Vous
êtes sur
Retour
à la Page d'Accueil
Appel
pour la vérité sur les crimes commis au Liban
Cliquez
pour nous contacter et signer cet appel
Paris le 21 août 2006-
Le Liban a été victime de ce que le gouvernement
français a qualifié d'acte de guerre " disproportionné
" de la part d'Israël. Cette guerre a violé le
droit international qui exige que toute attaque soit soumise au
principe de proportionnalité et limite l'usage et les moyens
de la violence aux seuls objectifs militaires. Par ailleurs, les
opérations militaires israéliennes ont contrevenu
aux dispositions du Protocole additionnel 1 de 1977 aux Conventions
de Genève, stipulant que les punitions collectives et les
actes contre des populations civiles constituent des crimes de
guerre. Tenu en échec par la Résistance libanaise,
l'armée israélienne s'est vengée en bombardant
aveuglément les populations civiles, massacrant ou blessant
des centaines de femmes, d'enfants ou de vieillards ; elle a détruit
des infrastructures qui ne constituaient pas des objectifs militaires
(usines de lait, centrales électriques, bâtiments
scolaires
) et a mené des opérations visant
à terroriser la population, y compris dans des régions
où il n'y a jamais eu un seul combattant du Hezbollah.
Par ailleurs des accusations graves ont été portées
par des médecins indépendants sur l'utilisation
d'armes interdites (bombes au phosphore blanc, bombes à
gaz).
Des
ONG comme Amnesty International, Human Rights Watch et la Commission
internationale des juristes ont parlé de crimes de guerre
et de crimes contre l'humanité. Lors d'une session spéciale
du Conseil des droits de l'homme à Genève, Mme
Louise Arbour, Haut Commissaire des Nations unies aux droits
de l'homme a réclamé, le 11 août, une enquête
de l'ONU sur les attaques contre des civils au Liban. La guerre
de destruction contre le Liban ne peut passer aux profits et
pertes d'une politique proche-orientale visant à réaliser
les objectifs stratégiques des Etats-Unis et de leur
allié israélien. Le droit international et le
droit humanitaire ne peuvent êtres bafoués une
fois de plus. Il faut toute la vérité. A cet effet,
nous appelons à la constitution d'une Commission indépendante
désignée par les Nations Unies afin de faire toute
la lumière sur les crimes injustifiés commis par
Israël contre la population civile libanaise.
Premières
signatures :
(dans l'ordre chronologique)
Zeina
El Tibi, journaliste, essayiste
Georges Corm, universitaire, écrivain, ancien ministre
Elie Masboungi, journaliste
Salah Stétié, écrivain, Grand Prix de la
Francophonie
Vénus Khoury-Ghata, écrivain, poète
Orass Zibawi , journaliste
Issa Maklouf, écrivain, poète
Gérard Khoury, écrivain, historien
Fayçal Jalloul, écrivain, politologue
Hussein Fayad, journaliste
Nayla Nasser, écrivain
Mira Prince, architecte, éditrice
Bahjat Rizk, écrivain, attaché culturel
Père Michel Lelong, écrivain
Charles Saint-Prot, écrivain, politologue
Professeur Edmond Jouve
Joseph Abdou, professeur des universités
Roda Hijazi, chirugien - dentiste
Samir Tuéni, journaliste
20 -Fawzi Rassi, journaliste, enseignant
Houda Ibrahim, journaliste
Nayla Salibi, journaliste
Bassam Tayara, écrivain, journaliste
Dany Quirion
Rami Finge, orthodontiste
Gilles Munier, journaliste indépendant
Leila Hafez, journaliste
Silvia Cattori, journaliste
Samir Sambat
30- Richard de Lanaure
Anne Marie Fabbro
Lysa Des Rochers
Ahmed Tribak, professeur
Monnier Bernard
Ihaddaden Hassen
Adela Garcia, fonctionnaire UE
Christian Allard, médecin
Keltoum Staali
Philippe Miche, cadre infirmier
40- Jean-Pierre Robert, ingénieur informatique
Bassam Bounenni, journaliste
Jean Farhat, chef d'entreprise
Philippe Zarifian, professeur des universités
Paul Balta, écrivain
khedidja Chiboub, employée
Majed Nehmé, journaliste
Chrystelle Dupré, dentiste
Guy Briand
Manuel de Diéguez, philosophe
50- Saer Karam, journaliste, photographe
Docteur Antoine Courban, professeur d'université
Michel Renoult, cadre commercial
StéphanieLecapelain , enseignante
Nicole Jacquin, chercheuse
Jedna Deida, journaliste
Edith Kosmanek , docteur en mathématiques
Noëlle Guilbon, professeur
Richard Verreault, chercheur scientifique
Ottorino Michele Lembo, Mini-parlement (Belgique)
60- Richard Tremblay, enseignant (Canada-Québec)
Danielle Jean, professeure (Canada-Québec)
Robert Jean, professeur (Canada-Québec)
Michel Flament, Pt de Civimed Initiatives
Florence Jean, maître de conférence à la
Faculté de droit de Corse
Hakim Arabdiou
Leila Murr, journaliste
Dr Fadi Meroueh, Médecin responsable UCSA
Dr Jacqueline Le Corre, médecin
Guy Bolduc (Québec)
70- Joseph Berbery, publiciste (Québec)
Patrizia Galvani
Mazen Haydar
Eric Mansion
Annie Coussemant, traductrice
Najat Chadly, psychologue
Patrice Bardet, militant associatif et syndical
Bernard ESCOFFIER chef d'entreprise
Marie-Christine Mouranche
Michèle Demaria
80- Abdel Rahman el Bacha, pianiste
Wassim Alahmar, journaliste
Saïd Beddiar
Marie-Eve Fischer
Jacques Trief, enseignant
Leïla Aboura, journaliste
Leïa Khalaf, juriste
Katia Jarjoura, réalisatrice
Magali Thill, coopérante au développement
Professeur José Luis Moraguès, Université
Montpellier III
Jean-Michel
Druart, éditeur LibanVision
Pour
signer cet appel nous contacter à l'adresse suivante
veriteliban@yahoo.fr
Résolution
1559 de l'ONU et Xème Sommet de la Francophonie
Appel au Sommet de la Francophonie
12 Octobre 2004- La France vient
de co-parrainer avec les Etats-Unis d’Amérique la résolution 1559
du Conseil de sécurité de l’ONU demandant le retrait de toutes
les troupes étrangères et le respect de la souveraineté et l’indépendance
du Liban. La Syrie qui n’avait pas été nommément désignée dans
le texte de la résolution, l’a été par la suite dans le cadre
du rapport, beaucoup plus sévère, du secrétaire général de l’ONU,
M. Kofi Annan lui demandant également de mettre fin à l’ingérence
de ses services de renseignements dans les affaires intérieures
du Liban. Même si cette résolution, comme tant d’autres, risque
de ne pas être suivie d’effet , ou du moins que sa mise en œuvre
dépende l’issue du bras de fer américano-syrien, elle ôte toute
légitimité à la présence de l’armée syrienne au Liban. Acquis
considérable qui compense largement les craintes de déstabilisation
qu’elle suscite parmi une frange non négligeable des Libanais
à qui leur gouvernement répète sans relâche que sans la Syrie
c’est le chaos. Si l’est permis de supposer que les motivations
de l’initiative des Etats-Unis n’ont qu’un lointain rapport avec
leur intérêt soudain pour l’indépendance de notre pays, ce n’est
pas le cas de celle de la France qui est moins dirigée contre
la Syrie qu’en faveur du Liban.
Contrairement aux Etats-Unis qui ont toujours pratiqué une politique
de deux poids deux mesures dans la région, la position équilibrée
de la France vis-à-vis du conflit israélo-palestinien, sa politique
favorable envers le Monde arabe ainsi que son opposition courageuse
et prémonitoire à l’invasion désastreuse de l’Iraq donnent à son
geste une autorité morale incontestable. Geste méritoire dont
les Libanais doivent lui être d’autant plus reconnaissants qu’on
ne voit pas l’intérêt qu’a la France à s’attirer l’inimitié du
gouvernement syrien et de ses alliés locaux. Survenant peu après
la conférence de Paris II convoquée sous l’égide du président
Chirac pour soutenir financièrement le Liban, il confirme une
fois de plus l’amitié séculaire et indéfectible de la France envers
le pays des Cèdres .
Le mois prochain le Xe Sommet de la Francophonie se tiendra
au Burkina Faso.
Le gouvernement libanais n’y manquera sans doute pas d’y répéter
son refrain habituel. A savoir son attachement au maintien de
l’armée syrienne sur son territoire jusqu’à… la résolution du
conflit israélo- arabe ! (Ce qui revient à en reporter le retrait
aux calendres grecques en dépit de l’accord de Taëf régissant
cette présence). Le fait que la Syrie soit la garante de la stabilité
et de la sécurité intérieures du Liban. (Alors qu’elle y a toujours
joué le rôle de pompier pyromane comme le montre les tentatives
de déstabilisation qui n’ont pas manqué de suivre le vote de la
résolution de l’ONU). La légitimité de la poursuite de la résistance
du Hezbollah à l’occupation israélienne. (Alors que l’ONU estime
à juste titre qu’Israël a entièrement évacué le Sud Liban). Et
bien entendu le rejet de toute ingérence dans ses affaires intérieures.
(Alors que la Syrie vient ouvertement de lui imposer un amendement
constitutionnel visant à reconduire le mandat du président de
la république. Sans compter que la composition du gouvernement
libanais se décide moins à Beyrouth qu’à Damas et même à Anjar,
siège du chef des services de renseignements syriens au Liban).
On peut toutefois espérer que les chefs d’Etat et de gouvernement
des pays francophones réunis à Ouagadougou ne seront pas dupes
de la langue de bois de nos représentants et que, passant outre
à leurs objections, ils suivront l’exemple de la France en entérinant
la résolution 1559 de l’ONU. Il en va de la crédibilité de l’Organisation
Internationale de la Francophonie (OIF) et de son ambition de
jouer un rôle politique parallèlement à sa vocation culturelle.
Il en va aussi de sa capacité à se montrer fidèle à défendre les
valeurs de solidarité de démocratie et de droit de l’homme dont
elle se réclame. Valeurs universelles qui justifient le droit
d’ingérence dans les affaires intérieures d’un pays, à plus forte
raison quand son gouvernement n’est pas maître de ses décisions.
Cet appel aux dirigeants francophones n’est nullement motivé par
une quelconque inimitié envers la Syrie et son peuple si proche
de nous. En effet comme la majorité de mes compatriotes, je pense
qu’il est de notre intérêt de conserver avec elle d’excellentes
relations politiques et économiques. Mais cela ne doit pas nous
empêcher de réclamer qu’elle cesse de prendre le Liban en otage
et de souhaiter enfin recouvrir notre indépendance.
Ibrahim Tabet
Secrétaire général du comité libanais du Forum Francophone des
Affaires
|
Dès que j’ai vu la tête de Saddam,
je suis reparti. Pas question de rester pour les fêtes dans
cet Occident triomphateur. C’est la jubilation des minables.
En Orient, vite ! Ah, si j’avais pu emporter la tête du dictateur
avec moi sous le bras. Les Américains l’ont servie sur un plateau
aux médias du monde entier avec trop de dégueulasserie. On parle
partout de père Noël qui se serait lui-même offert en cadeau
à Georges Bush. Mais sur ces images, Saddam a plutôt un petit
côté saint Jean-Baptiste, avec ses longs cheveux et sa barbe
de prophète. La Salomé yankee a assez dansé, elle a eu ce qu’elle
voulait. ô Fuir le cynisme, faire un petit bilan au Liban. à
peine arrivé à l’aéroport de Beyrouth, un air de fraîcheur souffle.
ça ne vient pas seulement de la mer, mais des regards des familles
libanaises massées derrière la barrière, et qui attendent les
voyageurs avec une espèce de passion... Ici aussi c’est la guerre,
mais au moins est-elle perdue. Au Liban, je respire comme un
poisson dans l’eau. Une eau chaude et pure, dans laquelle on
jette quelques fleurs d’oranger. Les Libanais appellent ça un
café blanc. C’est excellent pour digérer. Il va m’en falloir
du café blanc, ici, sur la colline d’Acharfieh, tout près de
l’église de Notre Dame de l’Assomption, pour digérer cette année.
Très lourde, la 2003... Je pensais qu’elle allait se terminer
mieux qu’elle n’avait commencé. Au contraire, à l’aube rouge,
Saddam s’est fait piquer, trahi par des Kurdes peshmergas. On
l’a retrouvé théâtralement dans une sorte de trou du souffleur,
mais la pièce était finie... Il avait à ses côtés une mallette
de 750 000 dollars et un seul livre de chevet. Je me le donne
en mille, Crime et Châtiment, en arabe. Où en était Raskolnikov
au moment de la capture de son prestigieux lecteur ? Seul son
marque-page en forme de poignard babylonien pourrait le dire...
Lire Dostoïevski quand on a la tête de Tolstoï, c’est du vice
!
C’est bien la fin du
premier chapitre de ce grand roman qui s’appelle le Troisième
millénaire !
à en croire les Occidentards,
Saddam était un monstre de bêtise et de cruauté qui ne cherchait
qu’à s’enrichir, à faire souffrir par plaisir son peuple, à
torturer des opposants, à mettre des chapeaux bizarres, fumer
des cigares énormes et persécuter les Chiites... Non, tout ça
ce sont les conséquences de sa politique caractérielle mais
pas les raisons de son combat. Et ce combat pendant trente ans,
il a été très précis. Objectifs : rassembler tous les Arabes,
faire tirer la langue des Occidentaux sur le pétrole et écraser
la volonté de puissance d’Israël. Quel Arabe est contre ça,
s’il ose encore se regarder dans la glace ? En France, je n’en
connais presque plus qui en soient capables, et ici, je demande
à voir. Pour l’instant, à Solidere, il y a surtout des serveurs
déguisés en costumes typiques rouge et jaune. Ils portent des
sarouels, ces pantalons à l’entre-jambe flasque. Ils ne semblent
plus bons qu’à entretenir une seule flamme, celle des narghilés
des clients. Comment ne pas penser alors que les Arabes prennent
désormais tout ce qui brûle avec des pincettes, et qu’en marchant,
ils ont tous l’air d’avoir chié dans leur froc? C’est bien la
fin du premier chapitre de ce grand roman qui s’appelle le Troisième
millénaire! Petite expérience visuelle : d’un côté, vous mettez
le World Trade Center en fumée et de l’autre le visage de Saddam
sorti de son « trou à rats », comme disent les anti-racistes.
Aucun rapport, puisqu’on sait qu’il n’y avait pas de lien réel
entre l’attentat de New York et la guerre en Irak, et pourtant
il s’agit de toute une histoire racontée là, celle de l’Occident
enculé le 11 septembre 2001 et de l’Orient puni pour cela le
13 décembre 2003. Le crime et le châtiment, les revoilà, à la
grande joie des Occidentaux. Imaginer le réveillon de Bush me
donne envie de dégueuler. Ce n’est plus la volaille immangeable
qu’il avait apportée en surprise à ses boys à Bagdad que ce
salaud va s’avaler, mais un bon gros cadavre de dinde criblée
de marrons. Rien de tel après avoir recouvert de crachats le
Père Noël ! Ici aussi, on crache sur les Pères Noël, mon chauffeur
de taxi ne se gène pas. Il dit que tous ceux qui pullulent dans
les rues de Sodeco sont des moukhabarats syriens sous leur barbe
blanche, et il leur lance de grands glaviots par la portière
de sa voiture. «PTUIFF !»
Que dirait-on si, du
jour au lendemain, le président du Bénin, pays devenu le plus
puissant de la Terre, décidait d’aller faire la guerre au Groenland
?
Hélas, comme disent les journalistes,
tout s’est écroulé comme un château de cartes et avec ces cartes,
les Américains ont fait le jeu des têtes mises à prix. Sinistre
réussite ! Pour Bush, la guerre est un jeu qui se joue seul.
Il faut voir comment il a abattu l’as de cœur et l’as de trèfle.
La liquidation des deux fils de Saddam, le 22 juillet pour la
sainte Marie-Madeleine fut l’un des crimes les pires de l’occidentalisme
moderne. Et pourtant quelle antiquité ! Y a-t-il eu plus biblique
que l’exécution de Oudaï et Qousaï dans une villa criblée de
missiles à Mossoul ? Six heures de siège et deux cents soldats,
des hélicos, des bombes, il a fallu tout cela aux yankees pour
déloger les deux petits monstres reclus comme Guérin dans son
fort Chabrol ou la bande à Bonnot dans leur garage. Bravo! «
Beau coup» comme on dit les journaux. Bush voulait un exemple,
il a sorti les deux cadavres plombés et les a exhibés au nez
et à la barbe de la convention de Genève. On se serait cru porte
de Clignancourt en 79 quand les flics de Broussard ont transformé
Mesrine en gibier troué. Champagne sur les macchabées embaumés
à la va-vite et puis rigolade de G.I autour, et apologie de
la délation puisque Oudaï et Qousaï ont été vendus of course.
Les spectateurs qui n’ont pas applaudi se sont contentés de
baisser la tête devant les deux fils rafistolés, il a fallu
leur refaire le visage tellement ils étaient méconnaissables.
Et Moustapha le petit-fils, où est-il passé ? Lui aussi s’est
battu, à 14 ans ! Tellement déchiqueté par le flingage des lâches,
il ne devait pas être beau à voir et encore moins à montrer.
C’est l’image qui manque : le petit joker escamoté. Les démocrates
vont nous dire que lui aussi était un monstre potentiel, qu’il
fallait l’éliminer comme son oncle Oudaï la plus grande ordure
jamais vue sur la terre, d’après ce que les médisants médias
disent, alors que c’était un simple fils à papa qui abusait
de son pouvoir. On l’a montré dans une discothèque pelotant
une blonde et tirant sur des ballons en buvant un whisky-coca
comme si c’était l’horreur absolue mais des Oudaï, grandes gueules
destroy, voyous bourrés qui cherchent la bagarre, il y en a
des milliers par week-end en boite de nuit... Un fêtard surpris
à l’aube dans le plus cheap night club de Dieppe serait tout
aussi monstrueux. Dans le même genre, je me demande si Joey
Starr n’est pas plus terrifiant qu’Oudaï Hussein! Dommage pour
lui, les Américains avaient décidé de se le faire. Ils sont
comme ça les Américains, un pays les débecquete, ils vont l’envahir
et comme c’est au nom de la Justice, tout le monde trouve ça
juste. Que dirait-on si, du jour au lendemain, le président
du Bénin, pays devenu le plus puissant de la Terre, décidait
d’aller faire la guerre au Groenland parce que la région polaire
est dirigée par un Esquimau particulièrement cruel? Oui, le
chef du Bénin lancerait soudain ses troupes d’Africains sur-armés
sur le pôle Nord, direction la banquise. Les Béninois ne peuvent
pas piffer les habitants de l’Arctique dont le mode de vie les
insupportent. Ils veulent prendre possession des glaces et on
voit bientôt des milliers de Noirs atterrir sur des icebergs!
Ils effraient les pingouins, poussent quelques ours, giflent
deux ou trois phoques et cassent de l’esquimau. Le maître de
Cotonou a bien le droit de ne pas aimer le froid ! La neige
est bientôt rouge de sang. Tous les Esquimaux sont très vite
mis en esclavage par le grand Noir frileux. à ce scénario, qui
trouverait quelque chose à redire : L’ONU, l’Europe, la France?
Saddam Hussein ne plaît pas à George W. Bush parce qu’il a fait
bobo à son papa, alors il décide de lui massacrer son pays,
bombarder ses villes, assassiner ses fils, son petit-fils et
maintenant lui regarder le fond de la gorge. On peut penser
qu’il ne pourra pas aller plus loin, mais c’est mal connaître
le Protestant ! La recherche bredouille des armes de destruction
massive ne s’arrête pas à l’inspection du pharynx du Raïs. Bush
veut entrer dedans, se faire avaler comme Jonas par la baleine,
comme Pinocchio dans le cachalot à la recherche de son père.
Qui sait si ce n’est d’ailleurs pas son Gepetto que Bush junior
va retrouver dans le corps caverneux du Léviathan de l’Euphrate?
Cette marionnette est capable de tout. Son nez n’a pas arrêté
de mentir. Et tous les oisillons des démocraties occidentales
se sont perchés dessus en frissonnant de peur. Je ne crois pas
un mot à la compassion que les commentateurs disent avoir ressenti
à la vision du visage de Saddam Hussein. C’est un peu facile
et bien trop tard. Voici l’homme. Il faut que le criminel soit
transformé en Christ pour qu’on le considère comme un être humain.
Pour moi, pas de différence entre les journalistes qui versent
une petite larme de crocodile en voyant à la télé le lion dompté
par Monsieur Déloyal et ceux qui, dans la salle où Paul Bremer,
retenant ses sanglots de virilité pathétique, leur a annonçé
la bonne nouvelle, hurlaient de rage, postillonnaient d’insultes
et tendaient le poing contre un vieux cradingue déglingué avec
la même furie que les sacrificateurs demandèrent à Pilate de
relâcher Barrabas. « à mort Saddam ! Saddam à mort ! Qu’il soit
crucifié !» Ce serait bien la première fois qu’on clouerait
sur une croix made in Occident le corps d’un homme du double
de l’âge de Jésus!
|
Exclusif:
Bilan au Liban à la une du numéro
3
de "La Vérité"
de Janvier 2004
Marc-Edouard Nabe,
de son vrai nom Alain Zanini, a vécu la guerre en Irak et l'a
contée dans un ouvrage,
Printemps de feu.
Les Arabes savent bien au fond que ce
n’est pas Saddam Hussein qu’on a humilié, c’est eux.
Quelle année 2003! De «The game
is over » à «We got him». Tout est dit et pourtant il faut le
redire et le redire encore, ça ne rentre pas assez, la guerre
en Irak fut une ignominie et tous ceux qui l’on approuvée, acceptée,
tolérée ou même combattue sans rien faire sont coupables. Coupables,
les Arabes et les non arabes qui croient peut-être encore que
sans Saddam le monde ira mieux ; avec Bush réélu, il va à sa
perte à coup sûr! Il est clair que Bush, comme son nom l’indique,
se prend pour le buisson ardent. Dieu parle à travers lui à
Moïse, tout son complexe biblique vient de là, il fallait l’éteindre
dès le début, maintenant c’est trop tard, le brasier a pris,
c’est lui qui a mis le feu à la planète, ce n’est pas Ben Laden.
L’incendie millénariste ne fait que s’étendre. cette guerre
a été brève car elle n’a été qu’une allumette qu’on scratche.
Il y a un an à peine, on croyait encore que les inspections
se poursuivraient jusqu’au printemps, que Hans Blix et les siens
continueraient à chercher des armes de destruction massive comme
des œufs de Pâques dans le jardin d’Eden! à Beyrouth, comme
à Tripoli et à Saïda, tout le monde est déprimé. Chrétiens,
musulmans, grecs orthodoxes, Druzes, chiites, sunnites, tous
ne se contentent pas de râler sur la violation de la convention
de Genève qui a permis de voir ça: un chef d’Etat exhibé comme
un grand singe du Zaïre, dans les poils duquel un infirmier
glacial cherche des poux, ausculte la dentition et tripatouille
la glotte, en toute impunité. Gorille groggy. En France, les
Arabes de plus en plus passifs font semblant ne pas voir qu’il
s’agit d’un des leurs. En Orient, les plus occidentalisés, qui
se prennent pour des «Phéniciens», savent bien au fond que ce
n’est pas Saddam Hussein qu’on a humilié, c’est eux. Qu’est
ce qu’il va leur falloir, de plus, aux Arabes de tous pays,
pour se révolter enfin ? Depuis deux ans, la plupart se terrent,
terrorisés d’être pris pour des terroristes. La défaite du plus
grand chef panarabe du 20ème siècle après Nasser est à l’image
de leur déconfiture mentale. On a oublié comment s’est préparée
la guerre en Irak. Comment elle s’est faite et comment elle
s’est terminée ! Le tyran de Bagdad était déchu bien avant qu’il
ne prenne la fuite. Dans la grande cohérence de son destin,
il s’est montré non pas tel qu’il est mais tel que tous les
Occidentaux veulent que les Arabes soient. Sales, hirsutes,
peureux, dociles, méprisés, méprisables, inoffensifs, puants.
Un jour, j’espère qu’il y aura un adjectif qui les fera réagir.
Saddam n’avait pas à se présenter autrement, étant donné qu’il
a été trahi et vendu par les siens. C’est au contraire une fin
magnifique qui en dit long sur tout ce qui s’est passé pendant
cette année tragique. Certains romantiques auraient voulu qu’il
se défende jusqu’à la mort, qu’il crève la kalachnikov vide
à la main, ou alors qu’il se suicide à la Hitler dans son bunker.
Mais il n’avait pas de bunker, je me suis tué à le dire ! Pas
plus que de sosies, c’était lui et lui seul dans sa grotte à
moitié nu et fou, vautré sur son tas de dollars. Déjà spectre
comme l’Allemand perdu dans sa mine, tirant des balles d’or
sur Blueberry !... Saddam Hussein n’avait pas à finir en « héros
». Il n’a pas été lâche, il a été lâché. quand on lui a demandé
pourquoi il ne s’était pas suicidé, il a répondu en français
: «Merde ! ». Le looser grandiose, voilà le héros d’aujourd’hui
et donc de demain. Quel honneur y a t’il à avoir soudoyé un
plouc d’Irak pour qu’il donne la cachette de son ex-raïs haï?Les
G.I.ne l’ont pas trouvé tout seuls, le spider hole, il a bien
fallu qu’on leur désigne la trappe recouverte d’un petit tapis
pourri et quelques balayures dans la cour d’une fermette déglinguée
d’Al Dahour pour qu’ils en extraient le troglodyte. C’est comme
Poséidon sortant de l’eau que Saddam à jailli de sa cave. Quelle
majesté inversée! Oui, c’est comme ça que serait Saladin aujourd’hui,
et Nabuchodonosor. L’image d’Épinal n’est plus permise. «Clodo
de Tikrit», «mendiant de l’Histoire», «SDF d’Apocalypse». Les
chansonniers et les dessinateurs humoristiques s’en sont donnés
à cœur joie, mais moi je sais qu’ils n’ont pas de cœur, ni de
joie. Honte à ceux qui ont dessiné des mouches autour du vaincu
pour bien montrer qu’il puait au sens propre ! Tous n’ont su
le comparer qu’ à Karl Marx, au chanteur Antoine, ou bien à
Michel Simon dans Boudu sauvé des eaux! Pourquoi pas à Marek
Alter ? Misère de la gaudriole. Pas un observateur occidental,
bien au chaud dans son sentiment démocrateux, tout à son bonheur
de voir enfin le tyran satanique pris au piège, pour simplement
fermer sa gueule devant l’image la plus indécente de ce début
de siècle. C’est maintenant qu’on peut dire que l’année s’achève
, ça se lit dans le regard de Saddam, et pas besoin d’ADN gratté
à la spatule, à l’intérieur de ses joues pour être sûr que c’est
lui. Ça ne peut être que lui pour avoir ce regard lucide et
fataliste, non pas «hagard» et «perdu» comme l’affirment les
présentateurs de journal télévisé qui légendent n’importe quelle
image du contraire de ce qu’elle exprime à l’évidence. Il y
a un ou deux plans de cette fameuse vidéo de la visite médicale
du premier prisonnier du monde qui ont échappé aux voyeurs.
Ceux de sa trogne d’ogre digne et dégoûté, de Robinson Crusoé
roublard encore vif et un tantinet hautain, et toisant son destin
comme un vrai Mésopotamien. Les médias américanisés ont préféré
montrer le coward qui n’a pas voulu crever la gueule ouverte,
et qui se tapote la barbe avant qu’on le rase et qu’on lui coupe
les cheveux comme à Samson pour lui enlever la dernière force
qu’il lui reste: celle d’un homme qui n’en a plus. Si Saddam
Hussein a souvent été ignoble dans sa vie, il n’a jamais été
plus noble que le jour de sa capture.
On imaginait Saddam
en Floride, à Miami, au bord de sa piscine pleine de ses sosies...
Tellement de conneries se sont
dites depuis la chute de Bagdad! Saddam déguisé en bédouin,
passant de tente en tente dans le désert, ou alors s’échappant
jusqu’en Syrie par un tunnel creusé sous l’Irak. On a même affirmé
que l’ambassadeur russe était revenu après la guerre pour l’emmener
avec lui dans son taxi sous une couverture et que Poutine le
planquait depuis en Biélorussie! Fidel Castro aussi a été soupçonné
de l’avoir recueilli à Cuba via Damas, ou bien en combine avec
la CIA, les Américains auraient tout monté eux-mêmes après avoir
bradé Bagdad. On imaginait Saddam en Floride, à Miami, au bord
de sa piscine pleine de ses sosies multipliant les acrobaties
aquatiques pour le distraire. Saddam en chapeau de paille au
soleil de Malibu en train de s’activer autour d’un barbecue
ou de se taper un poker en compagnie de ses derniers fidèles
avec les fameuses cartes à leur effigie ! On racontait aussi
que Saddam Hussein était un as de la prestidigitation. Il se
faisait lui-même disparaître ! Où est donc le Saddam de pique,
il était ici, il ne l’est plus, vous êtes sûr ? Gagné, perdu.
Atroce bonneteau!
C’est Saddam qui a
gagné.
Avec sa grande intelligence biblique
de se résigner à l’échec, Saddam Hussein est devenu en un instant
plus chrétien que tous les Bush du monde. Si jamais Saddam n’a
été plus beau, c’est que jamais il n’a été plus religieux !
Des images de la Vierge et un calendrier d’une arche de Noé
retrouvés dans sa bicoque ne sont encore rien comme signes,
près de la tête qu’il s’est fait en neuf mois. La tête de Dieu
mélangée à celle du fils de Dieu. Quelle orthodoxie ! On l’avait
quitté père, on le retrouve fils. Le grand choc, il est là.
En ce sens, il n’est peut être pas chrétien, mais christique,
si! Qu’est ce qu’un père devient quand il est pris ? Un fils.
Il fallait que les deux siens meurent pour lui laisser cette
place symbolique. La place qui gêne tout le monde, la place
du martyr qu’on ne peut plus considérer seulement comme un dictateur
sanguinaire. Les télés ont ressorti comme par hasard, et avec
la veulerie qui les caractérise, les documents les plus sordides
de ses heures de gloire. Oreilles coupées, types qui explosent
avec un bâton de dynamite dans la poche de la chemise, bébés
kurdes bleuis par les gaz et dissidents qui racontent comment
le Baas leur électrocutait les testicules... Rien de tout cela
ne changera cette figure d’un homme qui a gagné ! Car c’est
Saddam qui a gagné là où Hitler, Mao et Staline ont perdu. Même
Mussolini, pendu à un croc de boucher, et Ceausescu fusillé
dans une cour d’école avec maman n’ont pas réussi leur sortie.
Saddam, lui, ne l’a pas loupée. Il nous rappelle qu’en 2003
nous sommes toujours à l’âge du Christ. En allant s’enterrer
dans le trou de sa naissance, il a compris que la victoire mystique
lui appartenait sur la terre-même où ses ancêtres avaient exilé
les prophètes d’Israël. Il est devenu celui des Arabes, quoi
qu’en disent les traîtres et les collabos. Il n’a plus besoin
de lancer des menaces contre Jérusalem ni même de se lamenter.
Pourtant qu’est ce qu’il ressemble à Jérémie peint par Michel
Ange ! Tu sais tout, ô éternel ! Souviens-toi de moi, ne m’oublie
pas, venge-moi de mes persécuteurs ! (Jé. 15)
L’Irak, c’est fini
mais une nouvelle guerre commencera bientôt.
Mi-Che mi-zeus, Saddam est là
pour l’éternité avec son infirmier de dos qui lui abaisse la
langue : « Vous avez une rhino pharyngite, monsieur Hussein
! ». Le message des Américains est clair : c’est ainsi qu’on
traite les «bougnouls», comme des gibbons qu’on épouille. Qu’on
se le dise, de Barbès à Alexandrie! La paranoïa arabe s’emballe
aussitôt : les Yankees auraient chopé Saddam le 28 juin et l’auraient
drogué pendant six mois en l’obligeant à se laisser pousser
la barbe. Puis foutu dans le trou du cul du monde, parce que
c’est un « trou du cul», et ils l’en auraient sorti comme bouche-trou,
juste avant la bûche de Noël. Bouche, gorge, George, Bush...
Non, les yankees ne sont pas si lacaniens! C’est mal connaître
leur simple bêtise et l’incroyable pathos vulgaire de leur esprit.
C’est vrai, ils ont fait d’un lion une descente de lit mais
ils vont se prendre les pieds dedans ! L’Irak c’est fini mais
une nouvelle guerre commencera bientôt. Je l’entends déjà. Boom
! Boom ! Qu’est ce que c’est que ces deux explosions ? Je ne
suis pourtant pas à Bagdad, mais à Beyrouth, le dernier jour
de l’an 2003. On m’explique qu’il s’agit de chasseurs israéliens
qui passent de temps en temps au-dessus du Liban et franchissent
le mur du son, histoire de montrer qu’ils sont toujours là.
Depuis le raid contre la Syrie, la tension est remontée jusqu’ici.
Deux fois par semaine, les avions de Sharon survolent le territoire
libanais. Aucun autre état ne se permettrait ça ! Je vois mal
l’armée de l’air espagnole faire boom ! Boom ! dans le ciel
portugais. Personne ne bouge. On reconnaît le droit international
a ce qu’il se viole facilement ! à quand une nouvelle opération
« Raisins de la colère» ? Il n’y a pas si longtemps finalement
que les troupes israéliennes se sont retirées du Sud-Liban.
Et si c’était d’ici que tout allait recommencer? Je descends
à Raouché, tout est calme au Café d’Orient. Deux femmes voilées
fument leurs narghilés en lâchant des regards rêveurs sur la
grotte aux pigeons. La Méditerranée ondule comme de la tôle.
Le soleil n’a pas envie de se coucher. Adieu 2003! Demain, c’est
la nouvelle année: elle sera pire, c’est-à-dire meilleure pour
ceux qui ont compris qu’il ne s’agit plus d’écrire autre chose
que ce qui se passe. Puisque ce qui se passe est déjà de l’écriture!
être à la hauteur de la fiction de la réalité, tel sera le travail
de tous ceux qui ne veulent toujours pas se taire.
Marc-édouard Nabe
31 décembre 2003, Beyrouth.
>>>
Lire l'entretien accordé par Marc-Edouard Nabé
à
l'Hebdo Magazine
en Janvier 2004
|
Notre Page Spéciale
sur la Guerre d'Irak
Vol de Pigeons au dessus de Beyrouth
par le photographe Char Abou Mansour 2003
|
Appel des Poètes
francophones contre la guerre ?
Le projet baptisé «100 Poets Against the War» a connu
un énorme succès semble-t-il et poursuit sa contestation de la guerre
à travers la poésie. Ainsi, les organisateurs viennent de créer un site,
www.nthposition.com, qui regroupe quelques-uns des poèmes d’une première
version, ainsi que de nouveaux poèmes de Marilyn Hacker, Mark Rudman,
Sandra M. Gilbert, John Kinsella, Sean O’brien, George Szirtes, Marilyn
Nelson et d’autres poètes aussi merveilleux, de la Gambie à la Chine
et de l’Irlande à l’Inde. Une version consacrée aux poètes francophones
sera lancée à l’occasion de la mobilisation massive qui aura lieu le
15 février à travers le monde contre la guerre en Irak. Cette version,
appelée «100 poètes contre la guerre», sera éditée par Georges Abou
Hsab et Todd Swift, poètes Montréalais. Ce dernier a été l’éditeur de
la version anglaise. Toute personne désirant contribuer à ce projet
est priée d’envoyer son poème le plus rapidement possible par courrier
électronique à l’adresse suivante: abouhsab@sympatico.ca. Les textes
doivent avoir un maximum de 28 lignes et être accompagnés d’une petite
notice biographique. En envoyant son texte, l’auteur accepte qu’il soit
publié sur Internet dans le recueil «100 poètes contre la guerre» mais
conserve, en qualité d’auteur, son entière propriété et ses pleins droits
quant aux futures publications
APPEL pour un VETO
de la France à la guerre contre l'Irak
Paris, le 2 octobre 2002
Les signataires dénoncent la menace de guerre agitée par les Etats-Unis
contre l'Irak. Aucun des prétextes allégués ne peut justifier une intervention
militaire qui ne trouverait d'autre motif que la volonté hégémonique
des Etats-Unis de prendre le contrôle des principales réserves pétrolières
du monde. Une attaque contre l'Irak aurait pour conséquences d'exacerber
la tension au Proche-Orient, de favoriser la montée en puissance des
extrémismes et d'aggraver les risques d'un "choc des civilisations".
Une guerre contre l'Irak se justifie d'autant moins
que les autorités irakiennes ont accepté sans condition et sans délai
le retour d'une mission d'inspecteurs des Nations unies. En conséquence,
il appartient au secrétaire général des Nations unies de faire procéder
au retour des inspecteurs et de mettre en place tous les moyens nécessaires
pour assurer l'impartialité et l'intégrité de cette mission dans le
respect de la souveraineté de l'Irak, telle qu'elle est garantie par
la charte des Nations unies.
Se référant à une certaine idée de la France et de son
combat millénaire pour les libertés des peuples et l'indépendance des
nations, les signataires demandent au Président de la République que
la France utilise son droit de veto au Conseil de sécurité contre toute
nouvelle résolution ou tout ultimatum qui aurait pour objectif d'ouvrir
la voie à une nouvelle guerre et de porter atteinte à la dignité, à
l'unité et à la souveraineté de l'Irak. C'est le rôle de la France d'agir
pour que soit mis fin aux souffrances subies par le peuple irakien en
raison d'un embargo imposé depuis douze ans et d'œuvrer pour trouver
une issue pacifique et définitive à la crise.
SIGNATAIRES:
(première liste)
Docteur Marc ANDRONIKOF, médecin des hôpitaux de Paris ; Gilles BACHELIER,
cercle gaulliste international ; Adnan BADR HELOU, journaliste ; Paul
BALTA, écrivain ; Jean-Claude BARREAU, essayiste ; Claude BEAULIEU,
syndicaliste ; Pierre BERCIS, président des Nouveaux Droits de l'Homme
; Professeur Jean-Paul BLED (Paris IV-Sorbonne) ; Serge BOIDEVAIX, ambassadeur
de France ; Marc BONNEFOUS, ambassadeur de France ; Philippe BOURCIER
de CARBON, démographe ; Alain BOURNAZEL, essayiste ; Michel BRISACIER,
historien ; Jacques CELLARD, écrivain ; Albert CHAMBON, ancien ambassadeur
; Général CLARKE DE DROMANTIN ; Philippe CONRAD, historien ; Aymeric
CHAUPRADE, chercheur en géopolitique ; Professeur Michel CLAPIE (Université
de Montpellier-I) ; Paul-Marie COUTEAUX, écrivain ; Raphaël DARGENT,
directeur de Libres ; Jacqueline DAUXOIS, écrivain ; Vice-amiral Michel
DEBRAY ; Béatrice DECOSTER-MALLET, médecin ; Jean-Michel DRUART, analyste
financier et éditeur de LibanVision ; Frédéric DUTOURD, écrivain
; Christian FRANCHET D'ESPEREY, conseiller technique à la télévision
; Général Pierre GALLOIS ; Bourhane GHALLIOUN, professeur à la Sorbonne
; Henri de GROSSOUVRE, essayiste ; Pierre HILLARD, essayiste ; Adel
ISMAIL, historien, écrivain ; Professeur Edmond JOUVE (Paris V) ; Professeur
Claude KARNOOH ; Vénus KHOURY-GHATA, écrivain, poétesse ; Professeur
Jean-Gérard LAPACHERIE (Université de Pau) ; Bernard LECONTE, écrivain
; Pierre LEFRANC ; Eric LEM, ancien ambassadeur ; Yves LEQUETTE (Université
Paris II) ; Pierre LEVY, journaliste ; Pierre MAILLARD, ambassadeur
de France; Professeur Michel MICHEL, universitaire ; Alfred MIGNOT,
journaliste, éditeur de Vox Latina ; Michel MOURLET, écrivain ; Pierre
MOUSTIERS, écrivain ; Gilles MUNIER, journaliste ; Francis OLIVIER,
universitaire ; Alain PAUCARD, écrivain ; René PILLORGET, professeur
émérite à l'Université Lille III; Pierre PUJO, journaliste ; Christophe
REVEILLARD, chercheur ; Gabriel ROBIN, ancien ambassadeur ; Bruno ROY,
universitaire, éditeur ; Paul SABOURIN, Professeur émérite Université
Paris V ; Charles SAINT-PROT, historien, essayiste ; Philippe de SAINT-ROBERT,
écrivain ; Albert SALON, ancien ambassadeur ; Thierry SECHAN, écrivain
; Professeur Jacques SOPPELSA (Paris I- Panthéon-Sorbonne), président
de l'Académie internationale de géopolitique ; Salah STETIE, poète,
essayiste, Grand Prix de la Francophone ; Zeina el TIBI, journaliste,
essayiste ; Maître Etienne TARRIDE, avocat au barreau de Paris, ancien
membre du Conseil de l'Ordre ; Maître Dominique TRICAUD, avocat au barreau
de Paris ; maître Jean-Marc VARAUT, de l'institut ; Eric VATRE, historien
; Maître Jacques VERGES, avocat ; Dominique VOLKOFF, écrivain, Prix
international de la paix 1989… appelirak@noos.fr
La
Palestine à l' Heure de l'Apartheid ?
L'Appel des Intellectuels Franco-Arabes
lancé à compter du 2 Avril 2002
Réponse à l'Appel des intellectuels franco-arabes
sur la situation en Palestine
Les initiateurs de l'Appel au président de la République française et
au Premier ministre sur la situation en Palestine ont fait parvenir
le texte de l'appel aux deux premiers responsables français. Cet appel
a été signé par cent personnalités franco-arabes et publié dans de nombreux
journaux français et arabes (notamment le Figaro du 3 avril 2002)*
Le 5 avril 2002, la réponse de la Présidence de la République a été
adressée à l'Ambassadeur Salah Stétié, poète et essayiste, qui a été
le premier signataire de l'appel :
" Le Président de la République a pris connaissance avec attention de
l'appel, qu'avec de nombreux intellectuels, artistes et journalistes,
vous venez de lui adresser au sujet de la situation au Proche-Orient.
Le Chef de l'Etat m'a chargé de vous dire l'engagement résolu de la
France en faveur d'un cessez-le-feu immédiat et d'un retrait sans délai
de Tsahal des villes palestiniennes, conformément aux résolutions 1402
et 1403 du Conseil de sécurité. Lors de son intervention d'hier soir
(le 4 avril), sur la chaîne de télévision France 2, M. Jacques Chirac
a réaffirmé fortement que notre pays ne se laissait pas décourager et
qu'il restait déterminé à poursuivre son action en faveur de la paix.
Face à ce qui est une véritable tragédie en Cisjordanie, la France a
réitéré ses interventions auprès des autorités israéliennes pour qu'il
soit mis fin à une situation humainement inacceptable "
Jean-Marc de LA SABLIERE Conseiller diplomatique du Président de la
République
Par ailleurs, M. Jean-Pierre Filiu, conseiller diplomatique du Premier
ministre, a précisé lors d'un entretien avec Zeina el Tibi, le 10 avril
2002:
"Le gouvernement français condamne fermement la violence, que ce soit
les actes de terrorisme ou l'usage totalement disproportionné de la
force par le gouvernement israélien. Face à cette situation absolument
tragique, la France propose l'envoi d'une force internationale d'interposition
et d'observation qui renforcerait la sécurité des peuples israéliens
et palestiniens, et faciliterait la mise en œuvre de la résolution 1402
du Conseil de sécurité."
du 12 Avril 2002
Réponse reçue par écrit de la part du cabinet
du Premier Ministre
Madame,
Le Premier Ministre a bien reçu votre lettre . Il a été pris note de
" l'appel" joint à votre envoi. Le Gouvernement qu'il dirige mène une
action sans relâche en faveur de la paix au Proche - Orient , afin de
résoudre ce conflit par des voies diplomatiques en recherchant la voie
d'un compromis négocié, et pour assurer la protection de l'ensemble
des populations civiles dans cette région. Il m'a chargé de faire part
de vos remarques à Monsieur Jubert VEDRINE, Ministre des Affaires Etrangères,
qui suit attentivement l'ensemble de ces questions. Je vous prie de
croire, Madame, à l'assurance de ma considération distinguée.
signature : Danièle FRAGER, Chef de Cabinet
Notre Observation:
Chacun appréciera le contenu et le délai de réaction
accordé à cet appel par chacun de ses destinataires...On
peut tout de même remarquer qu'il n'aura laissé personne
indifférent au Sommet de l'Etat; voilà bien là
l'essentiel.
* C'est bien volontiers que Libanvision
se fait l'écho de l'appel lancé en ce Lundi de Pâques
par de nombreux intellectuels Franco-Arabes.
APPEL URGENT
à Monsieur le Président de la République française et Monsieur le Premier
ministre
Paris, le 1er avril 2002
Nous, Intellectuels,
artistes, journalistes franco-arabes ou francophones, lançons un appel
urgent et solennel au Président de la République française et au Premier
ministre pour que la France prenne une initiative immédiate afin de
mettre un terme à l'offensive militaire lancée contre l'Autorité nationale
palestinienne.
Le coup de force du gouvernement israélien dans les territoires palestiniens,
le massacre de nombreux Palestiniens, les menaces qui pèsent sur la
vie du Président Yasser Arafat, les destructions massives et aveugles
commises par l'armée israélienne, les atteintes aux droits de l'homme
les plus élémentaires, constituent une intolérable escalade.
Cette agression aveugle ne peut que compromettre les chances d'une paix
juste et durable proposée par le Sommet arabe de Beyrouth, exacerber
le climat d'humiliation et de haine, favoriser une montée en puissance
des extrémistes et provoquer de graves réactions de violence et d'intolérance
dans le monde entier.
Nous demandons à la France, Patrie des droits de l'homme et membre permanent
du Conseil de sécurité des Nations unies, de tout mettre en œuvre pour
que le gouvernement israélien se conforme sans délai aux dispositions
de la résolution 1402 du Conseil de sécurité afin que soit réalisé immédiatement
un véritable cessez-le-feu et le retrait des troupes israéliennes des
villes palestiniennes, en premier Ramallah. Nous demandons l'envoi d'une
force de protection qui permettra de relancer les négociations entre
le gouvernement israélien et l'Autorité palestinienne sous les auspices
des Nations unies.
Signatures au 8 Avril 2002:
Salah Stétié, écrivain, Grand Prix de la Francophonie; Vénus
Khoury-Ghatta, écrivain, poétesse; Zeina el Tibi, essayiste,
journaliste; Hala Abdallah, cinéaste; Fatima Alsoufi,
architecte urbaniste; Salima Adjali, enseignante; Aïcha Arnaout,
poétesse; Hoda Barakat, écrivain; Saloua ben Abda, écrivain;
Nahla Chahal universitaire, sociologue; Souad Chalak,
journaliste; Caroline Danito, journaliste; Dima El Qassem,
musicienne; Fayza El Qassem, Maître de Conférences (Paris III);
Rafif Fatouh, écrivain; Soumia El Haidoudi, conseillère
d'éducation; Mehrézia Labidi-Maiza, traductrice; Salwa al
Neimi, poétesse; Rania Samara, universitaire; Maha Souk,
architecte; Micheline Tabache, ingénieur; Soumia Zahi,
journaliste; Orace Zibawi, Lamis Zolhof; journaliste;
Chafic Abboud, enseignant; Adonis poète; Ghassan Abdel
Khalek, journaliste, vice-président du club de la presse arabe;
Youssef Abdelké, peintre; Samir Abdulac, architecte-urbaniste;
Samer Al Ali, architecte; Ahmed Abodehman, écrivain; Nabil
Abou Chacra, universitaire; Khattar Abou Dhiab, politologue;
Younès Ajarraï, Enseignant; Afîf al Akhdar, écrivain;
Nabil el Azan, metteur en scène; Abed Azrié, chanteur-musicien;
Adnan Badr Helou, journaliste; Abdel Rahman el Bacha,
pianiste, compositeur; Dahbar Azzam, pédiatre; Faraj Bayrakadar,
poète; Tahar Békri, universitaire, écrivain; Nabil Beihum,sociologue;
Abdeljabbar Ben Garbaï, maître de conférence; Slimane Benaïssa,
auteur, metteur en scène; Hassen Boubdella cinéaste - écrivain;
Hassan Chami, écrivain, journaliste; Malek Chebel,
anthropologue et psychanalyste; Walid Chmait, journaliste; Abdel
Rahman Dahman, cercle des démocrates musulmans; Sakhr
Farzat, peintre; docteur Waddah Garman, cardiologue; Bourhane
Ghallioun, professeur à la Sorbonne ; Ani al Ghani, calligraphe;
Noël Ghazaoui, cadre commercial; Rudolf El-Kareh ,universitaire-
écrivain; Mayon El Rifaï, médecin; Boutros Hallaq, universitaire
(Paris III); Bahjat Hamad, secrétaire général du MCLP; Bachir
Hilal, éditeur; docteur Abdel Rahman Hijazi, président de
l'Association médicale franco-libanaise; Amr Helmy Ibrahim, universitaire
(Université de Besançon); docteur Louay Khadam, médecin des Hôpitaux;
Marcel Khalifé, chanteur, musicien; Elias Khoury, écrivain,
journaliste; Gérard Khoury, écrivain, historien; Sami Kleïb,
journaliste; Issa Makhlouf, écrivain - poète ; Mohamad Makhlouf
, écrivain ;Farouk Mardam Bey, éditeur; Joe Maïla, universitaire;
Elie Masboungi, journaliste; Hassan Massoudy, artiste
- peintre ; Zad Moultaka, compositeur, musicien; Georges Nasr,
secrétaire général de l'AMFL; Cheikhna Mohamed Lifghih, chercheur;
Mohamad Ould Liman, Informaticien Charif Rifaï, architecte;
Ghassan Rifaï, écrivain, journaliste; Saad Salman; écrivain;
Nicolas Sarkis, économiste; Georges Sassine, journaliste;
Georges Tarabichi, écrivain; Mansour Tiss, journaliste;
Subhi Toma, sociologue; Jihad Yazigi, journaliste; Fouad
Zouania, journaliste; Khaldoun Zreik, sociologue; Nawar
Zreik, infographiste, Roula el Zein, journaliste; Abdallah
Naaman, écrivain; Hana Samadi, juriste, Mahmoud al Saad,
architecte-urbaniste.
· Contact: Zeina el TIBI zeinatibi@noos.fr 06 81 42
33 27
|