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A la Une de l'Information et de l'Actualité du Liban


22 Juillet 2006
Entretien sur la guerre de Juillet avec
Georges Corm (Politologue, ancien ministre libanais)
Bombardement de la centrale électrique de Jiyeh, proche de Saida
« La résolution 1559 a ouvert la voie à l’agression »
Georges Corm lors d'une intervention au CAPE
Professeur de droit, politologue, consultant international, ancien ministre des Finances et auteur de plusieurs ouvrages de référence (Le Proche-Orient éclaté, notamment), Georges Corm analyse la brutale situation libanaise dans son contexte régional, mondial et interne.

Avez-vous été surpris par l’agression israélienne contre le Liban ? Quelles seraient les véritables raisons de cette agression dont le timing correspond également à l’offensive israélienne contre Gaza ?

Non, je n’ai pas été surpris, car la résolution 1559 des Nations unies en septembre 2004 avait ouvert la voie à cette agression en redonnant au Liban le statut d’Etat tampon sur la scène régionale sous prétexte de rétablir sa souveraineté. Il est clair qu’Israël et les Etats-Unis veulent en finir avec les deux symboles les plus forts de la résistance à leurs diktats de nature coloniale et fasciste, à savoir le Hamas en Palestine et le Hezbollah au Liban.

Au-delà des déclarations d’unité nationale prônée par le gouvernement libanais, quel est le degré de cohésion des courants libanais autour du Hezbollah ? Quel serait l’avenir de la carte politique interne après cette agression ? Allons-nous assister à un remake de 1982 avec le syndrome de la « résistance jetée à la mer », avec une application de la résolution 1559 ?

Ce sont les plans américano-franco-israélien qui vont être mis sous drapeau onusien. La situation interne libanaise, déjà très fragile et très tendue avant l’agression israélienne, risque de poser encore plus de problèmes qu’auparavant. Les forces dites du 14 mars fédérées par le courant du Futur de la famille Hariri et M. Joumblatt, sous la houlette américaine et française, vont vouloir parachever leur domination exclusive sur l’Etat libanais. Cependant, heureusement que le général Aoun, qui est de loin la personnalité politique chrétienne la plus populaire, maintient jusqu’ici le cap qu’il s’est fixé, à savoir un accord avec le Hezbollah sur les grands principes devant régir le dialogue national et une condamnation ferme des régimes arabes qui l’ont critiqué dans la conjoncture de l’agression criminelle d’Israël sur le Liban.

Certains pays arabes, comme l’Arabie Saoudite, reprochent au Hezbollah son « aventurisme ». Que pensez-vous de cette position et quel crédit donner à la position adoptée par la Ligue arabe proclamant l’échec du processus de paix ?

Il n’y aura jamais de mots assez forts pour dénoncer l’attitude des trois pays arabes (Egypte, Arabie Saoudite et Jordanie) qui, au lieu de condamner l’agression criminelle israélienne, ont condamné l’enlèvement des deux soldats israéliens par le Hezbollah. Ce faisant, ils ont facilité le travail de la diplomatie américaine qui pousse Israël à toutes les extrémités. Ils œuvrent de plus pour semer la discorde entre sunnites et chiites au Machreq arabe. Je pense qu’à terme, cela risque de leur coûter cher, car nous savons très bien que les opinions publiques dans ces trois pays sont de cœur avec le Hezbollah.

Israël insiste sur le rôle présumé de la Syrie et de l’Iran dans les attaques aux roquettes menées par le Hezbollah. Pensez-vous que ces deux pays sont directement menacés par des frappes israéliennes ?

Je n’ai pas de boule de cristal, mais je crois qu’ils ne le feront pas, préférant s’attaquer au Liban pour le mettre à genoux et en faire un instrument docile aux mains d’Israël et des Etats-Unis, comme ils l’ont fait en 1982. Dans la lutte pour l’hégémonie régionale totale, ils pensent que l’éradication du Hezbollah (tout comme celle du Hamas en Palestine occupée) serait un coup fatal au prestige et à l’influence de ces deux puissances régionales qui refusent de céder aux pressions israélo-américaines. En tout cas, les Etats-Unis avec leurs troupes en Irak n’ont pas intérêt à un conflit militaire avec l’Iran et Israël n’a pas intérêt à l’ouverture des frontières de cessez-le-feu au Golan à des actions de commandos ou de guérilla qui s’ajouteraient à celles du Hamas et du Hezbollah.

Après les civils et le Hezbollah, c’est également l’armée libanaise qui est ciblée par les bombardements. Que signifie pour vous cette nouvelle étape ?

Israéliens, Français et Américains en veulent énormément à l’armée libanaise et à celui qui la réunifiée et reconstruite après la guerre, le président de la République, le général Emile Lahoud. En effet, ce dernier a toujours refusé d’utiliser l’armée contre le Hezbollah ou de l’envoyer au Sud pour être le garde frontière d’Israël. Les pressions sur lui et le gouvernement de M. Hoss auquel j’appartenais étaient très fortes en 2000 après la victoire du Hezbollah pour envoyer l’armée au Sud. Après l’adoption de la résolution 1559, les pressions sur le président Lahoud sont devenues intolérables, pour qu’il demande à l’armée de désarmer le Hezbollah par la force. Les agents d’influence américano-français, à savoir le groupe Hariri et M. Joumblatt, ont donc essayé de l’obliger à démissionner. Mais il a tenu bon, à la grande fureur de la France et des Etats-Unis et d’autres pays occidentaux qui ont organisé un boycottage du président de la République libanaise. Récemment, M. Chirac a demandé au gouvernement roumain de ne pas adresser d’invitation à notre président pour le prochain sommet de la Francophonie, mais de la réserver exclusivement au Premier ministre (qui, soit dit en passant, ne parle pas le français). Tout cela est indigne de pays qui prétendent parler au nom du droit et de la civilisation.

Vous avez déclaré dans un précédent entretien qu’une « véritable démocratisation du monde arabe ne peut qu’entraîner une radicalisation des aspirations à la dignité et à l’indépendance ». Est-ce que le déficit de réactivité arabe est notamment motivé par la nature même des régimes ? Et quelle serait, selon vous, « la » réaction arabe appropriée face à l’agression israélienne ?

Bien sûr, les régimes sont responsables, en particulier ceux qui sont totalement aplatis devant les Etats-Unis. Nous aurions pu stopper les violences inouïes pratiquées par Israël au Liban et en Palestine et par les Etats-Unis en Irak, si seulement deux ou trois gouvernements arabes importants au Moyen-Orient, – en 1978 lors de la première invasion du Liban ou en 1982 lors de la seconde invasion du Liban ou en 2000 lorsque M. Bush déclare Sharon un « homme en paix » – avaient rompu leurs relations diplomatiques, ou plus simplement retiré leurs ambassadeurs de Washington et menacé de rupture. En effet, un tel geste aurait amené le gouvernement américain à revoir ses positions. Mais avec des gouvernements arabes aplatis, les Américains et les Israéliens sont en droit de se dire qu’il n’y a aucun obstacle à continuer dans la politique de la canonnière.

Interview réalisée pour le quotidien Algérien EL Watan


12 Décembre 2005


Gebran Tueni
Gebran Tueni meurt dans un attentat
Alors qu'il se rendait de son domicile à son lieu de travail habituel, l'immeuble du journal annahar dont il était le dirigeant, le député nouvellement élu et journaliste Gebran Tueni a été tué dans une explosion visant son véhicule dans la région de Mkallès. La forte déflagration aurait fait une dizaine de blessés et au moins trois autres victimes.
Né en 1957 et père de quatre enfants dont deux petites jumelles, Gebran Tuéni était diplomé de plusieurs grandes écoles françaises dont l'INSEAD et l'Ecole Supérieure de Journalisme.

Ghassan Tueni, digne, console Nayla et tout le Liban qui pleure son fils Gebran

Gebrane Tueni a été assassiné au lendemain de son retour de Paris ou il avait assisté
le Jeudi 8 Décembre à la remise des insignes de la Légion d'Honneur à son père
Ghassan Tueni par le premier ministre français Dominique de Villepin

A la veille de la seconde édition du rapport Mehlis, l'entreprise machiavélique de tentative de déstabilisation du pays du cèdre se poursuit avec ce treizième attentat visant une personnalité politique libanaise depuis la mort de Rafic Hariri

Scéne après l'attentat contre Gébran Tueni (crédit-photo AFP)
Liban: "C'est un processus de libération qu'on veut entraver", s'insurge Jacques Chirac

PARIS (AP) -- L'assassinat de Gebrane Tuéni lundi au Liban, "c'est une voix qu'on a voulu faire taire; c'est un processus de libération qu'on veut entraver", s'est insurgé le président Jacques Chirac, qui fait part de sa "grande peine" dans une lettre à Siham Tuéni, la veuve du journaliste et parlementaire anti-syrien.
Cette mort est une "tragédie pour le Liban", écrit le président français dans cette missive rendue publique par l'Elysée. "La France condamne avec la plus grande fermeté ce crime qui suscite horreur et indignation".
Il "incarnait le combat du Liban pour la démocratie, l'indépendance et la liberté", souligne Jacques Chirac. "Je m'incline devant la mémoire de Gebrane Tuéni et des autres victimes qui ont sacrifié leur vie, après tant d'autres, à la cause de la liberté du Liban".
"Tant de drames ne peuvent être vains", poursuit-il. "Le Liban n'est pas seul; ses amis sont mobilisés et la communauté internationale connaît ses responsabilités. La mort de Gébrane Tuéni est l'occasion de redoubler d'efforts pour que les résolutions du Conseil de sécurité soient pleinement mises en oeuvre", assure le président français.
"Soyez sûre que je reste en alerte et déterminé pour atteindre ces objectifs", conclut-il.

Émié rend hommage à
« l’un des grands acteurs du printemps de Beyrouth »

L’ambassadeur de France, Bernard Émié, a visité dans l'après-midi du 12 Décembre les locaux du quotidien an-Nahar quelques heures après l’attentat qui a coûté la vie à son PDG, le député de Beyrouth Gebran Tuéni.
À l’issue de la visite, M. Émié a déclaré : « Nous condamnons avec la plus extrême fermeté l’ignoble attentat intervenu ce matin (…). Et dans ces locaux, je souhaite présenter toutes nos condoléances aux familles des victimes et à leurs proches. Mais aussi à tous les Libanais qui se sentent aujourd’hui touchés, éprouvés par ce drame. »
« Nous rendons hommage à la personnalité de M. Gebran Tuéni, grand éditorialiste, l’un des symboles de la liberté de ton et de l’indépendance comme du courage de la presse libanaise. Nous nous souvenons que M. Tuéni a été l’un des grands acteurs du printemps de Beyrouth. Toute la lumière doit être faite sur les responsables de cet assassinat barbare. Nous avons confiance dans la volonté et la détermination des autorités libanaises de déterminer, par tous les moyens appropriés, les circonstances et les responsabilités de cet événement tragique avant d’en punir les responsables. Nous sommes disposés à répondre aux éventuelles sollicitations des autorités libanaises. Tous les Libanais, je dis bien tous les Libanais, doivent rester unis solidaires pour leur liberté, dans cette terrible épreuve », a-t-il déclaré.
Et M. Émié de poursuivre : « Cet assassinat prouve combien la communauté internationale doit également rester pleinement engagée aux côtés du Liban, pour sa stabilité, pour sa sécurité, pour son indépendance. Notre détermination et notre solidarité ne faibliront pas. Nous sommes aux côtés, aujourd’hui, de la famille de Gebran Tuéni, de tous ses proches, de tous ses collaborateurs, de tous ceux qui vivent en ce moment une épreuve, un drame. Nous resterons mobilisés pour que rien n’entrave la quête du peuple libanais pour sa pleine indépendance et sa pleine liberté, comme pour la connaissance de la vérité sur tous ces crimes. »
Interrogé à propos de la coïncidence entre l’assassinat de Tuéni et la remise du rapport Mehlis, il a affirmé : « Je n’ai pas de commentaire à faire sur ce point. Je constate simplement la coïncidence de la date, comme vous. »
Par ailleurs, M. Émié a remis à Siham Tuéni, l’épouse du journaliste assassiné, un message de condoléances du président de la République française, Jacques Chirac. « Le président exprime à la fois la condamnation de la France après cet assassinat, sa sympathie dans ces terribles circonstances et redit que la France sera exigeante pour que toute la lumière soit faite sur les circonstances de ce terrible assassinat »,
a-t-il déclaré.



30 Août 2005

Enquête sur l'assassinat de R.Hariri:
nombreuses arrestations à Beyrouth


Les cinq suspects de gauche à droite: les généraux Jamil Sayyed, ancien directeur de la Sûreté générale, Raymond Azar, ancien directeur des Renseignements de l’armée,
Ali el-Hajj, ancien directeur général des FSI, Moustapha Hamdane, commandant de la garde présidentielle, ainsi que l’ancien député Nasser Kandil (relâché le 31 Août). (Photos/AFP)


BEYROUTH (Source AFP) - Un mandat d'arrêt a été lancé contre le chef de la Garde présidentielle libanaise tandis que trois autres anciens responsables des services de sécurité ont été arrêtés dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, a annoncé mardi une source de sécurité à l'AFP.
Les anciens chefs de la Sûreté générale, le général Jamil el-Sayed, des Renseignements de l'armée, le général Raymond Azar et de la Sécurité intérieure le général Ali-Al-Hage, prosyriens, ont été arrêtés, selon cette source. Les mandats d'arrêt émis par la justice concernent le chef de la Garde présidentielle le général Moustapha Hamdane, toujours en fonction et l'ancien député Nasser Qandil, proche de la Syrie, a précisé la source.


Le général Hamdane avait été interrogé comme "suspect" par la commission internationale de l'Onu dirigé par le magistrat allemand Detlev Mehlis (en photo ci-dessus), qui avait également interrogé plus de 200 personnes comme "témoins". Plusieurs autres personnes ont été arrêtées également, a indiqué la source sans préciser leur nombre.
Cette annonce est intervenue quelques jours après l'appel lancé à tous les pays de la région par le Conseil de sécurité de l'Onu à coopérer avec la Commission Mehlis pour déterminer les circonstances et les responsabilités dans l'assassinat, le 14 février à Beyrouth de l'ancien Premier ministre libanaise.
Le Conseil de sécurité a notamment appelé la Syrie, sans toutefois la nommer, à apporter sa pleine coopération à cette enquête internationale.



La Commission européenne lance un prix ouvert aux journalistes et aux étudiants

Le prix Samir Kassir, pour faire enfin admettre que la liberté d’expression est un « principe non négociable »
«Il est temps de réaliser et d’admettre que la liberté d’expression n’est pas un détail de la coopération avec l’Europe ni une option du dialogue. Il s’agit d’un droit inaliénable, d’un principe non négociable. » C’est par ces mots, qui se passent de tout commentaire, que le chef de la délégation de la Commission européenne au Liban, Patrick Renauld, a marqué le lancement hier du « prix Samir Kassir pour la liberté de la presse », dans le cadre d’une conférence de presse au siège de la Commission, à Saïfi, en présence notamment des parents et proches du journaliste assassiné le 2 juin dernier dans un attentat à la voiture piégée.
Patrick Renauld et la Commission européenne ont ainsi exprimé hier, à travers un acte fondateur, tout le ras-le-bol de la presse et des médias, sinon de la société libanaise tout entière, dégoûtée par ces attentats successifs contre la liberté de pensée, mais qui refuse obstinément de se laisser abattre, et qui entend réagir par des actes d’espoir et de vie. D’où l’idée de la Commission européenne et des amis de Samir Kassir – avec le soutien de l’ambassade de France – de parrainer un prix, destiné à légitimer la liberté de pensée et à encourager la liberté de la presse dans les pays MEDA ayant souscrit au Partenariat euro-méditerranéen, pour marquer leur révolte permanente face à « la violence, l’intimidation, la menace et toutes les tentatives répétées et constantes de verrouiller la liberté d’expression ».
Et quel meilleur ambassadeur pour un tel prix que l’éditorialiste martyr d’an-Nahar, qui, par la seule force de son vécu, de sa pensée, de ses écrits, du souvenir qu’il laisse, poursuit la mission qu’il s’était assignée de son vivant pour lutter contre le « malheur arabe », et opposer une culture de vie dynamique au statisme des terrorismes d’États?

Perpétuer l’engagement du penseur
Samir Kassir était d’une telle polyvalence, aussi bien dans le caractère que dans le talent, qu’il était bien difficile de le cerner, de le réduire à une seule dimension. Avec sa soif insatiable d’humanisme et de savoir, il était comme ces hommes universels qui portent en eux et avec eux les bourgeons du printemps naissant. Ce n’est donc pas le moins du monde un hasard si la fonction latente du « prix Samir Kassir pour la liberté de la presse » sera de perpétuer l’engagement du penseur en faveur de l’État en droit, en tant que journaliste, mais aussi en tant qu’enseignant en sciences politiques. Le prix récompensera ainsi un reportage ou une série de reportages relatifs à l’État de droit en pays MEDA, ainsi que des recherches sur l’État de droit ou la liberté de la presse dans les pays MEDA. Deux prix dotés chacun de 10 000 euros seront décernés, le premier à un journaliste professionnel de la presse écrite, de la radio ou de la télévision, ressortissants des pays MEDA, et le deuxième à un jeune chercheur ou étudiant, ressortissant des pays MEDA. Le jury sera choisi conjointement par la Commission européenne et la Fondation Samir Kassir. Les modalités de participation seront précisées ultérieurement. Les candidats qui peuvent prétendre au prix Samir Kassir sont des journalistes pigistes, free-lance ou titulaires, ainsi que des éditorialistes indépendants, qui ont publié ou diffusé dans des organes de presse des pays desquels ils sont ressortissants ou des pays membres de l’UE. Quant aux étudiants (inscrits en université d’État ou privée), ils doivent être âgés de moins de 26 ans. Le jury sera quant à lui composé de 11 membres votants : 6 journalistes méditerranéens et européens (2 presse écrite, 2 radio, 2 télévision), 2 membres de la Fondation Samir Kassir, 3 membres d’ONG européenne et libanaise. Il comptera également un représentant de la délégation de la Commission européenne en tant que membre non votant.

Renauld : « Un prix de résistance »

Prenant la parole, M. Renauld a d’abord adressé une pensée émue « à tous celles et ceux qui ont payé de leur vie leur liberté ». « Ce nouveau prix de la Commission européenne, qui inscrira encore plus fort le nom de Samir Kassir dans les mémoires du monde arabe, est un prix de la résistance. La résistance des mots contre les armes, contre l’obscurantisme, contre la barbarie. Il n’est plus admissible aujourd’hui, au Liban comme partout ailleurs, que des femmes et des hommes puissent encore être menacés de mort lorsqu’ils s’engagent dans la vie politique ou proposent une autre vision du monde », a-t-il affirmé, avant d’avoir une pensée pour May Chidiac. « Lorsque Voltaire affirmait : “Je ne suis pas d’accord avec toi, mais je me battrai pour que tu puisses donner ton opinion”, le philosophe résumait les bases d’un État de droit sur lequel tous les pays méditerranéens se sont engagés en souscrivant au Partenariat euro-méditerranéen et à la Politique européenne de voisinage. J’en appelle aux politiques : il est temps de réaliser et d’admettre que la liberté d’expression n’est pas un détail de la coopération avec l’Europe ni une option de dialogue. C’est un droit inaliénable. Un principe non négociable. Et c’est ce message que la Commission européenne entend donner avec ce prix », a-t-il souligné. Patrick Renauld a précisé que le prix sera décerné le 2 juin à Beyrouth, le jour de l’assassinat de Samir Kassir, « pour que chaque anniversaire de sa disparition soit aussi la naissance d’un talent, d’un homme ou d’une femme qui aura porté une pierre à l’édifice de l’État de droit ».
L’hommage de Ghassan Tuéni
C’est un hommage à l’esprit universel, au sens critique et à la capacité d’analyse du journaliste et de « l’historien de l’immédiat » que le rédacteur en chef du quotidien an-Nahar, Ghassan Tuéni, a ensuite rendu à Samir Kassir et à « l’idéal » qu’il représente. « C’est ce qui faisait sa force et son génie, et c’est ce qui sera la substance de sa mémoire », a-t-il indiqué. S’adressant à Patrick Renauld, M. Tuéni a ensuite affirmé : « Vous nous donnez confiance et espoir, au milieu du silence arabe (…). Nous pensons que notre liberté n’est pas négociable. » Et de citer Kant, en évoquant « l’impératif catégorique de défense de la liberté », qui est « un devoir ». Dans ce sens, « Samir est un exemple, et j’espère que ce prix rendra son image plus grande encore », a ajouté M. Tuéni, en remerciant enfin « l’Europe et la France qui nous donnent espoir ».

Assassinat de Samir Kassir
Mi-Juillet: déjà la célébration du quarantième jour


Gisèle Khoury et Élias Atallah allumant des bougies devant l’olivier
qui a été planté sur les lieux de l’attentat. (Photo Hassan Assal)


Un peu plus de quarante jours après son assassinat à Achrafieh dans un attentat à la voiture piégée, une foule cosmopolite a rendu un vibrant hommage le Vendredi 15 juillet 2005 à l’intellectuel Samir Kassir. Rassemblés dans le Issam Farès Hall de l’AUB, Libanais, Palestiniens et Syriens ont montré aux criminels que la pensée de Samir Kassir a trouvé un réceptacle dans toute une société arabe en quête d’émancipation. Symbole de ce renouveau tant attendu, un olivier, arbre de la paix et de la démocratie, a été planté sur les lieux de l’explosion.
Parallèlement, deux juges antiterroristes français, Jean-Louis Bruguière et Philippe Coirre, ont été saisis pour enquêter sur l’assassinat de Kassir, qui détenait également la nationalité française.

Homme-idée qui a conquis les esprits, de Jérusalem à Damas »,
« homme-multiple » dans son génie de journaliste, d’écrivain, d’historien, de professeur, pour ne citer que ceux-là, « héros »,
« guerrier », « architecte » d’un passé glorieux, celui du 14 mars, mais aussi fécondateur d’un futur « beau », où l’homme et la femme arabes retrouvent leur dignité perdue, Samir Kassir est désormais
« un penseur qui appartient à l’avenir »...Il a vu son ami et collègue Élias Khoury qualifier sa pensée d’« essence de parfum de Jaffa, mélangée à celui des roses de Damas », et versée dans des mots qui ont fait de Beyrouth le cœur du printemps arabe.
Il l’a vu dénonçant cette « vengeance contre la vie » qu’a été son assassinat...Ce fut ensuite le tour du poète Mahmoud Darwich qui, dans une intervention enregistrée à partir de Ramallah, se consolait et consolait « les amants de Beyrouth » pour la perte de « l’enfant génial », de celui qui « dansait, svelte, dans les champs de mines », de celui que « la liberté a sauvagement assassiné, elle qui assassine ses amants la nuit de noces venue »...
Et c’est Yasser Abed Rabbo, le célèbre ex-ministre palestinien de l’Information, qui s’est intéressé, non sans émotion, au « symbole » Samir Kassir, « dont les articles étaient des oracles », puisqu’il a « appelé depuis 2003 les peuples arabes à se soulever contre leurs tyrans avant qu’on ne vienne, de l’étranger, les destituer et en prendre prétexte pour occuper leurs pays ». « Samir Kassir, ce pont vers le rêve pour les peuples de la région, qui les appelait à secouer le despotisme et l’archaïsme, et qui nous appelait à nous redéfinir », a-t-il ajouté...Même Walid Joumblatt, dans une allocution enregistrée, semblait serein lorsqu’il saluait « la mémoire de Samir Kassir », le père de l’intifada...
Des pistes sérieuses dans l’enquête française
C’est également sous le signe de l’espoir que Gisèle Khoury-Kassir place son intervention, mettant elle aussi l’accent sur l’inévitable combat à mener « pour la liberté, la démocratie et, surtout, le respect ». Un combat pour lequel Samir Kassir « a donné ce qu’il a de plus cher, sa vie, sans aucun compromis, pour briser le mur de la peur, pour la liberté, la transparence et la démocratie ». « Nous continuerons tous, jusqu’à la victoire, qui, j’espère, est proche. Mais pour que notre société guérisse, il faut aussi savoir qui a donné l’ordre, qui a assassiné Samir Kassir et pourquoi », a-t-elle souligné. Concernant l’enquête, Mme Khoury a précisé que « l’enquête libanaise commence à avancer sérieusement », et qu’en France, « le dossier est presque prêt pour que la police française arrive à Beyrouth, avant décembre ». « Beaucoup de témoins ont été entendus, à Paris et à Beyrouth, et il existe des pistes sérieuses sur l’assassinat et l’identité des organisateurs », a-t-elle noté. La journaliste a enfin indiqué qu’une Fondation Samir Kassir était sur le point de voir le jour, avec un Board of Trustees formé de 50 personnes. Elle a également indiqué qu’un numéro spécial de L’Orient-Express sur le thème « Le Printemps inachevé de Beyrouth » et dédié à l’éditorialiste allait paraître pour le Salon du livre, sous le parrainage de l’ancien ministre Michel Eddé, sans oublier la parution de traductions des ouvrages de Kassir, Histoire de Beyrouth et Considérations sur le malheur arabe dans plusieurs langues, notamment en arabe et en espagnol.
ACTION et SOLIDARITE PARIS-BEYROUTH
L'opposition Libanaise en France et les amis de Samir KASSIR frustrés et indignés par ce lâche assassinat, vous appelle à manifester
Le Samedi le 04 juin 2005 à 17 heures devant
l'Institut du Monde Arabe


Un rassemblement à la mémoire de Samir Kassir aura lieu jeudi 9 Juin,
à 18 heures, devant l'ambassade du Liban à Paris, rue Copernic.
Un Comité Européen pour la Vérité sur l'Assassinat de Samir Kassir et pour sa mémoire a été crée en Juin 2005

2 Juin 2005

Samir Kassir

Le journaliste Samir Kassir tué dans un attentat à Beyrouth Le journaliste libanais de renom Samir Kassir a été assassiné aujourd'hui dans un attentat à la voiture piégée dans le quartier chrétien résidentiel d'Achrafieh à Beyrouth.

Beyrouth, avec AFP- Le corps de Samir Kassir, un journaliste de renom qui collaborait notamment avec le quotidien An-Nahar et qui avait la nationalité française, se trouvait sur le siège avant du passager dans une voiture garée au côté de la rue et qui a explosé vers 10h45 locales. Une personne aurait été blessée et emmenée à l'hôpital. L'armée libanaise s'est déployée sur le lieu de l'attentat où les secours sont aussitôt arrivés. A proximité, se trouvent un supermarché et une école. L'attentat n'a pas fait beaucoup de dégâts et visait ce journaliste qui s'est violemment pris ces derniers temps au «régime libanais policier» soutenu par la Syrie. Interrogé sur les possibles raisons de son assassinat, son frère Sleimane Kassir a répondu: «Samir a vécu toute sa vie dans le danger. Il écrivait tous ces articles contre la Syrie». Le premier ministre Nagib Miqati et Gébrane Tueini, député de Beyrouth et rédacteur en chef du journal An-Nahar, se se sont aussitôt rendus sur le lieu de l'attentat. L'ambassadeur de France, Bernard Emié, se trouvait également sur place. Samir Kassir est l'auteur de plusieurs ouvrages sur le Liban et le monde arabe.
On peut citer entre autres «La guerre au Liban», «Histoire de Beyrouth» paru en 2003 et Considération sur le malheur arabe, édité en 2004. Il était aussi professeur de sciences politiques à l'université Saint Joseph de Beyrouth (USJ). Il avait écrit une série d'articles contre le «régime militaro-policier» établi par la Syrie au Liban et l'un de ses virulent articles était intitulé
«des militaires contre le peuple»...

Tout juste agé de 45 ans, Samir Kassir apparaissait périodiquement dans la Revue de Presse internationale hebdomadaire "Kiosque" sur TV5

Hommages et Témoignages pour Samir Kassir

L'hommage unanime et émouvant de la presse rendu, le 3 Juin 2005, place des Martyrs,au journaliste martyr, stylos levés au ciel et appareils photo déposés à terre.(Photo Sami Ayad)


Ancien conseiller culturel et de coopération scientifique et technique près l'Ambassade de France au Liban 1991-1994 je tiens à esprimer mon indignation face à l'odieux attentat dont a été victime SAMIR KASSIR écrivain et journaliste franco-libanais de grand talent et d'une probité intellectuelle au-dessus de tout soupçons, qui l' amenait à s'insurger contre l'occupation du LIBAN depuis de nombreuses années.
Je tiens à cette démarche pour avoir reçu Samir Kassir à trois salons du livre à Beyrouth que j'ai organisé en 1992-1993-1994 ainsi que au "salon lire en musique" à Salon de Provence en France que j'ai aussi organisé en 2004.....10 ans après Beyrouth. Et là aussi Samir Kassir comme il l'avait fait au Liban a assuré la publicité de cet événement avant d'y participer largement en tant qu'auteur et animateur . Il s'était là aussi acquis tout de suite l'adhésion du public. Je m'unis largement à ceux qui exigent que les coupables de cet assassinat soient rapidement identifiés avant de subir les rigueurs de la loi.
J'estime que Samir Kassir mérite que les deux gouvernements libanais et français coopérent dans cette démarche.

Alain Boismery
3 Juin 2005


Témoin d’un Liban nouveau

Samir Kassir était un enseignant, un journaliste, un intellectuel. Quel que soit l’ordre que l’on veuille donner à ces fonctions, peu importe : il était celui qui tient à dire ce qui ne se dit pas, à communiquer à ceux qui ne savent pas, à penser ce que l’on n’aime pas penser. Et, pour couronner le tout, il était un passionné de liberté. En tant que tel, pour les hommes de l’ombre et de la mort, il ne pouvait être que l’homme à abattre. Ils l’ont souvent pourchassé alors qu’ils régnaient sur le pavé de Beyrouth ; ils l’ont atteint hier alors qu’ils rampent encore, ici ou là, avec leurs armes de mort. Enseignants et étudiants, tous, à l’Université Saint-Joseph, collègues ou disciples, ne peuvent que dénoncer ce crime abject. Notre université s’était déjà manifestée lorsque Marwan Hamadé, membre de notre Conseil stratégique, avait été visé en un terrible attentat ; elle avait pris part à la douleur de tous lors de l’assassinat du Premier ministre Rafc Hariri ; elle s’était déployée en nombre de ses composantes lors des évènements qui avaient suivi. Elle redit aujourd’hui sa colère parce que l’un des siens a été assassiné. Elle presse instamment toutes les autorités du pays de tout faire pour qu’enfin les criminels soient châtiés. Paul Ricœur, philosophe français, disait il y a quelque temps : « Les individus peuvent se pardonner, pas les peuples ; il y a quelque chose d’impitoyable dans leurs blessures. »
René CHAMUSSY, s.j. Recteur de l’Université Saint-Joseph

La plume-boussole d’un incorruptible

S’il est vrai que l’honneur d’un journaliste consiste d’abord et surtout à « porter la plume dans la plaie », nul mieux que Samir Kassir n’aura incarné cette noble mission, hautement périlleuse dans nos contrées proche-orientales. Les Libanais savent qu’il fut le premier à briser la loi du silence, qu’il fut à l’avant-garde du combat contre le régime militaro-sécuritaire, qu’il fut le plus brillant porte-parole d’une société civile assoiffée de liberté et de justice. Mais si le Liban a perdu un très grand journaliste, un « idéal-type » de l’éditorialiste au courage exemplaire, un professeur d’université rigoureux et charismatique, ainsi qu’un homme politique visionnaire, moderniste et réformateur, c’est le monde arabe tout entier qui a perdu un immense intellectuel, respecté et admiré dans les milieux académiques et journalistiques du monde entier. Il incarnait ce que le monde arabe a de mieux à offrir. À l’époque du « choc des ignorances » qualifié abusivement de « choc des civilisations», il refusait avec force l’éternelle dichotomie simpliste du « eux contre nous ». Il ne mettait jamais en veilleuse son esprit critique, son humanisme, son universalisme. Il luttait simultanément et vaillamment sur tous les fronts : contre l’arrogance et l’occupation israéliennes, contre le sous-développement arabe, contre le néocolonialisme, contre le communautarisme, contre tous les despotismes locaux, contre la victimisation et les jérémiades incessantes des peuples de la région... Dans son ouvrage intitulé Considérations sur le malheur arabe (Actes Sud, 2004), il a procédé à une brillante déconstruction et réfutation des théories essentialistes et culturalistes, véhiculées par des intellectuels comme l’orientaliste Bernard Lewis et tous ceux qui nous dépeignent un monde arabe irrémédiablement condamné à subir le marasme. Ce livre de Samir Kassir, empreint d’espérance, est un diagnostic d’une lucidité rare, ainsi qu’un véritable plaidoyer pour une renaissance politique et intellectuelle, un manifeste pour un aggiornamento devenu on ne peut plus urgent. Et Samir Kassir portait en lui le souffle de cette «nahda» qu’il appelait de ses vœux. Il y a à peine dix jours, ce partisan d’une évolution vers un Liban laïc déclarait au Nouvel Observateur : « Le peuple libanais a obtenu une première victoire : le départ de l’armée syrienne. Il faut espérer qu’un jour les centaines de milliers de gens qui sont descendus dans la rue recommencent pour la démocratie et la fin du communautarisme. » Il est mort au cœur de Beyrouth, cette ville qu’il aimait passionnément. Son Histoire de Beyrouth (Fayard, 2003) est en effet tout à la fois une fresque d’une remarquable érudition, digne d’un Fernand Braudel, et une déclaration d’amour à notre capitale, cette «ville qui toujours renaît », cette ville « aimée de la mer et mère des lois », cette ville qu’il voyait avec « les yeux de l’esprit». Ce défenseur de la cause palestinienne a fait partie des intellectuels arabes qui se sont élevés contre le négationnisme. Alors qu’à Beyrouth, à Damas et au Caire, les intellectuels de cour célébraient Roger Garaudy, auteur d’un ignoble pamphlet antisémite, Samir Kassir le condamnait dans les termes les plus vifs. C’est en grande partie grâce à lui qu’une conférence des « assassins de la mémoire », qui devait se tenir à Beyrouth, a été annulée, ce qui a sauvé l’honneur de notre pays. Samir Kassir est mort, alors que du Golfe à l’Atlantique, des centaines de « mercenaires de la plume», dont la servilité à l’égard de tous les despotes et autocrates de la région n’a pas de bornes, sont en pleine forme. Ils continueront de se servir de leur plume comme d’une brosse à reluire. Quant à la plume indépendante de Samir Kassir l’incorruptible, elle lui a coûté la vie. Mais longtemps encore, elle nous servira de boussole. Samir Kassir est mort. Les citoyens libanais, ainsi que tous les démocrates du monde arabe, chancelants de douleur, s’inclinent avec respect devant celui qui fut et restera l’honneur des intellectuels arabes.
Karim Émile BITAR Directeur de la rédaction de
« L’ENA hors les murs »

Le cri du coq

Les mots qu’on ne dit pas nous étouffent, les mots qui libèrent peuvent tuer. Dilemme d’être journaliste en Orient, penseur ou écrivain. Dilemme d’être, en Orient, un homme ou une femme libre, tout simplement. 4h du matin, un coq au loin strie l’insomnie de la ville d’un cri dolent et porte l’écho des cœurs endeuillés. Il relaie la voix indépendante que l’on vient de taire. L’encre de la nuit coule sur Beyrouth. Il n’y a pas plus douloureux, plus poignant que cette plaie saignante d’une ville dont on vient d’assassiner un fils libre-penseur, écrivain, journaliste, un matin d’espoir. Beyrouth est un autel de feu où les Molochs de l’obscurantisme font des incursions pour y immoler la parole libre, celle qui trace les chemins de l’avenir. L’encre de la nuit de Beyrouth coule sur tout l’Orient, aux rêves éternellement inassouvis. Orient cruel où les destins prometteurs des plus brillants de ses fils se fracassent, aux levers du jour, sous la gâchette de doigts et de cerveaux criminels. Pour avoir osé traduire en lettres éditoriales les rêves de réforme, pour avoir répercuté les aspirations aux cheveux blanchis de déception des vieilles générations arabes et celles encore frémissantes de nouveauté, des générations de la relève au Liban, en Syrie, en Palestine et ailleurs dans ce « Croissant fertile » de sang, Samir Kassir a rejoint la cohorte des journalistes héros et martyrs de la plume libre, souveraine, indépendante. Trois attributs qu’il a contribué à restituer, à son échelle, à cette patrie des hommes arabes libres qu’est le Liban... et qui le restera. Grâce à lui et à tous les autres, libres-penseurs et journalistes de mon pays crucifié sur sa géographie, le coq bleu des aubes sans cesse renaissantes donnera toujours de la voix dans les nuits de Beyrouth, appelant le jour qui se lève... inévitablement.
Carole H. DAGHER

Walid Kassir : « Samir était mon héros » «
Il était pour moi bien plus qu’un frère ordinaire ». C’est ainsi que le frère du disparu, Walid Kassir, professeur à la faculté de droit de l’USJ, a commencé ce qui reste certainement l’un des hommages les plus touchants, les plus vrais adressés à la mémoire de Samir Kassir. « Dès ma plus tendre adolescence, il a été pour moi un héros dans tous les sens du terme et surtout un véritable maître à penser », a-t-il indiqué. Walid Kassir a ensuite essayé de brosser quelques-unes des facettes de son frère : le journaliste symbole de la liberté d’expression, le professeur adulé par ses étudiants – à tel point que « c’est la vue d’un de ses étudiants injustement malmené qui lui a fait écrire un de ses éditoriaux les plus percutants » – ou encore l’écrivain engagé. « Il a si bien approfondi l’histoire de son Beyrouth, de son Liban et de sa région, qu’il a fini par y entrer par la grande porte : d’abord en s’engageant de tout son cœur pur dans le Printemps de Beyrouth, puis en en payant le prix si lourdement. Nous avions ainsi oublié l’espace d’un printemps, enivrés par l’air de la liberté, que la place du 14 mars s’appelait la place des Martyrs », a-t-il indiqué. Évoquant enfin la volonté de l’essayiste d’extirper le monde arabe de son « malheur », il a ajouté : « Seuls l’État de droit et l’aspiration inséparable à un développement équilibré et durable permettront au monde arabe de retrouver la place dont il est digne dans la civilisation mondiale. » Et de conclure : « À Samir, toi dont le prénom résonne toujours comme “Amir” (prince), nous te promettons de tout faire pour que ton rêve devienne un jour réalité, que ton “Indépendance 05” fleurisse de plus en plus dans le monde arabe pour qu’une véritable nahda y aboutisse cette fois, sur tous les plans. » Avec une passion sans égale, Samir Kassir a enseigné à ses étudiants de l’USJ la « nahda », rêvant sans cesse d’une nouvelle renaissance en puissance, en devenir, à l’échelle régionale. Le voilà qui, par une de ces pirouettes cruelles et merveilleuses de l’histoire, en est devenu l’un des principaux précurseurs et prédicateurs, l’un des premiers guides.


31 Mars 2005

Lancement à Beyrouth d'une campagne libano-européenne
en faveur de la journaliste Florence Aubenas

Luc Abi Zeid, membre du comité franco-libanais pour la libération de Florence Aubenas, le 31 mars 2005.
© AFP Ramzi Haidar

(Avec l'AFP Beyrouth) Un comité libano-européen a été créé jeudi à Beyrouth pour lancer une campagne de solidarité avec la journaliste française Florence Aubenas et son guide, Hussein Hanoun al-Saadi, détenus en otages en Irak depuis le 5 janvier, a-t-on constaté. Cette campagne a été lancée au cours d'une conférence au siège du syndicat de la presse en présence d'un représentant de l'association euro-arabe, Luc Abi Zeid, du président du Conseil national de l'audiovisuel au Liban, Abdel Hadi Mahfouz et de la télévision du Hezbollah, Al-Manar, représentée par son chargé des relations extérieures, Ibrahim Farhat. "Nous avons voulu lancer cette campagne à Beyrouth, parce que nous sommes conscients que le Liban reste, malgré la crise qu'il traverse un exemple de coexistence et de liberté d'expression dans la région", a déclaré M. Abi Zeid.
Le représentant d'Al-Manar a pour sa part indiqué que ceux qui ont enlevé Florence Aubenas et son guide "cherchent à terroriser ceux qui se sont donnés pour mission de révéler le vrai visage de l'occupation en Irak" et qu'"en fin de compte les objectifs des ravisseurs rejoignent ceux des occupants". M. Abi Zeid a également lu un message du secrétaire général de Reporters sans frontières, Robert Ménard, appelant à poursuivre la mobilisation "qui peut hâter le retour de Florence et de Hussein". M. Ménard avait indiqué mercredi que "les choses avancent à petit pas".
La veille, le Premier ministre français, Jean-Pierre Raffarin, avait affirmé que le gouvernement avait obtenu des "informations rassurantes" sur le sort de la journaliste. Son enlèvement n'a pas été revendiqué.



"Questions pour un champion" en février 2005 à Beyrouth

Eliminatoires le jeudi 3 Février à 16h00 à la Salle Montaigne -
Centre Culturel Français - Rue de Damas.


Salim Fayad, Joumana Jamhouri, Jean-Pierre Tou-tounji et Lama Tyan sont les heureux gagnants aux éliminatoires du fameux jeu télévisé qui se sont déroulées au Liban.

La salle Montaigne était pleine. Amoureux de la langue, de la compétition, de la culture générale (ou tout simplement de Julien Lepers!), calfeutrés dans leur siège se sont prêtés au jeu. Pour la troisième fois (1993; puis, mars 2002), l’émission de “France 3”, relayée par TV5, a choisi le Liban pour une compétition internationale auprès de neuf pays de l’espace francophone: Bulgarie, Burkina Faso, Canada, Egypte, Ile Maurice, Macédoine, Madagascar, Roumanie, Vietnam. Adressées au grand public, les éliminatoires organisées par Grundy France et la Mission culturelle française de Beyrouth, ont départagé quatre lauréats qui seront accueillis durant une semaine à Paris, du 26 février au 5 mars prochain (transport, hébergement, restauration). Plutôt que Julien Lepers, l’animateur célèbre de l’émission lancée en 1988, Christine Grenier et Frank Villard ont dirigé la compétition, après avoir rappelé la participation remarquée des finalistes libanais la dernière fois. 50 questions de culture générale ont éliminé une partie des candidats pour ne garder qu’une trentaine, dont quatre ont été sélectionnés à la suite d’un questionnaire plus difficile, Antoine Koniski et Diane Mecattaf ayant été retenus comme suppléants.
QUESTIONS POUR UN CHAMPION
est né en 1988 sur la Troisième Chaîne de Télévision Française, France 3. L'émission est devenue, depuis, le rendez-vous quotidien de millions de téléspectateurs. Culture générale, réflexes et bonne humeur sont les clefs du succès de ce jeu télévisé. Cette année encore, "Questions pour un Champion" franchit les frontières et organise une compétition internationale s'adressant aux 10 pays suivants de l'espace francophone :
Bulgarie, Burkina Faso, Canada, Egypte, Ile Maurice, Liban, Macedoine, Madagascar, Roumanie, Vietnam...
Vous êtes invités à participer aux sélections organisées par Grundy France en collaboration avec la Mission Culturelle Française de Beyrouth.
A l'issue de ces éliminatoires, quatre lauréats seront accueillis pour une semaine à Paris au mois de février prochain (Transport, hébergement, restauration). De multiples surprises feront également partie du programme... Une belle aventure en perspective !
Conditions : Vous avez 18 ans et plus, vous avez une bonne culture générale et vous maîtrisez bien le français, vous êtes de nationalité libanaise et vous résidez au Liban , devenez l'ambassadeur de votre pays à Paris. Inscrivez-vous dès aujourd'hui en complétant votre bulletin de candidature : Centre Culturel Français Rue de Damas BP 11 477 Beyrouth Tel : 01 420 200 282



14 Décembre 2004

Emission en français sur la NBN le 14 décembre à 20 h 30
Le rôle de l’éducation dans le développement durable

L’Observatoire d’études géopolitiques a coproduit, avec la chaîne de télévision libanaise NBN, un film documentaire sur le thème
«Le rôle de l’éducation dans le développement durable ».
L’objectif est de démontrer l’implication de la Francophonie dans l’éducation, en particulier l’ éducation des femmes, au service du développement durable Ce film produit et diffusé en français (avec un sous-titrage en arabe) par la chaîne de télévision libanaise NBN a été réalisé par Zeina el Tibi, présidente de l’Observatoire d’études géopolitiques, et Wadih Safieddine.
Plusieurs personnalités ont participé à cette émission : Roger Dehaybe, administrateur général de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie, Nayla Mouawad, député au Parlement libanais, Frédéric Clavier, directeur de la Mission culturelle française au Liban, Charles Saint-Prot, géopoliticien.
L’émission a été programmée au Liban sur NBN, le 14 décembre à 20 h.30, et dans le reste du monde arabe à travers NilSat et Arabsat3.
Elle s'inscrit tout à fait dans le prolongement du récent Sommet de la Francophonie de Ouagadougou dont le thème central était justement le développement durable.

Coproduction : NBN et Observatoire d’études géopolitiques
Directeur de production Wadi Safieddine (NBN) Réalisatrice : Zeina el Tibi (OEG)



Al Manar: le feuilleton continue!
> Notre Dossier spécial
et le suivi de l'affaire...

30 Novembre 2004- Il ne fallait sans doute pas être prophète pour prévoir le nouvel épisode de l'affaire de la diffusion d'Al Manar en Europe via le satellite Horbird de la Sté Eutelsat.
Onze jours après avoir conventionné la chaine libanaise, le CSA vient de faire volte-face en saisissant le Conseil d'Etat pour à nouveau demander son interdiction après lui avoir adressé une mise en demeure!
En effet, lors d'une revue de presse, des propos (en arabe) auraient eu, le 23 Novembre, un caractère de nature à inciter à la haine et au racisme. C'est du moins l'interprétation du CRIF et du site Proche-Orient.info qui surveille et décortique sans doute de jour comme de nuit, pour le compte de ce dernier, toute la programmation et la sémantique utilisées par les intervenants sur la chaine.
Que croyaient donc certains hommes politiques français et le lobby qui tentent de baillonner un média dont le tort est de lutter contre la politique sioniste et oppressive du gouvernement de l'état occupant le peuple palestinien? Sans doute dans une grande naiveté qu'Al Manar allait bouleverser du jour au lendemain ses programmes et sa ligne éditoriale pour leurs beaux yeux? Dès La semaine dernière, Mohammed Haïdar, président d'al-Manar affirmait au Figaro ne pas prévoir «de modifications substantielles des programmes» de la chaîne, «en tout cas, pas sur le fond». Les modifications «seront surtout d'ordre formel. Je pense à tout ce qui relève du symbolique ou du vocabulaire et qui pourrait être considéré comme insultant vis-à-vis de la confession juive»,
déclarait Mr Mohammed Haidar.
Cette affaire confirme une fois de plus un certain désordre et une grande ambiguité dans la gestion de ce type de dossier par des autorités françaises affirmant haut et fort leur attachement à la laicité mais qui ne cessent de composer avec les influences des différents groupes de pression communautaires.
Quoiqu'il en soit, Al Manar peut remercier certaines autorités françaises et beaucoup de groupes d'influence pour la publicité qui lui est faite depuis quelques mois:
quasi-inconnue en France il y a quelques mois, sa promotion n'a jamais été autant assurée par les médias que depuis la mise en relief des dysfonctionnements et contradictions des autorités françaises dans la gestion de ce dossier.
Cela en fera peut-être cyniquement sourire certains mais en dégoutera ou inquiétera sans doute beaucoup d'autres, à juste titre...

Le Hezbollah réclame le respect des accords passés
Le CSA redemande l’arrêt de la diffusion d’al-Manar en France

Beyrouth, 1er Décembre 2004- Le Conseil supérieur de l’audiovisuel français (CSA) a annoncé hier, selon l’agence Reuters, la mise en demeure de la chaîne libanaise al-Manar, « afin qu’elle respecte ses obligations légales et conventionnelles », et la saisine en référé du Conseil d’État pour qu’il ordonne à l’opérateur satellitaire Eutelsat de cesser sa diffusion. « Cette décision est motivée par les propos antisémites tenus le 23 novembre dernier sur la chaîne par un intervenant présenté comme un expert pour les affaires relatives à l’entité sioniste », selon le communiqué du CSA. Le Hezbollah a réagi à cette nouvelle en demandant le respect de l’accord passé le 19 novembre dernier avec le CSA, selon lequel toute décision future doit être précédée d’une consultation entre les deux parties. Commentant les termes utilisés par al-Manar, le CSA a affirmé : « De tels propos sont de nature à troubler l’ordre public et à porter atteinte aux principes fondamentaux du droit de l’audiovisuel consacrés par la loi du 30 septembre 1986 qui prohibe toute incitation à la haine ou à la violence, notamment pour des raisons de religion ou de nationalité, a affirmé le CSA. Ils constituent en outre un manquement à plusieurs stipulations de la convention souscrite par al-Manar, en particulier l’exigence d’honnêteté de l’information et l’engagement de traiter avec pondération et rigueur les sujets susceptibles d’alimenter ou d’entraîner des tensions et des antagonismes envers certaines communautés et certains pays. » En août dernier, le Conseil d’État français a refusé de mettre fin à la diffusion d’al-Manar, comme le réclamait le CSA, et demandé à la chaîne de déposer un dossier de conventionnement auprès du CSA. Ce dernier a accordé en novembre à al-Manar une autorisation d’émettre pour un an, contre cinq ans habituellement, en posant « les conditions les plus draconiennes », rappelle le président du CSA, Dominique Baudis, dans une tribune publiée par Le Monde, daté de mercredi. Dans cette tribune, il plaide pour un renforcement de l’arsenal juridique français et européen afin d’empêcher la diffusion des « programmes ouvertement racistes, antisémites et faisant l’apologie de la violence », qui sont transmis « directement du satellite à la parabole ». L’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a dénoncé dans un communiqué l’attitude du CSA et du Conseil d’État. « Les deux institutions jouent depuis juillet à un jeu de la patate chaude en se renvoyant le problème », fait valoir l’UEJF en estimant que « le Conseil d’État est désormais face à ses responsabilités ». « Il va devoir reconnaître ses erreurs ou assumer une décision désormais incontestablement scandaleuse », ajoute l’UEJF. Parallèlement, le groupe UMP de l’Assemblée nationale souhaite durcir la législation concernant la diffusion de chaînes de télévision étrangères en France. « Le groupe (...) a souhaité que notre législation, qui a été modifiée récemment, aille encore plus loin pour disposer d’une plus grande efficacité devant une telle situation si malheureusement elle se présente à nouveau », a déclaré mardi Bernard Accoyer, à l’issue de la réunion hebdomadaire du groupe qu’il préside.
« Étonnement » du Hezbollah
La direction d’al-Manar s’est « étonnée » de la nouvelle demande du CSA et l’a invité à « respecter l’accord conclu et à ne pas se soumettre aux pressions politiques ». Dans un communiqué, la direction de la chaîne s’est déclarée « étonnée » d’être informée par les médias de la demande faite par l’autorité chargée de réguler l’audiovisuel en France, qui avait autorisé le 19 novembre la diffusion d’al-Manar en assortissant de conditions très strictes son feu vert, valable pour un an, au lieu de cinq habituellement. « L’accord conclu entre al-Manar et le CSA était clair quant à la nécessité d’une consultation préalable (entre eux) avant toute mesure qui serait prise par le CSA », souligne le communiqué. La direction d’al-Manar affirme que l’accord stipule que le CSA doit « informer la chaîne directement, et non à travers les médias, de toute mesure qui serait prise à son encontre », ajoutant qu’aucune notification officielle du CSA ne lui était encore parvenue mardi soir. Al-Manar a été « surprise par la décision » du CSA « alors que la chaîne souligne son engagement à l’accord conclu et s’attache, depuis le début de l’affaire, à l’appliquer dans ses moindres détails ».
La direction d’al-Manar « déplore la précipitation » dont a fait preuve le CSA et l’invite enfin à « respecter son engagement dans l’accord conclu et à ne pas se soumettre aux pressions politiques exercées contre lui ».


19 Novembre 2004
Le CSA français autorise la diffusion d'al-Manar

La chaîne du Hezbollah libanais devra néammoins se conformer
à un certain nombre de conditions précises
La chaîne du Hezbollah Al-Manar, dont le siège est au Liban, a accepté les termes de la convention proposée par le Conseil supérieur de l'Audiovisuel, a annoncé celui-ci, et est autorisée de ce fait à émettre dans les Etats de l'Union européenne. Selon la Convention signé par Al-Manar, que le CSA a mis en ligne sur son site, l'éditeur de la chaîne s'engage notamment «à ne pas inciter à la haine, à la violence ou à la discrimination pour des raisons de race, de sexe, de religion ou de nationalité». Différentes organisations juives avaient demandé aux autorités françaises d'interdire la diffusion de cette chaîne en France à la suite de la diffusion d'émissions considérées comme portant atteinte aux sentiments de la communauté juive. A la suite de ces plaintes, le CSA avait demandé à la chaîne de présenter une demande de conventionnement. (AFP)

Suite à cette décision, le directeur général de la chaîne al-Manar, Mohammed Haïdar, a réaffirmé lors d'un entrtien accordé au Figaro que « la chaîne respectera la loi française et les dispositions de la convention signée avec le CSA » (Conseil supérieur de l’audiovisuel français) vendredi dernier, précisant que l’objectif d’al-Manar « est de créer une opinion publique favorable à la cause palestinienne ». Selon M. Haïdar, « il ne devrait pas y avoir de modifications substantielles des programmes, en tout cas pas sur le fond ». Les modifications « seront surtout d’ordre formel. Je pense à tout ce qui relève du symbolique et du vocabulaire et qui pourrait être considéré comme insultant vis-à-vis de la confession juive », a-t-il dit. Concernant le feuilleton al Chatat véhiculant des thèses antisémites, M. Haïdar a qualifié « d’erreur regrettable » le passage de ce programme sur la chaîne. À Jérusalem hier, un haut responsable au sein du ministère israélien des Affaires étrangères s’est déclaré « consterné » par la décision du CSA français d’autoriser la chaîne du Hezbollah d’émettre dans les États de l’UE. « Nous sommes très étonnés, pour ne pas dire consternés, par cette décision des autorités françaises de permettre une chaîne de propagande qui prône la destruction de l’État d’Israël et le jihad mondial », a déclaré cette source à l’AFP sous couvert d’anonymat. L’autorisation sous conditions de diffusion d’al-Manar, accordée vendredi par le CSA, est très critiquée par plusieurs associations ainsi que par le Parti socialiste français. Le CSA a affirmé que la convention encadrant cette diffusion est « la plus rigoureuse de toutes ses conventions », avec « des dispositions très strictes quant à la nature des programmes ». Rappelons qu’al-Manar s’est engagée notamment « à ne pas inciter à la haine, à la violence ou à la discrimination pour des raisons de race, de sexe, de religion ou de nationalité ».



LBV- 26 Octobre 2004-
Voici la composition du Gouvernement d'Omar Karamé, qui compte pour la première fois deux femmes parmi un total de trente membres, identique au précédent sur ce point...On notera qu'aucun membre de l'opposition traditionnellement opposée à la présence syrienne ne fait partie de la nouvelle équipe. La tâche de celle-ci sera d'abord de réduire le gouffre des finances publiques sur le plan économique et de défier la résolution 1559, sur le plan international :
un double défi objectivement intenable d'ici les législatives du Printemps 2005.
On se contentera déjà tout simplement que le pays reste calme durant les semaines
et les mois à venir.

Omar Karamé, Prime Minister / Premier Ministre.
Issam Fares,
Deputy Prime Minister/ Vice-Premier Ministre.
Elie Ferzli,
Information Minister
Suleiman Frangié,
Minister of the Interior
Jean-Louis Kordahi,
Minister of Telecommunications
Farid al-Khazen,
Minister of Tourism.
Naji Boustany,
Minister of Culture
Mahmoud Hammoud:
Foreign Minister/ Affaires étrangères
Assem Kanso:
Minister of Labor / Travail
Ghazi Zoayter:
Minister of Social Affairs
Mohammed Jawad Khalifeh:
Minister of Health / Santé
Abd al-Rahim Mrad,
Defense Minister.
Laila al-Solh,
Minister of Industry
Adnan Addoum,
Minister of Justice.
Yaseen Jaber,
Minister of Transportation.
Ahmed Sami Minkara,
Minister of Education
Elias Saba,
Finance Minister
Maurice Sehnaoui:
Minister of Energy
Elie Skaff,
Minister of Agriculture
Talal Arslan,
Minister of the Displaced / Déplacés
Wiam Wahab:
Minister of the Environment.
Sebouh Hovnanian
, Minister of Youth and Sports / Jeunesse et Sports
Ibrahim Daher,
State Minister for Administrative Development/ Réforme adminitrative.

State ministers/Ministres d'Etat:
Albert Mansour, Karam Karam, Robert Ghanem, Wafaa Hamza, Youssef Salameh, Alan Taborian, Mahmoud abd el Khalek.

Pour Mémoire la composition du gouvernement Hariri sortant:

17 Avril 2003
:
Voici la liste du gouvernement libanais formé par Rafic Hariri,
qui comprend 30 ministres :

Rafic Hariri (sunnite) : Premier ministre
- Issam Farès (grec-orthodoxe) : vice-Premier ministre
- Fouad Siniora (sunnite) : Finances
- Jean Obeid (maronite) : Affaires étrangères (nouveau)
- Elias Murr (grec-orthodoxe) : Intérieur
- Bahij Tabbara (sunnite) : Justice
(ministre d'Etat dans le précédent gouvernement Hariri)
- Marouan Hamadeh (druze) : Economie et Commerce
(change de portefeuille)
- Michel Samaha (grec-catholique) : Information (nouveau)
- Soleiman Frangié (maronite) : Santé
- Jean-Louis Cordahi (maronite) : Postes et Télécommunications
- Mahmoud Hammoud (chiite) : Défense (change de portefeuille)
- Ayyoub Hmayyed (chiite) : Ressources hydrauliques et électriques (nouveau)
- Farès Boueiz (maronite) : Environnement (nouveau)
- Assad Diab (chiite) : Affaires sociales
- Ali Hussein Abdallah (chiite) : Tourisme (nouveau)
- Sebouh Hovnanian (arménien) : Jeunesse et Sports
- Samir Jisr (sunnite) : Education (change de portefeuille)
- Najib Mikati (sunnite) : Travaux publics
- Ghazi Aridi (druze) : Culture (change de portefeuille)
- Abdallah Farhat (maronite) : Déplacés (nouveau)
- Assaad Hardane (grec-orthodoxe) : Travail (nouveau)
- Ali Hassan Khalil (chiite) : Agriculture (nouveau)
- Elie Skaff (grec-catholique) : Industrie (nouveau)
- Karim Pakradouni (arménien) : ministre d'Etat pour la Réforme administrative (nouveau)
- Khalil Hraoui (maronite) : ministre d'Etat
(ministre de la Défense dans le précédent gouvernement Hariri)
- Talal Arslane (druze) : ministre d'Etat
- Abdel Rahim Mrad (sunnite) : ministre d'Etat (ministre de l'Education et de l'Enseignement supérieur dans le précédent gouvernement Hariri)
- Michel Moussa (grec-catholique) : ministre d'Etat
(ministre de l'Environnement dans le précédent gouvernement Hariri)
- Assem Kanso (chiite) : ministre d'Etat (nouveau)
- Karam Karam : (grec-orthodoxe) : ministre d'Etat
(ministre du Tourisme dans le précédent gouvernement Hariri)

Le cabinet, conformément à la tradition politique au Liban, comporte autant de ministres chrétiens que de ministres musulmans, dont le Premier ministre, un sunnite. Ce changement ministériel, peu après l'invasion de l'Irak et le renversement du régime de Saddam Hussein par la coalition militaire américano-britannique, a été dicté par les menaces américaines contre la Syrie qui exerce une influence déterminante au Liban.
Le nouveau cabinet est le gouvernement le plus pro-syrien depuis que Damas a imposé son hégémonie au Liban à partir de 1989. Onze nouveaux ministres entrent au gouvernement, dont certains ont déjà exercé des fonctions ministérielles dans le passé. Les deux tiers de ces nouveaux ministres sont des députés appartenant à des blocs parlementaires pro-syriens. L'opposition chrétienne anti-syrienne, menée par le chef de l'Eglise maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, n'y est pas représentée en dépit d'une annonce d'une volonté de constitution d'un gouvernement d'union nationale. Le Hezbollah, bête noire des Israéliens et des Américains, et bénéficiant du soutien de Damas et de Téhéran, n'a aucun ministre. Les Etats-Unis réclament que la milice intégriste chiite soit désarmée et que l'armée libanaise soit déployée à sa place à la frontière libano-israélienne. On notera enfin la sortie de Mr. Ghassan Salamé, ex-Ministre de la Culture qui avait été le maitre d'oeuvre de l'organisation du IXème Sommet de la Francophonie.
Il s'agit du cinquième gouvernement dirigé depuis 1992 par le milliardaire Rafic Hariri, ami du roi Fahd d'Arabie et du président français Jacques Chirac, qui a acquis la confiance des dirigeants syriens et qui est considéré comme un interlocuteur respecté des Etats-Unis. Le précédent gouvernement de M. Hariri était en fonctions depuis octobre 2000. M. Hariri avait démissionné mardi avant d'être reconduit dans ses fonctions mercredi.


Pierre BACHELET à BEYROUTH le 6 Mars 2004

Pierre Bachelet (Photo Michel Sayegh)
Pierre Bachelet chante Brel et... Bachelet
au palais de l’Unesco
« Mélodie d’amour chante le cœur d’Emmanuelle.... » Il y a trente ans, Pierre Bachelet susurrait ces paroles sur une musique de film qui allait rester dans les annales. Le – pas encore – chanteur français avait, en fait, composé la bande sonore de ce premier long-métrage d’un ami réalisateur, Just Jaeckin. « Comme le film (Emmanuelle, évidemment!) était très osé pour l’époque, aucun chanteur n’avait voulu en interpréter la chanson. J’ai donc été obligé de la chanter moi-même », raconte l’homme à la haute stature, tranquillement assis dans un coin du salon de l’hôtel « Albergo », où il loge le temps d’un concert (ce soir, au palais de l’Unesco) à Beyrouth. En ce temps- là , Pierre Bachelet n’avait pas vingt, mais trente ans. Il se destinait plutôt à la réalisation et était alors loin de se douter qu’il débutait une belle carrière de chanteur. Une carrière qui lui apporte «toujours autant de bonheur», dit-il. Le bonheur de composer et de coécrire avec son parolier Jean-Pierre Lang des chansons que les gens continuent à fredonner des années après leur sortie, «parce qu’elles sont inspirées de leur vécu, de leurs joies, de leurs peines... Parce que sans être autobiographiques, les paroles en sont vraies. Le bonheur de la scène aussi, qui offre une vraie rencontre avec le public».
Répertoire sur mesure
Marionnettiste, Sans amour, Elle est d’ailleurs, Les Corons, Les Lolas, Flo, Elle est ma guerre, elle est ma femme, etc. autant de titres «anciens» que le chanteur français interprétera spécialement pour son auditoire libanais.Un public qu’il avait déjà rencontré en 1991, à l’occasion d’un concert au Mont-La Salle et qu’il retrouve avec plaisir, «parce qu’en bon natif du Nord, j’apprécie particulièrement la chaleur méditerranéenne». Le soleil, la mer, les flots sont d’ailleurs la passion de ce descendant des Corons, qui n’aime rien tant que se retrouver sur son voilier. Il compte d’ailleurs se lancer dans la traversée de l’Atlantique, l’automne prochain, après avoir fêté, en octobre 2004, ses trente ans de carrière – et ses soixante ans – sur la scène du Casino de Paris.
Ressemblances
Pour en revenir à son concert beyrouthin, Bachelet interprétera également un bouquet de reprises du grand Brel : La Quête, Madeleine, Ne me quitte pas, etc. Bachelet qui chante Brel, c’était presque inévitable. Au-delà de la ressemblance physique – «Cela fait plus de vingt ans qu’on m’appelle Jacques», dit Pierre – il y a cette foule de coïncidences : «Je viens d’une terre qui n’est séparée du plat pays que par des pointillés tracés par des humains. Comme lui, j’ai la passion de la navigation aérienne et surtout maritime. Comme lui, j’ai cette sorte d’insatisfaction perpétuelle. Et, ce qui est incroyable, c’est qu’en faisant des recherches sur lui je me suis rendu compte qu’on avait même des mots communs....» Pierre Bachelet, qui s’était toujours interdit de chanter Brel à la télé et à la radio, «pour ne pas donner l’impression de profiter de la situation, de cette éventuelle ressemblance», a sorti, en 2003, un CD, Tu ne nous quitte pas, en hommage à Jacques Brel, à l’occasion des 25 ans de sa disparition. «C’était l’année Brel ; il était célébré partout, interprété par des chanteurs qui n’avaient absolument rien à voir avec lui. Je me suis dit que si je ne faisais rien, on allait prendre ma pudeur et mon respect pour de l’indifférence. Alors qu’il est, avec Brassens et Ferré, l’un de mes maîtres» conclut cet homme discret et d’une humilité peu commune dans le milieux du show-biz.

Zéna ZALZAL / L'Orient Le Jour

Concert unique au palais de l’Unesco Bachelet et son public : une belle rencontre...

Un homme tranquille dans la chanson française. (Photo Wissam Moussa)


Salle comble le 6 Mars au palais de l’Unesco: Pierre Bachelet, en concert unique, y retrouvait – à l’initiative de Magic Box Events et Radio Nostalgie – près de treize ans plus tard (il était venu une première fois à Beyrouth en 1991) ses inconditionnels libanais. Un public de fidèles, massivement constitué de quarantenaires, mais ralliant également un nombre non négligeable de tout jeunes adultes. Accompagné de deux musiciens sur clavier et synthétiseur, l’homme discret de la chanson française a offert à son auditoire un spectacle pas vraiment intimiste mais où la sincérité de la rencontre était perceptible de part et d’autre. Si, dans la salle, on sentait que les gens étaient bel et bien venus pour écouter l’artiste et non pour voir et être vus, du côté du chanteur le plaisir de la scène et de l’échange avec son public semblait bien réel.
Des mots poétiques
Il faut dire que les textes de Pierre Bachelet favorisent ce rapprochement. Des paroles poétiques qui racontent l’amour, la vie, l’amitié, la mère, la famille, les racines... Des mots que n’aurait pas désavoués Brel, auquel on fait souvent ressembler Bachelet. Et puis, ces mélodies que le chanteur compose lui-même, qui ont ce quelque chose d’intemporel, qui fait qu’on les fredonne toujours avec plaisir, des années plus tard. Ce sont d’ailleurs les plus anciennes qui ont le plus interpellé le public libanais : Emmanuelle, Embrasse-la (dédiée à sa mère), Elle est d’ailleurs, Les Corons (il a demandé à la salle de la reprendre en chœur avec lui ), Tu es là et En l’an 2001, pour laquelle il a invité les enfants présents à le rejoindre sur scène. Invitation à laquelle se sont empressés de répondre également ceux qui ont gardé leur âme d’enfant...
Rythmes et émotion
Ce sont aussi les chansons les plus rythmées qui ont recueilli tous les suffrages : Vingt ans, Les Lolas, Marionnettiste (qu’il mime si bien) ainsi que L’homme en blanc, un hommage au pape voyageur, pour l’interprétation de laquelle Pierre Bachelet est descendu de scène pour se promener dans les allées de l’auditorium. Alternant avec virtuosité les chansons gaies et celles qui dégagent de l’émotion, à l’instar de Pour un monde bleu (une de ses récentes compositions), d’un touchant hymne à l’enfant qui viendra, d’une poignante lettre (mise en musique) de Van Gogh à son frère Théo, ou encore d’une magnifique reprise de Ma Quête de Jacques Brel, l’homme à la gueule de Brel s’était vraiment mis au diapason de son public; lequel lui a offert, en retour, une enthousiaste participation, battant des mains, tout au long des 90 minutes de concert. Pierre Bachelet à l’Unesco :
une belle parenthèse pour ses aficionados.


Sortie du premier CD de Joelle Khoury le 23 Septembre:
sous le signe de la musique et de la poésie


à partir de 19h, à la CD-Thèque d'Achrafieh.
D’une maîtrise en philosophie aux gammes d’une licence en piano, de la poésie de Goethe et Rilke aux poèmes de Nadia Tuéni, d’un diplôme en musicologie de l’Université George Mason à l’enseignement au Conservatoire national supérieur de musique... Joëlle Khoury, jeune femme bien enfant du siècle, surfe sur les clefs de sol et les partitions et jongle avec les mots pour leur donner vie et présence à travers des compositions parfaitement contemporaines. D’un concert de son cru donné il y a quelque temps à Beyrouth, elle tire aujourd’hui un CD dont la sortie (avec signature et en la présence du compositeur) est prévue pour demain mardi à partir de 19h, à la CD-Thèque – Achrafieh. Musique ayant pour objet l’illustration sonore des poèmes de Rilke, Goethe, Heine, Novalis, Nadia Tuéni, où sont magnifiés les sentiments d’amour à travers le prisme d’un certain romantisme. En anglais, allemand et français, ces poèmes, solennels et graves pour la plupart, sont une éloquente traduction des intermittences à travers une musique empruntant des accents hachés et syncopés à une vie au rythme accéléré. Stridente et nerveuse, cette musique aux tensions multiples et tendue a toutefois des éclaircies à l’allure jazzy. Lilia Dragomar est la soprane qui assume la partie chant. Presque une gageure pour une compositions aux lignes mélodiques en rupture constante avec une émotion tout en bouillonnement. Une nouveauté à découvrir, pour ses sonorités modernes et l’inspiration d’une jeune femme qui s’essaye à la composition.
Fiche technique : chef d’orchestre, Harout Fazlian ; clarinette, Zsolt Szigeti ; flûte, Mate Szigeti ; violon, Stelian Dumitru Nemtanu, Sorin Alexandre Morlea ; contrebasse, Ion Birovescu ; violoncelle, Dimitri Babich, Nassib Ahmadieh ; piano: Joëlle Khoury ; percussion : Sebastian Sokja.



Le Programme du Festival de Rue de Beyrouth
3ème édition du 31 Août au 3 Octobre 2003
"Beirut Street Festival"

- Dimanche 31 août, place des Martyrs à 18h30 et lundi 1er septembre à 18h30, rue Maarad : Calle Obrapia n°4, par Exnihilo.
Danse performance par cinq véritables saltimbanques fran9ais mais internationaux de l'asphalte.

Exnihilo escalade les murs, Rue Maarad au Centre-Ville de Beyrouth.
(Photo Michel Sayegh)


- Mardi 2 septembre, Zico House à 19h : conférence du Centre d’art en mouvement.
- Jeudi 4 et vendredi 5, immeuble des lazaristes à 21h : Kan Makan, par Studio 11.
- Dimanche 7, place des Martyrs à 18h : Jeu de Sociétés, une performance de Nadim Deaibess et Wafa Aoun.
- Lundi 8 et mardi 9, place des Martyrs de 17 à 22h : Private Show, une performance de la troupe DCM (réservations des places au 03/614355).
- Samedi 13, thermes romains à 18h30 et dimanche 14 à Ramlet el-Baïda à 17h : Sa’et Haz, une performance musicale par el-Tanboura.
- Lundi 15, place de l’Étoile à 18h30 et dimanche 16, place Sassine à 18h30 : Wa Kaenno, une performance d’Aïda Sabra.
- Jeudi 18, rue Abdel Aziz, Hamra à 21h : Antenne illa Khamseh, une vidéo-performance de Kachachine al-Hamam.
- Vendredi 19, Corniche de Aïn Mreïssé, de 16 à 19h : Destination dessinateur, une performance de la troupe Huge Painting.
- Dimanche 21, jardin Sanayeh à 16h : Living Chess Game, une performance du Steps Institute de Tyr.
- Dimanche 21, lundi 22 et mardi 23, place Sassine à 18h : Les Hors les Murs, une performance de Demain On Change De Nom.
- Mercredi 24, Zico House à 11h : « L’Afrique et les arts de la rue», une conférence d’Élise Meka. Rue Maarad à 18h : One of these days, une performance par le théâtre Dilamno.
- Jeudi 25, rues Foch et Allenby à 18h et vendredi 26, centre Verdun 732 à 18h : Smart Brooms, une performance musicale de Karakib, dirigée par Denis Cabacho.
- Samedi 27, Corniche à 18h et dimanche 28, rue Maarad à 18h : The Other Way, une performance dansée par la compagnie Phénix. - Mercredi 1er octobre, Zico House à 17h, jeudi 2 à la rue Maarad à 17h et vendredi 3, rue Bliss à 17h : Tarzan, une performance de Johan Lorbeer et Muddclubsolo, une performance de Maren Strack.

En festival « off » : Cerclus, de Cynthia Traboulsi, Ziad Shakaroum et Corinne Skaff. Felteneh bil Tarik, de Cynthia Traboulsi.
Tommy Store, de Junaid Sarieddine, Salim al-Razaz et Khalil Hassan.
Et durant le festival, Strange Passengers, Strange Cart et Strange Walkers.

* Renseignements aux 03/614 355 et 01/746769.
E-mail : bsf03@hotmail.com

avec le concours de


Festival
de la marionnette à partir du 7 août
Le Théâtre libanais de marionnettes inaugure son troisième festival méditerranéen au Liban le jeudi 7 août, à 20 heures, au théâtre al-Madina, Clemenceau. Jusqu’au 7 septembre, divers spectacles seront présentés par des troupes venant du Danemark, de France, d’Espagne, de Turquie et, bien sûr, du Liban. Les représentations auront lieu au Théâtre al-Madina et au Théâtre de Beyrouth. Une dizaine de spectacles de marionnettes hauts en couleur, dédiés aux petits et aux grands.
Pour tout renseignement, contacter le 01/371962 ou le 03/209467.

Rachana, village de la famille Basbous, sculpteurs libanais renommés dont le rêve est de faire de Rachana le musée International de la sculpture. Depuis 1994, des groupes de 20 sculpteurs de différentes nationalités sont invités chaque Septembre par la famille Basbous pour exécuter une sculpture et l'exposer au village. La sculpture peut être de pierre ou de bois mais le matériel utilisé doit être libanais. Le village est parsemé de ces sculptures et d'autres sont en préparation.

Xe édition du Forum international de sculpture à Rachana quatre artistes récidivistes de renom

Le village de Rachana, devenu un authentique village-musée à environ 60 kms de Beyrouth, au Nord-Est de Batroun, accueille jusqu’au samedi 9 août, la dixième édition du Forum international de sculpture qui réunit à nouveau quatre grands sculpteurs ayant déjà participé à ces rencontres : Ikram Kabbaj (Maroc), Patrick Crombé (Belgique), Fabrizio Dieci (Italie) et Nabil Hélou (Liban).

Ces artistes sont là, une fois de plus, « pour échanger leur amour de la vie à travers l’art de la pierre». Symposium, de l’anglais symposion que l’on peut littéralement traduire par «banquet», est une expression utilisée pour la première fois à l’époque de Platon et désigne un colloque réunissant un nombre restreint de spécialistes traitant d’un sujet particulier. Et c’est ainsi qu’Alfred Basbous rassemble chaque année des sculpteurs reconnus dans leur pays, minutieusement sélectionnés sur dossier. Chaque année donc, un maximum de neuf artistes sont accueillis dans la maison d’Alfred Basbous et profitent d’un cadre exceptionnel pour sculpter à leur aise. Fidèle à Rachana, c’est encore et toujours la SNA qui sponsorise l’événement. Ikram Kabbaj, qui a participé au symposium de sculpture de 1998, travaille sur une œuvre qui fait partie d’une série réalisée au cours d’autres rencontres internationales. C’est à la suite de son premier symposium au Liban qu’elle a eu l’idée de réunir chaque année au Maroc plusieurs artistes de nationalités différentes: « En 1998, j’ai eu l’occasion de découvrir différents collègues dans un site merveilleux. J’ai été fascinée par ce cadre, un petit bout de montagne investi par une famille de sculpteurs de père en fils. Il y a là beaucoup d’échanges et de savoir-faire. J’ai donc moi-même organisé un symposium semblable au Maroc.» Patrick Crombé travaille essentiellement en Belgique et en Italie. Il a découvert Rachana par le biais de son ami libanais Faouzi Abi Khalil, en 1999. Pour sa seconde participation, il s’inspire de Byblos, une sculpture qui prendra la forme d’un livre ouvert, en référence aux découvertes sur le site archéologique. «Chaque pierre peut se transformer en sculpture, je travaille beaucoup sur la texture de la matière. » Puis il rajoute sereinement : « C’est la notion de groupe qui est importante dans un symposium. C’est aussi une initiative positive pour le pays. » Fabrizio Dieci a entendu parler à plusieurs reprises de la famille Basbous et a participé à l’initiative l’an dernier pour revenir cette année encore. Selon lui, « Rachana n’a pas besoin d’une grande publicité. La famille Basbous a eu une grande influence sur l’art au Liban et il existe un lien spécial commun aux artistes.» Ce sculpteur génois trouve l’énergie dans la pierre, dans laquelle il puise son inspiration. Enfin Nabil Hélou, ayant participé à la rencontre en l’an 2000, remet en cause le principe de symposium au Liban : « Cela est malheureusement devenu un folklore dans le pays. N’importe qui expose n’importe quoi. Il n’y a aucune sélection et souvent aucun jury. Rachana, lui, est devenu une tradition désormais connue à travers le monde. » Cet artiste s’inspire, cette année, des éléments de l’eau et de l’air. «Dans un bloc de pierre, il y a des milliers de formes, il suffit juste de les trouver », affirme-t-il. Très présent aux côtés de ses convives, aux petits soins de chacun d’eux, Alfred Basbous a gardé toute sa vitalité et son enthousiasme. Il souhaiterait voir s’agrandir son site avec la construction d’un théâtre et la participation de différents groupes musicaux.


1er Juillet 2003
Décès de l'Ambassadeur du Liban en France, SE Elysé Alam


Feu l’ambassadeur du Liban en France, Élisé Alam,
en compagnie du président français, Jacques Chirac.

C'est avec émotion, douleur et surprise que le Liban et la communauté libanaise de France accueille la triste nouvelle de la disparition d'Elysé Alam, disparu dans la soirée du 29 Juin, à l'issue d'un long et courageux combat contre la maladie. Originaire de la région de Zgharta au Nord-Liban, il occupait ce poste prestigieux et stratégique depuis Octobre 2000.
Il sera rapatrié au Liban dès le 3 Juillet pour permettre aux libanais de lui rendre un ultime hommage et de rejoindre sa dernière demeure.

M. Élisé Alam, ambassadeur du Liban en France, est décédé dimanche soir à Paris des suites d’une longue maladie, a annoncé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué publié hier. La dépouille de l’ambassadeur Alam sera rapatriée après-demain jeudi 3 juillet. L’absoute sera célébrée le lendemain, vendredi 4 juillet, à 11 heures, à la cathédrale Saint-Georges des maronites, à Beyrouth. L’enterrement aura lieu le même jour dans sa ville natale de Daraya, caza de Zghorta. Les condoléances seront reçues au salon de l’église du Sacré-Cœur, rue Sami Solh, samedi, dimanche et lundi de 10 à 13 heures, et de 15 à 20 heures. Un registre de condoléances a été ouvert hier à l’ambassade du Liban à Paris. Âgé de 59 ans, M. Alam était ambassadeur à Paris depuis octobre 2000. Il est décédé à l’hôpital où il était soigné pour un cancer. Né le 6 mars 1944 à Daraya (caza de Zghorta), Élisé Élias Alam est marié et père de trois enfants. Licencié en droit, il fait carrière dans la fonction publique dès 1966, au ministère de l’Éducation, avant d’être muté, en 1972, au ministère des Affaires étrangères où il occupe diverses fonctions au sein de l’administration centrale et des missions diplomatiques libanaises à Téhéran, au Caire, à Rome, à Johannesburg et à Montréal. En 1966, il est nommé ambassadeur du Liban à Pretoria jusqu’en 2000, date à laquelle il est nommé ambassadeur à Paris. M. Alam est titulaire de plusieurs décorations, dont le Mérite français avec rang de grand officier et le Mérite égyptien avec rang de commandeur.
L'Orient Le Jour du 1er Juillet 2003


Juin 2003

Opera in the Park
Le moment est enfin venu pour le tant attendu "OPERA IN THE PARK", un évènement conçu pour satisfaire aussi bien les passionnés d'opéra que les amateurs. Ce concert prévu pour Octobre 2001 fut annulé en raison des évènements du 11 Septembre.
Ils seront donc au rendez-vous le 28 Juin 2003 à la Place des Martyrs, à 20H30. Le programme incluera une grande variété d'airs populaires tels que les airs napolitains, de Broadway et les airs les plus célèbres de tous les temps. La participation au concert du Ténor Camille Hanna (qui est sans doute l'un des plus grands chanteurs libanais), de Rony Scheib (bariton), de l'Opéra National du Liban, d'un orchestre complet ainsi que d'un chœur, feront de ce spectacle une soirée appréciée par tous ;
sans oublier Miss Penny Pavlakis qui revient d'une tournée en Australie et Nouvelle-Zélande spéciallement pour la préparation de cet événement.
La Place des Martyrs sera prête à accueillir 2,000 personnes et un buffet sera dressé avant et après le spectacle : une soirée à ne pas manquer! Billets en vente à Trading Places-Sodeco Square.

Lieu Place des Martyrs
Date 28 Juin 2003 à 20h30 Prix 10$, 20$, 30$ & 40$

Exposition au Centre Culturel Français
à compter du 5 Juin 2003

L'exposition photographique de Char Abou Mansour
"Eleveurs de Pigeons de Beyrouth"
accompagnée des textes de la poetesse française Astrid Gateau, sera présentée au CCF -Centre Culturel Français, Ambassade de France à Beyrouth- à partir du 5 juin prochain.


Image de PAIX: Vol de Pigeons au dessus de Beyrouth par le photographe Char Abou Mansour 2003

HISTOIRE D UNE EXPOSITION
Cette exposition a déjà été présentée en mars 2003 à la mairie de Lyon tout d'abord (dans le cadre du Printemps des Poètes de Lyon) puis à la Maison de l'Orient et de la Méditerranée, Lyon.
DIALOGUE DES CULTURES
Elle est le fruit d'une collaboration entre le photographe libanais Char Abou Mansour et la poétesse lyonnaise Astrid Gateau, et s'inscrit spontanément dans le "dialogue des cultures". Nous avons en effet élaboré ensemble cette exposition, en assemblant photos et textes à distance, depuis plus d'un an. Un poème, que je vous joins en pièce jointe, a été le pré-texte de cette aventure.
L AFFICHE
La photo de l'affiche, que nous avions appelée "la fronde" dans les expositions lyonnaises, me touche beaucoup. En son for intérieur, l'auteur des textes la nomme "Qui est David ?"
ATELIERS D ECRITURE
A l'issue de l' exposition des "Eleveurs" à la mairie de Lyon, des ateliers d'écriture poétique avaient eu lieu avec des enfants de l'école Lafontaine.(classes de CM1 et CM2) Un des textes écrits à cette occasion a d'ailleurs reçu un prix de poésie de la part du Conseil Général du Rhône. Ensuite, nous avons eu la chance, grâce à Maria Pascalides, de voir publier certains de ces poèmes dans "l'Orient des Copains", supplément littéraire du quotidien francophone libanais "l'Orient le Jour". Le but avoué d'Astrid Gateau est que ces images donneront encore à écrire et à rêver aux habitants de Beyrouth ce que le pouvoir de leur nostalgie ne devrait pas manquer les talents locaux!

A Beyrouth, on peut contacter Char Abou Mansour par email
ch_bbr@terra.net.lb ou encore au tel : 03 708834

Démission du gouvernement Hariri
Il est toutefois probable qu'il se succède à lui-même...


BEYROUTH, 15 avr (AFP) - Le Premier ministre libanais Rafic Hariri a présenté mardi sa démission, acceptée par le président Emile Lahoud qui lui a demandé d'expédier les affaires courantes, selon un communiqué de la présidence.
Le président va entamer "à partir de demain (mercredi)" les consultations pour désigner le nouveau Premier ministre, selon le communiqué, qui ne précise pas les raisons de la décision inattendue de M. Hariri. Le communiqué a été publié à l'issue d'une réunion de dix minutes entre les deux hommes au palais présidentiel de Baabda, dans la banlieue est de Beyrouth. Interrogé par la presse s'il allait former lui-même le prochain cabinet, M. Hariri a indiqué que les consultations décidaient du futur chef du gouvernement. Selon des sources gouvernementales, M. Hariri devrait être reconduit dans son poste.
Le gouvernement démissionnaire, formé en octobre 2000, compte 30 ministres. Rafic Hariri, qui a dirigé quatre gouvernements depuis 1992, est un musulman sunnite comme l'exige le partage traditionnel des postes politiques au Liban (le chef de l'Etat étant chrétien maronite et le président du Parlement musulman chiite). Marié à deux reprises, père de cinq enfants, détenteur d'une fortune estimée à dix milliards de dollars, M. Hariri a des intérêts dans les secteurs bancaire, immobilier, pétrolier, industriel, des communications et des médias. Il possède notamment une télévision, une radio et un journal.

25 Mars 2003

Le Théâtre au coeur des Journées libanaises de Poitiers

A Poitiers, on s’intéresse de près au théâtre libanais auquel les Amis du théâtre populaire (ATP) et l’Association franco-libanaise Pictacèdres ont consacré deux journées. Des rencontres, sur le thème du « Théâtre et le Liban », ont ainsi eu lieu avec le metteur en scène Nabil el-Azan et deux acteurs, Fadi Ibrahim et Randa Asmar. Plusieurs questions ont été débattues, notamment le statut des comédiens au Liban, l’absence de garantie sociale pour ces derniers et le manque de subventions de l’État libanais. Moment fort de ces journées, la pièce Le collier d’Hélène de Carole Frechette, mise en scène par Nabil el-Azan. Rappelons que cette pièce, jouée en arabe et en français, est passée sur les planches à Beyrouth et à Damas avant d’entamer sa tournée dans les villes françaises. Les habitants de Poitiers ont par ailleurs admiré une exposition de photos du pays du cèdre et multiples objets artisanaux. Et goûté aux délicieuses spécialités gastronomiques libanaises.

5 Février 2003

Libanais de Côte d'Ivoire: le difficile retour forcé


Elles ne peuvent pas contenir leur émotion. Leurs maris sont restés en Côte d’Ivoire (Photos Wissam Moussa)

Des valises pleines à craquer, des poussettes, des femmes et des enfants. Un aéroport bondé de familles venues de tous les villages des cazas de Tyr et de Saïda, mais aussi de Chartoun, d’Amioun et du Akkar. Et un Airbus A300 transportant 291 passagers qui prend du retard. Le dernier vol supplémentaire de la Middle East Airlines, en provenance d’Abidjan, a atterri hier à 20h40. À son bord, 291 passagers, des enfants et des femmes pour la plupart, qui ne savent pas s’ils rentrent au Liban pour un long congé (les écoles françaises d’Abidjan ont prolongé de 20 jours leurs vacances d’hiver) ou pour ne plus jamais revenir dans un pays où ils ont gardé de la famille, des commerces et plein de souvenirs. Les hommes sont restés en Côte d’Ivoire pour préserver foyers, petits et grands commerces, et industries. Et ceux et celles qui ont emprunté le vol d’hier pour rentrer à Beyrouth ne savent que trop bien que leur vie, construite au fil des ans en Afrique, est en danger.
« Notre indice de sécurité était les ressortissants français : ils sont partis. Si jamais les Africains décident de s’en prendre aux étrangers, ce sont les Libanais qui seront les premiers touchés », affirme un Libanais d’Abidjan, originaire de Abbassiyé (Tyr), rentré il y a un mois et qui attendait ses neveux, hier à l’AIB. Il est revenu au Liban parce que l’un de ses amis, originaire de Deir Kanoun el-Nahr (Tyr), Issam Ezzeddine, avait été tué par les rebelles à Yamassoukro. Lui et d’autres Libanais, qui étaient rentrés au début des événements de septembre, sont au chômage. Abbas, industriel, est parti avec sa famille à Abidjan quand il avait quatre ans. Il sait que ses usines de Côte d’Ivoire peuvent être saccagées à tout moment. Il avait tenté, en vain, de monter une entreprise au Liban. « Je ne suis pas habitué à travailler ici », dit-il. Un nombre non négligeable de ceux qui sont rentrés hier sont nés en Côte d’Ivoire ou ont passé leur enfance et leur jeunesse dans ce pays. Ils étaient plus émus que les autres, quand l’avion a atterri en soirée à l’AIB. « En Afrique, on peut vivre dignement pour peu d’argent. Les écoles privées coûtent deux fois moins cher qu’au Liban, on n’a pas fait des économies », indique une quadragénaire, originaire de Cana (Tyr), née à Abidjan.
« Après les Français, ce sera votre tour »
Amale, elle aussi née en Côte d’Ivoire, originaire de Deir Kanoun el-Nahr, est rentrée avec ses quatre enfants, dont l’aîné est âgé d’une dizaine d’années. Son mari est resté à Abidjan. « Les commerces sont fermés, la vie devient de plus en plus difficile, et ces derniers jours, nous n’osions même plus sortir », dit-elle, expliquant qu’à « chaque fois qu’on mettait la tête dehors, quelques Africains commençaient à nous menacer : “Après les Français, votre tour arrivera” ». Sa mère, venue avec elle d’Abidjan, renchérit : « Mais les Français ont un gouvernement qui s’occupe d’eux, qui les protège ; nous, nous n’avons personne. » « Vous avez vu les soldats français qui entouraient les avions qui avaient rapatrié les ressortissants vers l’Hexagone ? Notre gouvernement a décidé d’ajouter en deux semaines uniquement quelques vols supplémentaires », s’indigne-t-elle. Hyam, la cinquantaine, est rentrée avec une quinzaine de ses proches. D’autres amis sont restés en Côte d’Ivoire malgré le fait qu’ils veulent rentrer à Beyrouth. « Ils n’ont pas les moyens d’acheter un billet pour le retour (le prix de l’aller-retour Abidjan-Beyrouth s’élève à 1 200 dollars) », explique-t-elle. Carole Khalil, qui insiste à dire qu’elle est du Liban-Sud, « car la Côte d’Ivoire c’est tout le Sud », a les yeux bouffis. Elle a dû pleurer tout au long du vol. Elle est arrivée à l’AIB avec ses deux enfants. « Je me sens comme une réfugiée, une expatriée », soupire-t-elle. « Le gouvernement ne pense même pas à nous, il faut voir les Libanais d’Abidjan qui font la queue, humiliés, pour prendre le vol supplémentaire », dit-elle. Élie, 12 ans, originaire de Chartoun, a pris seul le vol Abidjan-Beyrouth, lundi dernier. Hier, sa mère et sa petite sœur l’ont rejoint. « Lundi matin, nous nous étions rendus avec mon père à l’aéroport, mais ils ne nous ont donné qu’un seul billet, je suis donc venu seul à Beyrouth », raconte-t-il. Laurence, la grand-mère d’Élie, qui a vécu plus de quarante ans en Afrique, s’indigne. Elle veut que le gouvernement libanais « soit plus impliqué », qu’il vienne en aide aux « Libanais d’Afrique ». « Mon fils est né au Sénégal… et si ma belle-fille a décidé de rentrer avec les enfants, c’est que la situation va vraiment très mal », dit-elle. La fille et le petit-fils de Wafa, originaire d’Irzli (Saïda,) viennent de franchir la porte d’arrivée. La quinquagénaire ouvre un sac, déplie un petit manteau blanc tout neuf. Sur son bras droit, elle porte un autre manteau d’adulte, couleur bleu marine. « Batoul et Ali doivent avoir froid ; ma fille ne comptait pas revenir en hiver », dit-elle. À la sortie de l’aéroport, deux jeunes adolescents, nés à Abidjan, attendent devant les bagages. Avec un accent africain, l’un demande à l’autre : « Ça va ? » L’autre répond : « Si ça ne va pas, ça ira. »


Patricia Khoder 6 Février 2003

D'autres détails avec

 

>>> 20 Décembre

Musique: Johnny Hallyday au Liban en Eté 2003

Le chanteur français de rock Johnny Hallyday se produira l’été prochain au Festival de Baalbeck dans le cadre de la tournée qu’il effectuera à l’occasion de ses 60 ans, a annoncé hier le comité organisateur du festival libanais. « Johnny Hallyday se produira sur les marches du temple de Jupiter les 2 et 3 août 2003 », a indiqué le comité, rappelant que Johnny avait vendu 1,4 million d’albums ou de « singles » extraits de son dernier disque À la vie, à la mort sorti le 4 novembre dernier. Considéré comme une « menace pour les bonnes mœurs », Johnny Hallyday avait été interdit de spectacle au Liban en 1970.



>>> 10 Décembre

"Francobis" : « Les matériaux dans notre environnement »:
coup d’envoi de la Semaine des sciences


MM. Salamé et Renauld à l’inauguration de l’exposition interactive des matériaux,
Planète de la Découverte.

Le ministre de la Culture, Ghassan Salamé, a donné hier le coup d’envoi de la Semaine des sciences. La 307e manifestation inscrite dans le cadre de l’année Francobis.
En présence de l’ambassadeur représentant de l’Union européenne, M. Patrick Renauld, et de plusieurs responsables de l’ambassade de France parmi lesquels MM. Jean-Claude Mangales et François Abi-Saab, et de la directrice du Centre culturel français Mme Irène Bourse, M. Salamé a inauguré l’exposition et l’atelier d’animation « Les matériaux dans notre environnement » qui se tiendra jusqu’au 6 avril 2003 à la Planète de la découverte, Solidere. La Semaine des sciences aborde également les thèmes « Écologie, éducation, environnement et eau », surtout l’eau, car de tous les désastres qui menacent la Terre et qui ont été évoqués lors du récent Sommet de Johannesburg, le plus inquiétant est sans doute la pénurie d’eau douce. Afin de sensibiliser les Libanais au problème de l’eau, cette denrée devenue rare fera donc l’objet d’une exposition itinérante dans les 14 Centres de lecture et d’animation culturelle (CLAC), à Jib Janine, Mansoura, Bednayel, Bickfaya, Kfarzébiane, Amioun, Halba, Kobeyat, Haret Hreik, Hasbaya, Bint Jbeil, Jbaa, Barja et Sin el-Fil.
Du « commencement de l’eau » à « comment laver l’eau » jusqu’à « l’eau à venir », les sujets seront traités par 23 panneaux prêtés par la Cité des sciences de Paris. Par ailleurs, des films comme Jordanie, l’eau en héritage, Barrage sur le Yang-Tsé, Le dépollueur d’eau, Du Golfe au Kurdistan, ou encore Déserts en Europe y seront projetés. Et ce soir, à 18 heures, à la Planète de la découverte, et jeudi 12, à 17 heures, à la Chambre de commerce de Zahlé, l’hydrogéologue Ramez Kayal donnera une conférence intitulée « L’eau du Liban, un bien précieux ». De même, des journées portes ouvertes sont organisées dans les principaux centres de recherches scientifiques comme à la Commission nationale de l’énergie atomique, boulevard de l’Aéroport (aujourd’hui, mardi 10 décembre) ; au Centre de recherches marines, à Batroun (demain, mercredi 11 décembre) ; au centre de Télédétection, à Mansourieh (le 13 décembre).
À partir de Starco, des navettes assureront le transport des visiteurs vers Batroun et Mansourieh, à 8h et 11h. Et à 9h et 12, à partir de l’ABC.

>>> 6 Décembre 2002

Une Artiste de Marseille en pension à la résidence d'Artistes Zico House, rue Spears
Caroline Pouzolles jusqu’au 12 décembre (*): Affaire de vibration


«fff » pour « flux » (des gens en déplacement dans la ville), « fonds » (historique français) et « force » (pour ce que représentent les deux mots précités) : voilà l’explication de l’intitulé étrange donné à son installation par l’artiste française Caroline Pouzolles. Jusqu’au 12 décembre, elle expose à Zico House, où elle travaille en résidence depuis cinq semaines, un « environnement interactif », autrement dit une installation où le spectateur est invité à intervenir directement pour qu’elle prenne toute sa dimension et tout son sens. Caroline Pouzolles, à son arrivée à Beyrouth, a d’abord eu envie de « faire un portrait de la ville » : « Mais, comme je ne comprenais pas vraiment la complexité de sa situation historique, j’ai décidé de faire une installation à ma manière, c’est-à-dire avec des matériaux trouvés dans le quartier de Zico House. » Le fil rouge de son inspiration s’est dessiné dès son premier réveil dans la capitale libanaise : « La ville est tellement bruyante que j’ai eu l’impression que deux personnes parlaient à côté de mon lit, alors qu’ils étaient dans la rue, sous ma fenêtre. » L’installationniste s’est donc lancée dans la recherche d’objets dont elle pouvait extraire « de jolis sons, pour montrer que la matière a une vie intérieure secrète, pour en faire sortir quelque chose. »

Micro-contact
Ce quelque chose, c’est un minuscule courant électrique qui fait vibrer la tôle, la vitre, le fer ou n’importe quelle texture sur laquelle sont posés des micro-contacts, qui servent à amplifier le son d’une guitare électrique ou, au cinéma, des grincements de portes et d’autres bruits imperceptibles à l’oreille nue. Un micro-contact sur un morceau de métal permet, dès que la matière est touchée, de créer la vibration sonore amplifiée par des haut-parleurs. Si bien que chaque personne présente est encouragée à marcher sur les plaques métalliques de différente nature posées sur le sol, mais aussi à se munir d’une petite baguette en bois pour taper sur tous les objets présents dans la salle : chacun d’entre eux, selon l’impact, émet un son, toujours étrange, toujours inattendu. « Tout cela est affaire de vibration, explique Caroline Pouzolles. J’encourage simplement les gens à toucher, à entrer en contact avec la matière. »

(*) De 17 à 21h. Caroline Pouzolles : 03/812047, e-mail : cpouzolles@libertysurf.fr. Le 10 décembre à 20h, les artistes du Studio 11, Roueida el-Ghali Hornig, Najib Zeitouni et Béchara Attalah utiliseront l’installation comme support sensible à leurs mouvements.

Diala GEMAYEL

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14 Novembre 2002

Une quinzaine de titres à l’oriental pour le Concert
des « Arabesques » de Jane Birkin : c’est à Gainsbourg qu’elle revient toujours


Jane Birkin accompagnée au violon par Djamel Benyelles.

Elle a longtemps chanté avec Serge. Puis elle a chanté Serge. Sur les meilleures scènes parisiennes : au Casino de Paris, au Bataclan, à l’Olympia... À l’étranger aussi. Interprète – presque exclusive – du poète provocateur, du génial accordeur de mots et de notes, elle a essayé, après la mort de ce dernier, de chanter d’autres paroles. Celles de tous ces auteurs-compositeurs de talent (Alain Souchon, Étienne Daho, Françoise Hardy, Alain Chamfort , Zazie, etc.) qui lui ont concocté une douzaine de titres, un album intitulé À la légère. Mais elle a beau faire la Birkin, c’est à Gainsbourg qu’elle revient toujours. «Ne pas arrêter de dire ses mots, c’est jouer les prolongations», confie-t-elle tout simplement au public de l’amphithéâtre Pierre Aboukhater (campus des sciences humaines de l’USJ), où elle a donné ses deux concerts beyrouthins. Mais comme il fallait trouver un prétexte pour continuer à chanter Serge, elle a eu l’idée – et l’opportunité – d’orientaliser sa musique, de réorchestrer certains titres fameux, comme Élisa, Les dessous chics, Fuir le bonheur, Baby Alone in Babylone, Comment te dire adieu, etc., avec l’aide du violoniste algérien Djamel Benyelles et de son groupe Djam & Fam. Cela a donné Arabesque, le spectacle qu’elle promène de Paris à New York, en passant par Londres, l’Espagne, l’Italie, ou encore l’Asie et, bien sûr, le Liban. Où elle venait pour la première fois et d’où elle est repartie « comblée, dit-elle, par cet accueil si chaleureux, si affectueux des gens ». Comme du public. Un public, éclectique certes, venu en connaisseur, et qui était complètement sous le charme de la chanteuse.

Simplicité
Il faut dire qu’outre ce fameux filet de voix aux intonations à la fois chuchotées et cristallines, qui s’accorde si bien à la poésie gainsbourienne, Jane Birkin dégage un romantisme si particulier, une félure, qui donne à chacun des refrains qu’elle entonne valeur de confidence. Et c’est vrai qu’elle livre sur scène, le plus simplement du monde, des bribes de sa vie. Elle raconte, entre deux chansons, ce qui l’a menée à cette aventure orientale. Elle parle de la mort accidentelle, l’année dernière à vingt ans, de son neveu Anno, poète et musicien, en mémoire duquel elle récitera, d’une voix chargée d’émotion, un de ses textes. Elle signale la naissance de sa petite-fille (la fille de Charlotte) pendant son séjour ici. Et surtout, elle évoque, avec pudeur, avec admiration, son Pygmalion, l’homme à la tête de choux, qui lui a ciselé sur mesure de nombreuses déclarations d’amour, dans un registre allant de la sensualité la plus provocante à la souffrance poignante. Ce sont majoritairement ces jeux de mots amoureux qu’elle a choisi d’habiller de sonorités orientales. En introduisant certaines chansons par un long instrumental et en rythmant d’autres au moyen des arabesques subtiles du oud, de la darbouka, du violon qu’accompagnent, par moment, le piano et le synthétiseur. Et si la greffe est le mieux réussie sur Élisa (et Les clés du paradis, mais là c’est une composition d’Alain Chamfort, qu’elle a superbement illustrée de quelques pas de danse, en long fourreau rouge !), les autres titres, comme les magnifiques Amours des feintes, Fuir le bonheur, ou encore La Javanaise (qu’elle a chantée a capella, accompagnée spontanément d’une bonne partie de la salle), ont quand même fait pleinement revivre Gainsbourg. D’où un concert qui ne pouvait être que réussi !

Zéna ZALZAL

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12 Septembre 2002

" AFFAIRE MTV "


DIFFUSION de L'APPEL POUR UNE MANIFESTATION POUR LA DEFENSE DES LIBERTES FONDAMENTALES AU LIBAN
Dimanche 15 septembre 2002 à 16 heures
Place Victor Hugo – Paris 16ème

Le 4 septembre dernier, le pouvoir à Beyrouth a décidé la fermeture définitive de la télévision (MTV) et de la Radio Mont Liban (RML) . Il s’agit d’une décision politique arbitraire même si elle émane de la justice dont sa dépendance directe du pouvoir politique est patente . Ces médias d’informations reflétaient la réalité socio-politique du Liban et les aspirations de son peuple en matière de démocratie, de liberté,de justice et des droits de l’Homme.
Cet espace de liberté permettait aux libanais libres de respirer et de garder l’espoir alors que le régime sur place tente d’étouffer toute voix libre pour imposer sa pensée unique.
A Beyrouth, des jeunes sont descendus dans la rue et des manifestations de solidarité avec la MTV et RML se sont multipliées. « Un congrès pour les libertés » a rassemblé des politiques, des écrivains, des syndicalistes et des journalistes. Le président de l’ordre des avocats a été malmené par des députés pro-syriens.
L’association « Reporters sans frontières » a condamné cette décision et a exprimé sa solidarité avec les journalistes libanais. Des réactions d’approbation et d’inquiétude sont venues des associations de défense des droits de l’Homme (telle que la FIDH, Cedar watch…) , ainsi que de la communauté internationale et principalement des Etats Unis et de la France . D’ailleurs le pouvoir libanais a critiqué les positions officielles américaine et française en convoquant leurs ambassadeurs respectifs.
Par cette décision brutale, les dirigeants libanais ont montré clairement leur mépris pour les valeurs universelles alors que le Liban a signé récemment un accord d’association avec l’Union européenne dans lequel il s’engageait à respecter les libertés d’expression, de pensée et de manifestation. Ces libertés sont par ailleurs garanties par la constitution libanaise.
Beyrouth se prépare à accueillir le sommet de la Francophonie en octobre prochain ! Quelle crédibilité peut-on donner au message de la francophonie quand ses principales valeurs de respect des droits de l’Homme et de liberté de conscience sont à ce point méprisées et piétinées par le pays d’accueil de ce sommet ?
C’est pour la défense des libertés fondamentales au Liban qu’une manifestation aura lieu dimanche 15 septembre à 16 heures place Victor Hugo (Paris 16ème) à l’appel de plusieurs associations et mouvements franco-libanais.
- Prière de faire circuler massivement cet appel par tous vos moyens. - Seuls les drapeaux français et libanais sont à brandir lors de cette manifestation.

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* du 6 Mars 2002 Révélations sur le 11 Septembre:

Le Mossad savait -il ?

Le Bureau Français spécialisé dans le renseignement "Intelligence online" confirme malgré les démentis gênés de l'Administration Américaine.Ces révélations du début de semaine sont même reprises et accréditées par le très sérieux Journal Français "Le Monde". Ce que beaucoup pensaient déjà, surtout au Liban, se précise: les services secrets Israeliens sont probablement coupables de complicité, au moins passive..., dans les odieux atentats du 11 Septembre 2001.

D'ici à penser que de nombreux travailleurs de confession juive aient été effectivement conseillés de rester au lit le Mardi 11 Septembre, il n'y a qu'un petit pas qui reste à franchir...Dès le 13 Septembre la chaine AlJazeera nous informait de cette rumeur qui ne fut d'ailleurs que très peu reprise en Occident! Bien sûr, cela n'était qu'un doux délire avec des arrière-pensées de propagande mais aujourd'hui,
... Tout commence donc à se recouper et l'étau commence à se resserer dangereusement sur les manoeuvres machiavéliques de certains acteurs...

Les Détails ci-dessous avec

du 7 Mars 2002

Espionnage - « Le Monde » publie de nouveaux détails sur l’affaire « Intelligence Online » persiste : un réseau israélien a bien été démantelé aux États-Unis

La revue française spécialisée Intelligence Online a persisté hier dans ses affirmations sur le démantèlement aux États-Unis d’un vaste réseau israélien de renseignements, après les démentis mardi du FBI américain puis hier d’Israël. La police fédérale (FBI) a affirmé qu’aucun Israélien n’avait été accusé d’espionnage sur le territoire américain, rappelant qu’un groupe d’étudiants israéliens «impliqués dans une activité dépassant le cadre de leur visa avaient été renvoyés des États-Unis pour ce motif» par les services américains de l’immigration dans le cadre de l’enquête lancée après les attentats du 11 septembre sur les personnes résidant illégalement aux États-Unis.
Le rédacteur en chef de Intelligence Online, Guillaume Dasquié, a quant à lui maintenu ses affirmations. «Le document qui est en notre possession et sur lequel nous nous basons, a-t-il précisé, détaille non seulement les identités des membres de ce réseau, mais aussi leur parcours dans l’armée israélienne, voire leurs matricules dans les services de renseignements, les numéros et la validité de leurs passeports, la validité de leurs visas». «Pour l’immense majorité d’entre eux, il n’y avait aucun problème de visas, et nous n’avons trouvé dans ces listes que quelques cas mineurs de visas périmés», a-t-il précisé. Selon le quotidien français Le Monde, seulement trois des 120 personnes interpellées dans cette affaire avaient un visa périmé. Il a jugé que le démenti du FBI «ne tient pas la route car de nombreux faits le contredisent». «Le rapport du département de la Justice sur lequel nous nous basons date de juin-juillet 2001. On est bien avant les arrestations massives de l’après-11 septembre» mentionnées par le FBI dans son démenti, a-t-il ajouté.
Le quotidien français, Le Monde, a quant à lui publié, dans son édition datée du 6 mars, des éléments du script d’une émission diffusée par la chaîne de télévision américaine Fox News qui renforcent la thèse selon laquelle l’État hébreu aurait retenu certains éléments en sa possession sur les préparatifs des attentas contre le World Trade Center et le Pentagone. Début décembre 201, la chaîne de télévision Fox avait diffusé une enquête sur l’espionnage israélien aux États-Unis, dans le cadre de l’émission Carl Cameron Investigates. L’émission ayant souelvé un tollé de critiques de la part des autorités israéliennes, les éléments de l’enquête ont été rapidement retirés du site Internet de la chaîne. Le Monde explique dans son édition de mercredi avoir demandé plusieurs fois à la chaîne Fox des copies de l’émission. En vain. Le quotidien français a toutefois pu avoir accès à l’intégralité du script de l’enquête. «Carl Cameron y évoque» une vaste enquête tenue secrète concernant 140 Israéliens se faisant passer pour des étudiants de l’Université de Jérusalem ou de l’académie des beaux-arts Betzalel qui ont sans cesse cherché à entrer en contact avec des fonctionnaires et ciblé et pénétré des bases militaires, des douzaines de bâtiments de la DEA (Drug and Enforcement Administration) et du FBI et d’autres, rapporte Le Monde dans l’article de Sylvain Cypel.
L’enquête du journaliste de télévision américain est axée autour de deux questions : Israël pouvait-il avoir eu une connaissance préalable des attentats du 11 septembre et ne pas en avoir informé les Américains ? Et deuxièmement des sociétés israéliennes prestataires d’administrations ou de sociétés américaines auraient-elles dérobé des informations ?
Sur le premier point, des rapports confirment la mise en garde, avant le 11 septembre, par des représentants du Mossad de l’imminence d’une attaque terroriste. «Le problème n’est pas l’absence de mise en garde, mais l’absence de détails utiles» par rapport à ceux que des services américains soupçonnent Israël d’avoir détenus, rapporte Le Monde citant Carl Cameron. Sur le second point, trois sociétés sont soupçonnées : Amdocs, fabricant de logiciels pour les 25 premières sociétés de téléphone aux États-Unis, Nice et Comverse Infosys, cette dernière fournissant des programmes informatiques aux administrations américaines autorisées à procéder à des écoutes. Comverse est soupçonnée d’avoir introduit dans ses systèmes des «portes dérobées» afin d’intercepter, enregistrer et emmagasiner «ces écoutes», écrit Le Monde citant le script de l’émission de Fox. À la question «Y-a-t-il des raisons de croire le gouvernement israélien impliqué ?», Carl Cameron répond «Non, aucune, mais une enquête classée top secret est menée». D’autres points surprenants sont présentés par Le Monde. «Le rapport remis au ministère américain de la Justice montre que beaucoup des étudiants en art plastique soupçonnés d’activités illicites ont un passé militaire dans le renseignement ou des unités de technologie de pointe».
Enfin, la plupart des étudiants ont déclaré, selon le rapport, résider en Floride, État dans lequel 10 des 19 terroristes du 11 septembre étaient également domiciliés.
«Cette concordance peut être, entre autres, à l’origine de la conviction américaine selon laquelle l’une des mission des “étudiants” israéliens aurait été de pister les terroristes d’el-Qaëda sur leur territoire, sans en informer les autorités fédérales» rapporte Le Monde. Le Monde conclut en soulevant deux énigmes : «Pourquoi le réseau israélien “tamponnait-il” en priorité des agents de la répression des stupéfiants ? Une hypothèse : la DEA est le principal organisme US enquêtant sur le blanchiment d’argent» Or, «el-Qaëda usait de filières “sales” et l’Afghanistan des talibans était le premier exportateur d’opium au monde . Pourquoi cette étonnante couverture de faux étudiants démarcheurs pour de piètres tableaux ? Le réseau israélien semblait détenir des listes nominales. Ses membres savaient à quel bureau ou à quelle résidence privée se rendre. L’objectif était, semble-t-il, d’entrer en contact, même pour un court moment».

25 et 26 Janvier 2002

Tous les derniers développements suite à l'attentat
contre Elie Hobeika survenu le 24 Janvier


avec


et...

Le Dossier Spécial de Magazine du 25 Janvier 2002

Article de Samir Kassir traduit de An- Nahar

Et si Israël n'était pas derrière l'assassinat d'Elie Hobeika ?

L'attentat à la voiture piégée qui a tué l'ex-milicien libanais impliqué dans les massacres de Sabra et de Chatila (1982) n'est pas nécessairement l'oeuvre d'Israël, écrit Samir Kassir dans An Nahar. AN NAHAR Beyrouth CONTEXTE La quasi-totalité de la presse libanaise a immédiatement accusé Ariel Sharon d'être le commanditaire du meurtre d'Elie Hobeika. Par conviction, couardise ou peur de la censure, les médias ont préféré coller aux déclarations officielles et à l'opinion publique arabe, horrifiée par la répression menée par Sharon en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza.
Un journaliste d' As Safir a tout de même saisi l'occasion pour épingler la loi libanaise d'amnistie, largement accordée aux seuls chefs de guerre. L'assassinat de Hobeika serait la preuve que le pays refuse d'enterrer sa mémoire. D'accord, supposons que ce soit vraiment Israël et qu'il s'agisse vraiment du scénario policier popularisé par les films de mafieux : il faut éliminer le témoin gênant qui peut faire plonger le chef de bande. C'est bien sur cette base que l'on accuse Israël de l'assassinat d'Elie Hobeika. Faut-il pour autant que nous nous précipitions, comme certains responsables libanais, qui ont émis cette hypothèse avant même l'ouverture d'une enquête ? Certains, et particulièrement les responsables de la justice, devraient montrer un peu plus de prudence. Il est aisé de pointer Israël du doigt, surtout quand son Premier ministre, Ariel Sharon, fait face à des poursuites judiciaires dans un pays neutre comme la Belgique. L'Etat hébreu est un accusé particulièrement convaincant quand on connaît sa logique policière actuelle. La traditionnelle question de celui auquel le crime profite n'amène que peu de réponses, et Israël est assurément l'une des plus vraisemblables.
Mais la thèse de l'implication israélienne est contredite par un certain nombre d'éléments qui doivent aussi être pris en considération. Le premier concerne le modus operandi des services secrets israéliens : un tel assassinat politique exigerait une décision du Conseil des ministres ou du cabinet restreint. On peut concevoir l'accord de la coalition pour une opération de ce genre. Mais l'embrigadement de tous les services israéliens pour défendre les intérêts personnels du Premier ministre ne saurait obtenir l'unanimité et s'exposerait à une révélation rapide de la part des acteurs, lésés par une telle personnalisation de la politique israélienne. Un autre élément est la nature de la plainte examinée par la justice belge. Quiconque connaît le dossier sait qu'il s'agit plus d'un problème de forme que de fond.
La bataille porte sur la compétence de la justice belge et sur la possibilité de juger un responsable politique étranger à Bruxelles à propos d'une affaire qui s'est déroulée dans un pays tiers. Le fond du dossier, préparé du côté libanais par Me Chibli Mallat, est déjà ficelé pour l'essentiel. Les preuves nécessaires à la condamnation de Sharon sont suffisantes si le tribunal belge décidait d'aller de l'avant. Le rapport de la commission Kahana* fournit, à lui seul, une matière amplement suffisante, en dépit de ses lacunes. Il permettrait à un tribunal belge, après avoir qualifié les massacres de Sabra et de Chatila de crimes contre l'humanité, d'aller beaucoup plus loin que la commission officielle de l'Etat hébreu. En clair, la mort de Hobeika ne met aucunement un point final au procès intenté à Bruxelles. La thèse de l'implication israélienne est aussi mise à mal sur le terrain libanais pour des raisons liées à la difficulté de contourner les mesures de sécurité. Certes, rien n'est impossible pour le Mossad, qui a fait la preuve par le passé de sa capacité à lancer des opérations de sabotage dans la plupart des pays arabes. La faute, si elle incombe aux services libanais, est compréhensible et même susceptible de se répéter dans d'autres capitales arabes. Mais ce qui ne l'est pas, c'est que les responsables de l'Etat libanais n'ont toujours pas saisi que leur incapacité ne justifiait pas toutes leurs tartarinades, ni les nouvelles limitations qu'ils veulent imposer aux libertés.
Le plus important enfin est la personnalité de la victime. Si l'on poursuit l'analogie avec les scénarios de films sur la mafia, force est de constater que le témoin gênant n'est pas un simple passant ou le comptable du big boss. C'était l'un des acteurs de ces événements, mis sous la loupe. Son témoignage n'a de valeur que parce qu'il se trouvait justement sur un lieu surplombant les massacres. Si Hobeika possédait sans aucun doute des éléments accusant Sharon directement, sa prétention à fournir des preuves de son innocence ne s'accorde guère avec tout ce que l'on sait de ses rapports avec le haut commandement israélien de l'époque. Et on sait beaucoup de choses. A moins que Hobeika n'ait voulu dire à Bruxelles qu'il n'est pas celui qu'on croit et qu'il n'était à l'endroit où il a été vu que pour participer ultérieurement à un acte d'accusation contre Sharon. Mais, dans ce cas, il faudra regarder dans d'autres directions que celle d'une implication israélienne dans son assassinat. Et si Hobeika a bien été ce qu'il était, alors il faut avant tout, au Liban et dans le monde arabe, s'abstenir de ces exagérations qui nous sont si communes. La pire consisterait à expliquer la vie de ce personnage par sa fin, sous prétexte qu'elle a peut-être été décidée par Israël.

* Commission parlementaire israélienne qui a établi, en 1982, la responsabilité indirecte d'Ariel Sharon dans les massacres de Sabra et de Chatila.

Samir Kassir

Portrait de Elie Hobeika par Michael Young, journaliste au Daily Star
Traduction parue dans Courrier International du 31 janvier 2002

Hobeika, criminel, ministre et martyr
Sous-produit de la guerre du Liban, Elie Hobeika se vantait d'avoir décroché une "licence de commerce et de guerre".

Souvenons-nous, c'était il y a quelques années. Elie Hobeika faisait la une de Prestige, la revue des potins mondains locaux. Il était là, vêtu d'un impeccable costume bleu, rasé de près, irradiant de la gravité sereine d'un ministre tant estimé par son patron d'alors [le Premier ministre libanais] Rafic Hariri. Splendide métamorphose d'un milicien devenu un vigoureux pilier du Vanity Fair libanais.
On ne peut que se demander qui a tué Hobeika. Il ne manquait pas d'ennemis, entend-on partout. Il n'a échappé à personne que son assassinat pourrait être lié à l'accusation dont Ariel Sharon risque de faire l'objet. Et, malgré le fait que Hobeika ait démenti avoir pris part aux massacres de Sabra et de Chatila, ce ne sont pas les camps de réfugiés qui vont le regretter. Les Israéliens ont-ils été impliqués dans la mort de Hobeika ? Il est certain que, comme Slobodan Milosevic, Sharon avait tout intérêt à faire éliminer cet ancien associé. Hobeika s'était dit prêt à se rendre en Belgique pour témoigner dans le cadre de l'enquête sur Sharon. Quoi qu'il en soit, bien peu auraient parié sur sa capacité à tenir cette promesse. En réalité, beaucoup pensaient que Hobeika était en train de faire ce qu'il faisait le mieux, jusqu'au jour de sa mort : il manoeuvrait pour assurer sa propre survie. D'autres que les Israéliens avaient de quoi s'angoisser à son sujet. L'inculpation de Hobeika en Belgique aurait pu avoir des répercussions négatives sur ceux qui l'avaient récupéré en 1986 [la Syrie], après son expulsion de Beyrouth-Est [secteur chrétien].
On peut penser ce que l'on veut de Hobeika, il a été le rejeton durable de cette méritocratie que fut la guerre du Liban. Comme nombre de ses contemporains des milices, Hobeika était d'origine modeste. Bien que venant de Baskinta [montagne libanaise], c'est dans le quartier prolétaire de Gemaizeh [Beyrouth] qu'il a accompli son ascension vers le pouvoir. On rapporte que, lorsque [le ministre des Affaires étrangères syrien] Abdel Halim Khaddam lui a demandé quels étaient ses diplômes, Hobeika a répondu : "Une licence de commerce et de guerre." Hobeika se fit d'ailleurs par la suite un nom dans les deux domaines. Il doit son ascension avant tout à Béchir Gemayel, qui l'intégra comme garde du corps au sein des Forces libanaises [milices chrétiennes] peu après le début des hostilités [1975]. Hobeika est ensuite devenu chef de la Troisième Branche de la milice, responsable des "opérations militaires spéciales", qui, entre autres, incluaient la supervision de l'entraînement des miliciens en Israël.
En 1982, il était responsable du renseignement. On a beaucoup parlé de ses actions à Sabra et à Chatila. Il n'en reste pas moins que les preuves dont on dispose sont fragiles. En guise de conclusion au sujet d'un homme qui fut l'un des sous-produits les plus fascinants de la guerre, Elie Hobeika n'était pas pire que ses homologues. Et tous ont su se parer d'une certaine respectabilité. Ce qu'il y a d'étrange, dans le destin de Hobeika, c'est qu'il ait été tué malgré cela.


Michael Young, The Daily Star, Beyrouth

PS: dans une mise au point parue dans Courrier International du 7 Février, l'auteur précise qu'il faut bien comprendre que c'est bien concernant l'assassinat de Bashir Gémayel et non pas le massacre de Sabra et Chatila, que les preuves de l' implication de Mr E Hobeika sont fragiles.

Dont acte, les initiés auront sans doute rectifié d'eux-mêmes.



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