Mai
2016 :
16 Mai 2016: les accords Sykes-Picot ont 100 ans
Impossible
de na pas faire référence à ces accords
franco-britanniques qui ont jeté les bases des nouvelles
frontières du Moyen-Orient actuel alors que la première
guerre mondiale était encore en cours...
On notera par ailleurs que ces accords précédèrent
la déclaration Balfour du 2 Novembre 1917 apportant une
reconnaissance des revendications du mouvement sioniste avec
les conséquences que l'on sait.
Un siècle plus tard, la région connait sous l'impulsion
de Daech une déstabilisation sans précédent
exprimant des volontés non seulement d'en redessiner
les contours et le tracé des frontières, mais
aussi les structures de pouvoir. Alors que le conflit Israelo-palestinien
semble plus que jamais dans l'impasse,
de nombreux spécialistes constatent dorénavant
le rôle grandissant de la Turquie dont le ressentiment
à l'égard des accords Sykes-Picot s'affirme sans
doute comme un puissant moteur de sa politique..
À l'occasion du centenaire de l'accord Sykes-Picot, «
L'Orient-Le Jour » a souhaité recueillir l'opinion
d'acteurs de la société civile issus des pays
directement concernés par le partage aléatoire,
selon eux d'une région ballottée par les
violences. La question reste d'actualité, à l'heure
où les appartenances et les identités sont plus
que jamais menacées.
Nous vous proposons dont de lire sans attendre cet article pertinemment
nommé, dans la droite ligne de Visions Arabes, "L'accord
Sykes-Picot vu par des Arabes".
Visions
Arabes
16
Mai 2016
L'accord
de Sykes-Picot a 100 ans: et maintenant?
Lire tout le dossier Sykes-Picot
sur l'OLJ: cliquez sur la carte ci-dessus
Sykes-Picot: un décryptage vu du Liban
Il y a 100 ans exactement, la France et la Grande Bretagne signaient
les accords de Sykes Picots, qu'on entend largement aujourd'hui
être critiqués à tord ou à raison.
Mais l'essentiel est que ces accords ont permis à l'état
du Grand Liban de naitre, sinon on n'aurait été
qu'une province d'un Royaume Arabe.
De nombreuses infractions ont eu lieu à l'encontre du
Liban dans le cadre de ses accords. Les frontières libanaises
avec la Palestine telles que dessinées en 1916 nous donnait
accès au Lac de Tibériade jusqu'à la ville
de Haifa. En 1922, les frontières libanaises avec la
Palestine remonteront vers le haut via l'accord Poncet Newcombe.
En 1932 enfin, la plaine de Houla sera accordée aux britanniques
sans l'accord des autorités libanaises de l'époque.
Les gens parlent, critiquent, causent, souvent sans en connaitre
l'essentiel qui est l'aspect historique de la chose et les conséquences
actuelles de conflit ont des causes évidemment plus profondes
que ce qu'on peut lire ici ou là.
On peut multiplier l'analyse des conséquences des accords
de Sykes Picots mais concernant le Liban, l'erreur a été
probablement commise après.
On peut citer le manque d'homogénéité de
la population en terme communautaire, la mise en place d'un
système communautaire parce que le système séculier
pourtant proposé par les autorités du mandat était
refusé sous le prétexte fallacieux d'un refus
de l'athéisme comme si l'athéisme a grand chose
à voir avec la notion d'état. Il fallait au contraire
ne pas mélanger la religion avec l'état.
On peut citer le fait que peut être comme le soulignaient
les experts français de l'époque, un petit Liban
plus homogène en terme de population, d'origine etc...
aurait été préférable à un
Grand Liban, mettant déjà en garde contre un conflit
civil comme ceux qu'on aura en 1958 ou à partir de 1975
à 1990. On a encore à nouveau entendu ce genre
d'arguments durant la guerre civile d'ailleurs de 1975 avec
de nombreuses versions de ce "petit Liban" allant
parfois de Naqoura à Amchit, de Beyrouth à Halate
etc...
Il ne convient pas ici de les détailler.
Mais toutes ces erreurs ont été commises après,
parfois même par les libanais eux-mêmes ...
Il est également temps de faire son autocritique et de
cesser d'encenser ceux qui nous ont conduit ici, à savoir
les autorités religieuses dont le patriarche d'alors,
le Mufti etc... et les hommes politiques qui ont fait passer
leur intérêts déjà à l'époque
avant celui de l'intérêt général
et d'une vision d'avenir assurée à toutes et à
tous au lieu de leur propre vision personnelle.
François Bacha - Libnanews
- Beyrouth
Sykes-Picot, vus par les Arabes
Pour la plupart des Arabes, Sykes-Picot est un terme maudit.
Rien que de lentendre, cela les insupporte, car il leur
rappelle le « complot » dont ils furent lobjet,
il y a cent ans. Les puissances européennes de lépoque
les avaient trahis. Ils ont brisé à jamais leur
rêve de devenir une entité puissante qui aurait
englobé et unifié tous les pays arabes actuels.
Depuis,
ce complot na cessé de..... >>
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... de la chronique
de Najwa Barakat paru dans le quotidien La Croix du 29 Janvier
2016
Sykes-Picot : l'EIIL en guerre contre
un accord datant de 1916
Avec l'offensive de l'EIIL en Irak,
le hashtag #SykesPicotOver a fait son apparition sur Twitter
chez les djihadistes. Une référence au découpage
des frontières entre les pays arabes, envisagé
après la Première Guerre mondiale. Analyse déjà
réalisée en Juin 2014 par Amara MAKHOUL-YATIM:
>>
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Sykes-Picot: un siècle calamiteux pour la France
par René Naba
Ce texte ne se propose pas de dresser
une chronologie de lHistoire du Moyen-Orient depuis un
siècle. Autrement dit de développer un récit
linéaire des événements tels quils
se sont produits depuis la conclusion de laccord Sykes-Picot
portant partage du Moyen-Orient par les puissances occidentales
sur les débris de lempire ottoman. Il se propose
de procéder, non à une histoire totale, mais à
une histoire problématisée, cest-à-dire
une histoire qui explique les enchaînements des événements
et tente den expliquer les raisons. >>
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Moins connus que Sykes-Picot mais qui pourraient un jour refaire
surface:
Les accords Paulet-Newcombe du 7 Mars 1923 concernant le Sud-Liban
Ils dessinent la frontière entre le Liban et la Palestine
historique. Il sagit de la frontière officiellement
reconnue par les instances internationales. LEtat du Grand
Liban nétant officiellement fondé que le
1er septembre 1924, ce territoire est désigné
comme étant syrien dans ce document signé le 7
mars 1923. Ce traité modifie les lignes définies
par les Accords Sykes Picot de 1916 qui accordaient au Liban
des territoires sétendant jusquà la
lisière de la ville de Haïfa. >>
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