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La francophonie au Liban apparait souvent en retrait sur le web mais démontre néanmoins une belle diversité et une certaine vigueur que LibanVision a pour objectif de structurer pour en faciliter l'accès et l'usage.
LibanVision a pour objectif d'être à la fois un portail et un observatoire des acteurs de la francophonie libanaise au Liban, en France et dans le monde avec la mission de contribuer à sa vitalité et sa pérénnité
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8 Octobre 2024
Un an après, le comédien français Olivier Sauton écrit une nouvelle lettre d'amour dédiée cette fois au Liban :
"Le 8 octobre. Il y a un an, pour la première fois de ma vie, je foulais le sol libanais.
De ce pays, je ne connaissais rien. Ni son Histoire, ni son peuple, ni ses paysages. Pas même sa cuisine.
C’est bon de ne rien connaître...
" > Lire en entier...


En novembre 2024, Olivier Sauton
le comédien français, amoureux déclaré de Beyrouth et du Liban tout entier, a eu les honneurs du quotidien arabophone
AN NAHAR
"Je veux être enterré au Liban et porter sa nationalité… La relation d’un artiste français allait au-delà de l’amour d’un peuple, d'une terre et d'un pays".
> Lisez vite ce bel article traduit de l'arabe
en utilisant par ex. Chrome (clic droit)...

Le Syndrome de Beyrouth
Texte d'Olivier Sauton écrit en Octobre 2024 durant la guerre commencée le 23 septembre

Le syndrome de Beyrouth, c’est penser à son pays non pas comme à un simple territoire, mais comme à un parent, un ami, un amour. C’est raconter aux étrangers notre attachement inconditionnel pour un pays ruiné, violenté, abîmé, face à des gens qui nous prennent pour des fous. Et c’est vrai, que l’on est fou. C’est préférer rester dans un pays en guerre plutôt que fuir vers un pays en paix.


Sentir son cœur s’arracher de sa poitrine tandis que l’avion décolle de l’aéroport Hariri, même s’il nous emmène en vacances. Être drogué aux parfums, aux paysages, aux visages, aux atmosphères, aux sons et aux couleurs. Avoir régulièrement besoin de sa dose.
Avoir son cœur enraciné au pays du cèdre, même lorsque nos pieds foulent une terre lointaine. Être devant les plus beaux paysages du monde, mais ne pas pouvoir s’empêcher de se dire qu’aucun d’entre eux n’égale ceux du Liban.

Écouter quelqu’un vanter les qualités de son pays tout en pensant intérieurement : « Oui, mais chez moi, c’est encore mieux ! » S’extasier devant chaque Libanais rencontré à l’étranger, comme si, à travers lui, c’était une partie du pays qui revenait à nous.

Appeler régulièrement celles et ceux restés au pays pour avoir l’impression d’y être encore. Fredonner un air de Fairuz pour parfumer la terre étrangère d’un peu de Liban.

Avoir, en soi, à chaque seconde, une pensée pour son pays et prier pour que Dieu veille sur lui et les siens.

Le syndrome de Beyrouth, c’est ce que ressent chaque Libanais, de sang ou de cœur. Les médecins ne l’expliqueront jamais. Pourtant, il suffit de s’y rendre, à Beyrouth, et vous comprendrez. Et, vous aussi, vous serez contaminé.

Car le syndrome de Beyrouth, c’est un virus dont on ne peut guérir, dont on ne veut guérir. C’est être malade d’amour pour un pays, un peuple. Liban, Beyrouth, on pense à toi. Même loin de toi, nous sommes toujours, pour l’éternité, avec toi”.


Le théâtre Monnot contraint d'annuler la première de la pièce de Wajdi Mouawad "Journée de noces chez les Cromagnons" prévue le 30 Avril
La liberté artistique muselée au Liban
Le pays du Cèdre semble s’enfoncer dans une spirale répressive qui vise à museler toute voix critique ou dissidente. Une dérive obscurantiste dangereuse, qui risque à terme d’asphyxier une scène artistique pourtant reconnue comme parmi les plus dynamiques et engagées de la région >
Une décision intervenue à la suite de la campagne menée contre Wajdi Mouawad pour une "interprétation de normalisation" avec Israël.
10 Avril 2024- "Cette décision difficile a été prise en raison de pressions inadmissibles et de menaces sérieuses faites au théâtre Le Monnot et à certains artistes et techniciens, dont nous tenons à saluer le courage, par certains activistes qui, non contents de procéder à toutes sortes d’intimidations et de diffuser des propos hostiles ou diffamatoires, ont également déposé une plainte contre Wajdi Mouawad auprès du parquet militaire", lit-on dans un communiqué publié par la direction du théâtre.
"La sécurité de notre personnel, des équipes accueillies et de notre public est notre priorité absolue", a affirmé la direction du Monnot, qui se dit "profondément déçue par cette situation". "Tout en affirmant notre attachement à la liberté d’expression, nous nous engageons à continuer à proposer des œuvres théâtrales de qualité envers et contre tout", a-t-elle ajouté pour conclure.

Une réaction de lectrice qui résume bien la perception de cette affaire
Non à l'obscurantisme et à la censure

11 Avril 2024- L’annulation de la première mondiale de "Journée de Noces chez les Cromagnons" de Wajdi Mouawad au Théâtre Le Monnot en raison des pressions exercées sur Wajdi Mouawad, les artistes, les techniciens et toute l'équipe du théâtre, ainsi que les menaces sérieuses proférées à leur encontre par des partisans de l’axe obstructionniste et obscurantiste est un phénomène très dangereux.
En cette période sombre, le théâtre représente un espace de dialogue, d’échange, de réflexion et de création, et doit être protégé contre toute forme de censure et d'intimidation. Il est essentiel de défendre fermement les valeurs de liberté, de tolérance et de respect contre les actes répressifs et les agendas obscurantistes.
Nous exhortons les autorités – ou ce qui en reste – à prendre des mesures concrètes pour garantir la sécurité des artistes et des espaces culturels, ainsi que pour protéger la liberté d'expression contre toute forme de menace ou d'intimidation. La culture et l'art sont des piliers essentiels de notre société, et nous n’accepterons pas qu'ils soient étouffés par la terreur et la censure.

Par Yvonne Mourani

Envie de théâtre français ?
Au Scalpel, une comédie française à l'humour tranchant
"Ils se détestent, vous allez les adorer"


Rendez-vous à partir du 7 mars au Monnot, où Nadim Chammas et Cyril Jabre se livrent à un pugilat verbal, dans une reprise d’une pièce parisienne à grand succès.
Une histoire de détestation interfamiliale que « vous allez adorer », assurent les deux comédiens.
Au théâtre Monnot du 7 au 31 mars 2024 et du mardi au dimanche à 19h

Suite à l'immense succès de sa pièce à Beyrouth en octobre et novembre
Olivier Sauton propose des Stages de théâtre à Beyrouth !

Cinq jours de stage. Trois heures de cours par jour Une master class Le sixième jour
Travail sur l’incarnation du personnage, cerner une situation, servir un style d’écriture, remonter des émotions et savoir les exprimer, parler avec son corps, techniques de diction et de respiration, voilà ce qui vous attend pour ces cinq intenses jours
Le tout dans une ambiance studieuse et décontractée
Possibilité du 14 au 18 décembre 2023 ou du 19 au 22
Débutants, amateurs, professionnels, tous les niveaux sont bienvenus !
Tarif réduit pour les moins de 25 ans.
Renseignements : 70626203 ou > Fiche d'inscription

Pour les amateurs de spectacles en langue française: trois spectacles au Monnot en décembre 2023.
"Des Femmes" avec Fernada Barth, actrice libano-brésilienne dans un texte et une mise en scène de Régis Martrin-Dronos
Le retour de " Fabrice Luchini et moi" de et avec Olivier Sauton pour une représentation unique le 16 décembre.
Et la reprise de la pièce auto biographique de Josyane Boulos "La fille qui aimait Julio"
les 26-27-28 décembre, (en libanais les 20-21-22-23-29-30 décembre).
Olivier Sauton casse la baraque au théâtre Monnot de Beyrouth
Après un premier passage en octobre à Beyrouth, Olivier Sauton est revenu au théâtre Monnot mi-novembre pour deux nouvelles représentations de sa pièce. Pour la presse francophone locale, "il casse tellement la baraque" qu'il annonce un retour probable en décembre et surtout des séjours réguliers pour y écrire une nouvelle pièce sur le Liban dont le titre déjà envisagé devrait être "Un parisien à Beyrouth" qu'il espère pouvoir jouer en juillet 2024: pas de doute, entre l'acteur et Beyrouth, c'est un vrai coup de foudre comme en temoigne sa fameuse lettre écrite lors de son premier passage (voir le texte intégral ci-dessous)...

"Oui Beyrouth est incroyable. Envoûtante. Désorientante. Bouleversante.
Au plaisir de jouer devant vous."
Olivier Sauton
D'Avignon à Beyrouth, ovations théâtrales garanties
Couronnée du prix du public au Festival d’Avignon, cette pièce se joue actuellement sur les planches d’un Beyrouth en pleine effervescence.
Malgré son format d’une pièce à deux personnages, c’est un seul comédien, Olivier Sauton, qui aura tellement subjugué le public libanais qu'une séance supplémentaire a du être programmée le dimanche 15 octobre au théâtre Monnot. De toute évidence, le coup de foudre entre le comédien et le public fut réciproque: avant même son retour "dans le pays tellement déprimant qu'est la France" selon sa propre expression, il a déjà exprimé son désir de revenir au plus vite au Liban. On en redemande!

Lettre à Beyrouth par l'acteur Olivier Sauton

Beyrouth, dans moins de deux jours, je pars.
Beyrouth, je pars mais ne te quitte pas. Car tu es de ces terres et de ces peuples qui nous suivent où que l'on aille.

Beyrouth, ce soir je pleure car je veux tout sauf te laisser.
Beyrouth, tu m'as tout donné : tes sourires , tes mets, ton soleil, tes rues escarpées au sol défoncé. Tu m'as donné ta liberté, la pluralité de tes opinions, l'histoire de chacun. Tu m'as donné tes parfums (même de gasoil que j'avais plaisir à humer comme lorsque j'étais un petit garçon et respirais à plein poumons le fuel des tracteurs normands de mon grand père), à goûter tes saveurs, à apprendre comment profiter de tes heures sans les brusquer. Je croyais avant de venir chez toi que j'étais un homme sans appétit. Invité à tes tables, j'ai alors compris que jusqu'ici, qu'avant toi, nul n'avait su conquérir mon palais, mon goût.

Beyrouth, si tu savais comme je suis meurtri de te quitter. Mais suis je bête !.., Tu le sais pertinemment puisque tu sais tout de moi. Je n'ai rien pu te cacher. D'ailleurs, je ne l'ai jamais voulu.
Beyrouth, je voudrais rester avec toi, pour toi, en toi, comme une femme que l'on aime jusqu'à ce que l'on meurt et même au delà.

Beyrouth, l'on m'avait dit que tu étais unique, extraordinaire, attachante, surprenante, incomparable. Et l'on ne m'avait pas menti. Celle qui osera se comparer à toi, je lui offrirai au mieux mes sarcasmes, au pire mon mépris. Voire les deux. Oui, désormais je serai ton défenseur, ton chevalier, ton dévoué serviteur.
Beyrouth, ce que tu m'as donné pendant une semaine, je l'emporterai dans ma tombe. J'exige que mon cercueil soit en bois de cèdre, entends tu?

Beyrouth, je t'écris ces lignes avec une incommensurable tristesse qui chatouille mes larmes et heurte mon cœur. Je chiale comme un môme, si tu préfères une formule moins littéraire. Oui je chiale. J'ai pas honte de l'écrire. À la rédaction de ces lignes, je pleure. Comme un enfant, comme un amoureux, comme un Homme aussi. Car les vrais Hommes pleurent. Tu les as vus, toi. En nombre. Depuis des années. Rajoute moi à la liste désormais. Je ne t'ai jamais caché mes larmes, Beyrouth. Dès le premier soir sur scène, puis les autres aussi… Mais ce soir c'est seul dans ma chambre d'hôtel que mon nez renifle et que mes yeux déversent ce qu'ils contiennent d'eau de chagrin. On aura ri, pleuré, tout ça abondamment, avec toi Beyrouth ce sont les montagnes russes des grandes et vraies émotions.

Liban, je suis inquiet pour toi. À tes portes la guerre , en ton sein la corruption, dans tes coffre forts ton argent qui ne t'appartient plus, et chaque immeuble de la ville qui rappelle des combats, souvent d'époques différentes car tu en connus tant…
Liban, je ne veux pas que tu sombres. Sinon, je ne croirais plus en rien. Liban, tu n'es pas un pays, tu es le pouls du monde. Quand tu es malade, c'est toute la planète qui a la fièvre. La mauvaise, celle qui provoque la nausée et les dégueulis. Liban, tiens bon. Moi, je m'accroche à toi.

Beyrouth, j'ai passé un temps infini à arpenter tes rues seul, jusqu'à user mes godasses et empester mes chaussettes. Flânant au hasard. Et le hasard fait toujours bien les choses car en réalité le hasard n'existe pas. Ce ne fut point un hasard la rencontre des Hamed, Hamad, Mohamed, Yassine, Theresa, et tous les autres dont je n'ai pas retenu ou su le nom. Ils, elles m'ont tous marqué pour l'éternité quand bien même nous nous sommes rencontrés que le temps d'un instant, parfois avec pour tout langage celui des yeux et des gestes. Non, le hasard n'existe définitivement pas. Je l'ai compris en sillonnant tes avenues, en m'aventurant dans tes ruelles, en grimpant tes escaliers. Beyrouth, tu es la première ville qui m'a fait ressentir le besoin (encore plus que l'envie) de te photographier en long, en large, en noir, en blanc. Comme une femme qui, à elle seule, me ferait découvrir toutes les femmes.

Beyrouth, ce soir je ne veux pas faire de vidéo. Tu me verrais dans un sale état et je veux pas que tu aies ce souvenir de moi. Sensible comme tu es et amoureux l'un de l'autre comme nous sommes, je sais que cela te ferait mal. Et moi, je ne veux pas te faire mal. Car, toi, tu ne m'as apporté que du bien. Tes habitants, qu'importe leur religion, leur langue, leurs opinions ont été source de vigueur, de joie, d'humanité. Beyrouth, tu m'as rendu bien meilleur que je suis.

Beyrouth, je te dois beaucoup. Si aujourd'hui j'ai le cœur lourd, lourd comme l'orage qui vient de se mettre à gronder dans ton ciel et à évacuer la pluie qui tombe dru sur toi, sur nous, tandis que j'écris ces lignes, c'est parce que je pars dans deux jours. Les âmes généreuses qui siègent en ton sein ont beau me dire, afin de soulager ma peine (qu'ils n'ont pas besoin de deviner puisque je ne la cache pas) que je reviendrai, qu'il faut profiter de ces deux derniers jours, rien n'y fait : l'odeur de ma valise et des chaussettes sales qui s'y entassent me rappellent que le départ est proche, si proche.
Je vais maudire l'avion qui va m'enlever loin de toi. Autant que j'ai béni celui qui m'a fait atterrir sur ton sol. Jamais les aéroports n'auront vu âme si en peine, eux qui en voient pourtant beaucoup. Mais moi je ne suis pas le vacancier qui rentre chez lui, je suis l'amoureux qui se sépare de son amoureuse. Je suis comme toi, Beyrouth : un sentimental. C'est aussi pour cela que l'on s'est aussi bien entendu. Et désormais, quand l'on me demandera le nom de mon amoureuse, je répondrai deux syllabes : Beyrouth. Et avec l'accent, de surcroît.

Je sais, tu sais que je reviendrai. Mais revenir signifie d'abord partir. Je n'ai JAMAIS, de ma vie, voulu autant moins partir.

Cependant je dois apprendre de toi. C'est à dire ne pas se laisse abattre. Toi, Liban, tu as été victime de tout, et tu ne te plains de rien. Comme si tu savais que le sort était le maître d'œuvre de chaque destin, et que les coups du sort, il faut savoir les encaisser à défaut de les esquiver. Sais tu que tu es très grecque, Liban?

Je ne te promets pas que, tel que toi, je parviendrai à importer ton sourire à Paris, la ville reine de la soupe à la grimace. Je ne suis pas aussi fort que toi, Beyrouth. Tu as cru que je l'étais quand tu es venu m'applaudir sur scène mais veux tu que je te confesse mon secret? C'est de toi que je tirais cette force. Je n'ai fait que puiser en toi, je n'ai fait que te refléter, je te le promets. Je ne me sous-estime pas. Et je sais t'apprécier à ta juste valeur, Beyrouth. Qui est intense comme la luminosité de ton ciel, haute comme tes montagnes, profonde comme la mer qui vient te caresser tes rivages.

Beyrouth, je veux écrire encore et encore. Pour avoir l'illusion d'être avec toi. Beyrouth, ne m'en veux pas : ce soir je suis très triste.
Oui, je reviendrai avec un sourire décuplé. Oui, j'œuvrerai pour toi. T'écrirai un spectacle rien que pour toi (je te l'ai promis). Il sera beau, généreux, drôle, émouvant, spirituel, tu sais toutes ces sensations que nous avons partagé toi et moi cette semaine. Mon Dieu! Quelle semaine…
Oui, mais ce soir ne m'en veux pas de pleurer.

Beyrouth, tandis que je t'écris, une coupure de courant vient de me surprendre. Les autres, celles et ceux qui ne te connaissent pas, ne comprendront jamais le plaisir éprouvé quand la ville toute entière se plonge dans le noir. Ce n'est pas parce que l'électricité s'éteint que l'on est content. C'est parce que l'on sait qu'elle va se rallumer. Toute ton Histoire, tout ton caractère, toute ta sensibilité sont là. Et tant pis pour celles et ceux qui se moquent et ne comprennent pas.

Beyrouth, demain je joue ma dernière représentation pour toi. Je te ferai rire, te divertirai comme je me suis échiné à le faire depuis que tu m'as ouvert les portes de ton théâtre mais ne sois pas dupe : chaque rire du public couvrira le bruit des larmes de mon cœur. Mais ris, Beyrouth. Je t'en supplie : ris.
Le rire te va si bien. Tu as de si jolies dents, Beyrouth. Que j'aime les dévoiler lorsque je réussis à activer tes zygomatiques ! Je me sens alors si fier, si utile.

Beyrouth, oublie toutes ces lignes qui geignent. Je ne devrais pas t'embêter avec tout cela. Tu as suffisamment de problèmes sur le cœur pour que je n'ai pas l'indécence de t'encombrer avec mon spleen. Je reviendrai. On fera des spectacles, des stages de théâtre, et qui sait ? Des films peut-être! Des séries ! Je suis prêt à apprendre ta langue rien que pour avoir l'honneur de la servir. Et puis je te présenterai mes deux enfants. Ils sont petits, ils sont beaux, tu vas les adorer. Eux aussi. On sillonnera ensemble tes quartiers, même ceux qui ont mauvaise réputation. Car moi je connais la chanson de Brassens, et les réputations je sais ce que ça vaut.

Beyrouth, embrasse pour moi les innombrables inconnus que j'ai croisés et avec qui j'ai conversé, ri, presque pleuré parfois. Veille sur les tiens. Ils m'ont si bien accueilli. Ils m'ont ouvert leur maison, tendu leur assiette, rempli mon verre, et c'est de fraternité que nous nous sommes repus. Tes enfants aussi, protège les. La plupart ont eu déjà une vie de misère, de guerre, d'exil. Rares sont ceux qui ont encore leurs deux parents, toutes leurs sœurs, tous leurs frères. Ça rend les gamins mauvais, normalement. On le serait à moins. Hé bien les tiens ils ont été adorables, joueurs. Ils ont voulu que je saute avec eux dans la mer du haut des rochers. Mais ils étaient bien plus courageux que moi ! Ils ont posé devant mon objectif et étaient tout étonnés de se découvrir si beaux, si enfants enfin.

Beyrouth, merci. Grâce à toi, j'ai été heureux à chaque instant. Chaque instant. Alors ne m'en veux pas, à deux jours de mon départ, d'avoir un vilain coup de cafard. Oui, ce soir cet insecte est au moins aussi gros qu'un griffon. Sale bête.

Demain, pour la dernière, je donnerai tout ce que j'ai et qui a crû grâce à toi. Te rends-tu compte que lorsque je joue pour la France mon spectacle dure une heure vingt cinq alors que pour tes beaux yeux je t'ai offert chaque soir un peu plus de deux heures? Surtout ne lui dis pas à la française, elle ferait sa jalouse (c'est une grincheuse).

Merci à toutes celles et à tous ceux qui ont été présents d'une façon ou d'une autre durant mon séjour. Vous êtes des anges puisque, de mon séjour, vous avez fait un Paradis.

À bientôt, Beyrouth.

Ton Olivier Sauton

14 Octobre 2023



Les coulisses de programmation du théâtre Le Monnot avec Josyane Boulos
Depuis qu’elle est à la tête du théâtre Le Monnot, Josyane Boulos, directrice artistique et administrative, ne se lasse pas. Décembre 2023- Passionnée de théâtre, elle déborde d’énergie, soutenant activement les nouvelles productions, les artistes émergents et les jeunes talents. Aspirant à faire du théâtre un espace accueillant pour tous, elle déploie ses ailes à l’international et entreprend de nouvelles collaborations. > En savoir +...

< Ecoutez l'interview accordée par Olivier Sauton
à Nanette Ziadé pour Radio Liban 96.2


Hommage à Aimée Boulos
le 6 novembre à 19 h

à l'initiative de la Fondation Emile Chahine
Madame Aimée Boulos grande figure de la vie culturelle libanaise nous a quitté au mois d'Août dernier. Elle était à l’origine de la Fondation Liban Cinéma et des prestigieux théâtres Maroun Naccache et Monnot qui ont participé brillamment à l’essor de la vie culturelle libanaise.

Projection de court-métrages avec la participation de Betty Taoutel, Lara Saba et Hady Zaccak.
Rendez vous à la salle de projection du ciné-club
de la NDU à Zouk Mosbeh

Suivez l'actualité du théâtre Le Monnot de Beyrouth
Le renouveau du théâtre Monnot avec Josyane Boulos

Crée par cinq férus du théâtre – Nadim Chammas, Wajih Akkari, Tania Rizk, Alexandre Najjar (avocat de la fondation) et Josyane Boulos –, le Centre de création artistique libanais (Créal) a signé un accord avec l’USJ pour la gestion du théâtre Monnot. Josyane Boulos, directrice artistique et administrative de ce lieu, nous en dit plus.
> Cliquez ici ou sur l'image pour en savoir +...
Fabrice Lucchini et moi

L'avis du public Libanais:

" Un texte magnifique, une performance magistrale, et un acteur attendrissant " Christine Choueiri
"Olivier Sauton nous a embarqués dans son grand manège d'émotions de rires et de fantaisie." Patrick Chemali
"Epoustouflant, grandiose, hilarant, poignant. A voir en priorité!" Wajih Akkari
"Il est formidable" Mirna Zahar
"Il a renforcé en nous l’amour du théâtre , de la littérature française , des classiques de la Fontaine à Molière" Solange Trak
11-12-13-14 octobre 2023, Théâtre Le Monnot - 20h30
Billets en vente chez Antoine ou au théâtre - Infos 70626200
Tarif des billets : 20-30-35-50$

Devant le succès rencontré par le spectacle, une séance supplémentaire a du être programmée le dimanche 15 octobre à 20h30
OLIVIER SAUTON SUR LES PLANCHES DU MONNOT

"J’ai toujours adoré ce que vous faites, je suis un fan".." C'est ce qu'a exprimé Olivier Sauton lors de sa première rencontre avec Fabrice Luchini il y a plus de 25 ans, à trois heures du matin, dans le 9ème arrondissement.
À l'époque, il avait 20 ans, fraîchement débarqué d'Angers, sa ville natale, où il avait abandonné ses études de droit à la fac.

Après son arrivée à Paris, il s'était inscrit à des cours de théâtre et enchaînait les petits boulots. Après 2à 3 mois, le destin a fait son œuvre : il croisa la route de celui qui allait déclencher sa passion. Sauton se dirigea vers lui, le complimenta et lui demanda de réciter une fable de La Fontaine, marquant ainsi le début d'une nouvelle aventure.

Olivier Sauton débarque au Monnot le 11 octobre pour 4 soirées exceptionnelles. Prix du public du festival d’Avignon 2015, le comédien se mue en un Luchini plus vrai que nature…


Il a répondu aux questions de l’Agenda Culturel.

Fabrice Luchini et moi est un seul -en scène écrit, mis en scène et interprété par Olivier Sauton a conquis le cœur de plus de 65.000 spectateurs en France. Couronnée du prix du public au Festival d’Avignon, cette pièce se joue actuellement sur les planches d’un Beyrouth en pleine effervescence. Malgré son format d’une pièce à deux personnages, c’est un seul comédien, Olivier Sauton, qui subjugue le public libanais. L’émotion partagée entre l’artiste et son auditoire est palpable, créant une expérience théâtrale unique.
> Lire son interview pour "Ici Beyrouth"

Au Monnot, il est à la fois Fabrice Luchini et lui-même
En campant deux rôles, celui du maître et de son élève, le comédien français Olivier Sauton illustre la rencontre entre deux générations.
Rencontrer Olivier Sauton à Beyrouth, où il présente sa pièce "Fabrice Luchini et moi" sur les planches du théâtre Monnot*,est un moment savoureux. Entre une réponse à une question et un extrait d’imitation, on peut entrevoir tout le talent de ce comédien, sonder son humour et toucher à son humanité.

Le théâtre Monnot à Beyrouth : scène de vie
Comprendre un pays, c’est aussi plonger dans sa création artistique, qu’il s’agisse de cinéma, de peinture ou d’art dramatique. C’est sans doute pour cela qu’à Beyrouth, le théâtre Monnot pique souvent la curiosité des visiteurs étrangers qui découvrent avec bonheur ce lieu au charme fou.
Fort d’une programmation remarquable et éclectique, il propose au public un éclairage pertinent sur le Liban, ses préoccupations, ses souffrances, ses fous-rires aussi.
> Découvrir avec Moovtoo


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