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Tribune libre, opinions ou états d'âme de lecteurs
Guerre aux portes du Liban, élection d'un président de la république, crise économique, les libanais du Liban ou de l'étranger ne manquent pas de sujets de préoccupation et d'avis sur les évènements et l'intense actualité du pays du cèdre.
Certains posts assez courts mais incisifs et pertinents valent parfois autant qu'un long article de presse ou éditorial:
LibanVision vous propose donc une sélection des opinions ou émotions remarquées de ses lecteurs francophones potentiels ou les plus fidèles.

Non à l'obscurantisme et à la censure
11 Avril 2024- L’annulation de la première mondiale de "Journée de Noces chez les Cromagnons" de Wajdi Mouawad au Théâtre Le Monnot en raison des pressions exercées sur Wajdi Mouawad, les artistes, les techniciens et toute l'équipe du théâtre, ainsi que les menaces sérieuses proférées à leur encontre par des partisans de l’axe obstructionniste et obscurantiste est un phénomène très dangereux.
En cette période sombre, le théâtre représente un espace de dialogue, d’échange, de réflexion et de création, et doit être protégé contre toute forme de censure et d'intimidation. Il est essentiel de défendre fermement les valeurs de liberté, de tolérance et de respect contre les actes répressifs et les agendas obscurantistes.
Nous exhortons les autorités – ou ce qui en reste – à prendre des mesures concrètes pour garantir la sécurité des artistes et des espaces culturels, ainsi que pour protéger la liberté d'expression contre toute forme de menace ou d'intimidation. La culture et l'art sont des piliers essentiels de notre société, et nous n’accepterons pas qu'ils soient étouffés par la terreur et la censure.

Par Yvonne Mourani

Perpétuel Samedi noir
30 mars 2024- ll est mort le vendredi et a ressuscité le dimanche. Mais qu’en est-il du samedi ? Cet espace de temps où Il n’était plus là, cet interminable espace de temps où Sa famille et Ses disciples étaient livrés à eux-mêmes et sans espoir, ce samedi noir m’a particulièrement obsédé aujourd’hui, veille de Pâques. Je ne suis pourtant pas une grenouille de bénitier, loin s’en faut, mais aujourd’hui j’ai eu l’illumination que depuis 50 ans nous autres Libanais sommes coincés dans un samedi de Pâques perpétuel.

Georges Boustany - écrivain - auteur de "avant d'oublier"

Par devoir de mémoire, le 7 mars devrait être déclaré journée de deuil national au Liban

par Antoine Menassa, Président de la HALFA –
Association des hommes d’affaires libanais de France
Le 7 mars 2020, le gouvernement libanais annonçait son premier défaut de paiement, celui des eurobonds, s’élevant à un montant de 1,2 milliard de dollars. Cela, sans avoir restructuré sa dette vis-à-vis de ses créanciers, conformément à l’intérêt national, ni même réorganisé ses engagements en suspens à ce jour.

Je persiste et signe… un État qui se respecte honore ses engagements et s’acquitte de ses paiements échus. Il élabore ainsi une politique de confiance et consolide l’estime de ses créanciers à son égard en renégociant, au moins, ses dettes dans le temps.

Selon le rapport du FMI de juin 2023, le système bancaire libanais avait, en 2017, assez d’avoirs en devises pour couvrir la grande majorité des dépôts en devises. Aussi, la Banque du Liban (BDL) avait dans ses caisses 30,5 milliards de dollars américains de réserves fin février 2020, soit une semaine avant la décision insensée du défaut de paiement. Il s’agit, parmi les pays qui avaient la même notation que le Liban, du niveau le plus élevé au monde par rapport au PIB.

Ne nous cachons pas derrière notre petit doigt. Ayons le courage de reconnaître qu’au lendemain du mouvement de contestation du 17 octobre 2019, le gouvernement libanais n’a pas daigné se réunir pour imposer un contrôle des capitaux. Ce qui avait été décrété au lendemain de la guerre des six jours ou de la faillite de la Banque Intra ou de l’opération du commando qui a détruit l’aéroport de Beyrouth et une partie de la flotte MEA et LIA. Je demeure bien conscient des véritables raisons qui ont conduit à l’absence d’un contrôle des changes alors que les institutions bancaires avaient gardé guichet fermé. L’histoire se chargera sans doute de les dévoiler.

Les déclarations d’une ministre de l’époque et d’autres, en grande pompe, la semaine dernière, au sujet du défaut de paiement sur les écrans de télévision, ne tiennent donc nullement la route. Elles constituent un pur camouflage et émanent d’une volonté de travestir la vérité.

En effet, selon la thèse qu’ils ont développée, il fallait à l’État neuf milliards de dollars, sur deux ans, pour couvrir les échéances en eurobonds et les dettes. Le prétexte étant de protéger les déposants dans les banques et leur garantir, par client, un minimum de 500 mille dollars. Or, c’est justement là que le bât blesse. Pourquoi? Car, ces intervenants feignent d’oublier, pire, omettent de déclarer avoir autorisé, à l’époque, l’octroi de subventions s’élevant à 12 milliards de dollars.

Mais l’essentiel est ailleurs, vous l’aurez certes compris. Il fallait à tout prix aller à la recherche d’un bouc émissaire et crier haro sur le baudet, permettant ainsi à chaque responsable de sauver sa peau et de demeurer en place. Mais les masques sont tombés. Plus personne n’est dupe. Par devoir de mémoire pour les générations futures, le 7 mars devrait être déclaré journée de deuil national au Liban.

Tribune du 23 mars 2024


Liban – États-Unis: sur les sentiers de la softwar de l’OTAN contre le Liban
par René Naba

Prologue : De la softwar
Le terme Softwar a été popularisé par le roman éponyme «Softwar, La guerre douce», un thriller technologique, de Thierry Breton et Denis Beneich publié en 1984 aux Éditions Robert Laffont. Softwar est un procédé oblique visant à susciter l’adhésion des cibles réticentes à un projet déterminé.

La Softwar ne fait pas usage d’armes létales, qui entraîne une mort instantanée, mais d’une arme autrement plus redoutable….. une mort lente mais atroce: l’asphyxie d’une population, puis la gangrène par la corruption des élites.

Par la contrainte, l’intimidation ou la résignation, la persuasion ou la séduction, voire même la corruption, le solliciteur conduit sa cible à se convaincre de la pertinence de son projet, ou pire de convaincre le sollicité de la pertinence, dans son propre intérêt, du projet de son solliciteur. Alternant bâton et carotte, les Occidentaux ont décidé de subvertir – soudoyer? – la population libanaise en l’affamant pour la contraindre à s’abandonner au billet vert, nullement écologique mais au pouvoir hyper corrupteur.

Les sanctions économiques paraissent devenues un outil de la guerre moderne. Nicholas Mulder soutient dans son ouvrage “The Economic Weapon: The Rise of Sanctions as a Tool of Modern War” qu’un tiers de la population mondiale vit sous une forme ou une autre de sanctions économiques, parfois massivement meurtrières.

Washington peut faire au grand jour ce que l’on refuse aux autres pays, uniquement parce qu’on part du principe exceptionnel que les contraintes normales du droit international et les règles de la guerre ne s’appliquent pas à la superpuissance mondiale.

Les États-Unis auraient provoqué des «changements de régime» dans plus de 70 pays depuis la Seconde Guerre mondiale. Ces dernières années, les États-Unis ont été impliqués directement ou indirectement dans des guerres en Afghanistan, en Irak, en Libye, en Syrie, au Yémen, en Somalie, en Ukraine, auparavant en Iran (Mossadegh-1953) et au Guatémala (1954) et au Liban (1975-1990) et au Vietnam (1986_1975), sans parler du plan Condor de subversion anti communiste en Amérique Latine, dans la décennie 1970.

Depuis 2001, soit depuis le raid terroriste du 11 septembre 2001 contre les symboles de l’hyperpuissance américaine, les États-Unis et leurs alliés ont largué au moins 326 000 bombes et missiles sur des pays de la région Moyen-Orient élargi/Afrique du Nord. C’est la conclusion des nouvelles recherches de Medea Benjamin et Nicolas J.S. Davies du groupe anti-guerre CODEPINK.

L’Irak, la Syrie, l’Afghanistan et le Yémen sont les pays qui ont le plus souffert de la violence, mais le Liban, la Libye, le Pakistan, la Palestine et la Somalie ont été également visés. En moyenne, 46 bombes ont été larguées par jour au cours des 20 dernières années.

John Bolton, ancien représentant des États-Unis à l’ONU, s’est vanté de sa participation aux efforts déployés jusqu’en 2019 pour évincer le gouvernement de Nicolás Maduro au Venezuela et tenter d’installer à la présidence le candidat favori de Washington, Juan Guaidó.

Au Moyen orient, pas moins de six pays vivent sous blocus occidental: l’Iran depuis 1980, soit depuis 44 ans, la Syrie depuis 2011 (13 ans), Gaza depuis sa prise de contrôle par le Hamas en 2007 (24 ans), le Yémen depuis 2015 (9 ans) auparavant l’Irak de 1990 à 2010 (20 ans), enfin le Liban depuis 2019 (5 ans).

1- Le Liban, abcès de fixation régional et polygone tir de la technologie militaire
de l’après Vietnam

De la chute de Saigon, bastion américain en Asie, à la première guerre du Golfe, le Liban aura été pendant quinze ans (1975-1990), le principal abcès de fixation de la guerre israélo-arabe et des conflits de puissance pour la maîtrise des ressources énergétiques de la zone ainsi que des grands axes de navigation transocéanique sur le flanc méridional de l’Europe, au paroxysme de la guerre froide soviéto-américaine. Sous l’effet de forces centripètes, alimentées d’ailleurs abondamment par les protagonistes locaux, la légendaire convivialité intercommunautaire libanaise va voler en éclats, pulvérisée par les rivalités interconfessionnelles, elles mêmes amplifiées par les enjeux stratégiques des puissances régionales (Israël, Egypte, Arabie saoudite, Irak, Iran, Syrie, Libye) et de leurs parrains respectifs pour transformer ce minuscule pays en polygone de tir permanent de la technologie militaire de l’après-Vietnam...

2- Le Liban, État tampon, sur fond de confessionnalisme
A- Les ravages du confessionnalisme
B- De l’importance stratégique du port de Beyrouth
.....
3- Le Liban vaste dépôt d’armement de l’Otan depuis l’opération “déluge Al Aqsa”
du Hamas contre Israël
.....
4- Un projet de mandat britannique sur le Liban

Le Royaume-Uni se propose, pour sa part, d’établir un nouveau mandat sur le Liban, dans le prolongement de son rôle déstabilisateur de ce pays lors de la guerre de Syrie, via ses ONG.

Prenant prétexte de la guerre Israël-Hamas à Gaza Londres a soumis directement au commandement de l’armée libanaise –et non au gouvernement libanais—un projet visant à autoriser le déploiement et la protection des forces britanniques au Liban.

Présenté avant l’opération «Déluge Al Aqsa», ce projet concerne la protection des navires de guerre britanniques et des appareils de la Royal Air Force, les membres des forces armées britanniques et leurs collaborateurs locaux, sans toutefois préciser ni leur lieu de déploiement, ni le nombre des équipements pas plus que leur volume.

Le document spécifie que le gouvernement libanais ne saurait entraver la libre circulation des forces britanniques ni dans l’espace aérien libanais ni dans les eaux territoriales du Liban et lui recommande d’accorder la priorité absolue à l’accès des forces britanniques à l’espace libanais et aux eaux territoriales de ce pays.

Le Royaume Uni, auteur de la «promesse Balfour» portant création du «Foyer National Juif» en Palestine, songe-t-il à aménager un nouveau «foyer national» à une quelconque minorité sur le territoire libanais afin de purger les turpitudes occidentales à l’égard d’une composante de sa population, en un lointain remake de la promesse Balfour?

> Lire l'intégralité de l'article...


Le Liban que j'aime, par Karl Akiki

Pour ces lèvres qui glissent sur la tasse, qui aspirent le café, des yeux relevés derrière la fumée…

Pour les bougainvilliers flamboyants, en fleurs, rouges, blancs, roses, qui débordent sur les autoroutes, qui s’agrippent aux pins et aux platanes sur les bords des maisons, qui grimpent et cachent la misère des demeures éventrées…

Pour le bruit du falafel qui se fend sur le pain sous la pression des doigts imbibés de pulpe…

Pour ce brin de zaatar qui reste collé entre les dents et qu’on essaie d’enlever de la langue ou du ptit doigt après la manouché…

Pour le «khalliya 3layna» du dekenjé…

Pour le son des couteaux qui s’aiguisent l’un sur l’autre avant de s’enfoncer dans le shawarma lahmé ou djeij qui s’effeuille dans sa sauce…

Pour ces trois premiers doigts relevés pour te dire de patienter parce qu’on effectue un tour en sens interdit…

Pour cette paume levée en guise de merci quand tu laisses passer en l’absence criarde de feux rouges.. et pourtant, ça roule, ça fonctionne et ça continuera à rouler et à fonctionner dans l’absence criarde…

Pour cette odeur du jasmin blanc, le baladé, qui s’exhume pendant les nuits chaudes de septembre…

Pour les bonjourein et pour les merci ktir… pour les ahlein et les charraftouna…

Pour les Ya hala clamé en tue-tête en traversant la porte ouverte des maisons accueillantes, pour ne pas forcer la douce intimité…

Pour le fromage qui coule, lancinant sur le plateau en fonte, pour le bruit du fer de la spatule qui se frotte à cette fonte, pour la transparence du 2ater qui se pose et recouvre la kneffé et le papier qui l’entoure…

Pour ces trottoirs éventrés que la végétation reprend et sur lesquels nul ne peut circuler ; pour l’adrénaline qui monte parce qu’il marcher sur la route lorsque te frôlent les vrombissements fous des voitures…

Pour ce doux craquement entre les dents de ce demi-kilo de znoud el seit que tu dévores en voiture, sur le chemin du retour…

Pour le «walaw» et le « 3ayb» et le «3aybechoum » dont les voyelles se modulent et qui révèlent tant de choses intraduisibles…

Pour ces couteaux à tête de coq, non - de phénix, rouges, blancs, verts, noirs qui étaient la «unicorn» de ton enfance…

Pour ces affichettes délavées d’élections oubliées, collées sur les murs de la ville…

Pour ce fleuve qui coule et qui continuera à couler, à ta gauche ou à ta droite, pour cet enthousiasme du torrent qui couvre les voix pendant que les mains s’activent sur le mezzé… et à l’entrée, les vendeurs de semsmiyé et autres desserts collants, à côté du Luna park improvisé…

Pour cette grande roue qui continue à tourner, face à la mer, qui tremble, qui s’écaille mais tourne malgré tout…

Pour ces ruelles étroites que tu traverses pendant que tes pieds trébuchent dans les sentiers qui cachent les maisons à tuiles rouges et à la pierre ocre que ne protège qu’une grille entrouverte…

Pour la kebbé nayé ou la fraké, leurs graines d’accompagnement et l’huile or jaune qui glissent sur ta langue…

Pour le « inchallah » ou le « bokra » du plombier, de l’électricien ou du menuisier qui effraient beaucoup plus qu’ils ne rassurent… et pourtant, on les badigeonne du « m3allim » ou du « estez » en espérant que «kattir kheir allah», et que « iza allah bi rid», tout ira bien…

Pour ces pêches blanches qui explosent en jus sous ton palais et qui te transportent à tes étés…

Pour ces vallées vertes, jaunes, rouges qui t’explosent à la figure parce qu’elles viennent toujours au détour d’une route qui n’en finit pas de monter…

Pour ces sfi7a aux noms de régions, allongées, ovales, petites, grandes que relève la pincée de 7arr rouge et les trois gouttelettes de citron, le pépin en prime, et le laban à côté…

Pour ces phares allumés, ce vrombissement et ce gros bolide qui te colle aux fesses pour t’impressionner et te dépasser…

Pour tout ce qui n’est pas «ne7na»-«henné», «3enna»-«3endon», «honé»-«honik»… et surtout pas pour sayrafa, 3eded, ma2tou3a, toli3, nezil, dollar, te2nine, choughour et toutes ces queues de la honte et de l’ humiliation…

Pour tous ces souvenirs que je partage avec toi, pour ce présent que nous avons bâti et pour cet avenir en pleine lumière qui se construit loin du brouhaha accablant, pour toi et moi… pour tous ces moments loin de l’inquiétude… pour hier, aujourd’hui et demain… du premier au dernier jour… pour les lendemains qui chantent loin des larmes retenues du départ…

Pour le «betballich fiya ?»…

Pour ces klaxons qui résonnent en échos superstitieux dans les tunnels…

Pour ce bras gauche hâlé du chauffeur de service avec cet ongle effrayant du dernier doigt…

Pour ce bleu de la méditerrannée qui se love dans les rochers, le long de tout le littoral et qui te sert de repère apaisant…

Pour cette dernière lueur du soleil qui se noie dans la mer et qui clignote d’une seule luciole avant de disparaître…

Pour ces appels à la prière aux premières lueurs de l’aube ou aux premières secondes de la nuit qui s’avance et aux sons des cloches des dimanches matin quand la ville dort encore… pour ces bruits qui rassurent parce qu’ils sont rituel et qu’ils se répondent…

Pour ces enfants qui dorment devant le parebrise arrière, qui sortent la tête ou les mains des fenêtres, qui gigotent sur les genoux d’un parent pendant que la voiture continue à filer… et dernièrement sur les motos…

Pour ces bruits de la rue, ceux des petites tasses blanches et bleues qui s’entrechoquent dans leur valse, ceux des pinces à maïs, pour la musique de parcs d’attractions du vendeur de glaces ambulant, pour ces musiques de la ville et des villages qui rappellent que le monde extérieur existe et qui se mêlent à la voie nasillarde de l’acheteur du fer, des battariyet et des fils électriques…

Pour le « watan » que tu clames aux barrages entre les régions et qui sert surtout à rassurer le soldat dans sa guérite rouge et blanche…

Pour ce mouvement des doigts et le son de la paille qui s’enfonce dans le verre de matté…

Pour cette odeur de la terre mouillée qui envahit tes narines, te soulage et t’enveloppe d’une euphorie à nulle autre pareille aux premières pluies d’octobre ou de novembre… même si beyn techrine wou techrine sayf téné…

Pour ce « chay tab2en » qui te brûle les doigts à travers la petite tasse en verre et que tu satures de sucre…

Pour les doux mensonges réconfortants que chante Fayrouz et qui sortent lancinants de la radio quand tu prends la voiture, tôt le matin…

Pour ces proverbes, maximes et adages calligraphiés et dessinés sur les dos des camions et qui encensent des valeurs traditionnelles mais rassurantes et que tu n’as pas le temps de déchiffrer…

Pour ces attroupements volontaires où chacun donne du « rjéé3», « brom bi ardak», « leff», « kerra» pour débloquer des embouteillages, pour aider et suppléer à l’absence…

Pour ces rigoles des autoroutes jamais nettoyées quand il faut, qui débordent et créent des lacs artificiels…

Pour le rouge à lèvres des baisers plissés et un peu vieillis qui, moites, te collent à la joue pendant que se dégage l’eau de cologne émanant de ce flacon au vert ou au jaune translucide de Bien-Être…

Pour cette paume posée sur le coeur en guise de salutations… et le « mar7aba hajjé, kifik » qui s’ensuit avec le grand sourire…

Pour cette cruche d’eau, en poterie ou en verre, posée à la cuisine, sur un napperon brodé et à laquelle tu bois, suspendue dans les airs et qui laisse échapper quelques gouttes sur ton menton que tu frottes d’un revers de la main…

Pour ces petits sacs de lavande brodés accrochés ou cachés et qui parfument tes armoires d’une douce senteur ancienne qui apaise…

Pour toutes ces spécialités que tu rapportes à chaque membre de la famille quand tu te déplaces dans une région… parce qu’ils sont frais… parce au’ils sont meilleurs : la labné, le mar2ou2, la jebne baladiyé qui nage dans son sac d’eau, la limonade glacée coincée dans sa bouteille en plastique…

Pour les boîtes de Tatra alignées sur les balcons en pots à fleurs…

Pour les feux d’artifices ou ces pétarades qui fusent pour un rien dans le silence du vacarme des nuits : fête d’un saint, fête religieuse, réussite, mariage, fiançailles, apparition politique…

Pour ces regards hagards levés vers le ciel, craignant le pire quand tournoient les drones ou les avions d’à-côté…

Pour ce «nkassar el charr» lorsque se brisent un plat ou un verre, dans un éclat qui rappelle la foi attendrissante mais fausse en des lendemains meilleurs…

Pour ces «disjoncteirs »trop souvent relevés… et ce «ahhh» entonné en coeur lorsque «ejit el kahraba», celle de la « dawlé» (wayni el dawlé?) ou celle de «taba3 el moteur», sultan-pacha qui orchestre nos vies…

Pour ces sabots ou ces gommes ou ces barbes à papa aux couleurs si artificielles mais qui ont le bénéfice d’arrêter le temps… pour un moment…

Pour le frottement des biscuits sur le loukoum moelleux, eux qu’il ne faut pas briser, un frottement calme et doux… ou ce biscuit fendu en deux, que tu plonges dans le café, que tu retires juste avant qu’il ne devienne trop mou et que des bouts n’aillent se perdre dans le marc au fond de la tasse…

Pour les deux doigts levés et qui pensent détenir tout le pouvoir de la terre pour appeler le «maître» au restaurant…

Pour cette pastèque plongée dans l’eau du fleuve et qui craque une fois ouverte ou ce melon dont il faut «sentir le derrière» pour assurer le goût…

Pour ce ciel gris qui devient tout bleu quand tu sors de Beyrouth, d’un bleu presqu’immaculé, qui s’étend sans peser, qui se courbe sans écraser…

Même pour le nasillard « nous sommes ravis et honorés de vous recevoir dans notre ville»… et même pour le « nida2 al niha2i wal akhir » crié comme si elle se faisait égorger en direct…

Pour ce tabboulé de 10452km2 non encore mélangé que nous sommes, puisque toute la saveur du tabboulé est dans le mélange….

Puis l’avion avancera, s’affolera et s’envolera laissant derrière lui toutes ces sensations protégées dans une boule à neige qu’il faudra secouer parfois pour que demeure et ne meure pas la mémoire…

Karl Akiki - Mars 2024




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A Gaza, la France est en train de perdre son rôle traditionnel
Dans un pays comme le Liban toujours tourné vers l’étranger, l’événement marquant de la récente visite à Beyrouth de la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna est qu’elle est pratiquement passée inaperçue. D’abord, ses entretiens étaient limités aux responsables officiels et ensuite, aucun élément nouveau n’est apparu, selon les journalistes qui ont pu la rencontrer...
Fouad Karam, 24 décembre 2023

Chapeau bas, Wael !

Après l'assassinat prémédité de l’icône de la presse palestinienne Shirine 'Âqleh, la soldatesque de Tel Aviv continue le carnage des journalistes palestiniens.
Une trentaine déjà depuis le 7 octobre, soit plus d'un par jour !
Il y a mieux, hier le journaliste Wael al-Dahdouh qui couvrait la guerre, a appris que sa femme, son fils, sa fille et son petit-fils ont été écrasés avec 22 autres habitants sous un déluge de bombes tirées par les sbires du magnanime Netanyahu.
En portant son petit-fils de deux ans dans les bras, le journaliste est devenu le sujet du jour.
Il a essuyé une larme avant de déclarer à la presse du monde entier : "Dieu merci, nous avons encore notre terre... et notre dignité" ! Chapeau bas, Wael !

Abdallah Naaman 26 octobre 2023

Chapeau Youmna !

Youmna Gemayel est la fille de Bachir et, à mes yeux, son héritière politique et spirituelle.
Sur twitter (maintenant X), elle a tenu des propos d’un grand courage, surtout après la sortie nauséeuse de Charles Jabbour, le Kojak en chef du Hakim.
Comme Bachir en son temps, Youmna nage à contre courant du “maronitisme politique” traditionnel.
Comme Bachir en son temps, elle rappelle les fondamentaux du patriotisme, le vrai, pas celui qui se vend et qui s’achète. Pas celui qu’on brandit quand ça arrange nos affaires, et qu’on cache honteusement quand nos intérêts personnels sont en jeu.
Comme Bachir en son temps, Youmna dit les choses sans détours. On peut ne pas être d’accord avec elle, mais comment ne pas saluer son courage?
Elle a écrit:
“Nous ne sommes pas favorables à l’implication du Liban dans une guerre qui ne le concerne pas directement.
Nous ne sommes pas pour l’union des scènes de conflit [régionaux], ni pour la monopolisation de la décision de guerre ou de paix [dans les mains du Hezbollah].
Mais si la guerre nous est imposée, nous serons aux côtés de chaque Libanais quelle que soit sa confession, son opinion ou son affiliation politique.

Notre patriotisme n’a pas de couleur et il n’y a pas de frontières entre nos villes et nos régions à l’intérieur des 10.452 km2.


Claude el Khal 25 octobre 2023

Lettre ouverte au président de la République française

Monsieur le Président,

C'est d'un lieu ruiné, abusé, manipulé de toutes parts, que je vous adresse cette lettre. Il se pourrait qu’à l’heure actuelle, notre expérience de l'impuissance et de la défaite ne soit pas inutile à ceux qui, comme vous, affrontent des équations explosives et les limites de leur toute puissance.

Je vous écris parce que la France est membre du Conseil de sécurité de l'ONU et que la sécurité du monde est en danger. Je vous écris au nom de la paix.

L’horreur qu’endurent en ce moment les Gazaouis, avec l’aval d’une grande partie du monde, est une abomination. Elle résume la défaite sans nom de notre histoire moderne. La vôtre et la nôtre. Le Liban, l’Irak, la Syrie sont sous terre. La Palestine est déchirée, trouée, déchiquetée selon un plan parfaitement clair : son annexion. Il suffit pour s’en convaincre de regarder les cartes.

Le massacre par le Hamas de centaines de civils israéliens, le 7 octobre dernier, n’est pas un acte de guerre. C'est une ignominie. Il n'est pas de mots pour en dire l'étendue. Si les arabes ou les musulmans tardent, pour nombre d’entre eux, à en dénoncer la barbarie, c’est que leur histoire récente est jonchée de carnages, toutes confessions confondues, et que leur trop plein d’humiliation et d’impotence a fini par épuiser leur réserve d’indignation ; par les enfermer dans le ressentiment. Leur mémoire est hantée par les massacres, longtemps ignorés, commis par des Israéliens sur des civils palestiniens pour s’emparer de leurs terres. Je pense à Deir Yassin en 1948, à Kfar Qassem en 1956. Ils ont par ailleurs la conviction – je la partage – que l’implantation d’Israël dans la région et la brutalité des moyens employés pour assurer sa domination et sa sécurité ont très largement contribué au démembrement, à l’effondrement général.
Le colonialisme, la politique de répression violente et le régime d’apartheid de ce pays sont des faits indéniables. S’entêter dans le déni, c’est entretenir le feu dans les cerveaux des uns et le leurre dans les cerveaux des autres. Nous savons tous par ailleurs que l’islamisme incendiaire s’est largement nourri de cette plaie ouverte qui ne s’appelle pas pour rien « la Terre sainte ». Je vous rappelle au passage que le Hezbollah est né au Liban au lendemain de l’occupation israélienne, en 1982, et que les désastreuses guerres du Golfe ont donné un coup d’accélérateur fatal au fanatisme religieux dans la région.

Qu’une bonne partie des Israéliens reste traumatisée par l’abomination de la Shoah et qu’il faille en tenir compte, cela va de soi. Que vous soyez occupé à prévenir les actes antisémites en France, cela aussi est une évidence.
Mais que vous en arriviez au point de ne plus rien entendre de ce qui se vit ailleurs et autrement, de nier une souffrance au prétexte d’en soigner une autre, cela ne contribue pas à pacifier. Cela revient à censurer, diviser, boucher l’horizon. Combien de temps encore allez-vous, ainsi que les autorités allemandes, continuer à puiser dans la peur du peuple juif un remède à votre culpabilité ? Elle n’est plus tolérable cette logique qui consiste à s’acquitter d’un passé odieux en en faisant porter le poids à ceux qui n’y sont pour rien. Écoutez plutôt les dissidents israéliens qui, eux, entretiennent l’honneur. Ils sont nombreux à vous alerter, depuis Israël et les États-Unis.

Commencez, vous les Européens, par exiger l’arrêt immédiat des bombardements de Gaza. Vous n'affaiblirez pas le Hamas ni ne protégerez les Israéliens en laissant la guerre se poursuivre. Usez de votre voix non pas seulement pour un aménagement de corridors humanitaires dans le sillage de la politique américaine, mais pour un appel à la paix !
La souffrance endurée, une décennie après l’autre, par les Palestiniens n’est plus soutenable. Cessez d’accorder votre blanc-seing à la politique israélienne qui emmène tout le monde dans le mur, ses citoyens inclus.
La reconnaissance, par les États-Unis, en 2018, de Jérusalem capitale d’Israël ne vous a pas fait broncher. Ce n’était pas qu’une insulte à l’histoire, c’était une bombe. Votre mission était de défendre le bon sens que prônait Germaine Tillion « Une Jérusalem internationale, ouverte aux trois monothéismes. » Vous avez avalisé, cette même année, l’adoption par la Knesset de la loi fondamentale définissant Israël comme « l’État-Nation du peuple juif ». Avez-vous songé un instant, en vous taisant, aux vingt et un pour cent d'Israéliens non juifs ?
L’année suivante, vous avez pour votre part, Monsieur le Président, annoncé que « l’antisionisme est une des formes modernes de l’antisémitisme. » La boucle était bouclée.
D’une formule, vous avez mis une croix sur toutes les nuances. Vous avez feint d’ignorer que, d’Isaac Breuer à Martin Buber, un grand nombre de penseurs juifs étaient antisionistes.
Vous avez nié tous ceux d’entre nous qui se battent pour faire reculer l’antisémitisme sans laisser tomber les Palestiniens. Vous passez outre le long chemin que nous avons fait, du côté dit « antisioniste », pour changer de vocabulaire, pour reconnaître Israël, pour vouloir un avenir qui reprenne en compte les belles heures d'un passé partagé. Les flots de haine qui circulent sur les réseaux sociaux, à l’égard des uns comme des autres, n’exigent-ils pas du responsable que vous êtes un surcroît de vigilance dans l’emploi des mots, la construction des phrases ?
À propos de paix, Monsieur le Président, l’absence de ce mot dans votre bouche, au lendemain du 7 octobre, nous a sidérés. Que cherchons-nous d’autre qu’elle au moment où la planète flirte avec le vide ?

Les accords d’Abraham ont porté le mépris, l’arrogance capitaliste et la mauvaise foi politique à leur comble. Est-il acceptable de réduire la culture arabe et islamique à des contrats juteux assortis – avec le concours passif de la France – d’accords de paix gérés comme des affaires immobilières ? Le projet sioniste est dans une impasse. Aider les Israéliens à en sortir demande un immense effort d’imagination et d’empathie qui est le contraire de la complaisance aveuglée. Assurer la sécurité du peuple israélien c’est l’aider à penser l’avenir, à l’anticiper, et non pas le fixer une fois pour toutes à l’endroit de votre bonne conscience, l’œil collé au rétroviseur. Ici, au Liban, nous avons échoué à faire en sorte que vivre et vivre ensemble ne soient qu’une et même chose. Par notre faute ? En partie, oui. Mais pas seulement. Loin de là. Ce projet était l’inverse du projet israélien qui n’a cessé de manœuvrer pour le rendre impossible, pour prouver la faillite de la coexistence, pour encourager la fragmentation communautaire, les ghettos. À présent que toute cette partie du monde est au fond du trou, n’est-il pas temps de décider de tout faire autrement ? Seule une réinvention radicale de son histoire peut rétablir de l’horizon.

En attendant, la situation dégénère de jour en jour : il n’y a plus de place pour les postures indignées et les déclarations humanitaires. Nous voulons des actes. Revenez aux règles élémentaires du droit international. Demandez l’application, pour commencer, des résolutions de l’ONU. La mise en demeure des islamistes passe par celle des autorités israéliennes. Cessez de soutenir le nationalisme religieux d'un côté et de le fustiger de l'autre. Combattez les deux. Rompez cette atmosphère malsaine qui donne aux Français de religion musulmane le sentiment d’être en trop s’ils ne sont pas muets.

Écoutez Nelson Mandela, admiré de tous à bon compte : « Nous savons parfaitement que notre liberté est incomplète sans celle des Palestiniens, » disait-il sans détour. Il savait, lui, qu’on ne fabrique que de la haine sur les bases de l’humiliation. On traitait d’animaux les noirs d’Afrique du Sud. Les juifs aussi étaient traités d’animaux par les nazis. Est-il pensable que personne, parmi vous, n’ait publiquement dénoncé l’emploi de ce mot par un ministre israélien au sujet du peuple palestinien ? N’est-il pas temps d’aider les mémoires à communiquer, de les entendre, de chercher à comprendre là où ça coince, là où ça fait mal, plutôt que de céder aux affects primaires et de renforcer les verrous ? Et si la douleur immense qu’éprouve chaque habitant de cette région pouvait être le déclic d’un début de volonté commune de tout faire autrement ? Et si l’on comprenait soudain, à force d’épuisement, qu’il suffit d’un rien pour faire la paix, tout comme il suffit d’un rien pour déclencher la guerre ? Ce « rien » nécessaire à la paix, êtes-vous sûrs d’en avoir fait le tour ? Je connais beaucoup d’Israéliens qui rêvent, comme moi, d’un mouvement de reconnaissance, d’un retour à la raison, d’une vie commune. Nous ne sommes qu’une minorité ? Quelle était la proportion des résistants français lors de l’occupation ? N’enterrez pas ce mouvement. Encouragez-le.
Ne cédez pas à la fusion morbide de la phobie et de la peur. Ce n’est plus seulement de la liberté de tous qu’il s’agit désormais. C’est d’un minimum d’équilibre et de clarté politique en dehors desquels c’est la sécurité mondiale qui risque d’être dynamitée.

Par Dominique EDDÉ. Écrivaine. 20 octobre 2023


La frontière sud du Liban c’est les portes de l’enfer.

Si elles s’ouvrent, c’est toute la région qui va s’embraser, et avec elle, le monde.
L’air de rien, Poutine a dit hier que les navires de guerre américains qui voguent vers la Méditerranée orientale allaient être à portée de tir de ses missiles supersoniques.
“Ce n’est pas une menace, c’est une information”, a-t-il ajouté.
Ça résume un peu l’ambiance.
Des navires de guerre russes sont déjà sur place, dans les ports syriens.
Les navires américains vont flotter aux larges des côtes israéliennes.
Les chinois sont aussi dans le coin, mais de façon plus discrète.
Si la guerre à Gaza s’étend au Liban, le front syrien va automatiquement suivre et l’Irak ne sera pas en reste.
Or en Syrie, hormis l’armée syrienne et les groupes paramilitaires, il y a les Russes et il y a les Américains. Et en Irak, il y a les Américains et les groupes paramilitaires qui leur sont hostiles.
L’Iran, évidemment, sera aussi de la partie. C’est-à-dire le détroit d’Ormuz et le pétrole qui y transite. C’est-à-dire aussi, par ricochet, les pays du Golfe. En plus, l’Iran fait maintenant partie des BRICS aux côtés de la Russie et de la Chine avec qui il a des accords de défense.
Quant à la Chine, difficile de croire qu’elle ne va pas profiter des regards tournés vers chez nous pour régler son problème taïwanais. Ce qui est une ligne rouge américaine. Et comme la mer de Chine autour de Taiwan est saturée de navires de guerre américains et chinois, on peut facilement imaginer la suite.
Difficile aussi de croire que sur le front ukrainien, la Russie ne va pas pousser son avantage. Sans oublier les visées polonaises et hongroises sur l’est de l’Ukraine.
Bref, c’est un merdier total, un impossible imbroglio, pour parler chic.
En fait, c’est comme un paquet d’allumettes d’antan. Si on en craque une, c’est tout le reste qui crame avec. Donc: pour le bien de tout le monde, les portes de l’enfer feraient mieux de rester fermées.


Claude El Khal 19 octobre 2023
















































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