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Archives: les Editos de LibanVision depuis Novembre 2000

Si un fait dominant dans l'actualité mérite une attention particulière et nous inspire un commentaire original, nous vous invitons à partager notre humeur ou notre humour, voire de temps en temps celle d'un invité de notre choix.Nous encouragerons toujours la libre expression qui favorise l'unité et la solidité des liens entre tous ceux, Libanais ou non, qui partagent avec force et conviction ce lien unique au monde qu' est la Libanité.


La France impuissante dans sa tentative de contribution à un déblocage de la situation au Liban et pour cause >>

Bruni, Sarkozy et la confusion des deux "corps du roi"
Au-delà du rire, la honte! Un sentiment que d’aucuns jugeront ringard, mais ma première réaction à la nouvelle de la liaison de Nicolas Sarkozy et du top model Carla Bruni a été la honte. La honte aujourd’hui d’être un citoyen français représenté à l’étranger par Nicolas Sarkozy.

M’est revenue tout de suite à l’esprit la distinction de l’historien Kantorowivz entre les deux "corps du roi"; le corps sacerdotal, celui par lequel il incarne la collectivité, et le corps réel, celui qui mange, boit , aime. La distinction s’applique évidemment aussi aux présidents et chefs de gouvernement et, plus encore, à Nicolas Sarkozy, qui prétend renforcer les pouvoirs présidentiels.

Comme le souligne Régis Debray dans sa récente "Obscénité démocratique", il faut au sommet de l’Etat, au Prince, un certain apparat, une certaine solennité, le respect de certains rites. Même s’il n’est plus -et c’est heureux- de droit divin, il participe du "bouclage" de la société au-dessus d’elle-même, sans lequel elle se délite; c’est le rôle du "corps sacerdotal" du roi. Bernard Henri-Levy le remarquait récemment: tous les prédécesseurs de Nicolas Sarkozy maintenaient une distinction claire entre le premier et le second "corps", pour que la majesté du premier ne soit pas atteinte par les éventuels écarts, en tous cas, le caractère commun du second.

Des bruits multiples ont couru sur les écarts de Jacques Chirac et de Valery Giscard d’Estaing. La France a appris à la fin du second septennat la double vie de François Mitterrand et sa fille cachée. Mais ils savaient, les uns et les autres, maintenir la distance qu’il faut entre leur vie privée et leur rôle symbolique.

Avec l’actuel président , les deux "corps du roi" deviennent indistincts. Le peuple participe au corps réel. Il vit, en direct, les querelles de ménage et les séparations. Le voici maintenant qui vit, tout aussi en direct, le "collage" du Prince avec une nouvelle compagne. A quand le coït en direct?

Si, encore, ce collage avait été vraiment révélé par une indiscrétion de journaliste, une photo "volée" à l’une des entrées secondaires de l’Elysée, dans un autre palais de la République ou dans un hôtel. Mais c’est à Disneyland que le Président a clairement organisé la révélation, à côté de Mickey, Minie et Popeye, qui n’ont rien de vulgaire en eux-mêmes, mais qui, n’ayant rien à voir avec les frasques présidentielles, contribuent , malgré eux, à ridiculiser un peu plus le corps sacerdotal.

D’aucuns affirment qu’il fallait faire oublier les honneurs assez scandaleusement accordés à Khadafi et les pitreries bédouines de ce dernier, par un autre évènement médiatique. Raté! Les deux évènements médiatiques se renforcent et se complètent dans l’atteinte portée à la majesté de la République. Décidément, aujourd’hui, je préfèrerais être espagnol, allemand, anglais, et même américain, que français.

Jean Matouk (Economiste)


L'échec de Kouchner prévisible voire programmé?
Le fait que Nicolas Sarkozy s'implique personnellement très peu dans le dossier libanais, laissant sur le terrain et en première ligne son MAF, Bernard Kouchner n'a rien de très étonnant. Il s'est mis d'accord avec Bush lors de sa visite officielle début novembre pour que la France occupe, une dernière fois sans doute, un rôle de premier plan sur la scène libanaise et proche-orientale. En effet, cet échec entre dans une stratégie machiavélique visant à décrédibiliser la place de la France dans la région pour mieux imposer ensuite le plan américain. Dès lors une question se pose: Sarkozy est-il naif et inexpérimenté en politique étrangère comme le dit le président iranien ou, plus grave, pourrait-il être le complice d'un échec prémédité? Sa discrétion personnelle dans le dossier permet vraiment de douter à moins d'être naif! Rien ne peut à ce niveau étonner les libanais qui savent mieux que quiconque pour qui bat le coeur de Sarkozy dans la région...
Français, dormez tranquille, concentrez vous sur vos problèmes sociaux avant que Sarkozy ne vous mobilise peut-être un jour pour une guerre contre l'Iran.
D'ici là, vous serez rentrés dans le rang des nations non influentes au Proche Orient et entrés malgré vous dans celui des supplétifs des forces néo-conservatrices.
Rien que pour cela, on ne vous envie guère!

signé: un internaute amère

PARIS JOUE AU LIBAN UNE PART IMPORTANTE DE SA CRÉDIBILITÉ INTERNATIONALE

BEYROUTH, 19 nov 2007 (AFP) -
En multipliant ses efforts pour tenter de régler la crise libanaise, la France joue une part capitale de son influence dans ce pays, avec des répercussions importantes pour sa crédibilité sur la scène proche-orientale et internationale, soulignent des spécialistes.
Signe de la priorité donnée à ce dossier, le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner se trouve depuis dimanche soir à Beyrouth pour une sixième visite en six mois.
"Est-ce qu’il faut que j’y aille ? Oui. Est-ce que c’est risqué ? Oui", a confié le ministre à des journalistes l’accompagnant.

Pour le journal libanais Annahar, M. Kouchner joue gros dans cette nouvelle mission pour tenter de débloquer la situation en vue de l’élection d’un nouveau président, avant l’échéance constitutionnelle du 23 novembre à minuit.
"C’est la dernière tentative pour éviter l’échec de la médiation française", engagée en juillet avec une réunion de toutes les factions libanaises à La Celle Saint-Cloud, près de Paris, écrit le quotidien.

Pour Dominique Moïsi, de l’Institut français des relations internationales (Ifri), "si la France veut faire la différence aujourd’hui au Proche-Orient et dans le monde musulman, ce n’est ni en Irak, ni dans le conflit israélo-palestinien, ni en Afghanistan. C’est au Liban qu’elle peut encore le faire", estime-t-il.
En cas de succès, "la France pourra montrer qu’elle existe aux Américains et aux autres pays de la région", avec des répercussions potentielles sur des dossiers aussi différents que le projet de création d’une Union méditerranéenne cher au président Nicolas Sarkozy ou le retour complet de la France dans l’Otan, estime-t-il.

Mais, en cas d’échec, les conséquences risquent aussi d’être lourdes, relève le spécialiste libanais des questions stratégiques, Elias Hanna.
Malgré ses efforts, la France, devenue une puissance moyenne, "manque de carottes comme de bâtons" pour s’imposer comme autrefois au Liban, et doit compter sur un allié américain "miné par la débâcle irakienne", fait-il valoir.
Un échec français au Liban ne manquerait pas "de peser sur le projet d’Union méditerranéenne et de se traduire par une perte de crédibilité chez certains pays du Golfe", qui soutiennent les efforts de Paris, estime-t-il.

Paul Salem, du centre Carnegie pour le Proche-Orient à Beyrouth, inscrit lui aussi l’activisme français au Liban dans un contexte plus large.
"Avec le regain d’intérêt des présidents Jacques Chirac puis Nicolas Sarkozy pour la Méditerranée, on assiste à une nouvelle diplomatie française au Moyen-Orient",
estime-t-il.
"L’influence française sur les Etats-Unis dans le dossier libanais reste aussi importante", souligne-t-il, en référence aux efforts conjoints depuis 2004 de Washington et Paris, malgré les désaccords sur la guerre en Irak, pour mettre fin à la tutelle syrienne sur le pays du Cèdre.

La France, qui a exercé un mandat sur le Liban de 1920 à 1943, s’est pendant des décennies appuyée, y compris après l’indépendance du pays, sur les chrétiens maronites, longtemps dominants.
La relation amicale entre le président Chirac et l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, un sunnite, ont resserré les liens avec cette communauté aux appuis puissants dans le reste du Moyen-Orient, notamment le Golfe.
Paris cherche aujourd’hui à se présenter comme "l’ami de tous les Libanais", une formule qui veut inclure la communauté chiite, plus sensible aux sirènes de Damas et Téhéran qu’à celles de Paris ou Washington.

"Tout pays qui essaie de trouver une place sous le soleil du Moyen-Orient le fait au Liban", fait valoir Joseph Fadel, professeur de sciences politiques à Beyrouth.
Christophe de ROQUEFEUIL


Les tribulations d'une diplomatie française instrumentalisée

L'émissaire Cousseran avec  Nawaf Moussaoui du Hezbollah
ou le "SarKouchnerisme" à l'épreuve de vérité au Liban
Le ministre Kouchner avec Nasrallah Sfeir
Nous aimerions bien nous tromper mais la dispersion de la diplomatie française au Liban ne fait selon nous qu'accroitre le risque d'un échec du processus de désignation d'un président de la république dans les délais et les règles constitutionnelles.
Depuis le voyage de Sarkozy chez Bush, les allées du pouvoir français se sentent investies d'une mission pour assister les libanais dans leurs négociations car elles ont reçu l'autorisation de l'Oncle Sam de représenter l'Occident dans cette phase cruciale que vit le pays du cèdre. Le week-end dernier, c'est le secrétaire général de l'Elysée, représentant personnel de Sarkozy, qui allait au charbon après que l'été dernier l'on vit l'émissaire spécial Mr Cousseran faire de multiples voyages au Liban. Mr Guéant rentré à Paris, c'est Mr Kouchner, ministre des affaires étrangères qui repart au Liban dès le lendemain. Et après-demain? croyez-vous comme la rumeur le murmure, que c'est Sarko en personne qui se déplacera à Beyrouth alors que le corps social de la France gronde?
Il nous étonnerait vraiment que cette agitation dispersée apporte une vraie solution car on se demande bien qui détient les vrais rênes de la diplomatie française.
On a vraiment l'impression que la France est l'envoyé spécial de Georges Bush puisqu'en cas d'échec elle ressortira encore affaiblie au Liban. Il faut dire que sa gestion du dossier depuis l'élection de Sarkozy ne contribue guère à atténuer la complexité ambiante...
Et si, in fine, les occidentaux s'accomodaient d'une élection à la majorité simple, il y a fort à parier que cela serait interprété comme un passage en force qui déboucherait inévitablement sur des troubles extrêmement graves. Quand la France ne se représente pas elle-même, elle n'oeuvre pas dans l'intérêt du Liban.
A Sarkozy de faire preuve de courage et de nous étonner! mais lui-même est-il convaincu qu'il a quelque chose à gagner en s'exposant directement au Liban? Il s'honorerait sans doute à dépasser ces cyniques calculs en pensant d'abord à la portée symbolique du Liban et à l'absolue nécessité d'une amitié franco-libanaise sincère et véritable.
Dans le cas contraire, il serait suspect d'intelligence pour une autre cause...
JM Druart


Avec Sarkozy et Kouchner, une France impuissante
et américanisée de l'intérieur comme à l'extérieur.


L'arrivée du ministre "Sarkouchner" à Beyrouth, visiblement hilare et déjà content de lui malgré les périls qui menacent la stabilité du Liban:
une attitude légère et déplacée qui illustre sans doute l'impuissance grandissante de la France et sa position alignée sur celle des néo-conservateurs américains.


Quand un ministre s'amuse...

A lire aussi >> Kouchner arrive à Beyrouth... et s'invite à un mariage

18 Octobre 2007-
Ainsi les mauvaises langues avaient-elles bien raison!
le président divorce?: no comment?
Effectivement le devoir de réserve devrait s'imposer pour le respect de la tradition française qui exige que ces faits demeurent strictement dans la sphère privée.
Sauf que dans ce cas il y a un "hic" qui justifie la transgression.
Mr Sarkozy aura en effet mis en scène sa pseudo-famille pour se construire une image afin de parvenir à son objectif: l'Elysée.Voilà que du doute sur la réalité du retour de Cécilia, nous voilà désormais parvenus à la certitude que tout cela n'était qu'apparence et un contrat moral entre deux êtres qui se sont aimés et dont le dernier acte complice aura consisté à monter une supercherie pour assouvir l'un et l'autre leur arrivisme.
La presse française aura été, jusqu'au dernier moment, de connivence parce que la plupart de ses titres appartiennent directement ou indirectement aux "frères" du président.Voilà comment la France qui se targue d'être un pays de culture ou l'on réfléchit en profondeur devient le champ de jeu des petits esprits superficiels ou l'image devient le moteur de l'action au risque de jouer "grandeur et décadence".Voilà pour l'intérieur...
A l'extérieur, le spectacle n'est guère plus réjouissant. Sarkozy qui dinait encore avec le caniche de Bush (Tony Blair) le soir même ou la presse dévoilait enfin sa rupture conjuguale, ne cesse de s'aligner sur les positions américaines d'un Bush qui semble de plus en plus belliqueux à l'approche de la fin de son mandat.
Et le Liban dans tout cela, me direz-vous? Il se sent bien orphelin de "sa" France!
Et tant pis s'il n'est, au passage, pas très diplomate de noter que l'ambassadeur en poste, Bernard Emié, nommé par le tandem Chirac-Villepin, a rapidement fait ses valises en direction de la Turquie après le changement de locataire à l'Elysée.
Aujourd'hui, la France n'a pas vraiment d'ambassadeur à Beyrouth, Mr André Parant, brillant diplomate qui connait très bien le pays, n'ayant malheureusement pour l'heure que le statut de "Chargé d'affaires ad intérim". Aujourd'hui, principe de précaution oblige, consigne a été donnée de reporter le salon du livre francophone de Beyrouth, risque "0" oblige. Personnellement j'avais une autre image de la Francophonie lorsqu'il s'agit de défendre des valeurs comme la liberté, l'indépendance et le dialogue.
Kouchner, lui-même caniche de Sarkozy peut bien s'agiter en aller-retours tous plus stériles les uns que les autres, il n'y a plus de voix de la France au moyen-orient.
Il semble que la dislocation d'un Liban inspiré par la France d'antan soit actée par les responsables français d'aujourd'hui pour les beaux yeux de Bush, Condi et d'Olmert.
Il y a d'ailleurs fort à parier que Sarkozy rendra visite au voisin avant de se rendre au Liban, ordre de coeur oblige! L'enchainement de la visite d'Olmert à Paris fin Octobre puis de celle de Sarkozy chez Bush les 6 et 7 Novembre sont autant d'indices confirmant nos craintes répétées sur les choix de la nouvelle présidence française.
Alors, de Beyrouth comme d'ailleurs, il est urgent d'entrer en résistance devant cette mascarade parce que la France n'est pas une scène de théâtre et doit retrouver le chemin de la défense de ses vraies valeurs dont le Liban est un criant exemple.
Bien sûr, on pouvait reprocher à Chirac de s'appuyer de façon trop visible sur une amitié particulière dans sa politique libanaise. Au moins la mettait-il au service de l'amitié franco-libanaise pour faire valoir la voix de la France. Aujourd'hui, le Liban se sent abandonné, demain il se sentira trahi et il faudra bien alors rendre des comptes!
Frères libanais, malgré tous vos soucis légitimes, gardez une pensée pour tous ces millions de français qui ont placé leur espoir en Nicolas et qui, déjà, se sentent grugés...
JM Druart/LibanVision



Ajournements…

par Carole H. DAGHER, Écrivain
La décision de reporter le Salon du livre francophone de Beyrouth, Lire en français, à quinze jours de son ouverture a constitué une surprise désagréable, une mauvaise nouvelle, pour les organisateurs, les participants et le public tout à la fois.
Les craintes liées à la sécurité et les impératifs de précaution qui s’imposent à l’ombre des circonstances actuelles existent depuis des mois. Ils sont réels et justifiés. Mais pourquoi donc avoir attendu le dernier quart d’heure pour s’en rendre compte, alors que tout le monde – libraires, éditeurs, auteurs et public – s’y était préparé et se faisait une joie de profiter d’une belle éclaircie au milieu de tant de morosité ?
Ajournement ou annulation, toujours est-il que l’effet est le même. Même si la nuance est
symbolique.
Cela fait plus de 30 ans en effet que les Libanais reportent « à demain », à la « prochaine saison » ou à l’année prochaine leurs projets, leurs investissements et leurs engagements, leurs espoirs pour leur pays, la réalisation de leurs rêves et la concrétisation de leurs efforts de travail.
Le Salon du livre francophone avait été également « reporté » en octobre 2006…
Il est bien entendu que dans les périodes de danger immédiat, les activités culturelles sont les premières à pâtir. Et, pourtant, jamais les Libanais n’avaient autant lu que durant les années de guerre, et l’après-guerre a produit un foisonnement de créativité, une éclosion de talents, dans tous les domaines, artistique, littéraire, cinématographique, scientifique.
Car la résistance d’un peuple se fait d’abord culturellement. Elle n’est pas seulement une question d’ordre sécuritaire, économique et politique. La culture est un acte de résistance et l’on reconnaît les grandes nations aux intellectuels et aux savants qu’elles produisent.
Inversement, il y a plusieurs façons de tuer un pays ; étouffer sa créativité culturelle est le moyen le plus sûr d’éradiquer son être profond et son élan vital.
Jamais la culture au Liban n’a démissionné face à la terreur et à la guerre. Jamais les ennemis du Liban n’ont pu occulter le rôle distinct que ce pays s’est fixé à lui-même.
Les Libanais ont résisté aux années de guerre et traversé les épreuves d’après-guerre en continuant à créer, innover, lire, écrire, dessiner et faire des films. Si on leur envoie le message que cela ne sert à rien, que la « vie » est mise entre parenthèses au profit de la « survie », alors c’est l’esprit du Liban que l’on contribue à anéantir et pas seulement son corps. Car « ce n’est pas seulement de pain que se nourrit l’être humain », pas plus qu’une nation.
Durant les années de guerre et les répressions d’après-guerre, la francophonie a été un bastion de liberté, une soupape d’oxygène. Elle a permis d’alimenter l’esprit de résistance, d’entretenir un souffle d’indépendance. Les mots de liberté qui pouvaient coûter la vie en arabe s’écrivaient en français.
Se peut-il alors que cette francophonie si chère à ceux qui la pratiquent, cette francophonie qui n’est pas seulement une sphère culturelle mais, volens nolens, un patrimoine d’émancipation des peuples, se peut-il donc qu’elle batte en retraite face aux menaces qui ont toujours été le lot de la vie des Libanais aussi loin que remonte leur histoire ?
Peut-elle seulement se permettre d’attendre que les « échéances » traversent les ciels d’orage, de se mettre en réserve et de priver les gens d’un instrument de résistance culturelle et de résilience face au destin de leur pays otage de sa géographie ?
Le Liban deviendrait-il un potentiel sans cesse ajourné, une réalisation inachevée ? Un pays-fiction, à la vocation culturelle et même pluriculturelle loupée, à la fois chantre et victime de son pluralisme communautaire ?
Si le Liban était véritablement un « message », dans quelle langue devrait-il l’exprimer ? Et quand, et comment ?


Pour qui roule
la diplomatie française au Proche-orient?
Ce 12 Septembre 2007 marquera sans doute un tournant dans la gestion internationale de la situation au Proche-Orient en général et au Liban en particulier.
La confirmation qu'Israel a bien non seulement violé la semaine précédente l'espace aérien de la Syrie mais que cette violation s'est bien matérialisée par un raid agressif envers des installations syriennes vient compliquer un peu plus l'inextricable équation de la présidentielle libanaise. Et que dire du blanc-seing implicite donné à cette opération par le ministre français des affaires étrangères qui s'agite beaucoup sur la scène libanaise? Une telle prise de position partisane, si elle est certes sans langue de bois, permet d'y voir plus clair sur la réalité de l'action diplomatique régionale de la France désormais alignée sur celle de l'administration Bush depuis l'arrivée de Mr Sarkozy comme président de la république.
La légitimation implicite de cet incident par la France est un argument de poids donné à l'opposition libanaise de bloquer le processus de désignation du prochain président de la république libanaise.Elle va donc curieusement à l'opposé de la volonté affichée de dénouer la situation. Car pour exiger un compromis général, encore faut-il ne pas jeter de l'huile sur le feu et exciter une des parties...Il est très dangereux d'user du double langage même si cette hypocrisie est en harmonie avec la stratégie du "mieux diviser pour mieux régner" qui permet de justifier l'ingérence dans les affaires libanaises.
Cet épisode malheureux qui intervient à la veille du Ramadan et moins de deux semaines avant la date-clé du 25 Septembre montre combien Mrs Sarkozy et Kouchner
semblent marcher main dans la main pour servir en priorité les intérêts israeliens dans la région sans réellement se soucier des intérêts libanais et de la relation franco-libanaise.On rappellera que Sarkozy et Kouchner ne voyaient pas d'un mauvais oeil l'intervention américaine en Irak en 2003 et ils démontrent actuellement la rupture de la France avec sa diplomatie habituelle.
Espérons que le peuple libanais n'oubliera pas que le peuple français demeurera son ami en toutes circonstances même si certains dirigeants français commettent des erreurs fatales au services d'autres intérêts que ceux pour lesquels ils ont été élus quitte à s'attirer...le mauvais oeil!
Il est donc urgent que Mrs Sarkozy et Kouchner fassent preuve de davantage d'objectivité et de prudence sans quoi il ne devront pas ensuite se lamenter des conséquences de leurs propres inconséquences risquant d'allumer de nouvelles mêches
On ne sétonnera pas que Nicolas Sarkozy si avide de visiter le Liban avant la présidentielle française semble désormais rechigner à s'immerger directement dans la complexité libanaise, préférant nettement déléguer cette tâche à son compère Kouchner.

JM Druart


Ségolène ou l'opportunisme déplacé
par Jean-Michel Druart
1er décembre 2006- Elle n'avait déjà pas l'air bien rassurée la petite Ségolène, quelques heures à peine après son atterissage à l'aéroport international Rafic Hariri de Beyrouth, ou le seigneur druze Walid Joumblatt était venu l'accueillir avec son imposante délégation de politiques et de journalistes, internationale socialiste oblige...
Il faut dire que s'il est louable de choisir le Liban comme première sortie officielle à l'étranger suite à sa désignation comme candidate du parti socialiste pour la prochaine élection présidentielle française, ce choix n'est assurément pas aussi confortable que celui du Chili ou elle s'était rendue en Janvier 2006 pour soutenir la candidate et future présidente du pays, Michèle Bachelet.
A entendre les banalités qu'elle a édictées depuis le territoire libanais, sans parler de la polémique finale suite à son "écoute" du Hezbollah, Madame Royal a une fois de plus démontré que la politique internationale n'était pas son domaine de prédilection.
Il ne suffit pas de faire un voyage pour se donner une stature et une simple investiture ne confère le droit à quiconque de se donner une posture de présidente réelle.
Madame Royal se découvre soudain un intérêt pour le Liban et les libanais, ce qui pourrait être sympathique mais la façon dont elle s'y prend ressemble davantage à une nouvelle séquence d'opportunisme décentralisé et finalement tout à fait déplacé.

Certes, lorsque les services de l'ambassade de France lui ont conseillé Jeudi soir de ne pas s'attarder dans la capitale libanaise, elle insiste pour poursuivre sa visite, non sans calcul, pour montrer qu'elle en a...du courage bien sûr. Au même moment, Nicolas Sarkozy faisait sa première émission de télé en tant que candidat déclaré de l'UMP,
s'acquittant du reste de manière souvent jugée comme très convaincante voire même brillante, d'un exercice qui s'apparentait à un grand oral devant les français...

Que ceux qui instrumentalisent le pays du cèdre comme terrain d'image et de propagande soient avertis: les libanais ont suffisamment de soucis existentiels pour ne pas leur faire payer cher toute démarche perçue comme calculée ou hypocrite:
Au Liban, il ne suffit pas de sourire et d'énoncer des lieux communs pour se forger un destin hors du commun et les libanais savent qui sont leurs vrais amis sincères...

>> Lire aussi: Quand la candidate socialiste se perd dans le conflit israélo-arabe ou Comment est née une polémique qui a placé Royal sous le feu des critiques

À Jérusalem, Royal justifie les survols israéliens
au Liban-Sud

Déjà empêtrée dans le bourbier proche-oriental depuis sa rencontre avec un député du Hezbollah, la candidate socialiste pour la présidentielle, Ségolène Royal, s’est un peu plus enfoncée au dernier soir de sa visite en Israel. À l’issue d’une rencontre avec le Premier ministre, Ehud Olmert, Mme Royal a en effet justifié les survols israéliens au Liban-Sud, région où se trouvent notamment les positions françaises de la Finul. Selon la candidate socialiste, « les survols qui subsistent sont liés à un certain nombre de faits ou d’événements qui les justifient (...) ». Vendredi, au cours d’une visite au quartier général de la Finul à Naqoura, Mme Royal avait pourtant critiqué la fréquence de ces survols. Lundi, elle a déclaré savoir « que ces survols sont liés à la défense de la sécurité d’Israël »!
Également critiquée pour avoir suggéré, il y a quelques jours seulement, qu’elle pourrait rencontrer des membres du Hamas, Mme Royal a affirmé Lundi que « dans l’état actuel des choses, il n’est pas question de discuter avec les dirigeants » du mouvement islamiste.Cela confirme la remarquable capacité de Madame Royal à s'adapter à son auditoire.On imagine mal ce que cela pourrait donner en gouvernant 62 millions de français...

Ségolène Royal au Liban, le 30 Novembre

Ségolène Royal, candidate socialiste à l'élection présidentielle française de 2007, fraichement désignée par les membres de son parti, se rend finalement à Beyrouth le Jeudi 30 Novembre, soit à la veille de la grande manifestation anti-gouvernementale.
Au cours de cette visite, il est notamment prévu qu'elle se rende à Bickfaya auprès de la famille Gemayel afin de lui présenter ses codoléances suite au récent assassinat de Pierre Gemayel.
L'agenda des rendez-vous inclut d'autres responsables politiques locaux, dont le 1er ministre F. Siniora, afin de s'aguerrir de la situation libanaise, un sujet bien complexe...
Mme Royal poursuivra sa tournée régionale en Israel et dans les territoires palestiniens.


Le Liban encore. Le Liban toujours.
On aimerait dire le Liban plus jamais.
par Jean-Luc Vannier,
psychanalyste longtemps résident à Beyrouth
Déjà tragique par la jeunesse de la victime qui incarnait la relève politique du pays, l’assassinat du Ministre maronite Pierre Gemayel vient exacerber les tensions au point de marquer le franchissement d’un non-retour, de sonner la minute de vérité pour l’avenir politique du pays du Cèdre.

26 Novembre 2006- Depuis son accession à l’indépendance en 1943, la division du Liban n’a jamais été aussi nette que ces derniers jours. Le Liban multiconfessionnel, cette mosaïque de mouvements politiques et religieux calqués sur des clans géographiques et familles patriciennes éparpillés, souvent manipulés les uns contre les autres par des forces extérieures en fonction d’intérêts régionaux mouvants, ce Liban-là, traditionnel, a peut-être définitivement vécu. Dans l’épreuve, il aura même mûri. La marée humaine qui, de Beyrouth à Bikfaya, a escorté la dépouille du jeune leader rassemblait Maronites, Sunnites et Druzes sous une seule et même bannière, celle d’une opposition déterminée à la Syrie et d’une union résolue à se battre pour l’indépendance. Si les ennemis du Liban avaient misé sur un affaiblissement de la mobilisation du 14 mars 2005, créée dans la foulée de l’attentat contre Rafic Hariri, ils se sont lourdement trompés.

Il est possible d’assister, dans les jours ou les semaines qui viennent, à une contre-manifestation gigantesque emmenée par le Hezbollah et les partisans de Damas toujours prêts à gonfler le flot des participants de bus remplis de travailleurs frontaliers de la Bekaa. Peu importe par ailleurs qu’un général chrétien ait cru bon de suivre le jeu politicien tel qu’il existait avant son exil de 15 ans en France, pour nouer à son retour une alliance contre-nature et de pure tactique électorale avec ses anciens ennemis. Le long du cortège, son nom et ses effigies ont été copieusement hués par les habitants du vieux quartier chrétien d’Ashrafieh - tout un symbole - qui l’accusent de soutenir, y compris logistiquement, la milice chiite pro-iranienne.

Saad Hariri l’a affirmé dans son discours : « Le sang du Sunnite Hariri s’est désormais mêlé à celui du Kataeb Gemayel ». Dans ce climat, et c’est là le danger, personne n’a plus rien à perdre. Chrétiens et Sunnites de la majorité anti-syrienne ne semblent plus craindre d’autres attentats susceptibles de les frapper tant la nature des enjeux sur l’avenir du Liban dépasse, à les entendre, le destin de quelques personnalités. La destitution envisagée, par un vote parlementaire, du Président Emile Lahoud, reliquat du pouvoir syrien censé représenter la frange maronite, devrait constituer la prochaine étape de leur agenda. En face, le Hezbollah cherche à imposer ses vues et celles de son mentor iranien. Damas, de son côté, redoute par-dessus tout une mise en accusation directe par le tribunal international qui administrerait, pour une fois, la preuve tangible de la nocivité du régime. Les autorités syriennes clament leur innocence sur ce meurtre comme elles l’ont clamé autrefois sur celui d’autres opposants politiques. On voudrait les croire qu’on ne le pourrait même pas.

L’unité libanaise fera-t-elle les frais d’un revirement américain en faveur de Damas, susceptible d’aider Washington à trouver les moyens d’une stabilisation en Irak ? Si le nouveau Congrès devait confirmer cette option, les Démocrates, devant l’histoire, ne le seraient plus que de nom. Sans parler des agissements de la Grande-Bretagne qui joue en Syrie - mais est-ce véritablement une surprise ? - une partition diplomatique solitaire. Son initiative trouve un relais bien singulier dans les appels pressants du président du Conseil italien - un ancien président de la Commission européenne ! - à renouer le dialogue avec Bachar El Assad. Ce serait un bien mauvais signal, à moins de vouloir subir d’autres revers anti-européens lors de consultations à venir, que d’engager l’Europe à pactiser avec les régimes privatifs des plus élémentaires libertés humaines. L’image, déjà déplorable de l’Union européenne, ne s’en remettrait peut-être pas.

Dans cette tourmente, la France sera-t-elle en mesure de faire entendre raison aux nations tentées, pour se débarrasser de la douloureuse épine irakienne, de laisser les mains libres à Damas au Liban ? Faudra-t-il céder sur le nucléaire iranien pour obtenir de Téhéran, de vagues promesses de limiter son aide au Hezbollah et de conseiller aux miliciens du Parti de Dieu de ne pas s’en prendre aux forces de la FINUL ? C’est un véritable arc de cercle chiite Téhéran, Bagdad, Damas - les Alaouites en place sont une secte dérivée du Chiisme - et Hezbollah qui en train de se dessiner au Proche et au Moyen-Orient. Le changement de majorité au Congrès américain qui ne saurait toutefois priver le président Bush d’importants leviers de politique étrangère, la dispersion des initiatives européennes qui rendent sa diplomatie inopérante et les incapacités de l’ONU comme au bon vieux temps de la guerre froide augurent bien tristement des difficultés à stabiliser une région au cœur de laquelle le petit pays du Cèdre voudrait bien trouver - enfin - un espace de paix et de liberté.


Le Liban, Chirac et l'élection présidentielle française
par Jean-Michel Druart
Alors que les socialistes connaissent désormais leur représentante pour l'élection de 2007, la majorité au pouvoir parait bien embarrasée face à la désignation de son candidat même si, au niveau du parti de l'UMP, le ministre de l'intérieur Nicolas Sarkozy serait sans doute plébiscité encore plus largement que Ségolène Royal ne l'a été par les militants du Parti socialiste.
L'accueil réservé la semaine dernière par les militants de l'UMP à la ministre de la défense, Michèle Alliot-Marie, ainsi que l'intervention de Dominique de Villepin lors d'une émission télévisée puis dans le journal Le Figaro montrent que nombreux sont ceux qui refusent que les jeux soient faits.Il n'échappe à personne que ces deux personnalités sont beaucoup plus proches du président Jacques Chirac dont l'épouse même, Bernadette, insinuait quelques jours plus tôt qu'il n'était pas encore totalement exclu que ce dernier ne se représente.Quel crédit et quelle portée doit-on réellement accorder à cette agitation à cinq mois d'un premier tour qui, si elle devait trop se prolonger, serait vite perçue comme une confusion et une division?
En fait, il n'échappe à aucun connaisseur avisé de la politique française qu'une victoire de Nicolas Sarkozy en 2007 ne remplirait pas intimement de joie le président de la République actuel comme ses fidèles. Or il est également clair que l'opinion française manifeste un désir évident de renouvellement, même illusoire..., de la classe politique ou tout au moins de rajeunissement.
C'est sans doute sous cet angle que la problématique de la situation prend toute sa dimension et que le Liban pourrait devenir un enjeu indirect du dénouement de cette situation...Mais pourquoi donc vous demandez-vous?
Parce que l'on peut légitimement considérer que, seule, une grave crise internationale pourrait justifier que Jacques Chirac reste à son poste, ne serait-il pas tenté de la déclencher lui-même en faisant monter l'escalade avec Israel, en décidant par exemple, que les soldats français de la FINUL finissent par tirer sur les avions violeurs de l'espace aérien libanais et par là-même de la résolution 1701 des nations-unies?
Imaginez-vous le retentissement médiatique mondial qu'aurait un tel évènement et les tensions qu'il générerait au sein même des nations occidentales! On finirait par mettre entre parenthèses la crise gouvernementale libanaise, la tenue de Paris III et, en France, Ségolène et Nicolas seraient sans doute considérés par l'opinion comme bien peu expérimentés pour défendre la position de la France sur la scène internationale...
Seul, Jacques Chirac pourrait alors tirer son épingle du jeu et mettre en valeur son image de père de la Nation, pouvant alors solliciter un nouveau mandat devant les français avec certaines chances de succès.
Certes, nous n'en sommes pas encore là, mais l'expérience montre que la vérité de l'élection présidentielle française à cinq mois du scrutin n'est jamais conforme à la réalité des urnes le jour J. "J" comme le Jour de Jacques?

JMD/LibanVision - 21 Novembre 2006


La langue française, grande absente du débat présidentiel,
par Olivier et Patrick Poivre d'Arvor
Article paru dans Le Figaro du 30 septembre 2006
*Écrivain, directeur de Cultures-France ; écrivain, journaliste.
Viennent de publier « Disparaître » (Gallimard).


La dernière balle aura été pour la culture.
Nous devions, comme d'autres écrivains de langue française, être présents au Salon du livre de Beyrouth en ce mois d'octobre 2006. Pour cause de guerre, le rendez-vous dans ce vaillant bastion francophone est reporté... sine die ? Ultime dégât collatéral d'un conflit autrement meurtrier.


Naguib Mahfouz, Prix Nobel de littérature, nous disait, il y a tout juste dix ans dans un café d'Alexandrie, que nous avions de la chance d'être nés français : « Dans le monde entier, votre ­culture, votre langue étaient connues, enviées. C'est votre meilleure carte de visite ! Pourquoi ne pas vous en préoccuper plus, aujourd'hui ? » répétait l'écrivain décédé récemment, en tirant sur sa chéchia. Il ne croyait pas si bien dire.

Rares sont les candidats à la présidentielle à avoir évoqué dans leurs déclarations l'importance de la question de la langue et de la culture françaises en France et dans le monde. En héritiers souvent paresseux, nous dilapidons le capital et semblons ignorer que le monde ne nous attend plus, parle de moins en moins notre langue, s'attache de plus en plus à d'autres cultures.

Il y a mille raisons pour expliquer cette désaffection, ce désamour. Certaines sont acceptables. Une autre, plus irrationnelle, n'est pas moins importante. Nous avons perdu le désir de nous-mêmes. Perdu le goût, la fierté de cette culture si française et si cosmopolite, de cette langue si singulière et si universelle, en même temps. Nous ne nous aimons plus. Comment aimer les autres, dès lors ?


Notre diplomatie culturelle, d'abord. Nos ambassades, il y a quelques décennies, abritaient de grandes figures de la culture française : Claudel, Saint-John Perse, Morand, Giraudoux, Gary...

Nos universités, ensuite. Elles sont aujourd'hui souvent incapables d'accueillir de grands écrivains francophones. L'attractivité des universités anglo-saxonnes, y compris auprès d'étudiants venant de pays francophones, est d'ailleurs écrasante. Autrefois, Aimé Césaire ou Léopold Sédar Senghor étaient mieux accueillis dans les grandes écoles de la métropole...

Notre langue. C'est un fait qu'elle a perdu du terrain, un terrain considérable en vingt ans. L'anglais, l'espagnol, l'arabe, d'autres langues l'ont supplanté. Y compris dans de vieux pays francophiles, l'Espagne, le Portugal, l'Italie, en Europe centrale, au Moyen-Orient, en Amérique latine où l'apprentissage du français n'est plus obligatoire ni encouragé dans l'enseignement local.

Notre culture. C'est probablement ce que nous avons de mieux à proposer au monde. L'État investit beaucoup. Nous sommes encore attendus à ce rendez-vous des valeurs et de la création. La mode, les parfums, le luxe... Nos industries culturelles sont cependant fragiles. Notre cinéma, souvent de qualité, s'exporte bien, même si, économiquement, il représente peu. La chanson française, les musiques actuelles redressent la tête. Notre théâtre, par-delà la réputation d'un Brook ou d'une Mnouchkine, mériterait d'être mieux connu. La danse, la musique, l'architecture et le design contemporains, les arts de la rue et du cirque franchissent allégrement les frontières.

Notre littérature. Ils ne sont pas si nombreux, hélas, les Salons du livre à l'étranger, comme celui de Beyrouth, qui invitent nos auteurs.

Si nos philosophes, nos auteurs de sciences humaines sont bien connus, il n'en va plus de même pour nos romanciers dont le déficit en terme de traduction est proportionnel à l'extraordinaire accueil que nous faisons en France aux traductions de la littérature étrangère. La situation, partout, est objectivement sinistrée. Si la fiction française est si peu traduite, c'est peut-être qu'on ne rêve ni n'imagine plus en français dans le monde.

Notre diversité culturelle ! C'est pourtant grâce à l'action de la France que l'Unesco a permis la ratification récente de la convention sur la diversité culturelle - ce que Max Weber appelait en son temps le « polythéisme des valeurs ». Mais que faisons-nous en France même de notre diversité francophone ? Tandis qu'en Afrique, en Belgique, en Suisse, au Québec ou dans d'autres pays, elle représente un enjeu, un défi, en France, malgré l'action de l'opiniâtre Abdou Diouf, elle ne mobilise guère le grand public.

Il faut que la France, grand pays de culture et de création, terre d'asile, laisse ouvertes ses portes aux intellectuels et aux artistes du monde entier qui veulent s'y installer, y vivre quelques années. On oublie de dire que la France doit également aujourd'hui sa réputation à une autre équipe, faite d'artistes, de créateurs, d'écrivains venus du Maghreb, du monde arabe ou d'Afrique noire et installés en France. Il faut penser à leurs cadets qui risquent grandement, faute d'avoir le bon passeport, d'être refoulés aux frontières de notre pays.

Ce sont pourtant aux artistes étrangers que Paris et la Fran­ce doivent une part de leur gloire ­au XXe siècle. D'autres font aujourd'hui honneur à la France... Le dernier Nobel vivant en France et écrivant en chinois, Gao Xingjian. Tous ces « doubles je » dont la contribution mériterait d'être mieux soulignée.

La France, ces dernières décennies, n'a guère revendiqué ce patrimoine de valeurs, ni beaucoup investi pour son image à l'étranger. Quelques bonnes nouvelles en cette fin de quinquennat, cependant. Le Quai d'Orsay relève enfin la tête et le défi de la mondialisation.

Une nouvelle agence cultu­relle, sur le modèle du British Council ; une autre, Campus France, chargée d'encourager l'accueil des étudiants étrangers en France ; une chaîne internationale télévisée d'informations, France 24. Mais ceci suffira-t-il à affirmer dans le monde l'universalité des valeurs chères à notre pays depuis les Lumières ?

Comment le monde pourrait-il encore avoir le « désir de France », puisqu'en France, nous l'avons perdu ou n'osons plus le revendiquer ? Que celles et ceux qui font aujourd'hui campagne pour l'élection présidentielle de 2007 n'oublient pas de placer en haut de leurs programmes la fierté qu'il y a à défendre et à faire prospérer une langue et une culture. Dans le vaste monde, certes.
Au Salon du livre de Beyrouth, s'il se tient un jour...
Mais en France évidemment ! Il y a urgence.



L'OFFENSIVE SIONISTE sur le LIBAN

Washington-Tel-Aviv: l'axe du crime organisé et prémédité

En mettant son véto d'emblée et en s'isolant dans le projet de résolution de l'ONU destiné à condamner l'agression généralisée d'Israel contre le Liban,
le régime néo-conservateur américain dévoile une fois de plus sa politique globale
du pire dans une région ou par la force, il n'essuie finalement que des revers.
En agressant le Liban après la bande de Gaza dont il était sensé se retirer, le régime sioniste de Tel-Aviv accepte d'être une fois de plus le bras armé du régime des "commercants" de Washington pour mieux pouvoir asseoir au fil du temps ses visées pseudo-philosophiques.Il faut dire qu'au niveau des moyens, ce deux régimes ont tout pour s'entendre sauf qu'il y a sans doute une incompréhension totale sur l'objectif final...

En fait, comme nous le suggèrons depuis plusieurs années, ces échecs servent d'abord les intérêts de leurs propres instigateurs puisqu'ils permettent, à travers l'usage de la puissance militaire, d'entretenir une situation inextricable de tensions et de haine qui semble aujourd'hui la seule issue possible pour la survivance d'Israel.
Certes, il existe bien quelques Israeliens qui prônent une société laique fondée sur des relations apaisées et respectueuses envers l'environnement arabo-musulman mais leurs voix ne comptent guère et ils demeurent manifestement encore trop décalés par rapport aux fondements politico-théocratiques de l'existence de l'état juif.

Les héritiers de Théodore Herzl peuvent poursuivre leur politique de fabrication d'ennemis proches, ils ont encore sans doute quelques beaux jours devant eux.

Mais, à force de jouer avec le feu, de faire valoir sans cesse une arrogance de plus en plus souvent perçue comme un complexe (ou une conviction?) de supériorité rappelant parfois celui de leurs funestes persécuteurs, et une injustice criante vis à vis d'un voisinage humilé, les évènements pourraient bien se retourner et le retour à la case départ pourrait être bien douloureux pour le peuple israelien tout entier.
Aujourd'hui, ce sont les Palestiniens, les Irakiens et les Libanais qui souffrent des réactions disproportionnées de l'axe américano-israelien. Les lendemains qui pourraient voir les oppresseurs souffrir à leur tour ne sont peut-être pas si lointains.
Cela n'a certes rien de bien réjouissant dans l'absolu, mais lorsqu'on touche au Liban, il faut s'attendre à des retours de bâtons à la fois plus subtils et violents que les bombardements et les morts civiles qu'ils provoquent.


Jean-Michel DRUART
14 Juillet 2006


Israël, Israël, que de sang sur tes mains

Ainsi donc, suite à l’enlèvement de deux de tes soldats au sud du Liban, j’écris bien deux, tu en es rendu à détruire, à brûler et à tuer de pauvres innocents dans un Liban déjà aux prises avec des forces étrangères malicieuses. D’où te vient donc ce droit de tuer ainsi, impunément, sans remords et sans retenue? Ce droit absolu qui te fait tuer absolument, est-ce vraiment toi?

Te vient-il de tes puissants amis des États-Unis, eux-mêmes enfoncés dans la mort jusqu’au cou en Irak? De la force incomparable de tes armes, lesquelles tu refuses à tes adversaires? De la certitude absolue que tu as acquise en tuant impunément alors que tu dénonces ces terreurs chez les autres? Tu tues quatre ou cinq ennemis pour un seul de tes morts. Cela ne te rappelle-t-il pas ton histoire récente où ce sont les tiens qui étaient tués? Ce droit te vient-il d’un pouvoir divin que toi seul, comme peuple élu, tu possèdes? Dis-moi donc d’où te vient cette facilité d’agir ainsi dans le mal et, en même temps, implorer la pitié sur toi, toi la victime des terroristes. N’as-tu pas assez connu la peine, la misère et la mort depuis ces quatre mille ans où on crie ton nom?

Pourquoi, après Gaza, détruire les infrastructures du Liban: ponts, routes, autoroutes, centrales électriques, aéroports, etc. Pour deux soldats prisonniers de tes adversaires? Pour quelques roquettes insignifiantes, par rapport à ta riposte et à tes propres bombes, injustement lancées sur ton territoire? Ne leur jalouses-tu pas plutôt leur industrie touristique naissante? Leur pénible relève économique? Leur sympathie auprès de la communauté internationale? Pourquoi le Liban tout entier et non pas que les cryptoterroristes bien ciblés du Hezbollah? Veux-tu éliminer un concurrent économique aussi faiblard soit-il?

par Denis Gaumond
16 Juillet 2006
Ex-professeur chargé de cour ÉNAP et Université de Montréal,
Directeur de service à l’UQAM


CARICATURES DU PROPHETE MAHOMET
ou le troublant calendrier de la polémique
Alors que la sphère intello française s'agite autour de la problèmatique sur l'existence ou non de limites en matière de liberté de la presse, il nous parait opportun de soulever une anomalie de taille qui mériterait un débat sur le thème "A qui profite cette affaire?"
Tout d'abord, il est essentiel de resituer les publications initiales, objets de la polémique, dans le calendrier c'est à dire le...30 Septembre 2005!
(pour le calendrier détaillé des évènements, cliquez ici)
Au-delà des questions éthiques, une question préalable et pertinente à se poser pourrait être selon nous la suivante:
Pourquoi a t-il donc fallu quatre mois pour que cette affaire prenne soudain
une dimension planétaire?

Lorsque l'on connait la puissance des médias dans le monde actuel et la suspicion souvent évoquée de mainmise ou de d'influence surpondérée de certaine(s) communauté(s) en leur sein, on ne pourra que considérer comme troublant le choix du moment de la la réelle montée en puissance des réactions autour de ces dessins pour le moins maladroits et provocateurs.
L'enchainement de certains faits pourrait ne pas relever du simple hasard:
n'est-il pas troublant que la médiatisation de cette affaire ait été vraiment internationalisée au lendemain de la victoire du Hamas en Palestine?

Il est facile pour certains de combiner publications dans la presse et préparation d'une agitation sur le terrain; il faudrait être naif pour croire qu'il n'y a pas de coordinnation possible entre les services secrets et la direction de certains grands médias.
Cette affaire est un piège de plus, sans doute assez grossier pour y être tombé trop vite mais dont il faudrait vite prendre conscience pour calmer les esprits.
L'histoire récente du Liban a permis a ceux qui en ont tiré les leçons de ne pas se laisser abuser sans non plus toutefois sombrer dans la parano; toutefois dans l'affaire de l'exploitation différée de ces publications, il convient encore une fois de se demander à qui profite le crime, en l'espèce un possible blasphème?
Sans doute les principaux bénéficiaires, coutumiers éhontés de l'art de la manipulation, se reconnaitront-ils. Nous ne tomberons ni dans le piège de les nommer, ni dans celui de contribuer à l'orientation qu'ils veulent donner à ces évènements:
renforcer l'incompréhension et le divorce entre les religions en exacerbant l'affectif au lieu de renforcer le dialogue à l'aide de la reflexion et de la pédagogie.
Il est donc urgent de retrouver le calme afin de ne pas alimenter un petit jeu pervers qui pourrait dégénerer plus vite qu'on ne le pense.
De serieux incidents étaient d'ailleurs signalés à Beyrouth à l'heure ou nous mettions en ligne la présente piste de reflexion...

JM Druart
/ LibanVision


Liban : de tutelle en tutelle
par RAFAÂ BEN ACHOUR*

30 Janvier 2006- Province ottomane depuis 1516, attribuée, en 1920, en protectorat au titre d’un mandat B de la SDN à la France, le Liban devint officiellement un État indépendant en 1943. Il a été l’un des sept membres fondateurs de la Ligue des États arabes et l’un des rares États arabes fondateurs de l’ONU.
Pourtant, aussi bien en raison de sa situation géopolitique que de sa composition ethnique et confessionnelle, le Liban, dont le régime repose sur un subtil équilibre confessionnel consacré par le Pacte national, a paru fragile et son indépendance vulnérable, si bien que lors de la fondation de la Ligue des États arabes, l’État libanais a insisté pour que soit adjointe au Pacte du Caire du 22 mars 1945 une annexe spéciale sur le Liban et sur le respect de son indépendance. La création de l’État d’Israël en 1947, est venue compliquer le tableau.
Depuis son indépendance, la politique libanaise n’a jamais pu se débarrasser des interférences étrangères de ses voisins immédiats (Syrie, Israël, Palestiniens), mais aussi plus lointains (Égypte, Iran, Libye) ainsi que de celle de l’ancienne puissance protectrice (France) ou encore de puissances installées en Méditerranée (États-Unis). Déjà en 1958, les navires américains débarquent à Beyrouth, à la demande du président Camille Chamoun, dans le but de mettre fin à l’insurrection qui oppose les partisans et les opposants à l’adhésion du Liban à la République arabe unie proclamée entre l’Égypte et la Syrie. Depuis, la souveraineté du Liban et son intégrité territoriale ont été constamment violées. Ses décisions politiques ont été souvent dictées ou inspirées par des puissances étrangères, chaque parti ou faction politique s’appuyant sur le soutien apparent ou occulte d’un protecteur étranger.
Passant ainsi d’une tutelle à une autre et livré aux luttes entre ses différents tuteurs, le Liban sombra dans une guerre qualifiée de civile entre 1975 et 1990. Les accords de Taëf scellent la fin de la guerre, mais légalisent aussi la présence militaire syrienne qui s’ajoute à la présence militaire israélienne depuis 1978, dans le Sud-Liban. Le Conseil de sécurité de l’ONU, malgré sa condamnation de l’occupation israélienne par sa résolution 425, ne montrera aucune espèce de fermeté pour que sa décision soit appliquée. En 2000, Israël est contraint de se retirer du Sud-Liban sous l’effet de la résistance libanaise. À partir de ce moment, il n’y avait plus de raisons pour que la présence syrienne perdure. Les États-Unis, appuyés par la France, s’emploieront à obtenir l’évacuation de l’armée syrienne et seront à l’origine de l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU de la célèbre résolution 1559 qui constitue une immixtion dans les affaires intérieures libanaises.
La résolution 1559 sera le point de départ d’une nouvelle tutelle franco-américaine sur le Liban. L’assassinat de Rafic Hariri sera une occasion pour mettre le Liban sous contrôle international. Une commission d’enquête présidée par le très controversé magistrat allemand Detlev Mehlis est constituée par le Conseil de sécurité, dessaisissant ainsi l’autorité judiciaire libanaise du dossier. Une cour internationale est réclamée, y compris par des partis politiques et hommes d’État libanais, pour juger les coupables. Tout dernièrement, et suite à l’attentat abject qui a coûté la vie à Gebrane Tuéni, des membres du gouvernement, dans une réunion officielle du Conseil des ministres libanais, ont réclamé une enquête internationale et un procès devant une juridiction internationale des coupables des treize attentats qui ont frappé des personnalités emblématiques du monde de la politique et des médias au Liban. Ce dernier épisode a provoqué une énième crise ministérielle dans le pays du Cèdre.
Durant tous ces événements, l’indépendance du Liban et sa souveraineté sont souvent mis en exergue par les uns et par les autres. Or, malheureusement, chaque nouvel événement ne fait que remplacer une tutelle par une autre et hypothéquer l’indépendance de ce pays et la souveraineté d’un peuple ouvert, généreux et divers.

* Rafaâ Ben Achour, universitaire tunisien, est ancien secrétaire d’État à l’Éducation, ancien président de l’université de Tunis-II et ancien secrétaire général de l’Académie internationale de droit constitutionnel.


Création à Beyrouth en 2006

d'un Centre pour les Etudes en France


Beyrouth, 30 Novembre 2005- Dans le cadre de la présentation d'un plan pour une meilleure gestion de l'immigration, le premier ministre français, Dominique de Villepin, a annoncé la création à l'étranger, de six nouveaux centres pour les études en France dont le Liban fera partie dès 2006.
La politique du gouvernement français a fixé une politique d'immigration choisie comme nouvel axe directeur de l'accueil de nouveaux étrangers en France.
En ce qui concerne les étudiants étrangers, il s'agit donc d'effectuer une sélection accrue en amont, c'est à dire dans le pays d'origine.Les centres seront chargés de filtrer les candidats aux études en France en vérifiant, outre leurs aptitudes linguistiques, l'adéquation de leur niveau dans les matières en relation avec leur projet personnel.
Ces dispositions visent désormais un objectif d'excellence afin d'attirer les meilleurs éléments qui avaient tendance depuis plusieurs années à partir vers des universités anglo-saxonnes dont l'attractivité semble bien croissante.
Cette démarche semble particulièrement adaptée à la situation au Liban et contribuera
sans doute à ajuster la réalité à l'image encore positive mais fragile dont bénéficie encore la France parmi la jeunesse libanaise.Cela permettra aussi de pérenniser le vivier de francophonie que celle-ci constitue comme en témoignent les nombreuses activités socio-culturelles qui se tissent entre les deux pays.
En contrepartie, l'année de leur arrivée, les étudiants choisis seront dispensés des procédures en préfectures. Leur visa vaudra titre de séjour. A l'issue de leurs études, ceux qui auront décroché au minimum un mastère pourront chercher du travail en France pendant six mois. Ceux qui décrocheront un emploi en relation avec leurs diplômes obtiendront un titre de séjour.
Le choix du Liban marque de toute évidence l'importance particulière que lui accordent toujours la France et son gouvernement actuel notamment envers sa jeunesse qui contribuera à perpétuer des relations privilégiées entre les deux pays.

JM Druart


Le face-à-face armé entre Israël et le Hezbollah se focalise sur les "hameaux de Chebaa"

December 11, 2005 Le Monde Tout sourire, une roquette portant le numéro 1559 dans une main, une petite fusée dans l'autre, toutes deux pointées vers le Liban, le président américain George Bush s'engage dans l'ex- "porte de Fatma", rebaptisée "porte de la Victoire", à l'un des points de franchissement des barbelés qui délimitent la "ligne bleue" tracée par l'ONU entre le Liban et Israël, au Liban sud. Le Hezbollah libanais est l'auteur de cet "ouvrage" en carton pâte, installé début décembre. L'allusion est évidente : le président américain soutient Israël dans son attitude "belliciste" vis-à-vis du Liban. Le numéro 1559 est celui d'une résolution adoptée en septembre 2004 par le Conseil de sécurité de l'ONU et qui réclame, entre autres, le désarmement des "milices" libanaises et non libanaises, c'est-à-dire du Hezbollah et des Palestiniens.Nous sommes à Kfar Kala, petite bourgade endormie à 95 km au sud de Beyrouth, et l'ex- "porte de Fatma" est entrée dans les mémoires comme l'un des anciens points de passage qu'empruntaient les Israéliens et leurs affidés libanais de "l'Armée du Liban sud" du temps où, jusqu'au 24 mai 2000, l'armée israélienne occupait une bande de terre de quelque 800 km2 d'est en ouest du territoire libanais qui lui est limitrophe.

A proximité de la "porte de la Victoire", qui fait référence au retrait des Israéliens, le Hezbollah a érigé un kiosque de "l'organisme de soutien à la résistance islamique" libanaise, chargé de collecter les "dons" en faveur de cette dernière. Inutile de chercher à trouver des hezbollahis armés ici. Le mouvement observe, sur le terrain, les règles les plus strictes de la discrétion militaire. Ici, comme ailleurs le long de cette bande, quelques rares bannières jaune et vert de l'organisation encadrent les portraits de combattants morts sur le champ de bataille.

Depuis cinq ans, quelques flambées d'échanges de bombardements entre le Hezbollah et Israël viennent de temps à autre raviver les inquiétudes. La dernière en date remonte au 21 novembre. Elle a eu pour théâtre la zone dite "des hameaux de Chebaa", un peu plus à l'ouest, aux confins du Liban, de la Syrie et d'Israël. Ce petit territoire est occupé par l'Etat juif depuis la guerre israélo-arabe de 1967, à laquelle le Liban n'a pas participé. Quatre combattants du Hezbollah ont été tués et onze soldats israéliens ont été blessés dans ces échanges de tirs, les plus violents depuis cinq ans. Des avions israéliens ont ensuite lâché des tracts sur Beyrouth, appelant les Libanais à se désolidariser du Hezbollah.
ABCÈS DE FIXATION
Le territoire des "hameaux" est devenu l'abcès de fixation du face-à-face qui oppose le Hezbollah à l'armée israélienne. Le Liban en revendique la souveraineté. Israël le considère comme un territoire syrien et Damas laisse durer le suspense. Verbalement, ses dirigeants reconnaissent la "libanité" de cette parcelle, mais ils se sont abstenus, à ce jour, de faire auprès de l'ONU les démarches nécessaires pour le prouver. Pour les Nations unies, les "hameaux de Chebaa" obéissent à la résolution 242 du Conseil de sécurité consécutive à la guerre de juin 1967, alors que le retrait israélien de l'an 2000 répondait à la résolution 425, adoptée vingt-deux ans plus tôt et relative à l'occupation du Liban. Dans cette zone, les barbelés qui marquent la "ligne bleue" séparent lesdits hameaux du village libanais de Chebaa. Cette "ligne" a été tracée en 2000 par l'ONU, après le repli israélien, en attendant la délimitation de la frontière internationale, en vertu d'un éventuel traité de paix entre les deux pays.

Ali Hassan Al-Daher, maire de Chebaa, ne décolère pas. "Depuis la création de l'univers, s'emporte-t-il, chaque grain de sable de ces hameaux appartient aux habitants de Chebaa. Les registres de la mairie en attestent. Mes propres actes de propriété remontent à 1954. On y faisait paître les troupeaux et on y cultivait la terre. Ils n'ont jamais été occupés par la Syrie, mais avant (la guerre de juin) 1967, l'armée syrienne y effectuait des patrouilles pour empêcher des infiltrations en territoire israélien", dit le maire, qui tient une épicerie sur la rue principale du bourg. "Il y a là quatorze hameaux, et les cultures nous assuraient une totale autosuffisance : blé, olives, huile, légumes, nous n'achetions rien, se souvient-il, avant d'ajouter : Maudits soient ceux qui nous ont forcés à la quasi-mendicité. Depuis 1967, nous ne pouvons plus y mettre les pieds. Pas même les contempler sans sentir peser sur nos têtes les lunettes d'observation et les mitrailleuses israéliennes." Des lunettes et mitrailleuses invisibles du côté libanais des barbelés, mais dont on se doute de la présence parmi les arbres et la végétation.

Les Libanais sont convaincus qu'un règlement du contentieux desdits hameaux par les voies diplomatiques contribuerait à justifier le désarmement du Hezbollah. Pas si sûr, car ce dernier se veut le protecteur du pays contre toute velléité d'attaque israélienne.


Que l'Amérique s'occupe d'abord d'elle-même!
On retiendra de la catastrophe engendrée par l'ouragan Katrina,outre la détresse des victimes, le spectacle hallucinant d'un état fédéral totalement dépassé incarné par un GW Bush qui ne cesse finalement de mettre en valeur le déclin de la société américaine sous couvert d'un interventionisme moral et militaire grandissant au quatre coins de la planète.
Les Américains et avec eux le monde entier découvrent sur leurs écrans de télévision des villes dévastées, des réfugiés hagards et souvent livrés à eux-mêmes, des bandes pillant les magasins, des gangs armés se disputant les dépouilles, des cadavres jonchant encore les rues, des plates-formes pétrolières encastrées sous des ponts.
Cette hyperpuissance est bel et bien virtuelle et impuissante sauf pour ceux qui admettent d'être son vassal."L'hyperpuissance", comme disait un ancien ministre français des affaires étrangères, malgré son potentiel économique et militaire qu'elle est parfois prompte à déployer à l'extérieur, est incapable de faire face à une catastrophe intérieure de cette dimension. Les structures de l'Etat sont inadaptées, les services de secours insuffisants, le maintien de l'ordre mal organisé... Des études officielles avaient, en vain, attiré l'attention sur la fragilité des digues qui protégeaient La Nouvelle-Orléans.
Alors que George W. Bush battait déjà depuis quelques semaines des records d'impopularité pour un président en début de second mandat, le débat commence à monter aux Etats-Unis : est-il bien raisonnable de dépenser des centaines de millions de dollars pour guerroyer en Irak quand l'Amérique est incapable de protéger ses propres citoyens ? De la réponse à cette question dépendra la politique américaine dans les prochains mois. Katrina pourrait marquer dans l'histoire une rupture comparable au 11 septembre 2001.

Concernant l'implication des USA dans l'aire régionale du Moyen-Orient,
le retour d'Irak de 300 membres de la garde nationale vers la Louisianne est symbolique et porteur d'espoir: les peuples du Moyen Orient ne considèrent pas l'exécutif américain comme le Messie pour résoudre leur problème; pire ils n'y voient qu'au mieux un intervenant lointain et incompétent quand ce n'est pas la main d'Israel avec qui il entretient des relations autant suspectes qu'intéressées...
Que l'Amérique rappelle donc toutes ses troupes et beaucoup de ses
pseudo- diplomates dans la région pour laisser une place à d'autres puissances qui prennent sincèrement en considération le bien-être des peuples avant de chercher à pomper leur sous-sol.


JM Druart

LBV, 26 XI 2004- Alors que le Liban participe du bout des lèvres au Xème Sommet de la Francophonie de Ouagadougou suite à la décision du Président Lahoud de ne pas s'y rendre compte tenu du co-parrainage par la France de la résolution 1559, un certain nombre d'observateurs avertis est amené à se demander si ce type de situation n'est pas de nature à surévaluer la part réelle de la France dans le mouvement francophone dont la dimension multilatérale ne cesse de s"affirmer. Le point de vue qui suit tend à valider cette hypothèse...

"Paris n'a pas le monopole de la Francophonie"


par Zeina El-Tibi, présidente de l'Observatoire d'études géopolitiques


Trois questions sur le Xe sommet de la Francophonie à Zeina el Tibi, présidente de l'Observatoire d'études géopolitiques, auteur de plusieurs ouvrages sur la Francophonie dont "La Francophonie et le dialogue des cultures" (éditions L'Age d'Homme et OEG).
Quels sont les enjeux du sommet Ouagadougou ?
Le Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de la Francophonie à Ouagadougou comporte au moins trois enjeux principaux. Le premier concerne l'implication de l'Organisation internationale de la Francophonie dans la résolution d'un certain nombre de crises. Tourt d'abord, l'affaire de Côte d'Ivoire. Sur ce point, la Francophonie internationale, à l'instar de la diplomatie française, réaffirme la nécessité d'appliquer les accords de Marcoussis et d'Accra et soutient qu'il appartient aux instances internationales, notamment l'Union africaine, de faire pression en ce sens. Ensuite, il s'agit de participer ou d'aider à la résolution des crises relatives à la situation en Haïti ou au Soudan dont le président sera d'ailleurs présent à Ouagadougou. Le deuxième enjeu est celui de la poursuite de l'action entreprise lors du Sommet de Beyrouth en vue de défendre la diversité culturelle et le principe du dialogue des civilisations qui est particulièrement indispensable dans le contexte internationale actuel. A cet égard, la Francophonie est bien placée pour mener un tel combat. Il convient de souligner que l'ensemble francophone a multiplié les contacts avec d'autres ensembles culturo-linguistiques: l'arabité, l'hispanité, le monde lusophone etc. La Francophonie est aujourd'hui le fer de lance de l'action pour le dialogue entre les civilisations. Le troisième enjeu rejoint le thème du Sommet de Ouagadougou : la solidarité pour le développement durable. La Francophonie propose un véritable modèle de solidarité et de prise en compte des problèmes sociaux face à une certaine mondialisation marquée par l'ultra-libéralisme anglosaxon.
La Francophonie est-elle toujours le pré carré de la France ?
Le problème ne se pose pas ainsi. La Francophonie n'est pas l'apanage de la seule France, elle recueille l'adhésion d'Etats ou de pays très divers: le Québec, les Etats africains, des pays de l'Europe de l'Etats, des pays arabes (Liban, Maghreb etc.). C'est une organisation internationale qui regroupe des Etats qui partagent des valeurs communes et une même vision du monde. Cette vision est celle d'un monde multilatéral, mieux équilibré et respectuex du droits des peuples à préserver leur identié et leur diversité. Si cette vision est plus particulièrement portée par une grande puissance comme la France, il est clair qu'elle répond aussi à l'attente de nombreuses autres nations, francophones ou non.

Quelles sont les réalisations de l'Agence internationale de la Francophonie ?
L'Agence internationale de la Francophonie est l'opérateur principal de l'Organisation internationale de la Francophonie.Elle développe des programmes de coopération au service du développement dans le domaine de l'éducation, de la culture, de l'accès aux nouvelles technologies d el'information, des médias, de l'économie. Elle a pour mission d'aider les pays du Sud à acquérir les moyens de maitriser les problèmes de leur développement. Ainsi, l'Agence est un acteur important pour l'aide au développement.L'un des aspects fondamentaux de l'action de l'Agence concerne l'éducation car celle-ci est la condition de base du développement. L'Agence met en place des programmes en faveur de l'éducation, en particulier pour l'éducation de la femme, qui constitue une priorité compte tenu du retard en la matière dans de nombreux pays du Sud. L' Observatoire d'études géopolitiques a réalisé un moyen métrage sur cette question en coopération avec la chaine de télévision libanaise NBN.

Otages français: les affaires étranges du dénouement
quand la diplomatie parallèle concurrence la traditionnelle...


4 Octobre 2004

Notre hypothèse privilégiée de reflexion:
Aurait-on tenté de négocier la récupération des otages en échange de la fourniture d'armes à la résistance irakienne via un réseau africain et
la médiation de la Syrie?


"Les sauveurs d'otages":
Didier Julia, Député UMP, ci-contre lors de son passage à Beyrouth, et Philippe Brett, pdt de l'OFDIC (Office français pour le développement de l'industrie et de la culture).
LBV-1er Octobre 2004- Il aura été dit que jusqu'au dernier moment rien ne se sera passé comme dans les autres prises d'otages.
C'est au grand damne du Quai d'Orsay qu'un tandem pour le moins atypique tenterait de concrétiser la sortie d'Irak des deux journalistes Christian Chesnot et Georges Malbrunot. Si le Député de Fontainebleau, Didier Julia*, acteur bien connu du lobby pro-irakien en France peut se prévaloir d'un solide réseau relationnel en Irak qu'il a en grande partie construit depuis 1990 sous l'ère de Saddam Hussein, son "émissaire", Mr Philippe Brett est un homme d'affaires familier de l'Irak à la tête d'une association militant notamment pour la levée des sanctions imposées par l'ONU suite à l'invasion du Koweit.
Mr Julia a révélé récemment être le parrain d'une petite fille du président de l'assemblée des tribus irakiennes" et Philippe Brett fut, avant de rejoindre le Député UMP, dans le giron du Front National et même recruté comme chauffeur de Bruno Gollnish, le numéro 2 du parti!
L'apparition d'un soutien logistique du président ivoirien Gbagbo ainsi que de l'homme d'affaires libanais Mustapha Aziz* bien connu dans les milieux du négoce de vente d'armes vient encore apporter la dose de piment pour ne pas davantage s'attarder sur cet épisode...
On comprend mieux l'embarras et même les remontrances du Quai d'Orsay face à ces initiatives privées et parallèles... N'est-il pas en effet pour le moins " troublant " qu'un éventuel "free-lance" apparaisse brusquement "en pleine lumière" dans cette affaire pour annoncer une libération prochaine des otages alors que les services français ont insisté sur la "nécessaire cohérence" des démarches entreprises. Le profil de nos deux négociateurs militent pour notre thèse selon laquelle les ravisseurs ne sont sans doute pas des islamistes intégristes mais davantage des Musulmans baassistes ayant agi avec des visées purement politiques.Si nos deux hommes auront rendu de louables services, cette prise d'otage et l'épisode de son dénouement n'est pas prêt de livrer tous ses secrets...
Alors que Mr Julia semble avoir choisi Damas comme base arrière pour attendre Chesnot et Malbrunot, on peut imaginer l'embarras de Mr Barnier au moment même ou la Syrie est pointée du doigt par Mr Annan à New-York lors de la présentation de son rapport sur l'application de la résolution 1559 que la France a présentée avec les Etats-Unis. Ce n'est sans doute pas un hasard si les acteurs parallèles pointent du doigt les américains qui ne faciliteraient pas la sécurisation de l'évacuation et l'acheminement des otages jusqu'à la frontière Irakienne...
Rien ne serait plus ridicule que de voir la France officielle et celle des "réseaux d'amitié" se livrer à une compétition de fort mauvais goût pour recueillir les louanges découlant d'une issue positive.
SEULES LA VIE des JOURNALISTES et L'ISSUE POSITIVE COMPTENT.

JM Druart

Didier Julia: Deputé UMP, "tendance Gaulliste", membre de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée, et vice-président du groupe d'amitié France-Irak.

Mustapha Aziz:
Cet homme d'affaires influent dans la galaxie de la présidence ivoirienne a été pressenti pour intégrer la délégation diplomatique ivoirienne à l'Unesco. Très proche du pasteur Moise Koré, Mustapha Aziz qui pourrait faire bénéficier la Côte d'Ivoire d'importants financements saoudiens est également lié à Bruno Carnez ancien directeur à l'Unesco. Echaudées par l'affaire Falcone, les autorités françaises ont cependant commandé une enquête aux services spécialisés à la demande, semble-t-il, de la direction Afrique du Quai d'Orsay. Ce projet a déclenché l'alerte rouge dans les milieux franco-ivoiriens.


L'affaire des otages français: les doutes se précisent...


LBV- 15 Septembre 2004- Le dernier communiqué des soit-disants ravisseurs des deux journalistes français accusant la France de tous les crimes de la terre dans l'histoire de ses relations avec les pays arabes vient incontestablement renforcer l'hypothèse selon laquelle les services secrets irakiens(avec l'aide ou la bénédiction des américains?) pourraient bien être les instigateurs sinon de cet enlèvement sinon de ce pamphlet. On fait déjà des recoupements avec certains journalistes anglo-saxons qui se gaussaient de cette affaire en indiquant que la France, qui se croyait peut-être immunisée contre de tels actes grâce à sa Politique arabe et irakienne en serait désormais pour ses frais!
Il y a une dizaine de jours, nous qualifiions notre hypothèse de piste de réflexion un tantinet farfelue; aujourd'hui la conviction progresse: les auteurs de l'enlèvement de C.Chesnot et G.Malbrunot sont sans doute musulmans mais ils ne sont peut-être pas si islamistes que cela. Tel est pris qui croyait prendre, surtout que la mobilisation française dans le Monde arabe et de sa propre communauté musulmane ont du en prendre plus d'un à contre-pied!
Il ne reste désormais qu'à libérer ces otages en donnant les moyens aux ravisseurs de sauver la face!
A suivre...

L'affaire des otages français: ôtez-nous d'un doute...


LBV- 4 Septembre 2004- Plus le temps passe et plus le déroulement de la disparition de Georges Malbrunot et Christian Chesnot devient troublant. Il ne s'agit pas ici de plaider pour une hypothèse mais seulement de la soulever, si minces ses chances d'être réelle seraient ignobles:
nos confrères sont-ils entre les mains de vrais islamistes?
cet épisode de la guerre d'Irak est-il une vraie prise d'otages ou une cynique mise en scène? Il est curieux qu'aucun média ou observateur n'ait évoqué cet hypothèse tant rien ne semble se passer comme pour les autres épisodes similaires. Une revendication qui intervient plus d'une semaine après la disparition, un mobile, la loi sur le voile islamique en France, qui n'a rien à voir, au premier degré, avec le cadre de la guerre d'Irak, le ministre français des Affaires étrangères qui part en tournée dans la région ainsi qu'une délégation des représentants du culte Musulman en France. Après une semaine de gesticulations dont une étonnante conférence de presse à Aman ou le Ministre et les dits représentants semblent hilares, tout le monde est rentré à la maison en étant persuadés d'une issue favorable et proche... Mais, malheureusement, les journalistes sont toujours en Irak! On aura aussi entendu qu'ils avaient changé de lieu, de ravisseurs, que des membres de "services français" seraient même à leur côté!
Quand on pense que le journaliste italien fut assassiné moins de trois jours après sa capture par le supposé même groupe islamiste, il ya de quoi se poser des questions; sans compter qu'il est troublant que ce groupe islamiste , du coeur du triangle Sunnite de Falloujah, soit tellement au fait de l'agenda français, qu'il choisit le thème du voile dans un timing parfait quelques jours avant la rentrée scolaire.
Tout cela n'est peut-être qu'un pur fantasme, mais l'hypothèse d'une manipulation de services secrets effleure dorénavant l'esprit de beaucoup.
Peut-être, même, les autorités françaises, ne sont-elles pas un acteur complice d'un tel montage, mais qu'elles se sont retrouvées devant le fait accompli.
La motivation d'une telle manipulation?: la diabolisation de l'Islam en France, comme lors de la relance du débat sur le voile qui a conduit à la loi du 15 Mars.
Heureusement, l'Islam de France a su réagir comme un seul homme et les auteurs de ce possible montage en seraient pour leurs frais: ils auraient in fine favoriser l'intégration de l'Islam de France dans la République.
Bien sûr, cette hypothèse est aujourd'hui fantaisiste, mais jour après jour, ne risque t-elle pas d'être de plus en plus crédible?
Quant aux auteurs présumés d'une telle opération, il sera bien temps d'y revenir ou de laisser chacun suivre le chemin de ses fantasmes.
Il se murmure néammoins que le Américains ne faciliteraient en rien la résolution du problème des otages français, "leur vaste offensive simultanée dans la zone ou seraient détenus Chesnot et Malbrunot rendant les conditions d'une libération trop dangereuses"; bizarre non?

JM.Druart
A lire aussi: Qui aide les preneurs d'otages ?
L'Armée islamique en Irak, dont se réclament les ravisseurs des reporters français, ne manque pas de moyens... (Le Vif-L'Express).

La loi sur le voile à l'école: une vraie bombe à retardement

Avant tout commentaire, nous appelons à la libération immédiate et sans conditions de C.Chesnot et G.Malbrunot, otages en Irak.

Capture d'écrans Al-Jazira, montage Le Figaro


Alors que la société française sous l'impulsion des médias et de la classe politique se mobilise pour dénoncer le chantage dont la France est victime dans l'affaire de la détention des deux journalistes, Christian Chesnot et Georges Malbrunot, le premier ultimatum vient d'expirer et d'être prolongé de 24 heures.
Le problème est aujourd'hui de sauver la vie de nos deux compatriotes et au lieu d'enfoncer des portes ouvertes en jugeant les méthodes des ravisseurs, il serait sans doute plus constructif de revenir sur cette loi et les circonstances dans lesquelles elles fut adoptée. Nous avons déjà attiré l'attention à l'époque sur ses effets potentiellement dévastateurs et le risque pour la France d'entamer une bonne partie de son crédit au sein du monde arabe. Aujourd'hui, il est clair que les éléments les plus fanatiques de l'Islam surfent sur le magnifique cadeau que notre République leur a offert sur un plateau.
Les réactions dans le monde arabe ont semble t-il été largement sous-estimées et pour tout observateur averti, il était clair dès le Printemps, que ce projet de loi portait en lui un effet boomerang. Une bonne partie de nos élites ont été piégées par ceux qui ont brandi le péril qui menacait soi-disant la laicité. Ceux-là, ulcérés par l'engagement trop limpide de la diplomatie française lors de la préparation de la guerre d'Irak, ont su habilement déplacé le débat sur un plan intérieur en amplifiant grossièrement la réalité du terrain:
grossir le problème du voile comme une dizaine d'années auparavant permettrait de reéquilibrer la perception des positions de la France.
Il faut décidement se méfier de ceux qui défendent de manière un peu trop ostentatoire certains principes: ils peuvent parfois cacher, en réalité, des visées plus perverses.
En outre, il semble bien que les services de renseignements français, d'habitude très performants, notamment dans la zone du Proche et Moyen-Orient, aient particulièrement mal évalué la portée et la perception de ce texte parmi les populations locales.
Consternés par cette myopie, outrés par la situation, nous le sommes d'autant plus que le scénario entrain de s'écrire était prévisible. Le moment est donc venu de reposer le problème de la justification de cette loi si curieusement adoptée; n'en déplaise à ceux qui savaient pertinemment ce qu'ils faisaient en dénaturant la réalité, en espérant qu'un certain nombre d'experts et de politiques retrouvent l'humilité et la clairvoyance pour éviter les pièges qu'on leur tendra encore. Il n'est vraiment pas facile de gouverner.
Que Dieu prête longue vie à Christian et Georges, deux hommes tant amoureux de l'Orient et respectueux de l'Islam.
Une issue fatale serait réellement tragique à bien des niveaux!

JM Druart

L'antisémitisme en France:

Juillet 2004: l'Agression dans le RER: un canular!
Août 2004: Incendie du Centre Social Juif de Paris: ce serait un membre de la communauté qui a agi par vengeance!

Les Médias et la classe politique française auront encore été bernés; leur imprudence et leur excès auront même poussé Ariel Sharon à se croire autorisé une insupportable ingérence dans les affaires intérieures de la France...
On se demande bien qui sont les réels bénéficiaires de tous ces dysfonctionnements...


Enlèvements des journalistes français et espionnage au Pentagone:
osons quelques parallèles et évitons les pièges!

30 Août 2004- Si ce week-end de la fin Août fut à juste titre focalisé en France sur la revendication de la prise d'otages des journalistes, Georges Malbrunot et Christian Chesnot, aux Etats-Unis, c'est l'affaire du pré-supposé espionnage au bénéfice d'Israel au sein du Pentagone, Larry Franklin, qui fit la une de l'actualité.
Concernant l'enlèvement de journalistes, la nouveauté qui semble étonner les médias et les politiques en France
concerne la nature de la revendication laquelle consiste en l'exigence de l'abandon de la loi sur la laicité, laquelle étant en fait centrée sur le port du voile musulman. Cette loi doit d'ailleurs entrer en vigueur le Jeudi 3 Septembre lors de la rentrée scolaire toute proche. Si, plus que jamais, il convient de respecter la légalité de la loi de la République, il semble nécessaire aussi de rappeler les circonstances qui amenèrent le vote de cette loi. Aux dires de certains de ses propres membres, la mise en place de la fameuse commission Stasi, fut la résultante d'une formidable mobilisation du tissu associatif des Français Juifs (expression que nous choisissons délibérement en lieu et place de Juifs de France, dans un souci de meilleur respect de la laicité...).
Cette commission, suite à de multiples auditions, rendit ses recommandations qui furent ensuite largement suivies pour aboutir au texte de la loi voté à une écrasante majorité.
Et voilà comment fut mis en place ce qui n'est ni plus ni moins qu'une compensation accordée à certains par rapport à la politique qualifiée de partisane car pro-arabe de la France.Quelques dizaines de cas de port de voile et de foulards, guère plus significativement qe dix ans plus tôt, mettaient soit-disant la laicité française en péril! Souvenons nous aussi que dès la relance de ce débat, les réactions, manifestations et réflexions ne manquèrent pas au sein du monde arabe, dans la rue comme dans les universités ou les médias.
Si les évènements actuels sont ignobles, ils sont les premiers signes des effets pervers de cette loi que nous pressentions dès le Printemps...
Aux Etats-Unis, c'est l'affaire Larry Franklin, qui fait grand bruit. Celui-ci, occupant des fonctions très élevées au sein du Pentagone, cotoyant régulièrement Donald Rumsfeld,
aurait transmis au gouvernement israelien des informations secrètes, notamment sur l'Iran, via l'AIPC-American Israel Public Committee-.
Bien entendu, comme l'a déclaré un ancien Ambassadeur Israelien, "notre influence (Israelienne) aux Etats-Unis est un mythe". Sans doute porterait-il le même jugement en France ou l'influence était sans doute aussi un mythe quand il s'agit de faire croire que le racisme menacait la société en France en 1981 au point de lancer un SOS, puis de brandir la menace que fait peser le voile musulman sur la laicité française en 1990 puis en 2004 comme par hasard, à chaque fois dans les circonstances liées à la guerre du golfe...
Mentionnons encore un petit détail: Yasser ARAFAT vient de condamner sans réserve l'enlèvement des journalistes français en Irak; nous attendons donc une réaction de Mr Ariel Sharon, semble t-il plus prompt à s'imisser dans les affaires de la France lorsqu'il s'agit d'appeler les Juifs de France (son expression) à revenir au pays!
Vraiment, le bon sens pousse à ne pas craindre d'établir encore de troublants parallèles.

LibanVision

La «taupe» du Pentagone embarrasse Israël

Jérusalem : Marc Henry [30 août 2004] pour Le Figaro
Une affaire de «taupe» infiltrée au Pentagone embarrasse au plus haut point Israël. Selon les médias américains, Larry Franklin, un responsable du département de la Défense est soupçonné par le FBI d'avoir transmis des renseignements et des rapports confidentiels sur l'Iran à l'Etat hébreu par l'intermédiaire de l'Aipac, le puissant lobby proisraélien à Washington. Les responsables israéliens se sont empressés ce week-end de plaider non coupables et d'assurer qu'Israël «ne se livre à aucune activité d'espionnage sur le sol américain». Mais ces démentis n'ont pas emporté la conviction, et ce d'autant que ce dossier rappelle l'affaire Jonathan Pollard, un analyste des services de renseignements de la marine américaine condamné à la prison à perpétuité en 1987 pour avoir transmis à Israël des milliers de documents «top secret» sur les pays arabes. Dans ce cas aussi, les responsables israéliens avaient tout nié avant d'admettre que cet agent arrêté à l'entrée de l'ambassade d'Israël à Washington était bel et bien un espion.
George Tennet, le patron démissionnaire de la CIA, vient d'ailleurs d'accuser Israël d'avoir introduit un agent au sein de l'agence américaine de renseignements. Danny Yatom, ancien patron du Mossad, raconte volontiers que, lorsqu'il était en poste à la fin des années 90, il a dû se déplacer à Washington pour assurer George Tennet qu'Israël respectait les promesses solennelles faites après l'arrestation de Jonathan Pollard.
En ce qui concerne Larry Franklin, les choses semblent a priori plus ambiguës. Des responsables israéliens cités par le quotidien Haaretz ont admis que ce haut fonctionnaire américain entretenait «des relations de travail avec des diplomates israéliens à Washington, sans toutefois que ces rapports aient jamais franchi la limite de ce qui est permis». Alon Pinkas, ancien consul général d'Israël à New York, a pour sa part avancé une hypothèse. «Il est possible qu'un débile ait cru bon de sa propre initiative de transmettre tel ou tel document à un deuxième débile, qui l'aurait lui-même remis à un troisième idiot», avance ce diplomate. «En tout cas je peux assurer que la coopération entre Israël et les Etats-Unis à propos de l'Iran, à laquelle j'ai été associé en partie, se situe à un niveau beaucoup plus élevé que celui d'un chef de desk auprès d'un sous-secrétaire d'Etat à la Défense», ajoute Alon Pinkas. A supposer donc que les services de renseignements israéliens aient voulu trahir leurs promesses, Larry Franklin n'aurait pas été un assez «gros poisson» pour que le jeu en vaille la chandelle. La plupart des commentateurs estiment que cette affaire, même si elle se dégonfle en partie, a toutes chances de provoquer des dégâts.
«Tout ce qui donne prise aux accusations de double allégeance des membres de l'Aipac porte préjudice à Israël»,
constate Itamar Rabinovitch, ancien ambassadeur à Washington.


Al Manar TV sera t-elle bannie du ciel européen?

Al-Manar exhorte les ravisseurs à sauvegarder la vie des journalistes

Beyrouth (Liban), 30 Août 2004: La télévision du Hezbollah chiite libanais a jugé lundi que le rapt de journalistes en Irak est une "pratique erronée". "Les journalistes en Irak et toute la presse internationale ont reçu un nouveau coup dur avec le rapt des deux journalistes français Christian Chesnot et Georges Malbrunot, confortant la série de meurtres, d'enlèvements et de restrictions imposées aux journalistes en Irak", estime la direction d'Al-Manar dans un communiqué. "Al-Manar insiste sur la nécessité de sauvegarder la vie des journalistes, de les protéger et de faciliter leur tâche", conclut le texte de l'organe du Hezbollah.

Cheikh Fadlallah refuse d'établir le lien entre le rapt et la loi sur le voile
"Nous refusons d'établir un lien entre le rapt des journalistes français et l'interdiction du port du voile en France [...] car cela est contraire aux règles coraniques religieuses", a souligné Mohammad Hussein Fadlallah, une autorité de l'islam chiite. "De par notre autorité religieuse, nous exhortons [leurs ravisseurs] à les libérer", a ajouté le dignitaire chiite, dont l'influence dépasse les frontières du Liban. Un dialogue doit être établi "entre les musulmans de France et le gouvernement français de manière rationnelle et objective, car c'est ainsi que nous parviendrons à des résultats positifs".

Quelques jours après avoir été publiquement humilée par le 1er ministre d'un état étranger, la France va t-elle encore céder aux pressions de certains lobbies?
En ce qui concerne les autorités politiques, les dés sont jetés: le CSA, conseil supérieur de l'audiovisuel présidé par Mr Dominique Baudis, grand ami du Liban par ailleurs..., puis le 1er Ministre Mr Raffarin avait cet hiver lancé la procédure administrative pour tenter de contraindre la société EUTELSAT, diffuseur satellitaire européen mais de droit français, à supprimer le signal d'Al Manar.
On se souviendra pour la petite histoire que le Premier Ministre français s'était excité sur cette affaire le lendemain même d'un déjeuner au CRIF, Conseil Représentatif des Institutions Juives de France pour lancer la procédure parlementaire légale rendant possible une telle interdiction.Bien sûr, il ne s'agit que d'un hasard de calendrier et il ne faut y voir aucun lien de cause à effet!..
Apparemment, ni l'un ni l'autre ne sont des adeptes du journal d'informations quotidien en français de 23h30 que nous trouvons toujours bien construit et qui diffuse des images souvent inédites en provenance de la Palestine occupée; ilfaut préciser que celles-ci ne s'inventent pas et qu'elles sont le plus souvent invisibles sur les chaines nationales françaises.
Aujourd'hui, le sort de la diffusion de la chaine est dans les mains du Conseil d'Etat, autorité juridique suprême du droit administratif en France.
La Justice suivra t-elle le politique, oubliera t-elle que
Mr Sharon a tenu il y a quelques jours des propos d'incitation à la haine ou à la violence pour des raisons de religion ou de nationalité », ce pour quoi justement le CSA et le Premier Ministre ont voulu un texte pour mieux lutter contre de tels comportements?
Le deux poids-deux mesures sera t-il encore la loi qui fait foi?
Les bénéficiaires de l'exception qui confirme la règle seront-ils encore les mêmes?
L'heure de vérité est proche.


France-Sharon: esquiver ses provocations

19 Juillet 2004- Ce n'est pas la première fois qu'Ariel Sharon provoque la France en incitant la communauté juive d'émigrer et de contribuer à la démographie de l'Etat juif.C'est cependant la première fois qu'il ose argumenter publiquement sur la présence de français de confession musulmane en France pour justifier une telle position et s'aroger le droit de qualifier le pré-supposé antisémitisme français de "déchainé". Ne soyons pas dupes: ce genre de propos est froidement calculé et désigne clairement la laicité française comme l'anti-thèse des fondements même de l'état crée en 1948. On s'étonnera qu'aucun intellectuel médiatiquement reconnu n'ait mis en relief cette problématique: comment normaliser les relations entre deux peuples opposés dans les fondements de leur état-nation. Il ne s'agit pas d'antisémitisme mais de méfiance entre une société fondée sur la liberté de croyance et l'appartenance de la religion à la sphère privée et une société fondée sur la théocratie dont la confession religieuse est originellement le seul critère d'appartenance à la nation; bien sûr l'état juif a admis de donner la nationalité aux Arabes résidents sur le territoire, et c'est justement ce qui angoisse Mr Sharon devant leur proportion croissante au sein de l'état; déjà plus de 20%, demain 25, combien dans vingt ans? Il faut donc cibler sa prospection tout en renforcant et en respectant au mieux ses fondements et affaiblir ceux qui en sont le plus éloignés.
On pourrait se réjouir des réactions des représentants de la communauté juive qui ont dénoncé la déclaration de Sharon; proposons leur un défi: celui de bannir l'expression "Juifs de France" de leur vocabulaire et d'inciter la presse et les médias à en faire de même. Il serait beaucoup plus respectueux pour la France et la gestion de cette double appartenance qui alimente si souvant la méfiance deviendrait sans doute moins suspecte. Avez vous remarqué combien, à contrario, l'usage de Français Musulmans domine dans les médias francophones en général?
Oui, cela est peut-être un détail réthorique mais sa portée est grande:
Si les juifs de France sont Français d'abord, alors ils doivent eux-mêmes et clairement se définir comme Français Juifs ou d'origine juive.
Cela aiderait grandement à dissiper méfiance et malentendus sur lesquels sait si bien surfer Ariel Sharon pour déstabiliser la pensée francophone.
On ne saurait trop rappeler la puissance du Likoud-France qui pourrait ainsi montrer l'exemple pour apaiser la portée des propos de leur chef:
nous voilà sans doute au centre de gravité de la quadrature du cercle...


JM Druart


Les 24 ministres du nouveau gouvernement présidé par Fouad Siniora:

– Fouad Siniora (sunnite) : Premier ministre.
– Élias Murr (grec-orthodoxe) : vice-Premier ministre, ministre de la Défense.
– Faouzi Salloukh (chiite) : ministre des Affaires étrangères et des Émigrés.
– Jihad Azaour (maronite) : ministre des Finances.
– Hassan Sabeh (sunnite) : ministre de l’Intérieur.
– Jean Oghassapian (arménien) : ministre d’État pour le Développement administratif.
– Marwan Hamadé (druze) : ministre des Télécommunications.
– Ghazi Aridi (druze) : ministre de l’Information.
– Charles Rizk (maronite) : ministre de la Justice.
– Mohammed Safadi (sunnite) : ministre des Travaux publics et des Transports.
– Ahmed Fatfat (sunnite) : ministre de la Jeunesse et des Sports.
– Michel Pharaon (grec-catholique) : ministre d’État aux affaires du Parlement.
– Khaled Kabbani (sunnite) : ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur.
– Nehmé Tohmé (grec-catholique) : ministre des Déplacés.
– Mohammed Fneich (chiite) : ministre de l’Énergie et de l’Eau.
– Trad Hamadé (chiite) : ministre du Travail.
– Talal Sahili (chiite) : ministre de l’Agriculture.
– Mohammed Khalifé (chiite) : ministre de la Santé.
– Nayla Moawad (maronite) : ministre des Affaires sociales.
– Pierre Gemayel (maronite) : ministre de l’Industrie.
– Joe Sarkis (maronite) : ministre du Tourisme.
– Tarek Mitri (grec-orthodoxe) : ministre de la Culture.
– Yaacoub Sarraf (grec-orthodoxe) : ministre de l’Environnement.
– Sami Haddad (protestant) : ministre de l’Économie et du Commerce.



29 Avril 2005

Législatives 2005 :
un test essentiel pour l’avenir de la vie politique

Pour la première fois depuis 1972, les Libanais se rendent aux urnes « sans remote control » syrien. Pas de téléguidage ni au niveau du code électoral ni dans la composition des listes. Une nouvelle ère s’ouvre devant le pays. Et les Libanais devront montrer qu’ils sont parfaitement capables de s’autogouverner. En organisant un scrutin qui reste un modèle de régularité, de liberté, de démocratie et de transparence. Et d’esprit civique. Un point sur lequel, en fait, on peut éprouver quelque appréhension. Pourquoi ? Parce qu’avec le départ des Syriens, l’opinion perd une puissante raison de mobilisation politique. Et les professionnels qui se présentent sous l’étiquette indépendantiste perdent dès lors un précieux atout. Il faut donc que l’opposition exploite à fond d’autres créneaux. Walid Joumblatt lui propose d’élaborer un programme commun. Non pas pour remporter les élections. Mais pour savoir travailler, après. Il est en effet évident que la cause nationale se trouverait vidée de son contenu si le camp qui la défend devait par la suite décevoir les attentes des Libanais. C’est sur base d’un tel programme commun que l’on fabriquerait les listes unifiées de l’opposition dans les différentes circonscriptions. Michel Aoun est du même avis. Il pense que l’électeur a le droit de choisir son candidat en base d’engagements, généraux ou particuliers, précis. Maintenant qu’il n’y a plus à choisir simplement entre le camp de ceux qui réclament le maintien de la présence syrienne et le camp de ceux qui en demandent l’éviction. Aoun, s’adressant à ses partisans, leur a souligné qu’à l’heure où souveraineté et indépendance se trouvent récupérées, les responsabilités citoyennes bien comprises se trouvent évidemment décuplées. Dans ce sens que les Libanais doivent savoir y voir clair, pour choisir leurs options politiques et leurs représentants, en gardant l’unité nationale bien en vue. Ponctuellement, sur les listes unifiées, il déclare en substance que l’unité de l’opposition n’est évidemment pas un objectif esthétique, se suffisant à lui-même. Que cette unité doit, en fait, sous-tendre un but à réaliser en commun, qui ne doit pas se limiter à remporter la victoire aux élections, mais cristalliser un projet d’avenir. Aoun insiste : « L’essentiel, dit-il, c’est que les Libanais s’unissent autour d’un programme. Et il constate ensuite, avec regret, que nul partenaire ne lie les élections à un document de travail cohérent. » Dès lors, la question se pose : l’opposition est-elle capable de concevoir un tel programme commun, sans se diviser à propos de ses objectifs, et sans voler en éclats ? Beaucoup pensent qu’il y a trop de sujets litigieux, ou qui fâchent, pour qu’on prenne le risque d’une telle entreprise. Ils estiment qu’il sera toujours temps d’en discuter après les élections. D’autant qu’il devrait se former un bloc parlementaire auquel d’actuels loyalistes voudraient peut-être adhérer. Les cartes seraient en effet mélangées, les clivages modifiés, maintenant que la question de la présence syrienne n’est plus sur la table. C’est ce que prévoit d’ailleurs Aoun, pour qui l’existence de programmes clairs permettrait de donner jour à une nouvelle opposition face à un nouveau camp loyaliste. Les électeurs choisissant alors entre la crédibilité de tel ou tel plan qui leur serait présenté. Toujours est-il que l’opposition ne souhaite pas qu’on lui reproche de cheminer à l’aveuglette, ou de ne pas voir plus loin que les élections. En même temps, elle veut prévenir le risque de conflits internes ouverts. Des contacts ont donc lieu actuellement pour la mise en place d’un comité de coordination qui choisirait les thèmes à retenir, pour le cas où l’on déciderait d’élaborer un programme commun. De même, on définirait les critères de sélection des candidats, pour les listes unifiées. Nombre d’observateurs pensent cependant qu’il y a peu de chances, et peu de temps, pour produire un tel programme commun. Car il faudrait beaucoup débattre autour de questions litigieuses et délicates, comme l’armement du Hezbollah, l’armée sur la ligne bleue, les fermes de Chebaa, le statut des camps palestiniens ou les principes devant régir les nouvelles relations avec la Syrie. Sans compter le casse-tête de l’abolition du confessionnalisme politique. Ou celui des failles de la Constitution, qui entraînent un déséquilibre entre les pouvoirs. Sans parler de moyens à mettre en œuvre pour le redressement économique et financier du pays.
Émile KHOURY


L'avenir du Moyen-Orient se joue t-il à Beyrouth?

Dennis Ross, ancien représentant spécial des Etats-Unis pour le Moyen-Orient, estimait récemment que le soulèvement libanais contre l'occupant syrien a une plus grande force d'exemplarité démocratique que les élections qui ont eu lieu en Irak à l'ombre de l'occupation américaine : "L'avenir du Moyen-Orient se joue peut-être plus dans les rues de Beyrouth qu'à Bagdad", écrivait-il.

Le triangle libanais par Richard Labévière (RFI)
9 Mars 2005 - «Le Liban n'est ni la Somalie, ni l'Ukraine ni la Géorgie. Le Liban, c'est le Liban», lance Hassan Nasrallah à une foule qui rassemble plus d'un million de personnes -et pas seulement des chiites- à savoir près d'un tiers du pays. Aucun emblème du Hezbollah, seulement des drapeaux libanais afin de bien signifier la dimension nationale de cette énorme mobilisation destinée à répondre, sinon contrer, la vague anti-syrienne qui semblait submerger le pays depuis l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri.

Les Etats-Unis sont abondamment conspués. La France, un peu aussi. Et c'est surtout la résolution 1559 des Nations unies qui est dénoncée, résolution réclamant un retrait syrien total du Liban et le désarmement du Hezbollah. Depuis plusieurs jours la Syrie a entamé le retrait de ses 14 000 soldats mais personne, ou presque, n'a jugé utile ou possible de rappeler que la Syrie est aussi un pays occupé, l'armée israélienne campant sur le plateau du Golan depuis juin 1967. Quant au désarmement réclamé du Hezbollah, il ne tient absolument pas compte d'un contexte régional qui demeure extrêmement déséquilibré et qui signifierait que le Liban s'engage, de fait, à conclure une paix séparée avec Israël. Depuis le retrait de l'armée israélienne du Sud-Liban, en mai 2000, le Hezbollah a confirmé qu'il est un des acteurs importants de la vie politique libanaise. Avec douze députés au parlement libanais, l'organisation chiite incarne également une indéniable capacité de dissuasion appréciée par de nombreux Libanais. L'armée israélienne ne peut plus attaquer le Liban, à tout bout de champ, comme elle le fit pendant des années, sans s'exposer aux représailles des combattants chiites.
On touche ici à la quadrature du triangle libanais. Le premier côté se constitue, bien-sûr, d'une relation syro-libanaise complexe. C'est à la demande des Libanais eux-mêmes, au début de la guerre civile, que Damas est intervenu. Le deuxième côté, on l'a noté, c'est la confrontation entre Damas et Tel-Aviv avec l'occupation israélienne du plateau du Golan. Enfin, la base du triangle nous ramène inévitablement à la dimension israélo-palestinienne. Car si l'attention s'est focalisée sur le désarmement du Hezbollah, n'oublions pas que 400 000 Palestiniens restent cantonnés au Liban, et que cette population pèse aussi sur l'avenir politique tant qu'elle ne peut regagner son pays. Il reste difficile, par conséquent, d'envisager une application pure et simple de la résolution 1559 sans tenir compte de ce contexte régional triangulaire.
Depuis 1948, plus de quatre cents résolutions du Conseil de sécurité, de l'Assemblée générale ou de la Commission des droits de l'homme des Nations unies ont été adoptées. A ce jour, aucune d'entre elles n'a connu le plus petit début de mise en application et la posture du "deux poids-deux mesures" est de plus en plus difficilement tenable à l'heure où l'on vante tant les bienfaits irradiants de la démocratie planétaire.


21 Février 2005

Déclaration commune Bush-Chirac sur le Liban

Bruxelles- Le président américain George W. Bush et le président français Jacques Chirac ont exhorté, dans une déclaration commune, la Syrie à retirer ses troupes du Liban et ont appelé de leurs voeux un gouvernement libanais libre de toute domination étrangère.
" Nous demandons l'application pleine et immédiate de la résolution 1559 du Conseil de sécurité des Nations unies dans tous ses aspects, notamment son appel en faveur d'un Liban souverain, indépendant et démocratique et en faveur d'une consolidation de la sécurité sous l'autorité d'un gouvernement libanais libre de toute domination étrangère",
soulignent les deux hommes dans une déclaration commune publiée dans la soirée à Bruxelles en marge de leur rencontre. Dès le lendemain, le président français insistait sur le retrait des services secrets syriens qui «quadrillent le Liban», et sont «encore plus contestables que l'occupation elle-même».


Il n'a pas eu le temps...
Le samedi 12 Février, dans L'Orient-Le Jour notre confrère Ziyad Makhoul concluait son article sur la sixième semaine de 2005 de la façon suivante:
Il est temps pour Rafic Hariri, s’il veut bénéficier de la confiance des Libanais, de l’aide des différents pôles du Bristol sur l’ensemble du territoire libanais, s’il veut vraiment assurer la victoire et le printemps libanais, de dire on ne peut plus simplement : « Je suis dans l’opposition. »



11 Décembre 2004
Quand Al Manar rime avec...Côte d'Ivoire?
Alors que le Conseil d’État français doit examiner la demande du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), organisme chargé de la régulation des médias en France, de faire cesser la diffusion de la chaîne al-Manar en Europe, on ignorait encore si cette ordonnance serait immédiatement prononcée à Paris. De toute évidence, les promoteurs de la campagne Anti-Al-Manar mise en oeuvre depuis Février 2004 peuvent se réjouir de la déstabilisation que provoque cette affaire dans les relations habituelles entre la France et le Liban alors qu'un nouvel Ambassadeur est d'ailleurs sur le point de prendre ses fonctions.
À Beyrouth, les manifestations de soutien à la chaîne du Hezbollah se sont en effet poursuivies, le président du Conseil national de l’audiovisuel (CNA), Abdel-Hadi Mahfouz, allant jusqu’à menacer les médias français émettant au Liban* de mesures réciproques au cas où al-Manar serait interdite en France. M. Mahfouz a tenu ces propos lors d’un meeting de solidarité avec la chaîne, organisé au siège de l’Ordre de la presse et auquel ont pris part plusieurs personnalités, notamment le ministre du Travail, Assem Kanso, une vingtaine de députés et le chef du parti Kataëb, Karim Pakradouni. M. Mahfouz a indiqué qu’au « cas où al-Manar serait interdite, le CNA sera obligé de remettre en cause les privilèges et les tolérances accordées à certains médias français ». « Ces médias sont les seuls qui bénéficient au Liban d’un traitement spécial qui les exempte de l’application de certaines clauses de la loi qui organise le paysage audiovisuel au Liban », a-t-il ajouté. M. Mahfouz s’est dit « optimiste, en raison des informations qui (lui) parviennent de la part de collègues français, assurant que le Conseil d’État ne sera pas influencé par la campagne menée par le lobby pro-israélien ».
L’interdiction d’al-Manar « mettrait en danger l’amitié historique libano-française, ainsi que les relations et l’image de la France dans le monde arabe et musulman ».

Affaiblir le rôle de la France dans les zones ou celle-ci détient encore une influence semble réellement une véritable obsession pour certains et l'on ne manquera pas de se poser certaines questions débordant largement le cadre purement libanais à la lecture de l'article suivant paru voici une quinzaine de jours et concernant la crise à laquelle Paris doit faire face en Côte d'Ivoire ou réside d'ailleurs la plus grande communauté libanaise d'Afrique...


La main d’Israël est visible, dans l’affrontement en Côte d’Ivoire
par Martin Sieff on World Peace Herald (e-magazine étasunien)
du mercredi 17 novembre 2004 [traduit de l'anglais par Marcel Charbonnier]
Washington – De nouvelles allégations faisant état de trafiquants d’armes israéliens ayant aidé l’armée ivoirienne à attaquer une base militaire française semblent susceptibles d’enflammer à nouveau des tensions de longue date entre Israël et la France. « Des mercenaires israéliens ont aidé l’armée ivoirienne à piloter un drone (avion sans pilote), qui a permis de guider le bombardement aérien ivoirien d’une base française, en Côte d’Ivoire, le 9 novembre », a indiqué la chaîne de télévision française TF-1, mercredi. Le même jour, le prestigieux quotidien parisien Le Monde indiquait qu’un groupe de quarante-six conseillers israéliens géraient un centre de surveillance électronique au profit de l’armée ivoirienne, qui s’est retournée contre des forces françaises de protection de la paix, présentes en Côte d’Ivoire à l’invitation expresse du gouvernement ivoirien, depuis deux ans. La radio israélienne a cité une source du ministère israélien de la Défense, démentant ces informations. Les attaques contre des bases françaises ont causé la vie à au moins neuf soldats français. « Israël n’est pas au courant de ce dont il a été fait état », a écrit le Jerusalem Post, citant le ministère israélien des Affaires étrangères. Peu auparavant, les troupes françaises positionnées sur l’aéroport d’Abidjan saisissaient un drone de fabrication israélienne (les drones sont des avions de surveillance, sans pilote). En septembre dernier, la France avait invité fermement Israël à clarifier le rôle qu’il joue, en Côte d’Ivoire. Le 9 novembre, le directeur général du ministère israélien de la Défense, le Général Amos Yaron, a promis l’arrêt de l’envoi d’équipement militaire à destination de l’armée de ce pays (pauvre) d’Afrique de l’Ouest. « Cette décision a été prise à la lumière des développements récents intervenus dans ce pays, et à la demande du gouvernement français », a indiqué une déclaration du ministère israélien de la Défense. « Elle restera en vigueur jusqu’à ce que la situation, dans ce pays, ait été clarifiée ». Ces allégations sont de la dynamite politique, à bien des titres. La France a été tellement choquée par l’attaque aérienne mortelle du 9 novembre contre ses soldats qu’elle a répliqué au moyen d’une frappe fulgurante, détruisant la totalité de la force aérienne ivoirienne. En représailles, des foules enragées ont attaqué des soldats et des civils français vivant en Côte d’Ivoire, une ancienne colonie française, et la France a dû évacuer plus de 5.000 Occidentaux résidant dans ce pays. Lundi, le Conseil de sécurité de l’Onu a approuvé l’imposition d’un embargo sur les armes à destination de la Côte d’Ivoire, mesure qui fut un véritable camouflet infligé au président Laurent Gbagbo, qui a juré de reconstituer son aviation militaire. Mercredi, l’Union africaine convoquait une réunion, dans l’urgence, de son propres Conseil de sécurité et de paix, afin d’éviter que la Côte d’Ivoire ne devienne la proie d’une guerre civile généralisée, à l’instar de ses voisins ouest-africains, le Liberia et la Sierra Leone. L’Union africaine a publié une déclaration, appelant à la « réunion au plus vite » de ce Conseil, afin « d’étudier les derniers développements en Côte d’Ivoire et de convenir des mesures à prendre afin de contribuer à la restauration d’une paix durable et de la sécurité ». La France a d’importants intérêts économiques en Côte d’Ivoire, et des liens anciens avec ce pays. Mais, durant les derniers mois, son intervention dans ce pays, en 2002, est devenue une sorte de patate chaude, et le président Jacques Chirac risque fort de désirer détourner l’attention populaire des morts que les troupes françaises ont subies. Israël produit des aéronefs « drones » de surveillance parmi les plus sophistiqués au monde, et il est un exportateur d’armes parmi les plus importants vers l’Afrique subsaharienne, depuis plus de trente-cinq ans. Mais les Israéliens ne sont pas enclins, c’est le moins qu’on puisse dire, à rendre furieux le gouvernement français, ni à faire se resserrer l’opinion publique française autour de Chirac, qui a souvent eu des accrochages avec le Premier ministre israélien Ariel Sharon, sur bien des sujets. La France est l’un des tous premiers pays, de par sa puissance, des vingt-cinq constituant l’Union européenne. Elle compte aussi la plus nombreuse communauté juive en Europe, et cette communauté a parfois été prise pour cible par certains extrémistes islamistes originaires de la communauté musulmane maghrébine (majoritairement algérienne). La dernière chose que les juifs français désirent, pour Israël, et pour les conséquences susceptibles de les concerner directement, c’est de devoir jouer le rôle de boucs émissaires aux nationalistes français modérés, à cause de soldats français, tués en Côte d’Ivoire. Les tensions entre Israël et la France résultent de divergences politiques très importantes entre les deux gouvernements, mais elles revêtent un caractère beaucoup plus personnel que les relations existant entre Israël et d’autres pays membres de l’Union européenne. Il y a quelques années, au cours d’un grand dîner de gala, l’ambassadeur de France en Grande-Bretagne aurait qualifié Israël de « petit pays de merde ». Plus récemment, Sharon a mis le gouvernement (et beaucoup de citoyens) français dans une rage folle, en exhortant les juifs français à immigrer en Israël, afin d’assurer leur sécurité personnelle. Très peu d’entre eux ont suivi son conseil… Ces tensions revêtent un caractère particulièrement paradoxal, étant donné qu’aucun pays n’a plus aidé Israël, durant ses vingt premières années d’existence – les plus périlleuses – que la France. Tant sous la Quatrième République que sous la Cinquième, Israël a reçu plus d’armes primordiales pour son armée de terre et son aviation de la France que d’aucun autre pays. Israël a remporté la guerre des Six jours, en juin 1967, grâce aux bombardiers et avions de chasse Mirage dernier cri, fournis par la France, à une époque où ni les Etats-Unis, ni aucun autre pays européen n’aurait voulu – ni pu – lui fournir des armes comparables. La Côte d’Ivoire est le premier pays exportateur de cacao au monde, et ses ressources naturelles en ont longtemps fait une sorte d’aimant attirant les Occidentaux désireux de faire des affaires. Mais Israël est en train de réaliser – comme l’a France l’a déjà fait – que les complications incroyables que cela entraîne n’en valent peut-être pas la peine.
* On citera notamment la radio RFI qui émet en FM ainsi que TV5 Orient qui émet en hertzien sur le Canal 9. Ces deux médias incarnent ainsi la présence francophone au Liban
Notre dossier sur l'Affaire Al-Manar
France Telecom ne gérera plus Cellis!

7 Avril 2004- Après des mois, des années devrait-on dire, de rebondissements, le sort des compagnies historiques des réseaux cellulaires au Liban, Cellis et Libancell semble cette fois définitivement scellé au soir du 6 Avril 2004.
Le gagnant de l'adjudication, l'Allemand Detecon, ayant choisi la gestion de Cellis, c'est la société koweitienne MTC qui récupère celle de LibanCell...
Il sera sans doute politiquement correct de dire que cela est normal, conforme aux procédures et aux règles de la libre concurrence; notre point de vue ne s'inscrira pas dans ce cadre poli.
Si France Telecom via sa filiale rebaptisée Orange, quitte aussi piétrement le marché libanais, c'est que rien n'aura été fait pour qu'il la conserve. Pour une poignée de quelques millions de Dollars, c'est donc le fleuron de la présence française au Liban qui s'en va.
C'est aussi tout un symbole des relations économiques franco-libanaises, une page qui se tourne après dix années d'implantation. Certes, il se murmure que le Président Chirac est excédé du non-respect des engagements liés à ParisII, tout comme Patrick Renauld qui, de Beyrouth, ne pratique pas la langue de bois sur le sujet. Car enfin, il suffisait que Français et Allemands s'entendent pour qu'ils gardent la contrôle des deux réseaux et que France Telecom se succède en quelque sorte à lui-même pour la gestion de Cellis.
On remarquera d'ailleurs que l'issue de ce dossier fait la part belle aux capitaux du Golfe puisque Detecon y est associé à des partenaires...saoudiens!
Manifestement, les politiques ont cette fois laissé faire, au moment ou il semblait crucial d'intervenir pour affirmer la primauté de la chose politique sur l'économie. Certes, Jacques Chirac semble, par les temps qui courent, davantage concentré sur ses problèmes domestiques que par la présence française au Liban... Peut-être n'est-ce là qu'un mouvement d'humeur aux conséquences sans doute mal évaluées: à deux mois de "La France expose", voilà bien à court terme une indifférence sans doute calculée mais à contre-courant, et surtout à long terme, une funeste erreur.
Il sera en effet bien difficile de "vendre" aux patrons français la place de Beyrouth comme rampe de leur présence au Moyen-Orient lorsque le symbole de celle-ci abandonne sa position.
Voilà la vraie dimension de l'enjeu qui était proposé et que le Politique se devait de saisir: encore une occasion manquée...

JM Druart
Ces coincidences qui ne sont que le fait du hasard...

La Passion du Christ,
le film ultrapolémique de Mel Gibson sur le martyre de Jésus, est sorti hier aux États-Unis, accueilli cette fois par des critiques féroces face à la violence de l’œuvre. Le long-métrage a inondé les salles de la côte est à la côte ouest le mercredi des Cendres, alors que plusieurs organisations juives accusaient Gibson d’antisémitisme en rendant les juifs responsables de la crucifixion de Jésus...


Les forces de sécurité israéliennes ont fait irruption dans deux succursales de l’Arab Bank situées dans le centre de Ramallah et dans la localité jumelle d’el-Bireh.

Les autorités israéliennes ont procédé le 25 Février à un véritable hold-up dans les territoires occupés en confisquant manu militari quelque neuf millions de dollars dans des banques palestiniennes à Ramallah. Un haut responsable israélien a annoncé que l’argent saisi « provenait notamment de l’Iran et du Hezbollah » et servait à alimenter le « terrorisme » palestinien. Le Premier ministre palestinien Ahmed Qoreï a, quant à lui, comparé l’opération à un hold-up, déclarant aux journalistes qu’il « s’agit ni plus ni moins d’un acte maffieux » et qu’il constituait un précédent « extrêmement dangereux ».

Les cendres de tous les excès

Voilà un mercredi des Cendres qui pourrait donner des idées à beaucoup de truands de par la monde et au coeur des banlieues.
Il leur suffit dorénavant de désigner au préalable une banque soupçonnée de détenir des dépôts d'argent sale, si possible en provenance du monde islamique ou iranien;
Ils n'ont qu'à mettre masques ou cagoules et yalla, à l'attaque! Une fois sorti avec le butin, ils seront peut-être bientôt vénérés comme ayant commis un acte de salut public qui méritera davantage une décoration qu'une condamnation!
Vous l'avez compris, tout cela est absurde et cynique mais s'est cependant produit en Palestine.Il s'agit sans doute de l'exception qui confirme la règle et l'on sera une fois de plus témoin de qui nargue le monde en rendant légaux les actes jugés comme les plus illégaux par le commun des mortels que nous sommes.
Oui, mais voilà justement notre tort est justement celui d'être communs...
Voyez la polémique sur le Film de Mel Gibson; il est interdit d'énoncer les vérités les plus simples. Celui qui ose rappeler que le Peuple Juif fut partie prenante-on écrit sur des oeufs...- dans la crucifixion du Christ s'expose immédiatement à une campagne de réprobation et se fait taxer d'antisémitisme.
Il faut dire que ceux qui n'appartiennent pas au commun des mortels détiennent un pouvoir magique, celui d'avoir écrit la vérité les premiers, la seule et unique au point que l'Ancien ne peut, et ne pourra jamais accepter le Nouveau...
Quand on pense que ce Mercredi des Cendres marque le premier jour du Carême chrétien qui revient, semble t-il, très à la modedans les pays occidentaux, il est troublant que celui-ci marque simultanément le départ d'une nouvelle forme de pillage de banque avec la négation de certaines évidences livrées par les Ecritures.
Une nouvelle morale serait-elle entrain de naitre? Si tel est est le cas, le commun des mortels est devenu un otage et ces Cendres 2004 augurent décidément bien mal de son avenir car ceux qui n'appartiennent pas à cette catégorie auront encore une fois tenté d'attiser la haine.

JM Druart


Les Délices de l'Info!

LBV 11 Février 2004 - Avant de lire notre nouvel édito, nous incitons les internautes à lire cet article paru le 2 Février 2004 dans le quotidien français Libération et écrit par Mr Christophe Ayad, lequel avait d'ailleurs couvert pour ce journal le Sommet de la Francophonie de Beyrouth en Octobre 2002.Cet article fait suite aux entretiens du 1er Ministre français Raffarin avec le CRIF,conseil représentatif des institutions juives de France.

L'Article de Libé >
Antisémitisme: Al-Manar TV, une chaîne de guerre
Les messages antisémites de la télévision du Hezbollah gagnent de l'audience.

Même la télévision syrienne, qui l'a pourtant produit, n'a osé le diffuser : lors du dernier ramadan, Al-Manar, la chaîne du Hezbollah, avait gratifié ses téléspectateurs de l'Exil, un feuilleton en 30 épisodes «expliquant» les raisons de la mainmise des juifs sur le monde. Dès le premier épisode, un Rothschild y dit à ses enfants sur son lit de mort : «Dieu a honoré les juifs en leur demandant de remplir une mission : dominer le monde par l'argent, la connaissance, la politique, le crime, le sexe, et par tous les moyens...»
Détournements. Surfant sur les succès du Hezbollah, la milice chiite libanaise pro-iranienne, face à Israël, Al-Manar gagne de l'audience dans le monde arabe. Dans certains coins des territoires palestiniens, les plus durs ou les plus meurtris comme le camp de réfugiés de Jénine, on délaisse de plus en plus Al-Jezira pour Al-Manar. La première sert à s'informer, la seconde à se faire du bien. Du matin au soir, les enfants se nourrissent de clips montés à partir d'images d'actualité, parfois repiquées sur les chaînes israéliennes (!), d'archives de la Seconde Guerre mondiale mêlant camps de concentration, bombardements des villes allemandes... Régulièrement, des messages en hébreu s'intercalent : «Juifs, rentrez chez vous en Europe et aux Etats-Unis ! La Palestine sera votre tombeau.» C'est Al-Manar qui a introduit la martyrologie chiite chez les Palestiniens. La chaîne contribue plus que toute autre à l'islamisation de la question palestinienne. Elle est aussi devenue une source d'information de première main depuis que les groupes terroristes palestiniens lui envoient leurs communiqués de revendication dans les minutes suivant leurs attentats-suicides. La chaîne se targue de faire de «l'info», mais une information «engagée». Machine de guerre plus qu'instrument de connaissance, pour laquelle elle n'a pas besoin d'accorder des moyens ­ la plupart des correspondances se font par téléphone ­ ni de reportages, malgré 300 salariés et un équipement tout ce qu'il y a de plus correct. La chaîne occupe tout un bâtiment au coeur de la banlieue sud de Beyrouth. Elle n'a pas de problème d'argent et refuse même toute publicité américaine.
«Agression». En cas de gros événement, une équipe se déplace. Al-Manar a couvert la guerre d'Irak au prix de moult contorsions. Avant et pendant la guerre, la chaîne, soumise à la pression des autorités irakiennes, dénonçait l'«agression impérialiste américaine». Après, elle multipliait les interviews de dignitaires chiites irakiens qui se félicitaient de la chute du tyran. Mais fin juin, alors que les chiites d'Irak découvrent l'ampleur de la répression sous Saddam, Al-Manar a déjà la tête ailleurs, galvanisée par les premières attaques antiaméricaines. Les chiites d'Irak en gardent une rancoeur tenace envers Al-Manar et le Hezbollah censés être leurs «cousins» les plus proches. Ils n'ont pas compris qu'Al-Manar, qui ambitionne d'être la chaîne de la résistance (à Israël, aux Etats-Unis, etc.), fait tout pour gommer son image communautaire chiite. Les présentatrices sont voilées mais des éditorialistes chrétiens sont régulièrement invités, tout comme des journalistes du quotidien de gauche Al-Safir.
Mue. Al-Manar est allé jusqu'à instaurer un court journal d'actualité en français à l'occasion du dernier sommet de la Francophonie en octobre 2002. Hezbollah -Francophonie, une histoire d'amour inattendue ! Hassan Nasrallah, le jeune secrétaire général du «Parti de Dieu», avait assisté, ravi, assis au premier rang avec les officiels libanais, au discours de Jacques Chirac pour un «monde multipolaire». En coulisse, un diplomate français s'extasiait sur la mue du Hezbollah et ce nouveau «réservoir» pour la francophonie : «Quand on voit qu'il y a quinze ans ils enlevaient nos ressortissants ! Ils ont mûri, ce sont des interlocuteurs.»

Notre Réaction
Certes nous éviterons de jouer les naifs en nous extasiant devant le lancement d'un journal télévisé francophone par la chaine Al Manar depuis Octobre 2002.
Ce choix est sans aucun doute stratégique de la part du mouvement de résistance libanais pour les uns, terroriste ou encore pro-iranien pour les autres. Bien sûr ce journal a un ton, bien sûr il ne cache pas son opposition permanente au sionisme et ne manque pas une occasion de montrer des images de maltraitance, doux euphémisme parfois..., exercée par l'armée israelienne envers les palestiniens.Mais aller jusqu'à la traiter d'antisémitisme systématique, en amalgamant tout comme le plus souvent, envisager comme Mr Raffarin l'usage de procédures administratives pour forcer EUTELSAT, son difffuseur satellitaire de droit français, à supprimer son signal parce que "la chaine porterait atteinte au grands principes au nom desquels la liberté de communication peut être limitée", voilà qui semble encore renforcer les thèses que prône Al Manar surtout lorsque ces propos jouissent de bienveillants relais dans la presse au lendemain d'une rencontre avec les représentants de la communauté juive de France.
Lorsqu'on pense que la future chaine d'Information française sera baillonnée en France, de plus en plus nombreux seront ceux qui préféreront peut-être regarder le journal francophone d'Al Manar, s'il existe encore, plutôt que l'actualité sur France 2 ou TF1 ou Mr Raffarin est bien timide dès lors qu'il s'agit de s'exprimer sur la construction d'un mur de honte sans doute destiné dans l'esprit de ses promoteurs à rapprocher les peuples...
Nous suggérons donc à ceux qui qualifient certains médias comme Al Manar d'incontrolables ondes de la haine, d'aller poser quelques miroirs sur le mur, histoire de contribuer à mieux faire jaillir la lumière qui les ménera vers le chemin de la Paix...

JM Druart


LBV 21 Janvier 2004- L'année se déroule décidement en conformité avec les prémisses du jour de l'an qui avaient déjà motivé notre premier reveil éditorial en 2004.

Alors que l'ensemble des acteurs du front sud, y compris Israel, a bien reconnu que le Bulldozer détruit par la résistance, se trouvait bien en territoire libanais lors de l'incident frontalier du 19 Janvier, l'enchainement des dépêches ci-dessous -et surtout leur lieu d'émission- ne manquera pas de vous laisser, comme nous, interrogatif...
A les lire, celui qui se défend est un provocateur qui prend l'initiative de la tension, le bourreau devient la victime, le méchant se transforme en bon samaritain.
Nous sommes certes rompus à ces grossières manipulations de la vérité visant toujours la masse des profanes qui suivent le plus souvent l'actualité d'une oreille distraite mais;
La réalité du monde d'aujourd'hui et le cynisme qui le caractérise trouvent sans doute une de leur meilleure expression le long d'une certaine ligne bleue du côté du Sud-Liban; pas de quoi nous faire voir la vie en rose!

Raid sur le Liban-sud: une "riposte mesurée" selon Israël
JERUSALEM, 20 jan (AFP) - Israël considère que le raid mené par son aviation sur le Liban-sud constitue une "riposte mesurée" mais inéluctable aux attaques du Hezbollah le long de sa frontière nord, et déclare ne pas souhaiter d'escalade militaire.

Powell accuse le Hezbollah d'avoir provoqué la risposte israélienne WASHINGTON, 20 jan (AFP) - Le secrétaire d'Etat américain Colin Powell a accusé mardi le Hezbollah libanais d'être responsable, par son attaque lundi qui a tué un soldat israélien, des bombardements menés contre certaines de ses positions par l'armée israélienne.

Israël espère que le Hezbollah évitera l'esclade malgré les raids au Liban JERUSALEM, 21 jan (AFP) - Israël espérait mercredi que le Hezbollah libanais s'abstiendrait de déclencher une escalade après deux raids de l'aviation israélienne au Liban sud en riposte à une attaque de ce mouvement chiite ayant coûté la vie lundi à un soldat israélien.

Bombardements de l'aviation israélienne au Liban-sud
TYR (Liban), 20 jan (AFP) - L'aviation israélienne a bombardé mardi soir des localités du Liban-sud, ont indiqué des correspondants de l'AFP. Les bombardements ont visé la région de Zibkine, à une quinzaine de kilomètres au sud-est de la ville portuaire de Tyr (85 km au sud de Beyrouth), sous contrôle du Hezbollah chiite libanais, ont-ils indiqué. Les avions israéliens ont également bombardé la région d'Aalmane (secteur de Nabatiyé), au sud de la rivière du Litani, ont-ils ajouté. Les raids ont commencé vers 18h00 (16h00 GMT) et ont duré près d'une demi-heure, selon les correspondants de l'AFP. Trois quarts d'heure plus tard, le calme semblait être revenu. Peu auparavant, deux hélicoptères avaient été aperçus survolant la côte méditerranéenne au large de Tyr. Les raids ne semblent pas avoir fait de victimes. En Israël, la radio publique a rapporté que les avions israéliens avaient attaqué deux bases du Hezbollah au Liban-sud. Le Hezbollah libanais a indiqué que deux raids israéliens avaient visé des régions sous son contrôle. Ces attaques interviennent au lendemain de la destruction d'un bulldozer israélien par le mouvement chiite à la frontière israélo-libanaise. L'attaque du Hezbollah a provoqué la mort d'un soldat israélien, qui se trouvait à bord du bulldozer, en territoire libanais.
Selon la radio israélienne, le ministre de la Défense israélien Shaoul Mofaz avait mis en garde mardi la Syrie et le Hezbollah, les accusant de "provocations délibérées", et avait averti les "responsables de ces provocations" qu'ils en "(paieraient) le prix".


La Bonne Année vue par le voisin du Sud...

1er Janvier 2004- "Israël viole l'espace aérien libanais le jour du Nouvel an L'aviation israélienne a violé à deux reprises, mercredi soir et jeudi matin, l'espace aérien libanais;
... Les violations israéliennes de l'espace aérien libanais sont fréquentes, en dépit des condamnations de l'Onu, qui a souligné à plusieurs reprises que "leur persistance va à l'encontre des efforts internationaux pour maintenir la stabilité" à la frontière entre le Liban et Israël".
selon le communiqué du bureau local de l'AFP à Beyrouth.

Au moment ou l'usage de l'expression "Axe Américano-sioniste" est en passe d'être breveté en France comme une incitation à la haine raciale ou à la discrimination entre les peuples, on vient d' assister en quelques jours à une montée en puissance de l'arrogance du gouvernement Israelien, lequel a annoncé entre Noel et Jour de l'An son intention de renforcer sa politique d'implantation sur les territoires occupés du Golan, puis s'est senti obligé, sans doute pour marquer sa toute-puissance, de crever le mur du son et de survoler l'espace aérien du Liban pour le passage de la nouvelle année.
Mais qui peut mettre aujourd'hui cette puissance en doute? Israel au nom de la Sécurité et du Principe de précaution, qui devient au demeurant fort populaire chez les gouvernants occidentaux, est le seul pays qui développe son armement de destruction massive, qui construit un mur séparant les peuples en toute impunité. La seule réprobation des diplomaties occidentales sont les mots dont on connait l'efficacité redoutable et surtout le terrible aveu d'impuissance...
A l'heure ou les peuples du monde entier n'aspirent qu'à la paix, ou un tremblement de terre fait quinze fois plus de victimes que le 11 Septembre, Israel nous a souhaité la bonne année à sa façon. Sans doute la meilleure pour exciter les esprits et les armes, la plus ostensible -mot à la mode...- pour démontrer qu'en 2004 comme depuis 56 ans, ses gouvernements s'octroieront le droit, à quelques exceptions près, de marcher à contre courant du monde, dictant cyniquement leur loi au nom d'une supériorité dont il demeure fort risqué de rechercher le bien-fondé de l'auto-proclamation.

Bonne Année 2004 à tous les peuples sans exception, dans la fraternité, la paix et la sérénité, contre vents, marées et grondements trublions venus du ciel qui n'impressionnent plus grand monde au Liban.

Laicité française et Nation libanaise: un Destin lié?

21 Décembre 2003- Le Liban ne peut demeurer indifférent au débat qui agite actuellement la société française au sujet du port de "signes ostensibles" à l'école publique.
On ne saurait en effet oublier que les frontières du Liban moderne furent largement influencées par la France de l'après-guerre mondiale 1914-1918 et que le modèle multiconfessionnel libanais qui tente de survivre depuis lors n'aurait sans doute jamais existé si le modèle laique ne l'avait pas fraichement précédé en France.
Il convient en effet de rappeler que la tentation fut grande à l'époque de créer un Liban presque exclusivement chrétien et qu'un rappel à l'ordre des apôtres de la laicité remis le projet de dessin du Liban dans le droit chemin.

Le Président Chirac a préconisé récemment l'instauration d'une loi visant à renforcer l'application de la laicité en interdisant le port du voile à l'école, car soyons clairs, c'est bien lui qui est d'abord concerné. Les croix ou les kippas ne sont au voile musulman que ce que les frères, soeurs ou bons amis étaient aux couples homosexuels lorsque le PACS fut institué par le gouvernement socialiste.Il ne s'agit à chaque fois que de mieux faire avaler les pilules...

Notre propos n'est en aucune façon d'inciter au port de ces signes ostensibles d'appartenance communautaire, la société libanaise ne sait que trop les excès et dérives vers lesquels une telle démarche pourrait mener. Mais on peut légitimement se demander si une loi s'impose car elle pourrait bien se retourner à terme contre les objectifs de ses instigateurs.

Une fois de plus, les politiques sont tombés dans le piège de certains médias qui ont réussi à amplifier la réalité du problème pour influencer l'opinion publique. L'histoire du voile avait déjà été agitée il y a une dizaine d'années sans accoucher de telles conséquences.
Que cette loi finisse par nuire à la laicité à long terme par les tensions qu'elles engendrera inévitablement ou par exemple par la multiplication d'écoles coraniques en France et ce sera l'influence du modèle français déjà bien affaiblie qui cédera la place à ceux qui font déjà tout , en coulisses, pour la lui prendre au Liban:
La combinaison de ces facteurs endogénes à la société française et des variables de l'environnement international risque d'accélerer une partition du Liban que l'on sent poindre à l'horizon; puisqu'on a longtemps qualifié le Liban de Suisse du Moyen-Orient grâce à ses banques et son relief, le moindre mal sera alors l'instauration en douceur d'une confédération de cantons , un peu comme la Suisse a entamé cette construction en... 1293.

On sait bien évidemment que c'est le critère d'appartenance confessionnelle qui fixerait dans un tel scénario, les limites cantonnales et le modèle libanais s'en serait alors allé au rythme du malaise qui a commencé à ronger celui de "la mère du Liban" contemporain: voilà pourquoi les destins français et libanais seraient encore inévitablement liés jusque vers l'inconnu.

JM Druart


Colloque sur le Liban au Sénat à Paris


Le Liban: les défis de l'Avenir ou l'autre reconstruction...

-Paris 26 Septembre 2003- Qu'ils résident à Paris ou qu'ils se soient déplacés de Beyrouth, les libanais présents au colloque du Sénat y sont allés d'une voix unanime.Tous ont dénoncé la corruption combinée avec l'existence d'une momenklatura, le déliquescence de la société civile et l'existence d'une véritable hémorragie de la population depuis 1997, à un rythme inquiétant de presque 100.000 par an dont beaucoup de jeunes. La cause de tous ces maux
principalement évoquée réside dans le voisinage immédiat, la direction dépendant de la sensibilité de chacun...
Devant un tel tableau plus que sombre car alarmant sous certains aspects, c'est à se demander ce qui pouvait bien subsister du modèle libanais qui avait été proposé au menu. Même si parallèlement il se dégageait aussi une unanimité pour s'entendre sur la tolérance réciproque, la réalité d'une entente Islamo-chrétienne et bien sûr l'indéfectible Amitié de la France, il fallait être "diablement" optimiste pour ne pas sortir plutôt découragé d'une telle journée.Devant tant de constats amers et de blocages dénoncés, il paraissait en effet bien difficile de trouver les clés d'une solution globale et rapide.
Notre conclusion devenait alors que le premier défi à relever pour les libanais est celui de ne pas sombrer dans une certaine résignation, ceci valant tant pour ceux qui restent au pays que pour les autres qui ont parfois pris quelque distance.
Le peuple libanais, fort d'une confiance reconquise, de ses capacités et de ses potentialités largement reconnues devra rapidement prendre ses responsabilités pour entamer sa véritable reconstruction sur les bases d'un engagement démocratique fondé sur la conscience citoyenne. En effet, si la reconstruction matérielle entamée depuis dix ans était nécessaire, elle ne saurait être manifestement suffisante.
C'est dans les temps les plus difficiles de l'histoire de toute nation que le don de créativité et de capacité de sursaut des peuples doivent leur éviter toutes tentations de démission;
En ce qui nous concerne, cela restera pour l'Avenir du Liban, notre parti unique !

JM Druart et Karine Requena


Wait and See Monsieur le Président...
9 Septembre 2003
- C'est avec son sourire habituel, pincé et narquois, que GW est donc venu nous expliquer qu'il était désormais nécessaire que l'ONU se joigne aux efforts des Etats-Unis pour instituer une gentille démocratie et chasser les méchants terroristes de l'Irak. Après avoir rabaissé durant de nombreux mois l'Organisation Internationale à un rang de simple observateur, voilà qu'il l'appelle au secours, à condition bien sûr, de garder sur elle, l'autorité hiérarchique pour la suite des opérations!
Voilà une démarche qui rappelle l'opportunisme admirable dont seule, sait faire preuve l'Administration américaine, comme lorsqu'elle lança une feuille de route pour la paix entre Palestiniens et Israeliens peu de temps avant de se lancer dans l'aventure irakienne.
On voit bien ce qu'il advient aujourd'hui de cette initiative dont il ne fallait pas être devin pour savoir ou elle aboutirait dans la mesure ou GW n'a que faire de ce qui se passe en Palestine et qu'il est l'otage d'une des parties.
On attendra donc bien une bonne année, c'est à dire l'issue de l'élection américaine, avant de répondre à de telles avances cyniques voire malhonnêtes. Comme nous le disions juste après le terrible attentat contre l'ONU, il est urgent d'attendre et nécessaire de garder le cap: celui de ne pas aider cette administration et éviter de se laisser entrainer dans le désordre qu'elle a semé pour servir une mélasse d'intérêts économiques et religieux.
Il sera bien temps fin 2004 de penser à aider l'Amérique, en espérant que cette administration paiera d'ici- là la facture morale de cette aventure et que des hommes plus responsables prendront en main les destinées de cette grande nation qui mérite mieux.

Seul !

21 Août 2003- L'attentat contre le siège de la représentation de l'ONU à Bagdad démontre encore combien il était périlleux de se lancer dans l'aventure irakienne.
Les pertes subies par les alliés anglo-américains depuis le 1er Mai, date de la fin de la guerre au sens ou GW Bush comprend ce terme, sont aujourd'hui supérieures à celles cumulées entre le 20 Mars et cette proclamation devenue bien fantaisiste .Ainsi le scénario de l'enlisement que les experts avertis prédisaient est-il en cours de réalisation...

Combien d'innocents devront donc encore perdre la vie à cause de l'ignorance, de l'incompétence et des visions perverses d'une coalition bien plus à l'aise dès lors qu'il s'agit de faire marcher la poudre de leur gachette et des canons que la matière grise de leur cerveau qui les rend aveugles depuis des mois?
Nous pensons en premier lieu aux victimes civiles irakiennes, aux journalistes et personnels des Organisations gouvernementales ou non, dévoués aux tâches d'information ou humanitaires, mais aussi à ces malheureux GI dont certains se sont souvent engagés en vertu d'un immonde marchandage leur laissant miroiter une possible nationalité américaine au retour... Qu'elle est vraiment grande et belle la morale de GW !

Aujourd'hui, Mr Bush et ses conseillers demandent du renfort car ils voient bien que la situation leur échappe de jour en jour et que cela pourrait bien vite faire retomber la popularité de l'auto-proclamé gardien du Bien lorsque les gardiens du Temple, ses alliés de circonstance, auront décidé de se retourner contre lui dans la perspective de l'élection présidentielle de 2004...Mais il est vrai que l'ange GW. qui ne savait même pas au début de l'Automne 2002 que la majorité de la population irakienne était chiite, semble bien loin d'être capable de prendre au sérieux ce genre de menaces et de déjouer les pièges qu'on lui tend depuis sa rocambolesque élection.

Il parait donc urgent de laisser Bush et son équipe d'évangélistes radicaux se dépêtrer seuls de ce bourbier et de ne pas céder aux diverses chantages qu'ils doivent être entrain d'imaginer pour contraindre certains états de craquer pour rejoindre les forces de leur coalition. Leur réserver ce destin de solitude apparait désormais comme un devoir.

Seuls aujourd'hui, plus seuls encore demain, voilà bien le triste sort qui doit être réservé à ceux qui croyant porter l'Amérique au premier rang du monde, prennent le risque d'en être les premiers fossoyeurs.Sans doute le monde a t-il besoin d'une nation phare qui l'aide à trouver des repères, mais ce n'est certainement pas cette Amérique "guidée" par GW.Bush qui pourra longtemps encore, assumer cette noble fonction.

JMD - LibanVision


Sabra et Chatila:
La loi de compétence universelle sera bien réduite à une peau de chagrin

A peine nommé, le nouveau Premier Ministre Belge qui se succède a lui même, a pris sa première décision: la loi de compétence universelle verra son terrain d'application notablement réduit pour permettre à Sharon de pouvoir dormir tranquille... Mais a t-il d'ailleurs été inquiet une seule seconde, celui qui sait combien les pressions et chantages sur le monde suffisent pour échapper à la justice des hommes lorsque ceux-ci se hasardent à la rendre plus sévère et moins sélective.

Peut-on en vouloir à la Belgique et à son Premier Ministre? sans doute pas, tant ses démarches et prises de positions depuis une dizaine d'années furent assez courageuses et justes; mais comment résister à tant de pressions lorsqu'on est un petit pays qui ose inquiéter ceux qui s'auto-proclament dépositaires de la morale et du Bien dans le monde.
Voilà que la famille Bush et le Général Tomy Franks risquaient eux-aussi d'entrer dans le champ des plaintes déposées au nom de cette Loi de compétence universelle.
C'en était trop, il fallait donc vite assigner la Belgique à davantage de réalisme et convaincre les derniers sceptiques que le monde ne connait qu'une seule loi, celle rédigée et appliquée par les alliés américano-sionistes.

Quant aux descendants des victimes et à ceux qui se battent pour la justice des justes, il ne leur restera que les larmes et le dépit pour noyer leur chagrin mais surtout la foi pour retrouver les forces afin de venir à bout de ce potentat sur le monde qui ne sera pas éternel!

JM Druart LibanVision

 

30 Avril 2003

LibanVision se fait l'écho, suite au récent remaniement ministériel, de l'hommage rendu dans l'Orient-le Jour par Alexandre Najjar à
Ghassan Salamé, "l'homme au costume de soie"



La montagne a accouché d'une souris. Dans les calculs de nos dirigeants qui cherchaient à renforcer la cohésion interne en instillant dans le gouvernement de nouveaux ministres inféodés à la Syrie à défaut de tendre la main à l'opposition pour sceller l'union nationale, il était entendu qu'il n'y aurait pas de place pour les technocrates. Mais qu'auraient-ils perdu à garder à son poste, pour sauver les apparences, l'un des rares ministres à avoir accompli son devoir avec abnégation, efficacité et droiture, à savoir Ghassan Salamé ? On le savait brillant analyste et universitaire, on se délectait à la lecture de ses essais (dont le prophétique Appels d'empire) et à l'écoute de ses interventions où il faisait toujours preuve d'une grande perspicacité et d'une culture encyclopédique. Ce qu'on ignorait alors, c'est que, contrairement à nombre d'universitaires qui, une fois sortis de leur milieu, perdent leurs repères et se montrent incapables de s'organiser ou de diriger, Ghassan Salamé est un véritable homme d'action. Par où commencer le bilan ? Comment ne rien oublier ? Tant de réalisations accomplies, souvent dans la discrétion absolue, qu'il est impossible de tout recenser. L'homme dormait peu, ne perdait pas une seconde, comme s'il était conscient qu'une vie entière ne suffirait pas pour réaliser ses rêves et ses ambitions. Malgré les difficultés inhérentes au ministère de la Culture (budget dérisoire, paiements retardés, bureaucratie étouffante, fonctionnaires sous-qualifiés, défaut d'organigramme...), il a été, deux ans et demi durant, de tous les combats : il a réussi l'organisation du Sommet arabe de Beyrouth qui, malgré les inévitables luttes intestines, a donné naissance, pour une fois, à des propositions concrètes ; il a excellé dans l'organisation du Sommet de la francophonie et de centaines de manifestations créées en marge de cet événement historique, provoquant ainsi une " déferlante " francophone sans précédent dans le pays. Dans le domaine du livre, il a réussi à implanter en un temps record, de concert avec l'AIF, de nombreux Centres de lecture et d'animation culturelle (CLAC) aux quatre coins du Liban et a donné un véritable coup de fouet à la reconstruction de la Bibliothèque nationale, amorcée par son prédécesseur, Mohammed Youssef Beydoun. Conscient des moyens limités mis à sa disposition par un État plus soucieux de bâtir des ponts que de construire les esprits, il a su convaincre les plus grandes instances internationales, comme l'Union européenne ou la Banque mondiale, d'apporter leur soutien à des projets culturels essentiels, comme la Bibliothèque nationale ou la mise en valeur de nos sites archéologiques. D'autres bailleurs de fonds étaient prêts à financer de nouveaux projets en cours d'élaboration... Salamé a établi un organigramme ambitieux et futuriste pour le ministère, qui attend d'être enfin voté au Parlement ; il a soutenu, autant que faire se peut, la production cinématographique libanaise et le théâtre, permettant aux élèves des écoles publiques d'assister gratuitement aux pièces locales pour se familiariser avec l'art dramatique. Toujours présent lors des grands événements culturels, il profitait des jours de repos pour aller à la rencontre des Libanais dans les régions défavorisées, là où la culture n'a jamais mis les pieds, pour les réconforter et leur apporter son soutien. À Byblos, il a su dynamiser le Centre international des sciences de l'homme de l'Unesco et a permis, avec le concours des Canadiens et de la municipalité, la création d'un musée et la valorisation du site archéologique de la ville. C'est sous son " mandat ", enfin, que le Liban a créé la surprise en se classant premier aux épreuves culturelles des Jeux de la francophonie, supplantant ainsi une cinquantaine de pays. Sur la scène internationale, Salamé s'est dépensé sans compter : non content de représenter dignement le Liban dans des événements majeurs à l'occasion desquels il a prononcé, dans les trois langues qu'il maîtrise parfaitement, des discours remarqués, il s'est vu dans l'obligation d'intervenir plus d'une fois, à la demande de nos dirigeants, pour rabibocher les erreurs de certains diplomates mal inspirés, et a même failli perdre la vie au Congo où il avait été appelé pour assurer la sécurité de la communauté libanaise prise pour cible par les insurgés... Il n'y a pas si longtemps, lors d'une émission télévisée, un journaliste a comparé Ghassan Salamé à " un homme en costume de soie au milieu des broussailles ". Dans un monde politique qui ne le mérite pas, l'homme en costume de soie peut être fier d'avoir rempli sa mission. Il s'en va la tête haute, les mains propres et le costume intact, emportant avec lui ses rêves encore inassouvis et " une certaine idée " du Liban, laissant derrière lui de grandes réalisations et des dizaines de chantiers. S'il n'est pas revenu, c'est sans doute parce qu'il n'a pas voulu négocier - car tout, chez nous, se négocie - son retour. Faut-il pleurer son départ ? Pleurons plutôt le pays qui l'a laissé partir.

Alexandre Najjar


9 Avril 2003
Les nouvelles armes de destruction massive...


L'appareil photo d'un journaliste blessé par un tir d'obus américain, mardi, à Bagdad
© AFP Patrick Baz

Depuis qu'il se croit investi d'une mission quasi-divine, GW Bush en voit partout! sous l'influence des faucons qui lui soufflent ou lui écrivent presque tous ses discours, le voilà qui se sent persécuté de tous les côtés; déclenchée au nom de la Démocratie et du danger des armes de destruction massive, du risque de guerre chimique, force est de constater que rien de sérieux n'a été découvert sur le terrain après trois semaines de guerre et les faits ont montré au monde entier que la résistance irakienne, un moment courageuse, n'avait que peu de moyens pour s'opposer au rouleau-compresseur américain.
Comme aux plus beaux jours de la conquête de l'Ouest, ce qui fait courir GW Bush, c'est désormais le "Wanted Saddam". Peut-être craint-il de le capturer proprement pour qu'il soit traduit devant une cour de justice internationale dont il ne reconnait d'ailleurs pas les compétences...

Mais ce qui donne vraiment la nausée, c'est cette violence aveugle qui a "massacré" femmes, enfants civils surtout dès que les troupes américaines se sont approchées de Bagdad.C'est encore ces attaques délibérées contre les témoins libres de cette bataille de Bagdad que sont les journalistes qui n'ont pas été intégrés dans les unités de combats de la coalition.Al Jazeera paie au prix fort la rude concurrence qu'elle constitue pour CNN mais surtout Fox News.Ses images et commentaires sont trop proches de la réalité.
Le tir froid du Char US contre l'Hotel Palestine tuant deux journalistes confirme que la caméra non contrôlée est elle aussi en passe de devenir une arme de destruction massive de la Vérité.A moins que la simple lecture du nom de l'hôtel n'ait éveillé des pulsions de violence chez le tireur.D'ailleurs, comme on l'avait prédit, depuis le début de l'opération en Irak, les incursions, destructions, tirs de missiles ont rarement été d'une telle intensité en...Palestine, notamment dans la bande de Gaza.Mais les médias occidentaux, trop centrés sur Bagdad, n'ont que bien peu de temps à y consacrer.Non, cette opération Américaine n'est pas le seul fait de l'Amérique; elle était planifiée depuis longtemps dans le cadre d'une action globale dans tout le Moyen-Orient. Oui, le psychanalyste de GW Bush, s'il existe, devrait bien se régaler en l'allongeant sur son Divan; peut-être serait-il inoffensif durant la consultation!

JMD


30 Mars 2003
L'Amérique dans le désert...

La photo ci-dessus ne pourrait être qu'une aimable carricature de l'opération Anglo-américaine menée en Irak.Malheureusement, après plus de 10 jours de guerre, elle prête de jour en jour de moins en moins à sourire.
Il y a quelque chose de pathétique dans cette Administration qui apparait comme illuminée à la fois par les cieux et par le sous-sol.
Chaque jour qui passe conforte ceux qui doutaient de la bonne foi dans la démarche de G.W Bush et surtout de la pleiade d'individus machiavéliques qui l'entourent.La possession d'armes de destruction massives n'était bel et bien qu'un faux prétexte qui s'est traduit par l'éviction de l'ONU.Aujourd'hui, c'est le renversement du régime qui est présenté comme l'objectif à atteindre, que sera-ce demain une fois Saddam Hussein mort ou évanoui sur sa mobylette?
L'équipe intégriste qui mène cette croisade conformément à l'analyse simpliste du Président Bush au lendemain du 11 Septembre cherche bien à s'approprier sans vergogne les ressources économiques de l'Irak tout en excitant les masses arabes contre le monde occidental et accentuer un soi-disant choc des cultures et finalement diviser pour mieux régner, stratégie dans laquelle certains sont passés maitres depuis des millénaires...Nous qui pensions que l'intégrisme était l'arme des pauvres...Voilà donc que certains prétendus riches s'y mettent aussi.

Oui, nous sommes tristes de voir le peuple américain totalement manipulé comme son Président par une bande de faucon très mal intentionés;
Oui, nous sommes inquiets des vrais enjeux de la situation tant il est clair que certains cherchent à tous nous emmener dans une sorte de vide, une autre forme de désert pour les générations de demain.
Oui, nous sommes nombreux à être conscients de tout ce que l'on ne peut pas exprimer au grand jour sous peine d'être jeter dans le désert...

Sans implorer Dieu, nous nous en remettrons d'abord avec confiance à ce bon sens populaire, celui qui mène dans la rue des millions d'hommes et de femmes de toutes origines et religions, croyants ou non, pour crier que cette guerre a quelque chose d'injuste, de bizarre, de terrible et qu'elle est in fine inacceptable.
Gageons que nous ne prêchons pas tous dans le désert...

JM DRUART


13 Mars 2003

LibanVision faisait déjà écho en Septembre 2002 de l'excellent ouvrage de l'Historien Emmanuel Todd "Après l'Empire".
C'est donc tout naturellement que nous vous convions à lire l'entretien qu'il vient d'accorder à l'Hebdo Magazine dans le contexte de la crise irakienne qui renforce encore, selon lui, et selon nous..., l'amorce d'un déclin inéluctable, contrairement à ce que pourrait laisser croire les impressionnantes démonstrations de force.



Question Ouverte à Mr Bush et ceux qui le manipulent:

"De quoi êtes vous réellement assoiffé, Mr le Président?"

De vengeance?; parce qu'après le 11 Septembre 2001, votre action en Afghanistan, n' était pas suffisante et que votre nouvelle cible, même si elle n'est pas vraiment connectée à cet horrible évènement, vous permet de vous défouler dans votre croisade contre le Mal...?

De Pétrole?; parce que, voulant stratégiquement épargner au maximum vos réserves texanes et réduire votre dépendance vis à vis de l'Arabie Saoudite que vous soupçonnez de complicité dans les évènements, il est commode de faire un Hold-up sur les installations et les ressources Irakiennes, secondes réserves mondiales?

Ou d'Eau?; on en parle moins souvent, mais il faut rappeler que beaucoup de géostratèges considèrent cette ressource comme l'enjeu des conflits de demain...Lorsque l'on sait que le plateau Anatolien constitue la première concentration au monde de réserves d'eau douce, que votre allié la Turquie en est le principal souverain, qu'il abrite les sources du Tigre et de l'Euphrate qui se jettent dans l'Océan Indien en...Irak et qu'enfin Israel est totalement dépendant de ses voisins en Eau ( le Liban en sait quelque chose...), quoi de de plus naturel au nom de la Démocratie que pour faire main basse sur le bassin Mésopotamien!

Il serait certes facile de dire que nous ne sommes pas nés de la dernière pluie, que sans doute, cela constitue trois bonnes raisons pour étancher votre soif de Puissance et d'Hégémonie, mais en vertu du dicton, "bien mal acquis ne profite jamais", cette démarche, sans doute efficace à court terme, risque fort de se retourner ensuite contre vous et surtout votre peuple et qu'à travers votre vice sous couvert de vertu excessivement affichée, elle précipitera le monde entier dans l'instabilité croissante avant peut-être le pire...

JM DRUART

14 Février 2003:

Les jeux de l'amour ou de la guerre?

Comme l'époque se veut ironique, c'est le jour de la Saint Valentin normalement dédié aux gens qui s'aiment que devrait se dessiner plus nettement le tableau de la guerre des pays qui se détestent. S'il parait probable que les Etats-Unis finiront par avoir raison des résistances de leurs alliés traditionnels envers les velleités guerrières de "Bushman"*, et entameront l'offensive dans les jours ou les semaines qui viennent, on doit, aux vues des véritables raisons qui les poussent dans cette logique, légitimement se poser la question suivante:
L'armée des Etats-Unis est elle vraiment conçue pour faire une guerre qu'elle doit remporter rapidement ou est -elle en réalité destinée à être la seconde force d'occupation de l'aire régionale?
Il parait en effet assez simple de laisser à Sharon, fraichement réelu, la tâche de contrôler les Palestiniens dans un périmètre restreint et de se charger de contrôler l'ensemble des pays arabes et de leur pétrole en administrant l'Irak et en laissant tout son arsenal guerrier bien au chaud dans le golfe persique entre Koweit, Qatar et Arabie Saoudite.
Il parait inévitable que cette armée là soit bel et bien une armée d'occupation avant d'être faite pour la guerre car s'il faut 150 à 200000 hommes et au moins sept porte-avions pour venir à bout du méchant Sadam, c'est que les Etats-Unis ne sont vraiment déjà plus la super-puissance qu'ils prétendent être.Mais cela, nous en sommes déjà convaincus alors épargnez nous cette cynique mise en scène qui ne nous donne même pas envie de célèbrer des jours prévus pour être plus joyeux.

JM DRUART

* Bushman, "homme de la brousse" en Français dans le texte, est le surnom que nous avons depuis longtemps donné à G W Bush.

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Les Chrétiens du Liban en face de leur problématique
LBV-26 Décembre 2002- En cette période de Noel, nous nous faisons l'écho d'un bon article paru dans le grand quotidien libanais AnNahar et traduit en Français par l'Hebdo "Courrier International". Nul doute que sa lecture pourra aider à mieux comprendre les enjeux actuels de cette communauté et le défi quelque peu cornélien auquel elle est confrontée depuis plusieurs années.En effet, toute hémorragie excessive impliquerait par essence la mort de l'idée libanaise...
>>> Une culture chrétienne qui ne peut s'exprimer sans liberté
Accepter la mainmise de la Syrie ou devoir craindre une montée de l'intégrisme islamique ? Cette alternative ne laisse aucun choix aux chrétiens du Liban, estime An Nahar, le grand quotidien de Beyrouth.
A ne pas manquer dans Courrier International du 26.12.2002

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Un hiver chaud a t-il été programmé pour le Liban?

LBV- 6 Décembre 2002- Alors que la polémique et les joutes verbales fusent de toutes parts entre Bagdad et Washington depuis le début de la mission des inspecteurs de l'ONU, voilà que l'administration américaine aux ordres des lobbys du Congrès fraichement élu, reprend à son compte les allégations publiques faites il y a quelques semaines par ses membres les plus excités:
Pour les cow-boys d'outre Atlantique, pas de doute, les liens et complicités entre Al Qaeda et le Hezbollah libanais sont certains.Cette propagande qui n'est pas nouvelle commence à être médiatisée aux heures de grande audience , en France par exemple et le jour de l'Aid el Fitr, histoire d'exciter les musulmans et de faire peur aux bons peuples occidentaux à quelques jours de Noel...
La mise en scène est quasi-parfaite mais nos agitateurs- apprentis-directors ont oublié que tout le monde n'est pas dupe: tout est réglé comme dans le tournage d'un film basique de la MGM:
Janvier et Février seront une période agitée car Bushman, président-broussard de la future ex-première puissance mondiale a le doigt sur la gachette depuis des mois.Il n'attend qu'une configuration climatique optimale pour appuyer sur le petit bouton rouge, ce cadeau qu'il a demandé au Père Noel.
Le seul suspense dans toute la propagande actuelle? Aura t-on droit à des bombardements des camps palestiniens du Liban en apéritif pour faire monter la pression ou en guise de représailles suite à une agitation prévisible suite aux premiers bombardements sur l'Irak?

Nous concluerons par une "anecdote" du monde des affaires qui n'a à priori rien à voir avec la tension internationale mais qui à nos yeux est lié par le concept de l'infantilisme dangereux et pervers qui gouverne aux destinées du monde: la seconde compagnie aérienne du monde, United Airlines est au bord de la faillite et ne passera pas l'hiver; comment cela est-il possible?
Figurez-vous qu'elle présente l'originalité au coeur du royaume du capitalisme d'appartenir à ses salariés à hauteur de 55%.Voilà plus de deux ans , donc bien avant l'attaque du WTC, que le cours de l'action commença à sévèrement chuté.Que croyez-vous que décidèrent les salariés-actionnaires-propriétaires pour 2002?
Voyant leur épargne-retraite fondre à vue d'oeil, il se sont votés des augmentations de salaires allant de 22 à 29% précipitant ainsi leur compagnie à la faillite en pleine période délicate pour le secteur aérien.
De grâce, ne me taxez pas encore d'anti-américain! Ces propos fondés sur des réalités n'ont pour objectif que de se placer dans une perspective post-américaine inéluctable dès lors que ce pays est dirigé par de grands enfants, au mieux des ados en pleine crise, autant politiquement que dans le monde des affaires.Il faut dire que certains ont bien compris tous les bénéfices qu'ils pouvaient tirer de cette caractéristique du peuple américain.Vivement que celui-ci devienne mature, le monde pourrait beaucoup y gagner...

Alors, que l'hiver soit chaud ou tiède, le Liban, une fois de plus saura résister du Nord au Sud et s'adapter aux divers scénari que les garnements lui planifient.Si à quelques semaines de la probable agression, les metteurs en scène du désordre mondial ont encore besoin de préparer leurs opinions publiques, qu'ils n'oublient pas qu'au Liban et au Moyen-Orient, les peuples sont structurellement préparés et donc tout à fait prêts à faire face à cette nouvelle épreuve.

JM DRUART

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Résolution de l'ONU sur l'Irak:
un vrai succès pour la France et la Francophonie politique telle que définie à Beyrouth

LBV - 8 Novembre 2002 - Est-il raisonnable de mettre à l'actif de la Francophonie ce qui constitue manifestement un pas en arrière dans la logique de guerre folle que les Etats-unis voulaient imposer au monde au mépris des règles de base du Droit International?
Il est indéniable que la Diplomatie française fait un retour en force sur la scène politique internationale depuis quelques mois et le discours " forcé " de Bush devant les Nations Unies le 11 Septembre constituaient déjà les prémices de ce retournement de situation.Le retrait d'une motion de recours automatique à la force contre l'Irak négocié par Jacques Chirac auprès du Président Américain constitue un succès diplomatique de poids pour la France dans la droite ligne des déclarations de Beyrouth.
Il est dès lors raisonnable de considérer que c'est dans une continuité toute parée de logique vis à vis de ses partenaires francophones mais aussi de popularité auprès des opinions publiques internationales que la France et Jacques Chirac peuvent commencer à capitaliser une crédibilité retrouvée dont la Francophonie constitue un relais tout à fait significatif au niveau mondial.
On voit donc là toutes les synergies dégagées entre un pays moteur et l'organisation internationale.
Quand le discours est clair et logique et que l'action suit avec autant de rapidité, on peut faire preuve d'optimisme, certes mesuré et momentané, mais c'est tout de même réconfortant après une vingtaine d'années de quasi-disette.Nourissons donc toujours et encore les ambitions que la Francophonie s'est donnée à Beyrouth et osons saluer les succès quand ils existent.

JM Druart

Spécial Sommet de la Francophonie

L'épilogue

-LBV, Beyrouth 21 Octobre- Déjà fini le Sommet de la Francophonie 2002?
oui, mais en vérité beaucoup de choses commencent à bouger et sa vocation est bien de s'affirmer comme un tremplin.

On a peut-être un peu oublié le Dialogues des Cultures durant ces trois journées mais peu importe car celui-ci appartient davantage à la rue et aux peuples qu'aux salles de conférences et membres des délégations; et puis ce dialogue s'est remarquablement exprimé depuis le Printemps 2001 notamment sous l'impulsion de Ghassan Salamé et de son équipe.C'est ainsi qu' une "maison de la francophonie" dont l'inauguration est prévue pour 2006 à Paris en sera l'expression palpable.

On retiendra de ce sommet, outre sa remarquable organisation louée par tous les participants, qu'il semble être fondateur quant à la dimension politique de la Francophonie.Il faut dire que la situation régionale et surtout la gestion
Post-11 Septembre de l'Administration Américaine, souvent jugée désastreuse..., auront finalement donné un sacré coup de main à la Francophonie pour s'affirmer et se décomplexer en la matière.

Beyrouth aura donc ouvert la voie à une francophonie prête pour l'offensive dans la concertation.Gageons que son nouveau Secrétaire Général élu à Beyrouth, le Président Abdou Diouf saura rapidement tirer profit des opprtunités crées par cette nouvelle impulsion et cette image naissante pour faire de la Francophonie un acteur à part entière dela scène internationale.

JM DRUART

 

Les Editos de l'Orient-le Jour, au jour le jour...,
par les grands acteurs ou les grandes signatures de la francophonie mondiale


A partir du 3 Octobre , avec un article du secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, débutera la publication d’une série d’éditoriaux portant sur le prochain Sommet francophone de Beyrouth et spécialement rédigés pour les lecteurs et lectrices de L’Orient-Le Jour par des personnalités internationales de premier plan ainsi que par des célébrités littéraires, des vedettes de la communication et, aussi, des grands noms de l’industrie. Défileront ainsi, à la une de L’Orient-Le Jour, l’académicien Jean-Marie Rouart, les écrivains Amin Maalouf, Tahar Benjelloun, Sleimane Benaissa et Marc Lambron, le président du Conseil supérieur de l’audiovisuel français Dominique Baudis, les journalistes Jean Daniel et Jean-Paul Cluzel, et le patron de Nissan Motor Co.
Carlos Ghosn.

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Affaire Wazzani ou Ouazzani...

Sachez-le et dites-le !

>>> Le Liban prévoit de porter de 7 millions de m3 à 9 ou 10 millions de m3 par an le volume d'eau qu'il puise dans le Ouazzani. Bien que cette quantité reste très en deçà des 35 millions de m3 par an accordés au Liban en 1955 par le plan Johnston, fruit d'une mission d'études américaines, le Premier ministre israélien Ariel Sharon en a fait un "casus belli" et les Etats-Unis ont envoyé des experts sur place pour tenter de calmer le jeu.
On préfererait donc des experts de l'ONU...

14 Septembre:


Coordination cordiale...pour mauvaises conduites
Bush fait le zouave à l'ONU pendant que Sharon brandit la menace du Wazzani

Magnifique ou Maléfique? Comment peut-il nous échapper que le même jour nous avons eu droit aux menaces de Bush à New-York devant les Nations-Unies et à celles adressées par Sharon au Liban et à la Syrie concernant l'alimentation en eau de quelques villages du Sud-Liban à travers la mise en place de quelques conduites à partir du petit fleuve Wazzani, sous-affluent du Jourdain...

Il a une curieuse approche de la notion de Souveraineté ce Mr Sharon, lui qui au nom de la Sécurité ne cessa de pomper et donc de voler l'eau du Fleuve Litani pendant plus de 20 ans...Oh!, nous comprenons bien depuis longtemps que cet individu ne supporte pas ses voisins et qu'il a le fantasme de les écraser de l'intérieur comme à l'extérieur et dans tous les sens du terme avec la complicité de ce vieil Oncle Georges intelligemment manipulé par ses agents bien en place aux USA..

Nous sommes las de vos gesticulations, Messieurs; à defaut d'oeuvrer pour la Paix, fouter nous la paix et prenez vous dans la tête nos certificats de mauvaise foi et de mauvaise conduite.Ce sera toujours mieux que les Scuds et les Katlouchas que vous aimeriez tellement recevoir pour pouvoir riposter et tout anéantir.

JMD

11 Septembre:

Le grand désordre mondial

Alors que le monde vit entre l'émotion d'une commémoration et l'angoisse d'une nouvelle agression Anglo-Américaine en terre Moyen-orientale, nous voulons ici ouvrir une réflexion au sujet de la puissance Américaine.

De plus en plus de voix s'élèvent pour résister à l'omnipotence des USA et de leur action unilatérale de plus en plus démesurée.Nous sommes en fait persuadés qu'à l'image des bourses et de la Nouvelle technologie en l'an 2000, les USA sont aujourd'hui une super-puissance tout à fait surévaluée qui, dans une espèce de fuite en avant et de gesticulations militaro-médiatiques, essaie de dissimuler le plus longtemps possible cette réalité aux yeux des peuples du monde.

Les Etats-Unis ont dorénavant davantage besoin des autres que les autres ne dépendent d'eux comme le révèle leur endettement multiplié par près de 5 en moins de 10 ans...les Américains se nourissent des déficits budgétaires, des déficits commerciaux et des émissions obligataires à taux fixe.Il suffirait d'une perte de confiance étrangère et d'un reflux de capitaux pour que le système ne s'écroule tel un chateau de carte.Les Etats-Unis en apparence maitre du monde, n'ont jamais été dans une position aussi fragile et délicate; ce n'est pas leur incompétence chronique et leur impuissance à gérer le dossier du Proche-Orient qui apportera un démenti à ce diagnostic.

La Question n'est absolument plus de se positionner comme Pro ou Anti-Américain. Il convient de se placer d'ores et déjà dans une perspective et une approche Post-Américaines.
Cela peut paraitre quelque peu avant-gardiste ou iconoclaste aujourd'hui.Cela paraitra un jour évident.Faisons en sorte de ne pas attendre le reflux violent engendré par une faillite annoncée pour ne pas se laisser entrainer trop profondément dans leur terrible déclin.

Ayant mal décodé la chute du Mur de Berlin en 1989 et celle des Tours de Manhattan en 2001, le mouvement est sans doute irréversible quelle que soit l'issu du scénario Irakien.
Sans doute la sensibilité orientale et l'expérience de l'instabilité structurelle permet-elle de mieux s'adapter à ce grand désordre mondial savamment orchestré par certains pour sauver les meubles.

JMD.

A lire absolument: "Après l'Empire" d'Emmanuel Todd aux éditions Gallimard

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17 Août 2002: le MUR LA..MEN...TA...BLE

Le monde est décidément extraordinaire surtout lorsqu' il s'agit du Proche-Orient:
C'est dans l'indifférence quasi-générale que se construit un nouveau mur dans le Monde.Je devrais dire une clôture, cela fait plus chic, plus acceptable! déjà je m'incline, je courbe l'échine, je demande le Grand Pardon au cynique Promoteur de cette entreprise pour un tel écart de langage...Après tout, il ne fait que huit mètres de hauteur, il n'a pas l'air trop "béton" ce mur.Le cycle naturel et l'ironie de l'Histoire semblent vouloir que Treize années après avoir vaincu le Mur de la Honte à Berlin, il soit nécessaire d'en construire un autre au coeur de la Cisjordanie.Le silence qui entoure cette entreprise démontrera encore aux derniers sceptiques, combien l'information est sélective, tronquée, partiale.Imaginons un moment que cela se passe quelque part ailleurs, surtout en Occident! Les fonctionnaires et les penseurs du " Droit de l'Hommisme" international eurent déjà envahi nos écrans et nos tympans pour pointer du doigt l'inacceptable.Mais ici, tout est diférent, il s'agit d'une bonne cause: la sécurité.
Avec ou sans mur, dans un univers tellement partial, comment se sentir en sécurité?
Les donneurs de leçons au Monde nous amènent sans aucun scrupule dans la sphère du lamentable.Il faut dire qu'en la matière, ils ont un peu d'avance dans la pensée mais aussi beaucoup de pratique....Combien de temps oseront-ils encore tenter de nous faire taire?

JMD

17 Juin 2002: Un article très spécial par une envoyée bien spéciale...

Trois pages, à l'aube de l'été, sur Beyrouth dans un magazine économique Français de premier plan, voilà qui, à priori, devrait nous réjouir. Mais voilà que le titre vous laisse déjà supposer le pire:
"Pleure, ô Beyrouth, ma bien-aimée".

Nous vous incitons à lire ATTENTIVEMENT cet article entre les lignes, d'en sentir le ton en dehors de tout esprit polémique sur le plan intérieur.Il est certes bien-écrit et aligne sans doute quelques vérités, se limitant toutefois et le plus souvent à la carricature.

Mais en réalité, pour en juger sur le fond davantage que sur la forme, il semble nécéssaire de préciser que le magazine économique mensuel "Challenges" dans lequel sont parues ces trois pages illustrées appartient au groupe du Nouvel Observateur, lequel affiche sans équivoque ses pensées, ses amitiés et ses réseaux socialistes mais aussi bien souvent des relations manifestement cordiales avec notre voisin...du Sud, bien sûr!

Nous avons tenu à vous attirer l'attention sur un tel article qui constitue manifestement une manoeuvre de propagante partisane sans doute, mais surtout donne une image négative du Liban, ne voulant s'attarder que sur les difficultés, les échecs, les aspects superficiels.Cela n'est pas si rare que des média français ne veulent traiter du Liban qu'avec de telles arrière-pensées particulièrement détestables justement parce qu'elles éliminent l'objectivité et l'équité du jugement.

Si la France et la grande majorité des Français sont des amis naturels du Liban, des groupuscules influents, dogmatiques et sournois, dont la plupart des animateurs ou amis n'ont apparemment pas laissé la France dans un état très satisfaisant..., continuent à donner des leçons, décider du bien et du mal quelquefois même de la vérité pourtout le monde.

Mauvais perdants, qu'ils cessent de règler, avec une perversité bien dosée, leurs comptes sur le dos du Liban en jetant grossièrement une pierre dans le jardin de l'amitié Franco-Libanaise à l'image de celle, trop bien connue, qui unit le Président de la République Française et le Président du Conseil des Ministres Libanais.

Nous vous invitons donc à vous procurer ce numéro 180 de "Challenges", car toujours en veille pour alerter nos lecteurs dès que le Liban est jugé, il nous a semblé indispensable de partager votre opinion sur le sujet...

Faites-vous une opinion
L'Article >>>

Pleure, ô ma Beyrouth bien-aimée La capitale du liban est sortie mutilée de la guerre civile. De grands travaux visent à lui redonner son lustre d’antan. Raté! Le pari repose sur la demande de riches libanais et de riches étrangers… qui ne reviennent pas.

Une photographie géante a été accrochée sur la bâche de toile kaki. Une photo d’avant. Lorsque le Saint-Georges était encore le plus bel hôtel de Beyrouth. Avec ses yachts de 30 mètres qui encombraient la marina, avec Brigitte Bardot qui bronzait au bord de la piscine, le shah d’Iran, André Malraux et George Bush senior qui sirotaient un Martini au bar, ses agents de la CIA et ses espions britanniques qui tenaient table ouverte… Le Saint-Georges a brûlé un jour de décembre 1975, au tout début de la guerre. Il a été pillé, saccagé, squatté par les snipers, le Hezbollah, l’armée syrienne. Quand la paix est revenue, on a effacé les tags et recouvert d’une bâche la carcasse éventrée par quinze années de combats. C’était en octobre 1990. Le Saint-Georges n’a, depuis, toujours pas été reconstruit. Fady El Khoury, son propriétaire – portable greffé sur l’oreille droite, conversation en trois langues, français, anglais, arabe, comme tous les Beyrouthins – a laissé la piscine ouverte. Le week-end, les notables chrétiens d’Achrafieh, à l’est de la ville, les riches musulmans de Verdun, à l’ouest, viennent lézarder sur les chaises longues, à côté des bétonneuses, réduites au silence. A quoi bon rebâtir? Le Bristol, hôtel quatre étoiles, rénové du sol au plafond, dans le quartier d’Hamra, les anciens Champs-Elysées de la capitale, reste à moitié vide. Tout comme le Commodore, où tous les journalistes occidentaux qui ont couvert le conflit ont dormi au moins une nuit. Avant la guerre, 2,5 millions de personnes visitaient le liban chaque année, contre 700000 aujourd’hui, pour la plupart des libanais qui vivent à l’étranger. Les touristes ne sont pas revenus. Pas plus que les investisseurs occidentaux et ceux des pays du Golfe. Pas plus que les habitants qui ont fui le pays pendant les conflits (seulement la moitié d’entre eux, moins de 450000 personnes, sont rentrés). Douze ans après que les canons se sont tus, le liban continue de pleurer sur son passé enfui de «Suisse du Moyen-Orient». Sur ses hôtels de luxe, sur sa dolce vita au carrefour de l’Orient et de l’Occident, sur ses banques et ses services qui en faisaient la plaque tournante financière et commerciale de la région. Et sur son bordelde la rue al-Moutanabi, célèbre à des milliers de kilomètres… «Vous verrez: Beyrouth brillera de mille feux, et ce ne seront plus ceux de la guerre.» Chacun a en mémoire la prophétie de Rafic Hariri, fin 1992, peu après sa nomination comme Premier ministre. Tout paraissait si simple à l’époque. Lui-même, le petit paysan sunnite de Saïda, dans le sud du liban, n’était-il pas devenu l’un des hommes les plus riches du monde grâce au BTP (sa fortune est estimée à plus de 4 milliards d’euros)? «Il était persuadé que le liban retrouverait sans problème son hégémonie d’autrefois si les infrastructures idoinesétaient reconstruites : autoroutes, aéroport, gratte-ciel de bureaux climatisés…, raconte Kamal Hamdan, économiste au Consultation and Research Institute. Ici, le foncier est inscrit dans nos gènes. Mais fonder la renaissance de tout un pays ravagé et épuisé par les bombes sur sa seule reconstruction, sans même se préoccuper du tissu agricole et industriel, était évidemment bien trop optimiste, bien trop naïf. C’était un coup de poker.» Que le pays a perdu. Une folie immobilière. A partir de 1993, les demandes de permis de construire affluent: 22000 en 1994, 35000 en 1995… La folie immobilière déverse sur le marché des millions de mètres carrés qui ne trouvent pas preneur. 120000 logements bâtis depuis la fin de la guerre restent désespérément vides. L’équivalent de 7 à 8 milliards d’euros. Comme cet immeuble clinquant, baptisé Al Ahlam (le rêve), qui se dresse du haut de ses 21 étages, sur la prestigieuse avenue de Paris, le long de la corniche, le lieu de promenade favori des Beyrouthins, et dont les appartements de 900 mètres carrés, avec terrasse panoramique et accès souterrain à une marina privée, gardent pour la plupart leurs volets clos. «Rafic Hariri et tous les promoteurs du liban ont vu trop fastueux, trop grand, trop cher, explique Georges Corm, ancien ministre des Finances. Ils ont parié sur une demande, celle des riches libanais, des riches étrangers, qui n’est jamais venue. Et ils ont négligé les besoins en logement, pourtant réels, des plus défavorisés.» Ils ont surtout oublié que le monde avait continué de tourner pendant que l’ouest musulman et l’est chrétien de Beyrouth se déchiraient, que le pays s’enfonçait dans la misère (un tiers des libanais vivent désormais au-dessous du seuil de pauvreté), que ses capacités industrielles étaient divisées par quatre et que ses classes moyennes étaient laminées (60% des ménages gagnent moins de 800 euros par mois). Le Moyen-Orient d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec celui des années 70. La péninsule Arabique, la Syrie, la Jordanie, l’Egypte disposent désormais d’infrastructures dernier cri en matière de tourisme, de transport, de télécommunications. Partout, les secteurs bancaires se sont développés et les législations économiques, libéralisées. «Lorsque je travaillais en Arabie saoudite, au début des années 70, il n’y avait pas une seule banque dans le pays, raconte Jad Tabet, architecte. Il fallait que je traverse la frontière pour aller déposer dans un établissement de Beyrouth l’argent que je gagnais en petites coupures. Aujourd’hui, Riyad pullule de banques en tout genre. Comment, dès lors, imaginer qu’il suffisait de transformer Beyrouth en Hong-kong-sur-Méditerranée pour que tout redevienne comme avant?» Un pari raté. La reconstruction du centre-ville de la capitale résume à elle seule le pari raté de Rafic Hariri. «Par mégalomanie, pour apparaître aux yeux de tous comme le grand bâtisseur du pays, il a mis toute son énergie dans ce chantier», raconte Najib Khazzaka, journaliste à l’AFP. En 1982 déjà, peu après l’arrivée des chars israéliens aux portes de la capitale, Hariri avait envoyé les bulldozers d’Oger, son entreprise de BTP, déblayer les gravats. Dix ans plus tard, c’est encore lui (alors qu’il n’était pas encore Premier ministre) qui avait financé sur ses deniers personnels une étude de 3 millions d’euros sur la réhabilitation du vieux Beyrouth. Le projet? Créer «le plus beau centre-ville du Moyen-Orient, avec des voies rapides, des stationnements souterrains et un circuit de Formule 1 dignes de Monte-Carlo», dit Mounir Douaidy, directeur général de Solidere, la société foncière privée, chargée de la reconstruction du centre-ville… et dont Hariri est le premier actionnaire avec 8% du capital. Le chantier est l’un des plus importants du monde: 4,5 millions de mètres carrés constructibles, 180 hectares de terrains, 60 hectares supplémentaires gagnés sur la mer avec une digue pharaonique, construite par Bouygues, de 140 mètres de long, équipée de 80 caissons en béton armé anti-sismiques hauts comme des immeubles de cinq étages. Et qui, à elle seule, a coûté 230 millions d’euros. Mais d’abord, il a fallu tout raser. Ou presque. 80% des bâtiments ont été dynamités. Les ruines, mais aussi les maisons ottomanes avec leurs balcons en fer forgé de l’ancien quartier juif de Wadi Abou Jmil qui tenaient encore debout, les immeubles du mandat français, du début du siècle, les souks médiévaux et leur dédale de ruelles. Et puis la place des Martyrs, l’ancien poumon de Beyrouth, avec ses cafés, ses cabarets, ses cinémas (l’Empire, le Roxy, le Rivoli…) et qui était devenue le théâtre des combats les plus violents durant la guerre: c’est de là que partait la fameuse ligne verte, séparant l’est de l’ouest, qui courait jusqu’au passage du Musée en suivant la rue de Damas. Aujourd’hui, ce n’est plus qu’un immense champ de parkings, avec, dans un coin, un ancien cinéma au style néo-égyptien reconverti en Virgin Megastore. «Ce n’est pas seulement la mémoire de Beyrouth qui a été détruite, mais aussi son tissu social, résume Assem Salam, ancien président de l’Ordre des architectes. Le centre-ville, dont il ne reste plus grand-chose, a toujours été l’endroit où se retrouvaient les dix-sept communautés religieuses libanaises. Maintenant, la ville risque de rester à jamais coupée en deux.» Un crash en prévision. C’est que, une fois de plus, on attend toujours les 100000 employés de bureaux censés animer le centre. Autour de la place de l’Etoile, les immeubles rénovés des avenues Foch et Allembey ne vivent qu’au rez-de-chaussée, où se sont installés des cafés, des restaurants et de rares magasins (Gucci, Tod’s, Roche- Bobois…). Au-dessus, tout est quasiment vide: les étages de bureaux s’alignent à perte de vue, mais personne ne vient jamais y travailler. Or tout cela a coûté beaucoup d’argent. On parle de 8 milliards d’euros dépensés pour les infrastructures du pays (routes, eau, électricité…), de 2 milliards supplémentaires pour le centre de la capitale. Le pays est en panne. Rongé par une dette, due en partie à la spéculation immobilière, de près de 30 milliards d’euros (170% du PIB) pour seulement 3,5 millions d’habitants, miné par le chômage (estimé à 20%), englué depuis trois ans dans une croissance zéro, écœuré par les déboires de son entreprise phare Solidere, qui a plongé dans le rouge en 2000… «Je ne vois pas comment nous éviterons le crash», soupire Camille Menassa, directeur du quotidien L’Orient-Le Jour. Les libanais, pourtant, n’en veulent pas à Rafic Hariri. Après une alternance de deux ans, ils l’ont porté à nouveau au pouvoir en octobre 2000. L’homme le plus riche du pays est revenu pour gérer une crise qu’il a en grande partie provoquée. Mais sa présence, si elle rassure les Syriens, qui continuent de faire la pluie et le beau temps au liban, ne suffira pas à faire revenir la diaspora. Ceci explique peut-être cela.
Nathalie Funès (envoyée spéciale)

Témoignage Jad Tabet, architecte
«La bourgeoisie libanaise met son argent à l’abri et fait de moins en moins preuve de sentiment national» Il y a eu trois vagues d’Émigration au liban: à la fin du XIXe siècle, durant le premier conflit mondial et, la dernière, pendant la guerre civile. Sur le petit million d’habitants qui ont fui les combats entre 1975 et 1990, moins de 450000 sont revenus. Jad Tabet, architecte, installé à Paris depuis 1986, explique pourquoi. « Les récents émigrés ne sont pas rentrés, à cause du conflit israélo-palestinien qui, depuis l’assassinat de Yitzhak Rabin en 1995, s’est peu à peu envenimé, de la crise économique qui sévit depuis 1998 au liban, et du statut toujours peu clair du pays: nous sommes théoriquement indépendants, mais de fait encore sous domination syrienne. Il y a aussi un problème de culture. Historiquement, le pays a toujours été à la croisée des chemins entre l’Orient et l’Occident, c’est ce qui faisait sa richesse. Mais maintenant les références [mode de vie, architecture…] viennent de plus en plus de l’Arabie saoudite. Le centre-ville de Beyrouth, au rythme où vont les choses, risque de devenir, avec ses bars, ses night-clubs et ses appartements saisonniers, une sorte de Marbella pour riches Saoudiens. Enfin, il se passe un peu la même chose qu’en Argentine. La bourgeoisie libanaise met son argent à l’abri et fait de moins en moins preuve de sentiment national.»

9 Juin 2002: le ridicule ne tue pas... mais il est dangereux!

La chanson du Metn:
"Z'avez pas vu Myrna? Non, moi j'ai vu Gaby!"


C'était bien la peine de se moquer des Américains quand ils ont mis des semaines à compter et recompter à la main les bulletins pour savoir qui de Bush et Gore serait leur Président...
Mais vous savez, les Libanais ils sont bien plus forts que les Ricains car, conformément à leur tradition, ce genre de péripéties, au Liban, çà reste en famille au moins!
Ce qui gêne, c'est que cela donne, au choix, une image de ridicule, de pseudo-démocratie, et surtout de division d'une communauté Chrétienne déjà affaiblie et qui n'a vraiment pas besoin de cela!
Alors, il serait grand temps d'aller laver son linge si on ne veut pas aller tout droit à la catastrophe.
Sans doute est-il de l'intérêt de beaucoup de tirer avantage d'un tel imbroglio, mais à y réfléchir à deux fois - pour les plus intelligents...-, cela ne peut que se retourner contre eux, car c'est tout le pays qui en sort affaibli, donnant de lui une image farfelue à un bien mauvais moment.
Quand c'est le premier pays du monde qui se livre à de telles facéties, le monde oublie vite, mais quand c'est le Liban fragile, il sera encore de l'intérêt de certains de nous réchauffer un tel épisode.
Un tel spectacle n'est digne ni du Metn ni du Liban dans son ensemble; il est temps de tirer le rideau avant que les tous les spectateurs ne quittent la salle avant la fin!

JMD

2 Avril - 10 Mai 2002: la "Quarantaine" de la Nativité de Bethléem prend fin!
La Basilique de Bethléem en danger!
Bethléem, notre berceau, enfin apaisé de la violence

Le temps passe, les uns trépassent, d'autres outrepassent

LBV 2 Mai 2002: 2ème mois de siège à Bethléem, Sharon jette l'Onu de Jénine et déclare: "Israel est un état souverain et n'a d'ordres à recevoir de personne"; et son Vice- Premier Ministre de rajouter:" les Juifs de France peuvent préparer leurs valises".Et si çà lâche du leste à Ramallah, c'est pour mieux entrer à Hébron ou à Rafa, etc...

Quand les nationalistes extrémistes se qualifient de justesse pour un second tour démocratique en Occident, ceux qui exercent le pouvoir en Orient n'ont pas de souci à se faire: le monde est à genoux et va bientôt s'excuser de perturber la bonne marche de leurs opérations.
"Khallas"!, pourquoi continuer?, les éditos les plus courts sont les meilleurs et les dirigeants extrémistes les plus puissants, à condition d'être au pouvoir,...chez le voisin.

JMD

De Qana à Jénine: pourquoi cette mondialisation va dans le mur...

LBV 19 Avril 2002- Alors que Colin Powell rentre, comme prévu, bredouille de sa tournée proche-orientale, le représentant de l'ONU dans la région et qui la connait depuis longtemps, s'est dit horrifié à l'issue de sa visite au camp de Jennine.A tel point que l'Union Européenne et Koffi Annan demandent l'envoi immédiat d'une commission d'enquête et d'une force multinationale armée.

Visiblement, un Américain et un Européen ne sentent ni ne voit la même chose quand ils se rendent au même endroit, vous avez dit bizarre, nous vous disons logique...nous ne sommes pas tous pareils et nous ne voulons ni voir ni sentir la même chose.

Les Américains ne veulent pas faire de distinction entre lutte de libération, résistance et terrorisme.Avant de créer les Etats Unis d'Amérique, ils n'ont jamais terrorisé les autochtones, ils les ont massacré.Ces gens là sont amnésiques, simplets à l'image de leur chef ou bel et bien manipulés.Il faut dire que la manipulation est plus facile sur les esprits simplets...: "Arafat est un terroriste, Sharon un homme de paix" GW Busch 18.4.2002
Sic! Il faut l'entendre pour le croire!

Depuis la chute du mur de Berlin, en passant par le 11 Septembre, la mondialisation est monté en puissance, puis les évènements prévisibles qui s'en suivent au Proche-Orient sont entrain de la démonter car le monde gronde, ne l'entendez-vous pas, Mister Busch?

Vous êtes incompétent parce que juge et partie parce que votre pays à l'image de la grande majorité de sa classe politique est financée par ceux qui vous manipulent.

Le monde manque aujourd'hui cruellement d'un Homme, d'un vrai, probablement Européen qui aura assez de Beydatt - se reporter en dessous de la ceinture pour les non-arabophones...- pour dire "assez" à cette mondialisation là, injuste et anarchique.A l'image du Proche-Orient, décidément, la mondialisation va droit dans le mur et nous refusons d'y être emporté.

JM DRUART

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Présidents Otages, Diplomaties dépassées, incompétentes ou complices?

LBV 10 Avril 2002- A l'heure ou le premier attentat vient de se produire en Israel depuis le début de l'invasion des Territoires Autonomes Palestiniens, on ne pourra encore s'empêcher de penser qu'une malédiction plane sur la région et que celle-ci est cyniquement et savamment orchestrée.
Entre le discours du petit Bush le Jeudi 4 Avril, annonçant l'envoi dans la région de Colin Powell et l'arrivée de celui-ci à Al Qods/Jérusalem, programmée pour le Vendredi 11 en soirée, il aura donc fallu huit jours pleins!
Bien entendu, dans cet intervalle, la pseudo Administration américaine aura multiplié les sommations de retrait envers son protégé...sans effet bien sûr...
Huit jours, c'était sûrement la durée minimum estimée pour pratiquer une purification des Territoires de tout vivier terroriste.Apparemment cela n'est pas suffisant.
On se croirait de nouveau dans une bien mauvaise série de Hollywood, mais il faut dire qu'en la matière, certains sont experts et en ont fait depuis longtemps leur fonds de commerce sans vergogne; entre incompétence, cynisme et complicité, on ne sait plus vraiment dans quel ordre stigmatiser la politique de l'Amérique.
Ainsi, se confirme t-il au fil des évènements que le premier Président Otage est bien celui de la première puissance- économique - du monde.Bien sûr, Arafat est de facto retenu en otage à Ramallah, mais là au moins c'est du palpable.
Par pudeur, nous n'allons pas nous éterniser sur le traitement réservée à la Diplomatie Européenne ou sur la passivité des Autorités Chrétiennes vis à vis de la situation à Bethléem et sa Basilique.
Nous terminerons par une précision: s'il vous arrive d'entendre que le Nord d'Israel a été bombardé par les Katlouchas du Hezbollah, ceci est jusqu'à présent inexact: le secteur des fermes de Chebaa, qu'on le considère Libanais, Syrien ou rattaché au Golan, n'est de toute façon pas Israelien.C'est une zone occupée de plus, non habitée mais dont les ressources hydrauliques sont importantes: à quoi bon acheter de l'eau lorsqu'on peut la voler avec l'arme de l'occupation armée sous le prétexte de soi- disant zone-tampon de sécurité.

Au Proche Orient, Forces Mensonges et Déraison est bien malheureusement le Devise du moment et rien n'annonce qu'elle ne cesse de gouverner la région d'ici peu.
Dans tout cela, on ne voit qu'une lueur positive, une maigre consolation: il y a de plus en plus de gens qui sont de moins en moins dupes de toutes ces gesticulations hypocrites.

JMD

 

Question: qui cherche à répandre la haine et l'agressivité?

LBV 04 Avril 2002- Mr Sharon, rien ne justifie de tels actes, espérons que vous répondrez un jour pour votre mépris du monde Chrétien comme Musulman, pour vos immondes provocations qui s'enchainent depuis le 28 Septembre 2000.
D'autres, en leur temps, payèrent cher leur arrogance et leur coupable complexe de supériorité, lit du racisme qu'à longueur de journée vous dites combattre pour mieux vous en servir comme arme tout en continuant à exploiter notre naif sens de la culpabilité.Vous dites combattre le terrorisme, vos ancêtres sionistes furent les premiers de l'Histoire moderne à l'utiliser pour revendiquer la Terre qu'ils finirent un jour par obtenir.
Puisse votre peuple ne pas payer trop cher, un jour encore, les conséquences de votre irresponsabilité et de votre machiavélisme...Prenez garde, si vous voulez nous diviser, nous allons d'autant mieux nous souder.Dont Acte!
Evidemment, cela devient un peu subtil et intellectuel; j'oublie que vous avez des gros bras et un gros bide à défaut d'avoir le cerveau de Mr Tout le Monde.Il faut que je m'arrête là, une ligne de trop et je risquerais d'être taxé de raciste ou d'Antisémite.Votre verdict hâtif et préféré dès que l'on critique vos décisions et comportements; cà suffit !

La Cathédrale de Bethléem, profanée par les  Chars  Sionistes

Je Proteste! Article de Michel del Castillo
paru dans le Monde du 2 Avril 2002

Entre France, Liban, Palestine et dans tout le Monde Francophone, nous sommes certainement bien nombreux à partager cette analyse...

Révélations sur le 11 Septembre:

Le Mossad savait -il ?

Le Bureau Français spécialisé dans le renseignement "Intelligence online" confirme malgré les démentis gênés de l'Administration Américaine.Ces révélations du début de semaine sont même reprises et accréditées par le très sérieux Journal Français "Le Monde". Ce que beaucoup pensaient déjà, surtout au Liban, se précise: les services secrets Israeliens sont probablement coupables de complicité, au moins passive..., dans les odieux atentats du 11 Septembre 2001.

D'ici à penser que de nombreux travailleurs de confession juive aient été effectivement conseillés de rester au lit le Mardi 11 Septembre, il n'y a qu'un petit pas qui reste à franchir...Dès le 13 Septembre la chaine AlJazeera nous informait de cette rumeur qui ne fut d'ailleurs que très peu reprise en Occident! Bien sûr, cela n'était qu'un doux délire avec des arrière-pensées de propagande mais aujourd'hui,
... Tout commence donc à se recouper et l'étau commence à se resserer dangereusement sur les manoeuvres machiavéliques de certains acteurs...

Plus de Détails?


Pressions US tous azimuts: Signes de Grandeur virtuelle ou de Décadence réelle?

LBV, 20 Février 2002 - Cette fois le roi de la jungle du monde est bel et bien blessé.Il n'a pas supporté la justesse de l'analyse du Ministre Français des Affaires étrangères, Hubert Védrine.Au mélange subtil de finesse et de dureté, Monsieur Colin Powell, va t-en guerre de l'ex-équipe à Papa Bush au début des années 90, a répondu par la grossièreté et le manque d'éducation soupçonnant Mr Védrine d'avoir des vapeurs ! Décidément , il n'y a bien que la vérité qui fait mal.

L' administration Américaine supporte décidément mal que l' on remette en question son droit à définir les axes du bien et du mal dans le monde.Et il suffit qu'une critique vienne du camp occidental pour qu'elle pète les plombs et sombre dans la vulgarité.

Toutes ses agitations et gesticulations démontrent si besoin était, que la situation intérieure doit recèler assez de lièvres à soulever pour justifier une telle diversion.Du Papa au Fiston, il y a peut-être bien de " l'Eron Gate" dans l'air, et mieux vaut que les Américains des villes et des campagnes s'illusionnent sur la toute puissance virtuelle de la bannière étoilée sur la scène internationale, entre Salt Lake City et Séoul que de prendre conscience que leurs économies s'envolent en fumée depuis deux ans, entre Nasdaq et Fonds de Pensions aux investissments douteux.Les Analystes de Solomon Brothers, un des plus grands brokers mondiaux n'écrivaient-il pas moins de deux semaines avant la faillite d'Enron que cette société était injustement massacrée en Bourse et que l'on pouvait s'y intéresser !! Devant de telles Analyses, on vous laisse le choix entre Incompétence et Escroquerie.Notre conviction est faite...

Tout cela démontre que la bête n'est pas si forte qu'elle ne veut bien le dire et que nous n'avons aucune raison de la craindre.Certes blessée, elle peut encore faire mal, mais elle ne doit pas nous obliger à la passivité en regardant sans réaction, les avions à réaction du voisin dans notre ciel telles les braves vaches charolaises ébahies devant le TGV Paris-Lyon.Et tant pis si quelques éclats retombent de l'autre côté de la ligne bleue suivant le sens du vent, c'est quand même pas nous qui sommes les violeurs!

Bien sûr, nous connaitrons des brimades, des intimidations, des sanctions; bien sûr la conférence Paris2 des donateurs sera t-elle remise, gelée ou annulée.Nous préférons notre sens aigu de l'honneur et de la résistance bien réelle à la soumission d' un maitre du monde sur le chemin de la décadence.Fier comme un lion, il ne s'en rend même pas compte mais Libanais et Francophones du monde entier partageons certaines valeurs et avons suffisamment de voix pour le rappeler sans crier ni gémir, avec dignité et réalisme ...tout simplement mais sans simplisme !!

JMD

 

Le monde menacé par le « simplisme » américain, affirme Védrine



Le monde est menacé par le «simplisme» des États-Unis qui traitent les affaires du monde sous le seul angle de la lutte contre le terrorisme et agisse de «manière unilatérale», a affirmé hier sur France Inter le ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine. «Nous sommes menacés aujourd’hui d’un nouveau simplisme qui est de ramener tous les problèmes du monde à la seule lutte contre le terrorisme, et ce n’est pas sérieux», a déclaré M. Védrine le 6 Février 2002.

...Commentaire...

Voilà tout de même une déclaration assez fracassante du premier des diplomates français au moment ou Monsieur Sharon s'apprêtait à partir fêter son premier anniversaire au pouvoir chez son ami et allié Georges W.Bush, nouvel emblême auto-proclamé de l'axe du bien pour le XXIème siècle face à l'axe du mal auquel, dans sa tête, l'appartenance du Liban ne semble faire aucun doute...

Moins de six mois après avoir déclaré qu'il était le garant du bien contre le mal, on voit que ce n'est pas le bénéfice du temps et de l'analyse qui fait évoluer Mister Bush...Comme nous le craignions, les Américains, du moins ceux qui les représentent, persistent dans une lecture primaire voire primitive de la situation.Il faut dire que Bush veut dire Brousse, mais j'ai franchement déjà rencontré des hommes de brousse qui avaient une intelligence ou un bon sens plus évidents que celui qui fut élu Président de la première puissance économique de la planète après qu'il eu fallu des semaines durant, compter et recompter à la main des milliers de bulletins pour finalement l'élire en reconnaissant qu'il était minoritaire...

Alors, nous autres Européens, francophones du Liban et d'ailleurs, nous ne pouvons nous empêcher de rire jaune devant tant de simplisme, terme oh combien diplomatique pour un Ministre qu'en Français de tous les jours on appelle connerie.D'ailleurs on peut se demander tout de même si tout cela n'est pas du simplisme manipulé et si Mister Bush n'est pas qu'un instrument facile à téléguider dans la mesure ou il est un homme forcément affaibli par une victoire non désirée par des des minorités influentes,vous me suivez surement...Nous formulions, aux lendemains des évènements du 11 Septembre, la perspective d'aider les Américains à réfléchir sur leurs conséquences et leurs sources pour tenter de réequilibrer les forces dans le monde et au Moyen-Orient ou plus rien ne va plus.On nous a tellement rabâcher que comprendre c'est un début de cautionnement qu'on a fait semblant de nous écouter, ce qui explique que l'intellecte de l'Administration US est au point mort.

Nous pensions bien que la lutte contre le terrorisme allait vite masquer d'autres crimes parfois moins spectaculaires mais plus insidieux, mais aussi certaines magouilles géantes à la hauteur de la première puissance économique du monde, comme l'Affaire Enron, encore dans l'univers du Pétrole, encore au coeur du Texas, encore plein d'intervenants étrangers de tous bords, du nickel-chrome quoi!...

Alors lorsque Monsieur Bush avec ses associés s'arroge le droit de définir ce qu'est le bien ou ce qu'est le mal, se permet de définir les axes du bien et du mal, nous lui disons qu'il nous mène droit dans le mur, qu'il doit au plus vite se donner la peine de palper combien sa mondialisation rebute de plus en plus de monde autant dans le monde développé que sous-développé; rien de plus normal puisque dans leur mondialisation tout s'entremêle, l'effet boomerang, le piège absolu que lui et ses associés n'ont pas apparemment pas encore bien capté...sauf ceux aux aguets pour profiter du désordre.., vous me suivez encore? n'est-ce-pas?

Enfin, que toutes ces gens comprennent bien que les hommes de bon sens et de bonne volonté, avant de définir, fabriquer ou manipuler des axes du bien et du mal s'emploiront à lutter contre le terrorisme, certes, mais avant tout contre les " désaxés de toute nature ".

J'aimerais vraiment parler de cet axe Américano-Jenesaisquoi d'une façon plus respectueuse mais plus çà va et moins j'y parviens; c'est grave Docteur? Rassurez moi, je ne suis pas un cas isolé, c'est bien un début d'épidémie?

JMD

République et Communautarisme

(LBV 11 Janvier 2002) Cette semaine, Libanvision se fait l'écho d'un excellent "papier" de Mr Paul-Marie Couteaux, Député Européen, concernant les implications du développement du communautarisme sur l'avenir de la République et de Démocatie.

Il est clair que le Liban jouit malheureusement d' une certaine expérience en la matière, autant dans le passé que le présent.Dans le cycle de la violence et de l'apaisement, il y a peut-être un "chacun son tour" sur lequel les politiques devraient réfléchir davantage...

Encore faut-il pour cela avoir une vision, prendre de la hauteur, ce qui pour le moment ne semble pas être au coeur de leurs préoccupations en France et ailleurs.Si d'aventure cela leur effleurait l'esprit, qu'ils pensent donc au Liban pour y voir plus clair...

JMD


Valeurs Actuelles n° 3398 paru le 11 Janvier 2002



La tribune de Paul-Marie Coûteaux: La surenchère communautaire

Une question surplombe la science politique, celle de l’appartenance : à quelle communauté les individus s’identifient-ils assez au point de lui consentir les abandons d’égoïsme seuls capables de garantir un ordre public, et de voir en elle un instrument de participation collective à la marche du monde ?
Question très concrète aujourd’hui : si la réponse fut longtemps donnée par la formule de l’Etat-nation, qui reléguait les autres dans la sphère privée (on pouvait être breton, protestant, homosexuel, mais rien de cela n’était politique), elle est doublée par toutes sortes de formules concurrentes, si nombreuses qu’on ne parvient plus à en faire l’inventaire. Du plus grand au plus petit, citons l’appartenance mondialiste (c’est le fantasme du “citoyen du monde”) ; la solidarité atlantique, dans la perspective du fameux “choc des civilisations” ; l’Europe, celle des quinze, vingt-cinq ou trente-six pays allant “de l’Atlantique à l’Oural” ; la région, grande ou petite, la ville, voire la cité HLM ou la “communauté”.
Communauté ? Ce nom générique cache une grande diversité selon qu’il est formé par la race (ainsi la “communauté noire”), l’origine géographique (la “communauté asiatique”), l’appartenance religieuse (la “communauté musulmane”) ou l’orientation sexuelle…


Nul ne semble voir que cette multiplication d’appartenances pulvérise le lien social, c’est-à-dire l’idée d’une solidarité entre les individus, par là le fondement de l’ordre public, de la démocratie et finalement la notion même du “politique”.

Il fallait que cette question soit un jour posée avec clarté. Elle l’est enfin, et de belle manière, par un jeune écrivain et journaliste en flèche, Joseph Macé-Scaron. Son livre, la Tentation communautaire, ne se contente pas de décrire le phénomène d’explosion de nos appartenances collectives mais en décrit aussi, preuves à l’appui, les conséquences sociales, politiques et psychologiques. Fort opportunément, le livre parut peu après cette hallucinante scène du Stade de France où, les symboles nationaux ayant été d’entrée de jeu foulés aux pieds, se déchaînèrent les appartenances nouvelles au point de subvertir tout ordre public (puisque le match fut interrompu) et de couper la parole au représentant de l’Etat, lequel ne parvint pas à se faire entendre. Il faut lire Macé-Scaron pour comprendre vers quelle anarchie nous conduit ce déchaînement communautariste.


Comme il l’écrit fort bien, car sa plume est alerte, « le communautarisme est une identité fatale, au sens étymologique du terme : fatum, le destin, ce à quoi on n’échappe pas ». Fatale au double sens d’ailleurs, puisque, non content d’enfermer les êtres dans leurs déterminismes de nature en les privant de cette liberté suprême qu’est la participation à une œuvre politique, le communautarisme est également fatal à la civilisation elle-même. Car tôt ou tard, dans ce déchaînement tribal, il n’est plus nul arbitre, les groupes luttant les uns contre les autres dans une incontrôlable surenchère de droits nouveaux.


Des replis organisés par d’efficaces zélateurs: Mal d’autant plus fatal que l’Etat l’alimente en distribuant des droits, faute de pouvoir mener une politique d’ensemble que lui interdisent ce que l’on nommera pudiquement ses engagements extérieurs. Jacques Chirac a évoqué devant les maires de France les dangers du communautarisme ; c’est encourageant. Encore faudrait-il comprendre que ces dangers sont inscrits dans l’idée même du dépassement de l’Etat-nation par la construction européenne. Ne se sentant ni “européens” ni “français”, les individus se réfugient dans toutes sortes de niches communautaires. Replis d’ailleurs organisés par les plus efficaces zélateurs de “l’Europe nouvelle”, qui promeuvent à tour de bras les solidarités ethniques, coopérations transfrontalières et autres minorités.


Pour compléter Macé-Scaron, il faut lire l’ouvrage de Pierre Hillard sur les minorités en Europe, dont il montre qu’un “plan allemand” les encourage partout systématiquement, et même financièrement. Tout un programme… La Tentation communautaire, de Joseph Macé-Scaron, Plon, 133 pages, 13,57 euros (89 francs). Minorités et régionalismes en Europe,de Pierre Hillard, François-Xavier de Guibert,nouvelle édition 2001.

La France néglige la mémoire de L S Senghor mais la Francophonie toute entière le pleure !!

Que cela soit à cause des vacances, la faute aux fêtes de fin d'année, ou qui sait encore suite à un quelconque compromis à la tête de l'Etat entre un Premier Ministre encore marqué par son acné idéologique anti-colonial et un Chef de l'Etat prêt à tout pour ménager les susceptibilités des uns et des autres, nous sommes mal à l'aise quand la France envoie les seconds couteaux -Pardon pour eux- de sa République décidément bien malade aux obsèques de L S Senghor.

La famille francophone du monde entier est donc bien triste à plus d' un titre et la France a encore manqué à son devoir en la matière...Si le meneur naturel est faible, nous autres francophones citoyens du monde, en Europe, en Afrique, aux Amériques ou au Moyen-Orient sauront bien relever le défi qui nous est lancé de palier tant de faiblesse, déficience, légèreté, négligence ...voire simplement de mépris des réalités de l'Histoire.

Heureusement, nous ne sommes pas si seuls dans ce sentiment qui frôle vraiment la honte comme ose le dire si bien l'Académicien Erik Orsenna dans le Monde du 4 Janvier

Nombreux seront les Libanais vivant au Sénégal ou qui en sont originaires qui se joindront à nous pour exprimer ce manquement qui engendre je ne sais quel sentiment entre le désabusement et la révolte.Dans ce mode si terre à terre, nos dirigeants savent-ils encore que de nombreux citoyens accordent beaucoup de force au respect des symboles? Bien sûr ces énarques vous diront que oui, que nous ne racontons que des banalités; nous leur répondrons que l'Histoire jugent les hommes sur la réalité et le courage de leurs actes, fussent t-ils pour certains même symboliques.

Et puis L S Senghor aurait été si heureux de regarder la future émission mensuelle de Bernard Pivot, " Double Je ", magazine diffusé à compter de fin Janvier à une heure de grande écoute le Dimanche, et consacré à la culture francophone.Il fallait bien conclure sur une note un peu positive...

L'Année 2001 de la Francophonie s'est bien mal terminée, vive 2002 !!

JM DRUART

Tous nos voeux d'espoir pour le Liban en 2002 et un message....

Sommet de la Francophonie de Beyrouth en Octobre 2002:
...Pour une nouvelle norme du dialogue des cultures

Le sommet virtuel de la Francophonie vient de se clôturer.La réalité du 11 Septembre en a voulu ainsi...Doit on vraiment le regretter ou finalement chercher à définir des objectifs encore plus ambitieux qu'auparavant?

Nous devons bien dès maintenant nous demander si le thème du sommet tel qu'il a été posé aura la même signification demain, pour le sommet réel qui doit se tenir dans un an.

En effet, bien souvent la notion de dialogue se confond avec la simple amabilité ou la certitude d'une compréhension réciproque, surtout de la part des représentants du monde développé au sens occidental du terme.

Cependant, la notion de dialogue est aujourd'hui totalement deviée de sa signification originelle qui nous vient de Platon:
En effet, le dialogue se definit selon lui et en priorité comme une volonté de recherche en commun de la vérité fondée sur un amour de celle ci devant se montrer capable de transcender toute position antérieure à sa découverte.

Tel que le sommet se serait déroulé, nul doute que l'on se serait limité à des démonstrations de gentillesse, de volonté de compréhension réciproque.On appelle donc tout bonnement cela de l'amabilité.Hier cela pouvait éventuellement suffire mais aujourd'hui et demain nous ne saurions nous limiter au seul échange de politesses qu'il ne faut donc pas confondre avec la vraie définition du dialogue qui n'est souvent que l'expression d'une ignorance mal assumée.

Quelle chance extraordinaire et même divine que la perspective d'une telle redéfinition du dialogue ne s'exprime à Beyrouth, là ou Chrétiens et Musulmans sont supposés se connaitre le mieux.Assurément du Liban peut jaillir autre chose que le révélateur d'une simple ignorance qui justifia souvent l'émergence du concept de dialogue Islamo-Chrétien.

Le sommet francophone est capable de réunir des nations occidentales du monde développé essentiellement issus de la pensée chrétienne et des nations des pays en voie de développement dont les cultures se réfèrent souvent à l'Islam ou d'autres repères éloignés du matérialisme.

Voilà donc une conjonction d'éléments qui constituent une formidable opportunité pour que la Francosphère ne deviennent un espace de dialogue au sens de Platon, tant il semble évident que ses membres sont à la recherche de valeurs communes leur permettant de définir un monde meilleur et nouveau ou le Liban détient naturellement une place symbolique et centrale.

Puisse ce report forcé générer de nouvelles forces et montrer que face au mal, notre espace francophone démontre une volonté de poser les pierres d'un nouveau type de dialogue tel qu' il vient d'être redéfini.

Au delà des voeux traditionnels de santé, de prospérité et d'espoir, souhaitons donc que rien n'entrave la tenue et le bon déroulement du véritable Sommet de la Francophonie à Beyrouth à l'Automne 2002...

Jean-Michel DRUART

8 Octobre 2001: Report au Sommet...
Le Mal pour le Bien

C'était donc trop beau pour être vrai, il faudra finalement patienter pour que le Liban soit l'espace de quelques jours le rendez-vous d'un grand nombre de dirigeants du monde.
Malgré les multiples hésitations et démentis depuis quelques semaines, le sommet n'aura donc pas lieu à la date prévue.Le dénouement de la décision finale ne réside que dans la forme, les autorités Libanaises mettant à juste titre un point d'honneur à ne pas endosser des responsabilités qui ne leur incombent pas.
Il se murmure avec insistance que la France prône le report depuis le début de la crise internationale et qu'il est probable que de nombreuses délégations eurent été décapitées de leur sommet dans les circonstances actuelles.Il convient de rappeler qu'il s'agit en effet d'une réunion au sommet de chefs d'Etats et de Gouvernements...
C'est donc logiquement à l'instance organisatrice du sommet, l'OIF représentée par Mr Boutros-Ghali, et non au pays hôte que reviennent la responsabilité et la tâche d'annoncer officiellement le report du sommet.


Certes, plus que jamais le thème choisi depuis longtemps, "le dialogue des cultures", est au coeur d'une nécéssité absolue et voilà déjà une grande victoire du mouvement Francophone dont il aurait d'ailleurs bien pu se passer à la vue des évènements tragiques.Enfin, pour une fois, on ne pourra pas dire que la Francophonie était à côté de la plaque...
Le report est raisonnable parce que le Liban n'avait pas le droit, en terme d'image, à l'échec ni même à un demi-échec.Il ne s'agit pas seulement de démontrer que toute la sécurité était au point, car l'on sait que même dans des circonstances normales, tout avait été mis en oeuvre pour que cet aspect soit irréprochable.

Le report est une mesure visant à protéger le Liban contre tout sentiment de marginalisation d'un évènement qui n'a déjà pas ,en temps normal, un énorme retentissement médiatique en dehors du pays organisateur, restons lucide...
Ainsi, au delà de la déception et de la frustration bien compréhensibles, au premier chef pour toutes celles et ceux qui , bénévoles ou non se sont défoncés depuis des mois pour la réussite sans faille du sommet, il faut réagir avec la sagesse et la capacité de rebondir qui caractérisent les Libanais: ce report, à la condition bien sûr qu'il ne s'agisse pas d'autre chose, est une opportunité de réussir mieux encore ce sommet lorsqu'il se tiendra.


Voilà une occasion pour la Francophonie de jouer les prolongations et à de nouvelles initiatives de se révèler afin d'accompagner l'évènement et sa préparation.Au lieu d'une Année de la Francophonie, on en aura peut-être deux!

C'est cela la bonne nouvelle et ce que l'on appelle
un mal pour un bien à l'heure ou certains, au sommet du sommet de ce qu'ils croient être le sommet du monde, ont proclamé dans la hâte vouloir faire la guerre du bien contre le mal....
Une des principales vertus de l'Orient est la patience; gageons que le Liban saura mettre à profit ce report pour rester aux yeux du monde et dans l'intervalle le phare d'une francophonie, pôle de dialogue des cultures, avec le soutien réel et sincère de tous ses amis installés aux sommets des pays membres.

 

 

12 Septembre 2001: EDITO SPECIAL "ATTENTATS AUX USA"

Après l'émotion, place urgente à la réflexion !

Pour la première fois de leur courte histoire, les Etats-Unis ont subi une attaque sur leur territoire et le comble est que l'agresseur qui les a frappé n'a ni dévoilé son identité ni encore été identifié.Ainsi, devant les yeux du monde entier, la puissance mondiale a montré toute sa fragilité, toute la relativité de la puissance quand celle-ci ne s'appuie quasiment que sur la technologie et l'économie.De plus sa politique depuis 1945 est tout à fait contradictoire puisqu'elle a consisté à soutenir de façon aveugle à la fois les intérêts israeliens et les monarques Saoudiens, ces derniers étants les plus respectueux de l'Islam dur et financant la plupart des mouvements intégristes.N'ayons pas peur de diagnostiquer que ce choix est un "nonsense" voire stupide tant il ignore justement tout ce qui ne relève pas des seuls intérêts économiques ou financiers.
Au delà du choc, de la compassion pour les innocentes victimes, il est primordial que les dirigeants occidentaux prennent conscience qu'un tel acte doit ouvrir une ère nouvelle, que le modèle capitaliste américain tel qu'il a été mis en oeuvre au plan mondial surtout depuis la chute du mur de Berlin comporte énormément de lacunes et surtout d'injustice.
Il convient de fonder un monde nouveau ou l'économique n'est pas l'unique finalité, convaincre les Etats-Unis et les élites occidentales que d'autres valeurs doivent accompagner la richesse économique pour faire réellement progresser l'humanité.
L'Amérique ne sera plus jamais la même Amérique aprés le 11 Septembre 2001, et il faut aujourd'hui aider cette jeune nation, tout juste adolescente et en perdition, parce qu'elle détruit plus qu'elle ne fabrique de repères, à acquérir bon nombre de valeurs qui lui manquent encore pour ambitionner de mener le monde à sa guise.
Nous connaissons trop bien au Liban,à la fois toute la richesse et la fragilité qu'apporte notre situation aux confins de l'Orient et de l'Occident pour pouvoir faire profiter les décideurs et les élites du monde occidental à penser une autre direction, une redistribution plus juste, un comportement moins arogant et plus humble.La francophonie est d'ailleurs à ce titre porteuse de valeurs identiques ou complémentaires capables de contribuer à cet objectif.
Les Etats Unis se sont trompés dans leur modèle et leur comportement, aidons les à acquérir cette maturité qui leur manque et aussi à ne pas commettre la bêtise d'emmener le monde dans l'engrenage infernale de la violence et de la guerre.La liberté est certes une valeur suprême mais il ne faut pas l'annihiler par l'injustice et la sacralisation du seul échange marchand. Bien sûr il faut répliquer d'une façon ou d'une autre à ces attentats et leurs auteurs qui touchent à la liberté et à la sécurité de chacun de nous; mais ne nous laissons pas non plus manipuler pour nous faire avaler une réponse qui serait mauvaise et qui servirait des organisations aux buts aussi maléfiques que les instigateurs des faits atroces que le monde vient de connaitre.
Ces derniers évènements influenceront-ils la tenue et le contenu du Sommet de la Francophonie? Quoiqu'il arrive ils doivent impérativement contribuer à élever le niveau des débats et le dialogue des cultures est bien un thème au coeur de la réalité du monde à venir.Gérer, manager les situations, est assurément nécéssaire mais loin d'être suffisant.Les gourous du marketing, discipline issue du capitalisme de masse, nous apprennent qu'il faut toujours chercher à transformer les menaces en opportunités.C'est bien là un nouveau défi qui est proposé à l'Occident et à ses élites dirigeantes et une opportunité à ne surtout pas manquer pour sauver une humanité en danger.C'est à ce haut niveau de réflexion que doit désormais se placer le Sommet de la Francophonie que les évènements lui permettent de se tenir réellement ou d'avoir existé de manière virtuelle! Mettons donc à profit cet espace de dialogue entre le monde sur développé et celui en voie de développement.


Jean-Michel DRUART

26 Aout 2001: été pourri, sommet en danger...

Rien ne sert de discourir trop longtemps tant il est clair que le climat de cet été aura été marqué par la lourdeur et l'incertitude à tous les niveaux au Liban.

A l'intérieur, la situation économique, politique et sociale est particulièrement instable et nous n'avons guère besoin de reprendre point par point les évènements pour illustrer cette affirmation.Le mois d'Aout aura marqué le point d'orgue de ce climat malsain.


Sur le plan extérieur, la situation régionale est explosive et jamais le risque de rechute voir de guerre à l'échelon régional n'a été aussi grand.


Il y a quelques mois, nous attirions déjà l'attention sur les risques de déstabilisation du pays, de l'intérieur comme de l'extérieur, qui auraient comme premier effet de nuire et pourquoi pas saboter le bon déroulement du Sommet de la Francophonie en Octobre prochain.

Les récents propos de l'Ambassadeur de France déclarant qu'il fallait que le sommet puisse se dérouler normalement en dit long sur la précarité de la situation et les grandes inquiétudes régnant en haut lieu.


Le dialogue des cultures est il un thème trop idéaliste pour que les forces du mal se liguent à nouveau contre le Liban, lequel vise à redorer son image dans le monde à travers la tenue de ce grand rendez-vous?

Comme nous, mettez en garde ceux qui consciemment ou inconsciemment cherche à nuire à un processus positif pour le pays et luttez jusqu'au bout pour que, contre vents, marées ou voisins malveillants..., ce sommet tant attendu puisse se dérouler dans des conditions presque normales; oui, au point ou nous en sommes, le "presque" nous satisfera déjà !

Jean-Michel DRUART

le 14 Juin 2001: Relations Franco-Libanaises: Néologisme francophone et diplomatique

S'il fallait résumer la visite officielle effectuée par le Président Lahoud en France en deux mots, ce serait à coup sûr le désaccord et la cordialité; cela nous a donc naturellement inspiré et notre imaginaire a accouché d'un nouveau mot de Français, la désaccordialité.Nous la définirons donc comme un double sentiment mêlant un différend sur fond d'amitié chaleureuse et profonde que le simple désaccord ne saurait entacher...Le Liban apporte donc lui aussi sa contribution à la vitalité de la langue française à travers les considérations diplomatiques.

En effet, cette visite aura principalement permis au Président Lahoud de se faire connaitre auprès de l'opinion Française et de reéquilibrer la représentativité de l'exécutif Libanais, tant la stature et l'amitié Chiraco-Haririenne ont tendance à cannibaliser les relations Franco-Libanaises au niveau étatique.Les dossiers techniques furent davantage survolés qu'examinés dans les détails, les Présidents déléguant volontiers les études approfondies aux commissions ministérielles.De plus sur le plan strictement politique, chacun resta campé sur des positions connues, à savoir que le Président Lahoud a réaffirmer l'appartenance des fermes de Chebaa au Liban, justifiant ainsi l'action de la résistance du Hezbollah, les Français plaidant pour le déploiement de l'Armée Libanaise dans la zone libérée au moment ou les effectifs des forces des Nations-Unies vont commencer à diminuer.

Sans parler de dialogue de sourds puisqu'il s'agissait de démontrer aux plus sceptiques que l'Amitié Franco-Libanaise l'emporte sur tous les différends possibles entre les deux protagonistes, ce voyage n'a finalement eu pour principal mérite que d'exister et de rappeler si besoin était que la France, quelque soit son représentant, se montre toujours bienveillante et attentive aux préoccupations Libanaises même si elle ne peut toujours tout cautionner...on aura ainsi remarqué que même Mr Jospin a tenté de corriger ses bévues - milles excuses, mais nous n'avons pas la mémoire courte - en se montrant comme jamais concerné par la situation libanaise...eh oui, il y a des voyages qui ne forment pas que la jeunesse!

Enfin, pour revenir un peu sur le numéro spécial du magazine Valeurs Actuelles publié à l'occasion de la visite présidentielle, il n'a échappé à personne que celui-ci présentait la situation Libanaise d'une façon excessivement optimiste frisant parfois le publi-reportage...Vu de l'intérieur du pays, on aurait pu en rire parfois; mais devant l'amoncellement de reportages véhiculant une image négative du Liban depuis la fin de la guerre, il faut d'abord considérer cette opération comme une action de communication extérieure voulant répandre de l'optimisme et mettre en valeur certains points positifs incontestables comme la sécurité et la richesse culturelle du pays.Que les Européens se rassurent à la veille de la saison estivale et de l'été indien au Liban: même si la situation régionale parait de loin très tendue, rien ne doit les empêcher de freiner leur envie de découvrir le Liban, formidable et unique destination touristique, spécialement avec l'année de la Francophonie en toile de fond.Le tourisme est un pilier de l'économie Libanaise et un voyage constitue, au delà de l'évasion, un acte d'amitié faisant oublier toutes les désaccordialités...

Jean-Michel DRUART



le 21 Mai 2001: Visite d'Etat sur fond de problématiques


C'est dans un contexte régional particulièrement tendu que le Président Lahoud se rend en France, le 28 Mai.Le rang protocolaire maximum de visite d'Etat peut relever de l'anecdote mondaine mais témoigne de la portée et des enjeux de ces entretiens.
Que peut-on attendre de cet évènement alors que la situation n'a jamais été aussi tendue au Sud depuis le départ des occupants depuis juste un an, alors que le Liban a été frappé par des bombardements ennemis le jour de Pâques, que la décision de réduire le contingent des Nations Unies vient d'être entériné avec les encouragements Américains et la diminution de certaines aides financières de ces derniers...

On connait bien à quel point le Président Chirac se préoccupe de la situation Libanaise dans l'imbroglio Proche-Oriental et son engagement pour organiser une seconde session de sauvetage économique est là pour le rappeler.Qu'en sera t-il de sa position sur le déploiement de l'armée Libanaise dans l'ex zone occupée alors que le problème de Chebaa est aujourd'hui au coeur de l'actualité et que le Hezbollah dans sa logique de libération jusqu'au dernier mètre carré de territoire n'entend pas renier ses principes?Nul doute qu'on ne s'étendra pas trop sur la présence Syrienne dont on se plait à lire ici et là depuis quelques jours qu'elle a été diminuée presque de moitié alors que ces dernières semaines elle était encore au coeur d'un débat national passionné.

Est -il tellement cynique de penser que les frappes israeliennes sur des positions syriennes en territoire Libanais contribuent à justifier cette présence et que cela permet de maintenir le Liban comme souffre douleur de la scène du Proche Orient?Quel sort reserve t-on aux Palestiniens réfugiés au Liban et jusquà quand pourront-ils contenir leurs pulsions si la situation continue de dégénerer dans les territoires occupés?Il est donc évident que la seule chose claire est que ce sont plusieurs problématiques qui se manifestent de façon simultanée dans le contexte de cette visite et que si aucune n'est nouvelle, jamais peut -être elles n'ont été aussi intensément posées dans le même laps de temps.

 

On sera donc extêmement attentif à tous les détails de cette visite, à la lecture des communiqués officiels, surtout entre les lignes..., car chacun sait que la France, malgré les amertumes de certains, demeurent sur la scène internationale, le Pays qui fait de son mieux pour sauvegarder autant que faire se peut, l'Indépendance et la Liberté de TOUS les LIBANAIS.

Au niveau de la communication, ne manquez pas à l'occasion de cette visite, le numéro Spécial Liban de l'hebdomadaire Français Valeurs Actuelles.Ce sera sans doute l'occasion de mieux faire connaitre aux lecteurs francophones non Libanais tous les enjeux qui se jouent au Liban en cette année particulière de la Francophonie qui met le Pays du Cèdre sur le devant de la scène.

Enfin, Il y a deux mois, nous posions la question de l'Audiovisuel Francophone au Liban.Nous avons appris que la semaine dernière Monsieur Dominique Baudis, ancien journaliste et maire de toulouse, aujourd'hui Président du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel en France - le CSA- , en visite au Liban, était à la disposition des Autorités Libanaise pour relancer le Canal 9 dans les meilleurs délais.D'autre part, il a été affirmé par les plus hautes autorités que ce dossier ne serait pas concerné par la prochaine Privatisation de 49% de Télé-Liban.Voilà un point concret et sans doute positif...Nous restons néammoins convaincus qu'afin de ne pas marginaliser une chaine entièrement francophone, il serait certainement judicieux de maintenir une part d'arabe dans les programmes afin de mieux l'intégrer d'emblée, dans le Paysage Audiovisuel National... A suivre!...
En attendant n'oubliez pas que Télé-Liban aura repris ses émissions po

litiques à compter du 25 Mai et pourra donc couvrir la visite en France du Président Lahoud, Ouf! , que tout cela est bien organisé!...

Alors, pour conclure, Libanvision souhaite à la fois au Président Libanais un bon voyage en France, mais aussi la bienvenue puisque c'est une occasion pour nous de revendiquer notre double appartenance.Faire une visite dans un pays ami et dans un tel contexte n'est pas forcément une tâche si facile; Bon courage, sincèrement.

Jean-Michel DRUART


18 Avril 2001: Les CLOCHES ONT FRAPPE!

Au Moment ou l'on s'agite beaucoup autour de la présence Syrienne au Liban, le voisin, au mépris d'une fête religieuse Chrétienne essentielle et oecuménique a choisi de frapper.Osez vous imaginer ce qu'il aurait dit, et les médias avec lui..., si on avait osé l'égratigner au beau milieu d'une fête religieuse qui le concerne?

Nous devons attirer l'attention sur ce sacrilège et ce blasphème, outrepassant toutes les règles du respect et de la culture d'autrui.Les donneurs permanents de leçons de morale ne manquent vraiment pas d'air!A l'heure ou se prépare le sommet de la francophonie de Beyrouth sur le thème du dialogue entre les cultures, on est partagé entre la révolte et le sentiment d'être d'une incroyable naiveté.Puisque les médias occidentaux ont totalement occulté cette coincidence entre le coeur de la fête de Pâques et cette violation meutrière du Droit International, nous nous sentons obligés de le faire remarquer à leur place...et nous souhaiterions que la Francophonie trouve dans ce genre de situation une opportunité d'acquérir sa dimension politique; mais que voulez vous, nous sommes définitivement naifs!!!

IL ne faut surtout pas tomber dans le piège de la relance du débat sur l'opportunité du retrait ou du maintien des forces Syriennes du Liban suite à cet incident majeur.Ce serait encore faire preuve de faiblesse et de naiveté et offrir à notre voisin une régalade gratuite devant des divergences affichées, car il s'agit vraisemblablement d'un des buts recherchés afin d'affaiblir encore plus le Liban dont il n'a pas très bien digéré qu'il finisse, il y a presque un an, par le mettre physiquement dehors.

Est-il encore besoin de rappeler aux médias que cette attaque aérienne a mis en danger la vie de l'équipage et des passagers d'un Aibus civil effectuant la liaison Le Caire-Beyrouth au mépris là encore de toutes les règles élémentaires du Droit International sans oublier de mentionner que si cette attaque a eu lieu au lendemain de la mort d'un Soldat de Tsahal dans la zone des fermes de Chebaa, nous rappelons qu'il demeure à ce sujet une certitude: ce secteur, qu'il soit Syrien ou Libanais - tout le monde convient d'ailleurs qu'il fait partie du territoire Libanais...- n'appartient de toute façon pas au voisin.Comme nous l'écrivions ici en Novembre dernier, il l'a bien gardé comme "réserve d'agitation stratégique" sachant qu'il demeurerait source et foyer de conflit justifiant aux yeux de la plupart des médias une action du type de celle qui a été lancé en pleine fête de Pâques.Tiens, tiens...pour une fois, nous ne fumes pas si naif...

Restons donc plus que jamais unis devant ces manoeuvres grossières, ce seront vraiment là les meilleures armes du Liban pour se défendre et ne pas se laisser déstabiliser par ce voisin décidément agité et semeur de trouble.La culture finira bien par s'imposer comme valeur suprême permettant de résoudre les dangereuses tensions et, un jour, Inch'Allah, sonnera le glas de ceux qui se croyant tellement puissants et intelligents, seront finalement jugés comme de vraies cloches devant l'Histoire...

 

JM DRUART

 

-22 Mars 2001- QUEL PRINTEMPS POUR L'AUDIO-VISUEL FRANCOPHONE?

 

Depuis maintenant quatre semaines, la production et la diffusion audio-visuelles en langue française sont réduites à leur plus simple expression avec la suspension de Télé-Liban et plus particulièrement du Canal 9. En pleins préparatifs du sommet de la Francophonie, voilà une situation qui n'est pas du meilleur effet! A titre d'exemple, pour s'informer à la télévision sur l'actualité locale en Français, il ne reste que le journal de Future TV, au demeurant excellent mais programmé à 17h30, une heure confidentielle.

Dans un excellent rapport parlementaire Français, en Septembre 2000, sur les moyens et les structures de diffusion de la francophonie, le député Yves Tavernier soulignait, dans une longue partie spécialement dédiée au Liban, que l'action audio-visuelle demeurait le maillon faible de la coopération Franco-Libanaise bien que le pays du cèdre ait été hissé au rang de la zone de solidarité prioritaire.En effet, la diffusion audio-visuelle demeure très faible et disproportionnée par rapport à la densité du réseau éducatif francophone et à l'enseignement du Français.Or, si l'on veut que le français atténue son image élitiste ou scolaire et élargisse son rayonnement au sein de la société, il n'y a d'autre solution efficace que de le diffuser davantage dans les médias, en prolongement des heures d'enseignement.

Si nous établissons un parallèle entre cette suspension d'émission et ce rapport, c'est pour que les politiques profitent de cette période pour prendre conscience de la nécéssité de trouver une solution durable qui puisse combiner qualité, audience et... budget, puisque l'heure est à la rationalité.Ce qui constitue à priori un coup dur doit être considéré comme une opportunité de faire mieux que ce qui existait; à quoi servait finalement ce Canal 9, avec sa diffusion limité au petit "Grand Beyrouth" et comme seule production locale un journal quotidien à 20h30 et de temps en temps une heure d'interview d'une personnalité, fut-elle une femme? Elle ne proposait le reste du temps qu'une mosaique plus ou moins logique d'émissions de TV5 ou de la Cinquième intéressantes, certes, mais visibles sur le câble et le satellite par la même population.

Nous souhaitons ici soumettre une proposition concrète, une piste de réflexion qui serait en ligne avec le thème du sommet de la Francophonie qui est celui du dialogue des cultures.Pourquoi ne pas s'inspirer de ce qui se fait en matière de radio avec le Maroc, au Maghreb avec Médi1, qui équilibre parfaitement l'Arabe et le Français, ou dans une moindre mesure mais avec la même philosophie avec RMC-Moyen-Orient? L'expérience démontre que ces chaines rencontrent un vrai succès populaire qui contribue au rayonnement du Français dans un cadre et un format qui respectent la réalité et l'identité culturelles du public visé.Ainsi, nous plaidons pour une vraie chaine Arabo-Francophone de Télévision, à temps plein, dont le Liban serait le modèle d'expérimentation avec une grille à 50/50 dont la programmation francophone pourrait s'appuyer sur une production locale légère, des émissions de TF1 ou du service public Français, de TV5, mais aussi d'autres pays francophones Européens, Canadiens ou Africains puisque la grande partie des émigrés Libanais résident dans ces zones mais fréquentent régulièrement le pays.Nous sommes certains qu'un tel montage aurait à la fois un sens culturel et économique parce qu'il s"appuie sur la réalité du terrain sans vouloir imposer un Français isolé, exclusif et donc élitiste.

Certes, le chemin est encore long pour concrétiser un tel projet; il faut une volonté politique multi-latérale avec une impulsion Franco-Libanaise, étudier sa faisabilité dans un cadre associant tous les grands acteurs de la francophonie Libanaise et internationale.Que le sommet puisse servir de tremplin à une idée de ce type serait un grand succès par son côté utile et pragmatique, allant au devant d'un vrai besoin, sans se limiter à des déclarations parfois trop solennelles ou hermétiques.

Nous lançons ce débat au Printemps pour que la réflexion puisse mûrir sereinement...Qu 'en pense, en particulier, Monsieur Ghassan Salamé, notre compétent Ministre de la Culture, réputé pour son attachement à l'ouverture et au réalisme économique même en matière culturelle? Puisque le diagnostic des experts en francophonie, Français et Libanais, est clair quant à la nécéssité d'une politique audio-visuelle francophone plus ambitieuse, destinée à assurer la pérennité du français comme langue vivante au Liban, au moment ou les écrans sont malheureusement éteints, notre ambition se limite modestement à éclairer les esprits...

Nous espérons pouvoir nous faire bientôt l'écho des réactions qu'aura suscité notre suggestion.

 

Jean-Michel DRUART

 

 

-10 Mars 2001- UNE PENSEE, UNE PRISE DE CONSCIENCE

 

Pas de long discours cette semaine, mais davantage l'émotion et la tristesse devant la confirmation de l'assassinat de Onze ressortissants Libanais en Janvier dernier à Kinshassa en République Démocratique-sic?- du Congo.
Outre l'indignation que provoquent les conditions de ces disparitions et la désinvolture avec laquelle des dirigeants Africains de l'ex-Zaire, semblent traiter la chose, ce fait doit faire prendre conscience à tous les Libanais que l'émigration, souvent perçue comme vecteur de richesse et d'aisance, rêve pour trop de compatriotes, n'est pas toujours synonyme de tranquillité.Pour beaucoup, elle signifie aussi risque financier voire physique et ne doit jamais constituer une fin en soi.Le Liban et la Francophonie Libanaise sont en deuil et certains clichés volent en éclats.

 

Jean-Michel DRUART

 

-23 Février 2001- SAINT JACQUES, DELIVRE NOUS DU MAL!

 

Pour la seconde fois en moins de deux semaines, le Président du Conseil Rafic Hariri se rend à Paris chez son ami Jacques.Si l'on peut s'en réjouir grandement en ce qui concerne l'état des relations d'amitié entre les deux hommes et les deux pays, il faut s'en inquièter sur un tout autre plan, car l'abus de bonnes choses à intervalle trop rapproché n'annonce généralement rien de bon...

En fait, c'est sur le plan financier que cela se gâte et Jacques Chirac ne fait que marquer politiquement un appui logistique à son ami fidèle et à un pays cher à son coeur pour les assister à trouver les solutions destinées à juguler l'endettement du Liban qui malgré sa spécificité et sa situation particulière est désormais jugée intolérable par les autorités financières mondiales.Si la démarche de réunir à Paris M.Hariri avec Mrs Prodi et Wolfensohn, respectivement Président de la Commission Européenne et de la Banque Mondiale semble particulièrement opportune, le remède risque, quant à lui, d'être particulièrement douloureux.

L'environnement financier international ne plaide malheureusement pas en faveur de la tolérance dont ont fait preuve jusqu'à présent les bailleurs de fonds du pays.Les marchés boursiers sont très déprimés depuis le début du Millénaire, la crise financière est ouverte en Turquie, elle couve en Argentine et Monsieur Powel, nouvelle Madeleine de l'Administration Bush, ne daigne même pas faire une escale à Beyrouth, fut elle symbolique, dans le cadre de sa tournée d'évaluation de la situation au Proche-Orient.Tous ces éléments n'incitent guère à l'optimisme et R.Hariri ne pourra plus longtemps jouer de son prestige sur la scène internationale pour retarder certaines échéances fatales.

Déjà, avant de se rendre à Paris, le dernier conseil des Ministres aura été pour le moins dense sur le plan intérieur: si l'annonce de la confirmation de la privatisation de la gestion de l'EDL-Electricité du Liban- était un jour ou l'autre attendue, celle de la fermeture pour deux, trois mois ou plus....Inch Allah, de Télé-Liban est pour le moins radicale et a le mérite de donner le ton quant aux remèdes de cheval que le pouvoir est capable de prendre en ce moment.Une chose est certaine, Rafic Hariri en a... du courage bien sûr et, si ses amis lui demandent des mesures drastiques structurelles compensatoires, en contrepartie d'un réechelonnement de la dette publique ou de nouveaux prêts, nous sommes certains qu'il n'hésitera pas à le faire...

Et quelle est donc la mesure que ses amis pourraient lui demander en priorité?

La mesure concernerait en priorité la monnaie nationale et la probabilité n 'a jamais été aussi forte que l'on exige des autorités Libanaises de laisser flotter la Livre Libanaise par rapport au Dollar et donc de la laisser se dévaluer de fait dans une proportion que le Marché jugera bonne.Nous attirons d'ailleurs votre attention sur le fait que depuis plusieurs semaines, les responsables du pays, M Hariri en tête, délivrent des messages rassurants sur le sujet.L'expérience en la matière -et qui s'applique dans tous les pays du monde- n'inspire guère à l'optimisme et à la crédulité! On remarquera d'ailleurs que le très sobre et compétent gouverneur de la Banque Centrale, M. R. Salamé est beaucoup plus éffacé sous cette législature que lors de la précédente.De toute façon, la dollarisation est déjà majoritaire dans le pays et elle s'est encore accentuée ces derniers mois malgré le retour au pouvoir de M.Hariri.

Le mal est donc profond.Notre propos n'est nullement de porter un jugement sur les causes et les responsabilités qui ont engendré cette situation d'urgence.Tous les Libanais, de l'intérieur comme la diaspora sont un peu responsables tout comme surtout les acteurs de la scène internationale qui ont bien du mal à comprendre la situation Libanaise.Rafic Hariri savait très bien ou il mettait les pieds lorsqu'il a choisi de revenir aux commandes; il va à Paris s'appuyer sur ses amis pour justifier de la nécéssité de mettre de l'ordre dans sa maison et surtout mettre certaines choses en conformité avec une certaine réalité.

Quatre mois après son retour au Sérail, le médecin a rédigé son diagnostic depuis longtemps.Il réunit maintenant la famille au chevet du patient afin de trouver les appuis moraux et financiers pour lui administrer le remède de cheval, tant qu'il est encore temps.Il faut dire que parfois, une bonne purge est le meilleur remède.

Et si jamais tout cela n'était que le pire scénario que l'on aura pu éviter de justesse, tous les Libanais pourront encore une fois dire...

Merci Saint- Jacques!

...

Jean - Michel DRUART

 

 

 

 

- 14 Février 2001- DE LA COULEUR DES ROSES...

 

C'est le 14 Février, jour de la Saint-Valentin que Rafic Hariri, accompagné d'un bon nombre de ministres va rendre officiellement visite à la France et à son ami Jacques Chirac en particulier.Ce détail croustillant n' aura sûrement échappé à personne et l'émotion sera à son comble lorsque la délégation Libanaise franchira le seuil de l'Elysée.Ce n'est pas un secret de polichinelle de répéter que les relations entre la France et le Liban se sont tiédies durant la précédente législature et ce voyage de trois jours arrive donc à point nommé pour clarifier l'état de leur situation et surtout leur donner un nouvel élan en cette année particulièrement cruciale pour l'avenir de tout le Proche-Orient et le Liban en particulier qui recevra du 26 au 28 Octobre prochains la plus grande manifestation politico-protocolaire qu'il n'a jamais organisée depuis son indépendance, à savoir le 9ème sommet inter-gouvernemental de la Francophonie.

Certes, ce sommet n'est pas celui des relations Franco-Libanaises, car ce serait là ignorer voire faire injure à tous les autres membres du mouvement Francophone, mais on ne peut occulter que sur la scène mondiale, la France demeure la plus grande puissance économique de ce pôle d'influence qui veut acquérir une dimension politique.Elle est d'autre part l'inspiratrice culturelle du groupe à travers la langue et les valeurs que celle-ci véhicule même si , bien sûr, elle n'en a aucunement le monopole.Enfin, les liens historiques traditionnels entre la France et le Liban donneront une saveur et un relief affectif tout particulier à ce sommet.

Lorsque M.Hariri et sa délégation se rendront à Paris, M.Bush aura pris ses fonctions à Washington et sauf coup de théâtre, M.Sharon tiendra les rennes du pouvoir à Tel-Aviv.On comprend alors mieux la pertinence d'avoir attendu plus de trois mois pour se rendre à Paris, non seulement pour mieux évaluer la situation Libanaise interne mais aussi pour tenir compte de l'évolution de ces paramètres liés à l'environnement international.Nul doute que sur les volets de politique internationale qui demeure l'apanage du Président Chirac en France, la couleur des roses sera rouge vif , mais qu'en sera t-il durant les deux jours qui suivent lorsque, avec des membres du gouvernement, cette fois, les discussions entreront dans des détails assez concrets ou techniques comme les contributions matérielles ou financières à l'organisation du sommet, la mise en oeuvre de protocoles financiers datant de plusieurs années et qui, faute de déblocage rapides seraient purement et simplement abandonnés et donc gaspillés par défaut!Nous pensons ici, par exemple, aux fonds et matériels proposés par la France pour améliorer la diffusion de Radio-Liban, du Canal 9 et de leurs contenus Francophones.Un tel gaspillage paraitrait pour le moins ubuesque en cette année là, à moins que certains acteurs ne s'emploient en coulisses à saboter la réussite du sommet et le réchauffement des relations Franco-Libanaises lorsque toutes les conditions sont réunies pour le faire!

L'équation à résoudre est à la fois simple et compliquée:Le Gouvernement Libanais veut à tout prix réduire son endettement et ne pas générer de nouvelles charges fixes qui seraient structurellement engendrées par l'application de certains protocoles;D'autre part, le traitement des dossiers du Proche-Orient en France demeure le plus souvent bicéphale, cohabitation oblige et la proximité des échéances électorales accentue encore la délicatesse de toutes prises de décisions.On connait, sur le fond la différence de sensibilité sur le sujet entre Mrs Chirac et Jospin.Qui peut oublier ici le contraste entre le comportement de Chirac dans Jérusalem et les avatars rencontrés par Jospin à Birzeit? On le voit, plus que jamais c'est dans cet Orient subtil et compliqué que se révèlera ,une fois de plus, la vraie dimension politique et la vue à long terme nécéssaire pour préserver une relation privilégiée et savoir donc prendre les mesures d'accompagnement nécéssaires pour ne pas compromettre tous les acquis, notamment depuis 1995.

Il faudra donc une sacrée dose de bon sens, de volonté, et de vision des intérêts réciproques et supérieurs à long terme pour éviter qu'au fil de ces trois jours de visite officielle, les roses de la Saint-Valentin ne se fanent pas trop vite et que les acteurs sachent en contourner les épines avec beaucoup de finesse pour faire de cette année 2001, un tremplin afin que la Francophonie Libanaise soit un exemple de coopération intelligente, de dialogue constructif et de respect mutuel.Même si la France n'occupe plus la Présidence tournante de l'Europe, la réussite de cette visite est sans doute une des clés essentielles de la relance du processus de partenariat entre le Liban et l'Union Européenne qui constitue un des axes prioritaires du cabinet actuel et conditionne la mise en oeuvre de réformes structurelles notamment dans les secteurs de l'administration et de la fiscalité.

Il ne reste plus qu'à souhaiter que tous les protagonistes de ces journées, notammant du côté de Paris, soient à la hauteur des enjeux et soient bien conscients que notre région est souvent le point de départ des plus grands desseins...

 

JM.DRUART

 

 

 

-Novembre 2000- "ENCHAINEMENTS"

 

Le Liban a connu directement depuis le début de l'an 2000 deux évènements qui, chacun leur tour,ont longtemps monopolisé les passions.Ce fut tout d'abord le retrait d'Israel du Sud le 24 Mai, suite à des années de harcèlement du mouvement de libération du Hezbollah contre l'armée israelienne et sa milice supplétive.

Alors que certains craignaient des incidents graves,c'est finalement avec beaucoup de maturité que les citoyens ont reconquis leur territoire et il aura fallu trois bons mois pour valider la frontière, que l'Etat accepte le déploiement d'une force minimum dans la zone libérée et que les Nations Unies fassent davantage office de garde barrière.

Puis,ces mises au point tout juste achevées, les élections législatives eurent alors lieu fin Aout et début Septembre et accouchèrent d'un résultat encore plus net qu'attendu avec la victoire de M.Rafic Hariri et de ses partisans ou alliés parmi lesquels M.W.Joumblatt sans omettre le Hezbollah qui récolta naturellement le fruit de sa stratégie politique et de ses exploits militaires.

Et voilà qu'en pleine période subtile ou s'entremêlent hésitations et tractations, que la nomination légèrement retardée du nouveau locataire du Sérail était prévue la troisième semaine d'Octobre-ce sera finalement le 23-, la plus grande crise régionale depuis le début du processus de paix éclate entre Israel, l'ex-occupant, et les Palestiniens... des territoires occupés; tout cela alors que Mrs Lahoud et Hariri s'apprivoisent encore avant de se lancer dans une nouvelle cohabitation.

On le voit, depuis le Printemps les évènements importants n'ont de cesse de s'enchainer et la Coupe d'Asie de Football, que le Liban organise ne contient rien, dans cette atmosphère tendue, qui puisse vraiment exciter la passion des Libanais surtout avec une équipe nationale en mal d'identification et prématurement éliminée.La tête reste nécessairement ailleurs et ne peut être détournée de la dure réalité de l'environnement écomomique et politique.

En effet, derrière une libération totale du territoire- ou plutôt presque, puisqu'Israel a su garder en Chebaa ce qui est sans doute une réserve d'agitation stratégique-il faudra un executif à la fois fort et soudé pour que le Liban ne se laisse pas piéger ni enchainer à son tour dans une logique ou il deviendrait une cible facile en raison de la présence sur son sol d'un demi million de Palestiniens sur lequel le voisin sioniste serait lâchement tenté de se venger ou encore d'actions de représailles envers les fiefs du Hezbollah qui, pour beaucoup, l'a humilié en lui faisant subir sa véritable première défaite depuis sa création.

Bien sûr la logique et le destin des réfugiés Palestiniens exigent leur retour vers leur terre mais il ne faut guère se leurrer, il faudra à la fois intégrer un peu et encore patienter beaucoup pour y parvenir.En effet sans une paix politique stable ni un développement économique suffisant dans les territoires, la situation restera figée.Même si les deux acteurs de l'exécutif Libanais semblent aujourd'hui dans de bonnes dispositions, il vont devoir relever ensemble un sacré défi sur le plan économique, préoccupation des Libanais, mais aussi sur le plan politique.Il leur faudra éviter au pays les conséquences potentiellement tragiques d'une situation ou il se trouve encore placé malgré lui, comme acteur indirect d'un environnement très agité et dangereux.

Le Liban connait bien l'expérience douloureuse du paradoxe propre à l'Orient.Face à une situation tout juste apaisée , ils vont conduire les destinées d'un pays apparemment épargné et ils seront jugés sur leur cohésion et leur capacité à gouverner ensemble.Ce n'est qu'au prix de cette force et de cette solidarité qu'il pourront imposer le respect à l'extérieur et éviter au pays de se laisser enchainer à son tour dans cette spirale infernale.

Alors que le Libanais n'aspire qu'à la tranquillité après tant d'agitation et de plaies, il convient donc de leur adresser un message de confiance et de prise de conscience devant l'ampleur et la difficulté de la tâche.De leur sens des responsabilités et de leur capacité à réussir cet exercice périlleux, dépend peut-être la liberté réelle et durable du peuple Libanais.Ce n'est qu'une fois la stabilité politique acquise que l'on peut sérieusement bâtir la prospérité économique pour le plus grand nombre.Certes, ce peuple a désormais l'habitude de ce genre de situation, mais si cette fois il parvient à défier celle qui se présente,alors l'espoir sera permis de rêver à des lendemains meilleurs et stables.Jamais, semble t-il, depuis la fin de la guerre, le Liban ne s'est trouver face à une telle menace qu'il peut transformer en opportunité et au delà de toutes polémiques, le peuple doit guider ses dirigeants dans cette direction.C'est tous ensemble derrière eux, incarnateurs de l'unité nationale et de l'attachement à la patrie comme valeur suprême, que les Libanais doivent, cette fois, prouver qu'ils en sont capables.

L'Histoire détient le secret de ses enchainements;tous s'achèvent un jour,d'une façon ou d'une autre, par la libération.

Dieu fasse pour le Liban que, grâce à la bonne volonté des hommes,
ce jour ne tarde plus!

JM. DRUART