Relaxation et Spiritualité au Moyen-Orient:
Stages de Yoga au Liban et réflexions sociologiques


Retour à la Page d'Accueil


« Des comportements stéréotypés, témoignage d’une socialisation de l’ennui »
par le psychanalyste Jean-Luc Vannier, enseignant à l'USJ:

Leur mode de vie, leur habillement, leurs loisirs sont à l’image de la société libanaise. Une société où l’image que l’on veut donner de soi prime, une société de l’ennui où les jeunes adoptent des comportements stéréotypés et répétitifs car ils manquent de projets, une société où l’excès est signe d’un désir inconscient de satisfaction du plaisir, d’une jouissance que l’on ne peut vraiment assouvir. Rencontre avec le psychanalyste français Jean-Luc Vannier, qui s’intéresse de près à l’adolescence libanaise. « L’excès que l’on constate dans le comportement des jeunes Libanais est un symptôme révélateur d’un malaise, voire d’un ratage », remarque Jean-Luc Vannier. En effet, explique-t-il, l’adolescent libanais s’identifie à son groupe ou son clan car il ne veut plus s’identifier à ses parents. « Des parents immatures avec lesquels il ne peut pas discuter de questions taboues et qui ne sont pas capables de laisser leurs enfants connaître un développement psychosexuel de nature satisfaisante. » L’adolescent quitte souvent ce monde réel et pénètre le monde magique des pubs et des discothèques où l’on guide sa jouissance, même s’il ne s’amuse pas, juste pour aller plus loin. « De même, ajoute M. Vannier, prisonnier du regard que lui porte l’autre, où l’image du moi revêt une importance primordiale, il adopte un comportement qui ne correspond nullement à son désir. » Ne pas avoir de voiture implique tout simplement que l’on ne peut pas draguer les filles. Aussi, remarque-t-il à titre d’exemple, précisant que les accidents de la route constituent la première cause de décès chez les jeunes libanais, « l’accès chez les jeunes à la conduite d’un véhicule motorisé est synonyme d’émancipation et d’autonomie vis-à-vis des adultes ». Et le psychanalyste d’expliquer que « l’absence d’espaces privatifs pour les adolescents libanais les conduit à utiliser les voitures pour connaître leurs premiers émois sexuels ou pour vivre toutes sortes de petits actes plus ou moins répréhensibles, voire interdits. Le véhicule devenant un moyen tangible d’affirmer sa puissance, de montrer sa virilité, mais aussi de se sentir reconnus, admirés et respectés par ses pairs ».
Si à l’étranger, d’autres alternatives se présentent aux jeunes qui ont ainsi la possibilité d’investir leur libido dans de nombreux domaines, poursuit M. Vannier, « qu’offre la société libanaise comme perspective à ses adolescents ? Ceux-ci n’ont d’autre choix que celui d’obéir au code vestimentaire requis, d’appartenir à ces clans, de se conformer à leurs modes de vie, afin d’exister en tant qu’individus aux yeux des autres, ou alors de quitter le pays pour d’autres horizons. Même si quelque part, des îlots de marginalité se distinguent et refusent cette règle ». Aussi constate-t-il cette socialisation de l’ennui, où les jeunes se contentent de cette vie réglée qu’ils mènent, de ces comportements stéréotypés et répétitifs, car ils ont décidé d’abdiquer. Ils ne veulent pas se poser de questions et refusent de s’engager pour changer le monde...


Infos et Liens utiles

Octobre-Novembre 2002

Sadhguru Jaggi Vasudev bientôt au Liban.
Il est déjà venu 4 fois au Liban depuis Février 2000 pour des conférences et des formations. Son accueil au Liban était très chaleureux et les conférences ont eu beaucoup de succès. Des milliers de personnes ont été à ses conférences et plus de 450 personnes ont suivi ses programmes. Aux Nations-Unies et aux Etats-Unis l'envergure de son travail est très importante et il oeuvre pour la paix et l'amour. Sadhguru Jaggi Vasudev vient en France pour la deuxième fois et je souhaite informer la communauté libanaise de sa venue. Après son passage en France il ira à Chypre et au Liban pour une série de conférences et de programmes.

Fondation Internationale
de l'Art de Vivre :


Le Yoga du souffle ou Sudarshan Kriya yoga est une puissante technique de respiration simple et efficace qui prend sa racine dans le savoir ancestral et s'intègre parfaitement dans notre vie quotidienne. Plus qu'une technique c'est un véritable voyage de la tête au coeur où la spiritualité est vécu de l'intérieur.
Adresse : Chateau des Sources -
86530 Cenon sur Vienne.
Divers centre en France
Tél : 05.49.02.85.43
E-Mail : qamar@wanadoo.com
Nom : Gaudrat Philippe
Thème : Enseignement d'un Maître spirituel, pratiques



Académie de Yoga

Votre portail Francophone
de Yoga

Etre Zen, c'est quoi exactement?


Paroles Soufies :
Des paroles soufies regroupées autour du thème de la Sagesse. Elles sont formidables.
Site Internet
de Mourad Mosteghanemi

Textes Soufis également sur
Tariqa.org



Le portail du Soufisme

Soufisme et Musique
avec Nidaa Abou Mrad


l'Association ECHMOUN
pour le développement personnel

organise notamment des rencontres et stages centrées sur le Kundalini Yoga au Foyer de Charité d'Adonis, caza de Jbeil/Byblos.

-----
>>> Réflexions...
par Jean-Luc Vannier psychanalyste
sur

Le « stress pubertaire » ou les maux de l'adolescence : éléments pour une approche comparative franco-libanaise des problèmes de la jeunesse.

Beyrouth, Place Sassine 20h00. un jour ordinaire de la semaine. Ahmad, 17 ans, rejoint sur sa mobylette rafistolée son ami Pierre, 16 ans, lui- même en compagnie de Mazen, du même âge. Dans cette réunion improvisée au beau milieu des passants, chacun apporte son dû : le Dulsana pour Pierre, le Benzhexol pour Ahmad et le Diantalvic pour Mazen. A eux trois, ils fabriquent leur ration quotidienne de substances psychoactives, « la fiole », qu'ils absorbent à chaque « déprime ». Dans un rapport remis l'année passée au Ministre français de la santé, un psychiatre examine les conditions de la « santé des jeunes » et propose une série de mesures destinées à prévenir les trois risques majeurs constitués respectivement par les accidents de la route, le suicide et l'usage de substances psychoactives. Sans prétendre à des comparaisons entre les deux rives de la Méditerranée, le contenu du rapport indique des tendances lourdes que des éléments de ma clinique locale viennent largement confirmer. Examinons-les ensemble. Dans l'introduction à son rapport, le Dr Xavier Pommereau, Psychiatre et chef de l'Unité médico-psychologique de l'adolescent et du jeune adulte du CHU de Bordeaux, insiste sur la dimension psychique donnée par les jeunes à la notion de santé. Contrairement à l'approche organique privilégiée par les adultes, les jeunes estiment que la bonne santé signifie avant tout « être bien dans sa peau, dans sa tête » et rejettent le discours hygiéniste et moralisant des parents, souvent vécu comme une recherche « d'emprise sur eux ». Qu'ils soient interdicteurs (« ne fais pas cela ») menaçants (« fais attention sinon ») ou suppliants (« c'est pour ton bien » ), ou qu'ils tombent dans ce que l'analyse nomme l'injonction paradoxale (« fais ce que tu veux », « je fais tout pour ton bonheur ») ces discours, comme le note le rapport, supposent les « jeunes incapables ou ignorants » et sont susceptibles de « provoquer les effets inverses à ceux recherchés » : inhibition sociale ou même sexuelle, ou a contrario comportements à risque. Il n'est point besoin d'être psychanalyste pour constater cette première similitude, avec du côté libanais certaines amplifications des phénomènes. La clinique quotidienne démontre de la part des parents une attitude souvent hyperprotectrice, témoin de leur propre immaturité (Gisèle Harrus-Révidi, Parents immatures et enfants adultes, Payot, 2001), et peu à même de laisser leur progéniture connaître un développement psychosexuel de nature satisfaisante. Une jeune patiente me confiait récemment son sentiment de voir dans ses parents, « des enfants qui ont eu des enfants », traitant alors ces derniers « comme des poupées ». Souvent incapables de communiquer sur les questions essentielles, notamment d'ordre sexuel lorsqu'elles apparaissent à la crise pubertaire, les parents libanais se réfugient la plupart du temps dans une attitude de déni (refus de reconnaître la manifestation tangible d'une réalité ), ou dans celle d'un silence mêlé d'autoritarisme destiné à masquer leur profond désarroi. Les méfaits de la guerre servent souvent de prétexte pour dissimuler une incapacité à confronter une réalité psychique. La mère libanaise qui « dort » avec son fils jusqu'à un âge avancé, qui l'habille en fille à un tout jeune âge « parce qu'il est mignon » ou qui « reporte » sur lui une affection « débordante » en raison d'un mariage raté car « arrangé contre son gré » constituent les éléments d'une multiple panoplie assurant ou presque lors du cataclysme de l'adolescence, les pires ratages psychiques. A l'adolescence, explique le Dr Pommerau, l'envie des jeunes de prendre des risques vise à « se distinguer des adultes », à « se mettre à l'épreuve », et à « faire corps avec le groupe des pairs ». Face aux transformations physiques que leur psyché n'est pas à même de comprendre , les adolescents cherchent à « se libérer de la souffrance psychique ressentie » en la déviant vers des douleurs physiques auto- infligées ou en éprouvant des sensations fortes -« se sentir exister au risque d'en mourir ». Par des actes provocants ou délictuels, ils se signalent aussi auprès des adultes dans l'attente d'être « reconnus ou contenus » par eux. « Dans la délinquance », expliquait déjà le psychanalyste et pédiatre D.W. Winnicott, « les bénéfices secondaires sont devenus plus importants que la cause originale qui est oubliée », l'acte délinquant « espère rencontrer une résistance de l'environnement » (D.W. Winnicott, La délinquance, signe d'espoir in Conversations ordinaires, Gallimard, 1988). ./. Parents et Ados se parlent mais ne se comprennent pas, s'écoutent mais ne s'entendent pas. Dans l'enquête du CHU de Bordeaux, les jeunes se disent « saturés de recommandations concernant la drogue ou le SIDA » mais ils déplorent en même temps « le manque d'échanges avec les adultes sur le suicide », les autres maladies sexuellement transmissibles, « les abus sexuels ou les troubles alimentaires ». Dans les préoccupations qu'ils adressent aux adultes, figurent en bonne place « les méfaits comparés de l'usage du tabac, de l'alcool et du cannabis, du caractère licite ou non de ces substances » ou encore du prix du préservatif qu'ils jugent anormalement « élevé », s'interrogeant sur le « pourquoi de leur non gratuité ». De leur côté, les parents s'inquiètent des statistiques marquant « une consommation croissante et précoce de substances psychoactives », l'importance des « désordres alimentaires », « le nombre élevé des accidents mortels de la route, des suicides et des tentatives de suicide, de grossesses non désirées ». Qu'en est-il au Liban ? En l'absence de statistiques mais selon les psychiatres consultés, les accidents de la route constituent la première cause de mortalité chez les jeunes Libanais, avec comme pour la France, une surmortalité masculine frappante. Les phénomènes repérés en France sont exacerbés dans le contexte libanais. L'accès à la conduite d'un véhicule motorisé est plus encore au Liban qu'en France, « synonyme chez les jeunes d'émancipation et d'autonomie vis-à-vis des adultes ». L'absence d'espace privatif pour les adolescents libanais (appartements dont les surfaces rendent les coûts des loyers prohibitifs, surveillance familiale ou du voisinage souvent pathologique, tissus de relations sociales aux mailles extrêmement serrées rendant l'anonymat impossible) les conduit à utiliser les voitures pour connaître leurs premiers émois sexuels ou pour vivre, comme le soulignait un jeune réalisateur libanais dans l'émission « Dialogue des cultures » (NBN), toutes sortes de petits actes plus ou moins répréhensibles, voire interdits. Le véhicule devient un « moyen tangible d'affirmer la puissance », de « montrer sa virilité ». Mais, les utilisations détournées comme la conduite risquée (tuning ou défis motorisés comme il en existe sur certaines bretelles d'accès d'autoroutes libanaises à la tombée de la nuit ), les démarrages spectaculaires en scooter, manifestent davantage un souci identitaire de se sentir reconnus, admirés et respectés par les pairs. Le suicide, « deuxième cause de la mortalité », représente en France 17,4% du total des décès de jeunes hommes et 15,1% de décès de jeunes filles. Parmi les indicateurs de risques, souligne le Dr Pommerau, surviennent avant l'âge de 15 ans, « le cumul de conduites de rupture, violences agies, fugues, usages réguliers de substances psychoactives, troubles alimentaires, prises de risques répétées et conduites motorisées dangereuses ». En France comme au Liban, les antécédents suicidaires familiaux, les violences sexuelles subies, l'instabilité familiale, les biographies émaillées de secrets de famille ou de filiation, les grossesses non désirées, les « riches mariages d'amour » à la Libanaise, les difficultés d'affirmation ou d'orientation sexuelle, les questionnements identitaires majeurs constituent des facteurs de risque souvent masqués par des « événements déclenchants comme des ruptures sentimentales, des échecs scolaires ou des conflits familiaux » pour lesquels les psychanalystes ou les psychologues sont alors consultés . Mes éléments de clinique indiquent - il « faut rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui lui appartient »- que le sentiment religieux, plutôt sous forme de croyance que de foi, vient considérablement réduire la mise en acte du suicide au Liban (voir à ce sujet l'article très intéressant du Journal « Le Monde » du 23 juillet 2002 sur « Religion en baisse, croyances en hausse chez les jeunes Europ_éens »). Nombreux sont les patients qui se retiennent de commettre l'irréparable par « peur de l'enfer ». Sauvetage temporaire dont on peut saluer le mécanisme ponctuel mais dont il convient de mesurer la portée tout aussi névrotique dans un contexte plus général. Partant, des formes dérivées de suicide apparaissent : troubles alimentaires majeurs (« je me laisse mourir » me dit une patiente anorexique qui refuse pour des raisons indiquées à l'instant l'acte suicidaire), conduites à risques, dépression mélancolique à lente agonie, suicide familial ou « acting out » dans des meurtres collectifs qui ne parviennent qu'à peine à dissimuler la dimension suicidaire personnelle. Les difficultés d'affirmation et d'orientation sexuelles devant l'impasse de leur reconnaissance par la société libanaise ou du noyau familial qui préfère largement feindre de les ignorer, amènent nombre de mes patients à évoquer l'éventualité suicidaire. ./. L'impossibilité de dire, celle d'expliquer à l'autre, et de mettre des mots sur des souffrances inconnues rappellent que « le pubertaire est dans la confusion du langage » (selon Ferenczi cité par Philippe Gutton in Psychothérapie et adolescence, PUF 2000). Ceci pèse déjà comme facteur de risque auquel vient s'ajouter la difficulté de vivre sa sexualité, domaine en soi déjà marqué, comme les psychanalystes le savent, par l'incomplétude autant que par l'énigmatique (Freud, Psychologie de la vie amoureuse, 1912 ; Lacan et ses concepts de « manque-à-jouir » et d'« impossibilité du rapport sexuel », voir aussi Catherine Millot, « l'injonction à la jouissance, histoire d'une libération entre désir et loi », in Dossier « sexe, sous la révolution, les normes », revue Mouvement, mars- avril 2002). L'usage des substances psychoactives connaît au Liban comme en France un essor aussi spectaculaire qu'inquiétant. Le « tabac est l'une des portes d'entrée dans la poly-consommation de produits psychoactifs » souligne le rapport Pommereau. Comme en France, la consommation de médicaments psychotropes est en augmentation et leur usage est plus fréquent chez les jeunes filles, selon des psychiatres libanais consultés. De l'usage du tabac au médicament, puis de celui-ci au passage aux drogues plus dures, le phénomène de l'assuétude prend sa source dans un conflit psychique lié à la recherche d'une rupture. Carence affective et déficit identitaire se combinent avec une quête de plaisir destinée à « oublier l'angoisse », à « ne plus souffrir ». Si la France se place malheureusement en tête des pays européens pour l'usage de médicaments psychotropiques dans les populations scolaires (12% pour une moyenne européenne de 10% selon le rapport), les usages libanais en la matière n'ont rien à lui envier. La facilité déconcertante avec laquelle les jeunes en quête de ces substances se procurent dans « n'importe quelle pharmacie de quartier », ces médicaments, les mésusages familiaux qui peuvent en être faits sous la forme d'auto-prescription voire, comme la clinique m'en a apporté l'évidence, de prescriptions imposées aux enfants par leurs parents sans consultation des psychiatres, en disent long sur les habitudes médicamenteuses libanaises. Un de mes patients auquel je suis redevable de la petite anecdote en tête de cet article, m'a expliqué depuis que sa thérapie lui a permis d'abandonner - mais pour combien de temps ?- sa pratique psychotropique, les mécanismes qui ont présidé à sa première prise. Tout commence avec la première cigarette, puis rapidement avec la première prise de substances psychoactives, la « fiole » (nom désormais donné à ce cocktail de médicaments préparé par un groupe en vue de son absorption collective), vécue comme une cérémonie d'initiation en vue de l'appartenance au groupe auquel on souhaite adhérer. Notons au passage que la psychanalyse, bien que non consensuelle sur ce sujet, a elle-même tendance à considérer l'adolescence comme une conquête « tout à fait initiatique » de la génitalité à travers le réinvestissement des pulsions sexuelles (Philippe Gutton, Catherine Millot). Typique de l'adolescent en mal de vivre dans son environnement immédiat, cette démarche lui procure la référence existentielle. Le plus âgé dans le groupe veille ainsi à la fourniture régulière de doses adaptées au degré d'assuétude du preneur, organise les rencontres et distribue le mélange à la préparation duquel chacun a contribué. Perfection de la démarche identitaire de groupe. Mon patient résume ainsi son choix : « que faire de ma vie ?» m'a-t-il, un jour, déclaré. « Chercher un travail qui ne me satisfera pas, trouver une fille qui ne veut qu'une vie facile et sans souci économique, élever des enfants avec la question de l'incertitude de leur avenir ? ». « J'ai préféré opter pour l'oubli, et ne plus penser ». Même si des conflits psychiques préexistent à cette explication (problèmes de « père » en l'espèce), donnons-lui au moins acte de cette lucidité sur son environnement. Cette dernière se rapproche de la « désocialisation » telle qu'elle est entendue par le psychanalyste Patrick Declerck, c'est-à-dire « un ensemble de comportements et de mécanismes psychiques par lesquels le sujet se détourne du réel et de ses vicissitudes pour chercher une satisfaction ou, a minima, un apaisement dans un aménagement du pire ». Cette désocialisation constitue pour lui « le versant psychopathologique de l'exclusion sociale » (Patrick Declerck, Les naufragés, Plon, 2001). Après avoir blâmé les parents, consolons les un peu ! ils sont, comme le note le rapport Pommereau « trop impliqués ou trop proches » pour percevoir les difficultés de leur progéniture. Par ailleurs, l'évolution qui caractérise la prise en compte des phénomènes de l'adolescence tend à ne plus la considérer, contrairement à la pensée du psychanalyste Erickson, comme le « dernier stade de l'enfance » (Erick H. Erickson, Adolescence et crise, la quête de l'identité, champs Flammarion, 1978). ./. L'adolescence est devenue, au contraire un « objet psychanalytique à part entière avec sa spécificité propre rompant avec les caractéristiques somato-psychiques de l'enfance ou avec celles du sujet mature idéal » (Philippe Gutton et Annie Birraux, Psychopathologie des âges de la vie, in revue Psychanalyse, PUF, collection « fondamental » 1999). Le cadre dans lequel la pédopsychiatrie a fixé « administrativement » à l'âge de 16 ans le bornage supérieur de son intervention n'apparaît ainsi plus « adapté » selon l'avis du Dr Pommereau. A l'opposé, des psychanalystes, spécialistes de l'enfance et de l'adolescence comme Didier Dumas admettent aujourd'hui que jusqu'à 30 ans, les « jeunes » peuvent, par exemple, encore « chercher à définir leur orientation sexuelle ». Cette approche permet ainsi de considérer qu'un certain nombre de « transactions d'allure pathologique » sont autant « d'essais et d'erreurs qui permettent au jeune pubère de définir à terme son espace de santé » (Philippe Gutton et Annie Birraux). En ce sens, toutes les pathologies d'adolescence décrites dans le rapport Pommereau et livrées sur le divan des psychanalystes sont des expressions d'un clivage entre les mutations physiques imposées au corps par une irrémédiable réalité pubertaire et les capacités de compréhension, encore plongées dans l'infantile, que peut en avoir la psyché. C'est, toujours selon Gutton, « cette inconnaissance qui fait le clivage ». D'où l'importance - faut-il encore le rappeler - d'une communication sans faille et sans tabous sur ces sujets qui angoissent l'adolescent. Mais au Liban, où règne sans partage la déesse Image, où le « Moi » libanais est prisonnier du regard que l'autre lui porte et à la soumission duquel il n'a que peu de chance sans un effort surhumain d'échapper, le poids des traditions familiales, les pesanteurs confessionnelles et les pressions sociales rendent cette accession au pubertaire en soi conflictuelle aussi insupportable qu'un parcours du combattant dans l'entraînement de commandos. Freud dans son « étiologie sexuelle des névroses », expliquait qu'il « faudrait changer beaucoup de choses ». « Il faudrait, écrivait-il, vaincre la résistance d'une génération de médecins qui ne sont plus capables de se souvenir de leur propre jeunesse, triompher de l'orgueil des pères qui ne veulent pas s'abaisser à un niveau humain aux yeux de leurs enfants, combattre la pruderie déraisonnable des mères, mais surtout il faut donner une place à la discussion des problèmes de la vie sexuelle dans l'opinion publique. Il faudrait qu'il devienne possible de parler des choses sans être considéré comme un fauteur de trouble ou comme quelqu'un qui exploite les plus bas instincts. Et ici il y a assez à faire pour qu'au cours des cent prochaines années, notre civilisation apprenne à composer avec les exigences de notre sexualité ». c'était en 1898 et en Europe, plus d'un siècle déjà.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Pas nécessaire d'aller jusqu'au Tibet ou en
Extrême-Orient pour trouver la Sagesse et le Bien-être; le Proche-Orient et le Liban en Particulier se prête merveilleusement à tout exercice de recherche et de développement personnel vers l'harmonie.


Kathakali : le yoga du théâtre indien
Le théâtre-club de l’Iesav animé par Patricia Barakat et Christophe Cotteret

Le théâtre-club de l’Iesav?
Nouvelle et trop rare occasion de découvrir la vie culturelle des autres pays, des autres civilisations à travers leur théâtre, sous des formes ou avec des sonorités inhabituelles. L’occasion pour les curieux, les aventuriers de se laisser surprendre et de s’émerveiller. Patricia Barakat et Christophe Cotteret nous ont offert un voyage au cœur du kathakali indien. Kathakali, pour situer un peu, est un genre de théâtre né au XVIIe siècle, racontant les contes et les légendes populaires. Toute la magie est créée par une débauche de couleurs vives, de costumes et coiffes impressionnantes, de « grimaces », de gestes d’acteurs. Ainsi, petit à petit, s’est constituée une véritable symbolique. Pas de paroles, rien que des gestes, des expressions codées pour les initiés. Les acteurs principaux sont entourés de musiciens qui rythment l’histoire au fur et à mesure qu’elle se déroule au son de la voix du conteur chantant. Entre paroles, témoignages de vécu (Christophe a été en Inde) et projections de documentaires, on a appris que le kathakali tient du théâtre autant, voire peut-être plus, que de la danse, du moins si l’on adopte une catégorisation toute occidentale des formes d’expression artistique, qui n’est pas forcément pertinente ici. Le mot lui-même, il est vrai, signifie « histoire-jeu ». Comme la danse « mohini attam », il est né, s’est développé et est resté typique du Kerala, Etat du sud-ouest de l’Inde, jouxtant le Tamil Nadu. Son origine remonte au XVIIe siècle – on avance la date de 1657 – et sa forme actuelle a été fixée par un certain Mahakavi Vallathol Narayan Menon, fondateur du Kalamandalam en 1927. Cette institution reste aujourd’hui la meilleure école de kathakali, mais aussi de « mohini attam » et de quelques autres danses. Le spectacle de kathakali débute le soir à la lueur des lampes à huile et dure toute la nuit, ne finissant qu’à l’aube avec la victoire des personnages « bons » sur leurs ennemis. Il est représenté par une troupe généralement composée d’une douzaine d’acteurs – tous masculins (rompant cette tradition, quelques femmes s’y sont distinguées), même ceux qui interprètent les rôles de femmes – de deux ou quatre chanteurs et de quatre percussionnistes. À la base de ce spectacle, une intrigue narrative tout droit venue des grandes épopées que sont le Mahâbhârata et le Râmâyana, ou bien inspirée par les traditionnels Purâna(s). Un récitant déclame l’histoire, accompagné de musique et de chant, tandis que les acteurs se consacrent entièrement à l’expression corporelle, gestuelle et mimique. Les mouvements des yeux, de la tête et des bras sont strictement codifiés. Les ressemblances avec la danse tiennent notamment à l’usage de gestes symboliques assimilables aux mudras et permettent de relayer la narration du récitant.
Le costume à 30 kilos
« Les acteurs représentent des dieux, des démons, des rois, des héros et des humains, note Patricia Barakat. Tout ce qui se passe et que l’on voit sur scène revêt un caractère extraordinaire qui n’a aucun lien avec la vie quotidienne. Le maquillage qui couvre son visage entier déshumanise complètement la personnalité de l’acteur homme pour le rendre dieu. Chaque type de personnage a un maquillage qui lui est propre. Quand la base est verte, le héros est noble à haute valeur morale ; lorsqu’elle est rouge, le personnage est violent, passionné et égocentrique ; noire, elle désigne les démons, les êtres aux instincts primitifs ; et quand elle est ocre, cela veut dire qu’il s’agit d’un humain (femme, brahmane ou serviteur du peuple). » Les acteurs portent 30 kilos de costumes et d’ornements. « À première vue, le costume de kathakali semble entraver le plus simple mouvement : jupe disproportionnée, couronne, etc. Cette impression disparaît dès que l’acteur commence à jouer. Le costume souligne chacun des mouvements en le gardant dans un halo divin. Il n’est que prolongation, amplification et complément du langage corporel. Chaque personnage a ses attributs, ses ornements et ses couleurs. Ce sont des divinités qui sont les plus chargées. Tout le jeu est antinaturel », poursuit Barakat. La position de base : l’acteur a les genoux fléchis, arqués vers l’extérieur, et il marche sur la tranche extérieure du pied, l’acteur joue la bouche toujours fermée et les yeux sont ouverts, exorbités et injectés de sang. Ce qui frappe le plus dans le kathakali, ce sont sans doute les costumes et les maquillages extrêmement élaborés et hauts en couleurs, pouvant rivaliser sur ces plans avec ceux de l’opéra chinois traditionnel. Ce sera d’ailleurs le thème de la prochaine conférence-projection du théâtre-club, le mardi 18 mars, à 18h30. En attendant, rendez-vous le 25 février pour un débat avec Roger Assaf et ses acteurs, Issam Bou Khaled et Fadi Abou Samra, sur leur dernière création autour du texte de Beckett, En attendant Godot.


Le BIEN-ETRE par le SOUFFLE

Un nouvel atelier de
SUDARSHAN KRIYA YOGA


Shri Shri Ravi Shankar fondateur de « L’Art de vivre »
(homonyme du célèbre musicien)


La traditionnelle technique du souffle Sera donné à Beit Chaar sous la direction du
Professeur. Philippe Gaudrat

du 12 Août au 31 Août 2002.
L'atelier dure 18 heures reparties sur cinq jours.


Si vous voulez vous débarrasser du stress, renforcer votre énergie, accroître votre bien-être mental et vous libérer des obsessions ou habitudes nuisibles, ceci vous concerne.


Lundi 12 Août, 18:30
Conférence et inscription. (Entrée libre)
Mardi 13 Août, 18:30
Début du stage N.B.

Deux autres ateliers sont prévus les semaines suivantes qui seront précédés d’une introduction
les Lundis
19 Août et 26 Août
à 18h30,
conférence et inscriptions



Quelques Précisions?

C'est Quoi?
Le Sudarshan Kriya yoga est une technique millénaire essentiellement basée sur le souffle. Il s'adresse aux adultes (a partir de 18 ans) et s'apprend aucours d'un stage de 18 heures environ, reparties sur quatre a cinq jours consecutifs et cela a l'issue de la conference d'introduction (libre). A l'issue de l'apprentissage vous êtes autonome, c'est a dire que vous pouvez le pratiquer seul.

C'est combien?

La formation coute 100 dollars (50 pour les etudiants). Une prochaine introduction sera donnée par le Pr. Philippe Gaudrat ce lundi 12 a 18 heurs 30 a Beit Chaar. M. Gaudrat est un moniteur formé et agrée par la fondation
"l'Art de vivre" une ONG reconnue d'utilite publique par l'Unesco.

C'est ou exactement?
A Beit Chaar qui se trouve a six kilometres à partir d'Antelias sur la route de Bickfaya ou un kilometre exactement après le nouvel echangeur de Rabieh (bifurcation a gauche au niveau du Centre Noufayli 700). L'intro et le stage se deroulent chez Guitta Saade, face a la pharmacie Mike a cent cinquante metres de l'eglise sur la place centrale du village.

 

Pour tout renseignement complémentaire
s'adresser à :


Jalal Khoury: 03/34 52 35
jalalkh@inco.com.lb
Oscar Eid: 03/74 16 43
oscareid@yahoo.com

Simon Constantine: 03/39 96 88
msc@cyberia.net.lb

May Zwein: 03/63 43 11
Issam Tarabay: 03/23 53 55



En Savoir Plus?

Voici quelques extraits d'une conférence de
Mr Ph. Gaudrat
-----
" Le Sudarshan Kriya est une technique de souffle d’une extrême simplicité qui associe des rythmes spécifiques à des sons. En Sanskrit, sudarshan se décompose en su (meilleur) et darshan (vision, point de vue) ; quant à kriya, le terme vient de la racine Kr qui note l’idée de « faire ». De cette racine dérivent les termes symétriques, karman et kriya qui, tous deux, veulent dire action ; mais, alors que karman désigne une action qui conditionne (par les conséquences qu’elle entraîne - d’où l’idée de loi de cause à effet), kriya désigne plutôt une action qui délivre, déconditionne et purifie. Dans une application très concrète du terme, kriya désigne, en hatha yoga des techniques de nettoyage physique. Si l’on synthétise ces différentes données, l’expression signifie : une action libératoire qui conduit à une vision plus juste (de la vie). Comme beaucoup de techniques, tellement acclimatées aujourd’hui en occident qu’on en a oublié l’origine (sophrologie, accouchement sans douleur, rebirthing etc… ), le Sudarshan Kriya puise ses racines dans la tradition des yogas de l’Inde. C’est pourquoi, avant de développer les effets attestés comme le mode opératoire de cette technique, je voudrais vous dire un mot du Yoga. L’idée que l’on s’en fait en Occident –et, sur ce point, j’assimile sans réserve le Moyen-Orient à l’Occident- est tout à fait décalée par rapport à ce que l’Inde désigne par ce terme. Je prendrai, à titre d’exemple, trois idées toutes faites relatives au yoga, aussi répandues que contraires à la réalité. La première, sans doute la plus commune, consiste à n’y voir qu’une variété exotique de gymnastique propre à éviter la cellulite et la couperose. Il est vrai que dans sa forme physique, le Yoga comporte des exercices et des postures qui peuvent rappeler la gymnastique. Au demeurant, cet usage du corps est tellement caractéristique du Hatha Yoga -seul visible extérieurement- que les Grecs d’Alexandre avaient baptisé gymnosophes les yogis avec lesquels ils étaient entrés en contact. Mais il s’en faut de beaucoup que le Yoga se limite à cette seule discipline physique : l’essentiel du Yoga est invisible, intérieur. D’une manière plus péjorative, il n’est pas rare, non plus, que l’on présente le Yoga comme une doctrine asociale et égoïste qui prône l’indifférence au monde, le repliement sur soi et l’isolement. Rien n’est plus inexact. La retraite y a sa place parce qu’il est très difficile de prendre conscience des mécanismes qui se déroulent en nous tant que nous restons soumis aux sollicitations du monde ; mais se retirer du monde n’est nullement la finalité du yoga. Encore moins l’égoïsme. C’est même tout le contraire. Nous y reviendrons, textes à l’appui. Enfin, la présentation la plus ignorante, mais relativement fréquente ici, consiste à y voir une forme religieuse dont la pratique rendrait infidèle aux autres. Pour mesurer l’inexactitude de ces poncifs, il faut revenir à quelques idées simples et à l’autorité des grands textes qui recèlent l’essence de cette philosophie appliquée. "


Le Site Canadien du
Kriya Yoga d'Babaji

Babaji
le maître de la tradition


D'autres adresses utiles au Liban?


Méthode André Van Lysebeth

ASSOUAD Denise
BP 38 BROUMMANA LIBAN
cours collectifs à BEYROUTH - ACHRAFIE et BROUMMANA
04960201 03688419 01337091 0

NOHRA Claire BP: 70420 ANTELIAS LIBAN
cours Individuels et en groupe 03-830651 04-4114905