L'élection présidentielle 2007 vue du Liban

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Rendez-vous le 22 Avril en début de soirée pour les résultats officiels en direct des bureaux du Liban



Résultats globaux du 1er tour sur l'ensemble du Liban
12756 Inscrits, 6306 Votants soit 49,4% de participation
Sarkozy 3265 soit 51,77%, Bayrou 1563 soit 24,78%, Ségolène Royal 911 soit 14,44%, Le Pen 4.5%

Exemple du 4ème bureau de Beyrouth
:
1848 inscrits, 956 votants, 946 exprimés
Sarkozy 499 soit 52,75%, Bayrou 238 soit 25,16%, Ségolène Royal 133 soit 14%


Il est intéressant de noter qu'en dehors de Beyrouth, l'effet Sarkozy est plus faible que dans la capitale libanaise puisqu'il recueille un peu plus de 40%, Bayrou autour de 28% et Royal près de 20%


Découvrez la "MoDem Attitude"


Présidentielles 2007 : résultats du second tour au Liban.
résultats du scrutin du 6 mai 2007 au Liban
(Résultats publiés sous réserve de la validation par le Conseil Constitutionnel.)
Nombre total d’électeurs inscrits : 12.386
Nombre total de votants (=nombre d’émargements) : 6.360
Nombre total d’enveloppes de scrutin et de bulletins sans enveloppe trouvés dans l’urne (Total 1) : 6.360
Nombre total des enveloppes de scrutin annulées et de bulletins annulés (Total 2) : 80
Total des suffrages exprimés (Total 1 - Total 2 = Total 3) : 6.280
Nombre total de suffrages exprimés par candidat :
- M. Nicolas SARKOZY : 4.491 soit 71,51%
- Mme Ségolène ROYAL : 1.789 soit 28,49%


« France 24 Observer », un site dédié pour découvrir en ligne ce que le monde pense de l’élection présidentielle française
Cet espace, dont l’adresse est le : http://observer.FRANCE24.com, accueillera des dizaines de blogueurs étrangers qui donneront leur opinion sur l’élection
via des contributions texte, vidéo ou audio, en français et en anglais.

De plus, le « FRANCE 24 Observer » indexera des contenus sur l’élection en provenance de médias du monde entier et mettra à disposition des internautes
différents outils pour suivre la campagne : le « Net ranker », le « quick poll ».

Conscients de la place importante qu'occupe la communauté libanaise du Liban comme de sa diaspora, sans oublier les particularismes de la communauté française
résidant au Liban, LibanVision et France24 associent leurs moyens pour récolter un maximum de contributions émanant du pays du cèdre.
Ce sont en effet plus de 12000 français** qui sont inscrits sur les listes électorales à Beyrouth et sans doute entre 60.000 et 70.000 franco-libanais
qui exerceront
leur droit de vote en France et partout dans le monde!


Plus que jamais, la vision des libanais et des amis du Liban occupera une place sans doute originale et riche dans le débat pré comme post-présidentiel.
Participez donc nombreux à cette opportunité de vous exprimer pour un évènement qui engagera l'avenir de la relation franco-libanaise!


L'édito de L'orient-Le Jour sur l'élection présidentielle au lendemain du "débat":
Sarko, Ségo, démo

À l’instar de millions de Français, bon nombre d’entre nous auront tout délaissé hier soir pour suivre avec le plus vif intérêt, avec passion même parfois, le débat télévisé qui a opposé Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal. Qu’il s’en réjouisse ou non, tout Libanais ne peut que se sentir concerné, de près ou de loin, en effet, par ce qui se passe en France.

Le temps n’est plus, bien sûr, où la fille aînée de l’Église se posait en protectrice des chrétiens du Liban. La fille s’est émancipée et le Liban est celui de toutes les communautés qui le forment ; mais pour autant, la France n’a jamais failli à ses liens séculaires avec un pays qui occupe une place aussi spéciale dans son imaginaire politique, et qui, malgré ses infortunes, reste une des échelles maîtresses du Levant.

Décisif – et particulièrement visible – a été l’engagement de la France durant ces deux dernières années, marquées par des bouleversements aussi considérables que les odieux crimes commis contre le Liban et le départ forcé des troupes syriennes. Les proches et alliés de Damas n’ont pas toujours apprécié, c’est vrai, et des esprits chagrins n’ont retenu de ce spectaculaire engagement que l’amitié personnelle liant Jacques Chirac et la famille Hariri. Mais par-delà les différences de style qui, inévitablement, apparaîtront bientôt à l’Élysée, on peut être assuré que la France, qu’elle soit de gauche ou de droite, continuera de soutenir de toutes ses forces et de toute son âme le concept d’un Liban libre, souverain, indépendant, pluriel, convivial, démocratique.

Que ce dernier mot paraît incongru, dans la mélasse institutionnelle où se débat interminablement notre pays ! Car ce qui nous captive tant dans le combat singulier de la présidentielle française s’explique aussi par notre vieux rêve inassouvi d’un système de gouvernement qui tout simplement fonctionne. Toute comparaison paraît hors de mise bien sûr, en l’occurrence avec la patrie des droits de l’homme et des idéaux républicains ; mais qui d’entre nous n’a tressailli d’envie au spectacle de ces démocraties, grandes et moins grandes, où tout – y compris les réformes profondes – se règle par le jeu souverain des institutions ?

La rivalité est souvent féroce pourtant dans ces États de droit : les protagonistes politiques se déchirent comme partout ailleurs. Ils ne font pas de prisonniers, mais ils n’immolent pas la république sur l’autel de leurs ambitions personnelles. C’est avec des idées, des programmes, des projets de société qu’ils essaient de s’imposer, avec pour seul arbitre l’opinion publique. D’où l’extraordinaire impact de face-à-face surmédiatisés tels que celui d’hier, où l’on a vu plus d’une fois un regard, un mot heureux, une percutante répartie peser sur l’issue du scrutin. Le plus important cependant, c’est qu’une fois retombée la poussière de la bataille, on verra tout le monde se soumettre sans discussion au verdict populaire et laisser faire les institutions, en attendant la prochaine consultation.

Dans ces pays, on ne fait pas de l’insulte le vecteur privilégié du discours politique ou idéologique. On n’y prend pas prétexte de l’impasse pour annoncer, sourd aux vœux très explicites du peuple, que l’on va rester vissé à son fauteuil présidentiel même après l’expiration de son mandat légal. Dans ces pays, on ne peut même pas imaginer qu’un président d’Assemblée puisse fermer l’hémicycle à double tour et en empocher la clé comme s’il ne s’agissait là que de l’une de ses luxueuses résidences secondaires.

On ne peut espérer tromper personne, dans de tels pays, quand on réclame un État fort alors même que l’on dispute âprement à l’État du moment le monopole de la détention des armes. Ou bien quand on dit son respect pour un ennemi qui a reconnu sa propre défaite, qui est sur le point d’en sanctionner les responsables, mais que dans le même temps on continue de vouer aux gémonies quiconque contesterait l’opportunité d’une divine victoire si chèrement payée en vies humaines et en destructions. Dans ces pays enfin, aucun homme fort n’irait réclamer sérieusement une exception constitutionnelle – une seule, juste pour cette unique fois ! – dans sa conviction, fondée ou non, qu’une telle dérogation suffirait pour le catapulter à la présidence...

Issa GORAIEB
igor@lorient-lejour.com.lb



Et si l'on s'intéressait à la France?

REGARDS sur la FRANCE
en librairie depuis le 5 Avril
La France traverse une véritable crise existentielle. Au moment ou près de 45 millions de français sont invités à choisir un nouveau président pour "leur" République, trente personnalités des quatre coins du monde et francophiles se sont efforcées de disséquer amicalement mais avec objectivité et sans complaisance les atouts et faiblesses, blocages et opportunités du pays en ce début de XXIème siècle fécond en bouleversements.De ces regards multiples ressort un tableau très contrasté mais d'autant plus passionnant qu'il est dressé à distance et avec du recul en dehors du débat franco-libanais alors que l'ouvrage a justement été dirigé par deux franco-libanais, anciens élèves de l'ENA, Karim Emile Bitar et Robert Fadel
Editions du Seuil
Vivez les soirées spéciales
Election présidentielle


Le 22 Avril

et le 6 Mai 2007

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Tout pour suivre les sondages
Suivi quotidien des
intentions de vote
avec

* A la veille du dépôt officiel des parrainages auprès du Conseil Constitutionnel, il apparait que 10 à 12 candidats semblaient en mesure de réunir les 500 signatures d'élus requises pour être finalement homologués.
Mr Dominique de Villepin, premier ministre en excercice, a exprimé son soutien à Nicolas Sarkozy mais nous avons délibérément choisi de le laisser apparaitre compte tenu de son engagement et de sa popularité au Liban.
Par respect vis à vis des autres candidats que ceux mis en évidence en entête, nous publions bien sûr la liste officielle complète annoncée par le président du Conseil Constitutionnel le 19 Mars 2007 >>

** Il y a précisément 12756 inscrits sur les listes électorales au Liban, qui vont voter dans
8 bureaux: 4 à Beyrouth, 1 Tripoli, 1 Zahlé, 1 Jounieh, 1 Saida.

Les 12 candidats officiels à l'élection présidentielle 2007 du 22 Avril 2007
>> Biographies, programmes, tout sur les 12 prétendants: cliquez ci-dessous


De haut en bas et de gauche à droite:
Ségolène Royal, Frédéric Nihous, Nicolas Sarkozy, Marie-Georges Buffet
Arlette Laguiller, Jean-Marie Le Pen, Philippe de Villiers, Dominique Voynet
François Bayrou, Olivier Besancenot, José Bové, Gérard Schivardi


Les douze candidats sur l'échiquier politique Droite/Gauche



Le candidat François Bayrou, dont un des gendres est franco-libanais, s'exprime en détail
sur le Liban, les relations franco-libanaises et le dossier du Proche Orient.


François Bayrou, député des Pyrénées-Atlantiques et président de l'UDF (centre droit), est candidat pour la deuxième fois à l'élection présidentielle en France. Dans une interview à La Revue du Liban, parue le 30 Mars 2007, il a effectué un tour d'horizon de la situation au Proche-Orient, évoquant notamment le dossier de la crise libanaise et la
conjoncture au Liban.« J'ai un attachement tout particulier et un lien très personnel avec le Liban et cela pour toutes sortes de raisons, y compris familiale, puisque l'une de mes filles est mariée à un Français d'origine libanaise, a souligné M. Bayrou. J'ai déjà eu l'occasion de visiter le Liban à plusieurs reprises, c'est un pays que je connais bien et que j'aime. La France a un lien indissoluble avec le Liban ; un lien impossible à oublier, impossible à éluder. Sans la France, le Liban n'existerait pas. C'est la France qui a pris la responsabilité historique de donner une chance à l'indépendance libanaise. C'est la France qui plus d'un siècle auparavant avait protégé le
Mont-Liban pour en faire une province autonome de l'Empire ottoman. Et c'est la France qui a servi de garant à cette idée historique de faire une communauté nationale d'un peuple divisé entre tant de communautés, liées par un contrat complexe. » Et M. Bayrou d'ajouter : « Cette fidélité a été lourde de conséquences pour notre pays. Dois-je le rappeler, la France a vu son ambassadeur, Louis Delamarre, assassiné le 4 septembre 1981 parce que la France voulait qu'on sorte de la guerre civile. Dois-je le rappeler, la France, le 23 octobre 1983, a payé le lourd tribut de 58 hommes dans l'attentat du Drakkar. Il y a encore bien d'autres raisons à ce lien indissoluble de la France avec le Liban, pour qui la langue française est une seconde patrie. C'est pourquoi pour la France, la guerre de l'été 2006 a été d'emblée vécue comme une épreuve. J'ai pour l'essentiel apprécié l'équilibre de la ligne fixée par le président de la République et j'ai soutenu cette ligne dès les premiers jours où elle s'est exprimée. »
Abordant ensuite le volet de la crise actuelle qui secoue le pays, M. Bayrou déclare : « Aujourd'hui, des interventions extérieures continuent à déstabiliser le pays. Il faut une pleine application des résolutions des Nations unies obligeant le désarmement effectif des milices et à l'exercice de l'autorité de l'armée libanaise comme seule autorité légitime au Liban en matière de sécurité. Ce serait un risque immense pour le Liban, pour Israël, pour la paix, qu'une faction qui vise ouvertement la destruction d'Israël s'arroge la domination sur une région d'un pays souverain. On voit bien la déstabilisation de la région et du Liban tout entier que cela supposerait. Le réarmement des milices, ce serait l'échec assuré pour la politique nécessaire de paix et de restauration de la souveraineté d'un Liban indépendant. C'est cette indépendance que nous devons soutenir ainsi que la paix civile qui seule peut garantir l'avenir du Liban. Aujourd'hui, la situation du Liban est fragile. Désormais le problème libanais ne se limite plus aux problèmes internes, mais il est le maillon d'une chaîne détonante et dangereuse qui va du conflit israélo-palestinien en passant par le Liban, la Syrie et l'Iran. C'est probablement aujourd'hui la région la plus fracturée dans le monde.
Le Liban est une question à laquelle la France est très sensible. Je suis décidé à continuer le rôle que la France a toujours eu vis-à-vis du Liban, à savoir son défenseur. Si je suis élu président de la République, la France mettra tous les efforts pour stabiliser la situation. »

L'exemple de la construction européenne

Abordant, par ailleurs, les relations avec l'Iran et le dossier nucléaire qui envenime les rapports entre Téhéran et la communauté internationale, M. Bayrou déclare : « Les gouvernants iraniens actuels sont engagés dans une double obsession mortifère : l'appel sans ambiguïté à la destruction d'Israël et la décision d'acquérir la puissance nucléaire. L'Iran pose aux démocraties une question extrêmement grave. Les démocraties ne peuvent accepter la prolifération nucléaire. Le peuple iranien ne peut entendre cette détermination que si nous l'exprimons sans ambiguïté. Face à l'Iran, la France ne peut avoir qu'une ligne : la rigueur et l'intransigeance dans le respect du droit international. Il y a un traité de non-prolifération nucléaire. Ce traité interdit aux nations qui l'ont signé - tous les pays sauf trois - d'aller vers l'arme nucléaire, mais il leur garantit en échange l'accès au nucléaire civil. Si ce traité n'est pas respecté, les démocraties doivent solidairement décider de sanctions. Il y a une leçon que nous devrions avoir apprise dans le plus noir de l'histoire, c'est la leçon de Munich. Quand les mots sont des menaces, il faut les prendre au sérieux, surtout quand les mots sont servis par la force des armes. »
Interrogé sur les perspectives de paix dans la région, M. Bayrou évoque à cet égard l'expérience de la construction européenne. « Ou bien on se fait la guerre, ou bien on choisit de vivre ensemble et de gérer ensemble les questions sensibles, souligne-t-il à ce propos. C'est à ce prix qu'on mettra un terme à la tragédie du Proche-Orient. L'Europe pourrait être un modèle pour le Proche-Orient. Pour moi qui aime Israël, qui aime le Liban, qui aime la Palestine, le chemin ouvert jadis par Schuman et Monnet est le seul disponible : l'édification d'une communauté où chacun garderait sa souveraineté. Passer directement de la guerre à la maison commune, dans laquelle chacun a son espace, dans laquelle, épuisés de se faire la guerre pour des choses tellement sensibles qu'il n'y a pas de fin à cette guerre, on décide que ces choses sensibles, on les gérera ensemble : l'eau, les réfugiés, les Lieux saints de Jérusalem. Nous Européens, nous avons géré comme cela le charbon et l'acier, après s'être fait cent ans de guerre pour le charbon et l'acier ! »


"François Bayrou, lumière du Moyen-Orient"
sur le blog Loubnan ya Loubnan



>>> Lire l'intégralité de l'entretien dans la Revue du Liban

Interview du candidat de l’UMP à la présidentielle française à un collectif libanais à Paris
Sarkozy : Il est inacceptable que le Hezbollah continue d’être une milice échappant au contrôle de l’État


Le candidat de l’UMP à la présidentielle française, Nicolas Sarkozy, a mis l’accent sur son appui au gouvernement libanais « parce qu’il a été élu démocratiquement et qu’il mène une politique responsable, conforme aux intérêts du Liban ». En réponse à des questions écrites, dans le cadre d’une interview recueillie par le « collectif de citoyens libanais et amis du Liban », M. Sarkozy a, d’autre part, souligné qu’il n’est pas « acceptable » que le Hezbollah continue d’être « une milice armée échappant au contrôle de l’État et qui relaie les mots d’ordre » syrien et iranien. Au chapitre des relations avec Damas, le candidat de l’UMP a, par ailleurs, déclaré que « la question aujourd’hui est de savoir si la Syrie est résolue à respecter la souveraineté et l’indépendance du Liban ». Nous reproduisons ci-dessous les principaux passages de l’interview de M. Sarkozy. L’intégralité des réponses du candidat de l’UMP se trouve sur le site suivant : pourquelelibanvive.com

Question – Comment qualifiez-vous le Hezbollah ? Le considérez-vous comme une organisation terroriste ?
Réponse – « Le Hezbollah est une milice armée qui échappe au contrôle de l’État libanais et qui relaie à l’évidence les mots d’ordre et les intérêts de la Syrie et de l’Iran. Cette situation n’est pas acceptable dans un État moderne et démocratique. L’État libanais doit avoir le monopole des armes et de la force, et le Liban ne doit plus jamais redevenir l’otage d’intérêts qui lui sont étrangers et le terrain d’affrontements de ses voisins. Il ne dépend que du Hezbollah d’être considéré comme un véritable parti politique. Il doit déposer les armes et changer radicalement de comportement pour se transformer en mouvement exclusivement politique. »

Q. – Partagez-vous le point de vue de tous les partis libanais qui considèrent le désarmement du Hezbollah comme une affaire interne ?
R. – « Conformément à la résolution 1701, il revient aux autorités libanaises d’organiser avec le Hezbollah son désarmement. La question du désarmement du Hezbollah est fondamentale, non seulement pour la stabilité du Liban, mais aussi pour celle de la région tout entière. Ce n’est pas un hasard si tous les textes internationaux, depuis les accords de Taëf en 1989 en passant par la résolution 1559 et plus récemment la résolution 1701, ont demandé le désarmement des milices armées au Liban, en particulier le Hezbollah. La responsabilité du désarmement repose d’abord sur le Hezbollah lui-même. Comme je vous le disais, la question qui se pose est : est-ce que le Hezbollah est prêt à devenir le parti politique qu’il dit vouloir être ? Est-il enfin décidé à se comporter de manière responsable ? Est-il prêt à renoncer à la violence, et donc à rendre les armes ? »

Q. – Êtes-vous partisan d’un désarmement par la force du Hezbollah hors d’un accord politique interlibanais ? Si oui, par qui ?
R. – « La résolution 1701 prévoit que c’est aux autorités libanaises d’organiser avec le Hezbollah son désarmement, et non aux forces de la Finul. La résolution est très claire à ce sujet et c’est d’ailleurs tout le mérite de la France d’avoir exigé un mandat clair et approprié avant d’engager ses soldats. »

Q. – La France accorde un soutien sans faille au gouvernement libanais actuel. Conserverez-vous cette même politique ?
R. – « Aujourd’hui, la France, avec la communauté internationale, soutient le gouvernement libanais parce qu’il a été élu démocratiquement et qu’il mène une politique responsable, conforme aux intérêts du Liban, c’est-à-dire à sa souveraineté et à son indépendance. À l’avenir, nous soutiendrons tout gouvernement montrant le même attachement aux valeurs démocratiques et à l’indépendance du Liban. J’ai toujours conçu l’amitié franco-libanaise comme une relation entre deux peuples, entre deux nations ; et non comme celle de la France avec telle ou telle communauté ou tel ou tel parti. »

Q. – Qualifieriez-vous la dernière offensive israélienne au Liban de disproportionnée ? Quelle aurait été votre position si vous aviez été à la plus haute autorité de l’État français ?
R. – « Que la riposte des Israéliens ait été excessive et disproportionnée, c’est une évidence dont témoigne malheureusement le terrible bilan humain et matériel de ce conflit. D’ailleurs, je l’ai dit sans détour aux Israéliens. Mais j’ai également à rappeler qu’à l’origine de ce conflit, il y avait un agresseur, qui était le Hezbollah. »

Q. – Estimez-vous qu’Israël a violé le droit international lors de sa dernière offensive au Liban ? Si oui, quelles seraient, à votre avis, les mesures utiles pour inciter Israël à respecter le droit international ?
R. – « Je vous ai dit ce que je pensais du caractère disproportionné de la riposte israélienne, mais Israël, comme tout État, a le devoir de se défendre lorsque son territoire et sa population sont attaqués. »

Q. – Seriez-vous en faveur d’une coopération militaire entre l’armée française et l’armée libanaise afin d’améliorer la capacité de défense du Liban. Quelles en seraient les modalités ?
R. – « Compte tenu de la force des liens qui unissent nos deux pays et nos deux peuples, je suis favorable à un approfondissement de la coopération bilatérale dans tous les domaines. Nos deux pays entretiennent depuis longtemps une importante et fructueuse coopération dans le domaine sécuritaire. Je note également que la France joue aussi un rôle essentiel au sein de la Finul : elle a tenu à engager sur place plus de 1 600 soldats qui accompagnent et appuient chaque jour les forces de sécurité libanaises. »

Q. – Considérez-vous le conflit israélo-palestinien comme principale source d’instabilité dans la région, et notamment pour le Liban ?
R. – « Le conflit israélo-palestinien est bien sûr une source d’instabilité régionale. Mais je veux être clair : croire que mettre fin au conflit israélo-palestinien, c’est régler tous les problèmes au Proche-Orient est une erreur. Il faut en finir avec l’instrumentalisation systématique du conflit israélo-palestinien. Chaque foyer de tension – Irak, Liban, Israël-Palestine, nucléaire iranien – a ses causes, ses dynamiques propres et, dans certains cas, ses ingérences régionales déstabilisantes. Chaque crise a ses particularités qu’il est essentiel de bien comprendre pour participer à la recherche d’une solution durable et globale. »

Q. – Seriez-vous prêt à suivre les États-Unis en cas de conflit armé ouvert avec l’Iran ? Si oui, sous quelles conditions ?
R. – « Je suis convaincu qu’une solution diplomatique est possible si la communauté internationale reste ferme sur ses principes et ses demandes. Un nouveau conflit aurait des conséquences très graves pour la stabilité d’une région déjà très fragilisée. L’accès de l’Iran à l’arme nucléaire est inacceptable, mais le règlement de la crise doit être recherché par la négociation et dans un cadre multilatéral. La France doit agir pour que la communauté internationale reste unie, comme elle l’a été en adoptant à l’unanimité les résolutions 1737 et 1747. L’Iran doit choisir entre les sanctions et l’isolement croissant ou la coopération. »

Q. – Si vous êtes élu, seriez-vous prêt à une ouverture de négociations avec la Syrie pour désamorcer les tensions et encourager des relations libano-syriennes saines, conditionnées par le respect total de la souveraineté libanaise ?
R. – « On ne peut pas exclure de parler avec la Syrie, c’est une évidence. Mais la question à l’heure actuelle, c’est de savoir si la Syrie est prête à devenir un interlocuteur fiable et constructif, qui participe à la recherche de solutions dans les crises régionales plutôt que de les aggraver. La question aujourd’hui, c’est de savoir si la Syrie est résolue à respecter la souveraineté et l’indépendance du Liban. Sur toutes ces questions, la balle est dans le camp du régime syrien. C’est à lui de décider d’adopter un comportement responsable et de se sortir de l’isolement croissant dans lequel il s’enferme. Les clés de la confiance sont à Damas. »


La députée européenne achève une tournée à Beyrouth
et au Sud: Béatrice Patrie appelle les Français du Liban
à voter pour Ségolène Royal

Dans une rencontre informelle avec des sympathisants du Parti socialiste français, la députée européenne Béatrice Patrie, en tournée au pays du Cèdre, a incité les Français du Liban à voter pour la candidate Ségolène Royal dès le premier tour.
La députée, qui a visité le Sud et la banlieue sud après avoir rencontré les représentants de toutes les parties libanaises, a expliqué aux personnes présentes les grandes lignes de la vision de Mme Royal à l’égard du Liban.
Au cours de la rencontre-débat qui a eu lieu à l’hôtel Alexandre, Mme Patrie a aussi évoqué le livre qu’elle vient de publier avec Emmanuel Espagnol Qui veut détruire le Liban ? Cet ouvrage précise sa vision de la solution à la crise libanaise qui, selon elle, devrait passer par l’adoption de la laïcité pour pouvoir sortir de ce qu’elle appelle « une désastreuse tentation communautaire ».
Rappelant que Ségolène Royal a choisi le Liban comme destination de son premier voyage à l’étranger, la députée européenne a voulu montrer l’intérêt que porte la candidate socialiste au Liban. Mais cet intérêt, selon Mme Patrie, diffère de la politique suivie actuellement par le pouvoir en place en France. La députée explique ainsi que Mme Royal souhaite que les Libanais n’aient plus à choisir entre la politique de M. Bush et l’axe irano-syrien. Elle précise qu’il faudrait pouvoir développer une certaine neutralité, dans le cadre du renforcement de la souveraineté et de l’indépendance du pays. Mme Patrie a affirmé que, selon elle, le pays du Cèdre « n’est pas condamné, et le seul camp qu’il devrait choisir est celui du Liban tout simplement. La France et l’Union européenne devraient développer cette politique ».
La députée européenne a déploré que le Liban soit encore « le terrain de manœuvres des parties régionales et internationales », précisant que la souveraineté, ce n’est pas seulement le départ des troupes étrangères, mais l’adoption d’une politique qui ne tienne compte que des intérêts du pays.
Pour Mme Patrie, il faut aussi préserver l’unité nationale libanaise, en intégrant toutes les composantes politiques et communautaires du pays.
Elle a aussi estimé que la guerre de l’été 2006 n’était pas une réaction à l’enlèvement de deux soldats israéliens par le Hezbollah, mais un acte prémédité, voulu par les États-Unis pour adresser un message fort à l’Iran.
La députée européenne a rappelé que le Liban, dans sa composition actuelle, est inacceptable pour Israël qui fonde sa défense sur le fait qu’il est la seule démocratie dans la région. Or, malgré les accrocs, le Liban est un pays arabe, démocratique et multiconfessionnel. Il a d’ailleurs, selon elle, payé cher le prix d’être ce qu’il est. « Or, a-t-elle ajouté, c’est justement ainsi qu’il doit rester : une démocratie pluraliste. Nous sommes prêts à soutenir les Libanais engagés sur cette voie. »
Priée de dire si Mme Royal comptait suivre la même politique que celle du président Chirac à l’égard de la Syrie, si elle était élue, Mme Patrie a répondu : « Pour Mme Royal, la guerre n’est pas une solution, ni en Irak, ni au Liban, ni nulle part au Moyen-Orient. L’exclusion et l’isolement des pays non plus. Il faudrait donc réintégrer l’ensemble des parties prenantes à un processus de dialogue, y compris la Syrie, même si celle-ci a un régime politique que nous dénonçons. Mais la politique d’isolement de la Syrie ne peut aboutir qu’à une impasse. »
Au sujet du tribunal à caractère international, Mme Patrie a précisé qu’elle n’avait pas eu l’occasion d’en discuter dans les détails avec Mme Royal. « Mais, a-t-elle ajouté, nous soutenons la création de ce tribunal. Nous pensons aussi que la majorité des Libanais veut la vérité sur les assassinats et la fin du système d’impunité. Personnellement, je souhaiterais que le tribunal à caractère international soit formé grâce à une convention signée entre le Liban et l’ONU, car je ne souhaite pas que le Liban passe d’une tutelle syrienne à une autre internationale, même si les deux tutelles ne peuvent pas être comparées. Toutefois, il semble difficile de parvenir à un accord, et le tribunal semble devoir voir le jour par le biais d’une décision internationale. En tout cas, je préfère un tribunal sous le chapitre VII que pas de tribunal du tout. »
Mme Patrie a aussi expliqué que la candidate socialiste souhaiterait, si elle était élue, modifier les priorités de l’Europe, qui depuis l’élargissement ont glissé vers l’Est, pour les ramener vers la Méditerranée. Selon elle, la région méditerranéenne est importante pour la stabilité de l’Europe et du monde en général. Il faut donc ramener le centre de gravité de l’Europe vers cette zone. La députée européenne n’a pas manqué de rappeler à cet égard que, contrairement à Mme Royal, le candidat Nicolas Sarkozy est un atlantiste, ayant « une faiblesse » envers la politique de l’Administration Bush. Selon elle, la candidate socialiste est réellement moderne et elle propose un modèle de société basé sur l’intégration, non sur la rupture et la confrontation.
Enfin, la députée européenne a appelé les Français du Liban qui ont souvent la double nationalité à voter pour la candidate socialiste dès le premier tour, se voulant rassurante sur la détermination de Mme Royal à garder le Liban en tête de ses priorités en matière de politique étrangère.



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