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Batroun, la charmante du Nord
"un air de vacances en bord de mer, un souffle de méditation dans l'arrière-pays"
Batroun

grande bleue, vieilles pierres et une histoire riche en péripéties
Rendez-vous avec le Liban
Val'Liban organise du 11 au 17 mars une semaine culturelle intitulée
« Escapade, ô Liban »
Elle se déroulera en plusieurs lieux de la ville de Valence chef-lieu de la Drôme, dans le sud de la France:
une c onférence sur l'histoire du Liban, deux tables-ronde, peinture, cinéma et gastronomie constituent le riche programme préparée par l'association Val'Liban, initiatrice du jumelage avec Batroun et de nombreuses actions humanitaires depuis une dizaine d'années. > Voir...

Eté comme hiver, Batroun a le sens de la fête
Batroun capitale de Noel


Batroun
Batroun accueille durant la saison estivale nombre de Libanais de la diaspora qui viennent profiter de son charme méditerranéen qui n’a rien à envier à St Tropez ou à Ibiza. Cette cité, qui a vu nombre de ses habitants émigrer en particulier en Australie, continue de marquer les esprits des visiteurs par sa joie de vivre. Et ce, malgré la crise économique qui sévit au Liban.

A l’instar d’autres villes côtières du pays, s’enorgueillit de ses plages et « son » soleil, de ses vestiges archéologiques, de ses vieilles bâtisses, ses restaurants, ses boîtes de nuit et ses hôtels. Il faut aller à cinquante kilomètres au nord de Beyrouth pour découvrir les eaux les moins polluées du Liban. Vous le remarquerez tout de suite en vous approchant des plages de galets blancs. L’autoroute qui mène à ce chef-lieu du caza du Liban-Nord a été fraîchement restaurée. Dès que vous prenez l’échangeur menant à Batroun, vous vous sentirez en vacances.
C’est simple, il a été décoré d’une grande arcade bleue, portant le nom de la ville et de petits dessins que l’on trouve généralement dans les livres touristiques, notamment une assiette et des couverts pour les restaurants, un lit pour les hôtels et une petite tour pour les vestiges archéologiques. A Batroun, le patrimoine est un indéniable dynamiseur du tourisme.


Batroun, le Saint-Tropez libanais?
D'année en année, Batroun et sa scène touristique dynamique sont devenus une étape incontournable de tout voyage au Liban. Avec ses nombreux atouts, la ville attire de nombreux visiteurs venus de partout dans le monde.

Batroun, capitale de fait de la "Riviera du Liban-nord"
De Madfoun à Enfé en passant par Batroun
Voilà plusieurs années que le nord du Liban connait un essor touristique croissant. Petits ports de pêche, sites antiques, plages, resorts et restaurants jalonnent les rives de ce qui devient une vraie petite « Riviera".

L'offre des chalets en bord de mer s'est élargie, aux abords immédiats des principales plages du littoral, depuis le pont de Madfoun jusqu'à Batroun. Et les photos des fameux bungalows bleus et blancs d'Enfé, « la petite Grèce » du Liban ont été intensément partagées sur les réseaux sociaux suscitant nombre d'interrogations sur le lieu où pouvait se trouver un si joli havre de paix. Il s'agit du Liban-nord et plus précisément des cazas mitoyens de Batroun et de Koura, situés respectivement à 50 et 70 kms de Beyrouth en direction de Tripoli.
Batroun est une cité portuaire antique. Recherché pour ses eaux propres* et cristallines, le lieu abrite un ancien souk, une vieille ville aux ruelles étroites bordées de maisons traditionnelles en pierre de sable à l'ocre doux et un mur phénicien, vestige millénaire du chantier naval qui séparait autrefois les deux anciennes rades du port antique. Après un passage à vide dans les années 2000, Batroun a choisi le littoral pour se relancer. Les resorts anciens ont fait peau neuve et les restaurants se sont multipliés.
Plus avant, s'insérant dans le chapelet des plages privées qui s'étend le long du littoral de Madfoun à Kfarabida, une enseigne luxueuse de Jiyeh s'est entichée du nord. Elle y a conçu un espace luxueux avec piscine à débordement, jacuzzis individuels, spa et ponton d'amarrage pour les plaisanciers, habitués du lieu.
Elle est située à quelques encablures seulement du restaurant le plus sélect de la région dont la clientèle, des propriétaires de yachts et des privilégiés pour la plupart, accostent dans une crique privée afin d'y déjeuner sur des tables dressées dans l'eau. Le must : le serveur, à votre demande, vient vous asperger d'eau de mer avec un seau à champagne.
Au nord de Batroun, sur la route qui mène à Hamat, des forêts de chênes millénaires rejoignent la mer comme c'était le cas autrefois sur toute la côte. Enfé, se situe juste après Chekka. Ce village antique abrite un petit port de pêche et de plaisance aux allures grecques. La nature a doté le site d'une longue avancée dans la mer, d'où son nom latin « Le Néphin ». Jadis, la péninsule abritait, entre autres, une forteresse croisée dont subsistent aujourd'hui d'immenses fossés.
La « Riviera du Liban-nord » offre quelques merveilles du patrimoine archéologique, des espaces naturels encore intacts et un éventail de prix et de services adapté à toutes les bourses.
Le rivage a également su conserver quelques plages publiques.
Les amoureux de Batroun doivent lire un livre paru au printemps 2022:
Racontez moi Batroun, un livre pour faire connaître et aimer cette belle ville côtière,
écrit par Bassam Tabchy et son épouse, Souad Hajj-Chahine


Lire l'article de l'Agenda Culturel de Mai 2022
En Août 2022, le grand journal français Le Figaro n'a pas hésité à écrire un article consacré à Batroun

Batroun, écrin luxueux dans le Liban en crise
La station balnéaire attire la bourgeoisie locale ou émigrée non touchée par la débâcle économique du pays.

Batroun n’est plus Batroun. Ses anciens fidèles égrènent la ritournelle nostalgique, jurant de ne plus y retourner: trop de monde, trop de bruit au cœur de l’ancienne cité phénicienne du nord du littoral libanais, à une trentaine de kilomètres de Tripoli. «Il y a dix ans, nous n’étions qu’une bande de hipsters sur ces plages relativement protégées des constructions qui défigurent ailleurs le littoral, explique Junior Daou, tee-shirt délavé et cheveux cramés par le soleil. C’était un lieu secret pour nous autres, amoureux de la mer et du surf.» Située entre deux zones chrétiennes antagonistes pendant la guerre civile de 1975, la bourgade était restée quasi intacte quand d’autres régions, perçues comme plus sûres, à l’image de Byblos, attiraient la majorité des touristes.


L'artiste-peintre Sonya Tanios, installée
à Mirmande, dans la Drôme, près de Valence, est originaire de Batroun
Batroun, une ville proche de la France
Batroun est jumelée depuis 2005 avec la ville de Valence dans le sud de la France.
Elle entretient une francophonie dynamique aux travers de ses échanges et activités culturelles fréquentes avec cette ville.
A ce titre, il faut noter que Valence est le fief d'une assocation franco-libanaise , Val'Liban, dont les activités s'inscrivent parfaitement dans le cadre de ce partenariat privilégié.

Enfé, le village de « l’or blanc » salé

Ses plages, ses salines, ses bleus et son « or blanc »
Quoi de plus agréable, durant ces chaudes journées d’été, qu’une excursion vers l’une des plus belles plages du pays ? Direction, la plage rocheuse d’Enfé, charmant village aux petites maisons blanches et bleues, une Grèce en miniature, mais à la libanaise ! 1h15 minutes de route sont nécessaires pour parcourir les 65 kilomètres qui séparent Beyrouth de ce village côtier de Koura, au Nord. Enfé compte près de 6 500 habitants, à qui il faut ajouter les milliers d’émigrés originaires de ce village, dispersés un peu partout dans le monde.

Seul village de toute la côte orientale de la Méditerranée à être creusé dans son environnement rocheux, Enfé regorge de monuments historiques et de vieilles églises datant des époques phénicienne, hellénique, romaine, byzantine, arabe et croisée. L’église de Saydet el-Rih, la plus ancienne du village, a été construite à l’époque byzantine afin, dit-on, que la Vierge protège ses marins des vents tumultueux de la mer. Mais l’attrait touristique majeur d’Enfé reste son bord de mer enchanteur et ses salines, considérées comme les dernières de la côte libanaise.

L’or blanc

« Le sel est extrait de notre côte méditerranéenne depuis des siècles et notamment depuis les Phéniciens. Ces derniers l’ont découvert sur les jarres séchées en bord de mer et l’ont utilisé après avoir découvert ses qualités, car il préservait la nourriture plus longtemps et était indispensable à la production de la pourpre. On l’appelait l’or blanc car il était troqué contre de l’or », explique, avec une certaine fierté, Georges Hannah Sleiman, un des derniers producteurs à Enfé. Le sel est extrait durant l’été, de juin à septembre. Pour la production qui a besoin d’environ 21 jours de soleil et de vent, les longues journées d’été sont idéales. Avant l’existence des bassins de salines, l’eau de mer était recueillie dans ce même lieu par les villageois grâce à des trous creusés à la main au creux des roches situées en bord de mer. M. Sleiman prend le temps, avec un bonheur évident, d’expliquer la production méticuleuse de l’or blanc. Selon lui, le sel est affecté par les conditions météorologiques : « Plus le vent vient de l’Ouest, plus les particules de sel sont grosses. » Quand le vent vient de l’Est et est sec, les particules de sel, récoltées à la surface de l’eau, sont beaucoup plus fines. Communément appelées « fleur de sel », elles sont très convoitées et beaucoup plus chères que le sel brut. « La fleur de sel est un produit rare.

Un bassin qui peut produire 750 kg de sel brut ne produit que 50 kg de fleur de sel. Cette qualité de sel est considérée plus pure car elle est récoltée à la surface du bassin, tandis que le sel brut aux grosses particules est recueilli dans le fond du bassin où peuvent résider des traces d’impuretés », poursuit-il. Selon Georges Hannah Sleiman, le sel produit traditionnellement est certes plus cher que celui, commercial, vendu en grande surface, mais il ne recèle que 0,03 % d’iode et ne contient aucun additif contrairement au sel commercial auquel sont ajoutées une grande quantité, ainsi que de la poudre d’os, entre autres. Dans les salines de Enfé, le temps semble s’être figé pour conserver le savoir ancestral intact.

« Mon grand-père a commencé à travailler dans la production du sel dans les années 1940 et jusqu’à ce jour, nous adoptons la même façon de travailler », assure M. Sleiman. Selon ce producteur traditionnel, avant la guerre civile, les producteurs utilisaient des pompes à vent pour extraire l’eau de mer jusque dans les bassins. Avec le temps, elles ont été remplacées par des pompes à eau fonctionnant à l’essence. Mais depuis la crise au Liban et l’explosion des prix des carburants, les producteurs misent à nouveau sur les énergies éolienne et solaire pour produire le sel. Un projet durable et écologique pour le fonctionnement des salines est d’ailleurs prévu et soutenu aujourd’hui par plusieurs organismes dont Fair Trade Lebanon.

Entre nostalgie et histoire

Les cinq dernières salines libanaises d’Enfé s’étendent sur environ 15 000 m2 et sont situées sur les terres du monastère de Saydet el-Natour, Notre-Dame du Veilleur. Ces salines n’ont, selon les producteurs, jamais stoppé leur production, sauf durant la première année de la guerre civile, entre 1975 et 1976. Avant, elles assuraient plus des trois quarts de la production de sel au Liban, soit plusieurs dizaines de milliers de tonnes de sel. Aujourd’hui, ce qu’il reste des salines ne produit plus que 400 tonnes par an.

Des jeunes ont néanmoins pris le relais de leurs parents. Mais il y a un hic : un projet de station balnéaire menace les lieux, selon les producteurs. « Nous ne quitterons jamais ces salines, elles sont l’air que nous respirons… C’est ici que nous avons grandi et ici que grandiront nos enfants ! » lance, avec détermination, Georges Hannah Sleiman, qui appartient à la troisième génération de producteurs de sel d’Enfé. Lui et ses collègues tentent par tous les moyens de résister, notamment en créant une coopérative pour structurer ce savoir-faire ancestral. « Les salines d’Enfé et toute la nostalgie et l’histoire qu’elles portent en elles risquent, hélas, de disparaître au profit de grands projets commerciaux. Il est donc indispensable qu’elles soient considérées comme un patrimoine historique libanais à protéger et à préserver », martèle Imad Malek, 27 ans, qui a repris la relève de son père dans la saline familiale. Une transmission qui avait démarré avec le grand-père et qui, en se perpétuant, sauve un métier, des traditions, un site et un environnement.
Mais pour combien de temps?


Article de l'OLJ /Yara GERMANY du 26 Août 2022

Batroun, cette ville côtière à 50 km au nord de Beyrouth,
possède, elle aussi, son festival.


Batroun en Août 2006: un festival pour tous
L’édition 2006 se déroulera tout au long du mois d’août, sur quatre week-ends. «Cette année, il y en aura pour tous les goûts», a décidé le comité du festival en préparant son programme. Des événements culturels: concerts, exposition de photos, spectacle de ballet, projections de films; mais aussi des prix spéciaux dans certains restaurants, des fêtes champêtres les dimanches avec des activités pour toute la famille et un marché quotidien présentant les produits de la région. Les manifestations se tiendront dans les sites de Batroun, devant le mur phénicien, le port de pêche ou le vieux souk rénové.
Ce festival est organisé en collaboration avec des ONG de la région. Il a reçu cette année l’appui du SRI International (l’ex-Stanford Research Institut), qui reçoit ses fonds de l’USAid Lebanon, dans le cadre du programme Expanding Economic Opportunities (élargissement des opportunités économiques).
Tout au long du festival, il y aura:
Des expositions de photographies «Regards croisés», du 4 au 27 août. Organisée par le Mois de la photo au Liban et avec le soutien de la Maison européenne de la photographie (Paris), cette exposition regroupe les œuvres de cinq preneurs d’images européens, sous la direction artistique de Jean Merhi. Les œuvres de Carlos Freire seront accrochées sur les cimaises de Dar el-Mona. Celles d’Isabelle Weingarten – représentant des artistes et des comédiens dans les coulisses – dans le vieux souk. Les portraits d’artistes internationaux foulant le tapis rouge cannois et immortalisés par Laurence Sudre seront visibles à la cave de l’École du Sacré-Cœur. À voir également: les coulisses de Cannes, par Xavier Lambourg, à Dar el-Mona. Des clichés d’Arnaud Baumann regroupés sous le thème de «Chambre blanche», à la maison Mouzawak & Keyrouz. Des projections de diapositives de portraits d’acteurs et de réalisateurs à Dar el-Mona. Sont également prévus des ateliers de travail avec Carlos Freire et Isabelle Weingarten.


Souk el-Tayeb:
Ouvert tous les vendredis et samedis de 17h à 20h, les dimanches de 9h à 14h, il propose aux visiteurs les produits de la région.

Les dimanches à Batroun:
Tous les dimanches du mois d’août, des visites guidées des sites historiques de la ville, avec des activiéts folkloriques, culinaires et sportives. Les visiteurs peuvent aussi effectuer des promenades en bateau, se dorer le nombril ou déguster un vin en admirant le coucher du soleil au Phoenician Wall.
Quant aux activités du festival, elles seront inaugurées le vendredi 4 août, à 21h, au Phoenician Wall, par le Ballet Biarritz. Sous la direction artistique de Thierry Mandalain (également chorégraphe de la troupe), 24 interprètes danseront sur des extraits de Les Créateurs, de Beethoven, Mozart à deux et Le Boléro, de Ravel. Billets à 45000, 90000 et 135000 LL. Ce jour-là verra également le vernissage des expositions de photographies et l’ouverture du Souk el-Tayeb , à 18h30, sur le port de pêche.


Samedi 5 août :
Un concert de musique pop orientale par Waël Kfoury, au Phoenician Wall, à 21h. Billets à 20000, 45000 et 135000 LL.

Dimanche 6 août:
Compétition culinaire organisée par Souk el-Tayeb, à 11h.

Vendredi 11 août:
Une soirée de musique électronique avec un DJ international au Phoenician Wall, à 20h. Billets à 20000 LL.
Samedi 12 août:
Concert de musique pop par les lauréats de Star Academy 3, au Phoenician Wall, à 21h. Billets à 20000, 35000 et 50000 LL.

Dimanche 13 août:
Likaa Farah, un théâtre pour enfants mis en scène par Gisèle Hachem Zard, au Phoenician Wall, à 19h30, entrée libre.

Vendredi 18 août:
Spectacle de comédie intitulé Kezzab Kbir avec Georges Khabbaz au Phoenician Wall, à 21h. Billets à 10000, 20000 et 30000 LL.

Samedi 19 août:
Concert de musique grecque traditionnelle et moderne avec Yorgos Kremmastos, à 21h, au Phoenician Wall. Billets à 30000, 50000 et 75000 LL.

Vendredi 25 août:
Grande fiesta en plein air avec la participation des night clubs de Batroun. À partir de 21h, billets à 20000 LL.
Les détails de la soirée de clôture, une mega-fête prévue le samedi 26 août, seront annoncés ultérieurement.
Les billets sont en vente au Virgin Megastore à partir du 1er juillet.


Voir aussi le site anglophone Batroun.com

Une maison tranquille en plein centre de Batroun:
«Dar al-Mona», un écrin pour les activités artistiques

Au départ, une vieille demeure libanaise située en plein centre de Batroun, mais suffisamment en retrait pour jouir d’une certaine quiétude. Ensuite, le rêve d’un couple, Sabah et Mona Abi-Hanna, respectivement architecte et peintre, qui ont voulu, un jour, acquérir cette maison, la restaurer et l’aménager… mais non pas l’habiter. Et enfin, le projet qui prend forme. Croquis de plan sur papier, il y a deux ans, le rêve s’est concrétisé. Il porte aujourd’hui un nom: «Dar al-Mona». Cette vaste résidence aux murs rénovés et au passé préservé accueille, depuis deux ans, diverses activités artistiques et contribue ainsi au développement de l’art libanais sous toutes ses formes. Tout a commencé un soir de septembre 2003 par l’exposition individuelle des toiles de Mona Abi-Hanna qui inaugurait les lieux, ce jour-là. Pourquoi ne pas accueillir d’autres artistes, des concerts ou des signatures de livres, pense-t-elle!
En plein essor
Très vite, l’idée va faire son chemin et les travaux à effectuer iront bon train. Avec ses innombrables pièces agréablement aménagées, «Dar al-Mona» sera fin prêt à accueillir diverses manifestations. Noël 2004 marque la naissance de l’association à but non lucratif de «La famille de Dar al-Mona». Depuis, un comité, dont font partie les Abi Hanna, s’occupe de la gestion des lieux où toutes les propositions sont les bienvenues. De l’exposition picturale de Wajih Nahlé à celle des photos de Farès Jammal en passant par les instruments musicaux de Nasser Makhoul. Que de soirées chaleureuses et conviviales organisées dans les locaux fraîchement repeints de «Dar al-Mona» ou sous les arbres fruitiers du jardin! Parfois même, les manifestations étaient jumelées afin de rendre les lieux plus vivants, plus dynamiques. Aussi, défiant les turbulentes journées de mars 2005, l’exposition Duo a attiré beaucoup de visiteurs qui ont eu la joie de découvrir les toiles de Raouf Rifaï et de Charles Khoury sur fond de lecture de poèmes de Bassima Batouli et des chansons de Feyrouz, interprétées par Jaouhara Élias. Certes, une frilosité due à la situation qui prévalait allait quelque peu ralentir la machine. Mais c’était méconnaître la volonté des organisateurs. Récemment, à l’occasion de l’inauguration du Festival de Batroun qui s’est déroulé au début du mois sur la place centrale de la ville, une toile de six mètres de long et 110 cm de large a été dressée. Six peintres y ont travaillé: Raouf Rifaï, Youssef Aoun, Tala el-Amine, Zeina Bedrane, Mansour Habre et Charles Khoury. Cette performance artistique exécutée à l’initiative de «Dar al-Mona» allait relancer la dynamique créée dans la région. «L’œuvre ne fait que grossir la collection privée de la maison qui, au fil des expositions, a réussi à se constituer un fond intéressant», explique Cécile Farah, la responsable des lieux qui prend très à cœur le projet. Profitant des locaux lumineux et bien éclairés de «Dar al-Mona», le département d’architecture et de design de la LAU y exposera les installations de quatre étudiants. Dans une région riche sur plus d’un plan, «Dar al-Mona» s’affirme ainsi comme une plate-forme artistique, où se font tous les échanges et les rencontres, et un poumon culturel ouvert à tous.

Colette KHALAF pour L'Orient-Le Jour


Aller à Batroun

Vous pouvez prendre l'autostrade mais si vous avez le temps, engagez-vous – une fois au niveau de Amchit – dans la vieille route côtière. Vous découvrirez une zone qui n’est pas encore complètement urbanisée, des terrains vagues (jaunes en été, verts au printemps) qui s’étendent devant la mer, une côte rocheuse entrecoupée ici et là de petites baies de galets blancs, et des rochers, plus petits que des îlots, qui attendent probablement de jolies sirènes qui viendraient s’y prélasser... Vous êtes déjà au pont de Madfoun ? Regardez à gauche, vous verrez de petits centres balnéaires et des restaurants prêts à vous offrir votre café du matin, juste en face de la mer. L’eau est calme, aux tonalités claires qui vont du vert au bleu. Rochers ou galets blancs, la mer à Batroun est limpide. Si vous avez de la chance, il existe de ces journées exceptionnelles d’octobre où vous pouvez voir votre propre reflet dans l’eau, presque comme dans un miroir. La mer vous tente, vous décidez de passer une journée à la plage... Si vous aimez aussi les veilles pierres, les flâneries à pied et les anciennes églises, votre choix sera difficile. Ne vous inquiétez pas cependant, si vous vous attardez devant la grande bleue : il faut compter un maximum de trois heures pour découvrir la ville de Batroun.

Restauration du vieux souk

Comme Beyrouth, Batroun a été frappée par plusieurs tremblements de terre. Le dernier remonte à 551. Il aurait enseveli la citadelle phénicienne de la ville. Au cours de ces dernières années, des dizaines d’habitants ont été expropriés dans la zone qui devrait receler les vestiges en question et la DGA a prévu d’entamer des fouilles. Beaucoup de personnes originaires de ce quartier sont prêtes à parier qu’il doit y avoir plusieurs cités ensevelies dans ce secteur, soutenant que des pierres de leurs vieilles maisons portent des sculptures anciennes et que des colonnes de l’Antiquité ont été utilisées dans la construction de certaines habitations. D’autres se souviennent des travaux d’infrastructure effectués dans ce quartier au cours des années cinquante, quand la municipalité a voulu réhabiliter une rue. Un sexagénaire indique qu’il y avait juste à côté de sa maison, un passage sous voûtes et des salles dont les murs atteignaient plus d’un mètre et demi d’épaisseur. Les Croisés auraient-ils élu domicile dans les vieux vestiges de la citadelle phénicienne ? On sait que Batroun dépendait du comté toulousain de Tripoli à cette époque et qu’elle était gouvernée par une famille provençale dont une des femmes, Lucie d’Agout, avait épousé un riche marchand de Pise. Pour épouser Lucie, Plibain, le Pisan, avait payé en or le poids de sa dulcinée. C’est qu’elle avait un autre prétendant un Flamand maître de l’ordre des Templiers. L’histoire ne dit pas si Lucie était belle ou laide, grosse ou maigre... L’un des plus beaux vestiges de l’époque croisée à Batroun est la chapelle orthodoxe Sainte-Marie de la Mer, qui donne sur la muraille phénicienne. Elle aurait été construite sur les ruines d’une église byzantine. Ses icônes, peintes par un artiste de Jérusalem, datent de 1813. La moutassarifia : une autre époque où Batroun a connu la prospérité. L’actuel chef-lieu de caza était la capitale de tout un mohafazat. La zone administrative a regroupé à un certain moment plusieurs régions libanaises, notamment Bécharré et Hermel. Vingt-cinq caravansérails du vieux souk de la ville – actuellement en restauration – construits au XIXe siècle témoignent de ce prestigieux passé. Après cette petite leçon d’histoire, flânez à pied à Batroun. Vous pouvez garer votre voiture dans un parking situé non loin de Notre-Dame de la Place, une église maronite datant de 1898, située à égale distance de plusieurs vieux sites de la ville (mis à part l’amphithéâtre romain) et... qui avait été construite par l’arrière grand-père maternel de l’actuel ministre des Télécoms, Jean-Louis Cardahi. Si la journée est chaude et le soleil tape fort, il serait préférable d’entamer la promenade en fin d’après-midi. Dans la zone nommée « la citadelle phénicienne », de vieilles colonnes ont été utilisées pour la construction des bâtiments au XIXe siècle et certaines pierres entassées anarchiquement pour édifier les murs portent de très vieilles inscriptions. Jetez un coup d’œil aux plafonds des maisons encore habitées, ils sont soutenus par des poutres du début du siècle dernier. Un peu plus loin, c’est le vieux souk – construit au XIXe siècle – et ses huit rues en cours de restauration qui vous accueillent. Les élégants bâtiments de gré jaune contrastent avec les étals des bouchers, des poissonniers, des marchands de légumes... Regardez les couleurs éclatantes de la marchandise mise à la vente, fermez les yeux et inhalez l’odeur des épices. Engagez-vous dans d’autres rues du souk, il y a quelques barbiers. L’un d’entre eux, dans sa minuscule échoppe, coupe les cheveux de ses clients sur une chaise du XIXe siècle et propose à la vente des cages, des oiseaux et de la poix. On ne saura pas si un jour il a confondu cette matière visqueuse avec de la brillantine... Entre les cadreurs et les menuisiers, vous trouverez des cafés réservés exclusivement aux hommes qui viennent se retrouver, souvent pour jouer aux cartes à toute heure de la journée. Méditez un peu sur le cours de l’histoire : cette zone calme et pittoresque constituait au XIXe siècle le cœur battant de tout un mohafazat. Ici, l’on vendait et l’on échangeait des marchandises : soie, blé, orge, huile et autres biens de consommation... Droit devant vous, la cathédrale Saint-Étienne, patron de la ville. Édifiée en face du port en 1896 par un architecte italien, elle a été inaugurée en 1904. De style hybride, la cathédrale, qui peut accueillir plus d’un millier de croyants, présente des colonnes en pierres fossilisées. Elle a été probablement bâtie sur les ruines d’une église croisée, voire d’une chapelle encore plus ancienne. Il semble que Saint-Étienne apôtre a fondé la première communauté chrétienne à Batroun.


L’éponge, le poisson... et l’intercession de Dieu

En face de la cathédrale Saint-Étienne se dresse le petit port de Batroun. Mal réhabilité au cours des années quatre-vingt-dix, il a perdu beaucoup de son charme. Et depuis, presque chaque hiver, quand la grande bleue se met en colère, les barques des pêcheurs sont endommagées. Ils sont plus de quatre-vingts à exercer ce métier. Tous se souviennent de la pêche à l’éponge qui s’est arrêtée il y a une trentaine d’années. Depuis la fin du XIXe siècle, Batroun exportait ses éponges vers l’Europe. À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les pêcheurs, habillés de scaphandres qui pesaient 65 kilogrammes, plongeaient à 80 pieds pour ramasser toutes sortes d’éponges. À leur sortie de l’eau, ils les nettoyaient en les plongeant dans de l’eau claire puis les piétinaient des heures durant. Ensuite, pour les sécher, il fallait les étaler au soleil. Sélim, la soixantaine, pêcheur de son métier, montre les dégâts subis par sa felouque l’hiver dernier. Il parle des « dons de la mer » qui ont tari, probablement à cause de la pêche à la dynamite, des usines voisines qui crachent du poison et de « ces éponges » qu’il découvre en prenant la mer, soulignant « qu’elles sont toutes petites, ne grandissent pas et meurent au bout de quinze jours ». « Elles doivent être malades », dit-il. Sélim ne veut pas se plaindre : « Malgré tout, nous avons la chance de faire le métier des disciples du Christ ». Et depuis des siècles, les pêcheurs de Batroun ont compté sur l’intercession du ciel pour rentrer sains et saufs à la maison. Chaque année, une messe qui sort du commun est célébrée le dimanche le plus proche de la Saint-Pierre (le 29 juin). L’autel est installé sur une felouque dans le vieux port en face de l’église Saint-Étienne. Et l’on prie pour le repos de l’âme des pêcheurs – martyrs de la mer – qui ont péri dans l’immensité de la grande bleue. À la fin de la messe, l’autel felouque prend le large et les personnes présentes à son bord jettent dans l’eau une couronne de fleurs en hommage aux disparus. En 1896, année de la construction de la cathédrale Saint-Étienne, les pêcheurs de la ville avaient fait un vœu. Chacun d’eux travaillait gratuitement une fois par semaine pour l’édification de l’église. Ce sont eux qui ont transporté le marbre de Carrare utilisé et procédé au dallage du parterre. Avant la construction de Saint-Étienne (et jusqu’à présent) la patronne des pêcheurs de Batroun demeure Sainte-Marie de la Mer (chapelle croisée). Si vous vous promenez en ville en posant des questions, vous aurez droit à toutes sortes de réponses... Certains vous diront qu’elle se promène la nuit sur la muraille phénicienne pour récompenser les gentils et punir les méchants, d’autres affirmeront qu’elle a sauvé plusieurs chasseurs de trésors de la noyade à condition qu’ils préservent intactes les richesses de la mer... D’autres, plus sceptiques, parlent d’un banc d’algues qui avait couvert la mer en 1892, empêchant les pêcheurs de prendre la mer. Ces derniers ont risqué de mourir de faim. Ils ont demandé l’intercession de Sainte-Marie de la Mer et le banc d’algues a disparu. Le port de Batroun est muni de deux charmants petits phares, rayés noir et blanc, construits en 1973. Ils n’ont jamais fonctionné. Entre les quais et les barques, vous verrez un pélican se promener. Perdu seul en pleine mer, il a été sauvé par les pêcheurs, qui l’ont apprivoisé. Le jour, il se promène sur la terre ferme. La nuit, il dort dans une felouque. Les pêcheurs, qui lui ramènent poissons frais et quelques légumes verts, ont de plus en plus peur : le pélican commence à voler et risque probablement de périr par la balle d’un fusil de chasse.


Aux environs de Batroun,
Nourié,
Notre-Dame de la Lumière


On l’appelle communément Nourié. Le site est l’un des plus beaux de la côte du Liban-Nord. Une falaise de calcaire blanc couverte de végétation se jette dans la mer. Au loin, on voit des centres balnéaires et une plage de sable blond, celle de Héré, la seule du genre au Liban-Nord. Au bas de la falaise, le vert profond de l’herbe se mêle merveilleusement au bleu du ciel et de la mer. Nourié, tel est le nom donné à une petite église perchée face à la mer, dédiée à la Sainte Vierge et à l’archange Michel, dans la localité de Hamate (à quelques kilomètres de Batroun). C’est à partir d’un couvent de religieuses orthodoxes dédié à Notre-Dame de l’Annonciation que l’on peut admirer le paysage, ou encore prier. Perchée sur cette falaise, la chapelle est située dans une grotte et entourée d’un vieux monastère. Pour que le lieu de culte soit facilement accessible aux pèlerins, un chemin serpentant entre les chênes et les pins a été tracé, il y a bien longtemps. Il a été récemment restauré. Deux légendes circulent sur l’aménagement de la grotte en chapelle et la construction du vieux monastère. À la porte du lieu de culte, on peut lire, gravée dans le marbre, l’histoire d’un naufrage évité. « Un miracle s’est produit sur cette falaise au IVe siècle, quand l’empereur Théodose le Grand a failli mourir au large de la côte du Liban-Nord », indique le texte. Son bateau a été pris dans une tempête, en pleine nuit. Arrivés au large de Hamate, en face de la falaise qui abrite actuellement le couvent, les occupants du bateau ont vu une femme portant un enfant. Elle était baignée de lumière et la mer s’est tout de suite calmée. « N’ayez pas peur, je suis avec vous », leur avait-elle dit. L’empereur a donc décidé d’édifier une chapelle dédiée à la Vierge Marie et qui, avec le temps, a pris le nom de Nourié, ou Notre-Dame de la Lumière. Il existe une autre histoire de naufragés, liée à cette même chapelle. C’est un prêtre en charge du couvent qui la raconte. Elle remonterait au VIe siècle et elle se rapporte à la construction de l’ermitage, de petites cellules sculptées dans les rochers et ayant abrité des moines des siècles durant. Deux jeunes gens Onorius et Arcadius, fils d’un ministre de Constantinople, se rendaient à Beyrouth. Naufragés au large de Hamate, ils avaient été sauvés par un ermite qui vivait sur la falaise. Il se prénommait Abdelmassih et s’occupait de la chapelle. Il était originaire de Enfé (une localité située à quelques kilomètres de Hamate et qui est connue actuellement pour ses marais salants). Ces deux jeunes hommes ont passé une quinzaine d’années à Hamate avant de se rendre, avec le moine qui les avait sauvés, en pèlerinage à Jérusalem. Invités à la table d’un saint homme de la cité, ils ont raconté leur histoire et retrouvé leurs parents, qui ont décidé de financer la construction du monastère, dont les cellules sont visibles jusqu’à présent.


Pas beaucoup d’artisanat... mais
une spécialité: la limonade


Une ville qui n’a pas d’artisanat local traditionnel, à l’instar de Kabrechmoun et sa poterie, Kalamoun et son cuivre, Jezzine et sa coutellerie, Sarafand et son verre soufflé... Par contre, Batroun a deux spécialités : sa délicieuse limonade et ses poissons appétissants. D’ailleurs, si vous arrivez tôt dans la ville, dans la rue des poissonniers, vous assisterez à des ventes à la criée, où le kilo de poisson frais se vend à partir de 4 000 livres. Sachez que les eaux libanaises sont bien généreuses en octobre et en novembre et les prix, durant cette période, sont revus à la baisse. Et dès la semaine prochaine, les filets de pêcheurs seront lourds de grands poissons, le thon faisant d’ailleurs son apparition sur les côtes du pays à la mi-octobre. Il faut compter 20 000 livres pour un thon de 7 kilos. Attention, si vous voulez faire des économies, n’achetez pas des mollusques, rares en cette saison ; le prix des seiches, des pieuvres et des calamars baissera quand l’eau deviendra plus froide. Vous avez réservé les poissons que vous ramènerez avec vous à Beyrouth ? À la place de la ville, prenez une limonade au goût unique doux-amer. Un cours d’histoire locale : bien avant la construction de l’autoroute, tous les automobilistes et leurs compagnons qui passaient par la place principale de la ville avaient droit à un verre de limonade frais et gratuit. Les voitures n’étaient pas climatisées et l’on roulait les fenêtres ouvertes. Ce qui facilitait la tâche aux limonadiers : le premier verre offert incitait les clients à la consommation. Et qu’est-ce qui donne à la limonade de Batroun son goût si particulier ? C’est tout le citron, notamment l’écorce et la pulpe, qui sont utilisées pour la fabrication du breuvage. On ajoute le sucre, on laisse le mélange reposer 24 heures. L’eau de fleur, que l’on cite souvent dans la liste des ingrédients, n’est pas utilisée à Batroun.


Grande et petite histoire
Maintenant, place à la grande histoire : Batroun est l’une des villes les plus anciennes du Liban. Les hommes y ont laissé leur trace depuis des millénaires. Elle a été tour à tour phénicienne, romaine, byzantine et croisée. Et elle a, à plusieurs reprises, changé de nom. Batrouna pour les Phéniciens, Botris (grappe de raisins) pour les Grecs, et Bet Truna en langue syriaque qui est traduit en arabe par « Maqaad el-mir », ou le siège du prince. Une dénomination donnée jusqu’à nos jours à un rocher, semblable à notre Raouché beyrouthine, qui se dresse dans la mer en face des maisons de la ville. Batroun la phénicienne était une ville portuaire et la muraille qui cintre encore une partie de la localité est le plus ancien témoignage des deux ports phéniciens construits l’un au Nord et l’autre au Sud de ce mur de grès dunaire. Il semble que pour édifier la ville, les Phéniciens de Batroun (ville qui dépendait du roi de Tyr) ont taillé des pierres dans la falaise qui fait face à la mer, en laissant un rempart protégeant les habitations de la cité quand la grande bleue était en colère. À l’époque romaine, la ville a connu un prestigieux destin. Ses habitants étaient citoyens de l’Empire. Sous Auguste, elle avait le droit de battre sa propre monnaie. Que reste-t-il des vestiges romains de la ville ? Un amphithéâtre situé dans le jardin d’une propriété privée, celle de Joseph Jammal, photographe, qui a hérité d’une belle maison familiale. Tout comme son père, il savait que sa maison recelait des vestiges. Les gradins romains étaient recouverts de terre où poussaient des vignes. Au début des années quatre-vingt-dix, il a décidé de mettre au jour l’amphithéâtre romain. Et c’est tout seul qu’il a dégagé les gradins à l’aide de puissants jets d’eau. Le travail a duré deux étés. Et depuis, l’amphithéâtre romain, situé dans une propriété privée est ouvert au public. Il y a une quinzaine de jours, un habitant de la ville voulait construire un restaurant dans un lopin de terre situé en face de la mer. Il commence à creuser et parvenu à trois mètres de profondeur, il découvre une dizaine de sarcophages, qui remonteraient probablement à l’époque romaine. Une équipe d’archéologues travaille actuellement sur le site. Des fouilles seront effectuées dans les terrains avoisinants.


Entre Ghada et Agatha,
on y perd son latin

Non loin du port, vers l’ouest, la muraille phénicienne de la ville. Promenez-vous sur les rochers, entre le rempart et les maisons. Ici et là quelques salinières. À droite, des arcades, celles de Sainte-Marie de la Mer, de l’ancienne école orthodoxe, et d’une imposante maison du XIXe siècle, actuellement en cours de restauration. Quelques habitants soutiendront que le bel édifice était le château d’une jolie princesse arabe, qui se prénommait Ghada. Ils ont tort. L’élégant bâtiment avait été construit par une famille de Batroun, qui avait émigré au Brésil au tout début du siècle dernier. Les lieux ont ensuite été habités par une femme, d’un âge certain, originaire de Akoura. Elle ne s’est jamais mariée. Elle est morte vieille et seule. Et elle s’appelait... Agatha. Pour beaucoup d’habitants qui avaient du mal à prononcer le prénom occidental, Agatha est devenue Ghada. Le fait que cette femme vive toute seule au bord de la mer et qu’elle soit étrangère à la ville les a aidés à tisser une légende. Sachez enfin que « le château de la princesse Ghada », désert durant des dizaines d’années, a été acheté, il y a un peu moins de trois ans, par un émigré de Batroun qui a fait sa vie aux États-Unis. En face du beau bâtiment, entre la muraille et les rochers, une minuscule crique : le « bassin des filles ». C’est là que les femmes de la localité se baignaient seules, loin des regards des hommes, avant la libéralisation des mœurs.


Vie nocturne intense...
En marchant un peu sur les rochers, vous découvrirez Maqaad el-mir qui fait face à la ville et la petite plage publique de Batroun. Et maintenant, faites le chemin inverse, sur le macadam, pour remonter vers votre voiture. La rue est étroite, les maisons habitées par les pêcheurs de la ville et... un petit clocher se dresse au-dessus d’une charmante chapelle, Sainte-Marie de la Mer. Si vous êtes croyant, brûlez un cierge. Sinon, passez tout votre temps dans la cour de l’église édifiée sous des arcades, vous aurez une vue sur les rochers ocres et la muraille phénicienne baignée par la mer. Et vous assisterez ensuite au coucher du soleil. Sa couleur orangée se reflète dans la mer limpide d’octobre. Le ciel a des teintes roses et violettes. Et vous êtes calme, tranquille et heureux. Vous avez du mal, à l’instar de beaucoup d’autres, à quitter la ville. Vous avez décidé de passer une autre journée à Batroun ? La ville compte quatre hôtels. Et depuis deux ans, elle est connue pour sa vie nocturne. Plus d’une quinzaine de pubs et de boîtes de nuit y ont vu le jour, grâce à un homme, Georges Barbari, qui avait pris son courage à deux mains en ouvrant la première boîte de nuit de la localité, La Taïga, au début de l’été 2000. L’été d’après, d’autres ont suivi son exemple... Actuellement, à Batroun, été comme hiver, les soirées se prolongent jusqu’aux petites lueurs de l’aube. Et dans les boîtes de nuit de la ville, on croise certes des noctambules de tout le Liban-Nord mais aussi beaucoup d’autres qui viennent de Zahlé, de Jounieh et de Beyrouth. Soignez votre apparence, vous risquez probablement de croiser des connaissances qui font normalement la fête entre le centre-ville et la rue Monnot...


Nager, manger, boire et... dormir



Vous avez prévu de rester en bord de mer ? Si vous aimez la planche à voile optez pour le Pearl Beach (03/292707), un club connu pour ce sport. Le cours d’une heure avec moniteur se chiffre à 15 dollars. Vous avez simplement envie de nager ? Vous pouvez le faire en face de la côte rocheuse de ce club ouvert la nuit pour servir plats et boissons. Non loin de là, une plage de galets blancs et un restaurant qui sert les meilleures poulpes au piment, le White Beach (06/742505). L’entrée à la plage est gratuite, il faut compter 3 000 livres pour la location d’une chaise longue et d’un parasol. Vous voulez manger du poisson frais ? Il n’y a que ça sur la côte de Batroun. Essayez Le Marin (06/744016), l’un des plus anciens restaurants de la ville, il offre une spécialité appréciée par ceux qui aiment les goûts et les odeurs de la mer : du poisson cru mariné dans de l’huile d’olive, du citron et du piment. Envie d’autre chose ? Mangez une pizza typiquement américaine chez Royal Pizza (06/642905), un fast food tenu par un Batrounien ayant vécu aux États-Unis. Pour des falafels légers et un délicieux shawarma, Peter Snack (06/741057).

Parmi les nombreuses boîtes de nuit qui ont poussé en ville, on retiendra La Taiga (03/499408), Le Castello (03/910710) et Le Centro, l’un des derniers nés de la localité. Toutes ces boîtes de nuit sont situées à la place principale de Batroun, dans d’anciennes bâtisses restaurées.
Envie de limonade ? Comme pour les boîtes de nuit et les restaurants, c’est un choix immense qui vous est présenté. Nous avons opté pour Chahine, situé à la place du village.
Enfin, vous voulez passer la nuit à Batroun. Vous pouvez louer une chambre au Batroun village club, ou dans les trois centres balnéaires de la localité. L’Aqualand (06/742741) et Le San Stephano (06/642366) garderont leurs piscines pleines jusqu’après la mi-octobre. Leurs chambres (munies de kitchenettes) donnent toutes sur la mer. Et dès la mi-Octobre, ce sont les prix de la basse saison qui sont pratiqués. Ils varieront entre 44 et 110 dollars selon les dimensions de la chambre.
Si vous ne restez pas à l’hôtel mais voulez passer une journée à la plage, vous pouvez le faire moyennant 10 000 LL la journée. Le Sawary (06/642100) a vidé sa piscinedébut Octobre. Vous pouvez toujours louer une chambre à l’hôtel (60 dollars). Même si la saison est finie, le personnel aura toujours la gentillesse de vous servir le café sur la plage de sable.


>>> Plus de détails sur la Voile à Batroun?

Dossier réalisé par Patricia Khoder

Octobre 2003

Remerciements
Nous remercions Joseph Merchack, professeur d’histoire, Joseph Ajaltouni, vice-président du conseil municipal, Alec Barakat, retraité de la fonction publique, qui sont tous originaires de Batroun, pour leur précieuse aide.
Les photos noir & blanc ont été gracieusement offertes par le photographe Farès Jammal.

Séjourner à Batroun?

Bon à Savoir
Batroun village club, ou comment réaliser un rêve d’enfant


Le club le plus important du Liban-Nord a vu le jour il y a tout juste un an. Construit sur une surface de
100 000 mètres carrés, Batroun Village Club a été édifié sur une colline verte surplombant la mer. Aménagé à la manière d’un village méditerranéen, ce country club est en parfaite harmonie avec le paysage qui l’entoure. Non loin de là se dressent notamment des maisons du XIXe siècle qui devraient être restaurées et une vielle église. La construction de vingt-six bungalows, construits à la manière d’un village de Provence, sera prochainement entamée. Le projet, qui est né grâce à l’idée, « le rêve d’enfant », d’un entrepreneur de la localité, Halim Hayeck, présente notamment un grand bâtiment couleur ocre, une piscine qui donne l’impression qu’on plonge directement dans la Méditerranée, trois terrains de tennis découverts, un terrain de beach volley-ball et trois restaurants. Contrairement à beaucoup de clubs du genre, la partie couverte (qui abrite une piscine, plusieurs terrains de jeux les salles de musculation et de judo) donne – grâce à ses baies vitrées – sur la mer et la montagne. En été, plus d’une centaine de réceptions, dont une soixantaine de mariages, ont été organisées au Batroun Village Club. Et il fallait réserver un mois à l’avance sa place dans les huit chambres et deux suites du club. Un week-end vous tente au Batroun Village Club ? Pour la basse saison, il faut prévoir 50 dollars pour la chambre de deux personnes et 70 dollars pour la suite.


Pour plus d’informations, contactez le 06/744333.


En se dirigeant vers Tripoli,
juste avant le Tunnel de Chekka,


Msaylha et sa forteresse
perchée sur un promontoire


Le billet de 25 livres. Souvenez-vous, il était marron et beige. Sur l’une de ces facettes, il présentait une forteresse perchée sur un promontoire. Construction méconnue, on l’appelait communément le fort des 25 livres. Il s’agit de la forteresse de Msaylha, située juste avant le tunnel de Chekka, en allant de Beyrouth vers Tripoli. Il faut s’engager dans une rue de terre battue, à partir de l’autoroute, pour arriver à ce château fort couleur marron clair. Ensuite, il faut traverser à pied un vieux pont qui enjambe Nahr el-Joz, la rivière qui alimente en eau potable tout le caza de Batroun, pour parvenir à la petite plaine entourant la forteresse de Msaylha. L’histoire de cette citadelle demeure inconnue. Certains disent qu’elle date des Croisés, d’autres affirment qu’elle avait été édifiée par les Mamelouks, alors que certains rapportent qu’elle avait été construite par l’émir Fakhreddine. Il faut monter une cinquantaine de marches, glissantes et dangereuses, pour parvenir à la forteresse, qui n’a toujours pas été aménagée pour accueillir les touristes. D’ailleurs, les habitants de la région conseillent aux badauds de ne jamais s’y rendre seuls. Mal entretenue, elle présente des trous et des crevasses, et en certains endroits, on y est dans un noir quasi total. N’empêche que l’escalade en vaut la peine. Vous aurez un angle de vue de 360 ° sur tout le caza de Batroun, avec ses vallées, ses collines et ses oliveraies.




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Le caza de Batroun : voyage au cœur des traditions spirituelles ancestrales

Un parcours dans l'arrière-pays constellé de très vieilles églises,
malheureusement souvent mal conservées

«Batruna », cité-État cananéenne, comptoir phénicien. « Botrys », pour la civilisation hellène, ce qui voudrait dire la « grappe de raisin», désormais emblème de cette ville séduisante de la côte libanaise. D’après la légende, Batroun aurait été fondée par Ithobaal, roi de Tyr, vers 1000 avant J-C. Mais la mention de la ville dans les tablettes de Tell et Aamarna, lesquelles sont la correspondance des roitelets phéniciens avec le pharaon Akhénaton, vers 1300 avant J-C, tend à laisser penser qu’elle a été fondée à une époque antérieure, et qu’elle aurait acquis une certaine importance pour l’Égypte pharaonique. Étrangement, Batroun et, partant, le caza de Batroun, apparaissent comme l’expression même d’un certain Liban, à la fois dualiste et complémentaire: ouverts sur la Méditerranée et forts de leurs héritages historiques et mythiques, notamment phénicien, et convergeant inéluctablement vers la montagne, les highlands, l’hinterland, empreint de mysticisme, de traditions spirituelles maronites et byzantines ancestrales, créateur d’un espace de sainteté. Concrètement, sur le terrain, cette idée trouve elle-même son chemin. Il suffit de partir de l’imposant Mur phénicien de Batroun, taillé dans le roc et qui défie l’horizon, et de s’aventurer progressivement dans les hauteurs du caza, village après village, au fil d’églises souvent plusieurs fois centenaires, jusqu’à arriver à Hardine, à titre d’exemple (à 1100 mètres d’altitude, village d’où est originaire saint Nehmetallah Hardini). Ce parcours permet de saisir tout à la fois l’ambivalence du paysage batrounien : sobre et plein de dénuement, et pourtant riche d’une âme mystique qui dépasse les contingences du monde matériel. Fortement attaché à ses traditions et à sa foi, le caza de Batroun n’en demeure pas moins ouvert à la modernité et au tourisme (l’expérience d’un village comme Bejdarfel est à suivre dans ce domaine), à l’image de la ville même, qui est devenue tout au long des années 1990 et surtout 2000 le principal pôle touristique du Nord (les plages, les pubs, les night-clubs ont proliféré en un très court laps de temps). Une métropole de rêve pour les marginaux fuyant les tentacules de la capitale pour le charme ésotérique de ce petit bout, hors normes, de paradis. Pour les poètes et les rêveurs, les aventuriers et les mystiques, les passionnés d’histoire et les amateurs de randonnées, une région à découvrir absolument.

Michel HAJJI GEORGIOU pour L'Orient-Le Jour

Carnet de route Entre Ebrine et Kfarhay, de Élias el-Hoayek à saint Jean Maron

L’ascension vers les villages du caza de Batroun est plus ou moins lente. Si les routes sont bien asphaltées, elles n’en sont pas moins étroites et sinueuses, ce qui rend le voyage souvent fatigant. L’une des voies d’accès aux villages du caza est située à l’intérieur même de la ville de Batroun – il s’agit de la place dite de « Basbina ». Ijdabra. Si l’on suit cet itinéraire, le premier village à poindre à l’horizon est Ijdabra (400 mètres d’altitude – à quatre kilomètres de Batroun). Même s’il ne comporte aucun monument qui ne vaille vraiment le détour, ce village donne rapidement le ton de ce que sera le périple du caza : une découverte progressive d’églises datant souvent des premiers âges de la chrétienté et construit sur des temples païens, grecs ou romains, de vieux monastères ou des lieux hautement symboliques dans l’histoire de la foi maronite. Le village comporte deux églises relativement anciennes : Notre-Dame de l’Assomption (1866) et Saint-Saba (Mar Saba), auprès de laquelle trône un vieux chêne. Ebrine. Premier véritable arrêt de cet itinéraire. Ebrine (440 mètres d’altitude, à six kilomètres de Batroun) est un petit village calme. Les habitants sont très accueillants, comme partout dans le caza, d’ailleurs, et l’on peut s’y ressourcer tranquillement. Ebrine permet d’aller à la rencontre d’un grand nom de l’histoire de la communauté maronite. Il s’agit du célèbre patriarche de l’indépendance, Élias el-Hoayek, dont la tombe est préservée dans un grand couvent datant du XIXe siècle, celui des sœurs maronites de la Sainte Famille libanaise (Ordre fondé par le patriarche Hoayek). Il est possible de visiter la chapelle qui contient la tombe de Mgr Hoayek, après autorisation des sœurs. La chapelle contient une statue très imposante du patriarche maronite, sculptée par son neveu, Youssef Saadallah el-Hoayek. Un autre endroit à visiter à Ebrine : la vieille petite église de Saint-Charbel, qui domine la ville de Batroun. Un endroit est aménagé autour de cette église pour un éventuel pique-nique improvisé. Il existe d’autres vestiges, à peine perceptibles, d’églises datant du VIe et du VIIe siècle, mais il est difficile d’y accéder en voiture. Le village compte d’autres églises plus récentes, dont l’une datant de 1882 (Saint-Jean Baptiste). Enfin, Ebrine est un lieu de camp rêvé pour les scouts. L’espace dit « al-Wata », au nord-est du couvent des sœurs, est une forêt de pins idéale pour le camping.

Rachkida.
Située à 400 mètres d’altitude et à huit kilomètres de Batroun, Rachkida mérite assurément le détour. Et pour cause : il s’agit du seul village chiite de la région. Si la mosquée de l’imam Hassan (1920) n’a pas d’intérêt historique particulier, Rachkida renferme toutefois un joyau apparemment négligé : une église (Saint-Georges – Mar Gergès) d’une grande beauté, datant des premiers temps du christianisme, qui porte les stigmates du temps et qui nécessite une restauration urgente. Les murs à l’intérieur de l’église sont peints à l’huile, mais le temps a fait son effet. L’église, tapie près des figuiers, est complètement abandonnée, délaissée.
Bejdarfel.

À 450 mètres d’altitude et à six kilomètres de Batroun, cette localité est un cas à part au sein d’un caza appelé à s’ouvrir de plus en plus au tourisme. Le village correspond aux normes touristiques internationales. On y trouve un grand centre commercial (supermarché, pharmacie, librairie, snack...) sans équivalent dans la région, et le patelin semble en développement perpétuel. Un projet de lac artificiel est actuellement en voie de réalisation, et Bejdarfel organise chaque année, depuis 2001, un festival artistique et musical qui a lieu en été. Au plan historique, Bejdarfel présente cependant moins d’intérêt que la grande majorité des autres villages de la région. L’église paroissiale de Saint-Pantaléon (Mar Bindi Leymoun, saint patron du village, et auquel les femmes font des vœux à la recherche de la fécondité) date de 1763. Une statue du saint patron du village jouxte l’église. Une autre statue, bien plus récente celle-là (2001), occupe le marché de la ville, celle de Notre-Dame de Bejdarfel. Il existe aussi une petite grotte – « al-Mdarat » – derrière l’une des propriétés du village, celle des Lahoud (de Bejdarfel). La grotte n’est cependant pas facile d’accès. Il faut suivre en descendant un petit sentier sinueux et peu entretenu durant dix minutes avant d’y arriver. Kfarhay. En allant vers Kfarhay (450 mètres d’altitude, à 15 km de Batroun), on s’enfonce un peu plus dans le pays batrounien. La légende voudrait que le fond de la vallée soit rempli de bétyles, ce circuit de temples païens qui permettait à l’époque de faire des pèlerinages. Le village est la deuxième étape du périple maronite suivant ce parcours : on y trouve le grand monastère Saint-Jean Maron (Mar Youhanna Maroun), connu pour être le premier patriarche maronite (VIIe siècle). Un monastère où le saint aurait vécu, et qui a été restauré dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. L’église du monastère abrite également les reliques de saint Maron (mort en 410), rapatriées de Filigno (Italie) au Liban en août 2000. Kfarhay abrite également une très belle église, Saint-Saba (Mar Saba) qui date des Croisés. Elle est construite sur les ruines d’un temple grec dont une seule pierre existe encore, et sur laquelle on peut lire des inscriptions en grec. Les autres très vieilles églises du coin sont difficilement accessibles en voiture ; délaissées, certaines d’entre elles ne sont plus que des ruines. Le village est également le siège d’un village d’enfant SOS.

De Boqsmaya à Bcheailé, le haut pays batrounien Boqsmaya.
À partir de Kfarhay, il faut aller vers l’est, puis prendre la bifurcation à gauche pour aller à Boqsmaya (450 mètres d’altitude, à 17 km de Batroun). Un petit village aux routes étroites, mais qui offre l’avantage d’abriter deux restaurants offrant des mezzés, à la place dite « an-Nahriyya », près du Nahr el-Jozz. Boqsmaya est surtout célèbre pour une petite église, Saydet el-Bzez, bâtie avec les pierres d’un vieux temple romain dédié à Bacchus. L’ancienne église tient son nom des oves se trouvant sur les vieilles pierres du temple antérieur et qui sont réutilisées. L’église paroissiale de Saint-Siméon le Stylite (saint patron du village) a 1 100 ans d’âge. Elle jouxte Saydet el-Bzez et a également été bâtie avec une partie des pierres du même temple romain. Le village abrite également d’autres églises.

Jebla (450 mètres d’altitude, à 19 km de Batroun), Dael (600 mètres d’altitude, à 22 km de Batroun), puis Oura-Andoula (750 mètres d’altitude, à 23 km de Batroun) et Bechtoudar (950 mètres d’altitude, à 27 km de Batroun) :
une succession de petits villages, reliés par une route étroite et plutôt dangereuse.

À Jebla, le saint patron est saint Michel. Une église du début du XXe siècle porte son nom. On peut également trouver dans ce village la vieille église de Saydet el-Cornet, qui a été restaurée. À Dael, le seul intérêt réside dans l’ancien monastère Saint-Serge (Mar Sarkis), qui est tout près d’un ancien cimetière païen. Il y a également une mosquée récente dans le village. À Oura-Andoula, la seule attraction est l’église Saint-Théodore (Mar Tedros), qui date du XIXe siècle. Il existe également de vieux sarcophages, mais on en retrouve partout dans le haut pays batrounien. Bechtoudar abrite le monastère de Mar Yaacoub el-Hosn (1860) et de vieux sarcophages. Kfarhelda. Le paysage devient de plus en plus merveilleux au fur et à mesure que l’on se rapproche de cet endroit paradisiaque qu’est Bssettine el-Ossy, et sa cascade spectaculaire qui dégringole la falaise sur une hauteur de plus de cent mètres. Kfarhelda (650 mètres d’altitude, à 27 km de Batroun) abrite les ruines de plusieurs monastères et chapelles. Elle abrite notamment l’église de Saint-Pierre (Mar Boutros, Ve siècle), construite en pierres ocres, et qui est une merveille d’architecture. L’église byzantine Saint-Théodore (Mar Tedros, VIe-VIIe siècle) n’est que partiellement conservée, tandis que la chapelle de Saïdé est totalement en ruines, mais toujours vénérée. Cependant, le clou de Kfarhelda est sans conteste une petite et très vieille église qui se trouve sur la route de Kfour el-Arabi, Notre-Dame de Kfarmalkoun (Saydet Kfamalkoun). L’église, qui est quasiment perdue dans la montagne, est absolument magnifique, chacune de ses pierres semble avoir son histoire. Kfarhelda est l’occasion de faire une pause pour déjeuner sur les bords du Nahr el-Jozz. Beit Chléla (750 mètres d’altitude, à 30 km de Batroun). Remontée vers Douma et Tannourine, après le passage immanquable par Bssettine el-Ossy. À voir absolument à Beit Chléla une petite chapelle taillée et encastrée dans la montagne, Saydet el-Bzezat. Il s’agissait d’un lieu de refuge dans la montagne pour les premiers chrétiens persécutés. Il est difficile d’y accéder en voiture, le sentier qui y mène étant rocailleux et non asphalté. Sitôt parvenu sur les lieux du site, il faut emprunter un petit escalier qui longe la montagne et qui conduit à la chapelle. Un panorama formidable s’offre à la vue : il est possible d’embrasser du regard toute l’étendue de Bssettine el-Ossy. Selon les croyances locales, la vierge de Saydet el-Bzezat (dont le regard est troublant) sourd de l’huile lorsqu’une personne très croyante se présente à elle. Douma (1 150 mètres d’altitude, à 45 km de Batroun), puis Bcheailé (1 250 mètres d’altitude, à 37 km de Batroun). L’espace manque pour parler de Douma, village au patrimoine libanais considérable, et qui renferme également un hôtel et des restaurants. Cependant, avant de parvenir au village, il convient de s’arrêter pour visiter le monastère grec-orthodoxe de Saint-Jean Baptiste, vieux de plusieurs siècles, et qui renferme deux très belles églises. Les moines n’ont aucun inconvénient à ouvrir les portes du monastère aux visiteurs, mais les photos et les caméras sont interdites à l’intérieur. Récemment, des fouilles dans l’une des deux églises ont permis de retrouver les ossements de jeunes enfants qui avaient trouvé refuge dans l’église, et dont la tête aurait été coupée en signe de victoire, sans doute à l’époque ottomane ou mamelouk. Des bougeoirs ont été retrouvés près des ossements qui sont conservés à l’intérieur de l’église. Bcheailé, ou le retour vers Beyrouth en suivant le circuit Kfifane-Smar Jbeil-Madfoun. Il existe également de nombreux sites à voir dans ce village, notamment des inscriptions sur des roches dans la montagne (lieu-dit de l’Ermite – al-Habiss) ou encore Qaleet el-Hosn, vieille forteresse phénicienne, romaine et croisée aujourd’hui en ruines. Mais l’attraction inhabituelle et qui mérite le détour reste l’existence d’une dizaine d’imposants oliviers réputés pour être parmi les plus vieux arbres du monde, aux racines ahurissantes, et qui sont toujours verts.


Source : « Le caza de Batroun, un trésor méconnu », guide du ministère du Tourisme, en collaboration avec la « Rencontre des jeunes de Batroun ».

Excursions à thème dans le caza de Batroun
Hardine, Kfifane, Jrabta, ou le triptyque de la sainteté.


La maison de Saint Nehmetallah el-Hardini.

C’est sous ce nom que l’on pourrait désigner trois lieux d’une beauté à couper le souffle qu’abrite le caza de Batroun : Hardine, Kfifane et Jrabta.
Cette nouvelle tournée fait suite à l’itinéraire décrit ci-dessus. Le Liban a trois saints. Deux d’entre eux sont intrinsèquement liés au caza de Batroun, et le troisième y a longtemps vécu. D’abord, saint Nehmetallah Kassab el-Hardini, né dans un pays sauvage, magnifique et qui conserve encore toute sa pureté, tout son mysticisme, même s’il commence petit à petit à devenir un centre du tourisme religieux : il s’agit de Hardine-Beit Kassab. La tombe du saint est par ailleurs conservée au monastère Saints-Cyprien-et-Justine à Kfifane, devenu depuis quelques années un lieu important de pèlerinage religieux pour les touristes du monde entier, et surtout pour les Libanais. Ensuite, sainte Rafqa al-Rayess, qui a vécu les dernières années de sa vie à Jrabta, au couvent Saint-Joseph-Jrabta, où elle repose. Un lieu d’une grande beauté mystique, et qui appelle au recueillement, à la méditation spirituelle et à la prière.
Enfin, saint Charbel Makhlouf. Saint Charbel est originaire de Annaya, de Jbeil, et n’a pas véritablement sa place dans le triptyque des villages sanctifiés du caza de Batroun. Pourtant, il a lui aussi vécu, en tant que disciple de saint Nehmetallah el-Hardini, au monastère Saints-Cyprien-et-Justine, où se trouve également conservé le corps du miraculé frère Estéphan Nehmé el-Lefhedy. En dehors de ces trois lieux phares de la chrétienté, du Liban en général et du maronitisme tout particulièrement, la région regorge, tout comme le reste du caza, de très vieilles églises construites à l’époque des croisés, et dont certaines, délaissées, sont très malheureusement aujourd’hui laissées à l’abandon. Panoramas montagneux à couper le souffle, oliviers qui foisonnent à perte de vue, vestiges des différentes civilisations qui ont traversé le Liban, notamment phénicienne, grecque, romaine et byzantine, paysages naturels et rocheux merveilleux, gens du terroir affables et qui ont un sens certain de l’hospitalité : tout cela fait du caza de Batroun un lieu incontournable pour les touristes libanais et non libanais de toutes sortes : routiers et aventuriers, fanatiques des vestiges et de l’histoire ancienne, croyants et mystiques, ou tout simplement amoureux des grandes étendues naturelles sauvages et fascinantes… L’ arrière-pays batrounien s’offre à vous…

L’ascension vers Hardine, une symbiose entre le sauvage et le sacré
L’ascension vers Hardine à partir de la ville de Batroun prend un certain temps, puisque le village de Nehmetallah el-Hardini culmine à 1 100 mètres, et certains de ses vestiges à près de 1 500 mètres d’altitude. On peut y arriver par l’autoroute nouvellement construite, tout comme on peut prendre les petites routes plus ardues, mais bien plus jolies, qui passent par les villages du caza. Itinéraire. Après avoir quitté Batroun pour Ijdabra, puis Bejdarfel et Kour, le premier village où l’on peut marquer une petite pause est Kfarhatna. Kfarhatna (450 mètres d’altitude, à 15 kilomètres de Batroun) renferme une église bâtie au début du XXe siècle sur les vestiges d’une vieille forteresse. Il s’agit de Mar challita. On peut également y trouver des tombes païennes et des puits. Zan. Zan (650 mètres d’altitude, à 18 kilomètres de Batroun) est le premier village digne d’intérêt sur le plan touristique. Il est également d’une très grande beauté. Si l’église paroissiale, Saint-Jean-Baptiste, date du début du siècle (1904) et ne présente pas d’intérêt historique particulier (elle est néanmoins belle), on peut voir juste à côté de l’église le chêne le plus vieux du caza de Batroun. Tellement vieux et imposant que des courroies de fer ont été disposées tout autour de ses branches pour empêcher qu’elles ne se brisent. Par ailleurs, les restes de la vieille église Mar Sarkis bordent le cimetière du village. L’église avait été construite sur les restes d’un temple païen. On peut également trouver dans le coin des tombes païennes taillées dans le roc. Enfin, l’église de Saydet el-Barbara, reconstruite sur une vieille église dont une partie est taillée dans le roc, mérite le détour. Elle se trouve près du monastère tout neuf des sœurs de la Charité, qui viennent de s’installer dans la région. Ftahat Sourat puis Kfarchleimane. Si Fathat (550 mètres d’altitude, à 17 kilomètres de Batroun) et Sourat (500 mètres d’altitude, à 13 kilomètres de Batroun) ne présentent aucun intérêt particulier (Sourat était pourtant un village très important à l’époque des croisades), il n’en est pas de même pour Kfarchleimane (750 mètres d’altitude, à 18 kilomètres de Batroun), premier véritable grand arrêt de cette tournée. Au terme d’une ascension de quelques minutes en voiture, il est possible d’apercevoir une petite église retranchée en contrebas, vers la gauche. L’église est inaccessible en voiture, et il faut y descendre à pied. Mais l’endroit, qui borde les cimetières du village, est d’une beauté à couper le souffle. Au milieu d’un site qui devait probablement être phénicien, il existe des rochers taillés qui sont d’une beauté surprenante. L’église elle-même, Saydet Naya, est très belle. Elle a été construite autour de 1700 – mais a apparemment été rénovée – au sommet d’un rocher taillé et creusé en chambre funéraire. Derrière l’église, près du cimetière, il existe une toute petite cave chapelle encastrée dans le roc. Abritée par une grille en métal, elle renferme des peintures murales qui se sont détériorées avec le temps. Selon les explications locales, la chapelle devait être à l’origine une chambre funéraire, réaménagée en lieu de culte autour du XIIe siècle. Il reste des peintures un Christ Pantocrator de couleur ocre peint sur le mur gauche de la chapelle ainsi qu’une Vierge allaitant l’Enfant Jésus. Également discernable, une inscription en grec qui affirme : « Jésus-Christ triomphe », près d’une peinture représentant un archer tirant sur une bête, probablement le diable. Il existe également un autre Pantocrator peint au plafond de la chapelle, mais la peinture a sérieusement été endommagée par des feux allumés dans la cave. Rachkeddé (600 mètres d’altitude, à 14 kilomètres de Batroun). Rachkeddé renferme une vieille église, Mar Sarkis et Bakhos, construite sur les ruines d’un temple romain. Helta (650 mètres d’altitude, à 18 kilomètres de Batroun). Lieu de naissance du patriarche maronite Élias el-Hoayek, Helta abrite la maison du patriarche, un site parfaitement aménagé pour les touristes. L’église de Mar Abda est bâtie sur un temple romain, et l’église Notre-Dame (Saydet), d’une grande beauté, est considérée comme étant l’une des plus vieilles du caza. Elle a été restaurée. Dael, Oura-Andoula, Kfarhelda, puis Kfour el-Arbi et Niha. À l’issue d’une longue traversée en voiture, qui descend vers Bsetine el-Ossy, il faut remonter vers le village de Kfour el-Arbi, qui culmine à 1 150 mètres d’altitude (35 kilomètres de Batroun). L’ascension est longue et difficile, puisqu’il faut monter à partir de Kfarhelda, la route principale étant actuellement coupée pour travaux. Les routes de Kfour el-Arbi, petit village perdu dans la nature sauvage du caza de Batroun, tiennent plus des sentiers que des routes. Le village compte plusieurs églises, mais il est possible d’accéder, à partir de Niha, à une splendide forteresse croisée qui surplombe la montagne. Il s’agit de Saydet el-Qalaa, qui est juste construite sous Hardine, mais qui n’est accessible que de Niha. Hardine-BeitKassab. La route principale pour remonter vers Hardine (1 100 mètres d’altitude, à 32 kilomètres de Batroun) à partir de Kfour el-Arbi étant actuellement hors service, il faut prendre ce qui est sans doute l’une des plus belles routes du Liban : une vaste forêt de pins à l’état sauvage, encore vierge de toute construction. L’idéal pour une bonne marche de scouts routiers. En voiture, le chemin est très agréable, mais il faut rouler lentement. Il conduit vers les hauteurs de Hardine, et plus précisément devant le lieu d’ermitage de saint Nehmetallah Kassab el-Hardini. Hardine est sans conteste la plus belle étape du périple. Elle renferme une dizaine d’églises et de monastères, certains datant de l’époque des croisés. Le plus bel emplacement spirituel à visiter est le monastère Saint-Phocas (Mar Fawqa) qui date du XVe siècle. Saydet el-Qalaa, la chapelle qui surplombe la forteresse visible à partir de Niha, est taillée dans le roc. Elle mérite le détour : le panorama qu’elle offre est sans pareil. Mais elle n’est pas d’accès facile. Il est surtout possible de visiter la maison de saint Hardini, aménagée pour les touristes (avec un restaurant et un pub juste à côté). Mais le bijou de Hardine est les vestiges – très mal conservés – d’un temple romain prostyle dédié à Mercure et qui se situe au sommet de la montagne (à 1 500 mètres d’altitude), tout prêt d’une station de télévision. La route n’est pas facile d’accès, mais le site vaut le détour. Derrière le temple, on peut embrasser du regard une grande partie du caza de Bécharré, notamment Qnat.

Un lieu de pèlerinage et des monastères équipés pour les touristes

Pour redescendre de Hardine à Kfifane, et si l’on tient à faire le pèlerinage en une seule journée (l’ascension vers Hardine est fatigante et peut constituer un itinéraire à elle seule), il convient de reprendre la route de Kfarhelda, Beit Chélala, Oura-Andoula et Dael pour arriver à Assia. Il faut faire attention en redescendant de Hardine, car certains endroits sont toujours minés depuis la guerre. Des panneaux disposés au bord de la route signalent ces champs de mines antipersonnel.
Mais la région de Kfifane est complètement différente de celle de Hardine, dans la mesure où elle est bien plus accessible.
Jrabta et Kfifane sont deux étapes importantes au niveau du tourisme religieux, et les deux monastères, qui sont très bien aménagés pour les touristes, ne désemplissent pas. Par ailleurs, contrairement au jurd de Batroun, il est facile de trouver une multitude de restaurants et de snacks sur la route de Kfifane et de Jrabta. Assia. Le haut pays batrounien semble désormais bien loin, et la sauvagerie du paysage de l’hinterland laisse la place à de beaux petits villages. La route d’Assia (870 mètres d’altitude, à 27 kilomètres de Batroun) est bordée d’oliviers à perte de vue. À Assia, l’église paroissiale Saint-Georges (1846) est bâtie sur des ruines romaines. Un autre très beau site à voir est Saydet el-Qalaa, une vieille église entourée de vieux rocs. Assia est célèbre pour la poterie qu’on y fait suivant une vieille technique n’utilisant pas la roue. Nehla, Mrah el-Hajj, el-Alali puis Chabtine. La descente vers Kfifane se poursuit à travers une succession de jolis petits villages, comportant notamment des églises datant du XIXe siècle. Chabtine (500 mètres d’altitude, à 15 kilomètres de Batroun) renferme plusieurs églises, notamment les restes d’une dédiée à la Vierge Marie, bâtie sur les ruines d’un temple païen. La belle église byzantine de Mar Sarkis et Bakhos date, elle, de 1872. Deria. Le détour par Deria (500 mètres d’altitude, à 13 kilomètres de Batroun) vaut la peine, non pas pour ses vestiges, mais pour un vieux chêne situé près de l’église Mar Nohra, laquelle est bâtie sur les ruines d’une vieille église. Jran. L’église Mar Doumit de Jran (400 mètres d’altitude, à 9 kilomètres de Batroun) présente une vision pour le moins étrange : l’autel est bâti sur deux piliers d’un vieux temple romain, sur lequel l’église a été construite. Il est également possible de trouver à Jran une église Mar Sarkis et Bakhos datant de l’époque byzantine et une autre église, Saydet el-Ramat, datant du XVIIIe siècle. Ramat est le lieu de naissance du patriarche maronite Yaacoub el-Ramati (1139-1151).
Il existe des restaurants et un pub à Jran. Kfifane. Le monastère Saints-Cyprien (du nom du patriarche maronite de 1230)-et Justine de Kfifane (400 mètres d’altitude, à 10 kilomètres de Batroun) est le point d’arrêt principal de la région. Très grand, il abrite le cercueil de saint Nehmetallah Kassab el-Hardini (depuis 1858). Le monastère date de l’époque des croisades, et cette ancienneté se manifeste par la présence de plusieurs citernes taillées dans le rocher. Il y a également un grand couvercle de sarcophage derrière le monastère. À l’intérieur du monastère, on peut trouver de belles églises et visiter les pièces où saint Nehmetallah Kassab el-Hardini travaillait et priait. À l’extérieur du monastère, il existe une belle église, Saydet el-Zrouh. Il y a également trois autres églises à Kfifane – dont l’une, Mar Abda, date du XIVe siècle – et une mosquée. Il existe un hôtel restaurant entre Kfifane et Deria. Jran, de nouveau, puis Mrah el-Zayat, puis Abdelli. L’église Notre-Dame de Mrah el-Zayat (450 mètres d’altitude, à 12 kilomètres de Batroun), qui date du XIXe siècle, a été construite avec des pierres de la forteresse de Smar Jbeil. Abdelli (650 mètres d’altitude, à 16 kilomètres de Batroun) est un très beau village, où l’on peut trouver un lieu de camping en été, nommé « al-Mighraq ». Le site est recouvert par l’eau en hiver. Il existe deux vieilles églises au village, dont l’une date de l’époque des croisades. Jrabta. Jrabta (540 mètres d’altitude, à 20 kilomètres de Batroun) abrite le couvent de saint Joseph, où sainte Rafqa a vécu les dernières années de sa vie. Le monastère abrite son cercueil. L’endroit est immense, avec des indications pour permettre aux touristes et aux visiteurs de se retrouver. C’est un lieu incontournable de pèlerinage, un lieu de recueillement et de prière d’une incroyable sérénité. Le couvent de saint Joseph-Jrabta est célèbre pour les vêtements religieux qui y sont fabriqués et pour ses pâtisseries, dont le « marsaban». On y fait également des travaux manuels. Par ailleurs, il existe à Jrabta une église, Mar Abda, datant de l’époque des croisades, et d’autres églises des XVIIIe, XIXe et XXe siècles. Pour redescendre vers Beyrouth, il faut reprendre la route qui conduit vers Jran, non sans avoir fait un crochet par le village de Sghar. Ensuite, une étape importante et agréable est la visite de la vieille forteresse de Smar Jbeil puis de l’atelier des frères sculpteurs Basbous à Rachana. On débouche ensuite sur Madfoun, pour reprendre l’autoroute vers la capitale.


Michel HAJJI GEORGIOU pour L'Orient-Le Jour