La Période Michel Aoun
au Liban
Légalité et légitimité : des relations conflictuelles
MICHEL
AOUN A LANCE LE 19 JUILLET 2007 SA CHAÎNE DE TÉLÉVISION
AU LIBAN Le général à
la retraite Michel Aoun, leader du parti dopposition chrétien et
seul prétendant déclaré à la présidence du
Liban, a lancé vendredi sa chaîne de télévision. OTV
a commencé à émettre avec un journal dinformations,
arborant un symbole orange à lécran, la couleur du parti du
général Aoun, le Courant patriotique libre (CPL). Dans
sa phase de démarrage, la chaîne doit diffuser six heures de programmes
par jour. Le premier
tour de lélection présidentielle est prévu le 25 septembre. Le
Parlement doit désigner un remplaçant au pro-syrien Emile Lahoud,
dont le mandat sachèvera le 25 novembre. A
lheure actuelle, les députés anti-syriens estiment quil
leur revient de choisir le prochain président puisquils disposent
de la majorité absolue (68 sièges de députés sur 126).
Lélection se fait à la majorité des deux-tiers au premier
tour, à la majorité absolue au second. La
majorité anti-syrienne a en revanche besoin de la présence des députés
de lopposition pro-syrienne, menée par le Hezbollah auquel est allié
Michel Aoun, pour atteindre le quorum des deux-tiers, comme le veut la coutume
depuis lindépendance.>
Le site de la chaine
Parution chez Fayard
du dernier livre du Général Aoun
"Une certaine vision du Liban"
Entretiens avec Frédéric Domont*
Signature
à la FNAC Paris Avenue des Ternes le 31 Mai à 17h30
Figure emblématique de la résistance contre loccupation syrienne
du Liban, Michel Aoun sest imposé au fil des années comme
le personnage incontournable du paysage politique libanais. Ce « fougueux»
militaire, élevé à la dure école de larmée
durant la guerre du Liban, entre en politique en 1988 lorsque Amine Gemayel, président
de la République, le nomme Premier ministre. Michel Aoun naura de
cesse, durant ses deux années de mandat, de rétablir lautorité
de lÉtat et de libérer le territoire de loccupant syrien
- en vain. Le 13 octobre 1990, une offensive syro-libanaise sur ce que lon
appelle le « réduit chrétien» sonne le glas de ces deux
ans despoir. Le général est contraint à lexil.
Il passe quinze ans en France avant de rentrer au pays en mai 2005. Les Syriens
sont partis et il ressent ce départ comme une victoire personnelle en affichant
lambition de rassembler. La conclusion, au début de lannée
2006, dune «entente » entre le Courant patriotique libre du
général Aoun et le Hezbollah a suscité de nombreuses interrogations,
tant au Liban que dans les rangs occidentaux. Michel Aoun propose, à travers
cette entente « audacieuse » et « avantgardiste », un
« projet de société » qui transcende les clivages sociaux
et communautaires traditionnels afin dapporter, à lheure du
« choc des civilisations », une réponse aux crises identitaires
et à la question du « comment vivre en paix dans une société
pluraliste ? » Né en 1935 dans la banlieue de Beyrouth, Michel
Aoun, ancien Commandant en chef de l'armée libanaise et ancien Premier
ministre, est aujourdhui député et lun des principaux
chefs de l'opposition. * Frédéric
Domont est journaliste, spécialiste du Moyen- Orient. Parution
: Mai 2007 - 260 pages - 13,5 x 21,5 Prix TTC : 18 (118,07 FF ) Code ISBN
: 978-2-213-63214-8 Code Hachette : 3534542 A
l'occasion de sa visite à Paris, le Général Aoun donnera
aussi une grande conférence-débat au palais des congrès de
Paris le 2 Juin 2007 à 19 heures >>
Réservation des places
D'Octobre
1990 à Mai 2005...
Après quinze
ans d’exil en France, le général Michel Aoun s’apprête à rentrer au bercail. Magazine
du 6 Mai 2005 retrace le parcours d’un homme, controversé certes, mais qui a eu
au moins le mérite de rester constant dans ses prises de position et d’œuvrer
sans cesse pour la libération du Liban. Il a soixante-dix ans derrière lui et
tout l’avenir devant. Gros plan sur le retour d’un grand exilé.
Le "V" de la victoire derrière la vitre blindée et
le traditionnel "Ya Chaab Loubnan al-azim"(grand peuple du Liban
ont ponctué le discours de Michel Aoun, le 7 Mai sur la place des Martyrs
et de la Liberté. Nous aurions tant aimé entendre quelques mots
de remerciement à la France qui, de Beyrouth, eurent conféré
encore plus d'émotion à ce moment historique... Crédit
Photo: AFP |
Le vendredi
29 avril 2005 à 20h précises Le Rassemblement Pour le Liban
/ Courant Patriotique Libre organise un DINER HISTORIQUE autour des
thèmes suivants LE RETOUR DU GENERAL MICHEL AOUN AU LIBAN & LE RETRAIT
TOTAL DES FORCES D’OCCUPATION SYRIENNES A l’Hôtel
« INTERCONTINENTAL » PARIS (3, Rue Castiglione 75001) Dîner
de gala libanais, animé par la chanteuse « Rania Antar »
Réservation Obligatoire
Places limitées Réservations : 00 33
6 64 22 64 79 & 00 33 6 13 84 82 70 – 00 33 6 12 60 69 30 mail :
diner.historique@tayyar.org Prix du billet : 60 € sur place 50 € en prévente
Le
retour du Général Aoun au Liban est prévu le 7 Mai 2005 après
un séjour en France durant près de 15 années, à Marseille
puis en région parisienne. |
Grands
repères historiques du Liban en
partenariat avec le site-web "histoire à la carte"
Formation
du Grand Liban
Soucieux de
préserver une autonomie acquise sous les Ottomans, les nationalistes libanais
font admettre à Versailles la création d’un Etat étendu autour du noyau chrétien
du Mont Liban. |
La
guerre au Liban
De 1975 à 1990,
le Liban, dont le système politique repose sur un fragile équilibre intercommunautaire,
est le terrain d’une guerre aux visages multiples, dont les enjeux sont aussi
bien libanais que régionaux et internationaux. | Accès
en démonstration des cartes animées et commentées pour le
Liban, en exclusivité sur LibanVision!
|
Tournant dans
l'histoire d'après-guerre du Liban? Au
lendemain d'une élection législative partielle an Septembre 2003,
Aoun annoncait déjà son intention de rentrer au Liban
en vue des élections générales prévues en 2005....
Sa dernière conférence de presse
au CAPE
avant
l'attentat contre Rafic Hariri (version audio)
1er Février 2005 >>> En
exil à Paris depuis 14 ans, il voudrait aujourd'hui soutenir l'opposition, voire
présenter sa propre candidature aux prochaines
législatives Le général
Aoun annonce son retour à Beyrouth
Exilé
en France depuis quatorze ans, le général Michel Aoun a ménagé une surprise aux
Libanais ce week-end en annonçant qu'il revenait au pays avant les élections législatives
prévues au printemps. A 70 ans, l'ancien commandant en chef de l'armée a précisé
qu'il n'excluait pas de présenter sa propre candidature, affirmant qu'en tout
cas il unirait ses forces à celles de l'opposition «pour engager ensemble la bataille
de la souveraineté et de l'indépendance du Liban». De
son exil parisien, le général Aoun s'est fait depuis des années le champion de
la dénonciation de la mainmise syrienne sur le Liban consacrée en 1989 par l'accord
de paix de Taëf, avec l'aval de la communauté internationale. Son incapacité à
faire échouer le processus de Taëf, alors qu'il était premier ministre d'un gouvernement
militaire de transition, l'avait contraint à demander l'asile en France en 1990.
Son retour au Liban serait l'une des premières conséquences de la résolution 1559
des Nations unies qui a sonné le glas de la bienveillance internationale à l'égard
du rôle de Damas au pays du Cèdre. Adopté le 2 septembre dernier à l'initiative
de Washington et Paris, le texte réclame implicitement le retrait des troupes
syriennes du Liban, la fin des ingérences politiques et le désarmement du Hezbollah.
Recevant vendredi à l'Elysée le patriarche maronite, Nasrallah Sfeir, chef de
file de l'opposition chrétienne antisyrienne, le président Jacques Chirac a réitéré
«l'attachement de la France à la pleine application de cette résolution», selon
son porte-parole. «Dans cette perspective, les élections législatives libanaises
sont une étape capitale qui sera suivie avec attention par la communauté internationale»,
a-t-il dit. De son côté, le premier ministre Jean-Pierre Raffarin a déclaré à
un journal tunisien attendre «des gestes concrets» de la part de la Syrie.
Sous le feu des projecteurs, Damas multiplie les initiatives destinées à concrétiser
une réorientation de la gestion de ses relations avec le Liban. Le retour de Michel
Aoun entrerait dans ce cadre. Après la visite à Damas d'un émissaire aouniste
il y a deux semaines, la presse libanaise se faisait l'écho hier d'une volonté
officielle de clore les dossiers judiciaires concernant le général, tandis que
le premier ministre Omar Karamé a déclaré hier que Aoun serait bien accueilli
au Liban. Le nouveau vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem,
est attendu aujourd'hui à Beyrouth pour donner corps à cette «évolution» des relations
libano-syriennes. Celles-ci ne passeraient plus par le canal des services de renseignement
syriens (dont le siège à Anjar, dans le nord du Liban, fait office d'ambassade),
mais par le ministère des Affaires étrangères, conformément au souhait du président
syrien «d'institutionnaliser» les contacts bilatéraux, rapporte la presse locale.
M. Mouallem rencontrera notamment l'ancien président Amine Gemayel, devenu l'un
des principaux membres de l'opposition antisyrienne, et une entrevue avec le patriarche
Sfeir serait prévue pour une visite ultérieure. Confrontée à des pressions sans
précédent, la Syrie a ainsi choisi de lâcher du lest en accédant à certaines des
revendications principales de l'opposition libanaise, qui a pris de l'ampleur
depuis le ralliement de Walid Joumblatt à des thèses qui étaient jusque-là
l'apanage de certains cercles chrétiens. «Notre but devrait être de mettre
fin par des moyens démocratiques à la tutelle syrienne», a récemment déclaré le
leader druze. Outre la volonté affichée d'assainir les relations entre
les autorités syriennes et libanaises, un autre geste a été effectué en direction
de l'opposition : le gouvernement libanais a concocté une loi électorale qui répond
au souhait des chrétiens d'améliorer leur représentativité au Parlement. Le nouveau
découpage électoral revient en effet à de petites circonscriptions – le caza –
afin de soustraire les chrétiens au poids déterminant des électeurs musulmans
et de permettre à chaque communauté de choisir ses représentants. Même si elle
satisfait une revendication ancienne du patriarche maronite, cette loi a l'avantage
de préserver les chances du pouvoir prosyrien de conserver la majorité des sièges
à la Chambre, grâce à l'assise populaire de certains alliés de Damas. D'autant
qu'elle complique les choses pour l'ancien premier ministre Rafic Hariri, le troisième
pôle de l'alliance antisyrienne. Il lui sera cette fois beaucoup plus difficile
qu'en 2000 de rafler les 19 sièges à pourvoir dans la capitale. Sybille
Rizk pour le Figaro
Comprendre
le scrutin des élections législatives libanaises de Mai 2005...
Août 2004
Entretien entre Alain Ménargues et François-Xavier |
Alain Ménargues
|
"Les
secrets de la guerre du Liban"
Le livre-évènement |
Le journaliste a signé ses deux derniers
ouvrages au Salon du livre 2004 Pourquoi
Alain Ménargues a voulu dévoiler « les secrets de la guerre » du Liban
Alain
Ménargues a entrepris, avec ses Secrets de la guerre du Liban, un travail colossal
: cinq ans de recherches, près de 350 entretiens avec des personnalités liées
de près à la période concerné, une collecte de documents inédits, un souci quasi
maniaque de s’en tenir aux faits et de multiplier les détails... Le résultat a
été à la mesure du travail abattu par le journaliste : un best-seller et plus
de deux cents signatures au Salon du livre le week-end dernier. La publication
du deuxième tome, qui couvre la période allant de l’accession d’Amine Gemayel
à la présidence de la République jusqu’à sa visite à Damas, en février 1984, est
prévue pour bientôt. En attendant, Alain Ménargues a publié un nouvel ouvrage,
Le Mur de Sharon, sur le mur israélien de séparation en Cisjordanie. Il précise
d’ailleurs d’entrée qu’il reste journaliste avant toute autre chose, comme le
dénotent d’ailleurs la sobriété de ses propos, sa modestie et son extrême lucidité
quant à la manière d’envisager et d’écrire l’histoire. Sur les motivations qui
l’ont conduit à écrire Les secrets de la guerre du Liban, Alain Ménargues rappelle
qu’il a été correspondant au Liban : « Je suis arrivé au Liban en 1982, six heures
avant que les Israéliens ne bloquent Beyrouth-Ouest. Durant toute la guerre, j’ai
vécu avec ce sentiment frustrant de ne pas tout savoir. Et, durant des années,
mon souci a été de combler les trous. Par ailleurs, durant la guerre, j’ai été
frappé de voir que beaucoup de gens subissaient la guerre sans savoir ce qui se
passait. J’ai voulu leur apporter certaines réponses. J’avais des choses à me
dire, à dire à ma femme libanaise. Et puis je me suis posé la question : si aucun
des Libanais ne peut écrire un livre d’histoire sur ces événements, pourquoi un
étranger ne le ferait-il pas ? » Et de poursuivre : « Le livre idéal est celui
qui serait accepté par toutes les communautés. Et c’est possible, à condition
qu’il y ait deux notions appliquées : la tolérance et la recherche de l’exactitude
des faits. L’histoire est une multitude de faits. C’est l’addition de ces faits
dans leur contexte qui permet de décrire d’une manière incontestable ce qui s’est
passé. Ensuite, c’est le droit le plus strict du lecteur d’évaluer et de porter
des jugements. » La peur des Libanais...
Alain Ménargues explique d’une manière très pragmatique pourquoi son livre a reçu
un bon accueil au Liban : « Parmi les lecteurs, il y a beaucoup de jeunes qui
n’ont pas connu la guerre et qui sont venus me remercier pour avoir pu lire ce
qu’ils ne trouvaient pas dans leur famille. Les jeunes veulent savoir comment
leurs ancêtres ont vécu. L’identité et l’avenir d’un jeune dépendent du passé
de ses parents. » Alain Ménargues estime que les Libanais ne pourront faire le
deuil de la guerre tant qu’ils ne savent pas ce qui s’est produit. « Par ailleurs,
personne ne veut parler de la guerre. Ni ses acteurs ni ses victimes. On dresse
un voile pudique. Mais il va bien falloir un jour le lever », dit-il. En réponse
à ses détracteurs, qui déplorent, entre autres, le timing choisi par l’auteur
pour la parution de son livre, il répond : « Ce livre n’a porté préjudice à personne.
Mes détracteurs sont des politiciens de salon qui se gargarisent de leurs propres
mots et qui ne savent pas faire une analyse de la situation. Il n’était pas question
pour moi de porter préjudice à quiconque. La situation régionale, la présence
syrienne ou sa non-présence n’ont rien à voir avec un livre. On n’écrit pas un
livre par rapport à un timing politique. » Qu’est-ce qui empêche les Libanais
de se réapproprier leur mémoire ? « Vous voulez que je vous dise franchement ?
La peur d’eux-mêmes. L’incompréhension de ce qui s’est passé. Quand on veut analyser
des faits, il faut s’analyser soi-même. Il faut donc se juger par rapport à des
événements, et c’est très difficile », répond-il. Il faut aussi avoir la liberté
de le faire, non ? « Personne n’empêche quelqu’un de s’asseoir à une table devant
un miroir et de se demander ce qu’il a fait », souligne-t-il.
Michel Hajji Georgiou |
Article paru dans le Monde le 19 Janvier 2003
Des archives retrouvées-inventées de la guerre
à Beyrouth A
Noisy-le-Sec, le collectif libanais Atlas Group expose des documents troublants.
Walid raad, né en 1967 au Liban, a passé une grande partie de son enfance
et de son adolescence dans un pays en guerre. Alors que les dirigeants actuels
cherchent à en occulter la mémoire, Walid Raad fait partie de ces artistes libanais
qui travaillent sur ces événements qui marquent encore le quotidien. En 1999,
il a fondé l'Atlas Group, afin de produire ou retrouver des documents - images,
textes, vidéos, bandes-son - sur l'histoire contemporaine du Liban. Ses travaux
ont été exposés à la Documenta de Kassel et à la Biennale de Venise. Pour cette
première exposition en France, La Galerie, à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis),
présente le dossier du Dr Fakhouri, un historien libanais qui, à sa mort, en 1993,
a légué carnets et films à l'Atlas Group. Le Carnet de notes volume 38 contient
145 photos annotées de voitures, répliques exactes de celles qui, piégées, ont
explosé entre 1975 et 1991. "Dans la presse libanaise, on apprenait tout sur la
marque et la couleur des voitures, la taille du cratère creusé par la déflagration,
mais presque rien sur les victimes humaines", expliquait Walid Raad lors de sa
conférence-performance inaugurant l'exposition. VOITURES
ET COUCHERS DE SOLEIL Sur chaque feuille du carnet, on peut voir
une reproduction de la voiture et lire des informations chiffrées sur l'attentat.
"Nissan blanche. 23 mai 1985. 14 heures. Beyrouth. 55 morts. 174 blessés. 300
kg de TNT. Périmètre 500 mètres. 35 véhicules brûlés." "Mercedes 2805 grise. 20
janvier 1986. Beyrouth 11 h 21. 30 morts. 132 blessés. 200 kg TNT. Cratère 5 mètres
× 1,5 mètre." Autant de stèles qui, dans leur style faussement froid, saluent
la mémoire de ces morts oubliés. Le Carnet de notes volume 72 manie l'ironie :
les historiens libanais auraient été des parieurs forcenés qui se retrouvaient
au champ de courses hippiques pendant toute la durée de la guerre. "On raconte,
dit Walid Raad, mêlant fiction et réalité, que marxistes et islamistes pariaient
de la première à la septième course, maronites nationalistes et socialistes de
la huitième à la quinzième." Dans cette société malade de la guerre, un autre
"document" du Dr Fakhouri est un film faisant défiler à toute vitesse une série
de photos d'enseignes de médecins prises dans les rues de Beyrouth, telle une
ritournelle inquiétante. Il aurait aussi pris une image de sa ville à chaque fois
qu'il pensait la guerre terminée ; "dernière photo de la guerre" multipliée par
autant de fois qu'il y a eu d'espoirs déçus. Dans la même lignée des archives
retrouvées-inventées, Walid Raad présente I Think it Would Be Better If I Could
Weep ("Je pense que ce serait mieux si je parvenais à pleurer"), une série de
couchers de soleil sur la Corniche, célèbre promenade de la capitale libanaise
au bord de la Méditerranée, où les habitants de toutes les communautés déambulent
et bavardent. Le texte de Raad affirme que, "en 1993, les agents de la sécurité
libanaise y installèrent des caméras", le lieu étant un rendez-vous d'espions
et agents en tout genre. "Les caméras étaient actionnées manuellement et placées
à l'intérieur de buvettes-camionnettes, alignées à 18 mètres d'intervalle les
unes des autres." Un opérateur aurait pris la liberté de pointer sa caméra, chaque
soir, sur le coucher du soleil. "Cet opérateur fut licencié en 1996, mais on lui
permit de garder les cassettes contenant les couchers de soleil. En 1998, le ministère
de l'information a confisqué tous les films de couchers de soleil (...), à l'exception
de quelques minutes. Les voici, telles quelles", avertit l'introduction du film.
Image et politique, trace et censure : le travail subjectif de Walid Raad semble
une constante interrogation sur l'histoire et la création. "Au cœur du projet,
un trouble", note Jean-Pierre Rehm, critique d'art, commissaire de l'exposition
avec Hélène Chouteau, directrice de la Galerie. Qu'est-ce qu'un fait d'actualité
? Une guerre peut-elle être imaginaire ? Une mémoire peut-elle rester enfouie
? L'œuvre de l'Atlas Group s'inscrit dans ce tâtonnement contemporain. Catherine
Bédarida
Atlas Group, jusqu'au 7 février 2004.
La Galerie, 1, rue Jean-Jaurès, Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis).
Tél. : 01-49-42-67-17. RER E, gare Noisy-le-Sec, ou bus 105, arrêt Jeanne-d'Arc.
Entrée libre. Conférence-performance le 30 janvier à 20 h 30 aux Laboratoires
d'Aubervilliers, 41, rue Lécuyer, Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), Mo Quatre-Chemins.
|
Septembre 2003 Au
lendemain d'une élection législative partielle,
Aoun annonce son intention de rentrer au Liban
en vue des élections générales
prévues en 2005. >>>
Source: Romandie.com
- Le général libanais en exil Michel Aoun a fait savoir par la presse qu'il comptait
rentrer au Liban pour les élections de 2005, au lendemain d'une législative partielle
où l'un de ses partisans, sans être élu, a réalisé un score salué par les journaux
beyrouthins. Cette partielle, qui s'est déroulée dimanche dans la circonscription
de Baabda-Aley, à l'est de Beyrouth, a vu la victoire d'un chrétien maronite pro-syrien,
Henri Hélou (qui succède ainsi à son père, député et ancien ministre), qui l'a
remporté de 3.276 voix seulement sur le candidat aouniste, Hikmat Dib. La partielle
a été marquée par un taux de participation très faible (23,8%). "Je considère
que nous avons gagné", a déclaré le général Aoun au journal As-Safir, qui titre
en une : "Hélou député avec 28.000 voix et Dib +vainqueur+ avec 25.000 voix".
"Je vais rentrer au Liban pour participer aux prochaines législatives", prévues
pour 2005, a dit le général maronite, principal opposant à la présence syrienne
au Liban. A la tête d'un gouvernement de militaires, le général Aoun avait déclaré
en 1989 une "guerre de libération" contre le joug syrien avant d'être évincé l'année
suivante par une offensive militaire syro-libanaise. Des journaux beyrouthins
ont considéré lundi que le résultat de son candidat était un camouflet pour le
chef druze pro-syrien Walid Joumblatt, très influent dans la circonscription de
Baabda-Aley mais qui n'a pas réussi à mobiliser ses partisans en dépit d'appels
urgents en faveur de M. Hélou. C'est la première fois qu'un partisan du général
Aoun se porte candidat au nom du "Courant national libre" (CNL). Ce dernier a
toujours refusé de reconnaître le régime libanais pro-syrien né des accords de
paix interlibanais de Taëf (1989). L'élection partielle de dimanche visait à attribuer
le siège maronite devenu vacant après le décès de Pierre Hélou, entrepreneur richissime.
M. Dib est un ingénieur d'origine modeste qui avait été emprisonné lors de la
rafle qui avait frappé plus de 200 activistes chrétiens anti-syriens en août 2001.
Le général Aoun vit en exil en France depuis 1990, et réside actuellement à Paris.
L'annonce, fin Septembre 2003, de la réouverture de poursuites
à son encontre par les autorités libanaises, qui a suivi son "exposé"
devant le congrès américain risque fort de contrecarrer ses velleités
de retour, jusqu'au prochain rebondissement?
Beyrouth, dimanche
23 octobre 1983, Drakkar a cessé d'exister... Cette nouvelle
ébranle le monde… 58 parachutistes français des 1er et 9e RCP trouvent la mort
dans les décombres de leur poste baptisé « Drakkar ».
Le
site de la commémoration du 20ème anniversaire |
|
Mémoire
de maîtrise à l’USJ sur la complexité du système politique consensuel Nous
publions un extrait du mémoire de maîtrise soumis par le collaborateur du journal
L'Orient Le Jour, Michel Hajji Georgiou à la faculté de droit et de sciences
politiques de l’USJ sous le titre «Légalité
et légitimité dans le système politique libanais en temps de crise (la période
Aoun)». Le mémoire, dirigé par le professeur
et constitutionnaliste Jean Salem, a obtenu la mention très bien. Il évoque les
rapports conflictuels entre la légalité et la légitimité, d’abord de manière générale,
dans le cadre du système politique libanais en temps de paix (1943-1973) et en
temps de guerre (1975-1990), puis à travers la «période Aoun», où le conflit entre
«les» légalités et « les » légitimités atteint son paroxysme. L’extrait
que nous publions est issu de la première partie du mémoire, concernant les relations
ambivalentes entre la Constitution et le Pacte national de 1943 dans le cadre
du système politique libanais en temps de paix. «Le problème concernant la légitimité
au Liban remonte à plus loin que l’avènement de la Constitution libanaise: l’on
sait toute la controverse qu’a entraînée – et que continue d’entraîner chez certains
idéologues, au sein de certains partis et dans les discours de certains officiels
de certains pays – la proclamation même de l’État du Grand-Liban par le général
Gouraud en 1920. Dès l’instant où la légalité naît, au Liban, elle est sujette
à des tensions et des remous, le camp nationaliste arabe ne voulant voir dans
le Liban qu’une création artificielle des accords de Sykes-Picot, un État créé
par le mandataire français pour la communauté maronite. Chronologiquement, la
reconnaissance du Liban en tant qu’État dans ses frontières reconnues internationalement
jette les bases de la première crise au niveau de la légalité et de la légitimité
– puisque le Liban est perçu comme une création artificielle, donc un “objet”
illégal et illégitime, par un camp politique et, par transitivité, par la grande
majorité de la communauté sunnite. Elle constitue aussi un prélude à l’affrontement
de légitimités intercommunautaires et interlibanaises entre les tenants du rattachement
à la nation arabe et les partisans d’un Liban tourné vers l’Occident qui incitera
à la conclusion d’un consensus “national” – lequel porte en fin de compte sur
la légitimité nationale – entre les deux communautés “politiquement actives” du
pays à l’époque, les maronites et les sunnites : ce sera le Pacte national de
1943. « Si nous insistons de cette manière sur cet affrontement entre ceux qui
n’ont jamais vu le Liban autrement qu’à travers le prisme d’une idéologie panarabe
ou pansyrienne totalisante, faisant de ce pays un “kotr” (littéralement : diamètre)
appartenant à l’espace de la “umma” (nation), et ceux qui ont toujours mis en
exergue son “histoire vieille de 6000 ans”, c’est parce que cette lutte de légitimités
va déboucher sur une bataille ouverte autour de l’identité du Liban, qui va transcender
plus tard à la fois la Constitution, les institutions étatiques et le consensus
du Pacte national pour jouer l’un des rôles principaux dans la déstabilisation
du système, une première fois lors de la crise de 1958, puis avec le début des
hostilités en 1975. Dans ce sens, affirme l’ancien secrétaire général du Parti
communiste libanais, Georges Haoui, “on ne peut expliquer la légitimité au Liban
sans se référer à l’affrontement identitaire entre deux nationalismes, l’arabisme
et le libanisme”. Deux tendances dont on retrouve déjà un avant-goût dans le cadre
du Pacte national de 1943. « […]La Constitution de 1926 intègre dans son corps
le système communautaire malgré les réticences de Michel Chiha, et sur l’insistance,
semble-t-il, des députés musulmans Omar Daouk (sunnite) et Sobhi Haïdar (chiite),
à travers l’article 95 qui énonce : “À titre transitoire et conformément aux dispositions
de l’article 1er de la Charte du Mandat et dans une intention de justice et de
concorde, les communautés seront équitablement représentées dans les emplois publics
et dans la composition du ministère, sans que cela puisse cependant nuire au bien
de l’État.” « Commentant l’article, modifié par la loi constitutionnelle du 9
novembre 1943 qui supprime la mention “conformément aux dispositions de l’article
1er de la Charte du Mandat”, Edmond Rabbath affirme : “C’est la disposition fondamentale
qui a servi, sous le Mandat et avec une force accrue depuis l’indépendance, de
motif justificatif à un développement pathologique du confessionnalisme politique
issu du régime communautaire, à une forme de métastase qui a envahi mentalités
et institutions”. Par conséquent, la légalité subit un premier assaut de la part
de la légitimité, représentée ici par la structure communautaire et le “confessionalisme
politique” du pays, à travers l’article 95 de la Constitution – mais aussi à travers
les articles 9 et 10, relatifs au statut personnel. « […]Le deuxième “débordement”
de la légitimité sur la constitutionnalité libanaise se fait à travers le Pacte
national de 1943. Mais que représente en réalité ce “pacte”, qui fonde la légitimité
consensuelle au Liban ? “La commotion de 1943 avait produit des mouvements de
pensée et opéré un reclassement de valeurs et de repères dont l’effet catalyseur
avait fini par donner lieu à l’apparition d’une conscience spécifiquement libanaise,
sinon nationale, au sens sociologique généralement attaché à ce terme. (…) Le
peuple se voulait, en effet, au moins uni dans une patrie libanaise dont les virtualités
se sont ouvertes depuis à toutes les communautés indistinctement, sous conditions
qu’elles soient cataloguées et reconnues, dans la liberté et le respect mutuel
de leurs droits et de leurs traditions”, affirme Edmond Rabbath, avant d’évoquer
la multitude de facteurs qui ont eu pour effet “d’asseoir la légitimité de l’entité
libanaise sur un consensus général”. “Il faut bien reconnaître que cette conscience
collective, proprement libanaise, a été le fruit de l’indépendance. L’on pourrait
sans exagérer parler à son propos, au souvenir surtout des éventualités menaçantes
agitées sous le Mandat, d’un miracle libanais. Il était de coutume d’en attribuer
la cause à ce que l’on est convenu d’appeler le Pacte national. Ce Pacte n’a jamais
été écrit et encore moins nettement formulé. Il fut en réalité une sorte de modus
vivendi dont la formation originelle et les applications successives – mais aussi
les retombées politiques – ont constitué les facteurs dominants de la vie libanaise”
(1), souligne-t-il. « Dans une perspective analytique, il convient de constater
qu’à travers le Pacte national, il est possible de retrouver trois sources enchevêtrées
de légitimités existant au Liban, dont deux reviennent d’ailleurs couramment dans
les différentes sources écrites dans lesquelles auraient été énoncés les principes
du Pacte (en l’occurrence certains discours du président Béchara el-Khoury et
la déclaration ministérielle du gouvernement Solh (2)) : « – Le Pacte national
est avant tout un consensus sur le Liban, sa souveraineté et son indépendance.
Dans son arrière-fond psychologique, il correspond à une “libanisation des musulmans”
et à une « arabisation des chrétiens”, et “constitue l’effet spontané d’un rapprochement
entre les deux pôles, jusque-là opposés, de l’arabité, assortie de sa greffe naturelle,
relative à l’unité syrienne, d’une part, et de la libanité portant les couleurs
françaises et chrétiennes, d’autre part” (3). Il met en principe un terme à la
querelle intercommunautaire qui a prévalu autour de l’identité du Liban, et qui
constitue l’une des dynamiques de la légitimité. […] » « – Le Pacte national a
été conclu entre les communautés maronites et sunnites, et constitue le fondement
de la légitimité consensuelle libanaise. Il est donc possible de retrouver une
deuxième source de légitimités, celle de la structure communautaire et pluraliste
du pays, qui, déjà introduite dans la Constitution à travers la représentation
électorale et le statut personnel, devient maintenant le fondement du Pacte national.
“Au Liban, il n’y a que des légitimités confessionnelles. Le Pacte est un consensus
forcé entre les deux communautés”, estime l’ancien gouverneur de la Banque du
Liban, le juriste Edmond Naïm. « – Par delà les communautés […], le Pacte national,
fondateur de l’État libanais affranchi du Mandat, relève, dans une perspective
sociologique, d’un accord entre les élites politiques respectives des deux communautés
concernées, représentées ici par Béchara el-Khoury pour les maronites et Riad
es-Solh pour les sunnites. L’on se retrouve ainsi au cœur des particularités –
et des controverses – du système politique libanais : connaissant toute la problématique
de la représentation au Liban, et les aspérités d’un système où un phénomène de
découpage électoral par régions combiné à des structures sociales, culturelles
et anthropologiques bien déterminées (phénomènes de clanisme, de tribalisme, de
familiarisme et de féodalisme), il sera intéressant de se demander dans quelle
mesure un accord interélites au Liban peut garantir un accord “national”. Dans
le sens où il est légitime de se demander si la vision du Liban prônée dans le
discours élitiste, celle d’un Liban consensuel, et, partant, d’une légitimité
consensuelle, correspond à la légitimité telle qu’elle est perçue par les milieux
populaires, qui pourraient aspirer à autre chose qu’au simple consensus. « La
question se pose de savoir, à la lumière de cette idée, si le système de représentation
tel qu’il existe au Liban n’assure pas la reproduction d’une même caste politique
pseudo-élitiste traditionnelle, de plus en plus fondée sur le pouvoir des clans
et des familles, tellement imprégnée de consensus qu’elle finit par oublier sa
fonction de représentation et, sans transcender les barrières communautaires,
parvient, par le consensus, à former une caste homogène dont le seul but serait
de se maintenir au pouvoir. Le système pluraliste « consensuel » opérerait alors
à la reproduction et à la perpétuation de ses propres structures en permettant
une absence de reproduction et de circulation des élites, et empêcherait de facto
l’existence d’une légitimité “nationale” qui transcenderait le simple consensus.
Toujours est-il que le Pacte national donne naissance à la culture – et, partant,
à la légitimité – du consensus au Liban. « […] Depuis 1943, “on a beaucoup plus
légiféré dans le sens du Pacte national que dans celui de la Constitution”, estime
par ailleurs le politologue et secrétaire général du Parti national libéral (PNL),
Élias Abou Assi. C’est-à-dire, explique-t-il, que la légitimité communautaire
a pris le dessus sur la constitutionnalité, et que l’esprit dans lequel les lois
ont été élaborées depuis 1943 est fondamentalement communautaire. “Au Liban, la
question de la légitimité doit être appréciée en fonction des critères libanais.
Entre la Constitution et le Pacte national, c’est ce dernier qui prévaut. Cela
est clairement perceptible dans la répartition des pouvoirs publics”, indique
le professeur Abou Assi. “Le support de la légitimité n’est pas dans les textes.
L’esprit qui régit les institutions libanaises était le Pacte de 1943, supérieur
à la Constitution de 1926, tout comme actuellement l’accord de Taëf prévaut sur
les amendements constitutionnels de 1990”, affirme pour sa part le ministre Marwan
Hamadé. «Ainsi, dans les rapports entre la légalité et la légitimité, la prééminence
a été donnée à la seconde sur la première dans la vie politique du pays. Même
si le communautarisme, désigné par la suite, à tort ou à raison, sous le terme
fort péjoratif de “confessionalisme politique” existait déjà dans le corps de
la Constitution de 1926, et dans ses amendements multiples, il n’empêche que le
Pacte national, ou, plus précisément la pratique qui a découlé du Pacte, va préserver,
raffermir et consacrer cette formule, en la doublant d’une dimension consensuelle.
C’est donc à travers le prisme du binôme consensualisme/communautarisme qu’il
faut voir la légitimité instaurée par le Pacte de 1943, et dont l’effet sur la
Constitution se fera ressentir. « Selon le professeur Theodor Hanf, l’axe Constitution-loi
électorale-Pacte national fonde au Liban “un régime consensuel évident”. “Le pays
n’est plus gouverné par une majorité simple mais toujours par une large coalition,
chaque communauté importante disposant d’un droit de veto en vertu de la règle
de la représentation proportionnelle”, indique-t-il. De plus, ajoute le sociologue
allemand, “le Pacte impose une réalité constitutionnelle et démocratique consensuelle,
les décisions importantes ne pouvant être prises à la majorité simple, mais uniquement
par le consensus et l’unanimité”». 1)
RABBATH (Edmond), La Formation du Liban politique et constitutionnel, Presses
de l’Université libanaise, 1986, 2e ed., p. 542. (2) cf. JISR (Bassem), Mithaq
1943, Dar an-Nahar, Beyrouth, 1997, 2e ed., p. 143-174. (3) RABBATH (Edmond),
op.cit., p. 543.
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Plus de dix ans après avoir quitté le Liban,
le Général Aoun attire toujours de nombreux partisans, notamment
parmi les libanais résidant à l'étranger, comme ici, lors
d'une visite en Australie.
Petite Biographie plurielle du Général Aoun
Né en 1935 dans une famille maronite pauvre de la banlieue sud de Beyrouth, il
effectue un stage aux Etats-Unis, à Fort-Seale en 1966 et un stage en France à
l'Ecole supérieure de Guerre de 1978 à 1980. Il est nommé en 1984 général de brigade
puis commandant en chef de l'armée libanaise. Dans la confusion de sa nomination
comme premier ministre en 1988, il se sent investi d'une mission : « la libération
du Liban de l'occupation syrienne ». Il est le « Saint Michel » pour ses partisans
Chrétiens et « Napolé-aoun » pour ces libanais de toutes confessions qui voient
en lui le libérateur de la patrie. Mais Aoun est abandonné dans sa « guerre de
la libération ». Il décide le 13 octobre 1990 de cesser le combat et demande asile
à l'ambassade de France. Actuellement, il vit depuis 1991 en France, près
de Meaux en Ile de France après un passage à Marseille.
Ancien
Premier ministre libanais, Michel Aoun est né en 1935 à Haret Hraik (banlieue
de Beyrouth) dans une famille catholique-maronite pauvre et fera carrière dans
l'armée. Il passe par l'Académie militaire libanaise d'où il sort officier d'artillerie.
Il complète sa formation en France (Châlons-sur-Marne; Ecole supérieure de guerre)
et aux Etats-Unis (Fort Seale, Oklahoma). Lors de la guerre civile des années
'70, il reste fidèle au gouvernement. Au début des années '80, il commande une
brigade de défense contre les troupes syriennes, puis israéliennes. Il jugule
des milices prosyriennes, est nommé général de brigade, puis commandant en chef
de l'armée. En 1988, le président Amin Gemayel le nomme Premier ministre, à la
tête d'un gouvernement militaire provisoire. Il mate les milices chrétiennes et
musulmanes. Combattant les forces d'occupation syriennes, il doit se réfugier
à l'ambassade de France d'où, en 1991, il part en exil à Marseille. Il conserve
toujours une forte popularité au Liban.
Aoun,
Michel, est né en 1935 dans une famille maronite pauvre de la banlieue sud de
Beyrouth. Il choisit la carrière militaire dans l'arme de l'artillerie, effectue
en 1966 un stage à Fort Seale aux Etats-Unis puis à l'Ecole Supérieur de Guerre
à Paris dont il est diplômé en 1980. En 1983, avec la 8ème brigade, il arrête
les milices chiites pro-syriennes au village de Souk el Gharb dans les monts Liban,
est promu général en 1984 puis nommé, avec l'accord des musulmans, commandant
en chef des forces armées. Il favorise l'esprit de corps parmi les 15000 hommes
qu'il dirige et tient un discours nationaliste anti-syrien qui va jusqu'à séduire
un certain nombre de musulmans. L'assemblée nationale n'arrivant pas à s'entendre
sur le nom du successeur d'Amine Gemayel qui arrive en fin de mandat, celui-ci
nomme Michel Aoun Premier ministre le 23 octobre 1988. En concurrence avec Sélim
Hoss, Premier ministre par intérim depuis l'assassinat le 1er juin de Rachid Karamé,
le général s'attaque aux milices chrétiennes de Samir Geagea et entreprend de
fermer les ports illégaux par où transite la drogue qui permet aux milices, chiites
et druzes notamment, de se financer. En représailles, les Syriens bloquent les
ports chrétiens. Michel Aoun déclenche alors, le 14 mars 1989, la guerre de libération,
espérant un soutien de la communauté internationale qui ne viendra pas. Le premier
cessez-le-feu du 11 mai 1989 imposé par la Ligue arabe n'interrompt pas les bombardements
sur le palais de Baabda et le réduit chrétien. Le second cessez-le-feu du 23 septembre
conduit à la réunion de réconciliation de Taëf, parrainée par l'Arabie Saoudite*.
Mais le général Aoun refuse l'accord de Taëf au motif qu'il assoie l'hégémonie
syrienne sur le Liban. Il conteste en conséquence l'élection en décembre, en tant
que président de la République, de René Moawad puis, ce dernier étant assassiné,
celle d'Elias Hraoui. Le 8 décembre, le nouveau président lance un ultimatum à
Michel Aoun de quitter le palais de Baabda. Loin de s'y conformer, le général
ordonne le désarmement de la milice de Samir Geagea, accusée de collusion avec
les Syriens, provoquant ainsi à Beyrouth de violents affrontements interchrétiens.
Le général tiendra encore tête plusieurs mois au gouvernement mais le 21 août,
le Parlement vote les amendements constitutionnels permettant la mise en vigueur
de l'accord de Taëf. Le président Hraoui demande alors l'aide de la Syrie pour
réduire le général et ses partisans. Le 11 octobre 1990, les forces syriennes
se mettent en mouvement. Le 13 octobre, le général Aoun se réfugie à l'ambassade
de France d'où il annonce sa reddition. Il gagnera la France le 30 août 1991 où
il vit depuis en exil. |
L’accord de Taëf Signé
en 1989, l’accord de Taëf (Arabie Saoudite) a permis de mettre fin à la guerre
civile (1975-1990). Son volet concernant la présence militaire syrienne au Liban
prévoit le retrait par étapes des troupes de Damas et leur regroupement dans la
plaine de la Bekaa. Il ne fixe pas de date pour le retrait définitif, qui doit
faire l’objet d’une renégociation entre Libanais et Syriens. De plus, l’accord
stipule que la Syrie pourra conserver trois positions stratégiques dans la montagne
libanaise tant que le plateau du Golan sera occupé par Israël. |
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S’il
est normal d’attendre d’une thèse de doctorat qu’elle apporte une contribution
inédite, un éclairage nouveau, ou tout au moins une perspective originale sur
le sujet traité, il est beaucoup plus rare qu’un mémoire de maîtrise, fût-il des
plus soignés, dépasse les ambitions et les limites de sa destination académique.
Aussi est-ce une surprise et un véritable bonheur quand l’enseignant (et le lecteur
éventuel) se trouve devant un travail qui sort des sentiers battus et tente de
s’aventurer, diligemment et courageusement, sur les sentiers difficiles de la
réflexion personnelle et de l’authentique recherche. Parmi ces heureuses exceptions,
prend certes place le mémoire de maîtrise de sciences politiques que vient de
soutenir, à la faculté de droit et de sciences politiques de l’Université Saint-Joseph,
Michel Hajji Georgiou, sous le titre Légalité et légitimité dans le système politique
libanais en temps de crise (la période Aoun). Outre l’intérêt évident que présente
le sujet sur le plan de l’analyse des coordonnées de base du régime politique
du Liban, examiné à travers un épisode particulièrement dramatique et traumatisant
de la vie institutionnelle du pays – ce qui le rend d’autant plus riche d’enseignements
sur les mécanismes profonds qui commandent la praxis politique libanaise – le
travail de Michel Hajji Georgiou, qui donne largement la parole aux principaux
protagonistes des deux camps qui s’affrontèrent, présente le mérite d’insérer
son analyse dans une réflexion plus large, très solidement informée, sur les concepts
de légalité et de légitimité et sur leurs relations, qui ne sont pas toujours
sereines ni pacifiques.
Car
si les deux notions sont, en principe, distinctes, et peuvent, de ce fait, se
trouver plus ou moins disjointes, voire antagonistes, des interférences complexes
s’établissent entre elles, qui conduisent à distinguer différents types de relations
entre le légal et le légitime. En principe, le légal doit être présumé légitime,
et ce, sous peine de l’anéantir dans ses fondements, son autorité et son existence
même ; mais il n’est présumé que légitime, d’une présomption non irréfragable,
et qui cède devant l’évidence de la violation des normes supérieures de la légitimité,
telles qu’elles découlent du droit naturel, du droit des gens et du consensus
solidement établi des nations, sorte de commun dénominateur et patrimoine de la
civilisation universelle. Dès lors, on est amené à affirmer qu’il n’est normalement
pas de légitimité qui ne se coule dans un cadre légal, lequel la consacre, l’explicite
et la formule dans la règle de droit, la loi positive, mais qu’elle garde la possibilité
de s’en détacher. À partir de ces brèves réflexions, il est aisé de constater
qu’au Liban, depuis l’indépendance du pays, la coïncidence de la légalité et de
la légitimité ne s’est réalisée qu’exceptionnellement, et qu’on invoque trop souvent
la seconde pour se dispenser de respecter la première, qui, à son tour – la confusion
sémantique aidant –, sert à couvrir les atteintes les plus graves à la légitimité,
laquelle se trouve alors entièrement absorbée par la légalité. Ainsi légitimité
et légalité se trouvent-elles renvoyées dos à dos. La panoplie des justifications
est invariable: défense de l’«unité nationale», lutte contre le confessionalisme,
«échéances cruciales», sans oublier l’inévitable et fort opportun «complot israélien»
qui tombe à point nommé pour justifier les atteintes les plus grossières à l’ordre
constitutionnel et légal1. Toujours présente, en quelque sorte, à l’état latent,
cette contradiction revêt, en temps de crise, un caractère aigu, que les mécanismes
régulateurs des compromis et des arrangements au jour le jour ne parviennent plus
à maîtriser, créant une situation ingérable qui remet en question les fondements,
laborieusement acquis, de la coexistence nationale et de la paix civile. C’est
à un situation de cet ordre que le pays s’est trouvé confronté durant la longue
crise qui l’a secoué pendant plus de quinze ans, et qui devait aboutir à lui ôter
l’autonomie de son destin, ne lui laissant qu’une ombre humiliante de souveraineté
«assistée» – cette «ombre décharnée» de roi fainéant dont parlait Napoléon. L’épisode
marqué par l’exercice du pouvoir gouvernemental par le général Michel Aoun (1989-1990)
a constitué le point culminant d’une rupture sociale et politique où se sont trouvées
bouleversées et remises en cause aussi bien la notion de légalité que celle de
légitimité, laissant un pays exsangue, désemparé, incertain de son avenir dans
le concert des nations. Les extraits que nous publions de l’étude de Michel Hajji
Georgiou permettent de situer le débat dans sa véritable dimension et son véritable
contexte. Jean SALEM Professeur à l’USJ
|
La
Revue de Presse Francophone du Site du CPL,
Le Courant Patriotique Libre, support d'expression de la branche de
l'Opposition Libanaise menée par le Général Aoun. |
Remarques
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