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L'actualité du Liban et du Moyen-Orient:
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Conférences"Paris 2"et"Paris 3"
des pays donateurs pour le Liban

Déczmbre 2009
La France reporte d’un an l’octroi d’un prêt lié aux réformes

Le Liban aura désormais jusqu'à décembre 2010 pour libéraliser le secteur de la téléphonie mobile et privatiser le secteur de l'électricité afin d'obtenir la seconde tranche de 225 millions de dollars de l'aide française consentie à Paris III.
La ministre française de l'Économie Christine Lagarde a annoncé le 18 décembre 2009 avoir reporté d'un an l'octroi d'un prêt de 225 millions d'euros consenti en 2007 au Liban et conditionné à la mise en place de réformes économiques.
« La France va étendre pour une période d'une année le prêt qui a été consenti dans le cadre des accords de Paris III pour la reconstruction du Liban », a affirmé à la presse Mme Lagarde, en visite à Beyrouth.
Cette prolongation jusqu'à décembre 2010 « permettra au Liban de réaliser dans un délai supplémentaire d'un an les conditions à la libération de la deuxième tranche qui est due (...) : la libéralisation du secteur de la téléphonie mobile et la privatisation du secteur de l'électricité », a ajouté la ministre, à la tête d'une délégation de 23 chefs d'entreprise français.
La conférence Paris III, tenue en janvier 2007 après la guerre dévastatrice entre Israël et le Hezbollah en juillet 2006, a permis de réunir 7,6 milliards de dollars d'engagements en faveur du Liban.
La France, qui avait alors promis 500 millions d'euros, a débloqué 275 millions d'euros mais doit encore faire de même pour la seconde tranche de 225 millions d'euros sous forme d'aide budgétaire.
Mais la libération de cette somme est conditionnée par les réformes que doit mener le nouveau gouvernement d'union dans les secteurs de l'électricité, troisième poste de dépenses de l'État, et les télécoms, où l'État exerce un monopole.
« L'extension pour une année de cet accord de prêt est un double symbole », selon Mme Lagarde. « C'est le symbole de la confiance exprimée par le gouvernement français au gouvernement d'unité nationale libanais et c'est la confiance que les conditions nécessaires vont être envisagées et réalisées dans les meilleurs délais dans le domaine de la téléphonie et de l'électricité », a-t-elle ajouté.
La ministre a en outre exprimé la « détermination » de la France à soutenir les efforts du Premier ministre Rafic Hariri « pour un meilleur rayonnement et développement (de l') économie libanaise », saluant au passage la politique de supervision bancaire qui a permis au Liban d'échapper aux conséquences de la crise financière mondiale.
Elle a rappelé en outre que la France était « le premier partenaire économique du Liban, son premier fournisseur, un de ses grands investisseurs, puisque 80 entreprises françaises sont présentes sur le sol libanais ».

Lors de cette visite, Madame Lagarde a également assisté à l'inauguration du bureau d'études de la filiale d'ADP (Aéroport de Paris), ADPI Middle East ainsi que d'une boutique Christian Dior dans le centre-ville de Beyrouth.

Septembre 2007

Bilan de la conférence Paris III : 3,4 milliards de dollars
900 millions de dollars supplémentaires prévus avant la fin de l’année

Un rapport du ministère des Finances publié à la mi-septembre a fait état d’un « progrès significatif » dans la mise en œuvre du programme de Paris III, indiquant que des accords financiers d’un montant dépassant 3,4 milliards de dollars ont déjà été signés par le Liban. D’autres accords d’une valeur de 900 millions de dollars devraient êtres signés avant la fin de l’année portant ainsi le montant total des engagements tenus à plus de 4,3 milliards de dollars, soit plus de la moitié des promesses de Paris III qui s’élèvent à 7,6 milliards de dollars.
Le rapport a souligné que des résultats meilleurs auraient pu être réalisés "si la situation interne était normale et l’adoption des projets de lois n’était pas entravée par la fermeture du Parlement"
Toujours selon le rapport, les aides signées seront affectées à trois missions différentes :
le soutien des réformes et la réduction de la dette, le renforcement du secteur privé et le financement des programmes de développement.
À ce jour, 1,327 milliard de dollars ont été signés dans le cadre du premier objectif.
Sur le plan des réformes, un prêt de 100 millions de dollars a été signé avec la Banque mondiale, conditionné à la réforme du secteur de l’électricité, ainsi qu’un don de 250 millions de dollars des États-Unis.
Concernant le rééchelonnement de la dette, la Malaisie et les Émirats arabes unis ont accordé respectivement deux prêts de 500 millions de dollars et 300 millions de dollars, alors que l’Arabie saoudite a fait don de 100 millions de dollars. Le FMI a approuvé l’octroi d’un prêt de 77 millions de dollars au Liban au titre de l’aide d’urgence postconflit. Par ailleurs, le Liban négocie un prêt de 75 millions de dollars pour le développement social avec la Banque mondiale, un autre prêt de 150 millions de dollars avec le Fonds monétaire arabe ainsi qu’un troisième de 375 millions de dollars qui attend toujours l’accord du Parlement français. De son côté, le commissaire européen chargé des questions monétaires a renouvelé l’engagement de l’UE à approuver un don de 80 millions de dollars avant la fin de l’année.
Pour ce qui est du renforcement du secteur privé, sur les 1,36 milliard de dollars promis lors de la conférence Paris III, 729 millions de dollars de prêts avantageux ont déjà été signés. Actuellement, un prêt de 100 millions d’euros est en cours de négociation avec la Banque européenne d’investissement (BEI). En plus de la BEI, le Fonds monétaire arabe, le Fonds arabe pour le développement économique et social ainsi que les États-Unis et la France restent les principaux contributeurs à ce deuxième objectif de la conférence Paris III.
Enfin, des aides destinées au financement des programmes de développement, totalisant 1,064 milliard de dollars, ont déjà été signées ou reçues par le Liban. Parmi ces aides figurent notamment 260 millions d’euros de la BEI pour le financement entre autres de projets d’approvisionnement en eau potable, 105 millions d’euros de l’UE destinés principalement à la reconstruction ainsi que 245 millions de dollars de la Banque islamique pour le développement visant la construction d’hôpitaux, d’écoles et d’autres projets.

De Paris 2 à Paris 3 ou 5 années de surplace...
Soutien concret du monde au Liban à la conférence Paris III
sous l’égide de Jacques Chirac

La communauté internationale promet 7,6 milliards de dollars au Liban
Trente-six pays, et quatorze organisations et organismes internationaux, réunis le 25 Janvier 2007 à Paris sous la présidence de Jacques Chirac, ont apporté au Liban sous diverses formes une aide de plus de sept milliards six cents millions de dollars.

Ces chiffres illustrent et résument parfaitement le succès de Paris III, un succès nullement terni par les incidents auxquels on a assisté au même moment dans les rues de Beyrouth.
Clôturant la conférence, M. Chirac a évoqué ces incidents en réponse à une question de L’Orient-Le Jour lorsqu’il a dit : « J’ai appris ce qui s’est passé, et cela nous confirme que la violence n’a jamais été une solution. J’ai entendu des appels au calme et j’espère qu’ils seront entendus. »
L’aide promise dépasse largement les 4,2 milliards de dollars (dont 2,4 milliards effectivement déboursés) qu’avait obtenus le Liban lors de la précédente conférence de ce type à Paris en 2002.
Tout en soulignant que l’aide promise était destinée à tous les Libanais sans distinction politique ou religieuse, les participants à la conférence n’ont pas ménagé leur appui au Premier ministre, Fouad Siniora.
« Toute la communauté internationale apprécie vivement votre leadership », lui a notamment déclaré la secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice, tandis que le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, lui exprimait son « admiration et (sa) gratitude ».
Le résultat constitue un indéniable succès diplomatique pour M. Siniora, et M. Chirac a parlé d’un « résultat très positif sur les plans politique et financier ».
L’Arabie saoudite, représentée par son ministre des Affaires étrangères, le prince Saoud al-Fayçal, a promis à elle seule 1,1 milliard de dollars d’aide.
L’Union européenne, que ce soit ses institutions ou ses États membres, contribue pour 40 % de l’ensemble, soit 2,9 milliards de dollars (2,4 milliards d’euros), a souligné le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.
Les États-Unis ont promis 770 millions de dollars, plus 120 millions d’aide privée, la France un prêt de 650 millions de dollars (500 millions d’euros).
Les sommes sont constituées d’engagements très divers – dons, prêts, aides humanitaires, soutien à des projets de reconstruction, assistance budgétaire, etc – dont la mise en œuvre sera largement conditionnée par l’évolution du pays.
« Il appartient maintenant aux Libanais de montrer qu’ils peuvent travailler avec la communauté internationale », a ainsi déclaré le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Saoud al-Fayçal.
Des déceptions sont également venues du Japon, avec seulement 1,67 million de dollars, et de plusieurs riches pétro-monarchies du Golfe (Koweït, Qatar, Bahreïn) qui n’ont rien annoncé de précis.
« Plusieurs participants à la conférence ont aussi adressé un message indirect aux voisins du Liban. Ban Ki-moon les a ainsi appelés à respecter totalement son unité, son indépendance et sa souveraineté. »

« Soutien déterminé au Liban uni, souverain et démocratique »
La conférence sur la reconstruction du Liban s’était ouverte à 10 h (11 h heure de Beyrouth), au centre de conférences de l’avenue Kléber, par un discours de bienvenue de Jacques Chirac, organisateur et animateur de ce grand rassemblement en faveur du Liban.
Au cours de la réunion, M. Siniora a présenté aux participants l’effort de réhabilitation et de reconstruction engagé par le Liban à la suite du conflit de l’été dernier, avec l’aide d’urgence mobilisée notamment lors de la conférence de Stockholm du 31 août 2006, et exposé le programme de modernisation économique et sociale adopté par le gouvernement le 4 janvier.
« L’ensemble des participants ont réaffirmé leur soutien déterminé à un Liban uni, souverain, indépendant et démocratique, et son attachement à la pleine mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité, dans l’intérêt des Libanais et de la région tout entière », indique un communiqué de l’Élysée.
« Au cours des débats, les délégations ont exprimé leur plein soutien au programme de réformes adopté par le gouvernement libanais visant à renforcer la croissance, restaurer les grands équilibres financiers, tout en répondant aux besoins sociaux de l’ensemble des Libanais, dont elles ont salué la cohérence et l’ambition », ajoute le communiqué.
Elles ont « souligné l’importance des mesures d’équilibrage des recettes et des dépenses, d’amélioration de la gestion des finances publiques et du programme de privatisation. Elles ont noté que la réussite du programme supposait un appui financier sur les cinq années à venir, à commencer par une aide spécifique pour l’année 2007. Les financements des institutions financières ainsi que les contributions annoncées durant la conférence s’élèvent au total à plus de 7,6 milliards de dollars, s’ajoutant aux fonds débloqués lors de la conférence de Stockholm ».
« Cette aide importante sera fournie à la fois sous forme d’aide budgétaire et de financement de projets, dans le cadre des priorités retenues dans le programme de réformes, et des mécanismes de coordination et de transparence mis en place par le gouvernement libanais. À cette fin, le gouvernement libanais travaillera en coordination avec les institutions financières internationales. L’aide sera articulée dans le temps de manière à répondre aux besoins économiques et sociaux du Liban, préserver la dynamique des réformes et contribuer au mieux à l’effort de réduction de la charge de la dette », précise le texte.

Entretiens Chirac-Rice et Siniora-Ban
Telle était la substance de cette journée de solidarité en faveur du Liban, dont les travaux ont été menés d’une main de maître et avec beaucoup de conviction par Jacques Chirac, qui a donné lui-même la parole aux dizaines de représentants des pays, organisations et organismes venus des quatre coins du monde pour exprimer leur soutien au Liban, les uns concrètement et les autres sous forme d’engagements non chiffrés.
Mêlant le ton officiel aux remarques et observations teintées d’humour, Jacques Chirac a réparti des temps de parole en attribuant trois minutes à chaque intervenant.
Mais une heure plus tard, se rendant compte du nombre impressionnant de participants ayant demandé la parole et ne l’ayant pas encore obtenue, et que tous les intervenants dépassaient ces délais, il a proposé que l’on se conforme au temps sous peine d’annuler la pause déjeuner.
C’est finalement grâce à la réduction à une minute du temps de parole que les conférenciers ont pu déjeuner avec un décalage de plus de deux heures, et reprendre les discussions au cours d’une seconde et dernière séance plus compacte.
La conférence de presse de clôture a permis à MM. Chirac et Siniora, entourés de Condoleezza Rice, de José Manuel Barroso, du prince Saoud al-Fayçal et de Ban Ki-moon, de se féliciter des travaux de la conférence et de réaffirmer, chacun à sa manière et sous des angles différents, leur soutien au Liban.
À l’heure des questions-réponses, M. Chirac a exprimé sa grande satisfaction pour le travail accompli durant cette journée, la plaçant dans le contexte de ses laborieux préparatifs et de ce qui reste encore à faire. M. Siniora a de son côté réitéré l’engagement du Liban à réaliser les réformes et à concrétiser tout ce qui figure dans le programme présenté à Paris III qui portera désormais, a-t-il dit, le nom de « Conférence Paris III Rafic Hariri », en mémoire de son initiateur.
Les questions des journalistes ont porté également sur des sujets politiques, les responsables interrogés soulignant presque tous que les résolutions de l’ONU devaient être appliquées dans leur intégralité, et que cela assurerait au Liban et à la région la stabilité, la prospérité et un avenir meilleur.
En fin de journée, M. Chirac a tenu, toujours au centre de conférences de l’avenue Kléber, une réunion avec la secrétaire d’État Condoleezza Rice pour discuter, selon le porte-parole de l’Élysée, de la situation au Liban, et dans d’autres points chauds de la région et du monde. Quant à M. Siniora, il rencontrait le secrétaire général de l’ONU.

Avec le concours d'Élie MASBOUNGI

>> Appel de l'opposition à la grève générale avant l'ouverture de la conférence de Paris III sur le Liban que Jacques Chirac présidera de bout en bout.


Le soutien déterminant de Jacques Chirac

La réunion ministérielle de Paris doit beaucoup à l'intérêt personnel du chef de l'État pour le Liban.

POUR JACQUES CHIRAC, la conférence internationale sur le soutien au Liban doit marquer un temps fort de la fin du quinquennat. Avant la grande réunion sur le climat, la semaine prochaine, et le sommet Afrique-France de Cannes, à la mi-février, le président de la République a fait de Paris III une de ses priorités. Une démonstration de solidarité, nécessaire à ses yeux pour tenter de restaurer l'équilibre économique et politique d'un pays qu'il juge essentiel sur l'échiquier régional.>> Lire la suite...



Selon Jacques Chirac

« La conférence Paris III se présente de manière positive »
Le président Jacques Chirac a affirmé le 11 Janvier que la conférence Paris III « se présente de manière positive », faisant état sur ce plan d’une large mobilisation au niveau de l’Europe, des États-Unis et du Moyen-Orient afin d’assurer le succès de cette conférence.

Dans une brève déclaration à L’Orient-Le Jour, au cours de la cérémonie de présentation des vœux de la presse, hier à l’Élysée, le chef de l’État français a indiqué que la réunion préparatoire du « Core Group » qui a eu lieu mardi à Paris a été « très positive ». Le président Chirac a réaffirmé l’importance que le Liban représente pour la France et l’engagement du gouvernement français à participer à la conférence Paris III pour que cette conférence soit « un succès et aboutisse à une aide permettant au Liban de se redresser ». Le chef de l’État français s’est notamment déclaré « relativement optimiste » sur la réussite de cette conférence. Il a assuré qu’il « fera le maximum » pour qu’elle réussisse.
« Je suis relativement optimiste, on s’est tous beaucoup mobilisés : le Moyen-Orient, l’Europe, les États-Unis. Je ferai le maximum pour que ça réussisse, on en a besoin », a déclaré M. Chirac en répondant à une question.
Le président français avait cité Paris III dans son allocution devant les représentants de la presse venus lui présenter leurs vœux traditionnels du Nouvel An. « La conférence sur le Liban se présente d’une manière positive », a dit le chef de l’État qui citait Paris III au nombre des initiatives qui l’intéressent particulièrement.
Par ailleurs, des sources proches de l’Élysée et du Quai d’Orsay se sont estimées satisfaites des préparatifs de la conférence du 25 courant, rappelant que tous les pays importants seront présents et que le document présenté par le gouvernement libanais est maintenant clair et bien perçu par la quarantaine de participants à la conférence.
Dans la journée de jeudi, le gouverneur de la Banque du Liban, M. Riad Salamé, a poursuivi ses contacts avec M. Jean-Pierre Jouyet (grand coordonnateur de Paris III) et son équipe pour examiner avec eux divers aspects des préparatifs de la conférence et notamment l’ingénierie des aides requises par le Liban et du rééchelonnement de la dette publique. Les contacts ont également porté sur la création d’un fonds spécial pour recueillir les aides demandées par le Liban, point qui avait été recommandé la veille par certains participants à la réunion préparatoire.

Avec le concours d'Elie Massboungi, correspondant de L'Orient-LeJour



Vers un Taef bis avant ou dans la foulée de Paris III?
Les chefs libanais seraient bientôt invités à dialoguer
ensemble en Arabie Saoudite

Paris III envers et contre tout, soulignent Siniora et Azour

Beyrouth, 27 Décembre 2006- Le Premier ministre Fouad Siniora a mis l’accent sur le fait que, malgré le blocage total sur la scène nationale, le gouvernement déployait tous ses efforts pour la tenue de la conférence Paris III, à la date prévue, le 25 janvier 2007
et qui exprimera un soutien international au cabinet.
M. Siniora, qui a reçu hier les rédacteurs en chef des différents quotidiens au Grand Sérail dans le cadre de sa politique d’ouverture vis-à-vis de l’opinion publique, a indiqué que le programme de réformes sera soumis au Conseil des ministres dans les jours qui viennent. Au plan politique, le Premier ministre multiplie les signes d’ouverture, mais à en croire les sources du Grand Sérail, l’opposition continue à se montrer intransigeante. Il n’en reste pas moins qu’il est question sérieusement d’une nouvelle initiative saoudienne visant à accueillir un « Taëf bis », en l’occurrence une conférence nationale de dialogue, semblable à celle qui s’était tenue à Taëf en 1989, en vue d’aboutir à une solution radicale et durable à la crise.
L’idée en est encore à ses premiers balbutiements mais elle commencerait à faire son chemin et M. Nabih Berry œuvrerait en coulisses dans le sillage de cette initiative saoudienne. De là à faire le lien avec son allusion à une autre médiation qui ferait suite à celle de Amr Moussa, il n’y a qu’un pas que certains observateurs
n’ont pas manqué de franchir.
Pour en revenir à la conférence Paris III, le ministre des Finances, Jihad Azour, a confirmé que le programme de réformes, qui doit être soumis à la communauté internationale lors de Paris III, a été finalisé, et qu’il sera soumis au Conseil des ministres dans les jours à venir. Avec ce programme, les dirigeants libanais tenteront de séduire les bailleurs de fonds réunis dans la capitale française, le 25 janvier prochain, afin de récolter les capitaux nécessaires pour relancer l’économie libanaise.
Dans les grandes lignes, ce programme sur cinq ans vise à faire face aux problèmes structurels qui minent l’économie du pays, à redonner au Liban son potentiel de croissance et à assainir les finances publiques.
Élaboré depuis plus d’un an et amendé après la guerre de juillet, ce plan a reçu l’aval des institutions internationales. Il a également été soumis, avant l’offensive israélienne, à toutes les forces politiques du pays, dans le but d’obtenir un consensus autour du programme, sans quoi il serait impossible de le mettre en œuvre. Mais l’unanimité ne peut pas se faire sur tous les détails, souligne M. Azour. Pour lui, il suffit d’obtenir l’accord le plus large possible sur les principaux points. Et cet accord, M. Azour estime l’avoir obtenu, d’abord parce que les grandes lignes du programme reposent sur la déclaration ministérielle, ensuite, parce que des ministres, aujourd’hui dans le camp de l’opposition, ont participé à son élaboration. Ainsi, le volet relatif à la privatisation du secteur de l’énergie, par exemple, reprend le programme de réforme mis en place par le ministre démissionnaire issu du Hezbollah, Mohammad Fneich. Quant au Courant patriotique libre, il propose un programme économique très proche de celui du gouvernement.
D’un point de vue purement économique, le programme de réforme ne devrait donc pas faire l’objet de controverses, estime M. Azour. Mais c’est sans compter le climat politique actuel. « Si ce programme est utilisé à des fins politico-politiciennes, comme c’est le cas actuellement, le Liban risque de passer à côté d’une chance unique de se redresser », souligne-t-il.
Et cette chance, il faut la saisir immédiatement. « Cette conférence était déjà prévue en décembre 2005. Depuis, elle a sans cesse été reportée en attendant le moment propice. Aujourd’hui, on ne peut plus le faire », dit-il. D’une part, l’économie libanaise, durement éprouvée par la guerre de juillet, ne peut plus attendre. Et, d’autre part, M. Azour craint que l’intérêt et la solidarité dont fait preuve la communauté internationale ne s’amenuisent. « Aujourd’hui, les éventuels donateurs sont toujours mobilisés et disposés à soutenir le Liban. Mais si les Libanais laissent passer cette occasion, ils n’en auront pas d’autres », affirme le ministre des Finances.



Paris III est une nécessité


En plein préparatifs à la conférence de Paris III censée se tenir le 25 janvier 2007,
le ministre Jihad Azour a reçu des diplomates français pour discuter de l'agenda du sommet à l'issue duquel le gouvernement libanais espérerait rassembler quelques milliards de dollars en prêts privilégiés, pour assurer la reconstruction du pays et mettre en application le nouveau projet de réforme économique du Premier ministre Siniora.

En dépit de la période de troubles sur la scène politique libanaise, notamment les manifestations de l'opposition qui tente de freiner le programme gouvernemantal, Azour affirme que "la conférence de Paris III n'a rien à voir avec la discorde politique régnante, mais qu'elle est une nécessité pour soulager les Libanais du problème économique par lequel passe le pays".

"Le comité formé du Premier ministre Fouad Siniora, dirigé par le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, et composé du président du Conseil pour le développement et la reconstrucion Nabil Jisr, et du ministre de l'Economie Samir Haddad, a complété l'agenda pour ce prochain sommet" a-t-il ajouté.

Azour a tenu à prévenir que si ce sommet devrait être encore ajourné, ceci peut avoir de graves répercussions sur l'économie du pays. Il a finit par dire que l'économie doit être la principale préoccupation de tout dialogue national, avant les questions politiques, afin de préserver la santé financière du pays. Azour n'a pas oublié d'affirmer que les manifestations de l'opposition ne vont pas affaiblir la coalition du 14 mars.

Néammoins, compte tenu de la confusion régnant à Beyrouth en décembre, il faudrait un petit miracle pour que cette conférence ait lieu à la date prévue, à moins qu'elle ne se transforme en rencontre internationale avec un objet tout autre que la simple aide économique à un pays ou la poplation risque de bientôt s'asphyxier si la crise perdure.

Après l'attentat qui a visé la journaliste de télévision May Chidiac,
la communauté internationale au chevet du Liban

Beyrouth : [01 octobre 2005]
A l'image de la commissaire européenne chargée des relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner, en visite pour la première fois hier à Beyrouth pour épauler «le changement historique» en cours au Liban, la communauté internationale offre un soutien tous azimuts au pays du Cèdre. Déployée sur les fronts judiciaire, sécuritaire, politique et économique, cette aide apparaît à de nombreux Libanais comme une bouée de sauvetage à laquelle ils se raccrochent, faute de pouvoir compter sur un gouvernement déchiré par ses divisions internes et incapable d'arrêter la vague d'attentats qui secoue le pays.
Le ministre de l'Intérieur, Hassan Sabeh, a donné la mesure du sentiment d'impuissance ressenti face à l'insécurité en déclarant que le Liban était confronté à un «fantôme terroriste». Mutilée par un attentat à la voiture piégée dimanche dernier, May Chidiac, une journaliste vedette de la chaîne télévisée LBC, est la dernière victime en date d'une série de quatorze explosions qui a commencé en octobre dernier et s'est poursuivie depuis l'attentat contre l'ancien premier ministre, Rafic Hariri, le 14 février.
Si le rapport de la commission d'enquête internationale chargée d'élucider cet assassinat est attendu fin octobre, peu de progrès semblent en revanche avoir été réalisés concernant les autres explosions. Le PDG de la LBC, Pierre Daher, a pressé le gouvernement de réclamer à l'ONU la création d'une autre commission internationale sur la tentative d'assassinat de la présentatrice vedette de la chaîne. Selon le quotidien Al-Hayat, les Nations unies n'excluent pas de répondre favorablement à une telle demande, afin de prévenir de nouveaux attentats. En attendant, le Conseil de sécurité a «encouragé les Etats membres à répondre positivement à toute demande d'assistance» émanant du Liban pour les besoins de l'enquête. «La communauté internationale ne permettra pas aux responsables de tels crimes de mettre en danger la stabilité, la souveraineté et l'unité nationale du Liban», lit-on dans un communiqué de la présidence. * C'est en tout cas avec une célérité inhabituelle que le premier ministre Fouad Siniora a demandé l'intervention du FBI américain pour enquêter sur l'explosion de la voiture de May Chidiac. «Nous n'épargnerons aucun moyen pour gagner la lutte contre le terrorisme», a-t-il déclaré à l'issue d'un Conseil des ministres houleux, jeudi soir, au cours duquel le représentant du Hezbollah a exprimé les «réserves» de son parti face à ce qu'il considère comme une «ingérence» américaine. Considéré comme un mouvement terroriste par Washington, le parti de Dieu est visé par la résolution 1559 de l'ONU, qui réclame son désarmement. Recevant son homologue iranien, le président du Parlement libanais, Nabih Berri, a également dénoncé «l'hégémonie que tentent d'imposer certaines parties sur le Liban». «Nous ne remplaçons pas une tutelle par une autre, le temps des tutelles est révolu», a rétorqué le premier ministre, répondant au Hezbollah et à tous ceux qui se désolent de l'incapacité des Libanais à s'autogouverner.
* Car le retrait des troupes syriennes fin avril n'a pas suffi à créer un consensus politique national. Cette incapacité à s'unir se traduit par des tiraillements au plus haut sommet de l'Etat, entre le président de la République, Emile Lahoud, dont le mandat avait été prorogé sur injonction de Damas il y a un an, et une partie des représentants de la nouvelle majorité parlementaire. Malgré l'urgence, le dernier Conseil des ministres n'a pas été en mesure jeudi d'adopter le plan de lutte antiterroriste à l'ordre du jour.
De même, alors que le pays semble plus que jamais «ouvert à tous vents», selon l'expression du quotidien francophone L'Orient-Le Jour, les autorités ne parviennent pas à combler le vide à la tête des services de sécurité et de renseignement, depuis l'arrestation de quatre généraux, accusés d'implication dans l'assassinat de Rafic Hariri. Au-delà des problèmes sécuritaires, le Liban surendetté (à plus de 200% de son PIB) doit pourtant relever un autre défi majeur, celui de son redressement économique et financier. Là encore, la communauté internationale manifeste clairement sa disposition à lui venir en aide. La secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, a organisé à cet effet une réunion au plus haut niveau à New York, en marge de l'assemblée générale de l'ONU.
Echaudés par une précédente tentative de renflouement du pays (Paris 2 fin 2002), les bailleurs de fonds potentiels insistent cependant cette fois pour que le gouvernement présente un plan détaillé de réformes assorti d'un calendrier précis.


Sibylle Rizk pour Le Figaro


25 Septembre 2005
Première réunion technique des pays donateurs à Washington
( États-Unis, France, Angleterre, Italie, Arabie saoudite
et Égypte)

Les ministres des Finances des pays donateurs ont tenu hier à Washington, au siège du FMI, une première réunion technique de deux heures au cours de laquelle ils ont examiné les besoins des secteurs à réformer au Liban. Cette réunion survient quelques jours après la conférence des chefs de la diplomatie tenue à New York en présence du Premier ministre, Fouad Siniora. Le ministre des Finances, Jihad Azour, qui a pris part à la réunion d’hier, a expliqué
la teneur du programme de réformes entreprises par le Liban.

Quelles vont être les modalités de l’aide internationale ?
« Le processus se fait généralement progressivement. Personne ne vient au départ dire : voici le montant qu’on va vous donner. C’est un processus interactif. Nous allons présenter un menu de solutions ayant pour objectif de réduire la dette et d’améliorer la situation économique. Chaque pays aura des modalités différentes en fonction de sa situation financière et de sa législation. Elles vont être discutées dans les prochaines rencontres. Et nous sommes ouverts à toutes les propositions. On veut faire en sorte que cette contribution soit substantielle pour permettre au Liban de sortir une fois pour toutes du problème de la dette. » Prévisibilité, stabilité et ajustement Et le ministre Azour de préciser : « Après cette première réunion de travail d’aujourd’hui, le Liban va préparer dans le détail son projet de programme et le faire circuler aux uns et aux autres. Mais auparavant, il l’aura présenté aux Libanais parce que les Libanais vont faire la plus grande partie de l’effort. L’assistance de la communauté internationale ne peut remplacer l’effort des Libanais et cette assistance ne viendra que si les Libanais sont maîtres de leur destinée. On a dit aux Libanais: on veut votre programme, on ne vous imposera pas un programme, on veut vos réformes, on ne vous imposera pas des réformes, on veut vos conditions, on ne vous mettra pas de conditions. Ça ne veut pas dire qu’on ne doit pas réformer parce que la communauté internationale ne l’exige pas. Il faut montrer qu’on croit aux réformes, à la préservation de la stabilité au Liban. Et cela est dans notre intérêt et pour notre avenir. Il faut changer notre méthode de travail. » Le ministre souligne la nécessité des réformes, « d’ailleurs voulues par les Libanais qui réclament un État plus efficace et une situation économique plus saine. Ils veulent une prévisibilité. La prévisibilité vient avec la stabilité, laquelle passe par un effort d’ajustement ». Et de conclure : « Il faut capitaliser sur le nouveau Liban. Actuellement, il y a un intérêt pour le Liban. Il faut savoir comment se comporter avec cet intérêt. On doit être ouvert et vigilant.
Ouvert pour profiter de cet appui international et vigilant pour préserver les intérêts du Liban. »


19 Septembre 2005


Le premier ministre libanais entouré de Mme Condolezza Rice et de Kofi Annan, le 19 Septembre à l'ONU

La conférence internationale d’appui au Liban se tiendra à Beyrouth avant la fin de l’année La communauté internationale a affirmé avec éclat, son appui au Liban, manifestant sa confiance préférentielle dans l’action du Premier ministre Fouad Siniora, sommant la Syrie de cesser ses ingérences et reprochant au Hezbollah le maintien de son option de violence. C’était à la conférence internationale de soutien au programme de réformes politiques et économiques du Liban, qui s’est tenue au Palais de Verre à l’initiative des États-Unis et de la France, en présence de M. Siniora, au moment même où le président Lahoud prononçait son allocution devant l’Assemblée générale de l’ONU. Résumant les travaux de la conférence, le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan a invité « tous ceux qui veulent soutenir le Liban » à participer avant la fin de l’année à une conférence internationale destinée à « discuter des moyens pour la communauté internationale de contribuer aux réformes du Liban et à ses efforts de développement ». M. Siniora a noté que la conférence, initialement prévue en novembre à Washington, se tiendrait finalement à Beyrouth. Il n’a pas précisé de date

La veille, à la tribune de l’ONU, M. Douste-Blazy avait souligné au nom de la France que « la situation au Liban illustre ce que peut produire une mobilisation internationale résolue, appuyée sur la volonté courageuse d’un peuple ».


Mars 2004

Les effets de Paris II sur les taux d'intérêt bancaires


Beyrouth, Mars 2004: Les taux ne sont plus si élevés que cela: après une période excessive dans les années 1994-1998, les taux sur les bons du Trésor ont connu une baisse considérable, en dollars comme en livres, passant, pour la livre par exemple, d'un pic de 40% à des taux proches de 15%, voire moins. Quant aux taux sur les bons en dollars, disons simplement qu'ils sont aujourd'hui plus bas que ce qu'ils pourraient être, au sens où des pays comparables au nôtre, avec une situation des finances publiques comme la nôtre, paieraient beaucoup plus. Certes, il y a des raisons politiques derrière cela, illustrées par des phénomènes comme «l'effet Paris II». Mais ne nous y trompons pas: Paris II en lui-même n'est que la partie émergée de l'iceberg. Car la survie entre 1996 et 2002, nous ne la devons à personne d'autre que nous-mêmes, nos capitaux émigrés, notre secteur bancaire, sa crédibilité et sa capacité à attirer les capitaux arabes. Certes, avec l'appui des pouvoirs publics, et presque en «pool» avec eux (voir les accords passés entre les banques et la Banque centrale après Paris II). Mais il y a fort à parier que dans tout cela les pouvoirs publics libanais ne font que surfer sur une vague préexistante, comme le feraient bien d'autres. Certains banquiers à Paris et Londres n'hésitent d'ailleurs pas à le dire. L'effort de modernisation du secteur bancaire a également porté sur l'aspect technologique et informatique. On en connaît les aspects apparents (Internet, cartes bancaires) qui sont évoqués dans un article ci-contre. Mais on ne sait pas assez combien les banques ont investi en technologie pour se mettre à niveau, et combien la Banque centrale les y a poussées. Si on compare avec d'autres pays, non seulement arabes mais aussi européens, on constate que les Libanais, malgré tous leurs problèmes, ont beaucoup fait. Enfin, les banques ont largement investi et dépensé pour attirer au Liban de jeunes cadres libanais compétents. Et, on le sait, les ressources humaines libanaises sont au top niveau, en particulier dans la banque.
Ainsi, on serait presque tenté de dire qu'il est dommage que la reprise ne soit toujours pas là, car nous avons un secteur bancaire rutilant, prêt à embrayer sur cette reprise et à tourner à plein régime.

Lu dans l'Hebdo Magazine du 27 Février


Reçu à l’Élysée Hariri évoque la possibilité d’un Paris III

Paris-26 Août 2003 - Les engagements pris par le Liban lors de Paris II sont loin d’avoir été tous honorés. Il n’en demeure pas moins qu’on parle déjà d’un Paris III. Le chef du gouvernement, Rafic Hariri, n’a pas exclu, en effet, la tenue d’une troisième réunion internationale d’appui au Liban, au terme d’un entretien, hier à Paris, avec le président français Jacques Chirac. Le Premier ministre a été reçu à 13h, heure de Beyrouth, à l’Élysée, où il a eu un entretien de deux heures et demie avec M. Chirac qui l’avait accueilli sur le perron du palais présidentiel. Les deux responsables ont passé en revue la situation dans la région, ainsi que les efforts déployés par le Liban pour assainir ses finances publiques, conformément aux engagements pris à Paris II. Interrogé par la presse à sa sortie de l’Élysée, M. Hariri a réaffirmé le soutien de la France au Liban, soulignant que « Paris prend en considération les circonstances traversées actuellement par le pays ».
« Nous avons discuté des relations bilatérales, notamment en ce qui concerne Paris II et Paris III », a poursuivi M. Hariri, précisant que la France a pris connaissance « avec intérêt » du point de vue et des remarques du Fonds monétaire international sur le Liban et qu’elle encourage Beyrouth à poursuivre l’application des mesures promises à Paris II. Prié de dire si une troisième réunion internationale en faveur du Liban est prévue, le chef du gouvernement a répondu par l’affirmative avant de déclarer : « Nous avons soulevé cette question, mais tout dépend du Liban et du progrès qu’il peut réaliser pour mettre en application toutes les mesures promises à Paris II. » Il a cependant affirmé qu’aucune date n’a été avancée pour un éventuel Paris III.

Bilan et perspectives de l'économie libanaise dressés par la mission du FMI,
huit mois après les accords de Paris II

La mission recommande d’assouplir le taux de change et
épingle les banques commerciales et la BDL

30 Juillet 2003 Voici de larges extraits du rapport de mission rédigé par des experts du Fonds monétaire international dans le cadre des consultations annuelles au titre de l’article IV de la charte. La stratégie de Paris II visait à renverser la dynamique de la dette (...). Les opérations de financement liées à cette stratégie ont été appliquées de façon presque complète, conformément aux prévisions, à l’exception notable de la contribution incombant aux banques commerciales. L’esseniel des engagements de Paris II ont été débloqués (2,4 des 3,1 milliards de dollars) et la BDL a converti ou annulé 3,6 milliards de dollars de dette publique, comme prévu. La contribution des banques, quant à elle, est toujours en cours, mais son ampleur est beaucoup moins importante que prévu. Le montant de l’opération a été réduit à 3,6 milliards de dollars au lieu de 4,2 milliards et seulement 15 % des bons nouvellement émis par le gouvernement seront échangés contre des titres de dettes portant un intérêt élevé. Ce ratio est beaucoup plus faible qu’annoncé. Le premier semestre a été marqué par des retards au niveau des privatisations et, à un degré moindre, de la consolidation budgétaire (...). En conséquence, la tendance à l’amélioration de l’environnement macroéconomique a ralenti (...).

Prévisions à court terme
Les éléments d’information récents suggèrent que l’activité économique restera molle. Bien que l’activité touristique et les exportations continuent de croître, la demande d’importations et les emprunts du secteur privé ont continué de stagner, suggérant une croissance faible de la consommation et de l’investissement. (...) La mission s’attend à un taux de croissance de 2 à 2,5 % sur l’année 2003. Si les efforts budgétaires persistent, le budget devrait dégager un excédent primaire de 5,6 % du PIB en 2003. Ceci représente une amélioration par rapport à 2002 (2,25 % du PIB), mais elle reste en dessous (à hauteur de 0,7 % du PIB) des prévisions de la mission fondée sur le programme budgétaire de Paris II. L’ajustement prévu pour 2003 résultera principalement d’une hausse des recettes fiscales et d’une baisse du coût des salaires et traitements de la fonction publique, mais il sera difficile de compenser le manque à gagner surout dû au fait que le gouvernement n’a pas adopté certaines mesures fiscales (comme la loi sur la régularisation des biens-fonds maritimes), mais aussi à une hausse moins importante des recettes et à des dépenses plus fortes que prévu. Ces manquements, combinés à un service de la dette plus élevé que prévu, ont empêché la baisse du ratio de la dette publique au premier semestre. La hausse des tarifs des abonnements à l’Électricité du Liban devrait contenir les pertes opérationnelles de l’entreprise publique, et réduire le montant des transferts du Trésor. Le niveau des réserves en devises de la Banque centrale devrait se stabiliser à court terme. Les transferts restants dus aux engagements de Paris II, le lancement de l’opération de titrisation des recettes de la régie des tabacs et la poursuite des entrées de capitaux privés assureront des liquidités en devises soutenant la hausse de la masse monétaire dont la croissance devrait être de 10 % sur une base annuelle. Mais ces entrées de capitaux ne devraient pas se traduire par une hausse des réserves, car la Banque centrale devra couvrir une partie des besoins de financement du Trésor et assurer les devises nécessaires au paiement d’une échéance d’eurobonds prévue en septembre (...).
Scénario à moyen terme
La mission a préparé un scénario à moyen terme destiné à évaluer les vulnérabilités et l’évolution de la dette (...). Sur la base de ses hypothèses, la réduction du ratio de la dette devrait être limité. Il baissera de façon substantielle en 2004-2005 reflétant les principales opérations de privatisation. Mais après cela, la baisse ralentira en raison de la hausse des taux d’intérêts internationaux (et donc des taux libanais de façon indirecte). La dette augmentera en valeur absolue à 34,3 milliards de dollars en 2007 bien que le ratio par rapport au PIB passera de 181% du PIB (au moment de Paris II) à 156 % en 2007. Le solde des opérations courantes s’améliorera (...) et les réserves nettes en devises continueront d’augmenter pour se stabiliser autour de trois milliards de dollars.

Recommandations de la mission

La mise en œuvre de la stratégie de Paris II a eu des résultats mitigés. À court terme, la restructuration de la dette et la baisse des taux d’intérêt a considérablement amélioré les prévisions en matière de financement du Trésor et réduit les risques liés au remplacement de la dette. La mission prend note des efforts du gouvernement pour maintenir la dynamique de l’ajustement fiscal et tenir les engagements pris à Paris II. Cependant, le retard des privatisations et l’incertitude concernant la poursuite des réformes économiques pourraient empêcher un renforcement de la confiance limitant ainsi l’ampleur de la baisse des taux d’intérêt. Ces facteurs, combinés à une baisse substantielle de la contribution effective des banques à la réduction du service de la dette et à quelques revers en matière d’ajustement budgétaire en 2003, auront pour conséquence une hausse du ratio d’endettement en 2003. Le niveau exceptionnellement élevé du stock de la dette représente un élément de vulnérabilité très important. Dans le scénario de moyen terme décrit ci-dessus (cf encadré), le ratio d’endettement passera de 182 % en 2003 à 156 % en 2007, tandis que la dette augmentera en valeur absolue. Avec un tel ratio, la vulnérabilité à la crise reste très forte, d’autant plus que les besoins de financement bruts continuent de représenter une proportion de 60 % du PIB (...). Même si les objectifs budgétaires sont atteints entièrement et que les privatisations génèrent le montant de recettes annoncé à Paris II, la dette représentera 130 % du PIB en 2007. L’ajustement budgétaire réalisé au cours des dernières années est important en soi, mais la dynamique contraire de la dette continuera de prévaloir tant que ne seront pas réalisés entièrement les objectifs fixés à Paris II en matière de budget et de privatisation (...) L’orientation de la réforme fiscale est bonne (...). Les mesures fiscales (telles que la hausse de la TVA en 2004) seront mieux acceptées si elles s’accompagnent d’une réforme du secteur public pour augmenter sa productivité et réduire les dépenses. Maîtriser les dépenses ne sera pas possible longtemps sans une réforme du système des retraites privées et publiques. Une réforme du système de sécurité sociale est nécessaire simplement pour arrêter l’hémorragie et réduire l’exposition de l’État. Le budget reste également exposé à des pertes des entreprises publiques assimilables à des dépenses budgétaires, comme l’a montré le besoin supplémentaire de subventions accordées cette année à EDL. La mission recommande aux autorités de ne pas persister dans le système des transferts sans fin à EDL et de préférer un programme de restructuration suivant un calendrier précis pour que l’EDL ne dépende plus du soutien du budget. Mais il faut clarifier le fait que le Trésor assumera les dettes de la compagnie si celle-ci doit être privatisée. (...) La mission salue les efforts de restructuration de la dette (...) et enjoint les autorités de prendre des initiatives nécessaires à la réduction de la dollarisation de la dette. Elle suggère aussi à la Banque centrale de transférer la gestion de la dette au ministère des Finances afin que la fixation des taux d’intérêts dépende davantage des conditions du marché. Il faut clarifier de façon urgente la stratégie du gouvernement en matière de privatisation (...). La Banque centrale devrait promouvoir une baisse des taux d’intérêt. La politique monétaire a été guidée par le désir de la Banque centrale de reconstituer ses réserves en capitalisant sur le regain de confiance suscité par Paris II. Face à cet objectif, la Banque centrale n’a pas trouvé la marge de manœuvre nécessaire pour poursuivre la baisse des taux d’intérêt au premier semestre 2003, surtout en raison des tensions régionales et des incertitudes politiques locales concernant la poursuite des réformes. Les réserves ont aussi augmenté grâce à l’émission de certificats de dépôts spéciaux à trois ans qui lui ont apporté deux milliards de dollars, mais à un coût très élevé. La mission considère qu’il n’est plus nécessaire de continuer à émettre ces certificats spéciaux à ce stade. Les avantages que constitue le renforcement des réserves doivent être contrebalancés par les conséquences négatives que représente la vente de ces CD pour le budget (sous forme de baisse des bénéfices de la BDL), pour la dynamique de la dette et la croissance. Les pertes que devra subir la BDL à la suite de ses opérations sur les CD est estimée à 3 % du PIB sur les deux prochaines années. La mission conseille à la BDL, au cas où elle devrait encore assécher les liquidités à l’avenir, de le faire à un moindre coût, à travers des instruments monétaires à court terme (...). La mission recommande aux autorités d’assouplir sa politique de taux de change afin de mieux se prémunir contre des chocs futurs éventuels. Le niveau renforcé des réserves en devises pourrait se révéler insuffisant pour maintenir le taux de change si la balance des paiements évolue de façon défavorable ou si la confiance est atteinte. Davantage de flexibilité serait un signal que le taux de change actuel n’est pas éternel, ce qui découragera le gouvernement et le secteur privé d’augmenter leur exposition au risque de change. Le moment semble approprié pour assouplir la politique de change en raison de l’amélioration de la balance des paiements et de la confiance qu’a inspirée la livre dernièrement. Sortir de la politique de change fixe en position de force relative (qui ne pourrait pas se représenter de sitôt) faciliterait l’utilisation de cet instrument d’ajustement si le besoin s’en fait sentir à l’avenir. La contribution des banques à la restructuration de la dette est inférieure à ce qui était prévu à Paris II en termes de bénéfice net transféré au gouvernement. De plus, les banques vont bientôt être en mesure de récupérer l’essentiel de leurs pertes sur les opérations de swap de bons du Trésor en achetant des certificats de dépôts à rendement élevé et en transférant une partie du coût au secteur privé (comme en témoigne l’élargissement du différentiel entre les taux débiteurs et les taux créditeurs). Sur cette base, il est possible de renforcer la contribution des banques à l’ajustement budgétaire. Globalement, si la composante financière de la stratégie de Paris II a été largement réalisée, certaines des mesures d’accompagnement manquent à l’appel (...). Ce n’est que s’il redouble d’efforts que le Liban réduira la vulnérabilité macroéconomique liée au niveau élevé de sa dette.

Principales hypothèses du scénario

Le rapport de la mission est fondé sur une hypothèse de croissance est de 2 % en 2003 et de 3 % en 2004. L’augmentation de l’excédent primaire suppose une hausse de l’assiette fiscale plus rapide que la croissance nominale du PIB qui passe notamment par des mesures fiscales telle que la hausse du taux de la TVA en 2004 et l’introduction de l’impôt global sur le revenu en 2006 ; la concrétisation des revenus de titrisation et de privatisation ; un effort important de réduction des dépenses (...) Le scénario table sur des recettes de privatisations et de titrisation de 4,5 milliards de dollars entre 2003 et 2007, soit la moitié de ce qui a été prévu dans le document de Paris II. Ces recettes se répartissent comme suit : 550 millions de dollars de la titrisation des recettes de la régie en 2003 ; deux milliards de dollars de la privatisation ou de la titrisation des licences du cellulaire en 2004 ; 1,5 milliard de la privatisation des deux tiers de Liban Telecom en 2005 et 500 millions de dollars de la privatisation complète d’EDL en se fondant sur l’hypothèse que le gouvernement reprendra à son compte la dette de l’entreprise (...) Les taux d’intérêts sont liés à l’évolution du Libor dont le FMI prévoit la hausse à moyen terme. La marge les taux versés sur les dépôts en dollar et le Libor devrait passer de 200 points de base actuellement à 100 points de base d’ici à 2007. Tousles autres taux d’intérêt sont liés au taux versé localement sur les dépôts en dollars en se fondant sur le différentiel d’intérêt en vigueur en 2003 qui reflètent des marges d’intermédiation bancaire inchangées. La croissance de la masse monétaire doit ralentir progressivement à un taux annuel de 5 % (...)

 

Une convention de prêt de 500 millions d’euros
L’aide française débloquée fin Février


Poignée de mains chaleureuse entre le Ministre Siniora et le Président de l'AFD, Mr Séverino

LBV 1er Mars 2003 - Chose promise, chose due. La France a prêté 500 millions d’euros au Liban pour l’aider à restructurer sa dette publique, conformément à l’engagement qu’elle avait pris lors de la conférence de Paris II.
Les fonds ont été débloqués hier à l’occasion de la cérémonie de signature d’une convention de prêt organisée au Grand Sérail en présence du Premier ministre Rafic Hariri et de l’ambassadeur de France à Beyrouth, Philippe Lecourtier. Le prêt est octroyé par l’Agence française de développement dont le président, Jean-Michel Sévérino, était hier à Beyrouth. Il s’agit d’un crédit sur 15 ans doté d’une période de grâce de trois ans, avec un taux d’intérêt annuel de 5 %. Ces conditions sont similaires à celles consenties par les autres bailleurs de fonds réunis en novembre dernier à Paris pour venir au secours du Liban, a précisé le ministre des Finances, Fouad Siniora. Lors d’un point de presse, le ministre a remercié la France pour son soutien et rendu hommage au président français Jacques Chirac qui n’a pas ménagé ses efforts, a-t-il dit, pour venir en aide au Liban.
Pour des raisons liées à sa législation, Paris a préféré passer par l’intermédiaire de l’Agence française de développement pour octroyer ce prêt au Liban.
« Ce concours décidé par le président français est un témoignage de l’amitié profonde qui unit la France et le Liban. Nous sommes aux côtés du Liban quand il éprouve des difficultés », a déclaré M. Sévérino. « Les premiers résultats du plan de réformes présenté par le gouvernement sont prometteurs, et nous avons confiance » pour la suite, a-t-il ajouté, précisant que l’activité de l’Agence française de développement au Liban ne se limitait pas à ce prêt. L’AFD finance aussi des projets d’infrastructure, dans le domaine de l’eau par exemple, à Tripoli ou à Jezzine notamment. « Notre coopération concerne le secteur public et le secteur privé. »

Sybille Rizk - L'Orient-Le Jour


L’aide promise par la France au Liban lors de la conférence de Paris II a été débloquée le 28 Février 2003, a-t-on appris de source autorisée. Cette aide prend la forme d’un crédit de 500 millions d’euros octroyé par l’Agence française de développement qui signera une convention de prêt avec le gouvernement libanais. Pour l’occasion, l’AFD a levé des fonds sur les marchés internationaux avec la garantie de l’État français. L’objectif est de financer le Liban à des conditions avantageuses que la qualité de sa signature ne lui permet pas d’obtenir seul. Cette aide portera à 1,45 milliard de dollars le total des crédits débloqués jusqu’à présent par les bailleurs de fonds réunis en novembre dernier à Paris, sous l’égide du président Jacques Chirac. La contribution de la France intervient après celle de la Malaisie, du Koweït, des Émirats arabes unis et d’Oman. Celle de l’Arabie saoudite, qui porte sur 700 millions de dollars, devrait suivre dans les prochains jours, a déclaré hier Jihad Azour, conseiller du ministre des Finances, lors d’une conférence organisée par Data Investment Consult. Au total, les bailleurs de fonds ont promis un peu plus de trois milliards de dollars d’aide financière destinée à alléger le service de la dette libanaise. Une enveloppe supplémentaire d’un milliard de dollars est destinée à financer des projets de développement. Lors d’une allocution consacrée à l’examen des répercussions de Paris II sur la situation libanaise, Jihad Azour a énuméré tous les indicateurs monétaires et financiers qui témoignent de l’impact positif de l’événement sur le marché libanais. De la baisse des taux d’intérêt à l’augmentation des réserves en devises de la Banque centrale, en passant par l’excédent de la balance des paiements, tous les voyants sont verts, a-t-il dit, ce qui représente une « véritable opportunité pour le Liban qui commence à entrevoir le bout du tunnel ». De fait, la conférence des donateurs et les apports financiers locaux qui l’ont suivie ont mis à la disposition de l’État libanais une contribution totale de 11 milliards de dollars, a expliqué M. Azour. Cette somme est l’addition des 3,1 milliards de Paris II, des 3,6 milliards de dollars apportés par la Banque centrale (1,8 milliard de dollars sous forme d’annulation de dette et 1,8 milliard sous forme de souscription obligataire) et des 4,3 milliards de dollars de liquidités fournies par les banques commerciales. La contribution des banques se fait sous forme de souscription à des bons du Trésor à taux zéro à hauteur de 10 % du total de leurs dépôts. « Plus cet apport proviendra des bons du Trésor précédemment souscrits par les banques, plus l’impact sera fort sur le service de la dette en 2003 », a précisé Jihad Azour. L’accord conclu par l’Association des banques et la Banque centrale laisse le choix à chaque banque de mobiliser les ressources qu’elles veulent pour souscrire à des bons à zéro coupon. En mobilisant des liquidités, elles ne contribuent pas directement à la baisse du service de la dette.


Sybillle Rizk

5 Janvier 2003

Le suivi de Paris II au coeur de la rencontre Chirac-Hariri à l'Elysée le 4 Janvier


"Les choses avancent" dira J.Chirac ( photo AFP)

Le président français Jacques Chirac s’est dit satisfait de l’évolution favorable de la situation au Liban et de la bonne application par les autorités libanaises des résolutions émanant de la conférence de Paris II, tenue le 23 novembre dernier dans la capitale française. Ce satisfecit a été donné par le chef de l’État français au chef du gouvernement, Rafic Hariri, qu’il a reçu durant près de trois heures samedi au palais de l’Élysée, dont les bâtiments et les jardins étaient recouverts d’un tout récent manteau de neige. L’entretien a débouché également sur une similitude de vues entre MM. Chirac et Hariri à propos de la situation au Proche-Orient, dans les territoires palestiniens occupés ainsi qu’en Irak. L’entretien de travail en tête à tête a duré près d’une heure trois quarts. Il a été suivi d’une brève réunion élargie à leurs collaborateurs, puis d’un déjeuner à nouveau en tête à tête.
La porte-parole de l’Élysée, Catherine Colonna, a indiqué, à l’issue de la rencontre, que les deux dirigeants ont évoqué de façon détaillée la situation économique et financière du Liban après la réunion de Paris II. « Manifestement, les choses avancent et se passent bien », a ajouté la porte-parole, rapportant l’opinion du président français. Réunissant des représentants de 17 pays, dont ceux du G7, de l’Union européenne, et de sept institutions financières internationales, la conférence de Paris II s’était tenue à l’Élysée autour de Jacques Chirac et Rafic Hariri. Plus de 4 milliards de dollars de crédits avaient été accordés au Liban par les grands bailleurs de fonds pour soutenir les efforts de redressement économique engagés.
À l’isue de son entretien avec le président français, M. Hariri a lui aussi fait écho de la concordance de vues avec M. Chirac, lors d’une rencontre avec les journalistes. Il a indiqué avoir constaté une grande satisfaction française tant à l’égard des résolutions et des recommandations de la conférence de Paris II qu’à propos des réactions « positives » du Liban. Parmi ces réactions, il a cité notammment la réduction des taux d’intérêt, la hausse des investissements des Libanais et l’augmentation des dépôts dans les banques du pays. « Nous avons évoqué la situation au Liban où le climat est très positif sur les plans politique, économique et financier », a ajouté le Premier ministre. « Les taux d’intérêt, pour le gouvernement, ont baissé de 40 à 45 pour cent. C’est vraiment formidable et j’espère que les choses, pendant l’année, vont aller pour le mieux. Je suis certain que le Liban va sortir du tunnel dans lequel nous vivons depuis quelques années », a-t-il dit. Prié de dire si son entretien avec M. Chirac et d’autres réunions similaires pourraient être un substitut à la tenue d’un Paris III évoqué par le président français à l’issue de la conférence de novembre, M. Hariri a répondu qu’une troisième conférence internationale de solidarité avec le Liban n’était pas à écarter, mais qu’il s’agissait encore pour le moment d’appliquer les résolutions de Paris II. « Nous avons déjà encaissé certains fonds » promis lors de cette réunion, « à savoir les 300 millions (de dollars) attribués par la Malaisie et les 50 millions du sultanat d’Oman. Nous attendons les autres fonds dont l’arrivée est retardée en raison de certaines procédures, notamment le prêt français de 500 millions qui doit se concrétiser dans les prochaines semaines », a-t-il poursuivi. « J’espère que si tout marche bien, s’il n’y a pas de problème, le budget de 2005 pourra être équilibré », a-t-il encore dit.
D’autre part, MM. Chirac et Hariri ont eu un échange de vues au sujet de l’interdiction faite à la chaîne New Television (NTV) de diffuser mercredi une émission sur la situation en Arabie saoudite qui donnait notamment la parole à l’opposition saoudienne en exil. Le Premier ministre a évoqué devant le président français les raisons pour lesquelles il a pris cette décision, a fait savoir Mme Colonna. Le Quai d’Orsay avait exprimé jeudi sa « préoccupation » à la suite de cette décision du gouvernement libanais, en invoquant l’attachement de la France à « la liberté d’expression et la liberté de la presse partout dans le monde et donc au Liban ».


Elie Massboungi, correspondant permanent à Paris

Après bien des rebondissements et multiples reports notamment dus à l'environnement politique international, Paris II s'est bien tenu le 23 Novembre 2002 sous l'impulsion de Jacques Chirac qui mit encore une fois tout son poids dans la balance pour en assurer à la fois la préparation et le succès tout en sachant exiger en contrepartie, de la part des autorités libanaises, la confiance et la crédibilité nécéssaires dans leur engagement de réalisation de réformes .
Voilà qui clôture une année faste pour le Liban sur la scène internationale, même si de nombreux soucis demeurent à l'intérieur, principalement sur le plan des équilibres et de la relance économiques et du respect "approximatif" de certaines libertés de nature à fragiliser le climat social.



entretien préparatoire à Paris II, le 28 Octobre à l'élysée- Photo AFP-

Petite Revue de Presse Libanaise avec l'AFP-Beyrouth

Paris II reflète la "confiance" internationale dans le Liban
La réussite de la réunion à Paris samedi des bailleurs de fonds du Liban "Paris II" reflète "la confiance internationale" dans le Liban, estiment la plupart des journaux libanais.
An-Nahar, principal quotidien du pays, estime que le Liban "a réussi à obtenir la solidarité de la communauté internationale et son soutien au niveau des réformes financières, en échange d'un engagement sérieux du Liban pour l'application des réformes sous la supervision du Fonds monétaire international" (FMI). Le journal relève en outre "les positions européennes et américaines ayant (...) souligné l'importance du soutien financier au Liban comme facteur de stabilité dans le pays et la région."
Pour le journal Al-Kifah al-Arabi, Paris II a lancé "le compte à rebours de la fin de la crise économique au Liban". Il souligne toutefois qu'une grande responsabilité pèse désormais sur le Liban "après que quelques Etats eurent exprimé leur disposition à participer (à l'aide financière) dans la mesure où le Liban coopère avec le FMI". De son côté, le quotidien Al-Mustaqbal, propriété du Premier ministre Rafic Hariri, considère que "le Liban a réussi à réunir un grand lobby international en faveur des réformes financières engagées par le gouvernement", soulignant que la réussite de Paris II représente un "message de confiance dans le Liban".
Le journal Al-Charq affirme quant à lui que "Paris II a établi des bases solides pour sortir le Liban du marasme financier et économique". La réussite de Paris II reflète "la confiance arabe et internationale dans le Liban", estime Al-Charq.
Le journal Al-Anwar met l'accent sur le fait que le Liban "doit savoir exploiter l'opportunité" offerte par la réussite de Paris II.

Seul le journal Ad-Diyar, farouchement opposé à la politique de M. Hariri, a critiqué Paris II estimant que la réunion "sert à couvrir la mauvaise gestion qui a conduit le pays à accumuler une dette importante" qui dépasse les 30 mds USD. Le Liban a obtenu plus de 4 milliards de dollars de crédits de la part de plusieurs pays et institutions financières internationales lors de la conférence Paris II qui a réuni les "amis du Liban" sous l'égide du président français Jacques Chirac.


Interview de l'économiste Charbel Nahas dans "Libé" du 25 Novembre 2002

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LA FRANCE FIDELE A ELLE-MEME
Par le professeur Pascal MONIN*

Une fois de plus, la France, fidèle à elle-même, à son histoire, à son humanisme et à ses amitiés, s'est montrée solidaire du pays du Cèdre. Sans les incessants et exceptionnels efforts du président français conjugués à ceux des autorités libanaises, la conférence de Paris II ne se serait pas tenue, ni n'aurait eu le succès escompté. Il en est de même concernant le choix de Beyrouth pour le dernier Sommet de la francophonie. Quel formidable acte de confiance dans l'avenir du Liban et le rôle des Libanais!

Pour la France, le Liban demeure le pivot et le trait d'union entre l'Orient et l'Occident. Il doit donc retrouver sa stabilité et poursuivre sa reconstruction. Ainsi, le renforcement de l'action politique et diplomatique de la France et le retour de son influence sur l'échiquier du Moyen-Orient depuis 1995, date de l'arrivée de Jacques Chirac à l'Élysée, ont contribué à la prise en compte, au niveau des relations internationales, non seulement des intérêts du Liban, mais de tous les pays de la région. Souvenons-nous des dernières positions françaises sur l'Irak ou le problème palestinien.

Dans le cadre de cette "politique arabe " de la France, si chère au Général De Gaulle, le Liban est redevenu l'axe de ce déploiement politique, économique et culturel français. Est-il nécessaire de rappeler tous les efforts déployés par la diplomatie française, sur recommandations du président Chirac, lors de l'opération " Raisins de la colère " menée par Israël contre le Liban en avril 1996 ? Est-il nécessaire de rappeler la densité des relations culturelles, économiques, commerciales et financières franco-libanaises depuis la fin de la guerre? Est-il nécessaire de rappeler les puissants liens et la sincère affection qui existent entre les peuples français et libanais ? Les quatre visites de Jacques Chirac à Beyrouth, son soutien constant au Liban sur la scène internationale demeurent le signe éclatant de cette amitié séculaire et indéfectible et de la pérennité des relations franco-libanaises. "Rien ne ressemble à la relation franco-libanaise. Que Libanais et Français se retrouvent, et c'est le cœur qui parle… La France aime le Liban et sera toujours avec lui, pour travailler à la paix, à la coopération et à la prospérité…". Prenons exemple sur ces remarquables paroles du président Chirac, sur ce message du cœur, pour reprendre espoir et s'engager tous ensemble dans cette lourde tâche de reconstruction du pays du Cèdre. Comme Jacques Chirac, le Liban, nous y croyons… et définitivement.


* Professeur à l'Université Saint-Joseph de Beyrouth, membre du Comité scientifique du réseau d'Observation du français et des langues nationales dans le monde de l'AUF.


Au Fil du Temps...


24 Novembre 2002

Un total de 4,4 Milliards: le succès apparent pour le Court Terme constituera t-il une élément determinant pour une solution à Long Terme? On parle déjà de Paris III pour l'Automne 2003!

Pour le Premier ministre Rafic Hariri, la conférence de Paris II représente un véritable point d’inflexion plaçant le pays sur la longue et périlleuse voie du redressement économique, après une dure période de marasme et de crise. Certes, M. Hariri n’a pas obtenu le plafond de cinq milliards de dollars de garanties de crédit et de prêts à taux réduits qu’il espérait atteindre pour optimiser l’opération de restructuration de la dette et de réduction du service de la dette. Mais il n’en reste pas moins qu’il peut malgré tout capitaliser dans son entreprise de sauvetage sur les 3,1 milliards de dollars d’argent frais octroyés par Paris II au Trésor pour la restructuration de la dette ainsi que sur le montant de 1,3 milliard de dollars alloués par la Banque mondiale, l’Union européenne et divers fonds arabes en vue de l’exécution de nouveaux projets d’infrastructure à des taux d’intérêt réduits (ce qui permettra au gouvernement d’éviter de contacter de nouveaux emprunts à des taux prohibitifs). Pour que cette salutaire bouffée d’oxygène provoque l’effet escompté au niveau de la résorption de la dette et du déficit budgétaire, M. Hariri doit faire face désormais à un double défi : assainir le climat interne et accélérer les réformes économiques structurelles, d’une part, et relancer les négociations avec le Fonds monétaire international, d’autre part. Au plan interne, les tâches à accomplir sont multiples. Aussi bien M. Hariri que son ministre des Finances, Fouad Siniora, ne cessent d’affirmer que Paris II n’est qu’un premier pas, un des éléments d’un package qui constitue la pierre angulaire de l’entreprise de redressement, le gros du travail devant être fait au Liban et par les Libanais eux-mêmes. Cela implique qu’il est plus que jamais nécessaire de concrétiser rapidement les privatisations, de mettre un terme définitif au gaspillage et à l’utilisation des fonds publics pour des considérations politiciennes et clientélistes, de respecter le plus possible les prévisions du déficit budgétaire et, surtout, de créer un climat de stabilité politique interne dans le pays. Les tiraillements et les dissensions entre les pôles du pouvoir, l’irrationnelle chasse aux sorcières continue et systématique lancée contre le courant de l’opposition ainsi que la perte de crédibilité de l’appareil judiciaire ne peuvent que semer le doute et l’inquiétude dans l’esprit des pays donateurs et des organismes internationaux de financement, qui ne peuvent agir et préserver leurs investissements que dans un contexte d’État de droit, loin des pratiques propres aux républiques bananières (comme c’est très souvent le cas au Liban depuis quelques années). Le régime et l’équipe de M. Hariri se doivent donc de mettre de côté leurs querelles pour mener, ensemble, la barque à bon port, de même qu’ils sont appelés à veiller à juguler les dérapages des services et des forces occultes dont le comportement ne peut qu’entretenir un climat et d’instabilité chronique dans le pays.

Le dossier du FMI
C’est également au niveau des rapports avec les FMI que de gros efforts restent à faire. Les débats qui ont marqué la rencontre de samedi à l’Élysée ont apporté la preuve qu’un accord entre le gouvernement et le FMI est incontournable si le Liban souhaite réellement aller au-delà de la bouffée d’oxygène donnée par Paris II et accélérer résolument son opération de redressement économique. Dans la pratique, l’Exécutif paraît ne disposer que de quelques mois pour régler ses différends avec le FMI. Dans certains milieux proches de Koraytem on souligne que les acquis importants enregistrés à Paris II pourraient faciliter la tâche du gouvernement et renforcer quelque peu sa position dans ses futures négociations avec le FMI, en vue d’aboutir avec ce dernier à un accord qui tienne compte des impératifs propres au Liban. Cela suppose, à l’évidence, que le Liban respecte les engagements qu’il a pris au niveau des réformes économiques structurelles. Dans ce contexte, le gouvernement pourrait bénéficier d’ores et déjà d’un atout non négligeable. L’Institut national français de la statistique et des études économiques (INSEE, chargé par le gouvernement de fournir son assistance technique pour l’établissement des comptes économiques du Liban) a adressé le 20 novembre dernier une note au ministre de l’Économie, Bassel Fleyhane, pour confirmer que, selon ses premières estimations,
le « Revenu national brut disponible » du Liban pourrait être de 20 à 25 pour cent supérieur au PIB
. Une constatation que M. Hariri n’a pas manqué de relever lors de la conférence de Paris II. La note de l’INSEE souligne que « mis à part les comptes pour les années 1994-1995 publiés par l’Administration centrale de la statistique, les chiffres qui circulent sur les comptes sont des estimations très grossières, sous-représentant vraisemblablement l’économie libanaise ». « Même les comptes nationaux de 1994-1995, ajoute l’INSEE, comportent, d’après les notes publiées, des lacunes et des estimations approximatives, notamment en ce qui concerne les chiffres du secteur des services, secteur qui occupe une place importante dans l’économie. » L’INSEE souligne aussi dans sa note qu’en se basant sur les différentes études statistiques effectuées au Liban depuis 1997, il serait possible d’aboutir à « une meilleure représentation du secteur des services et à une estimation révisée du PIB ainsi qu’à un calcul des agrégats plus pertinents pour représenter la vraie dimension de l’économie libanaise, à savoir le Revenu national brut (Gross national income) et le Revenu national brut disponible (Gross national disponible income) qui intègrent les transferts courants de l’extérieur » et qui sont « recommandés par les Nations unies et ses organismes spécialisés ». « Seul le calcul de l’agrégat du Revenu national brut disponible et son complément, l’Épargne brute de la nation, peut expliquer l’importance des dépenses intérieures en consommation et en investissement », conclut l’INSEE. Autant d’arguments que le gouvernement pourrait avancer dans ses prochaines discussions avec le FMI. Une partie difficile que l’Exécutif se prépare déjà à mener. Et qui devra aller de pair avec l’indispensable bataille sur le front interne.



Michel Touma


21 Novembre 2002

La conférence aura, dans le cas où l’objectif de 3 milliards est atteint, « une attestation de crédibilité accordée au Liban

À deux jours de la conférence d’aide internationale au Liban, dite Paris II, qui s’ouvre samedi à 10 heures, heure de Beyrouth, au palais de l’Élysée, le caractère décisif de cette réunion, pour l’avenir du pays, n’échappe plus à personne. Au moins une demi-douzaine de chefs de gouvernement doivent participer à cette réunion de bailleurs de fonds, qui vise à éviter une grave crise financière au Liban. Le président de la Chambre, Nabih Berry, estime que Paris II pourra être considéré comme un succès, si le Liban parvient à obtenir une aide de « trois milliards de dollars et plus » en crédits préférentiels, afin d’alléger le service de sa dette. La différence entre les taux d’intérêt servis actuellement (14 % en moyenne) et ceux que le Liban espère obtenir permettra au Trésor de faire des économies annuelles de 300 à 500 millions de dollars. Pour suivre de près les derniers préparatifs de la réunion, le Premier ministre, Rafic Hariri, a décidé de rester à Paris.

 

14 Novembre 2002

Paris II - Le document de travail destiné aux États et organismes donateurs a été distribué aux ministres Des perspectives excellentes à partir de 2005,
selon le gouvernement

La présidence du Conseil a distribué hier aux ministres le document de travail que le Liban compte présenter aux États et aux organisations financières internationales qui seront représentés, le 23 novembre, à la conférence de Paris II. Formé de 30 pages, le texte, qui sera examiné aujourd’hui en Conseil des ministres, a été établi en anglais. Il dresse un état des lieux financier et économique du Liban et précise les raisons pour lesquelles Beyrouth sollicite une aide internationale à la réduction de sa dette publique. Il expose aussi la politique officielle en matière de redressement économique et financier, ainsi que les objectifs fixés à long terme par le gouvernement. La présidence du Conseil a distribué dans le même temps à la presse le préambule du document intitulé Au-delà de la reconstruction et du redressement... vers un développement durable, dont nous reproduisons de larges extraits ci-dessous : « Lorsque le gouvernement actuel a été formé vers la fin de 2000, le Liban était confronté à une situation difficile née de l’accroissement d’une dette qui est la conséquence d’une décennie consacrée à la reconstruction, après 15 ans de guerre (...). Une entente nationale autour des moyens de résoudre le problème de la dette croissante faisait défaut, ce qui a retardé l’adoption des mesures de règlement. Le déficit budgétaire et la dette publique ont atteint des taux insupportables et l’économie a sombré dans un marasme. À l’occasion de Paris I, en 2001, le gouvernement libanais a pu exposer sa stratégie pour rétablir un équilibre financier, à travers trois éléments principaux : un redressement financier visant à réduire le taux de croissance de la dette, la privatisation pour diminuer le volume de la dette et des réformes structurelles et institutionnelles pour jeter les bases d’un développement. Le gouvernement a aussi sollicité un appui international qui compléterait ses efforts et qui déclencherait un cercle vertueux dont les effets se traduiraient par une réduction du déficit budgétaire, une régression de la dette et une réduction des taux d’intérêt (...) ». Le texte expose ensuite les efforts déployés depuis Paris I jusqu’aujourd’hui : « Le déficit budgétaire a été réduit, à tel point que les recettes sont devenues supérieures aux dépenses, si l’on en exclut le service de la dette, les grandes opérations de privatisation sont sur le point d’être lancées et la plupart des réformes structurelles sont prêtes. » « Mais la dette (30 milliards de dollars) a continué son ascencion à cause des taux d’intérêt élevés qui absorbent environ 80 % des revenus de l’État. L’appui externe est donc la maille manquante et nécessaire pour obtenir un cercle vertueux. Le gouvernement sait que le soutien qu’il sollicite ne sera pas assuré dans sa majorité en termes de dons et de prêts bonifiés. Il requiert une aide extérieure pour modifier la structure de la dette, réduire son coût et étendre les échéances de remboursement grâce à des outils tels que des garanties de prêts, les souscriptions des gouvernements et des Banques centrales aux nouvelles émissions de bons du Trésor libanais en devises et d’autres mesures qui permettraient au Liban d’obtenir, sur les marchés financiers des pays qui le soutiennent, des prêts à taux réduits. Ces sommes serviront exclusivement à remplacer la dette actuelle, à court terme et à taux d’intérêt élevés, par une dette extérieure. Ce phénomène débouchera sur une baisse sensible des taux d’intérêt intérieurs et, par voie de conséquence, sur une réduction supplémentaire du déficit budgétaire global et des besoins de financement du gouvernement. Il permettra aussi de jeter des bases solides pour un développement qui sera dirigé par le secteur privé. » Dans ce document, « le gouvernement affirme son engagement à appliquer son programme de redressement financier, le processus de privatisation et la réforme structurelle ». « Un échec du programme global, dû à une absence de soutien étranger, est de nature à ébranler la stabilité économique et sociale au Liban. Aussi, le gouvernement se félicite de l’initiative du président français, Jacques Chirac, qui a convoqué Paris II et de la réponse favorable des amis du Liban dans le monde », poursuit le texte. Enrichi de tableaux explicatifs et détaillés sur les objectifs du gouvernement et l’ensemble des mesures qu’il met en application, le document expose les prévisions officielles, excessivement optimistes, pour les cinq années à venir : « Avec la tenue de Paris II, le Liban était exposé au risque de voir sa stabilité économique ébranlée, indépendamment du programme de redressement et des réformes lancé depuis la fin de l’année 2000, sous la pression de sa dette (...). La concomitance de l’appui extérieur, dont le pays bénéficiera vers la fin de 2002 et le début de 2003, et de la mise en application du programme du gouvernement pour un redressement financier déboucheront sur une baisse continue du service de la dette et sur une régression des taux d’endettement à partir de 2003. À partir de 2005, le budget de l’État se rééquilibrerait et l’on serait parvenu à couvrir presque l’ensemble du déficit financier. Le pourcentage du déficit par rapport au PIB aura diminué de plus de moitié, toujours par rapport au PIB, en comparaison avec les chiffres de 2002 et la majorité des services d’infrastructure auront été pris en charge par le secteur privé. Le gouvernement aura cessé de réclamer des prêts extérieurs bonifiés ou un financement de la Banque centrale. Il n’aura plus besoin d’absorber la majorité de épargnes pour satisfaire ses besoins financiers qui auront reculé. Les taux d’intérêt auront sensiblement diminué. Les investissements privés se seront développés considérablement parce que la course entre les secteurs privé et public à l’endettement aura pris fin et que les réformes structurelles auront été réalisées. Le commerce extérieur et les services se seraient développés dans un climat commercial libre caractérisé par des relations solides avec l’Union européenne. Les hommes d’affaires auront de nouveau repris confiance (...). Le PIB ainsi que les revenus per capita auront connu une croissance régulière, et en axant sur ses fonctions principales et ses programmes sociaux, le gouvernement aura stimulé une évolution socio-économique permanente. Il y aura de fortes chances que les revenus per capita reviennent à ce qu’ils étaient avant la guerre, à partir de 2010. »

13 Novembre 2002

Les représentants de 17 États et de huit institutions financières internationales devraient participer le 23 novembre, à Paris, à la réunion des principaux bailleurs de fonds du Liban. La visite-éclair effectuée hier en France par le Premier ministre Rafic Hariri aura donc permis entre autres de se faire une idée plus précise des participants à cette conférence, qualifiée aussi de « soutien politique au Liban » par le chef du gouvernement. Celui-ci a notamment rencontré au palais de l’Élysée le président Jacques Chirac et M. Michel Camdessus, chargé de coordonner les préparatifs de la réunion de Paris II.
A l’issue de cette réunion, le bureau de presse de M. Hariri a communiqué la liste des États et des organisations qui devraient participer le 23 novembre à la conférence de Paris II. Ces pays sont : l’Allemagne, la Belgique, le Canada, le Danemark, l’Espagne, les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l’Italie, le Japon, la Malaisie, l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Koweït, Oman, Qatar, ainsi que le Fonds monétaire international, la Banque mondiale, la Commission européenne, la Banque européenne d’investissement, les Fonds saoudien, koweïtien et arabe pour le développement ; et le Fonds monétaire arabe. Notons que si MM. Hariri et Salamé ont regagné Beyrouth, le ministre Fleyhane est resté à Paris afin de poursuivre les contacts entamés avec les responsables des institutions et des États européens qui comptent participer à la réunion de Paris II. Dans ce cadre, et selon certaines informations de presse, le niveau de représentation à cette conférence d’un certain nombre de pays sera élevé. Y assisteraient ainsi les Premiers ministres espagnol, italien et canadien, José Aznar, Silvio Berlusconi et Jean Chrétien, ainsi que le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan.



L'enjeu en chiffres:
une enveloppe d'au moins 5 milliards de $ de prêts à taux bonifiés équivalente aux recettes du programme de privatisations, pour permettre une réduction substantielle du service de la dette.

La conférence internationale d'aide au Liban aura bien lieu fin novembre

La conférence internationale d'aide financière au Liban, dite Paris II, aura lieu le 23 ou 24 novembre à Paris, a annoncé mardi le Premier ministre libanais Rafic Hariri. "La date pour la conférence de Paris II sera le 23 novembre (...), peut-être ce sera le 24, mais ce sera entre ces jours là", a dit M. Hariri à la presse à l'issue d'un entretien d'une heure et demie avec le président Jacques Chirac au palais de l'Elysée. Il a précisé que le choix entre ces deux dates dépendait encore de quelques pays.
Le Liban, qui croule sous le poids d'une dette publique estimée à plus de 31 milliards de dollars soit environ 180% du PIB, espère obtenir de cette réunion cinq milliards de dollars de crédits préférentiels afin d'alléger le service de sa dette.

La conférence doit réunir les principaux pays bailleurs de fonds du Liban et les grandes organisations financières internationales. Elle se tiendra à Paris, au palais de l'Elysée, a dit M. Hariri. Le Premier ministre libanais était accompagné des ministres de l'Economie et de celui des Finances, ainsi que du gouverneur de la Banque du Liban. L'ancien directeur général du Fonds monétaire international, Michel Camdessus, qui a été chargé de préparer la conférence, a également pris part à la réunion de l'Elysée. Celle-ci "a permis de faire le point détaillé et précis de la préparation de Paris II", a dit la porte-parole de l'Elysée Catherine Colonna.

Selon M. Hariri, elle doit réunir, outre la France et le Liban, les pays et organisations suivants: Allemagne, Italie, Belgique, Espagne, Grande-Bretagne, Canada, Malaisie, Japon, Etats-Unis, le Liban, ainsi que le FMI, la Banque mondiale et l'Union européenne.
Mme Colonna a précisé que chaque pays décidera de son niveau de représentation, la France étant pour sa part représentée par M. Chirac.
La première conférence "Paris I" s'était tenue le 28 février 2001 à l'Elysée sous l'égide de Jacques Chirac, avec notamment le Premier ministre libanais Rafic Hariri, la Banque mondiale, la Banque européenne d'investissement (BEI) et le président de la Commission européenne Romano Prodi.

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L'interview de Freddy Baz à
Sybille Rizk de


31 0ctobre 2002

Paris II permettrait d’économiser automatiquement 1 000 milliards de livres...

Si elle réussit à remplir les objectifs affichés, la conférence de Paris II, convoquée pour la fin novembre, devrait avoir des « effets positifs mécaniques » sur les finances publiques, sans compter un « effet multiplicateur » sur l’ensemble de l’économie, estime Freddie Baz, conseiller du président de la Banque Audi. Il intervenait hier à l’occasion de la publication des résultats trimestriels du groupe. Dans l’hypothèse où les bailleurs de fonds apporteront une aide de trois milliards de dollars, qu’il s’agisse d’une aide directe ou de garanties pour un emprunt à de meilleures conditions, le gouvernement pourra économiser au moins « 1 000 milliards de livres sur le service de la dette, ce qui représente 11 % des dépenses budgétaires et 4 % du PIB », a-t-il dit. Ce scénario suppose, selon Freddie Baz, que les trois milliards de dollars sur lesquels le Liban pourrait obtenir de meilleures conditions de financement serviront à rembourser les bons du Trésor détenus par la Banque centrale et les échanger contre des emprunts en devises. Le différentiel d’intérêt serait d’environ 10 %, ce qui représente une économie d’environ 300 milliards de livres, explique M. Baz. Parallèlement, si le rachat du portefeuille de bons du Trésor de la Banque centrale se fait en dollars, les réserves en devises de la BDL seront augmentées d’autant ce qui devrait conduire le gouverneur à décider d’une baisse des taux d’intérêt sur la livre. « L’ampleur de cette baisse serait d’au moins 2,5 %, ce qui permettrait de conserver une marge importante entre les taux versés sur le dollar et ceux versés sur la livre, tout en entraînant une économie supplémentaire sur le service de la dette de 700 milliards de livres. » Les deux effets combinés représentent une économie de 1 000 milliards de livres. Pour le responsable de la planification stratégique au sein de la Banque Audi, ceci aura pour conséquence essentielle « de, au choix, renforcer l’immunité ou diminuer la vulnérabilité » financière du Liban. En soi, cela ne signifie pas qu’on aura résolu les problèmes du pays, mais le gouvernement aura un an et demi à deux ans de répit pour prendre les mesures nécessaires, ajoute-t-il. « Il faut profiter de la dynamique positive enregistrée au cours du troisième trimestre », déclare Freddie Baz. Cette dynamique a conduit, selon les estimations de la banque, à une croissance réelle de 1 % fin septembre. Plusieurs améliorations notées au troisième trimestre dans l’économie réelle (production d’électricité, livraisons de ciment, dérivés pétroliers, etc.) se sont traduites par un renversement de tendance à divers niveaux. En ce qui concerne, par exemple la balance des paiements, le déficit cumulé de 752 millions de dollars enregistré au second semestre a été réduit à un déficit de 236 millions de dollars à la fin du troisième trimestre. Le portefeuille de bons du Trésor détenu par la Banque centrale (qui traduit le phénomène de monétisation de la dette) est tombé à 7 900 milliards de livres fin septembre, après avoir atteint un pic de 9 345 milliards de livres en mai. Il reste toutefois supérieur aux 7 328 milliards de livres comptabilisés fin 2001. De même, la Banque centrale a racheté des dollars sur le marché des changes pour l’équivalent de 920 millions de dollars entre mai et septembre. Enfin, autre indicateur du « climat positif », les capitaux qui sont entrés au Liban au cours des trois mois d’été sont supérieurs de 92 % par rapport à ceux entrés pendant la période correspondante de l’année dernière. Ceci est un « excellent préalable » à Paris II, estime Freddie Baz, selon qui la véritable mesure de l’efficacité de la politique économique du gouvernement sera sa capacité à mobiliser les ressources productives du secteur privé. « Selon les estimations du FMI, le taux d’utilisation des capacités ne dépasse pas les 55 % », explique-t-il. Et de conclure : « En pourcentage, les efforts demandés semblent importants, mais en valeur absolue, les chiffres sont assez faibles, car le Liban est un petit pays et il ne suffit pas de grand-chose pour relancer l’économie. » À condition, bien entendu, d’utiliser le délai fourni, le cas échéant, par Paris II pour adopter des politiques efficaces.



Une image que nous reverrons fin Novembre...
sauf imprévus de dernière minute...

Rencontre J.Chirac-R. Hariri à l'Elysée -02/2001
Préparatifs accélérés dans le Golfe puis en France pour le 1er Ministre libanais

29.10.02
Le Premier ministre, Rafic Hariri, a affirmé Lundi soir, au terme de ses entretiens à Abou Dhabi, qu’il n’avait aucun doute quant à la réussite de la conférence de Paris II qui se tiendra le mois prochain. Les préparatifs de cette réunion seront évoqués au cours de l’entretien que M. Hariri aura ce matin à l’Élysée avec le président Jacques Chirac. Il devrait regagner Beyrouth ce Mardi en soirée.

Le Premier ministre Rafic Hariri a déclaré hier soir que toutes les assurances que le Liban a reçues indiquent que le succès de la conférence de Paris II sera « éclatant ». La réunion de Paris II, qui devrait se tenir le mois prochain dans la capitale française, regroupera les pays amis et les organismes internationaux appelés à aider le Liban dans ses efforts visant à surmonter la crise économique et financière dans laquelle il se débat. Les préparatifs de cette réunion seront passés en revue au cours d’un entretien que M. Hariri aura ce matin à l’Élysée avec le président Jacques Chirac, en présence des ministres Fouad Siniora et Bassel Fleyhane et du gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé. Le chef du gouvernement devait arriver dans la nuit d’hier à Paris à bord de son avion privé. Il était accompagné du ministre des Finances. MM. Fleyhane et Salamé devaient le rejoindre à Paris. C’est à l’issue d’une courte visite aux Émirats arabes unis que le Premier ministre s’est rendu, tard dans la soirée d’hier, en France. M. Hariri était arrivé dans l’après-midi à Abou Dhabi, troisième étape d’une tournée dans les pays du Golfe, précédée lundi dernier d’une visite en Arabie saoudite. La tournée dans le Golfe, entamée à la fin de la semaine dernière, a englobé le Koweït et Bahreïn. M. Hariri a eu à Abou Dhabi un tête-à-tête d’une heure avec cheikh Zayed ben Sultan al-Nahyane. Il a, en outre, examiné avec le prince héritier, Khalifa ben Zayed al-Nahyane, « les perspectives de coopération économique entre les Émirats et le Liban », comme l’a indiqué une source officielle aux Émirats. À l’issue de ses entretiens à Abou Dhabi, le Premier ministre a déclaré qu’il avait trouvé auprès de cheikh Zayed « un soutien clair et encourageant avec une promesse ferme que les Émirats arabes unis se tiendront aux côtés du Liban à la réunion de Paris II qui aura lieu le mois prochain ». « Lors de notre tournée dans les pays du Golfe, a ajouté le chef du gouvernement, nous avons demandé le soutien des pays frères du Golfe qui ont souligné leur volonté d’aider le Liban au cours de cette étape que nous considérons cruciale. » « L’importance de cette étape, a-t-il déclaré, équivaut à l’arrêt de la guerre et au retrait israélien du Liban-Sud. » Et M. Hariri d’ajouter : « Je n’ai aucun doute quant à la réussite de Paris II. Bien au contraire, toutes les assurances que nous avons reçues indiquent que le succès de cette réunion sera éclatant et que la participation à la rencontre sera d’un niveau très élevé, tant sur le plan politique qu’économique et financier. » Il convient d’indiquer qu’avant son départ pour Paris, M. Hariri s’est rendu au siège de la Chambre de commerce et d’industrie d’Abou Dhabi où il a conféré avec le ministre de l’Information des Émirats, cheikh Abdallah ben Zayed al-Nahyane, le ministre du Transport, Obeid Nassiri, et un groupe d’hommes d’affaires et de banquiers émiratis et libanais. Au cours de cette rencontre, le Premier ministre a donné son aval à une proposition du président de la Fédération des Chambres de commerce et d’industrie des Émirats, Saïd Seif ben Jaber Soueidy, visant à ouvrir à Abou Dhabi un centre pour les produits libanais. Prenant la parole devant les hommes d’affaires émiratis et libanais, le chef du gouvernement a réaffirmé que la situation au Liban est stable. Soulignant que « les pays arabes traversent une phase particulièrement délicate et dangereuse », M. Hariri a déclaré que le Liban serait, dans les circonstances présentes, l’un des pays qui subira le moins de retombées négatives en cas d’attaque américaine contre l’Irak. Le Premier ministre a, par ailleurs, déclaré que « les Arabes et les musulmans sont la cible d’une offensive ». « Nous devons adopter une attitude ferme à l’égard de ce qui se passe », a-t-il souligné. En conclusion, M. Hariri a dénoncé l’action terroriste perpétrée par les rebelles tchétchènes à Moscou, précisant que de tels comportements « poussent le monde à se retourner contre les Arabes et les musulmans ».

Les garanties des pays du Golfe
« La majorité des pays du CCG (Conseil de coopération du Golfe), dont les Émirats arabes unis, se sont mis d’accord pour fournir des garanties pour aider le Liban à surmonter le problème des dettes », avait déclaré le ministre des Finances dans la nuit de lundi à mardi, avant de quitter Abu Dhabi pour Paris. « Nous devons recevoir des garanties pour un prêt s’élevant à 5 milliards de dollars », avait-il ajouté. On rappelle que M. Hariri, qui s’est déjà rendu en Arabie saoudite, à Oman, au Koweït et à Bahreïn, a eu des entretiens lundi avec le président émirati Zayed ben Sultan al-Nahyane, avant de se rendre en France.

Du côté des USA

30 Oct -
Hariri poursuivra sa tournée préparatoire à PARIS II aux Etats-Unis ou il se rendra dès le dimanche 3 Novembre pour rencontrer en particulier le directeur du FMI, Mr Horst Koehler ainsi que d'autres donateurs.

6-11-2002 Hariri compte toujours sur une aide de 5 milliards de dollars Le « oui...mais » du FMI ne compromet pas Paris II
L’année probatoire à laquelle le FMI compte soumettre le Liban, dans le but de suivre de près l’évolution de la conjoncture économique, n’a pas désarçonné le Premier ministre, Rafic Hariri. Ce dernier se félicite de ce que les dirigeants de l’instance financière aient estimé, dans le communiqué qu’ils ont publié à l’issue des réunions de travail avec la délégation libanaise à Washington, qu’une « amélioration » a été enrégistrée au niveau de l’économie libanaise. Les milieux proches du Premier ministre poussent l’optimisme jusqu’à souligner qu’en dépit du « oui...mais » du FMI et de la prudence de l’Administration américaine, le gouvernement parviendra à lever les 5 milliards de dollars qui lui sont nécessaires pour restructurer sa dette.

18-11-2002 Coopération - Le chef du gouvernement s’est entretenu samedi avec Bachar el-Assad avant son départ pour Washington; Hariri sera reçu aujourd’hui par Bush

20 Nov 2002 : Paris II - Ultimes contacts de Hariri avec la BM et le FMI Les États-Unis appellent le Liban à accentuer ses réformes économiques
Le chef du gouvernement est attendu aujourd’hui à Beyrouth, après avoir achevé sa mission américaine par une série d’entretiens avec les dirigeants de la Banque mondiale et du FMI, dans une ultime tentative de les persuader, quatre jours avant la tenue de Paris II, d’apporter un soutien plus soutenu aux efforts de redressement financier du Liban. Dans le même temps, l’Administration américaine appelait le Liban à approfondir ses efforts de réforme économique. « Les États-Unis saluent les mesures positives prises par le Liban pour répondre à ses problèmes financiers et d’autres sujets structurels critiques. Mais il est nécessaire que le Liban fasse d’autres pas. Cela fera sans doute partie des discussions de Paris II », a déclaré hier le porte-parole adjoint du département d’État, Philip Reeker


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