Notre
Dossier-Reportage
sur quelques Acteurs de la Francophonie et
de la Coopération Audiovisuelle au
Liban et au Proche Orient,
Hassan Badawi à Gaza et Fréderic
Domont à Beyrouth
Une nouvelle idée de l'information >>>
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L'Actualité
libanaise par les médias francophones du monde
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Infos de Beyrouth
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Le moteur de recherches
sur internet Google a lancé le mardi 29 Juillet 2003
un site gratuit d'informations en ligne en langue française,
Google News France, actualisé en permanence avec les
contenus de plus de 500 médias francophones présents sur la
"toile", a annoncé Google à partir des Etats-Unis.
Les articles, déclinant l'actualité en 8 rubriques (international,
France, économie, sciences et technologies, sports, culture
et santé) à la suite de la demi-douzaine de thèmes figurant
"à la Une", seront issus des médias français, suisses, belges,
canadiens et africains, a précisé Google. Comme pour les versions
anglaise et allemande déjà existantes, ce journal internet en
français est entièrement automatisé et compile des informations
récoltées sur le web par des algorithmes.
13h40 Heure de Paris, 14h40 au Liban
PO Presse est en quelque sorte l'écho du kiosque
arabe,
appellation qu'elle devrait prendre au Printemps 2004
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Proche
Orient Presse
animé par Frédéric
Domont
En direct
de Beyrouth, tous
les Samedis
Proche-Orient Presse a pour vocation d'expliquer aux auditeurs
les perceptions du monde arabe. Frédéric Domont reçoit
chaque semaine des journalistes, intellectuels ou analystes
arabes de la région. A travers leurs regards, nous tenterons
de comprendre les espoirs et les craintes d'une région
constamment en ébullition.
PO Presse est reprise sur RMC Moyen-Orient, filiale du
groupe RFI, seule radio française d'expression arabophone
diffusée par exemple à Bagdad, et plus généralement
sur tout le Proche et Moyen-Orient.
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Eté: 13h40 Heure de Paris,
14h40 au Liban
Hiver:
12h40 Heure de Paris, 13h40 au Liban
Cliquez sur les logos pour l'accès à
l'écoute en ligne
Proche-Orient Presse est aussi diffusé en direct
sur Radio Liban 96.2 FM
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Coopération franco-libanaise
dans le domaine de la presse écrite:
A compter de la mi-Juin, les lecteurs
de L'Orient-Le Jour pourront retrouver dans leur quotidien
préféré certains articles du grand quotidien
français
Le
FIGARO.
En effet, aux termes d'un accord conclu entre les deux journaux,
le quotidien historique des libanais francophones est autorisé
à publier en parfaite simultanéité les
articles du Figaro que sa rédaction aura sélectionnés
à partir d'une liste quotidiennement proposée
par son confrère parisien.
Quand l'on sait que Le FIGARO a toujours été
le quotidien français qui a semblé accordé
le plus d'attention au pays du Cèdre et qu'il avait déjà
coopérer en l'an 2000 à une rénovation
de la maquette de L'Orient-Le Jour, on ne peut que souhaiter
longue vie à un partenariat somme toute naturel.
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24 Mai 2003: Colloque sur les Médias
dans le choc des Civilisations
organisé par le DESS de
Journalisme et Communication de l'USJ - Université Saint-Joseph
de Beyrouth
et l'Association des Journalistes Professionnels de l'ACPO
" Les médias dans le choc des
civilisations ", tel était le thème d'un colloque tenu dans
le cadre des forums de l'information et de la communication,
au campus des sciences médicales de l'Université Saint-Joseph,
à la rue de Damas. Un événement qui a rassemblé des professionnels
de l'information libanais et français et divers universitaires,
et qui a été une occasion, pour l'ambassadeur de France, Philippe
Lecourtier, ainsi que pour le ministre de l'Économie, Marwan
Hamadé, d'appeler le Liban à relever le pari du partenariat
euro-méditerranéen.
Dans son intervention, M. Lecourtier a également réitéré la
volonté de la France de voir le Liban " vivre en complète souveraineté,
selon sa propre volonté ", soulignant que " les moments des
changements indispensables sont venus ". M. Hamadé, qui a plaidé
en faveur de réformes au niveau des États et au niveau de la
Ligue arabe en " jouant le pari du partenaire privilégié avec
l'UE ", a souligné qu'il " faut que s'opère une contagion du
Liban vers le monde arabe, et pas le contraire ". " Les incessants
appels au dialogue rencontrent souvent des oreilles sourdes
au Liban. Je les relance à partir de l'USJ ", a relevé aussi
le ministre de l'Économie.
Organisé conjointement par le DESS information et communication
de la faculté des lettres et des sciences humaines de l'USJ
et l'Association actualité communication Proche-Orient (ACPO),
à l'initiative de M. Pascal Monin, responsable du DESS, ce colloque
s'est tenu en présence et sous le patronage du ministre de la
Culture, Ghazi Aridi. Il a rassemblé une vingtaine d'intervenants
libanais et étrangers, notamment le père René Chamussy, vice-recteur
aux ressources humaines de l'USJ, Jarjoura Hardane, doyen de
la faculté de lettres et des sciences humaines de l'USJ, Gebrane
Tuéni, PDG d'an-Nahar, Issa Goraieb, rédacteur en chef de L'Orient-Le
Jour, Mona Béchara, directrice de la rédaction à Magazine, Hani
Hammoud, rédacteur en chef au quotidien al-Moustaqbal, Patrice
de Beer, rédacteur en chef au quotidien Le Monde, Gilles Schneider,
directeur des antennes et de l'information de RFI, Jean-Claude
Petit, PDG de l'hebdomadaire La Vie, Olivier Da Lage, rédacteur
en chef de la rédaction Internet de RFI, et Bernard de la Villardière,
producteur à M6.
C'est M. Jarjoura Hardane, doyen de la faculté des lettres et
des sciences humaines, qui a pris la parole en premier au cours
de la séance inaugurale pour souhaiter la bienvenue aux personnalités
présentes et souligner l'importance du partenariat qui existe
entre l'ACPO et le DESS de journalisme et de communication de
l'USJ depuis sa création en 1996, indiquant que le colloque
avait déjà été ajourné à deux reprises. Prenant la parole, le
vice-recteur aux ressources humaines, le père René Chamussy,
qui avait pris l'initiative de lancer ce DESS, quelques années
plus tôt, a exposé le thème du colloque " Les médias dans le
choc des civilisations ". Il a relevé que ces concepts " pourraient
occulter les réalités qu'ils veulent signifier ", soulignant
cependant que " la conjonction de ces deux concepts fait sens
et renvoie à une problématique très claire : depuis le 11 septembre
2001, le monde est confronté à des séries de chocs qui opposent
des forces aux dimensions religieuses, politiques et/ou culturelles
affirmées et ces chocs, ne peuvent qu'être pris annoncés et
commentés par les ouvriers de l'information, eux-mêmes assujettis
à des entreprises intéressées en fonction de leur public ".
Le ministre de la Culture, Ghazi Aridi, s'est posé une série
de questions relatives à la liberté de la presse, au contrôle
exercé par certains pouvoir démocratiques sur les médias et
à l'impact de l'information. Avant d'entamer les travaux de
la première table ronde, Jean-Claude Petit, PDG de l'hebdomadaire
La Vie, et président de l'ACPO, a pris la parole pour présenter
l'association française, mise en place spécialement pour soutenir
les journalistes en herbe de l'USJ. " Ces professionnels de
l'information ont trois attachements communs : leur attachement
à leur profession de journaliste, leur attachement à la Méditerranée
et au Moyen-Orient, et leur attachement au Liban et à l'Université
Saint-Joseph ", a-t-il dit. M. Petit a rendu hommage à la mémoire
de Patrick Bourrat, grand reporter à TF1, mort dans des circonstances
tragiques au Koweït en décembre dernier alors qu'il couvrait
les préparatifs de la guerre d'Irak. Il était d'ailleurs membre
actif de l'ACPO.
La première table ronde, qui avait pour thème " Les
médias dans le choc des civilisations ", avait pour modérateur
Olivier Da Lage, rédacteur en chef de la rédaction Internet
de RFI, et avait rassemblé Issa Goraieb, rédacteur en chef de
L'Orient-Le Jour, Hani Hammoud, directeur général du quotidien
al-Moustaqbal, Pierre Tivolet journaliste à Europe 1, et Kader
Abdelrahim, journaliste au service international de TV5. M.
Hammoud a souligné qu'avant " le 11 septembre, les médias occidentaux
tentaient de rappeler leur public à la tolérance, surtout vis-à-vis
des populations émigrées, réussissant ainsi la découverte de
l'autre ". Se penchant sur la situation des médias arabes, il
a relevé qu'il est nécessaire " de noter la présence d'un prisme
déformateur, celui du conflit israélo-arabe.". M. Abdelrahim
s'est penché sur son expérience à la rédaction internationale
de TV5, préférant parler " de dialogue et non de choc des civilisations
". Soulignant l'importance du " devoir d'informer ", il a rappelé
que la chaîne qu'il représente " prend en considération la différence
culturelle de ces téléspectateurs établis sur les cinq continents,
d'où le souci permanent de pédagogie dans l'agencement de l'information
". Dans son exposé, Issa Goraieb, après avoir constaté que la
polémique sur " le choc des civilisations " n'a pas épargné
le monde des médias, a vu dans la grande presse américaine la
première victime du processus de démythification de l'information
qui vient de connaître son point culminant lors de la récente
guerre contre l'Irak. Pour le rédacteur en chef de L'Orient-Le
Jour, les médias US ont failli à une tradition bien établie
de sérieux, de haute technicité, d'audace, voire d'indépendance,
malgré l'influence considérable des divers lobbies et groupes
de pression actifs aux États-Unis. Le recul est d'autant plus
navrant, a-t-il estimé, qu'il résulte de l'adhésion massive
de ces médias à l'idéologie professée par les faucons du Pentagone
et qui est devenue le credo de l'Administration Bush. Avant
même le début des opérations militaires, a-t-il relevé, ces
médias se sont employés à ancrer dans l'esprit des citoyens
américains l'idée que l'Irak de Saddam Hussein représentait
une grave menace pour la sécurité des États-Unis. Pour juger
de la complexité de la situation, de ce choc qui existe entre
l'Orient et l'Occident, M. Tivolet est parti d'un autre problème
qu'il juge aussi complexe : l'Europe, voire la France avec ses
régions froides et ensoleillées. Il s'est souvenu de certaines
de ses missions et de la difficulté de couvrir pour des Français
la chute du mur de Berlin ou encore du conflit de l'ex-Yougoslavie.
" Il fallait faire preuve de beaucoup de pédagogie pour expliquer
l'Europe aux Européens ", a-t-il dit. Sur le thème " Expérience
d'une radio internationale ", Gilles Schneider, directeur des
antennes de l'information de RFI, a livré son témoignage. Il
a relevé qu'avec " un peu de recul , on s'apercevrait que le
problème n'est pas un choc de culture mais que le débat porte
uniquement sur l'unilatéralisme économique et rien d'autre ".
Il a également présenté le poids de RFI dans le monde, " une
radio qui compte 45 millions d'auditeurs, 300 correspondants,
350 journalistes à Paris, sans compter les techniciens et les
administratifs, 20 rédactions, une rédaction en langue française
qui émet 24 heures sur 24 et 19 rédactions de langue étrangère
sans compter les radios filiales ".
La deuxième table ronde, qui avait pour modérateur Jean-Claude
Petit, avait pour thème " Les défis médiatiques de l'après-11
septembre ". Le PDG du quotidien an-Nahar, Gebrane Tuéni,
a indiqué qu'après les attentats du 11 septembre, l'Amérique
est confrontée à sa propre vulnérabilité. " Depuis cet événement,
le gouvernement américain a adopté des lois restreignant la
liberté de la presse et la libre circulation de l'information,
notamment le Patriot Act et le FBI qui a recours à des logiciels
informatiques pour surveiller et intercepter les courriers électroniques
des ordinateurs individuels ". Prenant la parole, Patrice de
Beer, rédacteur en chef au journal Le Monde, a présenté la manière
avec laquelle l'organe qu'il représente a travaillé depuis le
11 septembre en développant au maximum les idées et les situations
qu'il fallait comprendre, en publiant notamment des dossiers
sur l'islam arabe, l'Afghanistan, l'Irak, le pétrole, des analyses,
et en envoyant plus de reporters sur le terrain. Très réaliste,
l'éditorialiste a souligné que " la guerre fait vendre un journal
plus que la paix, mais il restait à savoir si la publicité avait
augmenté durant la guerre ". Et de rappeler qu'un " journal
est avant tout une entreprise qui a besoin de la publicité pour
ne pas perdre son indépendance ".
Intitulé " Comment les médias peuvent-ils favoriser le dialogue
des cultures ? ", le troisième panel du colloque
n'a pas été sans réveiller les sensibilités de chacun des intervenants,
chacun d'eux ayant sa propre approche sur la question et sur
le métier, née de ses propres expériences, de ses spécificités
culturelles. Pour François Clemenceau, correspondant d'Europe
1 au Proche-Orient, et Bernard de La Villardière, producteur
à la chaîne de télévision M 6, la réponse se trouve dans l'humanisme,
dans la nécessité pour le journaliste d'aller à la rencontre
de l'autre, dans le respect de ses spécificités, voire même
de se mettre à la place de l'autre, avec tout ce que cela implique
: le respect, l'ouverture, la tolérance, dans une neutralité
toujours bienveillante. Le producteur à M 6 qui a vécu dans
le Liban des années 70 durant son enfance et le début de son
adolescence, s'est dit " scandalisé " par les moyens dont les
journalistes français percevaient le conflit libanais durant
la guerre. " Certains médias plaquaient leur analyse toute faite
sur la situation ", dit-il, donnant ainsi un contre-exemple
du rôle que devraient avoir ces médias dans le cadre du dialogue
des cultures. La directrice de la rédaction de l'hebdomadaire
Magazine, Mouna Béchara, s'est démarquée des deux journalistes
français, estimant que le journaliste est loin d'être un surhomme,
et qu'on ne peut pas lui demander de s'investir autant et de
développer à la fois tant de facettes. Recadrant le thème du
dialogue des cultures dans le contexte libanais, c'est en connaissance
de cause que Mme Béchara affirme que les médias n'ont pas pu
jouer ce rôle de " passerelle " durant la guerre du Liban. Excédé
par ce qu'il considère d'une certaine manière comme un débat
franco-français, le journaliste au quotidien an-Nahar, Edmond
Saab, veut mettre en exergue son appartenance à la presse arabe,
qu'il se sent tenu de défendre, notamment face à " la bipolarité
créée par les médias occidentaux entre chrétiens et musulmans
". Plaidant lui aussi en faveur du droit à la différence, il
s'élève contre les dogmes, en prenant le contre-pied de Samuel
Huntington, l'auteur du Choc des civilisations : " Il ne faut
pas oublier l'histoire et l'apport des différents peuples à
la civilisation. C'est dangereux ". Quant à Slimane Zeghidour,
journaliste à La Vie, il a dénoncé la diffusion par les médias
de concepts créés de toutes pièces et des idées reçues tels
que celui du " choc des civilisations " par exemple. Concepts
qui se sont substitués aujourd'hui à la propagande médiatique
des États et qu'il est urgent de remettre en question, selon
lui. Adoptant un point de vue proche de celui développé par
Amine Maalouf dans Les Identités meurtrières, Zeghidour, qui
est lui-même d'origine kabyle et dont l'identité est composite,
se lance dans une analyse détaillée du concept développé par
Huntington en le replaçant dans son contexte spatio-temporel,
qu'il qualifie de " fabrication du discours sur les conflits
". " Le rôle des médias est aussi d'attirer l'attention sur
le fait que les mots mentent ", a-t-il conclu.
Hamadé et Lecourtier
Le deuxième panel avait auparavant traité des " défis politiques
de l'après-11 septembre ", en présence du ministre de l'Économie,
Marwan Hamadé, de l'ambassadeur de France, Philippe Lecourtier,
et du responsable du DESS d'information et de communication
de l'USJ, Pascal Monin. " De New York à Bagdad, en passant par
Kaboul, quelques mois ont changé le monde. La date du 11 septembre
2001 est entrée dans l'histoire. Elle marque en quelque sorte
les débuts du XXIe siècle (…) ", affirme M. Monin, en présentant
le contexte politique de l'après-11 septembre, celui de l'unilatéralisme
américain et du concept de la guerre préventive. Et le professeur
Monin de se poser une série de questions sur l'avenir du système
international, du Moyen-Orient, des institutions internationales
telles que l'Onu et l'Union européenne. " Les pays arabes et
le Liban en particulier ont-ils tiré les leçons du 11 septembre
et des guerres qui ont suivi ces attentats, véritable tremblements
de terre planétaire, dont les secousses continuent et continueront
à se faire sentir ? ", s'est-il interrogé. Prenant la parole,
M. Lecourtier revient sur l'effroi provoqué par les événements
du 11 septembre 2001 et ressenti à travers le monde entier,
avant d'évoquer les menaces du système postbipolaire : le terrorisme,
le trafic, les mafias, la délinquance, les pandémies, qui se
sont substitués, selon lui, " aux chars d'assaut frappés de
la faucille et du marteau ". Le monde actuel est inscrit dans
le phénomène de mondialisation, et perd ses repères par conséquent,
indique l'ambassadeur de France. Pour s'y adapter, il y a, selon
lui, deux solutions : la résignation et le mouvement, le dynamisme.
Et, dans l'optique de M. Lecourtier, il n'est pas question de
se résigner. Le mouvement se traduit, pour lui, par une dynamique
à deux niveaux : celui de l'Union européenne, qui passera de
15 membres à 25 dans les trois ans qui viennent, et celui du
Moyen-Orient. L'ambassadeur de France évoque la nécessité, de
plus en plus palpable, de doter l'UE d'une Constitution et de
renforcer l'Exécutif, ce qui permettra la désignation d'un ministre
européen des Affaires étrangères et, par conséquent, de stimuler
la politique étrangère de l'UE. Au niveau régional, et du Liban
tout particulièrement, " le moment des changements indispensables
est venu ". " On ne peut rester dans les mêmes dispositions
au niveau des relations syro-libano-israéliennes. Il faut que
ça bouge ", a indiqué M. Lecourtier. L'ambassadeur de France
a affirmé que l'UE essayait d'envisager une " feuille de route
" - " connexe, mais différente " - pour le Liban et la Syrie.
Cette " feuille de route " comportera deux objectifs : la paix
régionale et " l'affirmation de la pleine souveraineté et de
la pleine liberté du Liban ". Reste les mécanismes à déterminer
pour réaliser ces deux objectifs, probablement l'élaboration
d'un calendrier, avec un processus par étapes, a-t-il conclu,
en réitérant la volonté de la France de voir le Liban vivre
" en complète souveraineté, selon sa propre volonté ". De son
côté, M. Hamadé brosse un portrait beaucoup moins optimiste
de la situation, tant sur le plan international - " érosion
du nationalisme laïque vers l'intégrisme dans le monde arabe,
fondamentalisme US, nouvelle guerre virtuelle contre des armées
de l'ombre " - qu'au plan local. Le nouveau ministre de l'Économie
s'alarme des statistiques de croissance régionale qu'il vient
de découvrir au ministère. " Ceux qui ont chanté les louanges
du nationalisme arabe se sont contentés de la théorie ", dit-il,
dépité. Et de rendre un hommage à Habib Bourguiba, qui réclamait
une solution " pas à pas " à la question palestinienne. " Et
dire que, quand j'étais étudiant, il était venu au Liban, et
nous l'avions reçu avec des œufs pourris et des tomates. Nous
avions fait preuve d'un manque de réalisme ", a-t-il indiqué.
Le ministre de l'Économie a plaidé en faveur de réformes au
niveau des États et au niveau de la Ligue arabe, en " jouant
le pari du partenaire privilégié avec l'UE ". " Il faut que
s'opère une contagion du Liban vers le monde arabe, et pas le
contraire ", a-t-il souligné. " Les incessants appels au dialogue
rencontrent souvent des oreilles sourdes au Liban. Je les relance
à partir de l'USJ ", a ajouté M. Hamadé, en liant les chances
d'une paix régionale à l'édification d'un État palestinien.
Mais c'est Philippe Lecourtier qui, quelques minutes après une
réponse de M. Hamadé dénotant un pessimisme certain sur l'avenir
des institutions internationales et sur l'impossibilité de faire
des réformes politiques locales sans l'établissement d'une paix
régionale, reprend la parole pour dénoncer " la fâcheuse tendance
des Libanais à voir le monde sous un jour crépusculaire ". "
Vos problèmes déteignent sur votre vision du monde ", dit-il
en réagissant à " la passivité dans laquelle sont enkystés les
Libanais dans l'attente " de la paix. " Je suis atterré par
la passivité des Libanais ", a-t-il conclu, déplorant que "
le Liban n'ait pas mordu à l'Europe " et appelant la jeunesse
libanaise à réagir.
A la suite d'un débat avec les deux intervenants, la synthèse
finale du colloque a été présentée par M. Pascal Monin et M.
Jean-Claude Petit, directeur général de La Vie.
Article paru dans L'Orient-Le Jour du 27 Mai 2003
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La Presse et les médias, acteurs
majeurs de l'Arabofrancophonie
Intérêt nouveau des chaînes de
TV arabes pour les productions françaises
25 Avril 2003- Des producteurs français
de programmes télévisuels ont clos à l'hôtel Sofitel-le
Gabriel de Beyrouth, leur première réunion régionale avec des
acheteurs du Moyen-Orient, dans l’espoir pour les premiers de
faire une percée sur ce marché, et pour les seconds de diversifier
leur approvisionnement.
À l’initiative de
TV France International (TVFI), structure créée en 1995
par la profession, une dizaine de ses 160 adhérents ont présenté
deux jours durant leurs productions à une cinquantaine d’interlocuteurs
arabes « avec un certain succès », selon leur délégué général
Mathieu Béjot. « Après les premiers contacts, les discussions
s’étalent souvent sur des mois. Il est prématuré de dresser
un bilan mais il sera certainement positif », a-t-il estimé.
« Par exemple, deux années de l’émission scientifique “C’est
pas sorcier” diffusée par FR3 (secteur public) ont été vendues
à un distributeur libanais pour le Moyen-Orient, soit 50 fois
26 mn cette année et autant l’année prochaine », a-t-il indiqué
à l’AFP. « Nous avons aussi constaté l’intérêt tout à fait nouveau
des participants libanais et syriens pour des programmes français
de fiction », a noté M. Béjot. Selon lui, les télévisions arabes
ont également exprimé « une demande accrue pour les archives,
notamment historiques, concernant le Proche et Moyen-Orient,
un phénomène lié à l’évidence aux événements régionaux comme
la guerre en Irak et le conflit israélo-arabe ».
Le directeur général de la chaîne qatariote d’informations al-Jazira,
Mohammed Jassem al-Ali, rappelant que son groupe allait lancer
une chaîne documentaire en arabe en octobre, a indiqué qu’il
avait dès le premier jour de visionnage acheté 25 heures de
programmes. « Nous achetons déjà chaque année plus de 400 heures
de programmes français pour notre chaîne d’informations, qui
diffuse trois à quatre heures par jour de documentaires », a-t-il
précisé. « Les productions françaises viennent ainsi au second
rang derrière les américaines », dont al-Jazira achète quelque
1 000 heures par an, a-t-il expliqué. Selon M. Ali, « les compagnies
françaises de production ont leur style et leur vision propres,
et notre but est justement de diversifier les perspectives ».
« Nous jugeons les documentaires français plus équilibrés notamment
que les américains parce que, contrairement à ces derniers,
ils sont plus concentrés sur l’image que sur le script (texte)
», a-t-il dit.
Le président de TVFI, Jean-Louis Guillaud, a souligné que le
chiffre d’affaires du secteur à l’exportation était en plein
essor. « Les exportations ont doublé de 1995 à 2001, passant
à 335 millions d’euros la dernière année citée, dont 126 millions
d’euros en vente de programmes finis et le solde en prévente
et coproduction.
Le marché arabe en représente 6 % », a-t-il dit.
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