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Le Liban:
lieu d'ancrage ou ultime refuge des communautés chrétiennes en Orient?

Regard sur la Communauté Maronite Libanaise

au Liban et sa Présence dans le Monde

Le patriarche, le président et l’histoire du Liban
Par Bahjat RIZK

02/09/2011- Le nouveau patriarche maronite Béchara Raï effectue, six mois après son élection (15 mars 2011), sa première visite officielle en France début septembre, qui coïncide avec le 91e anniversaire de la déclaration du Grand Liban (1er septembre 1920), à la suite de la démarche entreprise par son prédécesseur, le patriarche Élias Hoayek, au Congrès de la paix à Versailles en 1919 (après la Première Guerre mondiale et l’effondrement de l’Empire ottoman). C’est depuis cette date nationale que le Liban existe dans ses frontières actuelles internationalement reconnues.
Au même moment, l’actuel président de la République, le général Michel Sleiman, s’apprêtera à quitter le palais de Beiteddine, résidence officielle d’été (depuis 1943) des présidents de la République libanaise, édifié par l’émir Béchir II Chehab le Grand (1789-1840), qui gouverna le Mont-Liban quasi autonome durant plus d’un demi-siècle et déplaça le siège du gouvernement de l’émirat de la localité toute proche de Deir el-Qamar, où l’avait établi deux siècles auparavant l’émir Fakhreddine II Maan le Grand (1590-1635). Cet émir fondateur, par ses multiples conquêtes (sultan al-Barr ou prince du continent, titre acquis auprès de l’Empire ottoman), porta le Liban au-delà de ses frontières actuelles (il rassembla le Nord-Liban, le Sud-Liban, la Békaa et même la Galilée et fit de Beyrouth sa seconde capitale). Ces faits historiques sont avérés et vérifiables (voir à ce propos les ouvrages très documentés des historiens Adel Ismaïl, Boutros Dib, Philip Hitti, Josette Saleh, André Sioufi et bien d’autres).
L’émirat du Mont-Liban fut la véritable colonne vertébrale du Liban actuel et dura plus de trois siècles (1516-1842). Il fut suivi de la mainmise directe de l’Empire ottoman sur la montagne libanaise (1842-1920) puis de la création de la République libanaise en 1920, sur ses 10 452 kilomètres carrés. Les repères dans le temps et l’espace sont essentiels, car l’identité se construit et se vérifie dans l’histoire et la géographie. La légitimité se nourrit de cette continuité relative, même si, ici-bas, rien n’est définitif ou éternel.
Le patriarche maronite est le continuateur d’une lignée de patriarches qui remonte au premier patriarche maronite Jean Maron (685-707) et passe de la dimension communautaire à la dimension nationale avec le patriarche Hoayek (1899-1931). Le président est le continuateur, dans sa forme moderne, de l’émirat en tant qu’entité multicommunautaire, cohérente et autonome, depuis Fakhreddine II.
D’une certaine manière, cette entité libanaise a été établie par les faits d’armes et la politique avec le grand émir du Liban, au début du XVIIe siècle, et rétablie par la diplomatie et la politique par le patriarche au début du XXe siècle, avec tout le vécu continu, qui s’étend entre les deux et qui appartient aujourd’hui à tous les Libanais. C’est cette entité nationale, vieille aujourd’hui de plus de quatre siècles, qu’il s’agit de restaurer, avec ses constantes identitaires : la tolérance religieuse, la diversité culturelle dans l’unité, les libertés individuelles au sein des libertés de groupes, la double ouverture sur l’Orient et l’Occident, l’accès à la modernité et à la communication et l’attachement aux racines et aux traditions. Mais les Libanais sont-ils conscients que l’histoire commune de ce pays les structure tous car elle porte en elle les valeurs essentielles de liberté et de dignité ? Pour être efficace, l’action politique doit rejoindre l’histoire et aucune entité ne peut survivre en dehors de l’histoire. Chaque entité viable a besoin d’écrire et de défendre sa propre histoire. Sinon, elle encourt la désintégration et court à sa perte.
L’émirat du Liban, en établissant un système d’administration, de gouvernance (y compris une armée) et de développement, a permis d’acquérir une quasi autonomie politique, économique et culturelle qui a forgé l’identité libanaise et donné naturellement naissance, en 1920, au projet du Grand Liban, porté par le patriarche Hoayek au nom de toutes les communautés. Certes, cette entité ainsi reconnue a été en butte durant tout le XXe siècle à des idéologies diverses et des conflits régionaux, qui l’ont affectée, notamment le conflit israélo-arabe depuis les années 50 et la rivalité sous-jacente arabo-perse depuis les années 80, mais il est important que les Libanais réalisent que cette entité à laquelle ils appartiennent a son histoire propre qui s’est construite dans la continuité spatio-temporelle durant quatre siècles et qu’ils ont élaboré une manière de vivre qui leur est commune et qui présente pour tous d’immenses avantages.
Depuis 91 ans, le 1er septembre 1920, le patriarche maronite a réactualisé le projet du grand émir maanide. Partant d’une communauté spécifique, ce projet donne en partage des valeurs progressistes à toutes les communautés libanaises et leur a permis, malgré les guerres civiles et les conflits régionaux, d’éviter la dictature idéologique et pratique qui a sévi durant plus d’un demi-siècle dans le reste du monde arabe.
À l’heure de la mondialisation et du printemps arabe, c’est ce Liban des libertés que le nouveau successeur des patriarches, en visite en France, et l’actuel occupant du palais des émirs vont à travers, nous l’espérons, un consensus national tenté à nouveau de réactualiser.


Les chrétiens du Proche-Orient, une minorité en danger?

L’interview d’Annie Laurent recueillie par Mariam SEMAAN
Le Vatican et le Proche-Orient… Un sujet d’une actualité brûlante dans une région devenue, depuis quelques années, la principale base arrière de la guerre lancée par les extrémistes musulmans contre l’Occident. Un sujet d’une importance capitale également pour cette région qui abrite un conflit à fort caractère religieux, le conflit israélo-palestinien, avec, comme enjeu, rien de moins que la ville sainte de Jérusalem. La minorité chrétienne du Proche-Orient est la première victime de cet engrenage infernal. Annie Laurent, directrice de recherche au CNRS, qualifie la situation de « dramatique » et appelle, à l’instar du Vatican, à l’intensification du dialogue interreligieux. Un sujet au cœur de son livre* d’entretiens, « Dieu rêve d’unité : les leçons du dialogue » (éd. Bayard) qu’elle a signé au Salon Lire en français et en musique de Beyrouth en Novembre 2005, avec monseigneur Michael Fitzgerald, président du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux au Vatican.
Pour Annie Laurent, le drame des chrétiens du Proche-Orient a commencé avec la création, en 1948, de l’État d’Israël, en tant que nouvelle entité religieuse venue se greffer dans un environnement essentiellement musulman. Cet épisode marquant de l’histoire contemporaine a été le point de départ de la « reconfessionnalisation » de la région, anéantissant du coup les percées des mouvements laïcs. Une « réislamisation » s’est en effet opérée au détriment de la seule minorité présente à l’époque, la minorité chrétienne. L’émigration qui s’est ensuivie, et qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui, constitue un véritable fléau dans une région qui demeure, malgré tout, le berceau du christianisme.

Conscient de la gravité de la situation, le Vatican accorde à ce problème une attention particulière. C’est dans cette optique notamment qu’il s’est opposé à la guerre d’Irak afin d’éviter que les chrétiens du Proche-Orient ne soient, encore une fois, pris entre l’enclume des musulmans, qui les rejettent en raison de leurs supposées orientations pro-occidentales, et le marteau des Occidentaux, qui les considèrent avant tout comme étant des « Arabes ». Le Vatican s’est également investi au travers de mesures concrètes. Mis à part le soutien matériel apporté à de nombreuses œuvres de charité, Annie Laurent rappelle la nomination du patriarche palestinien Michel Sabbagh – fait exceptionnel – pour la Palestine, en 1987. L’organisation d’un synode sur le Liban, îlot de coexistence entre chrétiens et musulmans, relève de la même idée, ajoute-t-elle.
Aucune chance de survie pour un État « chrétien » au P-O
Mais au sujet de la création d’un éventuel État « chrétien », Mme Laurent affirme catégoriquement qu’« il n’aurait aucune chance de survie ». D’une part, le Vatican refuse que les chrétiens vivent dans des « cantons », et d’autre part, « les musulmans n’accepteraient jamais un deuxième État à caractère confessionnel dans la région ».
Pour faire face à cette situation difficile, le Vatican prône sans relâche le dialogue interreligieux, dont le fondement est la déclaration du concile de 1965, « Nostra Aetate » (Notre temps). Annie Laurent reconnaît que les extrémismes en tout genre ne facilitent pas la tâche de ceux qui tentent d’établir « la paix et l’harmonie ». Elle adhère même à la théorie du « choc des civilisations ». Pour la chercheuse, l’explication réside dans les difficultés que rencontre l’islam à s’adapter à la mondialisation ainsi que dans la peur de perdre son identité. Mme Laurent tient également à souligner « la responsabilité des Occidentaux dans l’incompréhension et le ressentiment des pays arabes à leur égard ». Les Arabes ne sont plus attirés par le modèle occidental à cause de la décadence qui le mine et qu’ils assimilent, « à tort », à la chrétienté. Or, « l’Occident est de moins en moins chrétien », assure Mme Laurent. Il est même devenu « tellement sécularisé qu’il n’arrive plus à comprendre la dimension religieuse » inhérente aux problèmes du Proche-Orient, notamment le conflit israélo-palestinien. « Un conflit à dimension biblique », selon Annie Laurent, au cœur duquel se trouve la question de Jérusalem. C’est d’ailleurs pour cela que le Vatican a longtemps appelé à une internationalisation du statut de la Ville sainte dans le but de la préserver des aléas de la politique.
En attendant une quelconque solution politique, le dialogue « avec les fidèles, pas avec un système », est la seule option possible. Même si la réciprocité n’est pas évidente et que les extrémistes gagnent du terrain, le Vatican est fermement décidé à maintenir les liens avec le monde arabe. Même si, affirme Annie Laurent, qui reprend Georges Anawati, un dominicain égyptien, « avec les musulmans, il faut une patience géologique »


Mgr Boutros Nasrallah SFEIR
Septembre 2004-
La Longue tournée pastorale du Cardinal Patriarche de l'Eglise Maronite Libanaise, Monseigneur Boutros Nasrallah Sfeir est l'occasion de mieux faire connaissance avec cette communauté chrétienne d'Orient qui représente aujourd'hui environ un quart de la population libanaise. La tournée du patriarche Sfeir souligne à sa manière l’importance numérique croissante de l’émigration maronite dans le monde, où la communauté possède désormais plus de fidèles qu’au Liban.
Rien qu'en France, elle compterait entre 70 et 80.000 membres. Enfin, c'est parmi la communauté maronite que la pratique du Français demeure la plus fréquente puisqu'on estime que près de la moitié de celle-ci en a une bonne connaissance à comparer au quart de l'ensemble de la population libanaise.


En recevant le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, le 26 Septembre à l’Élysée, avec une chaleur et un faste particuliers, le chef de l’État français a tenu à souligner le caractère privilégié des rapports que la France a toujours entretenus avec la communauté maronite au Liban. Le patriarche Sfeir est « un patriote et un sage », a déclaré le porte-parole de l’Élysée, rapportant des propos de M. Chirac. Au nombre des sujets soulevés par les deux hommes figure notamment la question de la présence syrienne au Liban et de la souveraineté libanaise. Les entretiens politiques que le patriarche Sfeir a eus avec le chef de l’État français seront parachevés, à partir du 30 Septembre, par des rencontres avec les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale, ainsi qu’avec les ministres des Affaires étrangères et de l’Intérieur.

>>> Voir le calendrier des principales étapes de la tournée

>> Suivez la visite en France avec
La Revue du Liban...


La Visite du Pape Jean-Paul II
en Mai 1997 fut perçue comme une reconnaissance pour la communauté maronite et susita un engouement populaire bien au-delà de ses membres.

LE LIBAN N’EST PAS UN PAYS COMME LES AUTRES.
LE LIBAN EST UN MESSAGE. (Jean-Paul II)


Des repères incontournables de la Communauté des Maronites du Liban

Saint-Charbel

Annaya-Charbel:
Le site du Monastère de Saint-Maron au Village d'Annaya au Mont-Liban ou se trouve le tombeau de Saint-Charbel...

Kfifane:
le site du Monastère de Saint Cyprien et Justine

>>> Voir la rubrique sur
Les principales étapes de
l'Ordre Libanais Maronite


Site dédié à Ste Rafqa

L'ensemble de ces sites illustre combien la communauté maronite allie avec aisance la tradition et la modernité


Souvenir:
Retour sur la visite du Pape Jean-Paul II au Liban
en Mai 1997

La page de Selim Chabli

Des Circuits-Pélerinages en Terre Chrétienne
au Liban?

Notre Dame du Liban à Harissa

Présence Maronite en France et échanges avec
le Liban

Notre Dame du Liban à Paris


Voyage et Jumelage de la Paroisse Saint Antoine de Paris avec Saint Antoine de BEYROUTH.

A Genève et en France Voisine

Autres Liens en rapport
avec les Chrétiens du Liban et du Moyen-Orient

La page "Liban" du portail
InfoCatho



Ordre Libanais Maronite

site personnel assez fouillé sur la culture et l'organisation des Maronites, principale communauté chrétienne au Liban, rattachée à l'Eglise Catholique de Rome.

Ordre Antonin Maronite ,
cet ordre qui a fêté son jubilé tri-centenaire en l'an 2000, illustre bien à lui seul l'ancrage de la religion chrétienne en Orient et au Liban.

Mar Charbel, le site web consacré au célèbre Prêtre Maronite du 19ème siècle qui fut ensuite canonisé et dont la Paroisse, située dans les hauteurs du Mont-Liban, est devenue un haut lieu de pélerinage pour la communauté Catholique-Maronite.

Orient Chretien, le portail spécialement dédié aux Chrétiens d'Orient et à tous ceux qui se passionnent pour ce thème parfois sensible.


Communauté des Béatitudes de Jbeil/Byblos,
un site orienté vers le développement spirituel et la guérison intérieure avec de nombreux articles et liens.Vous aurez le choix entre la Version Française et la version en Arabe.L'eglise catholique du Liban se prépare à la venue des reliques de Sainte Thérèse de l'enfant Jésus; pendant septembre et octobre 2002, les voici au Liban, et cette communauté est bien sûr très impliquée dans ce programme*.

Le site des Capucins du Liban

Le Nouveau site de
L'Oeuvre d'Orient
les Chrétiens de France au service des Chrétiens d'Orient


Saint Charbel:
Une vie de sainteté

Charbel Makhlouf est né le 8 mai 1828 dans le village de Bkaakafra au Liban-Nord. Il prononce un premier vœu au couvent Saint-Maron de Annaya en 1853. Il se rend ensuite au couvent de Kfifane (Liban-Nord) pour y suivre des études de théologie, en présence, notamment, du père Neematallah Hardini, aujourd’hui bienheureux de l’Église. L’ordination de Charbel a lieu en 1859, à Bkerké, siège du patriarcat maronite. De 1859 à 1875, il mène une vie de moine au couvent de Annaya, avant d’entrer à l’ermitage des Saints-Pierre-et-Paul le 15 février 1975. Il y demeurera jusqu’à sa mort, le 24 décembre 1898, ayant acquis de son vivant une réputation de saint homme. Un an plus tard, son corps, retrouvé intact, est transféré vers une autre tombe. Un second transfert aura lieu en 1927. Finalement, c’est en 1950 que le corps sera exposé aux fidèles. Cette année-là, un grand nombre de miracles est enregistré autour de la tombe du saint. C’est en 1954 que le pape Pie XII signe la décision du procès de béatification de l’ermite Charbel Makhlouf, qui sera proclamé bienheureux le 5 décembre 1965. Le 9 octobre 1977, au cours d’une grande cérémonie, le bienheureux est canonisé. Deux miracles auront été retenus pour sa béatification, et un troisième pour sa canonisation.

 


email/courriel:



La religion et l’arabe maronite

Les maronites (du moine saint Maron, qui vécut au Ve siècle) forment une communauté chrétienne appartenant au rite oriental de Syrie et du Liban. Cette communauté a conservé la liturgie syriaque et elle fait partie de l’une des Églises uniates; elle reconnaît toutefois le pape de l’Église catholique romaine. Les maronites vivent surtout au Liban et en Syrie, mais il existe d'autres petits groupes maronites à Chypre, en Palestine, en Australie et aux États-Unis. Leur population est estimée à environ 1,3 million dans le monde dont environ
7 à 800.000 au Liban. L’origine des maronites remonte au VIIe siècle lorsque la communauté a adhéré au monothéisme. Les maronites parlaient à l'origine l’arabe maronite, une variété dialectale de l’arabe. Cette langue est considérée par certains comme un idiome hybride fortement influencé par le grec. Il ne resterait plus que 170 locuteurs de cette langue, toutes des personnes âgées.



2 Les origines des maronites

Le Liban a été soumis au «protectorat» égyptien, à la domination babylonienne puis perse, à l’empire d’Alexandre le Grand et à l’Empire romain qui y avait fondé la Provincia Syria (64 av. J.-C.). Le christianisme se propagea dès le début du Ier siècle. En 395, lors du partage de l'Empire romain, la Syrie devenue chrétienne fut rattachée à l'Empire byzantin. En 628, les troupes musulmanes envahirent la région. Après la défaite byzantine à la bataille de Yarmouk en 636, les villes de la côte libanaise tombèrent entre les mains des Arabes. Les querelles théologiques déchirèrent les populations, qui se divisèrent en diverses sectes religieuses. C'est sans doute dès cette époque que s'individualisèrent et commencèrent à s'opposer les différentes communautés. La montagne devient un territoire refuge; les maronites, des chrétiens de la région d'Antioche, soumis d'abord aux tracasseries des empereurs byzantins puis aux pressions arabes, s'y réfugièrent au VIIIe_siècle. Les maronites s’arabisèrent, mais demeurèrent chrétiens.

Sur la carte ci-dessous, la communauté maronite au Liban est surtout concentrée dans les zones en couleur violette.Ils repésentent ainsi une minorité non négligeable, de l'ordre de 15 à 20%, au sein de l'ex-zone occupée du Sud Liban.

Source: Fiche Liban Université Laval du Québec

Communautés religieuses et système politique au Liban:
la contribution de Mr Nabil Maamari
de l'USJ-Beyrouth.




Bon à Savoir

Les tribunaux maronites refusent toute possibilité de divorce ou de séparation des époux.
Pour se libérer de leur mariage, les maronites ont deux solutions :
L'annulation : actuellement l'Église occidentale, aussi bien qu'orientale développe et élargit les causes d'annulation, offrant ainsi des solutions possibles aux nombreux cas d'échecs de vie conjugale.
ou La conversion : bon nombre de libanais changent de rite ou de communauté dans le seul but de se libérer de leur mariage comme le prévoit l'arrêté 60-LR.

>>> Comparaison avec les autres Communautés religieuses au Liban




L’église Saint-Georges à Mont Royal où se trouve
une grande communauté libanaise chrétienne

Une vague d'émigration récente a vu s'amplifier le nombre de Maronites établis au Québec, particulièrement dans le Grand Montréal.

Union Maronite de Montréal ,
site de la communauté libanaise maronite de Montréal.


Tournée en Europe pour le Cardinal Patriarche Maronite Nasrallah Sfeir
MonSeigneur Sfeir effectuera du 25 septembre au 4 novembre 2003 une tournée pastorale en Europe qui le conduira successivement en France, en Belgique, en Italie, en Suisse, en Suède, en Allemagne et en Grande-Bretagne.
La visite pastorale européenne succède à une série de tournées pastorales qui ont conduit le patriarche maronite dans les deux Amériques. Ce sera la première dans le Vieux Continent. Le prélat sera accompagné, durant sa tournée, par le visiteur patriarcal maronite pour l’Europe, Mgr Samir Mazloum, et par le secrétaire général de l’Assemblée des patriarches et évêques catholiques au Liban, le père Khalil Alwan.
En dépit de son caractère pastoral, la tournée du patriarche comprendra des rencontres avec les responsables politiques des pays visités, en particulier avec le président Jacques Chirac et le chancelier allemand Gerhard Schröder.
La tournée du patriarche Sfeir souligne à sa manière l’importance numérique croissante de l’émigration maronite dans le monde, où la communauté possède désormais plus de fidèles qu’au Liban. Cet aspect des choses a été longtemps évoqué au cours du synode patriarcal maronite qui s’est ouvert en juin dernier, au Liban. L’Église maronite s’y était découverte une surprenante vocation à l’universalité, confirmée par les prêtres maronites dont les liens avec le siège patriarcal paraissent désormais purement liturgiques et ecclésiaux, dépouillés de toute référence aux débats politiques internes au Liban. Elle souligne aussi l’attention croissante que l’Église maronite accorde au renforcement des liens culturels que les maronites émigrés entretiennent avec le patriarcat de Bkerké et le Liban, à travers les diocèses et les paroisses qui se sont formés dans les pays d’émigration. L’Église maronite cherche aussi à placer ces diocèses sous sa juridiction ecclésiastique, alors qu’ils se trouvent en général placés sous celle de l’Église latine, à travers les évêques du lieu où ils sont implantés. La visite pastorale en Europe commence par Paris, en raison des liens tout à fait particuliers de l’Église maronite avec la France, qui a pratiquement dessiné les frontières du Grand Liban, en 1920, à la demande du patriarche Hoyeck. La visite en France sera la plus longue de la tournée pastorale, et s’étendra jusqu’au 12 octobre. Elle comprendra notamment des étapes à Marseille, Nice, Lyon et Strasbourg. On compte quelque 70 à 80 000 maronites résidents en France.

Voici le programme des étapes "francophones" de la tournée du Cardinal Sfeir

– 25 septembre :
arrivée à Paris et accueil populaire.
– 26 septembre :
rencontre avec le président Chirac et déjeuner à l’Élysée.
– 27-29 sepembre :
visite à Lisieux, rencontre avec les fidèles. Messe solennelle dans la basilique Sainte-Thérèse, à Lisieux. La LBC retransmettra en direct la messe du dimanche 28 septembre à Lisieux.
– 30 septembre :
rencontre à Paris avec les présidents de l’Assemblée nationale française et du Sénat.
– 5 octobre :
messe solennelle en matinée en la cathédrale Notre-Dame du Liban, rue d’Ulm, retransmise par la LBC. Le même jour, messe concélébrée avec l’archevêque de Paris, le cardinal Jean-Marie Lustiger, à Notre-Dame de Paris.
– 6-7 octobre :
visites à Marseille, Nice et Monaco.
– 8-9 octobre :
visites à Strasbourg et Metz.
– 10-11 otobre :
Lyon.
– 12 octobre :
arrivée en Belgique, messe, conférence et rencontre avec la colonie libanaise.
– 13 octobre :
messe à Bruxelles puis conférence au ministère des Affaires étrangères.
– 14 octobre :
conférence à l’université de Louvain sur le thème : « Rôle du Liban dans le dialogue des religions et des civilisations ».
– 20-22 octobre : après un long passage à Rome et au Vatican, séjour en Suisse (Genève et Berne), où le patriarche se rendra notamment au bâtiment des Nations unies à Genève.

 


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Regards sur un haut lieu des Maronites du Liban
Sérénité et spiritualité à Annaya, village de Saint Charbel:
un développement lié à un centre religieux important


Le couvent Saint-Maron, avec la statue de saint Charbel et l’emplacement de sa première tombe.


Rarement le nom d’un village aura été autant lié à celui d’un homme : Annaya, dans les hauteurs du caza de Jbeil, doit sa notoriété relativement récente à la vie qu’y mena à la fin du XIXe siècle un ermite nommé Charbel, qui deviendra après sa mort le premier saint du Liban canonisé par le Vatican, auteur, selon les fidèles, de milliers de miracles. Devenu un centre religieux de grande importance, le couvent Saint-Maron de Annaya, qui relève de l’Ordre des moines maronites, a apporté à cette région montagneuse, qui se caractérise aussi par une nature très verte et un climat agréable, un développement sans précédent. Conduisant au couvent Saint-Maron, une route vaste et assez bien aménagée s’étend de la ville de Jbeil jusqu’à Annaya. Mais ça n’a pas toujours été ainsi : ce n’est en effet qu’en... 1950 qu’une première route desservant le village a été construite, sous la pression des milliers de pèlerins qui voulaient se rendre à l’endroit où a vécu cet ermite qui jouissait déjà, à l’époque, d’une renommée de sainteté, et dont le corps avait été découvert intact plusieurs années après sa mort, sécrétant toujours de la sueur et du sang. Aujourd’hui, le village est transformé. Selon Roger Emmanuel, propriétaire du restaurant al-Rif, une entreprise familiale, « il est passé d’une vocation agricole à une destination touristique ». En effet, le village de Annaya mais aussi les alentours se sont dotés, au fil des années, de plusieurs restaurants, snacks et hôtels. Tout au long de la route menant à Annaya, une multitude de petits commerçants, vendant des légumes et des produits du terroir, accueillent les passants dans leurs bicoques. Sans compter que, aux fêtes et aux occasions spéciales, la localité grouille de fidèles dont une bonne partie profite de la visite pour s’attarder sur place, manger un bout et profiter du climat. Été comme hiver, les institutions touristiques ouvrent leurs portes, bien qu’à 1 200 mètres d’altitude la neige soit toujours au rendez-vous. Le couvent et l’ermitage restent cependant le point d’attraction principal de la région pour des centaines de milliers de pèlerins par an, comme le précise le supérieur du couvent Saint-Maron, le père Hadi Mahfouz. Il ajoute que le 22 de chaque mois est marqué par une affluence remarquable et supplémentaire de fidèles, en commémoration d’un miracle dont une femme nommée Nohad Chami déclare avoir été l’objet, grâce à une intercession du saint. Des sessions de prières sont alors organisées en sa présence. Le couvent, qui date de 1828, est une belle bâtisse en pierre traditionnelle surmontée d’un toit en tuile. Selon le père Mahfouz, « la providence a voulu que ce couvent soit bâti l’année même de la naissance de saint Charbel » dans son village de Bkaakafra, au Liban-Nord.

Un musée consacré au saint

Devant la porte d’entrée se dresse une statue du saint, à proximité du premier tombeau dans lequel il a été enseveli. À droite de l’entrée se trouve l’église Saint-Maron, qui a l’âge du couvent. C’est dans l’étage du bas que se situe la tombe actuelle du saint, qui y a été déposé en 1952. Juxtaposé à l’église du tombeau, se trouve le musée consacré à saint Charbel. On y voit les reliques, comme les soutanes qui le recouvrirent dans les différents cercueils où il a été transféré, ou encore une collection de costumes ecclésiastiques qu’il a revêtus durant sa vie de moine, et d’objets qu’il a utilisés. Particulièrement émouvantes sont les lettres envoyées au couvent par des centaines, voire des milliers de fidèles de par le monde, et les offrandes de toutes sortes faites par des croyants qui affirment avoir obtenu la guérison par l’intercession du saint. En contrebas du couvent, on peut distinguer la silhouette circulaire de l’église portant le nom de saint Charbel. Celle-ci a été construite en 1965, à l’issue de la béatification de l’ermite, quand le déferlement des croyants a imposé l’aménagement d’un lieu de prière plus vaste. Ses vitraux colorés évoquent les étapes de la vie du saint. Près de deux kilomètres plus loin est localisé l’ermitage Saints-Pierre-et-Paul, où le saint a vécu les 23 dernières années de sa vie, sur une colline qui culmine à 1 350 mètres d’altitude. Le chemin qui y mène à partir du couvent a été baptisé « la voie des saints » : la beauté de la nature et le calme ambiant pourraient faire de cette promenade de quinze minutes, pour ceux qui veulent la tenter à pied, une occasion de recueillement et de bien-être. Quoi qu’il en soit, il est possible d’arriver à l’ermitage en voiture, qu’on gare sur le parvis inférieur. Sur la route, des citations gravées sur des pancartes en bois ponctuent la route : « Si tu ne comprends pas mon silence, tu ne comprendras pas mes mots », ou encore « Ce n’est que dans le silence que Dieu se fait écouter ». Il est clair que des travaux d’amélioration ont été effectués sur le site, mais dans le respect absolu de la nature environnante et de la vocation religieuse de l’endroit. Seuls des matériaux naturels comme la pierre et le bois sont utilisés. Aucune trace de béton. À l’intérieur de l’ermitage, qui est une sorte de petite bâtisse traditionnelle en pierre blanche, on peut visiter la chapelle consacrée aux saints Pierre et Paul. Plusieurs petites salles où vécurent saint Charbel et d’autres ermites ont été gardées telles quelles, avec les objets d’époque. Il faut se rappeler que l’ermitage est un lieu de recueillement. Le silence y est exigé, ainsi qu’une tenue vestimentaire décente. Sur la route de l’ermitage, on peut s’arrêter au niveau de l’ancien pressoir à vin utilisé par les moines, aujourd’hui transformé en petit musée. Pour plus d’informations sur le couvent et l’ermitage, consulter le site Internet à l’adresse suivante : www.saintcharbel-annaya.com.

Auberge pour retraite spirituelle
Envie d’une retraite spirituelle au couvent ou d’une visite prolongée ?
L’Oasis Saint-Charbel propose 26 chambres (d’un, de deux ou de trois lits) pour les visiteurs. Les repas sont servis dans un snack tout proche. La petite auberge, située à proximité du couvent, est dotée d’une chapelle et d’une salle de conférences. Les personnes intéressées sont priées de contacter l’Oasis au 09-760241 pour leurs réservations, chaque jour de 8h30 à 12h30 et de 14h à 18h, et de faire acte de présence avant 20h. Les prix des chambres varient entre 25 000 LL (pour un lit), 40 000 LL (pour deux) et 50 000 LL (pour trois). À signaler que le silence est de rigueur dans les locaux et que la porte se ferme à minuit en été et à 22h en hiver. Par ailleurs, le couvent propose aussi ses produits du terroir aux visiteurs. Dans la boutique consacrée à cet effet sont vendus de nombreux produits de « mouné » fabriqués à l’ancienne : du vin, de l’arak, du vinaigre, des confitures, des cornichons, tous genres de sirop, des épices, des essences d’herbes médicinales... Un parc pour campeurs a également été créé par le couvent, prévoyant un espace spécialement conçu pour les scouts ou les groupes (avec des règles à respecter). La location d’un espace est gratuite, sauf si les campeurs décident de profiter de l’électricité et de l’eau, moyennant 3 000 LL. Les familles peuvent louer des chaises et des tables, respectivement pour 2 000 et 1 000 LL, ou prendre leur repas dans un snack situé à l’entrée. Pour plus d’informations, on peut contacter Georges Khoury au 03/617860.



De toute évidence, Annaya, avec son prestigieux site religieux et ses institutions touristiques, se trouve en prolongement de la ville de Byblos. Mais il y a aussi de nombreux circuits qui peuvent être entamés à partir du village : on peut, à titre d’exemple, se diriger sur la route d’Ehmej, en prenant un virage bien indiqué à l’entrée de Annaya. Cette route mène vers la très belle localité de Laqlouq, jusqu’à Tannourine et sa célèbre cédraie, puis Douma, le village au riche patrimoine. On peut prendre le chemin de Mechmech à partir de Annaya, qui arrive jusqu’à Mayfouq, ancien siège du patriarcat maronite, et Lehfed. Autant de trésors à découvrir dans le jurd de Jbeil.