Février
2015 :
Égypte : représailles en " Rafales "
L'Égypte,
ainsi que nous l'apprend l'article paru le 20 février
2015 dans le quotidien libanais al-Akhbar, vient de se faire
reprocher l'action de ses forces aériennes en Lybie contre
les mouvances islamistes responsables de la décapitation
de plusieurs ressortissants égyptiens, de confession
chrétienne copte.
Voici
d'abord le lien qui mène à cet article dans sa
version originale :
http://www.al-akhbar.com/node/226550
Lors
d'une réunion de la Ligue arabe, le Qatar a exprimé
des réserves sur l'intervention de l'aviation égyptienne.
L'Égypte
a rétorqué en faisant allusion au soutien accordé
par le Qatar au terrorisme. Le Qatar a dès lors rappelé
son ambassadeur en poste au Caire.
L'article
auquel nous faisons référence rappelle que le
nouveau roi d'Arabie Saoudite, Salman, a entrepris un rapprochement
avec le Qatar afin de réunifier les positions politiques
des pétromonarchies arabes, pour gagner en efficacité
contre l'ennemi commun, la Syrie de Bachar al-Assad et ses alliés
(Iran et Hezbollah), comme l'explique un autre article du même
quotidien paru le 21 février, sous la plume de Nahid
Hattar.
Lien vers cet article :
http://www.al-akhbar.com/node/226653
Ainsi,
pour la première fois depuis longtemps, lorsque le Qatar
exprime ses réserves sur la frappe aérienne égyptienne,
l'Arabie du roi Salman ne se désolidarise pas de Doha
pour conforter la position égyptienne.
On
peut dès lors se poser la question suivante : L'Arabie
remettra-t-elle en cause l'énorme soutien financier qu'elle
apporte à l'Égypte du maréchal Sissi ?
Non,
répondent nos auteurs, mais l'Arabie serait en train
de recadrer, voire de dompter, l'Égypte. Les pétromonarchies
sont en train de faire comprendre au président égyptien,
le Maréchal Sissi, que la guerre ouverte contre les mouvances
islamistes n'est plus souhaitable. Ces mouvances doivent pouvoir
s'unir et se consacrer à leur mission première
: Affaiblir l'Iran, la Syrie et le Hezbollah libanais.
Il
nous est permis d'imaginer une autre raison à ce changement
de ton saoudien : On peut penser que l'Arabie du roi Salman
- et son grand oncle américain - ne voient pas d'un bon
il l'achat égyptien de 25 avions " Rafale
" à la France pour 5 milliards de dollars.
En
effet, la liberté que prend le Maréchal Sissi
en nouant de bonnes relations non seulement avec la France mais
aussi avec la Russie de Poutine est de nature à inquiéter
les USA et ses protégés régionaux.
L'Égypte, si longtemps proche des USA, est-elle en passe
de s'affranchir avec le retour d'une politique axée sur
un patriotisme teinté de Nasserisme?
Dans
l'affirmative, que deviendraient alors les accords de Camp David
qui scellèrent la paix entre Israël
et le pays du Nil ?
César
SAKR et Jean-Michel DRUART
21
Février 2015