Histoire
de Beyrouth et de la Guerre du Liban
à travers une sélection de
livres d'auteurs
libanais francophones
Grands repères historiques du Liban
en
partenariat avec le site-web "histoire à la carte"
Formation
du Grand Liban
Soucieux
de préserver une autonomie acquise sous les Ottomans,
les nationalistes libanais font admettre à Versailles
la création d’un Etat étendu autour du noyau chrétien
du Mont Liban.
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La
Guerre au Liban
De
1975 à 1990, le Liban, dont le système politique repose
sur un fragile équilibre intercommunautaire, est le terrain
d’une guerre aux visages multiples, dont les enjeux sont
aussi bien libanais que régionaux et internationaux.
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Cartes
animées et commentées en démo
& accès
libre pour LibanVision
Cette discipline est le seul facteur permanent de la politique
« Chronoliban »,
ou 5 008 années dhistoire
du Liban en 5 008 millimètres
Toute
lhistoire du Liban en un tableau synoptique, ou 5 008 années
en
5008 millimètres. Il fallait y penser ! François
Eid la fait !
Résultat : un condensé dévénements
marquants consignés sur une carte
en accordéon, qui se déploie sur près de
6 mètres de long.
François Eid (photo ci-dessus) est architecte de profession.
Cest dire sil sait manier les maquettes, cartes et
autres éléments de mesure à échelles
réduites.
Cest aussi un «passionné du Liban» et
un mordu dhistoire comme il en existe peu. Du genre à
passer ses moments de loisirs le nez enfoui dans les annales,
les ouvrages et documents historiques.
Trois facteurs qui lont conduit à lélaboration
dun ouvrage qui sort de lordinaire. Un livre dhistoire
du Liban, qui court depuis le troisième millénaire
avant Jésus-Christ jusquà cette année
(et plus précisément lélection du président
Sleiman) et qui compile, de manière scientifique, méticuleuse
et objective, les faits qui ont tracé lhistoire du
Liban, mais aussi en parallèle les événements
majeurs qui se sont déroulés au Moyen-Orient et
dans le monde.
«Je me suis toujours intéressé à lhistoire
de mon pays, raconte François Eid. Et je me suis toujours
posé certaines interrogations: est-ce quil sest
toujours distingué de ses voisins? Quels sont les peuples
qui lont occupé? Qua-t-il donné au reste
du monde ?» Les réponses, il les trouvait éparses
dans ses lectures, disséminées dans divers ouvrages,
parfois de manière contradictoire. Doù lidée
de satteler par lui-même à une consignation
«neutre et objective» des faits, personnages et dates-clés
du pays du Cèdre, dans une somme qui couvrirait 5000 ans
dhistoire. «Jai commencé mes recherches
avec lobjectif de publier le livre en lan 2000. Mais
mon travail avançait lentement par manque dinformations
sur les deux premiers millénaires, la majorité des
livres dhistoire du Liban à part quelques
exceptions, comme Les peuples et les civilisations du Proche-Orient
de Jawad Boulos nabordant pas de manière approfondie
les périodes antiques.»
Un projet titanesque
À cause de ce retard dans les recherches, le projet naboutit
pas en 2000. Lauteur jette léponge
Jusquà
lassassinat de Rafic Hariri et le retrait des forces syriennes
du Liban en 2005. Un événement majeur qui rallume
chez François Eid lenvie de se remettre à
cette entreprise. Il a recours, cette fois, aux ouvrages universalistes
en français, mais aussi en italien, langue quil possède
parfaitement pour avoir vécu plusieurs années à
Milan.
Plusieurs années de documentations suivies de quelques
mois de «difficultés techniques pour imprimer, sur
un papier long de près de 6 mètres», cette
somme fourmillante dinformations mais présentées
avec une admirable clarté il ny avait plus
quà attendre un événement significatif
pour clôturer cette uvre titanesque. Ce fut lélection
tant espérée dun président de la République,
en loccurrence le général Sleiman. Et cest
ainsi quau lieu des 5 000 ans de chronologie historique
prévue, Chronoliban sétendra sur 5008 années.
Recoupements et comparaisons
Sa particularité? Un ouvrage historique à la fois
extrêmement minutieux et qui peut sappréhender
comme un jeu. Et dont la lecture permet de relever des éléments
de comparaison, des rapprochements, des interférences directes
ou indirectes entre des événements survenus à
une même époque au Liban, dans la région ou
dans le monde. Le lecteur en tire, lui-même, les conclusions
qui simposent. Et découvre ainsi de nombreux
petits ou grands événements ignorés
du «grand public», comme la conquête de la Phénicie
par les Arméniens entre -84 et -72 avant J-C, les combats
des chiites du Jabal Aamel aux côtés des croisés,
loccupation de la Békaa par les Mongols pendant six
mois en 1260, ou encore, comme le relève lauteur,
certaines évidences occultées, comme le fait, par
exemple, que les périodes «durant lesquelles la Békaa
avait un conquérant différent du reste du pays étaient
vraiment minimes».
Une sorte de remue-méninges à base dhistoire
passionnant. Qui devrait trouver naturellement sa place dans toutes
les bibliothèques!
Article de Zéna ZALZAL
« LAtlas du Liban », publié
par le PUSJ,
grand prix de la Société française de géographie
Décembre 2007- Complément
indispensable à toute histoire du Liban et instrument de
travail précieux qui devrait trôner dans toutes les
bibliothèques, lAtlas du Liban publié par
les Presses de lUniversité Saint-Joseph (PUSJ) vient
de remporter le grand prix de cartographie 2007 de la Société
française de géographie.
Le prix a été remis au père Sélim
Abou, recteur émérite de lUSJ et directeur
des Presses de lUSJ, par le professeur Jean Bastié,
président de la Société de géographie,
lors dune cérémonie solennelle à Paris
Dans un discours tenu pour la circonstance, le père Abou
a remercié la Société de géographie
pour lhonneur quelle rend à lUSJ. Publié
en 2003, lAtlas en est à sa deuxième édition.
Cette dernière a été mise à jour par
Pierre Vallaud, directeur littéraire des PUSJ.
« Au Liban, la parution de notre Atlas fut un événement,
car auparavant, il ny avait rien de semblable, a rappelé
le père Abou, dans son mot de remerciements. Ce que nous
avons voulu, cest fournir aux Libanais en général,
mais surtout aux jeunes, dans les écoles et les universités,
un instrument qui leur permette de prendre conscience des assises
géographiques, historiques, économiques et sociales
de leur identité politique et nationale. »
« Dans ce pays, a poursuivi le recteur émérite
de lUSJ, lidentité commune se construit par
un dépassement constant des identités particulières
propres aux diverses communautés ethnoreligieuses et par
la création constante de modèles de pensée
et de sensibilité issus de leur longue coexistence. »
« Le territoire exigu de la République libanaise
porte les traces dune histoire multiséculaire, que
lAtlas tente de parcourir méthodiquement depuis lépoque
préhistorique jusquà aujourdhui, en
passant par les époques phénicienne, hellénistique,
romaine médiévale, ottomane, a conclu le père
Sélim Abou. On a dit que la géographie est le seul
facteur permanent de la politique. Depuis lorigine, le territoire
libanais a été le lieu de rencontre et de confrontation
de peuples différents, tour à tour envahi, occupé
ou libéré, il a été et demeure terre
de métissage culturel, de lunité dans la diversité,
malgré les vicissitudes quil ne cesse de vivre. Pour
un peuple comme pour un individu, mieux connaître ses racines,
cest se donner la chance de mieux vivre le présent
et daffronter plus lucidement lavenir. »
Outre les cartes, lAtlas est très richement illustré
de photos du Liban qui en font aussi un album à feuilleter,
un itinéraire à parcourir.
Vendu
en ligne
LAtlas
du Liban est disponible en librairie, mais il est aussi vendu
en ligne, comme tous les ouvrages des Presses de lUniversité
Saint-Joseph. Ladresse électronique du point vente
est : www.usj.edu.lb/publications.
À côté des livres spécialisés
publiés par les diverses facultés et instituts de
lUSJ, on trouvera sur ce site des albums et ouvrages qui
feront de prestigieux cadeaux à loccasion des fêtes.
Citons notamment : Temples de lépoque romaine (au
Liban), un ouvrage qui fait autorité dans son domaine,
Les Arméniens, la quête dun refuge (1917-1939),
qui retrace lerrance puis linstallation des Arméniens
au Liban entre les deux Guerres mondiales, ou encore Yanouh et
le Nahr Ibrahim, sur les nouvelles découvertes archéologiques
dans la vallée dAdonis. À larchéologie
aérienne, on doit deux beaux albums : Une aventure archéologique
et Aux origines de larchéologie aérienne.
Citons aussi un classique du père Sélim Abou, la
République jésuite des Guaranis ainsi quun
ouvrage sur lUSJ elle-même, LUSJ, portrait dune
Université , entre tradition et modernité.
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Apprenez
l'histoire du Liban
en vous amusant avec "Leebo"
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>
Le
Liban dans l'histoire
Depuis les
Phéniciens jusquà la dernière séquence
tragique en date...
Une
bonne sélection bibligraphique avec la librairie Ombres
Blanches
|
Octobre
2006
Dossier
sur la période du mandat français au Liban
Décembre 2004
Parution
du second Tome de l' « Histoire du Liban contemporain », de Denise
Ammoun
Le
deuxième tome de l'Histoire du Liban contemporain de Denise Ammoun
vient de paraître en France (éditions Fayard).
L'ouvrage de référence retrace l'évolution du Liban, de 1943 à
1990. Cette somme de plus de 1 000 pages repose sur des incidents
vécus, mais surtout sur une très abondante documentation en partie
inédite, grâce notamment à de nombreux entretiens avec d'anciens
responsables. La journaliste brosse, dans son ouvrage, l'histoire
d'un Liban rapidement confronté, après l'indépendance (1943) à
un voisinage difficile avec Israël, la Syrie et l'afflux en masse
de Palestiniens dépossédés de leurs terres.
Journaliste et grand reporter, Denise Ammoun, d'origine libanaise,
vit au Caire où elle est correspondante de La Croix et du Point.
Le tome premier de cette Histoire du Liban contemporain (1860-1943)
paru en en 1997 a évoqué l'ouverture du Liban à l'extérieur (en
particulier à l'Europe) puis le mandat français (1919-1943). Le
présent volume retrace l'histoire - souvent complexe - du Liban
indépendant jusqu'à la signature des accords de Taef (1990) qui
ont mis fin à la guerre civile. Longtemps tenu pour la " Suisse
du Proche-Orient ", en raison de sa prospérité et de la cohabitation
de multiples communautés, le Liban s'est construit sur la modernité.
Longtemps son système politique ne l'a pas arrêté dans sa course
au progrès ; il a même été capable, pendant près de trente ans,
d'accueillir une grande partie des Palestiniens chassés de leur
terre à partir de 1948. Mais l'instabilité politique et les ambitions
du grand voisin syrien ont fini par avoir raison de la paix civile
: les musulmans ont voulu accroître leur influence, les chrétiens
se sont déchirés, Israël et la Syrie ont envahi le pays des Cèdres,
une partie des élites de la culture et de la fortune a fui. Les
destructions sont effroyables. Mais la paix est revenue et le
Liban se reconstruit…
Il va de soi que l'avenir d'un aussi petit pays sera largement
dépendant des solutions qui seront ou non trouvées à l'interminable
conflit du Proche-Orient
Nos
pages spéciales sur...
|
les dernières
parutions
d'auteurs libanais francophones
et
la Guerre du Liban
et la période "Aoun"
Edisud
et la Librairie Antoine co-éditent un ouvrage
sur les vestiges archéologiques
du Liban
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De Beryte à Beyrouth...
«
Les fouilles de Beyrouth » de Youmna Medlej
Familiariser les enfants avec leur
héritage historique Youmna Medlej, qui a participé en tant que
volontaire aux fouilles du centre-ville, a voulu partager avec
les enfants cette expérience enrichissante. Elle a donc pris la
plume pour leur servir 30 feuillets sur l’histoire de Beyrouth,
les entraînant sur les traces des spécialistes qui ont mené les
travaux d’excavation, afin d’étudier les vestiges ensevelis dans
le sous-sol du centre-ville. L’auteur dresse succinctement l’inventaire
de ce sous-sol et procède au relevé des objets découverts lors
des opérations entreprises dans les années 90. Avec une belle
simplicité, elle raconte le fabuleux parcours d’une ville dont
les strates superposées sont déclinées en un gâteau mille-feuille
et où, à chaque couche, l’enfant découvre une civilisation : les
Phéniciens, les Égyptiens, les Perses, les Grecs, les Romains,
les Byzantins, les Arabes et les croisés. Au menu également, les
outils de l’archéologue et les objets déterrés comme les perles,
les pièces de bronze, les fragments de silex, les céramiques et
les mosaïques dont les illustrations signées Joumana Medlej font
émerger des couleurs et des images. Au sommaire aussi, les thermes,
les nécropoles et les masques funéraires. Excellent outil pour
familiariser les enfants avec leur héritage historique, Les fouilles
de Beyrouth a paru en langue française aux éditions Dar an-Nahar.
Dans le cadre du Salon lire en français et en musique qui se
tiendra au Biel du 23 au 30 octobre, Youmna Medlej rencontre les
7 à 10 ans au stand de la librairie al-Bourj, samedi et dimanche,
23 et 24 octobre.
"Les secrets de la guerre du Liban" (éd. Albin Michel)
Alain Ménargues, journaliste et grand ami
du Liban,
ancien correspondant permanent de Radio-France durant la guerre
du Liban
Du coup d'état de Béchir Gémayel aux
massacres des camps palestiniens
"Jamais un récit aussi
documenté et détaillé n'avait pu être effectué des 722 jours tragiques
qui vont de la conquête du pouvoir par Bachir Gémayel à l'invasion
israélienne, à la mort du jeune président et aux massacres de
Sabra et Chatila. Après avoir, dans le sang, éliminé ses rivaux,
Bachir Gémayel, fils cadet de l'une des trois grandes familles
maronites libanaises, prend la tête de la milice chrétienne et
s'impose, par la crainte, aux partis conservateurs chrétiens.
Grâce à l'aide politique d'Israël, à l'action du Mossad et de
Tsahal qui forment ses hommes, il consolide sa puissance militaire,
laisse entrevoir la paix et passe des accords avec l'État hébreu.
Reconnu comme interlocuteur par Washington, il ouvre le dialogue
avec les pays arabes et passe une alliance politique et militaire
avec Ariel Sharon et Raphaël Eytan pour chasser les Palestiniens
du Liban. Élu président de la République libanaise, il sera assassiné
trois semaines plus tard.
Grâce à un accès exceptionnel à des archives inédites des parties
en présence, Alain Ménargues raconte l'envers du décor."
Format : 240 mm x 155 mm 554 pages ISBN : 2226121277 Prix : 24.00
€
Signature en avant-première à
l'occasion d'un Dîner-Rencontre à Paris au restaurant Fakhr El
Dine, 30 rue de Longchamp, Trocadéro, 16e le vendredi 7 mai 2004
à 20h30
Ce
qu'ils en pensent...
Le livre se vend comme de petits pains dans les librairies
du Liban. Sans doute parce qu’il dérange et donne une
nouvelle lecture d’événements qui ont marqué notre histoire
récente. Malgré leur apparente insouciance, les Libanais
continuent donc à vouloir savoir ce qui s’est passé pendant
les années sombres, et l’ouvrage d’Alain Ménargues sur
Les secrets de la guerre du Liban est un document rare
sur la période allant de 1980 à 1982. La montée fulgurante
de Bachir Gemayel, l’évolution de ses relations avec les
Israéliens, mais aussi avec le président Élias Sarkis,
les Saoudiens, et même les Syriens, tout y est, écrit
comme si le lecteur assistait à toutes les réunions. Paru
en avril, le livre de plus de 500 pages se dévore comme
un roman. Rempli de révélations, il n’a jusqu’à présent
suscité aucune contestation réelle. Nous avons demandé
à son auteur pourquoi il déballe aujourd’hui tous les
vieux souvenirs.
Propos
recueillis par Scarlet Haddad
|
Alain
Ménargues, journaliste, directeur général de l’information
à RFI
Q : Le timing de la parution du livre est-il lié aux échéances
politiques libanaises ?
R : « Pas du tout. Vous allez me trouver naïf, mais je
n’ai pas pensé à l’échéance présidentielle. D’ailleurs
mon livre n’a rien à y voir. Cela fait cinq ans que j’ai
quitté le Liban et j’avoue avoir oublié toutes ces considérations.
En fait, j’ai achevé de l’écrire en 1998. Mais mon problème
était de m’assurer que la loi d’amnistie s’applique à
tout le monde. Je ne voulais pas prendre le risque que
les personnes que je cite puissent faire l’objet de poursuites,
ou être inquiétées d’une manière ou d’une autre. J’ai
fait des recherches et plusieurs rencontres dans ce sens,
et le livre est maintenant dans les librairies, sans avoir
eu des conséquences regrettables. »
Q : Pourquoi avoir remué tous ces mauvais souvenirs ?
R : « Ces mauvais souvenirs, comme vous le dites, c’est
une partie de l’histoire du Liban. Et l’histoire se fait
avec des hommes ambitieux, désireux de servir, courageux,
parfois lâches, bref des humains avec leurs faiblesses
et leurs grandeurs. Il faut surtout se rappeler qu’en
1980-1982, il n’y avait pas d’État libanais, mais une
occupation palestinienne et un groupe de jeunes gens qui
voulaient sortir leur pays de cette situation. On oublie
aussi que cette situation déplaisait aussi à des musulmans
qui sont partis, nombreux à cette époque, travailler à
l’étranger. On ne peut pas porter aujourd’hui un jugement
sur des gens qui ont agi en leur âme et conscience pour
tenter de sauver leur pays. On ne peut surtout pas regarder
la situation d’il y a vingt ans avec les yeux d’aujourd’hui.
»
Q : Mais pourquoi un journaliste français écrit-il un
tel livre, plus de vingt ans après les événements ?
R : « Je l’ai écrit justement pour que les jeunes Libanais
puissent avoir une idée de ce qui s’est réellement passé
à cette époque. Ils ont le droit de savoir et il faut
ouvrir les archives. Il ne s’agit pas d’accuser, mais
de raconter. D’ailleurs, après la parution de ce livre,
j’ai eu beaucoup de réactions de la part de Libanais.
Une dame m’a même appelé, et dans un français un peu lourd,
elle m’a dit : “Je ne sais si je dois vous insulter ou
vous remercier. À cause de votre livre, je ne dors plus
et je pleure. Pendant des années, j’ai subi les bombardements
sans savoir pourquoi, grâce à vous, je le sais maintenant.
Vous m’avez rendu l’histoire de mon pays”. »
Q : Comment pouvez-vous raconter des entrevues secrètes
comme si vous y étiez ? Êtes-vous sûr de la véracité des
faits que vous rapportez ?
R : « Je n’ai aucune prétention d’historien. J’ai fait
un grand reportage. Pour les réunions secrètes, je me
suis basé sur les procès-verbaux et j’ai ensuite rencontré
les personnes concernées pour faire des recoupements.
Ce livre m’a pris cinq ans de travail, parce que je voulais
m’assurer de la véracité de tous les éléments en ma possession.
C’est parce que j’aime le Liban que j’ai écrit ce livre
et aujourd’hui, avec les mêmes scénarios qui se reproduisent,
entre les Israéliens et les Palestiniens, et même en Irak,
avec la désagrégation de la société, cette histoire prend
une autre dimension. Personnellement, j’ai été fasciné
par le fait que de jeunes universitaires, et donc plus
ou moins intellectuels, se lancent dans une telle aventure,
pour sortir leur pays de l’impasse. Je n’ai pas écrit
pour les juger, mais pour témoigner... »
|
Walid
Charara, journaliste et chercheur en relations internationales
Q : Que pensez-vous du livre d’Alain Ménargues et selon
vous est-il bon de reparler en détail d’un passé qui a
marqué les Libanais ?
R : « Je crois que c’est un livre très important. À ceux
qui ne connaissent pas les détails de la guerre, notamment
la période cruciale allant de 1980 à 1982, il fournit
un éclairage essentiel. Quant à ceux qui étaient au fait
de ce qui se passait, il leur donne un complément d’information,
surtout concernant la préparation de la prise du pouvoir
par Bachir Gemayel, le comité, les différents scénarios
envisagés. Il y a aussi des révélations sur le massacre
de Sabra et Chatila. En fait, selon le livre, il y aurait
eu deux massacres : le premier généralisé et le second
ciblé et effectué par une unité de l’armée israélienne.
»
Q : Pour vous qui suivez la situation, comporte-t-il des
révélations ?
R : « L’analyse générale va dans le sens du livre, mais
il y a certainement des révélations. Concernant l’assassinat
de Bachir Gemayel, par exemple. Certes, il y a toujours
eu un flou autour de cet assassinat, et la version officielle
n’a pas été contestée, parce qu’il n’y avait pas d’enjeu,
mais le livre de Ménargues, sans apporter des preuves
déterminantes, permet de mieux réfléchir sur cet assassinat.
»
Q : Selon vous, le livre est-il crédible ?
R : « L’auteur a fait un véritable travail d’enquête et
il a le recul et l’objectivité nécessaires pour ne pas
laisser ses convictions prendre le pas sur les faits,
même s’il laisse entendre dans l’introduction que cette
guerre a été un formidable gâchis. À mon avis, ce livre
permet de mieux comprendre l’origine du pari israélien
chez certains. Et l’enseignement que l’on pourrait en
tirer, c’est que malgré ses imperfections et ses lacunes,
la formule libanaise est l’antithèse de celle d’Israël.
Elle reste une formule de coexistence et c’est ce qu’Israël
a sans doute voulu détruire. » Q : À voir la situation
actuelle, on croirait que tous ces faits sont irréels.
Pensez-vous que le pari israélien soit réellement abandonné
?
R : « Oui, je le crois. Il y a certes des courants extrêmement
critiques à l’égard de la situation actuelle. Certains
prônent même une rupture avec le monde arabe. Mais je
crois que le pari israélien n’a plus d’adeptes, surtout
avec la suite des événements qui a sapé tous les fondements
d’un tel pari. »
|
|
Joseph Chami
Mémorial du Liban
(Prix Phénix en Décembre
2002)
Ouvrage unique de références
qui se veut une synthèse chronologique de l’évolution du Liban
moderne.
Les trois premiers volumes
sont intitulés:
Du Mont-Liban à l’Indépendance (1861 à 1943),
Le mandat Béchara el-Khoury (1943 à 1952) et
Le mandat Camille Chamoun
(1952 à 1958).
Sortie
du 4ème volume
sur le mandat de Fouad Chéhab
(1958-1964)
à l' occasion du salon lire en Français
2003
|
Cette
série de prestige est éditée à compte
d'auteur, imprimé par les Ets Chemali
Chaque tome est vendu 60$
Conception Saad
Kiwan
Pour Joseph Chami, recevoir le prix Phénix est « un témoignage
d’intérêt qui accentue (sa) responsabilité » et son encyclopédie
historique a été envisagée comme « un accomplissement du devoir
de mémoire » afin de « mieux penser demain » et de « poursuivre
la marche en évitant ce qui a été nocif. »
Bibliographie de J.Chami
- Liban, 77-82 : jours de colère; Aout
1984 ; Liban ; Arab Printing Press ; photographies ; 399 p.
; 30 cm.
Days of wrath, Lebanon, 77-82 ;
traduit en Anglais par Jana Tâmer ; New Brunswick ; U.S.A. ;
Transaction Books ; 1984 ; principalement des photographies
; 399 p. ; 29 cm.
- De la Phénicie ;
Préf. de Maurice Chehab ; Beyrouth ; Librairie du Liban ; 1967
; XV; illustrations ; 167 p. ; 24 cm.
- Les Cèdres du Liban;
Librairie du Liban ; 1968
A lire aussi...
Ayman Traoui
La Mémoire de
Beyrouth
303 pages de textes et photos
aux éditions de la Banque de la Méditerranée.
Cette œuvre gigantesque est unique
dans son genre mérite de servir de matière à quelqu’un qui souhaite
prendre des photos de cette ville ou écrire son histoire et
évoquer les années de destruction dont elle a été le théâtre.
Photo Yves Hanotiau
Skiouros.net, Carnets de voyage
2003
Sélim Takla
1895-1945
Une contribution à l'indépendance
du Liban : Gérard D. KHOURY (direction) EDITION KARTHALA
Ce livre a fait le pari de choisir
pour objet d'étude Sélim Takla, ministre des Affaires
étrangères de l'indépendance.
Un personnage qui n'apparait pas aujourd'hui
comme central -alors qu'il l'a été- pour éclairer une
époque essentielle de l'histoire contemporaine du Liban,
celle des débuts de l'indépendance en 1943.
Sélim Takla
représente l'émergence d'une nouvelle élite urbaine qui
trouve ses racines dans le traditionnel Mont-Liban rural,
à l'époque de la longue paix de la Moutassarifiya. C'est
un des rares moments dans l'histoire d'un pays où l'individu
et le groupe suivent la même trajectoire et se renforcent
l'un l'autre.
|
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Samir KASSIR :
Histoire de Beyrouth
(Editions Fayard - Collection Ville)
L’histoire d’une métropole, à la fois
orientale et occidentalisée, premier espace de la modernité
en terre arabe, symbole de la prospérité jusqu’à la guerre de
1975 et qui depuis 1990 renaît de ses cendres.
Samir Kassir est un intellectuel libanais
réputé pour sa liberté d’esprit. Enseignant à l’université Saint-Joseph
de Beyrouth, il est éditorialiste à An- Nahar, le prestigieux
quotidien libanais. Il est l’auteur d’un ouvrage de référence
sur la Guerre du Liban et le coauteur de La France et le conflit
israélo-arabe (1917-1991).
Pourquoi Beyrouth, ville finalement
modeste, a-t-elle occupé une si grande place politique, économique
et culturelle ? A la croisée de l’Orient et de l’Occident, Beyrouth
a attiré les envahisseurs : Romains, Arabes, croisés, Mamelouks
d’Egypte, puis Ottomans. C’est seulement à partir du XXe siècle
que Beyrouth entame son ascension commerciale, notamment grâce
à l’essor de l’économie de la soie dans l’arrière-pays. Elle
est aussi l’un des grands centres de la renaissance culturelle
arabe et se dote des infrastructures modernes qui la feront
choisir en 1920 comme capitale du Grand Liban et siège du mandat
français, puis de la République libanaise en 1926. Tout au long
du XXe siècle, malgré les désaccords entre communautés religieuses,
Beyrouth renforce son rôle de plaque tournante financière. A
partir des années 1960, la capitale draine les pétrodollars
et les recycle. C’est le plus grand centre d’affaires du Proche-Orient,
c’est aussi une République des Lettres et une oasis de liberté.
Ce Beyrouth de l’âge d’or oscille entre deux images contradictoires
: celle d’une métropole ouverte à tous vents, cosmopolite au
point d’avoir développé une culture sans grand rapport avec
ce qui l’entoure et celle d’une ville qui serait le berceau
de la culture arabe contemporaine. La vérité est entre les deux
puisque Beyrouth est précisément une ville pluriconfessionnelle.
C’est en 1975 qu’éclate une guerre qui n’ose pas dire son nom
et qui divise la capitale en deux. Beyrouth s’est reconstruite
à partir de 1990 presque aussi vite qu’elle a été détruite,
même si la place des Martyrs, mémoire de la ville ottomane et
française, risque fort de rester en chantier pendant de longues
années. Le projet visant à faire du centre-ville une sorte de
Dallas sur Méditerranée a été écarté, mais Beyrouth n’a pas
encore retrouvé la place polyvalente qui a fait son caractère
singulier.
Entre le chatoiement d’une ville
ouverte, à la fois orientale et occidentalisée, moderne mais
profondément ancrée dans une Histoire qui a vu passer Pompée,
Saladin, Jazzar et Ibrahim Pacha, et les cauchemars d’un lieu
dévolu à la guerre, Beyrouth et ses habitants venus de partout,
Beyrouth avec ses femmes et ses hommes, ses écrivains et ses
artistes, son urbanisme et son architecture aura entretenu les
fantasmes les plus contraires. Comment se composent ces images
? De quoi se nourrissent-elles ? De quelle ville réelle sont-elles
les masques alternés ? Tout en restituant à Beyrouth son histoire
plurielle et la diversité de ses visages, ce livre inspiré se
concentre sur ce qui a fait de cette ville, depuis le 19e siècle,
l’un des premiers espaces de la modernité en terre arabe.
Sans en ignorer les crises, il explore avec un souffle à la
Braudel le particularisme d’une métropole régionale cosmopolite
qui, par-delà la modestie de sa géographie, a nourri un immense
imaginaire et anticipé l’hybridité des grandes villes de notre
temps.
© Librairie Arthème Fayard,
2003 Parution : 2003 - 736 pages - 15,3 x 23,5 Prix TTC : 25
(163,99 FF ) Code ISBN : 2-213-02980-6 Code EAN : 9782213029801
Code Hachette : 3589223
La Guerre du Liban
De la dissension nationale au conflit régional
Édition: KARTHALA-CERMOC
paru en 1994
"Désordre
établi au Liban"
article de Samir Kassir paru dans le Monde
Diplomatique en 1997
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Samir Kassir
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Richard Millet
"Un Balcon à Beyrouth"
Corrézien de naissance,
R.Millet a passé une partie de son enfance à
Beyrouth ce qui lui a inspiré en 1994 ce roman
plein d'états d'âme.
Il a reçu en 2003, le Grand Prix Poncetton, décerné
par la Société des Gens de Lettres pour l'ensemble de
son oeuvre, à l'occasion de la sortie de
"Ma vie parmi les ombres"
aux éditions Gallimard.
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Un Diplôme Universitaire
en Géostratégie au Liban
Université Saint-Joseph
Beyrouth
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Beyrouth 1991 (2003)
Auteur : Basilico Gabriele
avec des textes de Francesco Bonami & Dominique Eddé.
En 1991, deux ans après la fin de la guerre
civile au Liban, le photographe italien Gabriele Basilico participe
à une mission photographique, consacrée au centre-ville ravagé
de Beyrouth. Les clichés de 1991 alternent parfois avec certains,
plus récents, de 2003. L’évolution est perceptible, les impacts
de balles se sont effacés mais le passé est toujours en filigrane.
Pour citer une phrase de Francesco Bonami, qui préface le livre
: « Les photos de Beyrouth ne sont pas un jugement sur la guerre,
au contraire elles sont une réflexion sur ce qui reste d’une ville
quand, une fois la guerre terminée, la vie reprend son cours ».
Le travail en noir et blanc de Basilico semble figer dans le temps
ces bâtiments vides et ces rues désertes d’une ville survivante
qui fut si belle.
Editeur
: Le point du jour - Langue : Français Nbre de pages : 176
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