La
reconstruction du centre-ville de Beyrouth a été confiée à la "Société
Libanaise pour le Développement et la Reconstruction" (Solidere)
dont les parts sont réparties entre les détenteurs des droits sur les
terrains et propriétés immobilières endommagées du centre-ville et les
nouveaux investisseurs qui ont souscrit les fonds requis pour la reconstruction.
L'avoir des 100 000 actionnaires de cette entreprise novatrice excède
présentement 1,6 milliards de dollars américains.
Automne
2007
Le centre-ville, un an
au ralenti,
les souks à son secours?
Voila
bientôt 12 mois que lopposition a implanté
un campement sur la place Riad Solh et dans le secteur
de la place Debbas. Cette présence a totalement
perturbé lévolution immobilière
du centre-ville de Beyrouth qui se retrouve dans une situation
particulièrement inconfortable. Tous les secteurs
sont touchés :
- Le paysage commercial a été coupé
en deux parties géographiques. Depuis un an, les
fermetures définitives et temporaires se comptent
par dizaines dans le secteur Maarad et Étoile.
Beaucoup de commerçants, dont certains pionniers
du centre-ville, comme Casper & Gambinis, ont
perdu patience et ont mis la clé sous la porte.
Déambuler dans certaines rues est devenu pathétique.
Si cétait le cas auparavant le long daxes
secondaires sans intérêt, cela est plus attristant
pour des axes qui grouillaient de monde il y a quelques
années comme les rues Maarad et Omari. Comment
donner dans ces conditions une valeur locative à
des régions totalement désertées
?
La partie nord dans le quartier Foch-Allenby essaye de
sortir la tête de leau. Aucune enseigne de
prestige na encore fermé, mais la clientèle
se fait rare. Pendant ce temps, le groupe TSG continue
son expansion territoriale. Après louverture
de Max Jacobs, Miss Sixty doit être prochainement
inaugurée.
Le luxe se développe également dans le secteur
Minet el-Hosn, sur lavenue du Parc. Plusieurs enseignes
de renom y sont présentes, telles que Hogan, Valentino,
Christian Lacroix et Plum.
Le marasme commercial contraste avec lengouement
observé pour le projet commercial Souks de Beyrouth
qui doit ouvrir ses portes au cours de lété
2008. Les principales sociétés commerciales
qui détiennent les plus grandes franchises implantées
au Liban ont déjà réservé
leur emplacement.
Lévolution du secteur résidentiel
est contrastée. De nombreux projets en cours de
construction nont enregistré aucune vente
depuis plus dun an. Ce phénomène touche
même les compagnies immobilières les plus
reconnues du marché. À lopposé,
certains projets sont demandés. De nouveaux complexes
résidentiels fermés et sécurisés
à Wadi Abou Jmil restent attractifs, et séduisent
une clientèle locale et expatriée. Les prix
demandés dans ce secteur varient de 3 850 à
4 500 dollars le m2 pour le premier étage en fonction
du projet. Ces valeurs ont connu une hausse de 15 à
20 % depuis un an. Sur le front de mer, le prix du m2
a déjà atteint officiellement 8 000 dollars
le m2 dans les étages élevés.
Pour le secteur des bureaux, le marché est
au ralenti. Plus les propositions sont proches du campement
de lopposition et plus la demande est faible. Lintérêt
des grosses compagnies se tourne vers les bureaux de très
haut standing proches du remblai du Normandy où
le loyer est denviron 300 dollars le m2 annuel.
Le nombre de transactions foncières est
resté très limité dans le périmètre
de Solidere. Une poignée de parcelles a été
achetée à Wadi Abou Jmil et Minet el-Hosn.
Lappétit des investisseurs et des promoteurs
a été particulièrement refroidi par
le climat politique et sécuritaire de ces derniers
mois. La valeur des terrains hors du front de mer au centre-ville
se situe autour de 1 750 dollars le m2 constructible sans
les 20 % de balcons.
En
coopération avec RAMCO
Tél.: 01-349910
Les profits de Solidere en hausse de 22 % en 2006
La
société de reconstruction et de développement
du centre-ville, Solidere, a annoncé début
Avril 2007 la publication de ses résultats audités
pour lannée 2006. Ses profits nets se sont
ainsi établis à 132,2 millions de dollars
en 2006 (153,2 millions avant impôts), en hausse
de 22 % par rapport à lannée précédente.
La société estime toutefois que ces résultats
« auraient pu être bien meilleurs »
si la situation du pays avait été plus stable.
« La plus grande partie des profits a été
réalisée au premier semestre 2006 grâce
à des contrats de ventes de terrains signés
durant cette période », souligne le communiqué.
Mais une partie de ces contrats reste en stock et la «
société uvrera à les réaliser
durant les trois prochaines années malgré
les difficultés que rencontrent les investisseurs
et les promoteurs en raison de la situation au centre-ville,
qui entrave lexécution des projets conformément
à lagenda et aux engagements financiers prévus
»;
Dautre part, « les résultats financiers
de lentreprise indiquent que son portefeuille dactifs
liquides lui permet de maintenir ses engagements financiers
et de poursuivre des projets de développement divers
», conclu le texte.
|
Projets
immobiliers pour plus de 2 milliards de dollars
dans la zone Solidere
Montée
en flèche des ventes et bénéfices
juteux pour Solidere
La
société de reconstruction du centre-ville
de Beyrouth a doublé son bénéfice
en 2005
1,1 milliard de dollars de terrains vendus dans la zone
Solidere pour le seul premier trimestre 2006
Malgré linstabilité politique qui
a marqué lannée 2005, Solidere a annoncé
hier un bénéfice record de 108,5 millions
de dollars, en hausse de 100 % par rapport à lannée
précédente. Lannée 2006 est
encore plus prometteuse. Rien quau premier trimestre,
les ventes de terrains ont totalisé 1,1 milliard
de dollars, « soit cinq fois plus que celles conclues
en 2005 », a affirmé son PDG, Nasser Chammah,
au cours dune conférence de presse. Ces ventes,
effectuées majoritairement à des Libanais
mais aussi à des ressortissants arabes, reflètent,
selon lui, « loptimisme dans lavenir
du pays ».
Forte de ses résultats, la compagnie envisage désormais
détendre ses activités à létranger.
|
Avril
2006-
La société de reconstruction du centre-ville de
Beyrouth, Solidere, a annoncé hier le prochain lancement
de deux projets immobiliers dune valeur globale de 1,5 milliard
de dollars.
Lors dune conférence de presse tenue hier, le PDG
de la société, Nasser Chamaa, a également
annoncé le lancement de la seconde phase du projet «
la Porte de Beyrouth », dune valeur de 600 millions
de dollars et financé par lentreprise émiratie
Abu Dhabi Investment House (AIH).
« Nous allons lancer au cours des prochains mois des projets
de la même taille, sinon plus importants, qui ont déjà
été signés par Solidere. Je parle dinvestissements
globaux dune valeur de 1,5 milliard de dollars »,
a souligné M. Chamaa. « Il y aura deux projets, lun
de la dimension de celui de la Porte de Beyrouth et
un autre encore plus important », a-t-il dit sans donner
plus de précisions.
« Ces investissements vont renflouer lactivité
économique et montrent que le centre-ville de Beyrouth
intéresse les investisseurs, notamment des pays du Golfe
», a assuré M. Chamaa.
De son côté, le directeur exécutif de lentreprise
AIH, Rachad Youssef Janahi, a indiqué que 160 millions
de dollars avaient déjà été levés
pour la première phase du projet « la Porte de Beyrouth
» et a estimé le rendement à 37,5 % sur une
période de 18 mois. Il a précisé sur ce plan
que le projet a été accueilli favorablement par
les investisseurs arabes et étrangers dès le lancement
du processus de souscription.
Il a indiqué quil sagit là du premier
projet dinvestissement de lAIH au Liban, affirmant
que « le centre-ville de Beyrouth demeure la vitrine principale
de linvestissement foncier dans la région ».
Le projet consiste en sept parcelles de terrain dune surface
globale de 21 447 mètres carrés alors que la surface
bâtie sera de près de 178 000 mètres carrés
comprenant des appartements résidentiels luxueux et des
bureaux.
Rachad Youssef Janahi a indiqué que le projet « la
porte de Beyrouth » sera développé dans le
respect du cachet historique de la ville de Beyrouth, tout en
utilisant les dernières technologies de pointe. «
Ce projet sera un mélange danciens et de nouveaux
concepts architecturaux», a-t-il dit.
Eté 2005
Les
Souks de Beyrouth: vers la fin du tunnel
Depuis sa présentation au début des années 1990,
le projet des Souks de Beyrouth était au centre de multiples polémiques.
Critiquée par les uns, décriée et prise en otage par les autres,
sa construction, qui avait commencé en 1996, avait été finalement
stoppée en 1998. Pendant six ans, le projet est resté au point
mort. Bien que l’information n’ait pas fait la une des journaux,
le chantier des souks a repris il y a quelques semaines. L’inauguration
de la partie sud du projet est envisagée pour la mi-2007. Situé
exactement sur le réseau des anciens souks de Tawilé, Ayass, el-Franj,
Arwane, el-Jamil, les Souks de Beyrouth est un projet extrêmement
ambitieux dont le coût de construction est estimé à 120 millions
de dollars. Le projet, à terme, totalisera plus de 100 000 m2
de construction. Il comportera : une galerie marchande de 30 000
m2 avec environ 200 boutiques, un grand magasin de 15 000 m2,
un hypermarché de 7 000 m2, un souk des bijoutiers de 10 000 m2,
un immeuble de bureaux, un complexe de loisirs de 18 000 m2 avec
9 salles de cinéma dont un dôme imax tridimensionnel, de multiples
restaurants et cafés, une cité des sciences pour les enfants,
un complexe voué aux jeux électroniques et à la réalité virtuelle,
des galeries d’art et un musée archéologique. Plusieurs fonctions
(espaces de loisirs, grand magasin et restaurants) situées dans
la partie nord du projet seront réalisées dans une seconde phase.
Si les Souks de Beyrouth doivent être le poumon commercial du
centre-ville, Solidere n’a pas caché sa volonté de faire de cet
espace une attraction touristique pour l’élite locale et les ressortissants
arabes. À défaut d’avoir un tourisme de masse, la société en charge
de la reconstruction du centre-ville mise avec ce projet sur un
tourisme sélectif et commercial.
Ainsi, les
Souks de Beyrouth ne ressembleront pas à un classique centre commercial
clos qui se caractérise par une superposition de galeries marchandes
couvertes. Nous parlerons plus spécifiquement d’un espace commercial
et ludique compartimenté de plusieurs blocs distincts séparés
par des rues marchandes parfois couvertes, des allées piétonnes,
des esplanades et des espaces verts. Aucun chiffre concernant
les loyers ne circule actuellement. Nous sommes au stade des suppositions.
Toutefois, nous présumons que les prix vont être dans la continuité
de ceux pratiqués aujourd’hui dans le centre-ville. Ainsi, les
loyers des souks vont sans doute varier de 600 à 1 000 dollars
le m2 en moyenne. Sans véritable surprise, cet espace accueillera
les principales enseignes internationales et locales que l’on
retrouve dans la majorité des galeries marchandes de Beyrouth.
Étant donné l’attente des commerçants pour être présents dans
de bons emplacements au centre-ville, les souks n’auront aucune
difficulté à se louer. Parallèlement, le retard pris par les travaux
des souks a permis aux nouveaux centres commerciaux de Beyrouth
de prendre une longueur d’avance.
Inauguré fin 2003, ABC Achrafieh, qui fait figure de pionnier
dans le secteur,
a trouvé son public. City Mall à Nahr el-Mott vient d’ouvrir ses
portes, mais reste encore partiellement opérationnel, et Metropolitan
Boulevard à Sin el-Fil
doit suivre prochainement.
En coopération
avec RAMCO
Février 2005
Bourse
Solidere bientôt cotée au Koweit
Solidere
reprend des couleurs à la Bourse de Beyrouth où elle a dépassé
pour la première fois depuis des années le seuil des 9 dollars.
Le titre a terminé la semaine à son plus haut niveau depuis le
19 février 1999! Cet engouement pour la principale capitalisation
de la Bourse de Beyrouth fait suite à l'annonce de la cotation
du titre à la Bourse de Koweït, l'une des plus actives de la région.
L'annonce a été faite lors d'une conférence de presse conjointe
entre le PDG de Solidere, Nasser Chamaa, et le PDG du Centre financier
koweïtien, Darar Youssef Ghanem. L'objectif de cette initiative
est d'élargir la base des investisseurs arabes et de faciliter
leurs transactions. Solidere entend ainsi profiter de l'engouement
des investisseurs arabes pour les placements fonciers au Liban.
Le PDG de Solidere a signalé à cet égard la hausse de la demande
pour les biens-fonds bâtis et les terrains au centre-ville de
Beyrouth.
Automne 2004:
Prochain coup d’envoi des travaux des souks du centre-ville
L'annonce de profits nets de 12,5
millions de Dollars pour le 1er semestre 2004 a été
l'occasion pour SOLIDERE d'annoncer le démarrage prochain
des travaux du projet des souks du centre ville de Beyrouth.
Suite à
l’obtention récemment du permis de construction, Solidere est
en passe de lancer le projet des souks du centre-ville. Ce projet
est considéré comme un projet commercial « exceptionnel et unique
» au Liban et dans la région. La fin des travaux de construction
des souks est prévue pour fin 2006. Les sous-sols des souks, d’une
capacité de 3 000 voitures, sont déjà prêts depuis un certain
moment. Ce projet comprend entre autres le souk des bijoutiers,
les souks Ayass, Tawilé et Abou Jamil. Sa réalisation contribuera
à multiplier les revenus de Solidere provenant des loyers et ce
à partir de 2007.
Ce qui se répercutera sur les résultats financiers de Solidere
et accroîtra ses profits et sa liquidité, conclut le communiqué.
|
Concours d’idées pour
un aménagement urbain au Liban
L’Union Internationale
des Architectes, l’UIA, annonce le lancement du concours international
d’idées pour l’aménagement urbain de la place des martyrs et du
Grand Axe de Beyrouth au Liban.
Juin 2004- Au lendemain de la guerre
civile, en mai 1994, la société libanaise d’aménagement Solidere
a été créé par décret gouvernemental et chargé de la restauration
et de la reconstruction du centre de Beyrouth selon un schéma
directeur qui couvre un territoire de 191 hectares. Dans ce cadre,
les infrastructures de la ville ont été reconstruites, près de
300 bâtiments ont été restaurés et de nouveaux projets ont vu
le jour. Afin d’identifier de nouvelles visions pour la place
des Martyrs et le Grand Axe, Solidere lance un appel d’idées ouvert
à la communauté des architectes du monde à laquelle il a souhaité
associer, lors d’une première phase, les étudiants en architecture.
|
Les plans peaufinés par les architectes pour la réhabilitation
des souks sont fin prêts et la maquette exposée au siège de Solidere.
On n’attend plus que le feu vert du mohafez de Beyrouth pour donner le
coup d’envoi des travaux qui feront renaître les vieux souks de Beyrouth.
Le projet, estimé à 100 millions de dollars, comprend six complexes urbains
répartis sur une superficie globale de 60 000 m2. Il regroupera commerces,
bureaux, cinémas, restaurants et espaces verts. Des vestiges archéologiques
seront également intégrés au paysage.
Dossier
de May Makarem
Solidere:
Un projet d’envergure
déployant une superficie de 60 000 m2
Cent millions de dollars pour
faire renaître les vieux souks au cœur de Beyrouth
Dans cette zone a
été aménagé un parking souterrain pouvant contenir 2500
voitures.
Toutes les ambitions de la société Solidere se concentrent
actuellement sur la reconstruction des souks traditionnels
dans le centre de Beyrouth. Un projet gigantesque qui
regroupera sur une superficie de 60000 m2 commerces,
bureaux et loisirs. Il sera délimité à l’est par la
rue Allenby; à l’ouest par la rue Patriarche Hoayek;
au sud par la rue Weygand et au nord par le boulevard
du port de Beyrouth. Le projet qui se décline en six
blocs totalisera quelque 100 000 m2 de construction.
Il comprendra plusieurs restaurants, des espaces verts,
des places, et sera jalonné de rues piétonnes émaillées
de quelques accès de service pour la livraison des marchandises.
Des vestiges archéologiques dont le mur médiéval, le
quartier phénico-perse et «Zawiyat ibn Irak» seront
intégrés au paysage. Le début des travaux attend, toutefois,
l’obtention par Solidere du permis de construire. «Le
projet, unique dans son genre, revêt, en fait, une complexité
importante», indique M. Mounir Douaidy, directeur général
de la société Solidere. «Il s’inscrit dans un contexte
urbain régi par de multiples contraintes, notamment
la loi libanaise sur la construction et le décret de
Solidere. Considérant les différents aspects techniques
et esthétiques du projet, il a fallu revoir certains
détails et modifier le décret en conséquence. Ceci ayant
été fait, le nouveau décret a été approuvé en Conseil
des ministres, en septembre dernier. On n’attend plus
donc que le permis de construction», souligne encore
M. Douaidy. Il ajoute que «l’exécution du projet va
attirer des entreprises, des sous-traitants et des opérateurs
locaux ou étrangers, et créer immanquablement une activité
économique importante pour le Liban. Le projet va permettre,
par ailleurs, d’améliorer les résultats financiers de
la société, particulièrement les revenus locatifs qui
ont atteint 15 millions de dollars en 2003. D’après
les estimations, la réalisation du nouveau complexe
pourra faire doubler ce chiffre».
Beyrouth
avant le début de la Reconstruction
|
A Lire...
Ayman Traoui
La Mémoire de
Beyrouth
303 pages de textes et photos
aux éditions de la Banque de la Méditerranée.
Cette œuvre gigantesque est unique
dans son genre mérite de servir de matière à quelqu’un qui souhaite
prendre des photos de cette ville ou écrire son histoire et
évoquer les années de destruction dont elle a été le théâtre.
Photo Yves Hanotiau
Skiouros.net, Carnets de voyage
2003
Beyrouth
Centre-Ville / Downtown Beirut
SOLIDERE: aperçu
financier
Solidere a annoncé ses résultats audités pour le premier
semestre de 2004 s’achevant au 30/6/2004 et le commencement
des travaux de construction du projet des souks.
Au cours des six premiers mois de 2004, Solidere a donc
enregistré un profit net de 12,5 millions de dollars grâce
aux revenus croissants des loyers et à l’amélioration
des ventes de terrains en comparaison avec 2003. Les revenus
découlant des opérations de vente de terrains et de biens-fonds
bâtis ont totalisé près de 49,8 millions de dollars pour
la première moitié de 2004 contre 18 millions de dollars
pour la même période de 2003, soit une augmentation de
177 %. Le stock de Solidere en contrats de vente de terrains
et en contrats de vente de biens-fonds bâtis déjà signés
s’élève à 146 mille mètres carrés de surfaces bâties nettes
d’une valeur de près de 160 millions de dollars. Solidere
s’attend à ce qu’une partie essentielle de ce stock soit
réalisée d’ici à la fin de cette année. Ce qui devrait
se répercuter positivement sur les résultats financiers
de Solidere pour 2004, lit-on dans le communiqué de Solidere.
Cette hausse dans les ventes des terrains a été enregistrée
grâce au nouveau programme de vente de biens-fonds non
bâtis mis en application en juin dernier. Ce programme
permet, rappelle-t-on, à l’acheteur de payer en actions
le bien-fonds à concurrence de 30 à 40 % du montant du
terrain. Les actionnaires doivent payer 10 % en numéraire
à la signature du contrat ainsi que 30 à 40 % du montant
de l’acquisition par un apport d’actions. Le cours de
l’action est déterminé sur la base de la moyenne des cours
de clôture à la Bourse de Beyrouth au cours des dix derniers
jours ouvrables précédant la signature du contrat. Les
ventes conclues sur base de ce programme ont totalisé
65 millions de dollars, a souligné Solidere.
Loyers et dette
Le total des revenus des loyers au cours de la première
moitié de 2004 a accusé une hausse de 20 % par rapport
à 2003, s’élevant ainsi à 8,6 millions de dollars. Ce
chiffre devrait atteindre 17 millions de dollars fin 2004.
Quant à sa dette, Solidere a souligné que les bilans financiers
montrent une baisse sensible du niveau du total des prêts
bancaires, le volume de la dette ayant baissé pour atteindre
284,3 millions de dollars au 30/6/2004 contre 319,6 millions
de dollars fin 2003. Ainsi la proportion de l’endettement
s’est élevée à près de 17 % du total des droits des actionnaires.
Solidere aura réussi ainsi à mettre en œuvre son programme
de réduction continue de son endettement, sachant que
la société chargée de la reconstruction du centre-ville
est déterminée à accélérer le processus de remboursement
des prêts bancaires au cours des deux prochaines années
et à enrayer totalement sa dette d’ici à trois ans.
|
Cette Page est encore en développement...
|
Commerces,
bureaux, restaurants, cinémas:
La résurrection des vieux souks n’attend plus que le
feu vert du mohafez
Objectif 2006
Le
khan Antoun Bey tel que conçu par Nabil Tabbara.
Khan Antoun Bey... revisité
De grands architectes et un paysagiste français Olivier
Vidal ont été sollicités pour replanter le décor des
anciens souks. Le gros morceau revient à l’Espagnol
Rafael Moneo et au bureau de Samir Khaïrallah qui sont
chargés de la reconstitution des souks anciens: Ayass,
Jamil et Tawilé. 200 unités commerciales seront réparties
sur 30000 m2. Le souk des bijoutiers, où «de nombreux
commerçants ont déjà investi, en versant des acomptes»,
est confié à l’Anglais Kevin Dash et à son associé Rafic
el-Khoury.
Officiant sur 15000 m2, les Français Valode et Pistres
et la Libanaise Annabel Karim Kassar ont dessiné le
centre de loisirs. Situé aux abords de la Banque de
Syrie et du Liban, il comprend huit cinémas dont le
dôme Imax tridimensionnel. Dans ce paysage urbain aux
constructions peu élevées (13 à 15 mètres de hauteur),
un quatrième bloc regroupera des surfaces consacrées
aux marchés de légumes, de fruits, de fleurs, et à des
supermarchés.
Dans un cinquième sera logé un grand magasin de 15000
m2 de constructions. Le sixième complexe prévu au programme
est dessiné par Nabil Tabbara et aura des «fonctions
multiples». Bordée par la rue Patriarche Hoayek et la
rue Trablous, et dominée par la structure délicate de
la vieille mosquée al-Majidiéh, la nouvelle construction
s’élèvera à l’emplacement de Khan Antoun Bey, entièrement
détruit durant la guerre. Le grand édifice ottoman bâti
vers 1860 par Antoun Bey Najjar, négociant beyrouthin
ayant fait fortune à Constantinople, était le plus beau
caravansérail de la ville. Il avait abrité des consulats
étrangers et leurs services postaux, la Banque impériale
ottomane avant son transfert en 1892 place des Canons,
l’Administration ottomane ainsi que les boutiques de
commerçants et d’artisans locaux et étrangers. Le bâtiment
était devenu un land mark, c’est-à-dire un point de
repère pour les Beyrouthins. «Le khan ne sera pas bâti
à l’identique», indique l’architecte Tabbara. Mais «
la conception est basée sur la nomenclature et le langage
architecturaux de l’ancien bâtiment». La priorité est
donnée à «l’inscription dans le site», c’est-à-dire
à la définition du volume, de l’échelle, de la silhouette
en fonction du paysage urbain.
«Khan Antoun Bey se trouve au sein d’un parcours architectural
qui a longtemps été le label des vieux souks. On ne
peut pas rester autonome sur ces lieux de l’histoire.
Il faut donc assurer la liaison entre ancien et nouveau.
Pour cela, il a fallu de prime abord considérer l’importance
du choix des matériaux et des façades, et ce afin de
refléter l’esprit et d’accentuer la particularité de
cet édifice-repère. Le rythme, la cadence et le calibrage
du découpage des anciennes façades ont été revisités
avec sophistication et légèreté. Dans un sens intrinsèque,
voire poétique, il fallait s’en inspirer », explique
encore l’architecte. Le grand magasin se présente comme
une imposante structure carrée de 60m x 60m et décline
une baie centrale de huit mètres d’angle. Doté de cinq
niveaux, dont le dernier est légèrement en retrait,
il sera érigé en pierre taillée kilsé, incrustée de
panneaux en pierre ramlé. Le rez-de-chaussée est longé
par une galerie de 13 arcades. Le Mandaloun se niche
gracieusement au quatrième et au cinquième étage. Au
deuxième, des écrans en fer forgé se déplient légèrement
en arc ouvert. Chaque niveau présente 3600 m2 et une
hauteur de quatre mètres (plancher-plancher). L’espace
intérieur est traversé par un atrium de 17m x 17m. Le
tout est couronné par un toit en cuivre abritant les
surfaces de services techniques. Selon la réflexion
du soleil, il peut virer au rouge ou au vert. Les souks
qui comptent au total 100 000 m2 de construction seront
desservis par un parking souterrain pouvant contenir
2 500 voitures. Les travaux entrepris par la société
espagnole Dimitri Alatzas Asociados sont déjà achevés.
Le projet devrait être opérationnel à partir de 2006.
Son coût est estimé à quelque 100 millions de dollars.
|
Contexte...
Samir KASSIR :
Histoire de Beyrouth
(Editions Fayard - Collection Ville)
L’histoire d’une métropole, à la fois
orientale et occidentalisée, premier espace de la modernité
en terre arabe, symbole de la prospérité jusqu’à la guerre de
1975 et qui depuis 1990 renaît de ses cendres.
Samir Kassir est un intellectuel libanais
réputé pour sa liberté d’esprit. Enseignant à l’université Saint-Joseph
de Beyrouth, il est éditorialiste à An- Nahar, le prestigieux
quotidien libanais. Il est l’auteur d’un ouvrage de référence
sur la Guerre du Liban et le coauteur de La France et le conflit
israélo-arabe (1917-1991).
Pourquoi Beyrouth, ville finalement
modeste, a-t-elle occupé une si grande place politique, économique
et culturelle ? A la croisée de l’Orient et de l’Occident, Beyrouth
a attiré les envahisseurs : Romains, Arabes, croisés, Mamelouks
d’Egypte, puis Ottomans. C’est seulement à partir du XXe siècle
que Beyrouth entame son ascension commerciale, notamment grâce
à l’essor de l’économie de la soie dans l’arrière-pays. Elle
est aussi l’un des grands centres de la renaissance culturelle
arabe et se dote des infrastructures modernes qui la feront
choisir en 1920 comme capitale du Grand Liban et siège du mandat
français, puis de la République libanaise en 1926. Tout au long
du XXe siècle, malgré les désaccords entre communautés religieuses,
Beyrouth renforce son rôle de plaque tournante financière. A
partir des années 1960, la capitale draine les pétrodollars
et les recycle. C’est le plus grand centre d’affaires du Proche-Orient,
c’est aussi une République des Lettres et une oasis de liberté.
Ce Beyrouth de l’âge d’or oscille entre deux images contradictoires
: celle d’une métropole ouverte à tous vents, cosmopolite au
point d’avoir développé une culture sans grand rapport avec
ce qui l’entoure et celle d’une ville qui serait le berceau
de la culture arabe contemporaine. La vérité est entre les deux
puisque Beyrouth est précisément une ville pluriconfessionnelle.
C’est en 1975 qu’éclate une guerre qui n’ose pas dire son nom
et qui divise la capitale en deux. Beyrouth s’est reconstruite
à partir de 1990 presque aussi vite qu’elle a été détruite,
même si la place des Martyrs, mémoire de la ville ottomane et
française, risque fort de rester en chantier pendant de longues
années. Le projet visant à faire du centre-ville une sorte de
Dallas sur Méditerranée a été écarté, mais Beyrouth n’a pas
encore retrouvé la place polyvalente qui a fait son caractère
singulier.
Entre le chatoiement d’une ville
ouverte, à la fois orientale et occidentalisée, moderne mais
profondément ancrée dans une Histoire qui a vu passer Pompée,
Saladin, Jazzar et Ibrahim Pacha, et les cauchemars d’un lieu
dévolu à la guerre, Beyrouth et ses habitants venus de partout,
Beyrouth avec ses femmes et ses hommes, ses écrivains et ses
artistes, son urbanisme et son architecture aura entretenu les
fantasmes les plus contraires. Comment se composent ces images
? De quoi se nourrissent-elles ? De quelle ville réelle sont-elles
les masques alternés ? Tout en restituant à Beyrouth son histoire
plurielle et la diversité de ses visages, ce livre inspiré se
concentre sur ce qui a fait de cette ville, depuis le 19e siècle,
l’un des premiers espaces de la modernité en terre arabe.
Sans en ignorer les crises, il explore avec un souffle à la
Braudel le particularisme d’une métropole régionale cosmopolite
qui, par-delà la modestie de sa géographie, a nourri un immense
imaginaire et anticipé l’hybridité des grandes villes de notre
temps.
© Librairie Arthème Fayard,
2003 Parution : 2003 - 736 pages - 15,3 x 23,5 Prix TTC : 25
(163,99 FF ) Code ISBN : 2-213-02980-6 Code EAN : 9782213029801
Code Hachette : 3589223
Nous
contacter
email/courriel:
|
|