle
israélienne, ont condamné lenlèvement
des deux soldats israéliens par le Hezbollah. Ce faisant,
ils ont facilité le travail de la diplomatie américaine
qui pousse Israël à toutes les extrémités.
Ils uvrent de plus pour semer la discorde entre sunnites
et chiites au Machreq arabe. Je pense quà terme,
cela risque de leur coûter cher, car nous savons très
bien que les opinions publiques dans ces trois pays sont de
cur avec le Hezbollah.
Israël insiste sur le rôle
présumé de la Syrie et de lIran dans les
attaques aux roquettes menées par le Hezbollah. Pensez-vous
que ces deux pays sont directement menacés par des frappes
israéliennes ?
Je nai pas de boule de cristal, mais je crois quils
ne le feront pas, préférant sattaquer au
Liban pour le mettre à genoux et en faire un instrument
docile aux mains dIsraël et des Etats-Unis, comme
ils lont fait en 1982. Dans la lutte pour lhégémonie
régionale totale, ils pensent que léradication
du Hezbollah (tout comme celle du Hamas en Palestine occupée)
serait un coup fatal au prestige et à linfluence
de ces deux puissances régionales qui refusent de céder
aux pressions israélo-américaines. En tout cas,
les Etats-Unis avec leurs troupes en Irak nont pas intérêt
à un conflit militaire avec lIran et Israël
na pas intérêt à louverture
des frontières de cessez-le-feu au Golan à des
actions de commandos ou de guérilla qui sajouteraient
à celles du Hamas et du Hezbollah.
Après les civils et le Hezbollah,
cest également larmée libanaise qui
est ciblée par les bombardements. Que signifie pour vous
cette nouvelle étape ?
Israéliens, Français et Américains en
veulent énormément à larmée
libanaise et à celui qui la réunifiée et
reconstruite après la guerre, le président de
la République, le général Emile Lahoud.
En effet, ce dernier a toujours refusé dutiliser
larmée contre le Hezbollah ou de lenvoyer
au Sud pour être le garde frontière dIsraël.
Les pressions sur lui et le gouvernement de M. Hoss auquel jappartenais
étaient très fortes en 2000 après la victoire
du Hezbollah pour envoyer larmée au Sud. Après
ladoption de la résolution 1559, les pressions
sur le président Lahoud sont devenues intolérables,
pour quil demande à larmée de désarmer
le Hezbollah par la force. Les agents dinfluence américano-français,
à savoir le groupe Hariri et M. Joumblatt, ont donc essayé
de lobliger à démissionner. Mais il a tenu
bon, à la grande fureur de la France et des Etats-Unis
et dautres pays occidentaux qui ont organisé un
boycottage du président de la République libanaise.
Récemment, M. Chirac a demandé au gouvernement
roumain de ne pas adresser dinvitation à notre
président pour le prochain sommet de la Francophonie,
mais de la réserver exclusivement au Premier ministre
(qui, soit dit en passant, ne parle pas le français).
Tout cela est indigne de pays qui prétendent parler au
nom du droit et de la civilisation.
Vous avez déclaré dans
un précédent entretien quune « véritable
démocratisation du monde arabe ne peut quentraîner
une radicalisation des aspirations à la dignité
et à lindépendance ». Est-ce que le
déficit de réactivité arabe est notamment
motivé par la nature même des régimes ?
Et quelle serait, selon vous, « la » réaction
arabe appropriée face à lagression israélienne
?
Bien sûr, les régimes sont responsables, en particulier
ceux qui sont totalement aplatis devant les Etats-Unis. Nous
aurions pu stopper les violences inouïes pratiquées
par Israël au Liban et en Palestine et par les Etats-Unis
en Irak, si seulement deux ou trois gouvernements arabes importants
au Moyen-Orient, en 1978 lors de la première invasion
du Liban ou en 1982 lors de la seconde invasion du Liban ou
en 2000 lorsque M. Bush déclare Sharon un « homme
en paix » avaient rompu leurs relations diplomatiques,
ou plus simplement retiré leurs ambassadeurs de Washington
et menacé de rupture. En effet, un tel geste aurait amené
le gouvernement américain à revoir ses positions.
Mais avec des gouvernements arabes aplatis, les Américains
et les Israéliens sont en droit de se dire quil
ny a aucun obstacle à continuer dans la politique
de la canonnière.
Interview réalisée
pour le quotidien Algérien EL Watan
12 Décembre 2005
Gebran Tueni
|
Gebran Tueni
meurt dans un attentat
Alors
qu'il se rendait de son domicile à son lieu de
travail habituel, l'immeuble du journal annahar dont il
était le dirigeant, le député nouvellement
élu et journaliste Gebran Tueni a été
tué dans une explosion visant son véhicule
dans la région de Mkallès. La forte déflagration
aurait fait une dizaine de blessés et au moins
trois autres victimes.
Né en 1957 et père de quatre enfants dont
deux petites jumelles, Gebran Tuéni était
diplomé de plusieurs grandes écoles françaises
dont l'INSEAD et l'Ecole Supérieure de Journalisme.
|
Ghassan Tueni, digne, console Nayla et tout
le Liban qui pleure son fils Gebran
Gebrane Tueni a été assassiné au lendemain
de son retour de Paris ou il avait assisté
le Jeudi 8 Décembre à la remise des insignes de
la Légion d'Honneur à son père
Ghassan
Tueni par le premier ministre français Dominique de Villepin
A la veille
de la seconde édition du rapport Mehlis, l'entreprise
machiavélique de tentative de déstabilisation
du pays du cèdre se poursuit avec ce treizième
attentat visant une personnalité politique
libanaise depuis la mort de Rafic Hariri
Scéne
après l'attentat contre Gébran Tueni (crédit-photo
AFP)
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Liban: "C'est
un processus de libération qu'on veut entraver",
s'insurge Jacques Chirac
PARIS (AP) --
L'assassinat de Gebrane Tuéni lundi au Liban, "c'est
une voix qu'on a voulu faire taire; c'est un processus
de libération qu'on veut entraver", s'est
insurgé le président Jacques Chirac, qui
fait part de sa "grande peine" dans une lettre
à Siham Tuéni, la veuve du journaliste et
parlementaire anti-syrien.
Cette mort est une "tragédie pour le Liban",
écrit le président français dans
cette missive rendue publique par l'Elysée. "La
France condamne avec la plus grande fermeté ce
crime qui suscite horreur et indignation".
Il "incarnait le combat du Liban pour la démocratie,
l'indépendance et la liberté", souligne
Jacques Chirac. "Je m'incline devant la mémoire
de Gebrane Tuéni et des autres victimes qui ont
sacrifié leur vie, après tant d'autres,
à la cause de la liberté du Liban".
"Tant de drames ne peuvent être vains",
poursuit-il. "Le Liban n'est pas seul; ses amis sont
mobilisés et la communauté internationale
connaît ses responsabilités. La mort de Gébrane
Tuéni est l'occasion de redoubler d'efforts pour
que les résolutions du Conseil de sécurité
soient pleinement mises en oeuvre", assure le président
français.
"Soyez sûre que je reste en alerte et déterminé
pour atteindre ces objectifs", conclut-il.
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Émié
rend hommage à
« lun des grands acteurs du printemps de Beyrouth
»
Lambassadeur de
France, Bernard Émié, a visité
dans l'après-midi du 12 Décembre les locaux
du quotidien an-Nahar quelques heures après lattentat
qui a coûté la vie à son PDG, le
député de Beyrouth Gebran Tuéni.
À lissue de la visite, M. Émié
a déclaré : « Nous condamnons avec
la plus extrême fermeté lignoble
attentat intervenu ce matin (
). Et dans ces locaux,
je souhaite présenter toutes nos condoléances
aux familles des victimes et à leurs proches.
Mais aussi à tous les Libanais qui se sentent
aujourdhui touchés, éprouvés
par ce drame. »
« Nous rendons hommage à la personnalité
de M. Gebran Tuéni, grand éditorialiste,
lun des symboles de la liberté de ton et
de lindépendance comme du courage de la
presse libanaise. Nous nous souvenons que M. Tuéni
a été lun des grands acteurs du
printemps de Beyrouth. Toute la lumière doit
être faite sur les responsables de cet assassinat
barbare. Nous avons confiance dans la volonté
et la détermination des autorités libanaises
de déterminer, par tous les moyens appropriés,
les circonstances et les responsabilités de cet
événement tragique avant den punir
les responsables. Nous sommes disposés à
répondre aux éventuelles sollicitations
des autorités libanaises. Tous les Libanais,
je dis bien tous les Libanais, doivent rester unis solidaires
pour leur liberté, dans cette terrible épreuve
», a-t-il déclaré.
Et M. Émié de poursuivre : « Cet
assassinat prouve combien la communauté internationale
doit également rester pleinement engagée
aux côtés du Liban, pour sa stabilité,
pour sa sécurité, pour son indépendance.
Notre détermination et notre solidarité
ne faibliront pas. Nous sommes aux côtés,
aujourdhui, de la famille de Gebran Tuéni,
de tous ses proches, de tous ses collaborateurs, de
tous ceux qui vivent en ce moment une épreuve,
un drame. Nous resterons mobilisés pour que rien
nentrave la quête du peuple libanais pour
sa pleine indépendance et sa pleine liberté,
comme pour la connaissance de la vérité
sur tous ces crimes. »
Interrogé à propos de la coïncidence
entre lassassinat de Tuéni et la remise
du rapport Mehlis, il a affirmé : « Je
nai pas de commentaire à faire sur ce point.
Je constate simplement la coïncidence de la date,
comme vous. »
Par ailleurs, M. Émié a remis à
Siham Tuéni, lépouse du journaliste
assassiné, un message de condoléances
du président de la République française,
Jacques Chirac. « Le président exprime
à la fois la condamnation de la France après
cet assassinat, sa sympathie dans ces terribles circonstances
et redit que la France sera exigeante pour que toute
la lumière soit faite sur les circonstances de
ce terrible assassinat »,
a-t-il déclaré.
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30 Août 2005
Enquête
sur l'assassinat de R.Hariri:
nombreuses arrestations à Beyrouth
Les cinq suspects de gauche à droite:
les généraux Jamil Sayyed, ancien directeur de la Sûreté générale,
Raymond Azar, ancien directeur des Renseignements de l’armée,
Ali el-Hajj, ancien directeur général des FSI, Moustapha Hamdane,
commandant de la garde présidentielle, ainsi que l’ancien député
Nasser Kandil (relâché le 31 Août). (Photos/AFP)
BEYROUTH (Source AFP) - Un mandat d'arrêt a été lancé contre le
chef de la Garde présidentielle libanaise tandis que trois autres
anciens responsables des services de sécurité ont été arrêtés
dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat de l'ancien Premier
ministre Rafic Hariri, a annoncé mardi une source de sécurité
à l'AFP.
Les anciens chefs de la Sûreté générale, le général Jamil el-Sayed,
des Renseignements de l'armée, le général Raymond Azar
et de la Sécurité intérieure le général Ali-Al-Hage, prosyriens,
ont été arrêtés, selon cette source. Les mandats d'arrêt émis
par la justice concernent le chef de la Garde présidentielle le
général Moustapha Hamdane, toujours en fonction et l'ancien
député Nasser Qandil, proche de la Syrie, a précisé la
source.
Le général Hamdane avait été interrogé comme "suspect" par la
commission internationale de l'Onu dirigé par le magistrat allemand
Detlev Mehlis (en photo ci-dessus),
qui avait également interrogé plus de 200 personnes comme "témoins".
Plusieurs autres personnes ont été arrêtées également, a indiqué
la source sans préciser leur nombre.
Cette annonce est intervenue quelques jours après l'appel lancé
à tous les pays de la région par le Conseil de sécurité de l'Onu
à coopérer avec la Commission Mehlis pour déterminer les circonstances
et les responsabilités dans l'assassinat, le 14 février à Beyrouth
de l'ancien Premier ministre libanaise.
Le Conseil de sécurité a notamment appelé la Syrie, sans toutefois
la nommer, à apporter sa pleine coopération à cette enquête internationale.
La Commission européenne lance un prix ouvert aux journalistes
et aux étudiants
Le
prix Samir Kassir, pour faire enfin admettre que la liberté
d’expression est un « principe non négociable »
«Il
est temps de réaliser et d’admettre que la liberté d’expression
n’est pas un détail de la coopération avec l’Europe ni
une option du dialogue. Il s’agit d’un droit inaliénable,
d’un principe non négociable. » C’est par ces mots, qui
se passent de tout commentaire, que le chef de la délégation
de la Commission européenne au Liban, Patrick Renauld,
a marqué le lancement hier du « prix Samir Kassir pour
la liberté de la presse », dans le cadre d’une conférence
de presse au siège de la Commission, à Saïfi, en présence
notamment des parents et proches du journaliste assassiné
le 2 juin dernier dans un attentat à la voiture piégée.
Patrick Renauld et la Commission européenne ont ainsi
exprimé hier, à travers un acte fondateur, tout le ras-le-bol
de la presse et des médias, sinon de la société libanaise
tout entière, dégoûtée par ces attentats successifs contre
la liberté de pensée, mais qui refuse obstinément de se
laisser abattre, et qui entend réagir par des actes d’espoir
et de vie. D’où l’idée de la Commission européenne et
des amis de Samir Kassir – avec le soutien de l’ambassade
de France – de parrainer un prix, destiné à légitimer
la liberté de pensée et à encourager la liberté de la
presse dans les pays MEDA ayant souscrit au Partenariat
euro-méditerranéen, pour marquer leur révolte permanente
face à « la violence, l’intimidation, la menace et toutes
les tentatives répétées et constantes de verrouiller la
liberté d’expression ».
Et quel meilleur ambassadeur pour un tel prix que l’éditorialiste
martyr d’an-Nahar, qui, par la seule force de son vécu,
de sa pensée, de ses écrits, du souvenir qu’il laisse,
poursuit la mission qu’il s’était assignée de son vivant
pour lutter contre le « malheur arabe », et opposer une
culture de vie dynamique au statisme des terrorismes d’États?
Perpétuer l’engagement du penseur
Samir Kassir était d’une telle polyvalence, aussi bien
dans le caractère que dans le talent, qu’il était bien
difficile de le cerner, de le réduire à une seule dimension.
Avec sa soif insatiable d’humanisme et de savoir, il était
comme ces hommes universels qui portent en eux et avec
eux les bourgeons du printemps naissant. Ce n’est donc
pas le moins du monde un hasard si la fonction latente
du « prix Samir Kassir pour la liberté de la presse »
sera de perpétuer l’engagement du penseur en faveur de
l’État en droit, en tant que journaliste, mais aussi en
tant qu’enseignant en sciences politiques. Le prix récompensera
ainsi un reportage ou une série de reportages relatifs
à l’État de droit en pays MEDA, ainsi que des recherches
sur l’État de droit ou la liberté de la presse dans les
pays MEDA. Deux prix dotés chacun de 10 000 euros seront
décernés, le premier à un journaliste professionnel de
la presse écrite, de la radio ou de la télévision, ressortissants
des pays MEDA, et le deuxième à un jeune chercheur ou
étudiant, ressortissant des pays MEDA. Le jury sera choisi
conjointement par la Commission européenne et la Fondation
Samir Kassir. Les modalités de participation seront précisées
ultérieurement. Les candidats qui peuvent prétendre au
prix Samir Kassir sont des journalistes pigistes, free-lance
ou titulaires, ainsi que des éditorialistes indépendants,
qui ont publié ou diffusé dans des organes de presse des
pays desquels ils sont ressortissants ou des pays membres
de l’UE. Quant aux étudiants (inscrits en université d’État
ou privée), ils doivent être âgés de moins de 26 ans.
Le jury sera quant à lui composé de 11 membres votants
: 6 journalistes méditerranéens et européens (2 presse
écrite, 2 radio, 2 télévision), 2 membres de la Fondation
Samir Kassir, 3 membres d’ONG européenne et libanaise.
Il comptera également un représentant de la délégation
de la Commission européenne en tant que membre non votant.
Renauld : « Un prix de résistance »
Prenant la parole, M. Renauld a d’abord adressé une pensée
émue « à tous celles et ceux qui ont payé de leur vie
leur liberté ». « Ce nouveau prix de la Commission européenne,
qui inscrira encore plus fort le nom de Samir Kassir dans
les mémoires du monde arabe, est un prix de la résistance.
La résistance des mots contre les armes, contre l’obscurantisme,
contre la barbarie. Il n’est plus admissible aujourd’hui,
au Liban comme partout ailleurs, que des femmes et des
hommes puissent encore être menacés de mort lorsqu’ils
s’engagent dans la vie politique ou proposent une autre
vision du monde », a-t-il affirmé, avant d’avoir une pensée
pour May Chidiac. « Lorsque Voltaire affirmait : “Je ne
suis pas d’accord avec toi, mais je me battrai pour que
tu puisses donner ton opinion”, le philosophe résumait
les bases d’un État de droit sur lequel tous les pays
méditerranéens se sont engagés en souscrivant au Partenariat
euro-méditerranéen et à la Politique européenne de voisinage.
J’en appelle aux politiques : il est temps de réaliser
et d’admettre que la liberté d’expression n’est pas un
détail de la coopération avec l’Europe ni une option de
dialogue. C’est un droit inaliénable. Un principe non
négociable. Et c’est ce message que la Commission européenne
entend donner avec ce prix », a-t-il souligné. Patrick
Renauld a précisé que le prix sera décerné le 2 juin à
Beyrouth, le jour de l’assassinat de Samir Kassir, « pour
que chaque anniversaire de sa disparition soit aussi la
naissance d’un talent, d’un homme ou d’une femme qui aura
porté une pierre à l’édifice de l’État de droit ».
L’hommage de Ghassan Tuéni
C’est un hommage à l’esprit universel, au sens critique
et à la capacité d’analyse du journaliste et de « l’historien
de l’immédiat » que le rédacteur en chef du quotidien
an-Nahar, Ghassan Tuéni, a ensuite rendu à Samir Kassir
et à « l’idéal » qu’il représente. « C’est ce qui faisait
sa force et son génie, et c’est ce qui sera la substance
de sa mémoire », a-t-il indiqué. S’adressant à Patrick
Renauld, M. Tuéni a ensuite affirmé : « Vous nous donnez
confiance et espoir, au milieu du silence arabe (…). Nous
pensons que notre liberté n’est pas négociable. » Et de
citer Kant, en évoquant « l’impératif catégorique de défense
de la liberté », qui est « un devoir ». Dans ce sens,
« Samir est un exemple, et j’espère que ce prix rendra
son image plus grande encore », a ajouté M. Tuéni, en
remerciant enfin « l’Europe et la France qui nous donnent
espoir ».
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Assassinat
de Samir Kassir
Mi-Juillet: déjà la célébration
du quarantième jour
Gisèle Khoury et Élias Atallah allumant
des bougies devant l’olivier
qui a été planté sur les lieux de l’attentat. (Photo Hassan
Assal)
Un peu plus de quarante jours après
son assassinat à Achrafieh dans un attentat à la voiture
piégée, une foule cosmopolite a rendu un vibrant hommage
le Vendredi 15 juillet 2005 à l’intellectuel Samir Kassir.
Rassemblés dans le Issam Farès Hall de l’AUB, Libanais,
Palestiniens et Syriens ont montré aux criminels que la
pensée de Samir Kassir a trouvé un réceptacle dans toute
une société arabe en quête d’émancipation. Symbole de
ce renouveau tant attendu, un olivier, arbre de la paix
et de la démocratie, a été planté sur les lieux de l’explosion.
Parallèlement, deux juges antiterroristes français, Jean-Louis
Bruguière et Philippe Coirre, ont été saisis pour enquêter
sur l’assassinat de Kassir, qui détenait également la
nationalité française.
Homme-idée
qui a conquis les esprits, de Jérusalem à Damas
»,
« homme-multiple » dans son génie de journaliste,
d’écrivain, d’historien, de professeur, pour ne
citer que ceux-là, « héros »,
« guerrier », « architecte » d’un passé glorieux,
celui du 14 mars, mais aussi fécondateur d’un
futur « beau », où l’homme et la femme arabes
retrouvent leur dignité perdue, Samir Kassir est
désormais
« un penseur qui appartient à l’avenir »...Il
a vu son ami et collègue Élias Khoury qualifier
sa pensée d’« essence de parfum de Jaffa, mélangée
à celui des roses de Damas », et versée dans des
mots qui ont fait de Beyrouth le cœur du printemps
arabe.
Il l’a vu dénonçant cette « vengeance contre la
vie » qu’a été son assassinat...Ce fut ensuite
le tour du poète Mahmoud Darwich qui, dans une
intervention enregistrée à partir de Ramallah,
se consolait et consolait « les amants de Beyrouth
» pour la perte de « l’enfant génial », de celui
qui « dansait, svelte, dans les champs de mines
», de celui que « la liberté a sauvagement assassiné,
elle qui assassine ses amants la nuit de noces
venue »...
Et c’est Yasser Abed Rabbo, le célèbre ex-ministre
palestinien de l’Information, qui s’est intéressé,
non sans émotion, au « symbole » Samir Kassir,
« dont les articles étaient des oracles », puisqu’il
a « appelé depuis 2003 les peuples arabes à se
soulever contre leurs tyrans avant qu’on ne vienne,
de l’étranger, les destituer et en prendre prétexte
pour occuper leurs pays ». « Samir Kassir, ce
pont vers le rêve pour les peuples de la région,
qui les appelait à secouer le despotisme et l’archaïsme,
et qui nous appelait à nous redéfinir », a-t-il
ajouté...Même Walid Joumblatt, dans une allocution
enregistrée, semblait serein lorsqu’il saluait
« la mémoire de Samir Kassir », le père de l’intifada...
Des
pistes sérieuses dans l’enquête française
C’est également sous le signe de l’espoir
que Gisèle Khoury-Kassir place son intervention,
mettant elle aussi l’accent sur l’inévitable combat
à mener « pour la liberté, la démocratie et, surtout,
le respect ». Un combat pour lequel Samir Kassir
« a donné ce qu’il a de plus cher, sa vie, sans
aucun compromis, pour briser le mur de la peur,
pour la liberté, la transparence et la démocratie
». « Nous continuerons tous, jusqu’à la victoire,
qui, j’espère, est proche. Mais pour que notre
société guérisse, il faut aussi savoir qui a donné
l’ordre, qui a assassiné Samir Kassir et pourquoi
», a-t-elle souligné. Concernant l’enquête, Mme
Khoury a précisé que « l’enquête libanaise commence
à avancer sérieusement », et qu’en France, « le
dossier est presque prêt pour que la police française
arrive à Beyrouth, avant décembre ». « Beaucoup
de témoins ont été entendus, à Paris et à Beyrouth,
et il existe des pistes sérieuses sur l’assassinat
et l’identité des organisateurs », a-t-elle noté.
La journaliste a enfin indiqué qu’une Fondation
Samir Kassir était sur le point de voir le jour,
avec un Board of Trustees formé de 50 personnes.
Elle a également indiqué qu’un numéro spécial
de L’Orient-Express sur le thème « Le Printemps
inachevé de Beyrouth » et dédié à l’éditorialiste
allait paraître pour le Salon du livre, sous le
parrainage de l’ancien ministre Michel Eddé, sans
oublier la parution de traductions des ouvrages
de Kassir, Histoire de Beyrouth et Considérations
sur le malheur arabe dans plusieurs langues, notamment
en arabe et en espagnol.
|
|
ACTION
et SOLIDARITE PARIS-BEYROUTH
L'opposition Libanaise en France et les
amis de Samir KASSIR frustrés et indignés par ce
lâche assassinat, vous appelle à manifester
Le Samedi le 04 juin 2005 à 17 heures devant
l'Institut du Monde Arabe
Un rassemblement à la mémoire de Samir Kassir aura lieu
jeudi 9 Juin,
à 18 heures, devant l'ambassade du Liban à Paris, rue
Copernic.
Un
Comité Européen pour la Vérité
sur l'Assassinat de Samir Kassir et pour sa mémoire
a été crée en Juin 2005
|
2
Juin 2005
Samir Kassir
|
Le
journaliste Samir Kassir tué dans un attentat à Beyrouth
Le journaliste libanais de renom Samir Kassir a été assassiné
aujourd'hui dans un attentat à la voiture piégée dans
le quartier chrétien résidentiel d'Achrafieh à Beyrouth.
|
Beyrouth,
avec AFP-
Le
corps de Samir Kassir, un journaliste de renom qui collaborait
notamment avec le quotidien An-Nahar et qui avait la nationalité
française, se trouvait sur le siège avant du passager dans une
voiture garée au côté de la rue et qui a explosé vers 10h45 locales.
Une personne aurait été blessée et emmenée à l'hôpital. L'armée
libanaise s'est déployée sur le lieu de l'attentat où les secours
sont aussitôt arrivés. A proximité, se trouvent un supermarché
et une école. L'attentat n'a pas fait beaucoup de dégâts et visait
ce journaliste qui s'est violemment pris ces derniers temps au
«régime libanais policier» soutenu par la Syrie. Interrogé sur
les possibles raisons de son assassinat, son frère Sleimane Kassir
a répondu: «Samir a vécu toute sa vie dans le danger. Il écrivait
tous ces articles contre la Syrie». Le premier ministre Nagib
Miqati et Gébrane Tueini, député de Beyrouth et rédacteur en chef
du journal An-Nahar, se se sont aussitôt rendus sur le lieu de
l'attentat. L'ambassadeur de France, Bernard Emié, se trouvait
également sur place. Samir Kassir est l'auteur de plusieurs ouvrages
sur le Liban et le monde arabe.
On peut citer entre autres «La guerre au Liban», «Histoire de
Beyrouth» paru en 2003 et Considération sur le malheur arabe,
édité en 2004. Il était aussi professeur de sciences politiques
à l'université Saint Joseph de Beyrouth (USJ). Il avait écrit
une série d'articles contre le «régime militaro-policier» établi
par la Syrie au Liban et l'un de ses virulent articles était intitulé
«des militaires contre le peuple»...
Tout juste agé de 45 ans, Samir Kassir apparaissait
périodiquement dans la Revue de Presse internationale hebdomadaire
"Kiosque" sur TV5
Hommages et
Témoignages pour Samir Kassir
L'hommage unanime et émouvant
de la presse rendu, le 3 Juin 2005, place des Martyrs,au
journaliste martyr, stylos levés au ciel et appareils
photo déposés à terre.(Photo Sami Ayad)
Ancien conseiller culturel et de coopération scientifique
et technique près l'Ambassade de France au Liban 1991-1994
je tiens à esprimer mon indignation face à l'odieux attentat
dont a été victime SAMIR KASSIR écrivain et journaliste
franco-libanais de grand talent et d'une probité intellectuelle
au-dessus de tout soupçons, qui l' amenait à s'insurger
contre l'occupation du LIBAN depuis de nombreuses années.
Je tiens à cette démarche pour avoir reçu Samir Kassir
à trois salons du livre à Beyrouth que j'ai organisé en
1992-1993-1994 ainsi que au "salon lire en musique" à
Salon de Provence en France que j'ai aussi organisé en
2004.....10 ans après Beyrouth. Et là aussi Samir Kassir
comme il l'avait fait au Liban a assuré la publicité de
cet événement avant d'y participer largement en tant qu'auteur
et animateur . Il s'était là aussi acquis tout de suite
l'adhésion du public. Je m'unis largement à ceux qui exigent
que les coupables de cet assassinat soient rapidement
identifiés avant de subir les rigueurs de la loi.
J'estime que Samir Kassir mérite que les deux gouvernements
libanais et français coopérent dans cette démarche.
Alain Boismery
3 Juin 2005
Témoin d’un Liban nouveau
Samir Kassir était un enseignant, un journaliste, un intellectuel.
Quel que soit l’ordre que l’on veuille donner à ces fonctions,
peu importe : il était celui qui tient à dire ce qui ne
se dit pas, à communiquer à ceux qui ne savent pas, à
penser ce que l’on n’aime pas penser. Et, pour couronner
le tout, il était un passionné de liberté. En tant que
tel, pour les hommes de l’ombre et de la mort, il ne pouvait
être que l’homme à abattre. Ils l’ont souvent pourchassé
alors qu’ils régnaient sur le pavé de Beyrouth ; ils l’ont
atteint hier alors qu’ils rampent encore, ici ou là, avec
leurs armes de mort. Enseignants et étudiants, tous, à
l’Université Saint-Joseph, collègues ou disciples, ne
peuvent que dénoncer ce crime abject. Notre université
s’était déjà manifestée lorsque Marwan Hamadé, membre
de notre Conseil stratégique, avait été visé en un terrible
attentat ; elle avait pris part à la douleur de tous lors
de l’assassinat du Premier ministre Rafc Hariri ; elle
s’était déployée en nombre de ses composantes lors des
évènements qui avaient suivi. Elle redit aujourd’hui sa
colère parce que l’un des siens a été assassiné. Elle
presse instamment toutes les autorités du pays de tout
faire pour qu’enfin les criminels soient châtiés. Paul
Ricœur, philosophe français, disait il y a quelque temps
: « Les individus peuvent se pardonner, pas les peuples
; il y a quelque chose d’impitoyable dans leurs blessures.
»
René CHAMUSSY, s.j. Recteur de l’Université Saint-Joseph
La plume-boussole d’un incorruptible
S’il est vrai que l’honneur d’un journaliste consiste
d’abord et surtout à « porter la plume dans la plaie »,
nul mieux que Samir Kassir n’aura incarné cette noble
mission, hautement périlleuse dans nos contrées proche-orientales.
Les Libanais savent qu’il fut le premier à briser la loi
du silence, qu’il fut à l’avant-garde du combat contre
le régime militaro-sécuritaire, qu’il fut le plus brillant
porte-parole d’une société civile assoiffée de liberté
et de justice. Mais si le Liban a perdu un très grand
journaliste, un « idéal-type » de l’éditorialiste au courage
exemplaire, un professeur d’université rigoureux et charismatique,
ainsi qu’un homme politique visionnaire, moderniste et
réformateur, c’est le monde arabe tout entier qui a perdu
un immense intellectuel, respecté et admiré dans les milieux
académiques et journalistiques du monde entier. Il incarnait
ce que le monde arabe a de mieux à offrir. À l’époque
du « choc des ignorances » qualifié abusivement de « choc
des civilisations», il refusait avec force l’éternelle
dichotomie simpliste du « eux contre nous ». Il ne mettait
jamais en veilleuse son esprit critique, son humanisme,
son universalisme. Il luttait simultanément et vaillamment
sur tous les fronts : contre l’arrogance et l’occupation
israéliennes, contre le sous-développement arabe, contre
le néocolonialisme, contre le communautarisme, contre
tous les despotismes locaux, contre la victimisation et
les jérémiades incessantes des peuples de la région...
Dans son ouvrage intitulé Considérations sur le malheur
arabe (Actes Sud, 2004), il a procédé à une brillante
déconstruction et réfutation des théories essentialistes
et culturalistes, véhiculées par des intellectuels comme
l’orientaliste Bernard Lewis et tous ceux qui nous dépeignent
un monde arabe irrémédiablement condamné à subir le marasme.
Ce livre de Samir Kassir, empreint d’espérance, est un
diagnostic d’une lucidité rare, ainsi qu’un véritable
plaidoyer pour une renaissance politique et intellectuelle,
un manifeste pour un aggiornamento devenu on ne peut plus
urgent. Et Samir Kassir portait en lui le souffle de cette
«nahda» qu’il appelait de ses vœux. Il y a à peine dix
jours, ce partisan d’une évolution vers un Liban laïc
déclarait au Nouvel Observateur : « Le peuple libanais
a obtenu une première victoire : le départ de l’armée
syrienne. Il faut espérer qu’un jour les centaines de
milliers de gens qui sont descendus dans la rue recommencent
pour la démocratie et la fin du communautarisme. » Il
est mort au cœur de Beyrouth, cette ville qu’il aimait
passionnément. Son Histoire de Beyrouth (Fayard, 2003)
est en effet tout à la fois une fresque d’une remarquable
érudition, digne d’un Fernand Braudel, et une déclaration
d’amour à notre capitale, cette «ville qui toujours renaît
», cette ville « aimée de la mer et mère des lois », cette
ville qu’il voyait avec « les yeux de l’esprit». Ce défenseur
de la cause palestinienne a fait partie des intellectuels
arabes qui se sont élevés contre le négationnisme. Alors
qu’à Beyrouth, à Damas et au Caire, les intellectuels
de cour célébraient Roger Garaudy, auteur d’un ignoble
pamphlet antisémite, Samir Kassir le condamnait dans les
termes les plus vifs. C’est en grande partie grâce à lui
qu’une conférence des « assassins de la mémoire », qui
devait se tenir à Beyrouth, a été annulée, ce qui a sauvé
l’honneur de notre pays. Samir Kassir est mort, alors
que du Golfe à l’Atlantique, des centaines de « mercenaires
de la plume», dont la servilité à l’égard de tous les
despotes et autocrates de la région n’a pas de bornes,
sont en pleine forme. Ils continueront de se servir de
leur plume comme d’une brosse à reluire. Quant à la plume
indépendante de Samir Kassir l’incorruptible, elle lui
a coûté la vie. Mais longtemps encore, elle nous servira
de boussole. Samir Kassir est mort. Les citoyens libanais,
ainsi que tous les démocrates du monde arabe, chancelants
de douleur, s’inclinent avec respect devant celui qui
fut et restera l’honneur des intellectuels arabes.
Karim Émile BITAR Directeur de la rédaction de
« L’ENA hors les murs »
Le cri du coq
Les mots qu’on ne dit pas nous étouffent, les mots qui
libèrent peuvent tuer. Dilemme d’être journaliste en Orient,
penseur ou écrivain. Dilemme d’être, en Orient, un homme
ou une femme libre, tout simplement. 4h du matin, un coq
au loin strie l’insomnie de la ville d’un cri dolent et
porte l’écho des cœurs endeuillés. Il relaie la voix indépendante
que l’on vient de taire. L’encre de la nuit coule sur
Beyrouth. Il n’y a pas plus douloureux, plus poignant
que cette plaie saignante d’une ville dont on vient d’assassiner
un fils libre-penseur, écrivain, journaliste, un matin
d’espoir. Beyrouth est un autel de feu où les Molochs
de l’obscurantisme font des incursions pour y immoler
la parole libre, celle qui trace les chemins de l’avenir.
L’encre de la nuit de Beyrouth coule sur tout l’Orient,
aux rêves éternellement inassouvis. Orient cruel où les
destins prometteurs des plus brillants de ses fils se
fracassent, aux levers du jour, sous la gâchette de doigts
et de cerveaux criminels. Pour avoir osé traduire en lettres
éditoriales les rêves de réforme, pour avoir répercuté
les aspirations aux cheveux blanchis de déception des
vieilles générations arabes et celles encore frémissantes
de nouveauté, des générations de la relève au Liban, en
Syrie, en Palestine et ailleurs dans ce « Croissant fertile
» de sang, Samir Kassir a rejoint la cohorte des journalistes
héros et martyrs de la plume libre, souveraine, indépendante.
Trois attributs qu’il a contribué à restituer, à son échelle,
à cette patrie des hommes arabes libres qu’est le Liban...
et qui le restera. Grâce à lui et à tous les autres, libres-penseurs
et journalistes de mon pays crucifié sur sa géographie,
le coq bleu des aubes sans cesse renaissantes donnera
toujours de la voix dans les nuits de Beyrouth, appelant
le jour qui se lève... inévitablement.
Carole H. DAGHER
Walid Kassir : « Samir était mon héros » «
Il était pour moi bien plus qu’un frère ordinaire
». C’est ainsi que le frère du disparu, Walid Kassir,
professeur à la faculté de droit de l’USJ, a commencé
ce qui reste certainement l’un des hommages les plus touchants,
les plus vrais adressés à la mémoire de Samir Kassir.
« Dès ma plus tendre adolescence, il a été pour moi un
héros dans tous les sens du terme et surtout un véritable
maître à penser », a-t-il indiqué. Walid Kassir a ensuite
essayé de brosser quelques-unes des facettes de son frère
: le journaliste symbole de la liberté d’expression, le
professeur adulé par ses étudiants – à tel point que «
c’est la vue d’un de ses étudiants injustement malmené
qui lui a fait écrire un de ses éditoriaux les plus percutants
» – ou encore l’écrivain engagé. « Il a si bien approfondi
l’histoire de son Beyrouth, de son Liban et de sa région,
qu’il a fini par y entrer par la grande porte : d’abord
en s’engageant de tout son cœur pur dans le Printemps
de Beyrouth, puis en en payant le prix si lourdement.
Nous avions ainsi oublié l’espace d’un printemps, enivrés
par l’air de la liberté, que la place du 14 mars s’appelait
la place des Martyrs », a-t-il indiqué. Évoquant enfin
la volonté de l’essayiste d’extirper le monde arabe de
son « malheur », il a ajouté : « Seuls l’État de droit
et l’aspiration inséparable à un développement équilibré
et durable permettront au monde arabe de retrouver la
place dont il est digne dans la civilisation mondiale.
» Et de conclure : « À Samir, toi dont le prénom résonne
toujours comme “Amir” (prince), nous te promettons de
tout faire pour que ton rêve devienne un jour réalité,
que ton “Indépendance 05” fleurisse de plus en plus dans
le monde arabe pour qu’une véritable nahda y aboutisse
cette fois, sur tous les plans. » Avec une passion sans
égale, Samir Kassir a enseigné à ses étudiants de l’USJ
la « nahda », rêvant sans cesse d’une nouvelle renaissance
en puissance, en devenir, à l’échelle régionale. Le voilà
qui, par une de ces pirouettes cruelles et merveilleuses
de l’histoire, en est devenu l’un des principaux précurseurs
et prédicateurs, l’un des premiers guides.
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31 Mars 2005
Lancement à Beyrouth d'une campagne libano-européenne
en faveur de la journaliste Florence Aubenas
Luc Abi Zeid, membre du comité franco-libanais
pour la libération de Florence Aubenas, le 31 mars 2005.
© AFP Ramzi Haidar
(Avec
l'AFP Beyrouth) Un comité
libano-européen a été créé jeudi à Beyrouth pour lancer une campagne
de solidarité avec la journaliste française Florence Aubenas et
son guide, Hussein Hanoun al-Saadi, détenus en otages en Irak
depuis le 5 janvier, a-t-on constaté. Cette campagne a été lancée
au cours d'une conférence au siège du syndicat de la presse en
présence d'un représentant de l'association euro-arabe, Luc Abi
Zeid, du président du Conseil national de l'audiovisuel au Liban,
Abdel Hadi Mahfouz et de la télévision du Hezbollah, Al-Manar,
représentée par son chargé des relations extérieures, Ibrahim
Farhat. "Nous avons voulu lancer cette campagne à Beyrouth, parce
que nous sommes conscients que le Liban reste, malgré la crise
qu'il traverse un exemple de coexistence et de liberté d'expression
dans la région", a déclaré M. Abi Zeid.
Le représentant d'Al-Manar a pour sa part indiqué que ceux qui
ont enlevé Florence Aubenas et son guide "cherchent à terroriser
ceux qui se sont donnés pour mission de révéler le vrai visage
de l'occupation en Irak" et qu'"en fin de compte les objectifs
des ravisseurs rejoignent ceux des occupants". M. Abi Zeid a également
lu un message du secrétaire général de Reporters sans frontières,
Robert Ménard, appelant à poursuivre la mobilisation "qui peut
hâter le retour de Florence et de Hussein". M. Ménard avait indiqué
mercredi que "les choses avancent à petit pas".
La veille, le Premier ministre français, Jean-Pierre Raffarin,
avait affirmé que le gouvernement avait obtenu des "informations
rassurantes" sur le sort de la journaliste. Son enlèvement n'a
pas été revendiqué.
"Questions pour un champion" en février 2005 à Beyrouth
Eliminatoires le jeudi
3 Février à 16h00 à la Salle Montaigne -
Centre Culturel Français - Rue de Damas.
Salim Fayad, Joumana Jamhouri, Jean-Pierre Tou-tounji
et Lama Tyan sont les heureux gagnants aux éliminatoires
du fameux jeu télévisé qui se sont déroulées au Liban.
La
salle Montaigne était pleine. Amoureux de la langue, de
la compétition, de la culture générale (ou tout simplement
de Julien Lepers!), calfeutrés dans leur siège se sont
prêtés au jeu. Pour la troisième fois (1993; puis, mars
2002), l’émission de “France 3”, relayée par TV5, a choisi
le Liban pour une compétition internationale auprès de
neuf pays de l’espace francophone: Bulgarie, Burkina Faso,
Canada, Egypte, Ile Maurice, Macédoine, Madagascar, Roumanie,
Vietnam. Adressées au grand public, les éliminatoires
organisées par Grundy France et la Mission culturelle
française de Beyrouth, ont départagé quatre lauréats qui
seront accueillis durant une semaine à Paris, du 26 février
au 5 mars prochain (transport, hébergement, restauration).
Plutôt que Julien Lepers, l’animateur célèbre de l’émission
lancée en 1988, Christine Grenier et Frank Villard ont
dirigé la compétition, après avoir rappelé la participation
remarquée des finalistes libanais la dernière fois. 50
questions de culture générale ont éliminé une partie des
candidats pour ne garder qu’une trentaine, dont quatre
ont été sélectionnés à la suite d’un questionnaire plus
difficile, Antoine Koniski et Diane Mecattaf ayant été
retenus comme suppléants.
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QUESTIONS
POUR UN CHAMPION
est né en 1988 sur la Troisième Chaîne de Télévision Française,
France 3. L'émission est devenue, depuis, le rendez-vous quotidien
de millions de téléspectateurs. Culture générale, réflexes et
bonne humeur sont les clefs du succès de ce jeu télévisé. Cette
année encore, "Questions pour un Champion" franchit les frontières
et organise une compétition internationale s'adressant aux 10
pays suivants de l'espace francophone :
Bulgarie, Burkina Faso, Canada, Egypte, Ile Maurice, Liban, Macedoine,
Madagascar, Roumanie, Vietnam...
Vous êtes invités à participer aux sélections organisées par Grundy
France en collaboration avec la Mission Culturelle Française de
Beyrouth.
A l'issue de ces éliminatoires, quatre lauréats seront accueillis
pour une semaine à Paris au mois de février prochain (Transport,
hébergement, restauration). De multiples surprises feront également
partie du programme... Une belle aventure en perspective !
Conditions : Vous avez 18 ans et
plus, vous avez une bonne culture générale et vous maîtrisez bien
le français, vous êtes de nationalité libanaise et vous résidez
au Liban , devenez l'ambassadeur de votre pays à Paris. Inscrivez-vous
dès aujourd'hui en complétant votre bulletin de candidature :
Centre Culturel Français Rue de Damas BP 11 477 Beyrouth Tel :
01 420 200 282
14 Décembre 2004
Emission en français sur la NBN
le 14 décembre à 20 h 30
Le rôle de l’éducation dans le
développement durable
L’Observatoire d’études géopolitiques a coproduit, avec la chaîne
de télévision libanaise NBN, un film documentaire sur le thème
«Le rôle de l’éducation dans le développement durable ».
L’objectif est de démontrer l’implication de la Francophonie dans
l’éducation, en particulier l’ éducation des femmes, au service
du développement durable Ce film produit et diffusé en français
(avec un sous-titrage en arabe) par la chaîne de télévision libanaise
NBN a été réalisé par Zeina el Tibi, présidente de l’Observatoire
d’études géopolitiques, et Wadih Safieddine.
Plusieurs personnalités ont participé à cette émission : Roger
Dehaybe, administrateur général de l’Agence intergouvernementale
de la Francophonie, Nayla Mouawad, député au Parlement libanais,
Frédéric Clavier, directeur de la Mission culturelle française
au Liban, Charles Saint-Prot, géopoliticien.
L’émission a été programmée au Liban sur NBN, le 14 décembre à
20 h.30, et dans le reste du monde arabe à travers NilSat et Arabsat3.
Elle s'inscrit tout à fait dans le prolongement du récent
Sommet de la Francophonie de Ouagadougou
dont le thème central était justement le développement
durable.
Coproduction : NBN et Observatoire d’études géopolitiques
Directeur de production Wadi Safieddine (NBN) Réalisatrice : Zeina
el Tibi (OEG)
Al Manar: le feuilleton continue!
30 Novembre 2004- Il
ne fallait sans doute pas être prophète pour prévoir
le nouvel épisode de l'affaire de la diffusion d'Al Manar
en Europe via le satellite Horbird de la Sté Eutelsat.
Onze jours après avoir conventionné la chaine libanaise,
le CSA vient de faire volte-face en saisissant le Conseil d'Etat
pour à nouveau demander son interdiction après lui
avoir adressé une mise en demeure!
En effet, lors d'une revue de presse, des propos (en arabe) auraient
eu, le 23 Novembre, un caractère de nature à inciter
à la haine et au racisme. C'est du moins l'interprétation
du CRIF et du site Proche-Orient.info qui surveille et décortique
sans doute de jour comme de nuit, pour le compte de ce dernier,
toute la programmation et la sémantique utilisées
par les intervenants sur la chaine.
Que croyaient donc certains hommes politiques français
et le lobby qui tentent de baillonner un média dont le
tort est de lutter contre la politique sioniste et oppressive
du gouvernement de l'état occupant le peuple palestinien?
Sans doute dans une grande naiveté qu'Al Manar allait bouleverser
du jour au lendemain ses programmes et sa ligne éditoriale
pour leurs beaux yeux? Dès La semaine dernière,
Mohammed Haïdar, président d'al-Manar affirmait au Figaro ne pas
prévoir «de modifications substantielles des programmes» de la
chaîne, «en tout cas, pas sur le fond». Les modifications «seront
surtout d'ordre formel. Je pense à tout ce qui relève du symbolique
ou du vocabulaire et qui pourrait être considéré comme insultant
vis-à-vis de la confession juive»,
déclarait Mr Mohammed Haidar.
Cette affaire confirme une fois de plus un certain désordre
et une grande ambiguité dans la gestion de ce type de dossier
par des autorités françaises affirmant haut et fort
leur attachement à la laicité mais qui ne cessent
de composer avec les influences des différents groupes
de pression communautaires.
Quoiqu'il en soit, Al Manar peut remercier certaines autorités
françaises et beaucoup de groupes d'influence pour la publicité
qui lui est faite depuis quelques mois:
quasi-inconnue en France il y a quelques mois, sa promotion n'a
jamais été autant assurée par les médias
que depuis la mise en relief des dysfonctionnements et contradictions
des autorités françaises dans la gestion de ce dossier.
Cela en fera peut-être cyniquement sourire certains mais
en dégoutera ou inquiétera sans doute beaucoup d'autres,
à juste titre...
Le
Hezbollah réclame le respect des accords passés
Le CSA redemande l’arrêt de la diffusion d’al-Manar en
France
Beyrouth, 1er Décembre 2004-
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel français (CSA) a
annoncé hier, selon l’agence Reuters, la mise en demeure
de la chaîne libanaise al-Manar, « afin qu’elle respecte
ses obligations légales et conventionnelles », et la saisine
en référé du Conseil d’État pour qu’il ordonne à l’opérateur
satellitaire Eutelsat de cesser sa diffusion. « Cette
décision est motivée par les propos antisémites tenus
le 23 novembre dernier sur la chaîne par un intervenant
présenté comme un expert pour les affaires relatives à
l’entité sioniste », selon le communiqué du CSA. Le Hezbollah
a réagi à cette nouvelle en demandant le respect de l’accord
passé le 19 novembre dernier avec le CSA, selon lequel
toute décision future doit être précédée d’une consultation
entre les deux parties. Commentant les termes utilisés
par al-Manar, le CSA a affirmé : « De tels propos sont
de nature à troubler l’ordre public et à porter atteinte
aux principes fondamentaux du droit de l’audiovisuel consacrés
par la loi du 30 septembre 1986 qui prohibe toute incitation
à la haine ou à la violence, notamment pour des raisons
de religion ou de nationalité, a affirmé le CSA. Ils constituent
en outre un manquement à plusieurs stipulations de la
convention souscrite par al-Manar, en particulier l’exigence
d’honnêteté de l’information et l’engagement de traiter
avec pondération et rigueur les sujets susceptibles d’alimenter
ou d’entraîner des tensions et des antagonismes envers
certaines communautés et certains pays. » En août dernier,
le Conseil d’État français a refusé de mettre fin à la
diffusion d’al-Manar, comme le réclamait le CSA, et demandé
à la chaîne de déposer un dossier de conventionnement
auprès du CSA. Ce dernier a accordé en novembre à al-Manar
une autorisation d’émettre pour un an, contre cinq ans
habituellement, en posant « les conditions les plus draconiennes
», rappelle le président du CSA, Dominique Baudis, dans
une tribune publiée par Le Monde, daté de mercredi. Dans
cette tribune, il plaide pour un renforcement de l’arsenal
juridique français et européen afin d’empêcher la diffusion
des « programmes ouvertement racistes, antisémites et
faisant l’apologie de la violence », qui sont transmis
« directement du satellite à la parabole ». L’Union des
étudiants juifs de France (UEJF) a dénoncé dans un communiqué
l’attitude du CSA et du Conseil d’État. « Les deux institutions
jouent depuis juillet à un jeu de la patate chaude en
se renvoyant le problème », fait valoir l’UEJF en estimant
que « le Conseil d’État est désormais face à ses responsabilités
». « Il va devoir reconnaître ses erreurs ou assumer une
décision désormais incontestablement scandaleuse », ajoute
l’UEJF. Parallèlement, le groupe UMP de l’Assemblée nationale
souhaite durcir la législation concernant la diffusion
de chaînes de télévision étrangères en France. « Le groupe
(...) a souhaité que notre législation, qui a été modifiée
récemment, aille encore plus loin pour disposer d’une
plus grande efficacité devant une telle situation si malheureusement
elle se présente à nouveau », a déclaré mardi Bernard
Accoyer, à l’issue de la réunion hebdomadaire du groupe
qu’il préside.
« Étonnement » du Hezbollah
La direction d’al-Manar s’est « étonnée » de la nouvelle
demande du CSA et l’a invité à « respecter l’accord conclu
et à ne pas se soumettre aux pressions politiques ». Dans
un communiqué, la direction de la chaîne s’est déclarée
« étonnée » d’être informée par les médias de la demande
faite par l’autorité chargée de réguler l’audiovisuel
en France, qui avait autorisé le 19 novembre la diffusion
d’al-Manar en assortissant de conditions très strictes
son feu vert, valable pour un an, au lieu de cinq habituellement.
« L’accord conclu entre al-Manar et le CSA était clair
quant à la nécessité d’une consultation préalable (entre
eux) avant toute mesure qui serait prise par le CSA »,
souligne le communiqué. La direction d’al-Manar affirme
que l’accord stipule que le CSA doit « informer la chaîne
directement, et non à travers les médias, de toute mesure
qui serait prise à son encontre », ajoutant qu’aucune
notification officielle du CSA ne lui était encore parvenue
mardi soir. Al-Manar a été « surprise par la décision
» du CSA « alors que la chaîne souligne son engagement
à l’accord conclu et s’attache, depuis le début de l’affaire,
à l’appliquer dans ses moindres détails ».
La direction d’al-Manar « déplore la précipitation » dont
a fait preuve le CSA et l’invite enfin à « respecter son
engagement dans l’accord conclu et à ne pas se soumettre
aux pressions politiques exercées contre lui ».
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19 Novembre 2004
Le CSA français autorise
la diffusion d'al-Manar
La chaîne du Hezbollah libanais devra néammoins se conformer
à un certain nombre de conditions précises
La chaîne du Hezbollah Al-Manar, dont le siège est au Liban,
a accepté les termes de la convention proposée par le Conseil
supérieur de l'Audiovisuel, a annoncé celui-ci, et est autorisée
de ce fait à émettre dans les Etats de l'Union européenne. Selon
la Convention signé par Al-Manar, que le CSA a mis en ligne sur
son site, l'éditeur de la chaîne s'engage notamment «à ne pas
inciter à la haine, à la violence ou à la discrimination pour
des raisons de race, de sexe, de religion ou de nationalité».
Différentes organisations juives avaient demandé aux autorités
françaises d'interdire la diffusion de cette chaîne en France
à la suite de la diffusion d'émissions considérées comme portant
atteinte aux sentiments de la communauté juive. A la suite de
ces plaintes, le CSA avait demandé à la chaîne de présenter une
demande de conventionnement. (AFP)
Suite à cette décision, le
directeur général de la chaîne al-Manar, Mohammed Haïdar, a réaffirmé
lors d'un entrtien accordé au Figaro que « la chaîne respectera
la loi française et les dispositions de la convention signée avec
le CSA » (Conseil supérieur de l’audiovisuel français) vendredi
dernier, précisant que l’objectif d’al-Manar « est de créer une
opinion publique favorable à la cause palestinienne ». Selon M.
Haïdar, « il ne devrait pas y avoir de modifications substantielles
des programmes, en tout cas pas sur le fond ». Les modifications
« seront surtout d’ordre formel. Je pense à tout ce qui relève
du symbolique et du vocabulaire et qui pourrait être considéré
comme insultant vis-à-vis de la confession juive », a-t-il dit.
Concernant le feuilleton al Chatat véhiculant des thèses antisémites,
M. Haïdar a qualifié « d’erreur regrettable » le passage de ce
programme sur la chaîne. À Jérusalem hier, un haut responsable
au sein du ministère israélien des Affaires étrangères s’est déclaré
« consterné » par la décision du CSA français d’autoriser la chaîne
du Hezbollah d’émettre dans les États de l’UE. « Nous sommes très
étonnés, pour ne pas dire consternés, par cette décision des autorités
françaises de permettre une chaîne de propagande qui prône la
destruction de l’État d’Israël et le jihad mondial », a déclaré
cette source à l’AFP sous couvert d’anonymat. L’autorisation sous
conditions de diffusion d’al-Manar, accordée vendredi par le CSA,
est très critiquée par plusieurs associations ainsi que par le
Parti socialiste français. Le CSA a affirmé que la convention
encadrant cette diffusion est « la plus rigoureuse de toutes ses
conventions », avec « des dispositions très strictes quant à la
nature des programmes ». Rappelons qu’al-Manar s’est engagée notamment
« à ne pas inciter à la haine, à la violence ou à la discrimination
pour des raisons de race, de sexe, de religion ou de nationalité
».
LBV- 26 Octobre 2004- Voici la composition du Gouvernement
d'Omar Karamé, qui compte pour la première fois
deux femmes parmi un total de trente
membres, identique au précédent sur ce point...On
notera qu'aucun membre de l'opposition traditionnellement opposée
à la présence syrienne ne fait partie de la nouvelle
équipe. La tâche de celle-ci sera d'abord de réduire
le gouffre des finances publiques sur le plan économique
et de défier la résolution 1559, sur le plan international
:
un double défi objectivement intenable d'ici les législatives
du Printemps 2005.
On se contentera déjà tout simplement que le pays
reste calme durant les semaines
et les mois à venir.
Omar Karamé, Prime Minister / Premier
Ministre.
Issam Fares, Deputy Prime Minister/ Vice-Premier Ministre.
Elie Ferzli, Information Minister
Suleiman Frangié, Minister of the Interior
Jean-Louis Kordahi, Minister of Telecommunications
Farid al-Khazen, Minister of Tourism.
Naji Boustany, Minister of Culture
Mahmoud Hammoud: Foreign Minister/ Affaires étrangères
Assem Kanso: Minister of Labor / Travail
Ghazi Zoayter: Minister of Social Affairs
Mohammed Jawad Khalifeh: Minister of Health / Santé
Abd al-Rahim Mrad, Defense Minister.
Laila al-Solh, Minister
of Industry
Adnan Addoum, Minister of Justice.
Yaseen Jaber, Minister of Transportation.
Ahmed Sami Minkara, Minister of Education
Elias Saba, Finance Minister
Maurice Sehnaoui: Minister of Energy
Elie Skaff, Minister of Agriculture
Talal Arslan, Minister of the Displaced / Déplacés
Wiam Wahab: Minister of the Environment.
Sebouh Hovnanian, Minister of Youth and Sports / Jeunesse
et Sports
Ibrahim Daher, State Minister for Administrative Development/
Réforme adminitrative.
State ministers/Ministres d'Etat:
Albert Mansour, Karam Karam, Robert Ghanem, Wafaa
Hamza, Youssef Salameh, Alan Taborian, Mahmoud abd el Khalek.
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Pour
Mémoire la composition du gouvernement Hariri sortant:
17 Avril 2003:
Voici la liste du gouvernement libanais formé par Rafic Hariri,
qui comprend 30 ministres :
Rafic Hariri (sunnite) : Premier
ministre
- Issam Farès (grec-orthodoxe) : vice-Premier
ministre
- Fouad Siniora (sunnite) : Finances
- Jean Obeid (maronite) : Affaires étrangères
(nouveau)
- Elias Murr (grec-orthodoxe) : Intérieur
- Bahij Tabbara (sunnite) : Justice
(ministre d'Etat dans le précédent gouvernement Hariri)
- Marouan Hamadeh (druze) : Economie et
Commerce
(change de portefeuille)
- Michel Samaha (grec-catholique) : Information
(nouveau)
- Soleiman Frangié (maronite) : Santé
- Jean-Louis Cordahi (maronite) : Postes
et Télécommunications
- Mahmoud Hammoud (chiite) : Défense
(change de portefeuille)
- Ayyoub Hmayyed (chiite) : Ressources
hydrauliques et électriques (nouveau)
- Farès Boueiz (maronite) : Environnement
(nouveau)
- Assad Diab (chiite) : Affaires sociales
- Ali Hussein Abdallah (chiite) : Tourisme
(nouveau)
- Sebouh Hovnanian (arménien) : Jeunesse
et Sports
- Samir Jisr (sunnite) : Education (change
de portefeuille)
- Najib Mikati (sunnite) : Travaux publics
- Ghazi Aridi (druze) : Culture
(change de portefeuille)
- Abdallah Farhat (maronite) : Déplacés
(nouveau)
- Assaad Hardane (grec-orthodoxe) : Travail
(nouveau)
- Ali Hassan Khalil (chiite) : Agriculture
(nouveau)
- Elie Skaff (grec-catholique) : Industrie
(nouveau)
- Karim Pakradouni (arménien) : ministre
d'Etat pour la Réforme administrative (nouveau)
- Khalil Hraoui (maronite) : ministre
d'Etat
(ministre de la Défense dans le précédent gouvernement Hariri)
- Talal Arslane (druze) : ministre d'Etat
- Abdel Rahim Mrad (sunnite) : ministre
d'Etat (ministre de l'Education et de l'Enseignement
supérieur dans le précédent gouvernement Hariri)
- Michel Moussa (grec-catholique) : ministre
d'Etat
(ministre de l'Environnement dans le précédent gouvernement
Hariri)
- Assem Kanso (chiite) : ministre d'Etat
(nouveau)
- Karam Karam : (grec-orthodoxe) : ministre
d'Etat
(ministre du Tourisme dans le précédent gouvernement Hariri)
Le cabinet, conformément à la
tradition politique au Liban, comporte autant de ministres chrétiens
que de ministres musulmans, dont le Premier ministre, un sunnite.
Ce changement ministériel, peu après l'invasion de l'Irak et
le renversement du régime de Saddam Hussein par la coalition
militaire américano-britannique, a été dicté par les menaces
américaines contre la Syrie qui exerce une influence déterminante
au Liban.
Le nouveau cabinet est le gouvernement le plus pro-syrien depuis
que Damas a imposé son hégémonie au Liban à partir de 1989.
Onze nouveaux ministres entrent au gouvernement, dont certains
ont déjà exercé des fonctions ministérielles dans le passé.
Les deux tiers de ces nouveaux ministres sont des députés appartenant
à des blocs parlementaires pro-syriens. L'opposition chrétienne
anti-syrienne, menée par le chef de l'Eglise maronite, le cardinal
Nasrallah Sfeir, n'y est pas représentée en dépit d'une annonce
d'une volonté de constitution d'un gouvernement d'union nationale.
Le Hezbollah, bête noire des Israéliens et des Américains, et
bénéficiant du soutien de Damas et de Téhéran, n'a aucun ministre.
Les Etats-Unis réclament que la milice intégriste chiite soit
désarmée et que l'armée libanaise soit déployée à sa place à
la frontière libano-israélienne. On notera enfin la sortie de
Mr. Ghassan Salamé, ex-Ministre de la Culture qui avait
été le maitre d'oeuvre de l'organisation du IXème
Sommet de la Francophonie.
Il s'agit du cinquième gouvernement dirigé depuis 1992 par le
milliardaire Rafic Hariri, ami du roi Fahd d'Arabie et du président
français Jacques Chirac, qui a acquis la confiance des dirigeants
syriens et qui est considéré comme un interlocuteur respecté
des Etats-Unis. Le précédent gouvernement de M. Hariri était
en fonctions depuis octobre 2000. M. Hariri avait démissionné
mardi avant d'être reconduit dans ses fonctions mercredi.
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Pierre BACHELET à BEYROUTH
le 6 Mars 2004
Pierre Bachelet (Photo Michel Sayegh)
Pierre
Bachelet chante Brel et... Bachelet
au palais de l’Unesco
« Mélodie
d’amour chante le cœur d’Emmanuelle.... » Il y a trente ans, Pierre
Bachelet susurrait ces paroles sur une musique de film qui allait
rester dans les annales. Le – pas encore – chanteur français avait,
en fait, composé la bande sonore de ce premier long-métrage d’un
ami réalisateur, Just Jaeckin. « Comme le film (Emmanuelle, évidemment!)
était très osé pour l’époque, aucun chanteur n’avait voulu en
interpréter la chanson. J’ai donc été obligé de la chanter moi-même
», raconte l’homme à la haute stature, tranquillement assis dans
un coin du salon de l’hôtel « Albergo », où il loge le temps d’un
concert (ce soir, au palais de l’Unesco) à Beyrouth. En ce temps-
là , Pierre Bachelet n’avait pas vingt, mais trente ans. Il se
destinait plutôt à la réalisation et était alors loin de se douter
qu’il débutait une belle carrière de chanteur. Une carrière qui
lui apporte «toujours autant de bonheur», dit-il. Le bonheur de
composer et de coécrire avec son parolier Jean-Pierre Lang des
chansons que les gens continuent à fredonner des années après
leur sortie, «parce qu’elles sont inspirées de leur vécu, de leurs
joies, de leurs peines... Parce que sans être autobiographiques,
les paroles en sont vraies. Le bonheur de la scène aussi, qui
offre une vraie rencontre avec le public».
Répertoire sur mesure
Marionnettiste, Sans amour, Elle est d’ailleurs, Les Corons, Les
Lolas, Flo, Elle est ma guerre, elle est ma femme, etc. autant
de titres «anciens» que le chanteur français interprétera spécialement
pour son auditoire libanais.Un public qu’il avait déjà rencontré
en 1991, à l’occasion d’un concert au Mont-La Salle et qu’il retrouve
avec plaisir, «parce qu’en bon natif du Nord, j’apprécie particulièrement
la chaleur méditerranéenne». Le soleil, la mer, les flots sont
d’ailleurs la passion de ce descendant des Corons, qui n’aime
rien tant que se retrouver sur son voilier. Il compte d’ailleurs
se lancer dans la traversée de l’Atlantique, l’automne prochain,
après avoir fêté, en octobre 2004, ses trente ans de carrière
– et ses soixante ans – sur la scène du Casino de Paris.
Ressemblances
Pour en revenir à son concert beyrouthin, Bachelet interprétera
également un bouquet de reprises du grand Brel : La Quête, Madeleine,
Ne me quitte pas, etc. Bachelet qui chante Brel, c’était presque
inévitable. Au-delà de la ressemblance physique – «Cela fait plus
de vingt ans qu’on m’appelle Jacques», dit Pierre – il y a cette
foule de coïncidences : «Je viens d’une terre qui n’est séparée
du plat pays que par des pointillés tracés par des humains. Comme
lui, j’ai la passion de la navigation aérienne et surtout maritime.
Comme lui, j’ai cette sorte d’insatisfaction perpétuelle. Et,
ce qui est incroyable, c’est qu’en faisant des recherches sur
lui je me suis rendu compte qu’on avait même des mots communs....»
Pierre Bachelet, qui s’était toujours interdit de chanter Brel
à la télé et à la radio, «pour ne pas donner l’impression de profiter
de la situation, de cette éventuelle ressemblance», a sorti, en
2003, un CD, Tu ne nous quitte pas, en hommage à Jacques Brel,
à l’occasion des 25 ans de sa disparition. «C’était l’année Brel
; il était célébré partout, interprété par des chanteurs qui n’avaient
absolument rien à voir avec lui. Je me suis dit que si je ne faisais
rien, on allait prendre ma pudeur et mon respect pour de l’indifférence.
Alors qu’il est, avec Brassens et Ferré, l’un de mes maîtres»
conclut cet homme discret et d’une humilité peu commune dans le
milieux du show-biz.
Zéna ZALZAL / L'Orient Le
Jour
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Concert unique au palais
de l’Unesco Bachelet et son public : une belle rencontre...
Un homme tranquille dans la chanson française. (Photo Wissam
Moussa)
Salle comble
le 6 Mars au palais de l’Unesco: Pierre Bachelet, en concert
unique, y retrouvait – à l’initiative de Magic Box Events et
Radio Nostalgie – près de treize ans plus tard (il était venu
une première fois à Beyrouth en 1991) ses inconditionnels libanais.
Un public de fidèles, massivement constitué de quarantenaires,
mais ralliant également un nombre non négligeable de tout jeunes
adultes. Accompagné de deux musiciens sur clavier et synthétiseur,
l’homme discret de la chanson française a offert à son auditoire
un spectacle pas vraiment intimiste mais où la sincérité de
la rencontre était perceptible de part et d’autre. Si, dans
la salle, on sentait que les gens étaient bel et bien venus
pour écouter l’artiste et non pour voir et être vus, du côté
du chanteur le plaisir de la scène et de l’échange avec son
public semblait bien réel.
Des mots poétiques
Il faut dire que les textes de Pierre Bachelet favorisent ce
rapprochement. Des paroles poétiques qui racontent l’amour,
la vie, l’amitié, la mère, la famille, les racines... Des mots
que n’aurait pas désavoués Brel, auquel on fait souvent ressembler
Bachelet. Et puis, ces mélodies que le chanteur compose lui-même,
qui ont ce quelque chose d’intemporel, qui fait qu’on les fredonne
toujours avec plaisir, des années plus tard. Ce sont d’ailleurs
les plus anciennes qui ont le plus interpellé le public libanais
: Emmanuelle, Embrasse-la (dédiée à sa mère), Elle est d’ailleurs,
Les Corons (il a demandé à la salle de la reprendre en chœur
avec lui ), Tu es là et En l’an 2001, pour laquelle il a invité
les enfants présents à le rejoindre sur scène. Invitation à
laquelle se sont empressés de répondre également ceux qui ont
gardé leur âme d’enfant...
Rythmes
et émotion
Ce sont aussi les chansons les plus rythmées
qui ont recueilli tous les suffrages : Vingt ans, Les Lolas,
Marionnettiste (qu’il mime si bien) ainsi que L’homme en blanc,
un hommage au pape voyageur, pour l’interprétation de laquelle
Pierre Bachelet est descendu de scène pour se promener dans
les allées de l’auditorium. Alternant avec virtuosité les chansons
gaies et celles qui dégagent de l’émotion, à l’instar de Pour
un monde bleu (une de ses récentes compositions), d’un touchant
hymne à l’enfant qui viendra, d’une poignante lettre (mise en
musique) de Van Gogh à son frère Théo, ou encore d’une magnifique
reprise de Ma Quête de Jacques Brel, l’homme à la gueule de
Brel s’était vraiment mis au diapason de son public; lequel
lui a offert, en retour, une enthousiaste participation, battant
des mains, tout au long des 90 minutes de concert. Pierre Bachelet
à l’Unesco :
une belle parenthèse pour ses aficionados.
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Sortie
du premier CD de Joelle Khoury le 23 Septembre:
sous le signe de la musique et de la poésie
à partir de 19h, à la CD-Thèque
d'Achrafieh.
D’une maîtrise en philosophie aux
gammes d’une licence en piano, de la poésie de Goethe et Rilke
aux poèmes de Nadia Tuéni, d’un diplôme en musicologie de l’Université
George Mason à l’enseignement au Conservatoire national supérieur
de musique... Joëlle Khoury, jeune femme bien enfant du siècle,
surfe sur les clefs de sol et les partitions et jongle avec
les mots pour leur donner vie et présence à travers des compositions
parfaitement contemporaines. D’un concert de son cru donné il
y a quelque temps à Beyrouth, elle tire aujourd’hui un CD dont
la sortie (avec signature et en la présence du compositeur)
est prévue pour demain mardi à partir de 19h, à la CD-Thèque
– Achrafieh. Musique ayant pour objet l’illustration sonore
des poèmes de Rilke, Goethe, Heine, Novalis, Nadia Tuéni, où
sont magnifiés les sentiments d’amour à travers le prisme d’un
certain romantisme. En anglais, allemand et français,
ces poèmes, solennels et graves pour la plupart, sont une éloquente
traduction des intermittences à travers une musique empruntant
des accents hachés et syncopés à une vie au rythme accéléré.
Stridente et nerveuse, cette musique aux tensions multiples
et tendue a toutefois des éclaircies à l’allure jazzy. Lilia
Dragomar est la soprane qui assume la partie chant. Presque
une gageure pour une compositions aux lignes mélodiques en rupture
constante avec une émotion tout en bouillonnement. Une nouveauté
à découvrir, pour ses sonorités modernes et l’inspiration d’une
jeune femme qui s’essaye à la composition.
Fiche technique : chef d’orchestre,
Harout Fazlian ; clarinette, Zsolt Szigeti ; flûte, Mate Szigeti
; violon, Stelian Dumitru Nemtanu, Sorin Alexandre Morlea ;
contrebasse, Ion Birovescu ; violoncelle, Dimitri Babich, Nassib
Ahmadieh ; piano: Joëlle Khoury ; percussion : Sebastian Sokja.
Le Programme du Festival de Rue
de Beyrouth
3ème édition du 31 Août au 3 Octobre 2003
"Beirut Street Festival"
-
Dimanche 31 août, place
des Martyrs à 18h30 et lundi 1er septembre
à 18h30, rue Maarad : Calle Obrapia n°4, par Exnihilo.
Danse performance par cinq véritables saltimbanques fran9ais
mais internationaux de l'asphalte.
Exnihilo escalade les murs, Rue
Maarad au Centre-Ville de Beyrouth.
(Photo Michel Sayegh)
- Mardi 2 septembre, Zico House
à 19h : conférence du Centre d’art en mouvement.
- Jeudi 4 et vendredi 5, immeuble
des lazaristes à 21h : Kan Makan, par Studio 11.
- Dimanche 7, place des Martyrs
à 18h : Jeu de Sociétés, une performance de Nadim Deaibess et
Wafa Aoun.
- Lundi 8 et mardi 9, place des
Martyrs de 17 à 22h : Private Show, une performance de la troupe
DCM (réservations des places au 03/614355).
- Samedi 13, thermes romains à
18h30 et dimanche 14 à Ramlet el-Baïda
à 17h : Sa’et Haz, une performance musicale par el-Tanboura.
- Lundi 15, place de l’Étoile à
18h30 et dimanche 16, place Sassine à 18h30 : Wa Kaenno, une
performance d’Aïda Sabra.
- Jeudi 18, rue Abdel Aziz, Hamra
à 21h : Antenne illa Khamseh, une vidéo-performance de Kachachine
al-Hamam.
- Vendredi 19, Corniche de Aïn
Mreïssé, de 16 à 19h : Destination dessinateur, une performance
de la troupe Huge Painting.
- Dimanche 21, jardin Sanayeh à
16h : Living Chess Game, une performance du Steps Institute
de Tyr.
- Dimanche 21, lundi 22 et mardi 23,
place Sassine à 18h : Les Hors les Murs, une performance de
Demain On Change De Nom.
- Mercredi 24, Zico House à 11h
: « L’Afrique et les arts de la rue», une conférence d’Élise
Meka. Rue Maarad à 18h : One of these days, une performance
par le théâtre Dilamno.
- Jeudi 25, rues Foch et Allenby
à 18h et vendredi 26, centre Verdun 732 à 18h : Smart Brooms,
une performance musicale de Karakib, dirigée par Denis Cabacho.
- Samedi 27, Corniche à 18h et
dimanche 28, rue Maarad à 18h :
The Other Way, une performance dansée par la compagnie Phénix.
- Mercredi 1er octobre, Zico House
à 17h, jeudi 2 à la rue Maarad
à 17h et vendredi 3, rue Bliss
à 17h : Tarzan, une performance de Johan Lorbeer et Muddclubsolo,
une performance de Maren Strack.
En festival « off » : Cerclus,
de Cynthia Traboulsi, Ziad Shakaroum et Corinne Skaff. Felteneh
bil Tarik, de Cynthia Traboulsi.
Tommy Store, de Junaid Sarieddine, Salim al-Razaz et
Khalil Hassan.
Et durant le festival, Strange Passengers, Strange Cart
et Strange Walkers.
* Renseignements aux 03/614 355 et 01/746769.
E-mail : bsf03@hotmail.com
avec le concours de
|
Festival de
la marionnette à
partir du 7 août
Le
Théâtre libanais de marionnettes inaugure son troisième festival méditerranéen
au Liban le jeudi 7 août, à 20 heures, au théâtre al-Madina, Clemenceau.
Jusqu’au 7 septembre, divers spectacles seront présentés par
des troupes venant du Danemark, de France, d’Espagne, de Turquie et,
bien sûr, du Liban. Les représentations auront lieu au Théâtre al-Madina
et au Théâtre de Beyrouth. Une dizaine de spectacles de marionnettes
hauts en couleur, dédiés aux petits et aux grands.
Pour tout renseignement, contacter le 01/371962 ou le 03/209467.
Rachana, village de la famille Basbous,
sculpteurs libanais renommés dont le rêve est de faire de Rachana
le musée International de la sculpture. Depuis
1994, des groupes de 20 sculpteurs de différentes nationalités
sont invités chaque Septembre par la famille Basbous pour exécuter
une sculpture et l'exposer au village. La sculpture peut être
de pierre ou de bois mais le matériel utilisé doit être libanais.
Le village est parsemé de ces sculptures et d'autres sont en
préparation.
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Xe
édition du Forum international de sculpture à Rachana
quatre artistes récidivistes de renom
Le village de Rachana,
devenu un authentique village-musée à environ
60 kms de Beyrouth, au Nord-Est de Batroun, accueille
jusqu’au samedi 9 août, la dixième édition du Forum
international de sculpture qui réunit à nouveau quatre
grands sculpteurs ayant déjà participé à ces rencontres
: Ikram Kabbaj (Maroc), Patrick Crombé (Belgique), Fabrizio
Dieci (Italie) et Nabil Hélou (Liban).
|
Ces artistes sont là, une fois
de plus, « pour échanger leur amour de la vie à travers l’art
de la pierre». Symposium, de l’anglais symposion que l’on peut
littéralement traduire par «banquet», est une expression utilisée
pour la première fois à l’époque de Platon et désigne un colloque
réunissant un nombre restreint de spécialistes traitant d’un
sujet particulier. Et c’est ainsi qu’Alfred Basbous rassemble
chaque année des sculpteurs reconnus dans leur pays, minutieusement
sélectionnés sur dossier. Chaque année donc, un maximum de neuf
artistes sont accueillis dans la maison d’Alfred Basbous et
profitent d’un cadre exceptionnel pour sculpter à leur aise.
Fidèle à Rachana, c’est encore et toujours la SNA qui sponsorise
l’événement. Ikram Kabbaj, qui a participé au symposium de sculpture
de 1998, travaille sur une œuvre qui fait partie d’une série
réalisée au cours d’autres rencontres internationales. C’est
à la suite de son premier symposium au Liban qu’elle a eu l’idée
de réunir chaque année au Maroc plusieurs artistes de nationalités
différentes: « En 1998, j’ai eu l’occasion de découvrir différents
collègues dans un site merveilleux. J’ai été fascinée par ce
cadre, un petit bout de montagne investi par une famille de
sculpteurs de père en fils. Il y a là beaucoup d’échanges et
de savoir-faire. J’ai donc moi-même organisé un symposium semblable
au Maroc.» Patrick Crombé travaille essentiellement en Belgique
et en Italie. Il a découvert Rachana par le biais de son ami
libanais Faouzi Abi Khalil, en 1999. Pour sa seconde participation,
il s’inspire de Byblos, une sculpture qui prendra la forme d’un
livre ouvert, en référence aux découvertes sur le site archéologique.
«Chaque pierre peut se transformer en sculpture, je travaille
beaucoup sur la texture de la matière. » Puis il rajoute sereinement
: « C’est la notion de groupe qui est importante dans un symposium.
C’est aussi une initiative positive pour le pays. » Fabrizio
Dieci a entendu parler à plusieurs reprises de la famille Basbous
et a participé à l’initiative l’an dernier pour revenir cette
année encore. Selon lui, « Rachana n’a pas besoin d’une grande
publicité. La famille Basbous a eu une grande influence sur
l’art au Liban et il existe un lien spécial commun aux artistes.»
Ce sculpteur génois trouve l’énergie dans la pierre, dans laquelle
il puise son inspiration. Enfin Nabil Hélou, ayant participé
à la rencontre en l’an 2000, remet en cause le principe de symposium
au Liban : « Cela est malheureusement devenu un folklore dans
le pays. N’importe qui expose n’importe quoi. Il n’y a aucune
sélection et souvent aucun jury. Rachana, lui, est devenu une
tradition désormais connue à travers le monde. » Cet artiste
s’inspire, cette année, des éléments de l’eau et de l’air. «Dans
un bloc de pierre, il y a des milliers de formes, il suffit
juste de les trouver », affirme-t-il. Très présent aux côtés
de ses convives, aux petits soins de chacun d’eux, Alfred Basbous
a gardé toute sa vitalité et son enthousiasme. Il souhaiterait
voir s’agrandir son site avec la construction d’un théâtre et
la participation de différents groupes musicaux.
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1er
Juillet 2003
Décès de l'Ambassadeur du Liban en France, SE
Elysé Alam
Feu l’ambassadeur du Liban en France, Élisé
Alam,
en compagnie du président français, Jacques Chirac.
C'est avec émotion, douleur et surprise que le Liban
et la communauté libanaise de France accueille la triste
nouvelle de la disparition d'Elysé Alam, disparu dans
la soirée du 29 Juin, à l'issue d'un long et courageux
combat contre la maladie. Originaire de la région de
Zgharta au Nord-Liban, il occupait ce poste prestigieux et stratégique
depuis Octobre 2000.
Il sera rapatrié au Liban dès le 3 Juillet pour
permettre aux libanais de lui rendre un ultime hommage et de
rejoindre sa dernière demeure.
M. Élisé Alam, ambassadeur du Liban en
France, est décédé dimanche soir à Paris des suites d’une longue
maladie, a annoncé le ministère des Affaires étrangères dans
un communiqué publié hier. La dépouille de l’ambassadeur Alam
sera rapatriée après-demain jeudi 3 juillet. L’absoute sera
célébrée le lendemain, vendredi 4 juillet, à 11 heures, à la
cathédrale Saint-Georges des maronites, à Beyrouth. L’enterrement
aura lieu le même jour dans sa ville natale de Daraya, caza
de Zghorta. Les condoléances seront reçues au salon de l’église
du Sacré-Cœur, rue Sami Solh, samedi, dimanche et lundi de 10
à 13 heures, et de 15 à 20 heures. Un registre de condoléances
a été ouvert hier à l’ambassade du Liban à Paris. Âgé de 59
ans, M. Alam était ambassadeur à Paris depuis octobre 2000.
Il est décédé à l’hôpital où il était soigné pour un cancer.
Né le 6 mars 1944 à Daraya (caza de Zghorta), Élisé Élias Alam
est marié et père de trois enfants. Licencié en droit, il fait
carrière dans la fonction publique dès 1966, au ministère de
l’Éducation, avant d’être muté, en 1972, au ministère des Affaires
étrangères où il occupe diverses fonctions au sein de l’administration
centrale et des missions diplomatiques libanaises à Téhéran,
au Caire, à Rome, à Johannesburg et à Montréal. En 1966, il
est nommé ambassadeur du Liban à Pretoria jusqu’en 2000, date
à laquelle il est nommé ambassadeur à Paris. M. Alam est titulaire
de plusieurs décorations, dont le Mérite français avec rang
de grand officier et le Mérite égyptien avec rang de commandeur.
L'Orient Le Jour du 1er Juillet
2003
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Juin 2003
Opera in the Park
Le moment est enfin venu pour le tant attendu "OPERA IN THE
PARK", un évènement conçu pour satisfaire aussi bien les passionnés
d'opéra que les amateurs. Ce concert prévu pour Octobre 2001
fut annulé en raison des évènements du 11 Septembre.
Ils seront donc au rendez-vous le 28 Juin 2003 à la Place des
Martyrs, à 20H30. Le programme incluera une grande variété d'airs
populaires tels que les airs napolitains, de Broadway et les
airs les plus célèbres de tous les temps. La participation au
concert du Ténor Camille Hanna (qui est sans doute l'un des
plus grands chanteurs libanais), de Rony Scheib (bariton), de
l'Opéra National du Liban, d'un orchestre complet ainsi que
d'un chœur, feront de ce spectacle une soirée appréciée par
tous ;
sans oublier Miss Penny Pavlakis qui revient d'une tournée en
Australie et Nouvelle-Zélande spéciallement pour la préparation
de cet événement.
La Place des Martyrs sera prête à accueillir 2,000 personnes
et un buffet sera dressé avant et après le spectacle : une soirée
à ne pas manquer! Billets en vente à Trading Places-Sodeco Square.
Lieu Place des Martyrs
Date 28 Juin 2003 à 20h30 Prix 10$, 20$, 30$ & 40$
Exposition au Centre Culturel
Français
à compter du 5 Juin 2003
L'exposition photographique de Char Abou Mansour
"Eleveurs de Pigeons de Beyrouth"
accompagnée des textes de la poetesse française
Astrid Gateau, sera présentée au CCF -Centre Culturel Français,
Ambassade de France à Beyrouth- à partir du 5 juin prochain.
Image de PAIX: Vol de Pigeons
au dessus de Beyrouth par le photographe Char Abou Mansour 2003
HISTOIRE D UNE EXPOSITION
Cette exposition a déjà été présentée en mars 2003 à la mairie
de Lyon tout d'abord (dans le cadre du Printemps des Poètes
de Lyon) puis à la Maison de l'Orient et de la Méditerranée,
Lyon.
DIALOGUE DES CULTURES
Elle est le fruit d'une collaboration entre le photographe libanais
Char Abou Mansour et la poétesse lyonnaise Astrid Gateau, et
s'inscrit spontanément dans le "dialogue des cultures". Nous
avons en effet élaboré ensemble cette exposition, en assemblant
photos et textes à distance, depuis plus d'un an. Un poème,
que je vous joins en pièce jointe, a été le pré-texte de cette
aventure.
L AFFICHE
La photo de l'affiche, que nous avions appelée "la fronde" dans
les expositions lyonnaises, me touche beaucoup. En son for intérieur,
l'auteur des textes la nomme "Qui est David ?"
ATELIERS D ECRITURE
A l'issue de l' exposition des "Eleveurs" à la mairie de Lyon,
des ateliers d'écriture poétique avaient eu lieu avec des enfants
de l'école Lafontaine.(classes de CM1 et CM2) Un des textes
écrits à cette occasion a d'ailleurs reçu un prix de poésie
de la part du Conseil Général du Rhône. Ensuite, nous avons
eu la chance, grâce à Maria Pascalides, de voir publier certains
de ces poèmes dans "l'Orient des Copains", supplément littéraire
du quotidien francophone libanais "l'Orient le Jour". Le but
avoué d'Astrid Gateau est que ces images donneront encore
à écrire et à rêver aux habitants de Beyrouth ce que le pouvoir
de leur nostalgie ne devrait pas manquer les talents locaux!
A Beyrouth, on peut contacter Char Abou Mansour par email
ch_bbr@terra.net.lb ou encore au tel : 03 708834
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Démission du gouvernement
Hariri
Il est toutefois probable qu'il se succède
à lui-même...
BEYROUTH, 15 avr (AFP) -
Le Premier ministre libanais Rafic Hariri a présenté mardi sa
démission, acceptée par le président Emile Lahoud qui lui a
demandé d'expédier les affaires courantes, selon un communiqué
de la présidence.
Le président va entamer "à partir de demain (mercredi)" les
consultations pour désigner le nouveau Premier ministre, selon
le communiqué, qui ne précise pas les raisons de la décision
inattendue de M. Hariri. Le communiqué a été publié à l'issue
d'une réunion de dix minutes entre les deux hommes au palais
présidentiel de Baabda, dans la banlieue est de Beyrouth. Interrogé
par la presse s'il allait former lui-même le prochain cabinet,
M. Hariri a indiqué que les consultations décidaient du futur
chef du gouvernement. Selon des sources gouvernementales, M.
Hariri devrait être reconduit dans son poste.
Le gouvernement démissionnaire, formé en octobre 2000, compte
30 ministres. Rafic Hariri, qui a dirigé quatre gouvernements
depuis 1992, est un musulman sunnite comme l'exige le partage
traditionnel des postes politiques au Liban (le chef de l'Etat
étant chrétien maronite et le président du Parlement musulman
chiite). Marié à deux reprises, père de cinq enfants, détenteur
d'une fortune estimée à dix milliards de dollars, M. Hariri
a des intérêts dans les secteurs bancaire, immobilier, pétrolier,
industriel, des communications et des médias. Il possède notamment
une télévision, une radio et un journal.
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25
Mars 2003
Le Théâtre au coeur des Journées
libanaises de Poitiers
A Poitiers, on s’intéresse de près au théâtre libanais auquel
les Amis du théâtre populaire (ATP) et l’Association
franco-libanaise Pictacèdres ont consacré deux journées. Des rencontres,
sur le thème du « Théâtre et le Liban », ont ainsi eu lieu avec le metteur
en scène Nabil el-Azan et deux acteurs, Fadi Ibrahim et Randa Asmar.
Plusieurs questions ont été débattues, notamment le statut des comédiens
au Liban, l’absence de garantie sociale pour ces derniers et le manque
de subventions de l’État libanais. Moment fort de ces journées, la pièce
Le collier d’Hélène de Carole Frechette, mise en scène par Nabil
el-Azan. Rappelons que cette pièce, jouée en arabe et en français, est
passée sur les planches à Beyrouth et à Damas avant d’entamer sa tournée
dans les villes françaises. Les habitants de Poitiers ont par ailleurs
admiré une exposition de photos du pays du cèdre et multiples objets
artisanaux. Et goûté aux délicieuses spécialités gastronomiques libanaises.
5
Février 2003
Libanais de Côte d'Ivoire: le difficile
retour forcé
Elles ne peuvent pas contenir
leur émotion. Leurs maris sont restés en Côte d’Ivoire (Photos Wissam
Moussa)
Des valises pleines à craquer, des poussettes, des femmes
et des enfants. Un aéroport bondé de familles venues de tous les villages
des cazas de Tyr et de Saïda, mais aussi de Chartoun, d’Amioun et du
Akkar. Et un Airbus A300 transportant 291 passagers qui prend du retard.
Le dernier vol supplémentaire de la Middle East Airlines, en provenance
d’Abidjan, a atterri hier à 20h40. À son bord, 291 passagers, des enfants
et des femmes pour la plupart, qui ne savent pas s’ils rentrent au Liban
pour un long congé (les écoles françaises d’Abidjan ont prolongé de
20 jours leurs vacances d’hiver) ou pour ne plus jamais revenir dans
un pays où ils ont gardé de la famille, des commerces et plein de souvenirs.
Les hommes sont restés en Côte d’Ivoire pour préserver foyers, petits
et grands commerces, et industries. Et ceux et celles qui ont emprunté
le vol d’hier pour rentrer à Beyrouth ne savent que trop bien que leur
vie, construite au fil des ans en Afrique, est en danger.
« Notre indice de sécurité était les ressortissants français
: ils sont partis. Si jamais les Africains décident de s’en prendre
aux étrangers, ce sont les Libanais qui seront les premiers touchés
», affirme un Libanais d’Abidjan, originaire de Abbassiyé (Tyr), rentré
il y a un mois et qui attendait ses neveux, hier à l’AIB. Il est revenu
au Liban parce que l’un de ses amis, originaire de Deir Kanoun el-Nahr
(Tyr), Issam Ezzeddine, avait été tué par les rebelles à Yamassoukro.
Lui et d’autres Libanais, qui étaient rentrés au début des événements
de septembre, sont au chômage. Abbas, industriel, est parti avec sa
famille à Abidjan quand il avait quatre ans. Il sait que ses usines
de Côte d’Ivoire peuvent être saccagées à tout moment. Il avait tenté,
en vain, de monter une entreprise au Liban. « Je ne suis pas habitué
à travailler ici », dit-il. Un nombre non négligeable de ceux qui sont
rentrés hier sont nés en Côte d’Ivoire ou ont passé leur enfance et
leur jeunesse dans ce pays. Ils étaient plus émus que les autres, quand
l’avion a atterri en soirée à l’AIB. « En Afrique, on peut vivre dignement
pour peu d’argent. Les écoles privées coûtent deux fois moins cher qu’au
Liban, on n’a pas fait des économies », indique une quadragénaire, originaire
de Cana (Tyr), née à Abidjan.
« Après les Français, ce sera votre tour »
Amale, elle aussi née en Côte d’Ivoire, originaire de Deir Kanoun el-Nahr,
est rentrée avec ses quatre enfants, dont l’aîné est âgé d’une dizaine
d’années. Son mari est resté à Abidjan. « Les commerces sont fermés,
la vie devient de plus en plus difficile, et ces derniers jours, nous
n’osions même plus sortir », dit-elle, expliquant qu’à « chaque fois
qu’on mettait la tête dehors, quelques Africains commençaient à nous
menacer : “Après les Français, votre tour arrivera” ». Sa mère, venue
avec elle d’Abidjan, renchérit : « Mais les Français ont un gouvernement
qui s’occupe d’eux, qui les protège ; nous, nous n’avons personne. »
« Vous avez vu les soldats français qui entouraient les avions qui avaient
rapatrié les ressortissants vers l’Hexagone ? Notre gouvernement a décidé
d’ajouter en deux semaines uniquement quelques vols supplémentaires
», s’indigne-t-elle. Hyam, la cinquantaine, est rentrée avec une quinzaine
de ses proches. D’autres amis sont restés en Côte d’Ivoire malgré le
fait qu’ils veulent rentrer à Beyrouth. « Ils n’ont pas les moyens d’acheter
un billet pour le retour (le prix de l’aller-retour Abidjan-Beyrouth
s’élève à 1 200 dollars) », explique-t-elle. Carole Khalil, qui insiste
à dire qu’elle est du Liban-Sud, « car la Côte d’Ivoire c’est tout le
Sud », a les yeux bouffis. Elle a dû pleurer tout au long du vol. Elle
est arrivée à l’AIB avec ses deux enfants. « Je me sens comme une réfugiée,
une expatriée », soupire-t-elle. « Le gouvernement ne pense même pas
à nous, il faut voir les Libanais d’Abidjan qui font la queue, humiliés,
pour prendre le vol supplémentaire », dit-elle. Élie, 12 ans, originaire
de Chartoun, a pris seul le vol Abidjan-Beyrouth, lundi dernier. Hier,
sa mère et sa petite sœur l’ont rejoint. « Lundi matin, nous nous étions
rendus avec mon père à l’aéroport, mais ils ne nous ont donné qu’un
seul billet, je suis donc venu seul à Beyrouth », raconte-t-il. Laurence,
la grand-mère d’Élie, qui a vécu plus de quarante ans en Afrique, s’indigne.
Elle veut que le gouvernement libanais « soit plus impliqué », qu’il
vienne en aide aux « Libanais d’Afrique ». « Mon fils est né au Sénégal…
et si ma belle-fille a décidé de rentrer avec les enfants, c’est que
la situation va vraiment très mal », dit-elle. La fille et le petit-fils
de Wafa, originaire d’Irzli (Saïda,) viennent de franchir la porte d’arrivée.
La quinquagénaire ouvre un sac, déplie un petit manteau blanc tout neuf.
Sur son bras droit, elle porte un autre manteau d’adulte, couleur bleu
marine. « Batoul et Ali doivent avoir froid ; ma fille ne comptait pas
revenir en hiver », dit-elle. À la sortie de l’aéroport, deux jeunes
adolescents, nés à Abidjan, attendent devant les bagages. Avec un accent
africain, l’un demande à l’autre : « Ça va ? » L’autre répond : « Si
ça ne va pas, ça ira. »
Patricia Khoder 6 Février 2003
D'autres détails avec
>>>
20 Décembre
Musique: Johnny Hallyday au Liban en Eté
2003
Le chanteur français de rock Johnny Hallyday se produira
l’été prochain au Festival de Baalbeck dans le cadre de la tournée
qu’il effectuera à l’occasion de ses 60 ans, a annoncé hier le comité
organisateur du festival libanais. « Johnny Hallyday se produira sur
les marches du temple de Jupiter les 2 et 3 août 2003 », a indiqué
le comité, rappelant que Johnny avait vendu 1,4 million d’albums ou
de « singles » extraits de son dernier disque À la vie, à la mort sorti
le 4 novembre dernier. Considéré comme une « menace pour les bonnes
mœurs », Johnny Hallyday avait été interdit de spectacle au Liban en
1970.
>>> 10 Décembre
"Francobis" : «
Les matériaux dans notre environnement »:
coup d’envoi de la Semaine des sciences
MM. Salamé et Renauld à l’inauguration
de l’exposition interactive des matériaux,
Planète de la Découverte.
Le ministre de la Culture, Ghassan Salamé, a donné hier
le coup d’envoi de la Semaine des sciences. La 307e manifestation
inscrite dans le cadre de l’année Francobis.
En présence de l’ambassadeur représentant de l’Union européenne, M.
Patrick Renauld, et de plusieurs responsables de l’ambassade de France
parmi lesquels MM. Jean-Claude Mangales et François Abi-Saab, et de
la directrice du Centre culturel français Mme Irène Bourse, M. Salamé
a inauguré l’exposition et l’atelier d’animation « Les matériaux dans
notre environnement » qui se tiendra jusqu’au 6 avril 2003 à la Planète
de la découverte, Solidere. La Semaine des sciences aborde également
les thèmes « Écologie, éducation, environnement et eau », surtout l’eau,
car de tous les désastres qui menacent la Terre et qui ont été évoqués
lors du récent Sommet de Johannesburg, le plus inquiétant est sans doute
la pénurie d’eau douce. Afin de sensibiliser les Libanais au problème
de l’eau, cette denrée devenue rare fera donc l’objet d’une exposition
itinérante dans les 14 Centres de lecture et d’animation culturelle
(CLAC), à Jib Janine, Mansoura, Bednayel, Bickfaya, Kfarzébiane, Amioun,
Halba, Kobeyat, Haret Hreik, Hasbaya, Bint Jbeil, Jbaa, Barja et Sin
el-Fil.
Du « commencement de l’eau » à « comment laver l’eau » jusqu’à « l’eau
à venir », les sujets seront traités par 23 panneaux prêtés par la Cité
des sciences de Paris. Par ailleurs, des films comme Jordanie, l’eau
en héritage, Barrage sur le Yang-Tsé, Le dépollueur d’eau, Du Golfe
au Kurdistan, ou encore Déserts en Europe y seront projetés. Et ce soir,
à 18 heures, à la Planète de la découverte, et jeudi 12, à 17 heures,
à la Chambre de commerce de Zahlé, l’hydrogéologue Ramez Kayal donnera
une conférence intitulée « L’eau du Liban, un bien précieux ». De même,
des journées portes ouvertes sont organisées dans les principaux centres
de recherches scientifiques comme à la Commission nationale de l’énergie
atomique, boulevard de l’Aéroport (aujourd’hui, mardi 10 décembre) ;
au Centre de recherches marines, à Batroun (demain, mercredi 11 décembre)
; au centre de Télédétection, à Mansourieh (le 13 décembre).
À partir de Starco, des navettes assureront le transport des visiteurs
vers Batroun et Mansourieh, à 8h et 11h. Et à 9h et 12, à partir de
l’ABC.
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6 Décembre 2002
Une Artiste de Marseille en pension à la
résidence d'Artistes Zico House, rue Spears
Caroline
Pouzolles jusqu’au 12 décembre
(*): Affaire de vibration
«fff » pour
« flux » (des gens en déplacement dans la ville), « fonds » (historique
français) et « force » (pour ce que représentent les deux mots précités)
: voilà l’explication de l’intitulé étrange donné à son installation
par l’artiste française Caroline Pouzolles. Jusqu’au 12 décembre,
elle expose à Zico House, où elle travaille en résidence depuis
cinq semaines, un « environnement interactif », autrement dit une installation
où le spectateur est invité à intervenir directement pour qu’elle prenne
toute sa dimension et tout son sens. Caroline Pouzolles, à son arrivée
à Beyrouth, a d’abord eu envie de « faire un portrait de la ville »
: « Mais, comme je ne comprenais pas vraiment la complexité de sa situation
historique, j’ai décidé de faire une installation à ma manière, c’est-à-dire
avec des matériaux trouvés dans le quartier de Zico House. » Le fil
rouge de son inspiration s’est dessiné dès son premier réveil dans la
capitale libanaise : « La ville est tellement bruyante que j’ai eu l’impression
que deux personnes parlaient à côté de mon lit, alors qu’ils étaient
dans la rue, sous ma fenêtre. » L’installationniste s’est donc lancée
dans la recherche d’objets dont elle pouvait extraire « de jolis sons,
pour montrer que la matière a une vie intérieure secrète, pour en faire
sortir quelque chose. »
Micro-contact
Ce quelque chose, c’est un minuscule
courant électrique qui fait vibrer la tôle, la vitre, le fer ou n’importe
quelle texture sur laquelle sont posés des micro-contacts, qui servent
à amplifier le son d’une guitare électrique ou, au cinéma, des grincements
de portes et d’autres bruits imperceptibles à l’oreille nue. Un micro-contact
sur un morceau de métal permet, dès que la matière est touchée, de créer
la vibration sonore amplifiée par des haut-parleurs. Si bien que chaque
personne présente est encouragée à marcher sur les plaques métalliques
de différente nature posées sur le sol, mais aussi à se munir d’une
petite baguette en bois pour taper sur tous les objets présents dans
la salle : chacun d’entre eux, selon l’impact, émet un son, toujours
étrange, toujours inattendu. « Tout cela est affaire de vibration, explique
Caroline Pouzolles. J’encourage simplement les gens à toucher, à entrer
en contact avec la matière. »
(*) De 17 à 21h. Caroline Pouzolles
: 03/812047, e-mail : cpouzolles@libertysurf.fr. Le 10 décembre à 20h,
les artistes du Studio 11, Roueida el-Ghali Hornig, Najib Zeitouni et
Béchara Attalah utiliseront l’installation comme support sensible à
leurs mouvements.
Diala GEMAYEL
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14
Novembre 2002
Une quinzaine de titres à l’oriental pour le
Concert
des « Arabesques » de Jane Birkin : c’est à Gainsbourg
qu’elle revient toujours
Jane Birkin accompagnée au violon
par Djamel Benyelles.
Elle a longtemps chanté avec Serge.
Puis elle a chanté Serge. Sur les meilleures scènes parisiennes : au
Casino de Paris, au Bataclan, à l’Olympia... À l’étranger aussi. Interprète
– presque exclusive – du poète provocateur, du génial accordeur de mots
et de notes, elle a essayé, après la mort de ce dernier, de chanter
d’autres paroles. Celles de tous ces auteurs-compositeurs de talent
(Alain Souchon, Étienne Daho, Françoise Hardy, Alain Chamfort , Zazie,
etc.) qui lui ont concocté une douzaine de titres, un album intitulé
À la légère. Mais elle a beau faire la Birkin, c’est à Gainsbourg qu’elle
revient toujours. «Ne pas arrêter de dire ses mots, c’est jouer les
prolongations», confie-t-elle tout simplement au public de l’amphithéâtre
Pierre Aboukhater (campus des sciences humaines de l’USJ), où elle a
donné ses deux concerts beyrouthins. Mais comme il fallait trouver un
prétexte pour continuer à chanter Serge, elle a eu l’idée – et l’opportunité
– d’orientaliser sa musique, de réorchestrer certains titres fameux,
comme Élisa, Les dessous chics, Fuir le bonheur, Baby Alone in Babylone,
Comment te dire adieu, etc., avec l’aide du violoniste algérien Djamel
Benyelles et de son groupe Djam & Fam. Cela a donné Arabesque, le spectacle
qu’elle promène de Paris à New York, en passant par Londres, l’Espagne,
l’Italie, ou encore l’Asie et, bien sûr, le Liban. Où elle venait pour
la première fois et d’où elle est repartie « comblée, dit-elle, par
cet accueil si chaleureux, si affectueux des gens ». Comme du public.
Un public, éclectique certes, venu en connaisseur, et qui était complètement
sous le charme de la chanteuse.
Simplicité
Il faut dire qu’outre ce fameux filet
de voix aux intonations à la fois chuchotées et cristallines, qui s’accorde
si bien à la poésie gainsbourienne, Jane Birkin dégage un romantisme
si particulier, une félure, qui donne à chacun des refrains qu’elle
entonne valeur de confidence. Et c’est vrai qu’elle livre sur scène,
le plus simplement du monde, des bribes de sa vie. Elle raconte, entre
deux chansons, ce qui l’a menée à cette aventure orientale. Elle parle
de la mort accidentelle, l’année dernière à vingt ans, de son neveu
Anno, poète et musicien, en mémoire duquel elle récitera, d’une voix
chargée d’émotion, un de ses textes. Elle signale la naissance de sa
petite-fille (la fille de Charlotte) pendant son séjour ici. Et surtout,
elle évoque, avec pudeur, avec admiration, son Pygmalion, l’homme à
la tête de choux, qui lui a ciselé sur mesure de nombreuses déclarations
d’amour, dans un registre allant de la sensualité la plus provocante
à la souffrance poignante. Ce sont majoritairement ces jeux de mots
amoureux qu’elle a choisi d’habiller de sonorités orientales. En introduisant
certaines chansons par un long instrumental et en rythmant d’autres
au moyen des arabesques subtiles du oud, de la darbouka, du violon qu’accompagnent,
par moment, le piano et le synthétiseur. Et si la greffe est le mieux
réussie sur Élisa (et Les clés du paradis, mais là c’est une composition
d’Alain Chamfort, qu’elle a superbement illustrée de quelques pas de
danse, en long fourreau rouge !), les autres titres, comme les magnifiques
Amours des feintes, Fuir le bonheur, ou encore La Javanaise (qu’elle
a chantée a capella, accompagnée spontanément d’une bonne partie de
la salle), ont quand même fait pleinement revivre Gainsbourg. D’où un
concert qui ne pouvait être que réussi !
Zéna ZALZAL
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12 Septembre 2002
"
AFFAIRE MTV "
DIFFUSION de L'APPEL POUR
UNE MANIFESTATION POUR LA DEFENSE DES LIBERTES FONDAMENTALES AU LIBAN
Dimanche 15 septembre 2002 à 16 heures
Place Victor Hugo – Paris 16ème
Le
4 septembre dernier, le pouvoir à Beyrouth a décidé la fermeture définitive
de la télévision (MTV) et de la Radio Mont Liban (RML) . Il s’agit d’une
décision politique arbitraire même si elle émane de la justice dont
sa dépendance directe du pouvoir politique est patente . Ces médias
d’informations reflétaient la réalité socio-politique du Liban et les
aspirations de son peuple en matière de démocratie, de liberté,de justice
et des droits de l’Homme.
Cet espace de liberté permettait aux libanais libres de respirer et
de garder l’espoir alors que le régime sur place tente d’étouffer toute
voix libre pour imposer sa pensée unique.
A Beyrouth, des jeunes sont descendus dans la rue et des manifestations
de solidarité avec la MTV et RML se sont multipliées. « Un congrès pour
les libertés » a rassemblé des politiques, des écrivains, des syndicalistes
et des journalistes. Le président de l’ordre des avocats a été malmené
par des députés pro-syriens.
L’association « Reporters sans frontières » a condamné cette décision
et a exprimé sa solidarité avec les journalistes libanais. Des réactions
d’approbation et d’inquiétude sont venues des associations de défense
des droits de l’Homme (telle que la FIDH, Cedar watch…) , ainsi que
de la communauté internationale et principalement des Etats Unis et
de la France . D’ailleurs le pouvoir libanais a critiqué les positions
officielles américaine et française en convoquant leurs ambassadeurs
respectifs.
Par cette décision brutale, les dirigeants libanais ont montré clairement
leur mépris pour les valeurs universelles alors que le Liban a signé
récemment un accord d’association avec l’Union européenne dans lequel
il s’engageait à respecter les libertés d’expression, de pensée et de
manifestation. Ces libertés sont par ailleurs garanties par la constitution
libanaise.
Beyrouth se prépare à accueillir le sommet de la Francophonie en octobre
prochain ! Quelle crédibilité peut-on donner au message de la francophonie
quand ses principales valeurs de respect des droits de l’Homme et de
liberté de conscience sont à ce point méprisées et piétinées par le
pays d’accueil de ce sommet ?
C’est pour la défense des libertés fondamentales
au Liban qu’une manifestation aura lieu dimanche 15 septembre à 16 heures
place Victor Hugo (Paris 16ème) à l’appel de plusieurs associations
et mouvements franco-libanais.
- Prière de faire circuler massivement cet appel
par tous vos moyens. - Seuls les drapeaux français et libanais sont
à brandir lors de cette manifestation.
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du 6 Mars 2002 Révélations
sur le 11 Septembre:
Le Mossad savait -il
?
Le Bureau Français spécialisé
dans le renseignement "Intelligence online" confirme malgré
les démentis gênés de l'Administration Américaine.Ces
révélations du début de semaine sont même
reprises et accréditées par le très sérieux
Journal Français "Le Monde". Ce que beaucoup pensaient
déjà, surtout au Liban, se précise: les services
secrets Israeliens sont probablement coupables de complicité,
au moins passive..., dans les odieux atentats du 11 Septembre 2001.
D'ici à penser que de nombreux
travailleurs de confession juive aient été effectivement
conseillés de rester au lit le Mardi 11 Septembre, il n'y a qu'un
petit pas qui reste à franchir...Dès le 13 Septembre la
chaine AlJazeera nous informait de cette rumeur qui ne fut d'ailleurs
que très peu reprise en Occident! Bien sûr, cela n'était
qu'un doux délire avec des arrière-pensées de propagande
mais aujourd'hui,
... Tout commence donc à se recouper et l'étau commence
à se resserer dangereusement sur les manoeuvres machiavéliques
de certains acteurs...
Les Détails ci-dessous
avec
du
7 Mars 2002
Espionnage - « Le Monde » publie de nouveaux détails sur l’affaire
« Intelligence Online » persiste : un réseau israélien a bien été démantelé
aux États-Unis
La revue française spécialisée Intelligence Online a
persisté hier dans ses affirmations sur le démantèlement aux États-Unis
d’un vaste réseau israélien de renseignements, après les démentis mardi
du FBI américain puis hier d’Israël. La police fédérale (FBI) a affirmé
qu’aucun Israélien n’avait été accusé d’espionnage sur le territoire
américain, rappelant qu’un groupe d’étudiants israéliens «impliqués
dans une activité dépassant le cadre de leur visa avaient été renvoyés
des États-Unis pour ce motif» par les services américains de l’immigration
dans le cadre de l’enquête lancée après les attentats du 11 septembre
sur les personnes résidant illégalement aux États-Unis.
Le rédacteur en chef de Intelligence Online, Guillaume Dasquié, a quant
à lui maintenu ses affirmations. «Le document qui est en notre possession
et sur lequel nous nous basons, a-t-il précisé, détaille non seulement
les identités des membres de ce réseau, mais aussi leur parcours dans
l’armée israélienne, voire leurs matricules dans les services de renseignements,
les numéros et la validité de leurs passeports, la validité de leurs
visas». «Pour l’immense majorité d’entre eux, il n’y avait aucun problème
de visas, et nous n’avons trouvé dans ces listes que quelques cas mineurs
de visas périmés», a-t-il précisé. Selon le quotidien français Le Monde,
seulement trois des 120 personnes interpellées dans cette affaire avaient
un visa périmé. Il a jugé que le démenti du FBI «ne tient pas la route
car de nombreux faits le contredisent». «Le rapport du département de
la Justice sur lequel nous nous basons date de juin-juillet 2001. On
est bien avant les arrestations massives de l’après-11 septembre» mentionnées
par le FBI dans son démenti, a-t-il ajouté.
Le quotidien français, Le Monde, a quant à lui publié, dans son édition
datée du 6 mars, des éléments du script d’une émission diffusée par
la chaîne de télévision américaine Fox News qui renforcent la thèse
selon laquelle l’État hébreu aurait retenu certains éléments en sa possession
sur les préparatifs des attentas contre le World Trade Center et le
Pentagone. Début décembre 201, la chaîne de télévision Fox avait diffusé
une enquête sur l’espionnage israélien aux États-Unis, dans le cadre
de l’émission Carl Cameron Investigates. L’émission ayant souelvé un
tollé de critiques de la part des autorités israéliennes, les éléments
de l’enquête ont été rapidement retirés du site Internet de la chaîne.
Le Monde explique dans son édition de mercredi avoir demandé plusieurs
fois à la chaîne Fox des copies de l’émission. En vain. Le quotidien
français a toutefois pu avoir accès à l’intégralité du script de l’enquête.
«Carl Cameron y évoque» une vaste enquête tenue secrète concernant 140
Israéliens se faisant passer pour des étudiants de l’Université de Jérusalem
ou de l’académie des beaux-arts Betzalel qui ont sans cesse cherché
à entrer en contact avec des fonctionnaires et ciblé et pénétré des
bases militaires, des douzaines de bâtiments de la DEA (Drug and Enforcement
Administration) et du FBI et d’autres, rapporte Le Monde dans l’article
de Sylvain Cypel.
L’enquête du journaliste de télévision américain est axée autour
de deux questions : Israël pouvait-il avoir eu une connaissance préalable
des attentats du 11 septembre et ne pas en avoir informé les Américains
? Et deuxièmement des sociétés israéliennes prestataires d’administrations
ou de sociétés américaines auraient-elles dérobé des informations ?
Sur le premier point, des rapports confirment la mise en garde, avant
le 11 septembre, par des représentants du Mossad de l’imminence d’une
attaque terroriste. «Le problème n’est pas l’absence de mise en garde,
mais l’absence de détails utiles» par rapport à ceux que des services
américains soupçonnent Israël d’avoir détenus, rapporte Le Monde citant
Carl Cameron. Sur le second point, trois sociétés sont soupçonnées :
Amdocs, fabricant de logiciels pour les 25 premières sociétés de téléphone
aux États-Unis, Nice et Comverse Infosys, cette dernière fournissant
des programmes informatiques aux administrations américaines autorisées
à procéder à des écoutes. Comverse est soupçonnée d’avoir introduit
dans ses systèmes des «portes dérobées» afin d’intercepter, enregistrer
et emmagasiner «ces écoutes», écrit Le Monde citant le script de l’émission
de Fox. À la question «Y-a-t-il des raisons de croire le gouvernement
israélien impliqué ?», Carl Cameron répond «Non, aucune, mais une enquête
classée top secret est menée». D’autres points surprenants sont présentés
par Le Monde. «Le rapport remis au ministère américain de la Justice
montre que beaucoup des étudiants en art plastique soupçonnés d’activités
illicites ont un passé militaire dans le renseignement ou des unités
de technologie de pointe».
Enfin, la plupart des étudiants ont déclaré, selon le rapport, résider
en Floride, État dans lequel 10 des 19 terroristes du 11 septembre étaient
également domiciliés.
«Cette concordance peut être, entre autres, à l’origine de la conviction
américaine selon laquelle l’une des mission des “étudiants” israéliens
aurait été de pister les terroristes d’el-Qaëda sur leur territoire,
sans en informer les autorités fédérales» rapporte Le Monde. Le Monde
conclut en soulevant deux énigmes : «Pourquoi le réseau israélien “tamponnait-il”
en priorité des agents de la répression des stupéfiants ? Une hypothèse
: la DEA est le principal organisme US enquêtant sur le blanchiment
d’argent» Or, «el-Qaëda usait de filières “sales” et l’Afghanistan des
talibans était le premier exportateur d’opium au monde . Pourquoi cette
étonnante couverture de faux étudiants démarcheurs pour de piètres tableaux
? Le réseau israélien semblait détenir des listes nominales. Ses membres
savaient à quel bureau ou à quelle résidence privée se rendre. L’objectif
était, semble-t-il, d’entrer en contact, même pour un court moment».
25 et 26 Janvier 2002
Tous les derniers développements
suite à l'attentat
contre Elie Hobeika survenu le 24 Janvier
avec
et...
Le
Dossier Spécial de Magazine du 25 Janvier 2002
Article de Samir Kassir traduit
de An- Nahar
Et si Israël n'était pas
derrière l'assassinat d'Elie Hobeika ?
L'attentat à la voiture piégée qui a tué l'ex-milicien
libanais impliqué dans les massacres de Sabra et de Chatila (1982) n'est pas nécessairement
l'oeuvre d'Israël, écrit Samir Kassir dans An Nahar. AN NAHAR Beyrouth CONTEXTE
La quasi-totalité de la presse libanaise a immédiatement accusé Ariel Sharon d'être
le commanditaire du meurtre d'Elie Hobeika. Par conviction, couardise ou peur
de la censure, les médias ont préféré coller aux déclarations officielles et à
l'opinion publique arabe, horrifiée par la répression menée par Sharon en Cisjordanie
et dans la Bande de Gaza.
Un journaliste d' As Safir a tout de même saisi l'occasion pour épingler la loi
libanaise d'amnistie, largement accordée aux seuls chefs de guerre. L'assassinat
de Hobeika serait la preuve que le pays refuse d'enterrer sa mémoire. D'accord,
supposons que ce soit vraiment Israël et qu'il s'agisse vraiment du scénario policier
popularisé par les films de mafieux : il faut éliminer le témoin gênant qui peut
faire plonger le chef de bande. C'est bien sur cette base que l'on accuse Israël
de l'assassinat d'Elie Hobeika. Faut-il pour autant que nous nous précipitions,
comme certains responsables libanais, qui ont émis cette hypothèse avant même
l'ouverture d'une enquête ? Certains, et particulièrement les responsables de
la justice, devraient montrer un peu plus de prudence. Il est aisé de pointer
Israël du doigt, surtout quand son Premier ministre, Ariel Sharon, fait face à
des poursuites judiciaires dans un pays neutre comme la Belgique. L'Etat hébreu
est un accusé particulièrement convaincant quand on connaît sa logique policière
actuelle. La traditionnelle question de celui auquel le crime profite n'amène
que peu de réponses, et Israël est assurément l'une des plus vraisemblables.
Mais la thèse de l'implication israélienne est contredite par un certain nombre
d'éléments qui doivent aussi être pris en considération. Le premier concerne le
modus operandi des services secrets israéliens : un tel assassinat politique exigerait
une décision du Conseil des ministres ou du cabinet restreint. On peut concevoir
l'accord de la coalition pour une opération de ce genre. Mais l'embrigadement
de tous les services israéliens pour défendre les intérêts personnels du Premier
ministre ne saurait obtenir l'unanimité et s'exposerait à une révélation rapide
de la part des acteurs, lésés par une telle personnalisation de la politique israélienne.
Un autre élément est la nature de la plainte examinée par la justice belge. Quiconque
connaît le dossier sait qu'il s'agit plus d'un problème de forme que de fond.
La bataille porte sur la compétence de la justice belge et sur la possibilité
de juger un responsable politique étranger à Bruxelles à propos d'une affaire
qui s'est déroulée dans un pays tiers. Le fond du dossier, préparé du côté libanais
par Me Chibli Mallat, est déjà ficelé pour l'essentiel. Les preuves nécessaires
à la condamnation de Sharon sont suffisantes si le tribunal belge décidait d'aller
de l'avant. Le rapport de la commission Kahana* fournit, à lui
seul, une matière amplement suffisante, en dépit de ses lacunes. Il permettrait
à un tribunal belge, après avoir qualifié les massacres de Sabra et de Chatila
de crimes contre l'humanité, d'aller beaucoup plus loin que la commission officielle
de l'Etat hébreu. En clair, la mort de Hobeika ne met aucunement un point final
au procès intenté à Bruxelles. La thèse de l'implication israélienne est aussi
mise à mal sur le terrain libanais pour des raisons liées à la difficulté de contourner
les mesures de sécurité. Certes, rien n'est impossible pour le Mossad, qui a fait
la preuve par le passé de sa capacité à lancer des opérations de sabotage dans
la plupart des pays arabes. La faute, si elle incombe aux services libanais, est
compréhensible et même susceptible de se répéter dans d'autres capitales arabes.
Mais ce qui ne l'est pas, c'est que les responsables de l'Etat libanais n'ont
toujours pas saisi que leur incapacité ne justifiait pas toutes leurs tartarinades,
ni les nouvelles limitations qu'ils veulent imposer aux libertés.
Le plus important enfin est la personnalité de la victime. Si l'on poursuit l'analogie
avec les scénarios de films sur la mafia, force est de constater que le témoin
gênant n'est pas un simple passant ou le comptable du big boss. C'était l'un des
acteurs de ces événements, mis sous la loupe. Son témoignage n'a de valeur que
parce qu'il se trouvait justement sur un lieu surplombant les massacres. Si Hobeika
possédait sans aucun doute des éléments accusant Sharon directement, sa prétention
à fournir des preuves de son innocence ne s'accorde guère avec tout ce que l'on
sait de ses rapports avec le haut commandement israélien de l'époque. Et on sait
beaucoup de choses. A moins que Hobeika n'ait voulu dire à Bruxelles qu'il n'est
pas celui qu'on croit et qu'il n'était à l'endroit où il a été vu que pour participer
ultérieurement à un acte d'accusation contre Sharon. Mais, dans ce cas, il faudra
regarder dans d'autres directions que celle d'une implication israélienne dans
son assassinat. Et si Hobeika a bien été ce qu'il était, alors il faut avant tout,
au Liban et dans le monde arabe, s'abstenir de ces exagérations qui nous sont
si communes. La pire consisterait à expliquer la vie de ce personnage par sa fin,
sous prétexte qu'elle a peut-être été décidée par Israël.
* Commission parlementaire israélienne qui a établi, en 1982, la responsabilité
indirecte d'Ariel Sharon dans les massacres de Sabra et de Chatila.
Samir Kassir
Portrait de Elie Hobeika
par Michael Young, journaliste au Daily Star
Traduction parue dans Courrier International
du 31 janvier 2002
Hobeika,
criminel, ministre et martyr
Sous-produit de la
guerre du Liban, Elie Hobeika se vantait d'avoir décroché une "licence de commerce
et de guerre".
Souvenons-nous, c'était il y a quelques années. Elie Hobeika faisait
la une de Prestige, la revue des potins mondains locaux. Il était là, vêtu d'un
impeccable costume bleu, rasé de près, irradiant de la gravité sereine d'un ministre
tant estimé par son patron d'alors [le Premier ministre libanais] Rafic Hariri.
Splendide métamorphose d'un milicien devenu un vigoureux pilier du Vanity Fair
libanais.
On ne peut que se demander qui a tué Hobeika. Il ne manquait pas d'ennemis, entend-on
partout. Il n'a échappé à personne que son assassinat pourrait être lié à l'accusation
dont Ariel Sharon risque de faire l'objet. Et, malgré le fait que Hobeika ait
démenti avoir pris part aux massacres de Sabra et de Chatila, ce ne sont pas les
camps de réfugiés qui vont le regretter. Les Israéliens ont-ils été impliqués
dans la mort de Hobeika ? Il est certain que, comme Slobodan Milosevic, Sharon
avait tout intérêt à faire éliminer cet ancien associé. Hobeika s'était dit prêt
à se rendre en Belgique pour témoigner dans le cadre de l'enquête sur Sharon.
Quoi qu'il en soit, bien peu auraient parié sur sa capacité à tenir cette promesse.
En réalité, beaucoup pensaient que Hobeika était en train de faire ce qu'il faisait
le mieux, jusqu'au jour de sa mort : il manoeuvrait pour assurer sa propre survie.
D'autres que les Israéliens avaient de quoi s'angoisser à son sujet. L'inculpation
de Hobeika en Belgique aurait pu avoir des répercussions négatives sur ceux qui
l'avaient récupéré en 1986 [la Syrie], après son expulsion de Beyrouth-Est [secteur
chrétien].
On peut penser ce que l'on veut de Hobeika, il a été le rejeton durable de cette
méritocratie que fut la guerre du Liban. Comme nombre de ses contemporains des
milices, Hobeika était d'origine modeste. Bien que venant de Baskinta [montagne
libanaise], c'est dans le quartier prolétaire de Gemaizeh [Beyrouth] qu'il a accompli
son ascension vers le pouvoir. On rapporte que, lorsque [le ministre des Affaires
étrangères syrien] Abdel Halim Khaddam lui a demandé quels étaient ses diplômes,
Hobeika a répondu : "Une licence de commerce et de guerre." Hobeika se fit d'ailleurs
par la suite un nom dans les deux domaines. Il doit son ascension avant tout à
Béchir Gemayel, qui l'intégra comme garde du corps au sein des Forces libanaises
[milices chrétiennes] peu après le début des hostilités [1975]. Hobeika est ensuite
devenu chef de la Troisième Branche de la milice, responsable des "opérations
militaires spéciales", qui, entre autres, incluaient la supervision de l'entraînement
des miliciens en Israël.
En 1982, il était responsable du renseignement. On a beaucoup parlé de ses actions
à Sabra et à Chatila. Il n'en reste pas moins que les preuves dont on dispose
sont fragiles. En guise de conclusion au sujet d'un homme qui fut l'un des sous-produits
les plus fascinants de la guerre, Elie Hobeika n'était pas pire que ses homologues.
Et tous ont su se parer d'une certaine respectabilité. Ce qu'il y a d'étrange,
dans le destin de Hobeika, c'est qu'il ait été tué malgré cela.
Michael Young, The Daily Star, Beyrouth
PS: dans une mise au point parue dans
Courrier International du 7 Février, l'auteur précise qu'il faut
bien comprendre que c'est bien concernant l'assassinat de Bashir Gémayel
et non pas le massacre de Sabra et Chatila, que les preuves de l' implication
de Mr E Hobeika sont fragiles.
Dont acte, les initiés auront sans
doute rectifié d'eux-mêmes.
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