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L’activité économique libanaise vers
l’Irak en chute libre
Août 2004- L’activité économique libanaise avec l’Irak
est en chute libre en raison de l’insécurité dans ce pays, qui
s’est soldée par l’enlèvement d’une quinzaine de Libanais dont
l’un a été décapité en juin. « L’insécurité sur les 600 km de
route entre le poste-frontière syro-irakien d’al-Ruthba et Bagdad
a fait chuter en quatre mois de 70 % le volume du transport
routier », a indiqué à l’AFP Bachir Kachou, président de la
principale entreprise libanaise de transport routier qui opère
vers l’Irak à partir du port de Tripoli. « Les dangers sur les
routes ont eu un impact extrêmement négatif sur le port de Tripoli,
dont 80 % de l’activité était destinée à l’Irak », a indiqué
pour sa part Bichara Karam, directeur de ce port. Les importations
du port de Tripoli destinées à l’Irak ont chuté de moitié en
trois mois et sont passées de 85 062 tonnes à 43 340 tonnes,
selon les chiffres fournis par M. Karam. L’importation de voitures
pour le marché irakien est passée en trois mois de 6600 à 1217,
a-t-il ajouté. Les investissements industriels libanais en Irak
ne se portent pas mieux. Selon le président de l’Association
des industriels, Fadi Abboud, ils ont chuté de plus du tiers
en moins d’un an. L’activité commerciale et industrielle libanaise
dirigée vers l’Irak était estimée à 300 millions de dollars
pendant la dernière année du règne de l’ex-président Saddam
Hussein, renversé en avril 2003 par une coalition américano-britannique.
« La plupart des investissements dans les domaines pétrochimiques,
ainsi que la fabrication de générateurs et de climatiseurs,
et la livraison de ciment, bois, câbles et logements préfabriqués
ont été gelés » après l’invasion en mars 2003, a ajouté M. Abboud.
Pourtant, l’annonce de la fin des opérations militaires majeures
en Irak en mai 2003 avait été une aubaine pour les hommes d’affaires
libanais. En novembre de la même année, l’activité du port de
Beyrouth connaissait une hausse de 22 % en un an. Quant au port
de Tripoli, cette même activité avait bondi de 42 % au cours
du même laps de temps et quelque 25 millions de dollars avaient
été prévus pour son agrandissement face à la demande irakienne.
Pour le président du syndicat des transporteurs routiers libanais,
Chafic al-Achich, l’activité libanaise vers l’Irak ne pourra
reprendre tant que la sécurité n’y sera pas assurée sur les
routes, notamment dans la zone frontalière irakienne avec la
Syrie. « Les Libanais sont parmi les ressortissants arabes qui
ont payé le plus lourd tribut en raison de l’insécurité. Les
attaques et les rapts dont ils sont victimes ne sont pas des
actes de résistance mais des crimes crapuleux. Ils sont en grande
partie le fait des transporteurs routiers irakiens qui accusent
les camionneurs libanais de leur enlever le pain de la bouche
», selon lui. « Les camionneurs libanais commencent à parler
de représailles. Ils menacent de s’en prendre aux transporteurs
irakiens qui viennent se faire livrer au Liban et aux chauffeurs
irakiens qui assurent des transports de passagers, et nous avons
tout le mal du monde à les empêcher de mettre leurs menaces
à exécution », a-t-il ajouté.
Lu dans L'Orient-LeJour
du 11 Août 2004
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Le Liban espère devenir l'autre porte
de l'Irak
par Patrick Bèle
Le
FIGARO
[14 avril 2004]-Près
de quinze ans après la fin d'une guerre civile qui a littéralement
laminé le pays, le Liban cherche toujours à retrouver sa place
d'avant 1972 comme porte d'entrée incontournable pour tout le
Moyen-Orient. Son absence prolongée de la scène économique a
été exploitée par d'autres. Ainsi, qui veut investir les marchés
de la région ira plutôt à Dubaï qu'au Pays du cèdre. De la même
manière, c'est Aqaba, le port de Jordanie, qui alimente la forte
demande du marché irakien. Mais Aqaba, depuis de long mois,
est totalement saturé. Les délais d'attente en rade – 10 à 15
jours – sont tels que de nombreux armateurs ont renoncé à y
faire escale avec leurs plus grosses unités. «Aucune des améliorations
promises par les autorités n'a été réalisée. Du coup, nous faisons
désormais escale à Djedda» se lamente Henri Delannoy, vice-président
de l'armateur CMA-CGM. Cette situation commence à profiter aux
ports libanais de Tripoli et de Beyrouth. Leur capacité d'accueil
est moins importante qu'Aqaba, mais ils sont plus proches de
Bagdad. La rénovation du port de Tripoli vient de s'achever,
grâce notamment à un prêt de 50 millions de la Banque européenne
d'investissement. Son trafic a augmenté de 40% en 2003. Le port
de Beyrouth va bientôt recevoir de nouvelles grues chinoises
qui lui permettront de recevoir des bateaux d'une capacité de
2 000 à 2 500 containers.
«L'Irak a toujours été et reste un débouché naturel pour les
commerçants libanais», précise Patrick Manon, chef de la mission
économique à l'ambassade de France à Beyrouth. De nombreux Libanais
vivent toujours en Irak, facilitant la pénétration de ce marché
à partir du Liban. Il ajoute : «Outre l'Irak, les marchés syrien
et jordanien sont très accessibles de Beyrouth et pourraient
se développer dans les années qui viennent.»
Lors d'un récent séminaire organisé par Ubifrance, Edouard Brousse,
chef de la zone Moyen-Orient de Peugeot, soulignait : «Le Liban
est très ouvert et compétitif. Le profil de marché se révèle
très proche de celui que l'on rencontre en Europe occidentale.»
Si Dubaï est capable d'accueillir les gros investisseurs, le
Liban présente des avantages pour les PME. L'importance de la
diaspora libanaise en Egypte, en Irak et en Jordanie fait de
Beyrouth une tête de pont efficace pour une entreprise qui veut
s'implanter dans toute la région. D'autre part, les médias libanais
au sens large (journaux, télévisions, radios, agences de publicité,
etc.) sont très dynamiques et leur audience est souvent régionale.
Enfin la population est largement francophone, ce qui peut faciliter
l'implantation des PME françaises. Le niveau de formation est
très élevé et des délocalisations se sont déjà opérées dans
le domaine des hautes technologies.
Reste une ombre au tableau : le surendettement de l'Etat libanais
entraîne un coût élevé pour le crédit local, même si les choses
s'améliorent depuis le rééchelonnement de la dette décidée lors
de la conférence de «Paris II» en 2002.
La boulimie économique de l’Irak profite aux ports libanais:
Le havre de Tripoli est le grand gagnant
Beyrouth 20 Décembre
2003. La frénésie d’achats de marchandises de toutes sortes
en Irak est une aubaine pour le Liban dont les ports connaissent
une activité record en cette fin d’année 2003 redonnant des
couleurs à un secteur qui n’a jamais retrouvé l’âge d’or au
cours duquel le pays du Cèdre régnait en maître sur le commerce
du Levant. L’activité du port de Beyrouth a ainsi connu une
hausse de 22 % en novembre 2003 par rapport au même mois de
l’année dernière, notamment en raison de la congestion du port
d’Aqaba, en Jordanie.
De même, selon les statistiques du port de Beyrouth, l’activité
du premier port libanais a enregistré une augmentation de 1,5
% du nombre de navires qu’il a accueillis et une augmentation
de 15,9 % des conteneurs. Le volume des marchandises est quant
à lui en hausse de 12,8 % par rapport à novembre 2002.
Si cette tendance se confirme, le port de Beyrouth n’aurait
plus à craindre des résultats médiocres comme ceux qu’il a enregistrés
tout au long de cette année. Les statistiques révèlent en effet
que sur les onzes premiers mois de 2003, le nombre de navires
ayant accosté au port de Beyrouth a chuté de 7,5 % et le volume
de marchandises de 4,6 %. Le nombre de conteneurs, lui, a enregistré
une légère baisse (1,7 %) sur cette même période. Mais c’est
le port de Tripoli qui est le grand gagnant. Une semaine après
la fin des travaux de réhabilitation du havre de la capitale
du Nord, un navire en provenance d’Allemagne a commencé à y
décharger quelque 4 000 voitures, avant de poursuivre sa route
vers Aqaba. Les propriétaires du navire, les sociétés Abou Merhi
Lines et Abou Rached Group, ont en effet choisi le deuxième
port libanais pour y décharger les véhicules à la suite de contacts
avec les autorités libanaises. Le port de Tripoli s’est transformé
depuis le début de l’été en une véritable ruche: Mercedes flambant
neuves, bois, engrais.
Destination : l’Irak et sa capitale gloutonne,
soit un millier de kilomètres de route en traversant le
territoire syrien. Pour le seul mois d’octobre, l’activité a
bondi de 42 % sur l’an dernier, a indiqué à l’AFP un responsable
du port. Tripoli a l’avantage d’être le port maritime étranger
le plus proche du nord de l’Irak et de Bagdad. Un va-et-vient
incessant de poids lourds à double plate-forme appartenant à
des sociétés arabes – libanaises, syriennes, irakiennes et jordaniennes
– anime l’enceinte du port et transportent des centaines de
voitures chaque jour en Irak à travers les frontières syriennes,
bénéficiant de l’absence de taxes douanières. Le transit vers
l’Irak constitue le gros de l’activité du port. Pour faire face
à la demande, quelque 25 millions de dollars sont prévus l’an
prochain pour son agrandissement. Selon les autorités portuaires,
l’activité ne cesse d’augmenter depuis trois mois et devrait
se poursuivre pendant des années en raison des énormes besoins
de l’Irak. Un responsable du port a affirmé que le total annuel
de l’activité atteignait rarement les 500 000 tonnes. L’activité
du port de Tripoli sur les dix premiers mois de l’année a bondi
de 23,6 % à 711 900 tonnes contre 575 600 tonnes pour la période
correspondante de 2002. « Chaque mois 5 000 voitures vont en
Irak », selon ce responsable portuaire cité par l’AFP.
La demande est aussi très forte sur d’autres produits. « Les
importations de bois via Tripoli ont doublé en novembre, atteignant
20 000 tonnes, par rapport à ce qu’elles étaient avant la chute
de Bagdad », a indiqué ce responsable. Du coup, le marché local
vit dans la pénurie. « Les clients libanais nous traitent de
menteurs, mais c’est une première : nous ne parvenons pas à
assurer nos besoins en bois pour les satisfaire », explique
Daoud, propriétaire d’une menuiserie. Le ciment libanais est
aussi très demandé. Depuis le début de l’été – après une interruption
de 15 ans –, les exportations de ciment pour l’Irak ont progressivement
augmenté pour atteindre 68 000 tonnes en six semaines pour les
deux grandes cimenteries de Chekka et Sibline (Nord). Des quantités
toutefois insuffisantes pour satisfaire les besoins de l’immense
marché irakien (25 millions de tonnes par an) qui fait aussi
appel à la Syrie.
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L'onde de choc de la guerre dans les pays arabes...
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17
Avril: d'Alger au Caire en passant par Beyrouth (Scarlett
Haddad) >>>
la perte du poumon irakien
A lire...absolument
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Chute de Bagdad:
petite revue de presse libanaise...
La presse libanaise, sous le choc, s'interrogeait jeudi sur
les raisons ayant conduit à l'effondrement rapide du régime
irakien, allant jusqu'à évoquer un possible "marché"
passé avec Saddam Hussein, introuvable. "Choc et stupeur: avec
la foudroyante, la déconcertante chute de Bagdad, le nom de
code décerné par les stratèges du Pentagone à leur guerre contre
l'Irak aura tout de même fini par trouver sa pleine justification",
écrit l'éditorialiste du quotidien d'expression française
l'Orient-Le Jour, dans un article intitulé: "Bagdadtown,
D.C." en référence à Washington D.C. S'interrogeant sur le sort
de Saddam Hussein, il se demande si le "dictateur irakien" aurait
"négocié son départ vers quelque asile en laissant sur la porte,
en échange, la clé de sa capitale, tous ponts rigoureusement
intacts?" L'éditorialiste ne ménage pas non plus les Etats-Unis.
"La soudaineté même de la déroute de Bagdad ne fait que mieux
illustrer la caractère fallacieux et mensongers invoqués par
l'adminstration Bush pour motiver son entreprise coloniale et
s'en aller abattre la bête noire qu'elle s'était façonnée sur
mesure". "Le choc de la chute de Bagdad: coup d'Etat
ou marché?" titre le quotidien Al-Liwa (nationaliste
arabe) et se demande "Que s'est-il passé à Bagdad?" "Est-ce
un marché de dernière minute, est-ce un complot ourdi à un moment
crucial (...) est-ce le résultat des divergences fatales entre
les dignitaires du régime (..) est-ce la suite des événements
rapides qui a eu raison de la tête du pouvoir", s'interroge
le journal. Ad-Diyar, proche de Damas, se demande si
"quelque chose d'obscur a provoqué la chute de Bagdad sans résistance.
Y a-t-il eu un marché américano-russe pour échanger Saddam contre
la chute de Bagdad ou bien a-t-il assassiné par un raid ou bien
s'est-il rendu secrètement à Tikrit (sa ville natale)"? "Une
question douloureuse continuera de hanter les Arabes: Pourquoi
les Irakiens n'ont-ils pas résisté à Bagdad?" écrit l'éditorialiste.
"Luttons maintenant contre l'occupant", écrit le propriétaire
du journal As-Safir Talal Salman, qui accuse "Saddam
Hussein d'avoir imposé au peuple irakien, après une longue nuit
de tyrannie, l'humiliation illustrée par l'occupation américano-britannique".
"La catastrophe du 9 avril 2003", titre Al-Moustaqbal,
qui appartient au Premier ministre Rafic Hariri, en allusion
à la "catastrophe" que fut pour les Arabes la création de l'Etat
d'Israël en 1948. Mais pour le journal libéral An-Nahar,
même s'il évoque un possible "marché ayant facilité l'invasion
de Bagdad", celle-ci "n'est pas tombée, c'est le régime de Saddam
Hussein qui s'est effondré. Une grande prison a ouvert ses portes
pour permettre à des millions de prisonniers de retrouver la
liberté".
Anthony Rowley et Pierre Vallaud
s’expriment sur la guerre en Irak
dans l'Orient-Le Jour du 21 Mars 2003:
« L’intervention US vise à une réorganisation
militaro-économique de la région »
cliquez pour lire l'article
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Quand on a l'ambition de refonder un pays sur
l'ordre démocratique, il parait périlleux de laisser
se bâtir des fondations anarchiques et laisser dès
le début toute liberté aux pillards.A moins que
la vraie motivation du "bienfaiteur" soit à chercher
ailleurs, peut-être dans une autre forme de pillage...
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En marge du pillage du patrimoine
archéologique irakien
Le Musée de Beyrouth est revisité dans la presse américaine
au coeur de l'été 2003...
«Le musée était saccagé. Les
bureaux pillés, les œuvres d’art manquantes. Les gens pensaient
que le personnel avait vendu à l’étranger le patrimoine archéologique.»
C’est Bagdad en 2003. Ce n’était pas Beyrouth en 1975.» C’est
ce que l’on peut lire dans l’édition d’il y a quelques jours
du quotidien The Chrisitan Science Monitor. Il est d’abord rappelé
que durant les quinze années de guerre, le Musée national de
Beyrouth était presque en ruine en raison des bombardements.
Les francs-tireurs avaient même pris position sur son toit.
On ne savait rien du sort de ses précieuses collections. Sauf
certains responsables qui avaient décidé d’emmurer, dans du
béton, les pièces qu’on ne pouvait pas déplacer (notamment les
sarcophages phéniciens et romains) de peur qu’elles ne soient
démontées ou détruites. Les statuettes en or et autres vestiges
transportables avaient été placés dans les sous-sols de la Banque
du Liban. Suit, dans le journal américain, le témoignage de
M. Hareth Boustany, conservateur du Musée de Beyrouth de 1970
à 1979 pour qui «l’héritage culturel et intellectuel du monde
provenait de la Mésopotamie.» Il poursuit: «En voyant les dégâts
ayant affecté le Musée de Bagdad, j’ai été consterné car cela
m’a rappelé ce qui s’était passé à Beyrouth.»
L’argent n’est pas le problème
Tout en précisant que les pertes subies par le Musée de Bagdad
sont bien plus importantes que celles ayant affecté le Musée
de Beyrouth, il pense néanmoins que l’expérience libanaise peut
être un exemple pour l’Irak dans ce domaine. L’Irak peut en
faire autant. Le Chrisitan Science Monitor relate comment, à
la fin de la guerre libanaise, en 1990, le Musée national de
Beyrouth avait déterré les objets cachés et recouvré ceux volés.
«Le ministère libanais de la Culture avait consacré une somme
pour cette opération, à laquelle sont venues s’ajouter de consistantes
donations importantes de mécènes. Mona Hraoui, épouse du chef
de l’État de l’époque, M. Élias Hraoui, s’était personnellement
impliquée dans cette collecte de fonds. C’est ainsi que le Musée
a pu rouvrir ses portes en 1997. Ce sauvetage avait coûté cinq
millions et demi de dollars.» L’édifice du Musée de Beyrouth
est décrit comme étant un très bel exemple de l’architecture
des années 30. Son actuelle conservatrice, Suzy Hakimian, comprend
«que dans un pays comme l’Irak en état de guerre, la priorité
du gouvernement est l’aide à la population. Reconstruire les
écoles et les hôpitaux, et remettre en marche le réseau électrique
sont plus important dans l’immédiat que l’archéologie». En attendant,
suggère Hareth Boustany, «les exilés irakiens pourraient constituer
une organisation à but non lucratif pour restaurer le musée
et la bibliothèque nationale. S’il faut attendre pour cela les
revenus du pétrole, l’attente pourrait durer des années… Le
problème n’est pas l’argent, mais un engagement politique pour
remettre sur pied le patrimoine du pays.»
de
WASHINGTON - Irène MOSALLI
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Notre Dossier complet sur la première
phase de la
Guerre en Irak du 20 Mars au 9 Avril 2003
Palais, Boutiques, Musés,
Hopitaux et Ministères, tout y est passé sauf...
le Ministère du Pétrole qui a été bizarrement
"épargné" par les pillages!...
Nombreux sont
ceux qui ayant connu les évènements
de la Guerre du Liban à compter de 1982, établissent
des parallèles éclairés avec la situation
actuelle et la "présence" Américaine en
Irak; sans doute des lignes à bien méditer pour
les "stratèges" du Pentagone lorsqu'on assiste
à de telles convergences d'analyse de New-York à
Doha...
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Du Liban en
1982 à l'Irak en 2003
Site web en Anglais de Al Jazira
pour la couverture de la Guerre en Irak
48 heures avant la chute du régime
de Saddam Hussein à Bagdad, voilà un article signé
Cilina Nasser qui avait déjà retenu toute notre
attention...
As US-led troops fight
the battle for Baghdad, memories of the last time an
Arab capital came under siege throw up some interesting
parallels. “Almost the same thing that happened 21 years
ago here in Beirut is happening now in Baghdad,” said
Elias Atallah, who was in charge of the resistance groups
defending that city against the Israeli invasion. In
1982, Israel invaded Lebanon to eradicate the Palestine
Liberation Organisation, staging ferocious air strikes
that were followed by a ground offensive with tanks
and bombardment from the sea. “The first area which
Ariel Sharon (who was Israel’s defence minister at the
time) seized in Beirut was the airport,” he said drawing
comparisons with US attempts to take full control of
Saddam International Airport, 20 km to the southwest
of Baghdad.
The US wants to use
the airport as a link for supplies for the US-led troops,
especially as the invading forces have failed to secure
the road from the southern cities to the Iraqi capital.
Atallah spoke about the possibility of making the airport
the departure point for US ground troops to other areas
in Baghdad just as Israel did in 1982. “From Beirut
airport“Israel deployed its troops to other semi-residential
areas until they tightened their grip on the capital,
besieging it as bombardment intensified from the air,
ground and sea,” he said. Unlike Baghdad, the Lebanese
capital was divided as a result of the civil war and
the airport was located in the southern outskirts of
west Beirut, which was then under the control of Palestinian
and Lebanese Muslim and leftist militias. Israeli forces
deployed in areas under control of their Lebanese Christian
militia allies in the east and the north of the city
before being able to enter west Beirut on September
15, more than three months after its war on Lebanon
began. But fierce resistance forced Israel to pull out
its troops after only 11 days of occupation. Atallah,
who led some of the leftist resistance groups that played
a major role in ousting Israeli forces, said that the
tactics used by Iraqi fighters in Umm Qasr resembled
those used by the Lebanese resistance in 1982. “In the
first assault on Umm Qasr, the Iraqi fighters kept out
of sight only to emerge later and surprise the Americans,”
he continued, “and that was to avoid a confrontation
with the highly sophisticated technology at the Americans’
disposal.” That’s why, Atallah explained, the US-led
troops initially announced that they had captured Umm
Qasr. “During the Israeli invasion, we used to get very
close to the Israeli tanks, sometimes with only one
building separating us so that the Israeli aircraft
would not be able to bomb us,” he said. “I am almost
certain that is what had happened in Umm Qasr,” Atallah
said, adding: “The Iraqis cannot win over the huge technology
used in this war, but they can deceive it.” Resistance
fighters in Lebanon armed with shoulder-launched rocket-propelled
grenades had to repel Israeli-made Merkava tanks designed
for increased survivability and safety. Iraqi paramilitary
groups currently fighting the US-led forces are using
similar light arms against the highly sophisticated
US machinery in southern cities. But Al Jazeera correspondent
in Basra, Mohammed Abdallah, said the Iraqi fighters
from the irregular militias do not loook well-trained.
Abdallah reported that residents in Basra were guiding
British troops to members of the ruling Baath party
and other loyalist of Iraqi President Saddam Hussein.
But Atallah said that such a situation will change,
recalling how many people in south Lebanon threw rice
as a sign of joy on the invading Israeli forces. Palestinian
militiamen had used the southern villages to launch
attacks on northern Israel, exposing the residents of
the south to continuous retaliatory Israeli bombardment.
Therefore, they were happy to see the Palestinians leave.
“But those same people turned against the Israelis who
stayed in Lebanon and became occupiers,” Atallah said,
expecting a similar turn of events in Iraq.
“Now, the Shia are welcoming
the invading forces because they are happy to see Saddam
Hussein go,” he said. “They might throw on the Americans
and British troops rice for one or two months, and later
things will change when the troops start behaving as
occupiers.” Just as Palestinian leader Yasser Arafat
negotiated his way out from Beirut, the Iraqi president
might face the same option. “Saddam Hussein cares more
about ruling Iraq than about the interests of Iraq and
therefore when he will see that he can’t repel the invaders,
he would leave.” Such a scenario could happen by laying
a tough siege on Baghdad as the Israelis did in West
Beirut where they cut off water and electricity supplies
and banned vegetables and meat from entering the city.
The tired people then pressured Arafat and the PLO to
just leave.
Cilina Nasser
Al
Jazira Television
AlJazeera TV
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Mr De Villepin exprime de Beyrouth la position fran
çaise suite à la chute du régime
irakien
Paris appelle à un rôle central
de l'Onu et au respect de l'unité de l'Irak
Dominique de Villepin au cours de sa
conférence de presse, hier à Beyrouth -Photo Marwan
Assaf-
BEYROUTH, 13 avr (AFP) - Le ministre français des Affaires
étrangères, Dominique de Villepin, a appelé dimanche
à un rôle central de l'Onu en Irak et au respect de
l'unité de ce pays, à l'issue d'une visite rapide à
Beyrouth. "Le rôle des Nations unies doit être central,
à la fois dans le domaine humanitaire mais aussi dans
la reconstruction économique et politique, et l'unité
et l'intégrité territoriale de l'Irak sont des principes
essentiels", a-t-il déclaré au cours d'une conférence
de presse avant son départ pour l'Arabie saoudite.
La France a constamment plaidé pour un rôle de l'Onu
en Irak après la guerre, mais les Etats-Unis ont pour
le moment écarté cette option, affirmant que la coalition
américano-britannique jouerait "le rôle principal" dans
les premières étapes de la reconstruction. Le chef de
la diplomatie française s'est également prononcé pour
"la protection des ressources naturelles de l'Irak dont
les Irakiens doivent rester maîtres". Il a appelé les
forces américano-britanniques à "avancer sur les questions
de sécurité, les forces présentes sur le terrain ayant
des obligations, selon le droit international, et il
est important que le droit militaire soit respecté".
Il a également souligné qu'il était "indispensable de
parvenir très rapidement à la levée des sanctions internationales
imposées à l'Irak dans le respect des résolutions du
Conseil de sécurité de l'Onu, et que les inspecteurs
puissent constater au plus tôt le désarmement de l'Irak".
"Quand à l'avenir de l'Irak, il faut travailler pour
qu'un gouvernement reconnu par la communauté international
rassemble l'ensemble des forces irakiennes", a-t-il
indiqué. "Aujourd'hui, il y a l'espoir par la chute
du régime de Saddam Hussein. Pour que le peuple irakien
puisse connaître la victoire, il faut être capable de
construire la paix. Je crois que c'est un objectif suffisamment
ambitieux, suffisamment noble pour que nous le poursuivions
avec constance, sans chercher à poursuivre d'autres
sujets, chercher à engager d'autres chevaux de bataille",
a-t-il ajouté. Selon lui, la démocratie en Irak ne peut
être imposée "de l'extérieur. Elle a besoin d'être accompagnée,
d'être fidèle à la tradition, à la culture".
Interrogé sur les menaces israéliennes contre le
Liban et les pressions américaines sur la Syrie,
le ministre français a jugé que "dans cette période,
il est important que la concertation et le dialogue
puissent l'emporter". "C'est l'esprit du dialogue qui
est nécessaire entre les pays de cette région comme
avec l'ensemble des grands acteurs internationaux. Evitons
les procès d'intention et les polémiques, les difficultés
sont suffisamment grandes (...) et nous devons, ensemble,
trouver des voies de solutions", a-t-il dit. Le chef
de la diplomatie française a eu des entretiens avec
le chef de l'Etat libanais Emile Lahoud, le Premier
ministre Rafic Hariri et le président du Parlement,
Nabih Berri. Les entretiens ont fait ressortir une convergence
des vues franco-libanaises sur la question irakienne
et celle du conflit israélo-arabe, selon une source
officielle libanaise.
M. de Villepin a appelé à la relance du processus de
paix par notamment la publication "sans modification"
de la "feuille de route" du quartette (Etats-Unis, Russie,
Union européenne, Onu), qui fixe les conditions de la
création d'un Etat palestinien d'ici 2005. De son côté
le président libanais a souligné que "d'après leurs
déclarations publiques les dirigeants israéliens exigent
des modifications à la +feuille de route+ et émettent
des conditions inacceptables pour le Liban, notamment
en ce qui concerne la remise en cause du droit au retour
des réfugiés palestiniens". L'Arabie saoudite sera la
dernière étape de la tournée de M. Villepin au Proche-Orient,
qu'il avait commencée par l'Egypte et qui l'avait également
mené en Syrie en proie aux accusations américaines de
soutien au régime irakien déchu.
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De Beyrouth
en 1982 à Bagdad 2003
Un Article du New-York Times paru dans
Courrier International du 10 Avril 2003
En
1982, Israël envahissait le Liban pour lutter contre le terrorisme
et tentait d’imposer un gouvernement ami. Un échec à méditer
pour Washington.
L’objectif
principal des opérations militaires était d’en finir
avec une menace terroriste latente, mais il s’agissait
également d’une tentative pour donner un nouveau visage
au Moyen-Orient en mettant en place un gouvernement
favorable à l’Occident. Dans le sud du pays, les premiers
soldats prirent des villes chiites, dont les habitants
étaient soulagés d’être enfin débarrassés d’un régime
qui les opprimait.
On jurerait une description de la guerre qui se déroule
en Irak. Mais l’armée en question est celle d’Israël
et le pays envahi, le Liban. Cela se passait en 1982
et, dix-huit ans après, les derniers soldats israéliens
s’en allaient, épuisés et méprisés. Le parallèle est
frappant. Comme l’Irak, le Liban était un assemblage
de certains des peuples les plus raffinés de la région,
et la guerre civile couvait. Le pays était issu de l’Empire
ottoman et contraignait des groupes qui se haïssaient
à cohabiter. A l’instar de la décision américaine d’attaquer
l’Irak, l’invasion du Liban par Israël eut pour point
de départ une volonté affirmée de mettre un terme au
terrorisme. Dans les années 70, des combattants palestiniens
avaient créé un mini-Etat dans le sud du Liban et se
livraient, lors d’infiltrations en Israël, à des détournements
et des prises d’otages. En juin 1982, l’assassinat de
l’ambassadeur d’Israël à Londres, tué d’une balle dans
la tête par un terroriste palestinien, donna le coup
d’envoi à l’invasion. Le tueur appartenait à un groupe
dissident qui n’avait rien à voir avec l’OLP de Yasser
Arafat. Mais son coup de feu fut le prétexte dont Ariel
Sharon [alors ministre de la Défense] avait besoin.
Les soldats israéliens traversèrent la frontière et
réduisirent à néant les bases de l’OLP. Les chiites,
qui avaient terriblement souffert sous le régime cruel
et arbitraire de l’OLP, furent enchantés de le voir
écrasé. Les soldats israéliens racontèrent que la population
les accueillit à bras ouverts, lançant du riz en signe
de bienvenue.
Les choses tournèrent mal lorsque Israël orchestra l’élection
à la présidence de Bechir Gemayel, un allié chrétien.
Mais ce dernier fut assassiné avant que quoi que ce
soit ait eu le temps d’arriver. Moins d’une semaine
plus tard, les Israéliens aidaient les milices chrétiennes
à pénétrer dans deux camps de réfugiés palestiniens
[Sabra et Chatila], où elles firent un carnage. Commença
alors le bourbier libanais. Avec la violence régnant
en maître et en l’absence d’autorité centrale, les Israéliens
ne pouvaient plus partir. Mais la présence continue
de leurs soldats suscita toujours plus de ressentiment
et de violence. Pour protéger son armée, Israël prit
des mesures de sécurité draconiennes, notamment en bloquant
des routes, empêchant de ce fait la population de se
déplacer librement. Et les Libanais se mirent très vite
à haïr leurs nouveaux dirigeants. Les milices chiites,
financées et armées par l’Iran et la Syrie, n’eurent
aucun mal à alimenter ce ressentiment populaire. Elles
cachèrent des armes dans des zones civiles, et même
des mosquées. Les Israéliens les pourchassaient, parfois
avec des chiens, provoquant la fureur de la population
locale.
On
ignore quels projets nourrit l’administration Bush pour
l’Irak de l’après-guerre. Il est à craindre que la mésaventure
israélienne se répète. Le ressentiment que les différentes
communautés ethniques et religieuses éprouvent les unes
envers les autres ne tardera probablement pas à apparaître.
La patience envers les libérateurs étrangers ne dure
jamais très longtemps. “Je me souviens lorsque j’étais
à Jezzine, au Liban-Sud”, dit Ze’ev Schiff, un journaliste
israélien. “Je parlais à un vieil homme, un chiite,
qui se réjouissait de l’action israélienne. Il m’a attrapé
le bras et m’a dit : ‘N’oubliez pas de partir.’ Pourtant,
nous avons oublié. Une occupation éclairée, ça n’existe
pas.”
Ethan Bronner
New-York
Times
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Guerre du
Liban Avril 1975
Guerre en Irak 2003
Quelques parallèles...
Le
Dossier de la Revue du Liban
du 12 Avril 2003
Comment regarder Al Jazira en
France sur le Satellite et sur le Câble?
La chaîne d'information continue
qatariote Al-Jazira est disponible en numérique sur
l'ensemble des réseaux NC Numéricâble depuis le 20 mars,
indique un communiqué du câblo-opérateur. La chaîne
est mise à disposition gratuitement pour tous les abonnés
de NC Numéricâble. Al-Jazira, chaîne privée créée en
1996 propose 24h/24 et 7jours/7 des programmes en arabe.
Elle est reprise également depuis le 13 mars par le
bouquet numérique CanalSatellite et depuis le 20 mars
sur le bouquet de chaînes de télévision par internet
(haut débit) du câblo-opérateur Noos. Al-Jazira était
déjà disponible en clair sur le bouquet numérique TPS
(Télévision par satellite) depuis le 14 mai 1998. NC
Numéricâble est présent dans toute la France et affirme
compter aujourd'hui plus de 800.000 foyers abonnés dont
près de 200.000 en TV numérique.
Al
Jazira dispose d'un bureau de représentation
en France animé par le journaliste d'origine
libanaise, Mr Michel El Kik.
L'équipe d'Al Jazeera Channel à Paris
comprend sept personnes, dont trois journalistes, trois
caméramen et une personne administrative.
Al Jazeera Channel
33, avenue du Maine 75015 Paris
Tel: 01 45 38 38 38
Michel Kik était
l'invité de Thierry Ardisson dans l'émission
"Tout le monde en parle"
du 29 Mars 2003
Lu dans le Nouvel
Obs. du 3 Avril 2003
La fièvre
Al-Jazira Au quatorzième étage de la tour Montparnasse,
l’antenne parisienne d’Al-Jazira. Les images de la chaîne
qatarienne, Bagdad sous les bombes, les enfants en larmes,
le sourire figé de Bush défilent en boucle. Au mur,
une affiche «If everybody watches CNN, what does CNN
watch?» («Si tout le monde regarde CNN, que regarde
CNN?») «Les médias français s’intéressent à nous depuis
le 11 septembre. Et avec le conflit en Irak, c’est de
la folie…», commente le directeur, Michel Kik, un grand
Libanais à l’air jovial. La «CNN du monde arabe» diffuse,
via sa dizaine de reporters sur place, un autre film
que sa rivale américaine: les corps déchiquetés des
Irakiens, les opposants de Saddam prêts à se battre
malgré tout pour leur pays, la résistance de l’armée
du raïs. «Je sais qu’on est suspecté d’être le relais
des islamistes et de Ben Laden, dit Michel Kik. Mais
nous sommes juste des journalistes qui essaient de donner
une information équilibrée. Un miroir de toutes les
tendances du monde arabe.» Le CSA l’a convoqué quelques
jours plus tôt pour les images de prisonniers américains
diffusées par la chaîne. «Toutes les télés ont montré
des prisonniers irakiens à genoux, tête baissée. Et
personne n’a bronché. Les Etats-Unis invoquent la convention
de Genève uniquement quand il s’agit d’eux.» Ayache
Derradji, l’autre journaliste parisien d’Al-Jazira,
débarque dans le studio. Une trentaine d’années, costume
clair, visage poupin. L’Algérien ne dort presque plus
depuis le début du conflit. Des nuits seul devant la
télé, et sur internet à lire la presse du monde entier.
Il voudrait être là-bas à Bagdad. Raconter la vie sous
les bombardements, aux côtés des «frères irakiens».
«Je serai envoyé là-bas si le conflit dure.» Selon lui:
«Les batailles de Bagdad vont être très difficiles.
Là-bas, ils adorent la mort, comme les Américains adorent
la vie. Ils n’ont pas peur, ce n’est pour eux qu’un
simple passage. Et ça, ça change tout.»
Sophie des Deserts
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