L'Irak après le 9 Avril 2003
de Beyrouth à Bagdad


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L’activité économique libanaise vers l’Irak en chute libre

Août 2004- L’activité économique libanaise avec l’Irak est en chute libre en raison de l’insécurité dans ce pays, qui s’est soldée par l’enlèvement d’une quinzaine de Libanais dont l’un a été décapité en juin. « L’insécurité sur les 600 km de route entre le poste-frontière syro-irakien d’al-Ruthba et Bagdad a fait chuter en quatre mois de 70 % le volume du transport routier », a indiqué à l’AFP Bachir Kachou, président de la principale entreprise libanaise de transport routier qui opère vers l’Irak à partir du port de Tripoli. « Les dangers sur les routes ont eu un impact extrêmement négatif sur le port de Tripoli, dont 80 % de l’activité était destinée à l’Irak », a indiqué pour sa part Bichara Karam, directeur de ce port. Les importations du port de Tripoli destinées à l’Irak ont chuté de moitié en trois mois et sont passées de 85 062 tonnes à 43 340 tonnes, selon les chiffres fournis par M. Karam. L’importation de voitures pour le marché irakien est passée en trois mois de 6600 à 1217, a-t-il ajouté. Les investissements industriels libanais en Irak ne se portent pas mieux. Selon le président de l’Association des industriels, Fadi Abboud, ils ont chuté de plus du tiers en moins d’un an. L’activité commerciale et industrielle libanaise dirigée vers l’Irak était estimée à 300 millions de dollars pendant la dernière année du règne de l’ex-président Saddam Hussein, renversé en avril 2003 par une coalition américano-britannique. « La plupart des investissements dans les domaines pétrochimiques, ainsi que la fabrication de générateurs et de climatiseurs, et la livraison de ciment, bois, câbles et logements préfabriqués ont été gelés » après l’invasion en mars 2003, a ajouté M. Abboud. Pourtant, l’annonce de la fin des opérations militaires majeures en Irak en mai 2003 avait été une aubaine pour les hommes d’affaires libanais. En novembre de la même année, l’activité du port de Beyrouth connaissait une hausse de 22 % en un an. Quant au port de Tripoli, cette même activité avait bondi de 42 % au cours du même laps de temps et quelque 25 millions de dollars avaient été prévus pour son agrandissement face à la demande irakienne. Pour le président du syndicat des transporteurs routiers libanais, Chafic al-Achich, l’activité libanaise vers l’Irak ne pourra reprendre tant que la sécurité n’y sera pas assurée sur les routes, notamment dans la zone frontalière irakienne avec la Syrie. « Les Libanais sont parmi les ressortissants arabes qui ont payé le plus lourd tribut en raison de l’insécurité. Les attaques et les rapts dont ils sont victimes ne sont pas des actes de résistance mais des crimes crapuleux. Ils sont en grande partie le fait des transporteurs routiers irakiens qui accusent les camionneurs libanais de leur enlever le pain de la bouche », selon lui. « Les camionneurs libanais commencent à parler de représailles. Ils menacent de s’en prendre aux transporteurs irakiens qui viennent se faire livrer au Liban et aux chauffeurs irakiens qui assurent des transports de passagers, et nous avons tout le mal du monde à les empêcher de mettre leurs menaces à exécution », a-t-il ajouté.

Lu dans L'Orient-LeJour du 11 Août 2004

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Le Liban espère devenir l'autre porte de l'Irak

par Patrick Bèle
Le FIGARO
[14 avril 2004]-Près de quinze ans après la fin d'une guerre civile qui a littéralement laminé le pays, le Liban cherche toujours à retrouver sa place d'avant 1972 comme porte d'entrée incontournable pour tout le Moyen-Orient. Son absence prolongée de la scène économique a été exploitée par d'autres. Ainsi, qui veut investir les marchés de la région ira plutôt à Dubaï qu'au Pays du cèdre. De la même manière, c'est Aqaba, le port de Jordanie, qui alimente la forte demande du marché irakien. Mais Aqaba, depuis de long mois, est totalement saturé. Les délais d'attente en rade – 10 à 15 jours – sont tels que de nombreux armateurs ont renoncé à y faire escale avec leurs plus grosses unités. «Aucune des améliorations promises par les autorités n'a été réalisée. Du coup, nous faisons désormais escale à Djedda» se lamente Henri Delannoy, vice-président de l'armateur CMA-CGM. Cette situation commence à profiter aux ports libanais de Tripoli et de Beyrouth. Leur capacité d'accueil est moins importante qu'Aqaba, mais ils sont plus proches de Bagdad. La rénovation du port de Tripoli vient de s'achever, grâce notamment à un prêt de 50 millions de la Banque européenne d'investissement. Son trafic a augmenté de 40% en 2003. Le port de Beyrouth va bientôt recevoir de nouvelles grues chinoises qui lui permettront de recevoir des bateaux d'une capacité de 2 000 à 2 500 containers.

«L'Irak a toujours été et reste un débouché naturel pour les commerçants libanais», précise Patrick Manon, chef de la mission économique à l'ambassade de France à Beyrouth. De nombreux Libanais vivent toujours en Irak, facilitant la pénétration de ce marché à partir du Liban. Il ajoute : «Outre l'Irak, les marchés syrien et jordanien sont très accessibles de Beyrouth et pourraient se développer dans les années qui viennent.»
Lors d'un récent séminaire organisé par Ubifrance, Edouard Brousse, chef de la zone Moyen-Orient de Peugeot, soulignait : «Le Liban est très ouvert et compétitif. Le profil de marché se révèle très proche de celui que l'on rencontre en Europe occidentale.» Si Dubaï est capable d'accueillir les gros investisseurs, le Liban présente des avantages pour les PME. L'importance de la diaspora libanaise en Egypte, en Irak et en Jordanie fait de Beyrouth une tête de pont efficace pour une entreprise qui veut s'implanter dans toute la région. D'autre part, les médias libanais au sens large (journaux, télévisions, radios, agences de publicité, etc.) sont très dynamiques et leur audience est souvent régionale. Enfin la population est largement francophone, ce qui peut faciliter l'implantation des PME françaises. Le niveau de formation est très élevé et des délocalisations se sont déjà opérées dans le domaine des hautes technologies.

Reste une ombre au tableau : le surendettement de l'Etat libanais entraîne un coût élevé pour le crédit local, même si les choses s'améliorent depuis le rééchelonnement de la dette décidée lors de la conférence de «Paris II» en 2002.


La boulimie économique de l’Irak profite aux ports libanais:
Le havre de Tripoli est le grand gagnant
Beyrouth 20 Décembre 2003. La frénésie d’achats de marchandises de toutes sortes en Irak est une aubaine pour le Liban dont les ports connaissent une activité record en cette fin d’année 2003 redonnant des couleurs à un secteur qui n’a jamais retrouvé l’âge d’or au cours duquel le pays du Cèdre régnait en maître sur le commerce du Levant. L’activité du port de Beyrouth a ainsi connu une hausse de 22 % en novembre 2003 par rapport au même mois de l’année dernière, notamment en raison de la congestion du port d’Aqaba, en Jordanie.
De même, selon les statistiques du port de Beyrouth, l’activité du premier port libanais a enregistré une augmentation de 1,5 % du nombre de navires qu’il a accueillis et une augmentation de 15,9 % des conteneurs. Le volume des marchandises est quant à lui en hausse de 12,8 % par rapport à novembre 2002.
Si cette tendance se confirme, le port de Beyrouth n’aurait plus à craindre des résultats médiocres comme ceux qu’il a enregistrés tout au long de cette année. Les statistiques révèlent en effet que sur les onzes premiers mois de 2003, le nombre de navires ayant accosté au port de Beyrouth a chuté de 7,5 % et le volume de marchandises de 4,6 %. Le nombre de conteneurs, lui, a enregistré une légère baisse (1,7 %) sur cette même période. Mais c’est le port de Tripoli qui est le grand gagnant. Une semaine après la fin des travaux de réhabilitation du havre de la capitale du Nord, un navire en provenance d’Allemagne a commencé à y décharger quelque 4 000 voitures, avant de poursuivre sa route vers Aqaba. Les propriétaires du navire, les sociétés Abou Merhi Lines et Abou Rached Group, ont en effet choisi le deuxième port libanais pour y décharger les véhicules à la suite de contacts avec les autorités libanaises. Le port de Tripoli s’est transformé depuis le début de l’été en une véritable ruche: Mercedes flambant neuves, bois, engrais.
Destination : l’Irak et sa capitale gloutonne,
soit un millier de kilomètres de route en traversant le territoire syrien. Pour le seul mois d’octobre, l’activité a bondi de 42 % sur l’an dernier, a indiqué à l’AFP un responsable du port. Tripoli a l’avantage d’être le port maritime étranger le plus proche du nord de l’Irak et de Bagdad. Un va-et-vient incessant de poids lourds à double plate-forme appartenant à des sociétés arabes – libanaises, syriennes, irakiennes et jordaniennes – anime l’enceinte du port et transportent des centaines de voitures chaque jour en Irak à travers les frontières syriennes, bénéficiant de l’absence de taxes douanières. Le transit vers l’Irak constitue le gros de l’activité du port. Pour faire face à la demande, quelque 25 millions de dollars sont prévus l’an prochain pour son agrandissement. Selon les autorités portuaires, l’activité ne cesse d’augmenter depuis trois mois et devrait se poursuivre pendant des années en raison des énormes besoins de l’Irak. Un responsable du port a affirmé que le total annuel de l’activité atteignait rarement les 500 000 tonnes. L’activité du port de Tripoli sur les dix premiers mois de l’année a bondi de 23,6 % à 711 900 tonnes contre 575 600 tonnes pour la période correspondante de 2002. « Chaque mois 5 000 voitures vont en Irak », selon ce responsable portuaire cité par l’AFP.
La demande est aussi très forte sur d’autres produits. « Les importations de bois via Tripoli ont doublé en novembre, atteignant 20 000 tonnes, par rapport à ce qu’elles étaient avant la chute de Bagdad », a indiqué ce responsable. Du coup, le marché local vit dans la pénurie. « Les clients libanais nous traitent de menteurs, mais c’est une première : nous ne parvenons pas à assurer nos besoins en bois pour les satisfaire », explique Daoud, propriétaire d’une menuiserie. Le ciment libanais est aussi très demandé. Depuis le début de l’été – après une interruption de 15 ans –, les exportations de ciment pour l’Irak ont progressivement augmenté pour atteindre 68 000 tonnes en six semaines pour les deux grandes cimenteries de Chekka et Sibline (Nord). Des quantités toutefois insuffisantes pour satisfaire les besoins de l’immense marché irakien (25 millions de tonnes par an) qui fait aussi appel à la Syrie.





L'onde de choc de la guerre dans les pays arabes...
17 Avril: d'Alger au Caire en passant par Beyrouth (Scarlett Haddad) >>>
la perte du poumon irakien
A lire...absolument

Chute de Bagdad: petite revue de presse libanaise...

La presse libanaise, sous le choc, s'interrogeait jeudi sur les raisons ayant conduit à l'effondrement rapide du régime irakien, allant jusqu'à évoquer un possible "marché" passé avec Saddam Hussein, introuvable. "Choc et stupeur: avec la foudroyante, la déconcertante chute de Bagdad, le nom de code décerné par les stratèges du Pentagone à leur guerre contre l'Irak aura tout de même fini par trouver sa pleine justification", écrit l'éditorialiste du quotidien d'expression française l'Orient-Le Jour, dans un article intitulé: "Bagdadtown, D.C." en référence à Washington D.C. S'interrogeant sur le sort de Saddam Hussein, il se demande si le "dictateur irakien" aurait "négocié son départ vers quelque asile en laissant sur la porte, en échange, la clé de sa capitale, tous ponts rigoureusement intacts?" L'éditorialiste ne ménage pas non plus les Etats-Unis. "La soudaineté même de la déroute de Bagdad ne fait que mieux illustrer la caractère fallacieux et mensongers invoqués par l'adminstration Bush pour motiver son entreprise coloniale et s'en aller abattre la bête noire qu'elle s'était façonnée sur mesure". "Le choc de la chute de Bagdad: coup d'Etat ou marché?" titre le quotidien Al-Liwa (nationaliste arabe) et se demande "Que s'est-il passé à Bagdad?" "Est-ce un marché de dernière minute, est-ce un complot ourdi à un moment crucial (...) est-ce le résultat des divergences fatales entre les dignitaires du régime (..) est-ce la suite des événements rapides qui a eu raison de la tête du pouvoir", s'interroge le journal. Ad-Diyar, proche de Damas, se demande si "quelque chose d'obscur a provoqué la chute de Bagdad sans résistance. Y a-t-il eu un marché américano-russe pour échanger Saddam contre la chute de Bagdad ou bien a-t-il assassiné par un raid ou bien s'est-il rendu secrètement à Tikrit (sa ville natale)"? "Une question douloureuse continuera de hanter les Arabes: Pourquoi les Irakiens n'ont-ils pas résisté à Bagdad?" écrit l'éditorialiste. "Luttons maintenant contre l'occupant", écrit le propriétaire du journal As-Safir Talal Salman, qui accuse "Saddam Hussein d'avoir imposé au peuple irakien, après une longue nuit de tyrannie, l'humiliation illustrée par l'occupation américano-britannique". "La catastrophe du 9 avril 2003", titre Al-Moustaqbal, qui appartient au Premier ministre Rafic Hariri, en allusion à la "catastrophe" que fut pour les Arabes la création de l'Etat d'Israël en 1948. Mais pour le journal libéral An-Nahar, même s'il évoque un possible "marché ayant facilité l'invasion de Bagdad", celle-ci "n'est pas tombée, c'est le régime de Saddam Hussein qui s'est effondré. Une grande prison a ouvert ses portes pour permettre à des millions de prisonniers de retrouver la liberté".


Anthony Rowley et Pierre Vallaud s’expriment sur la guerre en Irak
dans l'Orient-Le Jour du 21 Mars 2003:
« L’intervention US vise à une réorganisation militaro-économique de la région »


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Quand on a l'ambition de refonder un pays sur l'ordre démocratique, il parait périlleux de laisser se bâtir des fondations anarchiques et laisser dès le début toute liberté aux pillards.A moins que la vraie motivation du "bienfaiteur" soit à chercher ailleurs, peut-être dans une autre forme de pillage...

En marge du pillage du patrimoine archéologique irakien
Le Musée de Beyrouth est revisité dans la presse américaine au coeur de l'été 2003...

«Le musée était saccagé. Les bureaux pillés, les œuvres d’art manquantes. Les gens pensaient que le personnel avait vendu à l’étranger le patrimoine archéologique.» C’est Bagdad en 2003. Ce n’était pas Beyrouth en 1975.» C’est ce que l’on peut lire dans l’édition d’il y a quelques jours du quotidien The Chrisitan Science Monitor. Il est d’abord rappelé que durant les quinze années de guerre, le Musée national de Beyrouth était presque en ruine en raison des bombardements. Les francs-tireurs avaient même pris position sur son toit. On ne savait rien du sort de ses précieuses collections. Sauf certains responsables qui avaient décidé d’emmurer, dans du béton, les pièces qu’on ne pouvait pas déplacer (notamment les sarcophages phéniciens et romains) de peur qu’elles ne soient démontées ou détruites. Les statuettes en or et autres vestiges transportables avaient été placés dans les sous-sols de la Banque du Liban. Suit, dans le journal américain, le témoignage de M. Hareth Boustany, conservateur du Musée de Beyrouth de 1970 à 1979 pour qui «l’héritage culturel et intellectuel du monde provenait de la Mésopotamie.» Il poursuit: «En voyant les dégâts ayant affecté le Musée de Bagdad, j’ai été consterné car cela m’a rappelé ce qui s’était passé à Beyrouth.»

L’argent n’est pas le problème

Tout en précisant que les pertes subies par le Musée de Bagdad sont bien plus importantes que celles ayant affecté le Musée de Beyrouth, il pense néanmoins que l’expérience libanaise peut être un exemple pour l’Irak dans ce domaine. L’Irak peut en faire autant. Le Chrisitan Science Monitor relate comment, à la fin de la guerre libanaise, en 1990, le Musée national de Beyrouth avait déterré les objets cachés et recouvré ceux volés. «Le ministère libanais de la Culture avait consacré une somme pour cette opération, à laquelle sont venues s’ajouter de consistantes donations importantes de mécènes. Mona Hraoui, épouse du chef de l’État de l’époque, M. Élias Hraoui, s’était personnellement impliquée dans cette collecte de fonds. C’est ainsi que le Musée a pu rouvrir ses portes en 1997. Ce sauvetage avait coûté cinq millions et demi de dollars.» L’édifice du Musée de Beyrouth est décrit comme étant un très bel exemple de l’architecture des années 30. Son actuelle conservatrice, Suzy Hakimian, comprend «que dans un pays comme l’Irak en état de guerre, la priorité du gouvernement est l’aide à la population. Reconstruire les écoles et les hôpitaux, et remettre en marche le réseau électrique sont plus important dans l’immédiat que l’archéologie». En attendant, suggère Hareth Boustany, «les exilés irakiens pourraient constituer une organisation à but non lucratif pour restaurer le musée et la bibliothèque nationale. S’il faut attendre pour cela les revenus du pétrole, l’attente pourrait durer des années… Le problème n’est pas l’argent, mais un engagement politique pour remettre sur pied le patrimoine du pays.»

de WASHINGTON - Irène MOSALLI

 

Notre Dossier complet sur la première phase de la
Guerre en Irak du 20 Mars au 9 Avril 2003


Palais, Boutiques, Musés, Hopitaux et Ministères, tout y est passé sauf...
le Ministère du Pétrole qui a été bizarrement "épargné" par les pillages!...

Nombreux sont ceux qui ayant connu les évènements de la Guerre du Liban à compter de 1982, établissent des parallèles éclairés avec la situation actuelle et la "présence" Américaine en Irak; sans doute des lignes à bien méditer pour les "stratèges" du Pentagone lorsqu'on assiste à de telles convergences d'analyse de New-York à Doha...

Du Liban en 1982 à l'Irak en 2003

Site web en Anglais de Al Jazira pour la couverture de la Guerre en Irak
Studios de Al Jazira au Qatar

48 heures avant la chute du régime de Saddam Hussein à Bagdad, voilà un article signé Cilina Nasser qui avait déjà retenu toute notre attention...

As US-led troops fight the battle for Baghdad, memories of the last time an Arab capital came under siege throw up some interesting parallels. “Almost the same thing that happened 21 years ago here in Beirut is happening now in Baghdad,” said Elias Atallah, who was in charge of the resistance groups defending that city against the Israeli invasion. In 1982, Israel invaded Lebanon to eradicate the Palestine Liberation Organisation, staging ferocious air strikes that were followed by a ground offensive with tanks and bombardment from the sea. “The first area which Ariel Sharon (who was Israel’s defence minister at the time) seized in Beirut was the airport,” he said drawing comparisons with US attempts to take full control of Saddam International Airport, 20 km to the southwest of Baghdad.

The US wants to use the airport as a link for supplies for the US-led troops, especially as the invading forces have failed to secure the road from the southern cities to the Iraqi capital. Atallah spoke about the possibility of making the airport the departure point for US ground troops to other areas in Baghdad just as Israel did in 1982. “From Beirut airport“Israel deployed its troops to other semi-residential areas until they tightened their grip on the capital, besieging it as bombardment intensified from the air, ground and sea,” he said. Unlike Baghdad, the Lebanese capital was divided as a result of the civil war and the airport was located in the southern outskirts of west Beirut, which was then under the control of Palestinian and Lebanese Muslim and leftist militias. Israeli forces deployed in areas under control of their Lebanese Christian militia allies in the east and the north of the city before being able to enter west Beirut on September 15, more than three months after its war on Lebanon began. But fierce resistance forced Israel to pull out its troops after only 11 days of occupation. Atallah, who led some of the leftist resistance groups that played a major role in ousting Israeli forces, said that the tactics used by Iraqi fighters in Umm Qasr resembled those used by the Lebanese resistance in 1982. “In the first assault on Umm Qasr, the Iraqi fighters kept out of sight only to emerge later and surprise the Americans,” he continued, “and that was to avoid a confrontation with the highly sophisticated technology at the Americans’ disposal.” That’s why, Atallah explained, the US-led troops initially announced that they had captured Umm Qasr. “During the Israeli invasion, we used to get very close to the Israeli tanks, sometimes with only one building separating us so that the Israeli aircraft would not be able to bomb us,” he said. “I am almost certain that is what had happened in Umm Qasr,” Atallah said, adding: “The Iraqis cannot win over the huge technology used in this war, but they can deceive it.” Resistance fighters in Lebanon armed with shoulder-launched rocket-propelled grenades had to repel Israeli-made Merkava tanks designed for increased survivability and safety. Iraqi paramilitary groups currently fighting the US-led forces are using similar light arms against the highly sophisticated US machinery in southern cities. But Al Jazeera correspondent in Basra, Mohammed Abdallah, said the Iraqi fighters from the irregular militias do not loook well-trained. Abdallah reported that residents in Basra were guiding British troops to members of the ruling Baath party and other loyalist of Iraqi President Saddam Hussein. But Atallah said that such a situation will change, recalling how many people in south Lebanon threw rice as a sign of joy on the invading Israeli forces. Palestinian militiamen had used the southern villages to launch attacks on northern Israel, exposing the residents of the south to continuous retaliatory Israeli bombardment. Therefore, they were happy to see the Palestinians leave. “But those same people turned against the Israelis who stayed in Lebanon and became occupiers,” Atallah said, expecting a similar turn of events in Iraq.

“Now, the Shia are welcoming the invading forces because they are happy to see Saddam Hussein go,” he said. “They might throw on the Americans and British troops rice for one or two months, and later things will change when the troops start behaving as occupiers.” Just as Palestinian leader Yasser Arafat negotiated his way out from Beirut, the Iraqi president might face the same option. “Saddam Hussein cares more about ruling Iraq than about the interests of Iraq and therefore when he will see that he can’t repel the invaders, he would leave.” Such a scenario could happen by laying a tough siege on Baghdad as the Israelis did in West Beirut where they cut off water and electricity supplies and banned vegetables and meat from entering the city. The tired people then pressured Arafat and the PLO to just leave.

Cilina Nasser
Al Jazira Television
AlJazeera TV


Mr De Villepin exprime de Beyrouth la position fran çaise suite à la chute du régime irakien

Paris appelle à un rôle central de l'Onu et au respect de l'unité de l'Irak


Dominique de Villepin au cours de sa conférence de presse, hier à Beyrouth -Photo Marwan Assaf-

BEYROUTH, 13 avr (AFP) - Le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, a appelé dimanche à un rôle central de l'Onu en Irak et au respect de l'unité de ce pays, à l'issue d'une visite rapide à Beyrouth. "Le rôle des Nations unies doit être central, à la fois dans le domaine humanitaire mais aussi dans la reconstruction économique et politique, et l'unité et l'intégrité territoriale de l'Irak sont des principes essentiels", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse avant son départ pour l'Arabie saoudite.
La France a constamment plaidé pour un rôle de l'Onu en Irak après la guerre, mais les Etats-Unis ont pour le moment écarté cette option, affirmant que la coalition américano-britannique jouerait "le rôle principal" dans les premières étapes de la reconstruction. Le chef de la diplomatie française s'est également prononcé pour "la protection des ressources naturelles de l'Irak dont les Irakiens doivent rester maîtres". Il a appelé les forces américano-britanniques à "avancer sur les questions de sécurité, les forces présentes sur le terrain ayant des obligations, selon le droit international, et il est important que le droit militaire soit respecté". Il a également souligné qu'il était "indispensable de parvenir très rapidement à la levée des sanctions internationales imposées à l'Irak dans le respect des résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu, et que les inspecteurs puissent constater au plus tôt le désarmement de l'Irak".
"Quand à l'avenir de l'Irak, il faut travailler pour qu'un gouvernement reconnu par la communauté international rassemble l'ensemble des forces irakiennes", a-t-il indiqué. "Aujourd'hui, il y a l'espoir par la chute du régime de Saddam Hussein. Pour que le peuple irakien puisse connaître la victoire, il faut être capable de construire la paix. Je crois que c'est un objectif suffisamment ambitieux, suffisamment noble pour que nous le poursuivions avec constance, sans chercher à poursuivre d'autres sujets, chercher à engager d'autres chevaux de bataille", a-t-il ajouté. Selon lui, la démocratie en Irak ne peut être imposée "de l'extérieur. Elle a besoin d'être accompagnée, d'être fidèle à la tradition, à la culture".
Interrogé sur les menaces israéliennes contre le Liban et les pressions américaines sur la Syrie, le ministre français a jugé que "dans cette période, il est important que la concertation et le dialogue puissent l'emporter". "C'est l'esprit du dialogue qui est nécessaire entre les pays de cette région comme avec l'ensemble des grands acteurs internationaux. Evitons les procès d'intention et les polémiques, les difficultés sont suffisamment grandes (...) et nous devons, ensemble, trouver des voies de solutions", a-t-il dit. Le chef de la diplomatie française a eu des entretiens avec le chef de l'Etat libanais Emile Lahoud, le Premier ministre Rafic Hariri et le président du Parlement, Nabih Berri. Les entretiens ont fait ressortir une convergence des vues franco-libanaises sur la question irakienne et celle du conflit israélo-arabe, selon une source officielle libanaise.
M. de Villepin a appelé à la relance du processus de paix par notamment la publication "sans modification" de la "feuille de route" du quartette (Etats-Unis, Russie, Union européenne, Onu), qui fixe les conditions de la création d'un Etat palestinien d'ici 2005. De son côté le président libanais a souligné que "d'après leurs déclarations publiques les dirigeants israéliens exigent des modifications à la +feuille de route+ et émettent des conditions inacceptables pour le Liban, notamment en ce qui concerne la remise en cause du droit au retour des réfugiés palestiniens". L'Arabie saoudite sera la dernière étape de la tournée de M. Villepin au Proche-Orient, qu'il avait commencée par l'Egypte et qui l'avait également mené en Syrie en proie aux accusations américaines de soutien au régime irakien déchu.

 

De Beyrouth en 1982 à Bagdad 2003


Un Article du New-York Times paru dans Courrier International du 10 Avril 2003

En 1982, Israël envahissait le Liban pour lutter contre le terrorisme et tentait d’imposer un gouvernement ami. Un échec à méditer pour Washington.

L’objectif principal des opérations militaires était d’en finir avec une menace terroriste latente, mais il s’agissait également d’une tentative pour donner un nouveau visage au Moyen-Orient en mettant en place un gouvernement favorable à l’Occident. Dans le sud du pays, les premiers soldats prirent des villes chiites, dont les habitants étaient soulagés d’être enfin débarrassés d’un régime qui les opprimait.

On jurerait une description de la guerre qui se déroule en Irak. Mais l’armée en question est celle d’Israël et le pays envahi, le Liban. Cela se passait en 1982 et, dix-huit ans après, les derniers soldats israéliens s’en allaient, épuisés et méprisés. Le parallèle est frappant. Comme l’Irak, le Liban était un assemblage de certains des peuples les plus raffinés de la région, et la guerre civile couvait. Le pays était issu de l’Empire ottoman et contraignait des groupes qui se haïssaient à cohabiter. A l’instar de la décision américaine d’attaquer l’Irak, l’invasion du Liban par Israël eut pour point de départ une volonté affirmée de mettre un terme au terrorisme. Dans les années 70, des combattants palestiniens avaient créé un mini-Etat dans le sud du Liban et se livraient, lors d’infiltrations en Israël, à des détournements et des prises d’otages. En juin 1982, l’assassinat de l’ambassadeur d’Israël à Londres, tué d’une balle dans la tête par un terroriste palestinien, donna le coup d’envoi à l’invasion. Le tueur appartenait à un groupe dissident qui n’avait rien à voir avec l’OLP de Yasser Arafat. Mais son coup de feu fut le prétexte dont Ariel Sharon [alors ministre de la Défense] avait besoin. Les soldats israéliens traversèrent la frontière et réduisirent à néant les bases de l’OLP. Les chiites, qui avaient terriblement souffert sous le régime cruel et arbitraire de l’OLP, furent enchantés de le voir écrasé. Les soldats israéliens racontèrent que la population les accueillit à bras ouverts, lançant du riz en signe de bienvenue.

Les choses tournèrent mal lorsque Israël orchestra l’élection à la présidence de Bechir Gemayel, un allié chrétien. Mais ce dernier fut assassiné avant que quoi que ce soit ait eu le temps d’arriver. Moins d’une semaine plus tard, les Israéliens aidaient les milices chrétiennes à pénétrer dans deux camps de réfugiés palestiniens [Sabra et Chatila], où elles firent un carnage. Commença alors le bourbier libanais. Avec la violence régnant en maître et en l’absence d’autorité centrale, les Israéliens ne pouvaient plus partir. Mais la présence continue de leurs soldats suscita toujours plus de ressentiment et de violence. Pour protéger son armée, Israël prit des mesures de sécurité draconiennes, notamment en bloquant des routes, empêchant de ce fait la population de se déplacer librement. Et les Libanais se mirent très vite à haïr leurs nouveaux dirigeants. Les milices chiites, financées et armées par l’Iran et la Syrie, n’eurent aucun mal à alimenter ce ressentiment populaire. Elles cachèrent des armes dans des zones civiles, et même des mosquées. Les Israéliens les pourchassaient, parfois avec des chiens, provoquant la fureur de la population locale.

On ignore quels projets nourrit l’administration Bush pour l’Irak de l’après-guerre. Il est à craindre que la mésaventure israélienne se répète. Le ressentiment que les différentes communautés ethniques et religieuses éprouvent les unes envers les autres ne tardera probablement pas à apparaître. La patience envers les libérateurs étrangers ne dure jamais très longtemps. “Je me souviens lorsque j’étais à Jezzine, au Liban-Sud”, dit Ze’ev Schiff, un journaliste israélien. “Je parlais à un vieil homme, un chiite, qui se réjouissait de l’action israélienne. Il m’a attrapé le bras et m’a dit : ‘N’oubliez pas de partir.’ Pourtant, nous avons oublié. Une occupation éclairée, ça n’existe pas.”

Ethan Bronner
New-York Times

Guerre du Liban Avril 1975
Guerre en Irak 2003

Quelques parallèles...


Le Dossier de la Revue du Liban
du 12 Avril 2003


Comment regarder Al Jazira en France sur le Satellite et sur le Câble?

La chaîne d'information continue qatariote Al-Jazira est disponible en numérique sur l'ensemble des réseaux NC Numéricâble depuis le 20 mars, indique un communiqué du câblo-opérateur. La chaîne est mise à disposition gratuitement pour tous les abonnés de NC Numéricâble. Al-Jazira, chaîne privée créée en 1996 propose 24h/24 et 7jours/7 des programmes en arabe. Elle est reprise également depuis le 13 mars par le bouquet numérique CanalSatellite et depuis le 20 mars sur le bouquet de chaînes de télévision par internet (haut débit) du câblo-opérateur Noos. Al-Jazira était déjà disponible en clair sur le bouquet numérique TPS (Télévision par satellite) depuis le 14 mai 1998. NC Numéricâble est présent dans toute la France et affirme compter aujourd'hui plus de 800.000 foyers abonnés dont près de 200.000 en TV numérique.

Al Jazira dispose d'un bureau de représentation en France animé par le journaliste d'origine libanaise, Mr Michel El Kik.

L'équipe d'Al Jazeera Channel à Paris comprend sept personnes, dont trois journalistes, trois caméramen et une personne administrative.
Al Jazeera Channel
33, avenue du Maine 75015 Paris
Tel: 01 45 38 38 38

Michel Kik était l'invité de Thierry Ardisson dans l'émission "Tout le monde en parle"
du 29 Mars 2003

Lu dans le Nouvel Obs. du 3 Avril 2003
La fièvre Al-Jazira Au quatorzième étage de la tour Montparnasse, l’antenne parisienne d’Al-Jazira. Les images de la chaîne qatarienne, Bagdad sous les bombes, les enfants en larmes, le sourire figé de Bush défilent en boucle. Au mur, une affiche «If everybody watches CNN, what does CNN watch?» («Si tout le monde regarde CNN, que regarde CNN?») «Les médias français s’intéressent à nous depuis le 11 septembre. Et avec le conflit en Irak, c’est de la folie…», commente le directeur, Michel Kik, un grand Libanais à l’air jovial. La «CNN du monde arabe» diffuse, via sa dizaine de reporters sur place, un autre film que sa rivale américaine: les corps déchiquetés des Irakiens, les opposants de Saddam prêts à se battre malgré tout pour leur pays, la résistance de l’armée du raïs. «Je sais qu’on est suspecté d’être le relais des islamistes et de Ben Laden, dit Michel Kik. Mais nous sommes juste des journalistes qui essaient de donner une information équilibrée. Un miroir de toutes les tendances du monde arabe.» Le CSA l’a convoqué quelques jours plus tôt pour les images de prisonniers américains diffusées par la chaîne. «Toutes les télés ont montré des prisonniers irakiens à genoux, tête baissée. Et personne n’a bronché. Les Etats-Unis invoquent la convention de Genève uniquement quand il s’agit d’eux.» Ayache Derradji, l’autre journaliste parisien d’Al-Jazira, débarque dans le studio. Une trentaine d’années, costume clair, visage poupin. L’Algérien ne dort presque plus depuis le début du conflit. Des nuits seul devant la télé, et sur internet à lire la presse du monde entier. Il voudrait être là-bas à Bagdad. Raconter la vie sous les bombardements, aux côtés des «frères irakiens». «Je serai envoyé là-bas si le conflit dure.» Selon lui: «Les batailles de Bagdad vont être très difficiles. Là-bas, ils adorent la mort, comme les Américains adorent la vie. Ils n’ont pas peur, ce n’est pour eux qu’un simple passage. Et ça, ça change tout.»

Sophie des Deserts


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