Un Lion d'Argent pour le Liban à la Mostra de Venise


grâce au film "le Cerf-Volant" de Randa Chahal-Sabbag

Sortie du Film en France le 18 Février 2004

"Le cerf-volant", symbole d'un Proche-Orient sans frontières

"Le cerf-volant" de la Libanaise Randa Chahal Sabbag est un fragile symbole de liberté et d'indépendance qui se moque des frontières et des barbelés entre Israël et le Liban. La cinéaste raconte dans ce film, distingué d'un Lion d'argent/Prix spécial du jury à la Mostra de Venise, l'histoire d'un amour impossible entre une Juliette libanaise et son Roméo, garde-frontière druze sous drapeau israélien. Les vieux du village ont décidé de marier Lamia (Flavia Béchara), toute jeune collégienne encore en uniforme, à son cousin Samy qui vit dans la partie annexée par Israël. L'adolescente qui n'a pas son mot à dire, quitte son petit frère et sa mère en pleurs et franchit seule, à pied, en robe de mariée le no man's land pour un aller sans retour. Mais, côté israélien, Lamia est confrontée à une société bouleversée par la modernité. Elle ne parvient pas à s'intégrer et se refuse à Samy. Fuyant sa belle-famille, elle va peu à peu s'éprendre du jeune soldat druze qui l'observe à la jumelle du haut de son mirador et qui est tombé fou amoureux d'elle.
La réalisatrice de "Civilisés" a reconstitué au Liban, près du Mont Hermon, entre des villages druzes, chrétiens et sunnites, la ligne de fracture. "On a essayé, dit-elle, de recréer +la vallée des cris et des larmes+, qui existe réellement et qui s'appelle ainsi parce que les villageois crient et se parlent au mégaphone" de part et d'autre de la frontière. Dans le cadre austère de collines sèches, "Le cerf-volant" emprunte le ton du conte avec une dimension de rêve et de l'humour. "Je voulais faire des comédies, explique Randa Chahal Sabbag, mais je suis née dans une région tragique. Pourtant, si on ne dit pas les choses dramatiques avec un peu d'humour, ça ne passera pas". Pour la cinéaste, cette "love story" sans avenir "pourrait aussi bien se passer le long de la frontière entre la Grèce et la Turquie, où il y a 180 km de barbelés appelés +ligne Attila+, en Corée, en Palestine... partout où une frontière fait de l'Autre un étranger, un ennemi".
"Le cerf-volant" est coproduit par Humbert Balsan, qui a produit les films de l'Egyptien Youssef Chahine, ainsi qu'"Intervention divine" du Palestinien Elia Suleiman où un ballon à l'effigie de Yasser Arafat se moquait lui aussi des barrages israéliens. "La France est importante pour la coproduction au Liban et je milite beaucoup pour que cette collaboration continue", souligne le producteur. (Source AFP Paris).


Retour à la Page d'Accueil

Palmarès de la 60ème Mostra de Venise
Le 7 Septembre 2003 restera une grande date marquée d'émotion et de reconnaissance pour le cinéma libanais


En recevant son prix pour »Le Cerf-volant», la metteur en scène Randa Chahal Sabbag a déclaré: »Je viens d'un petit pays qui n'existe presque pas sur la carte. Suis-je menaçante? Représentons-nous l'Axe du mal et (le président) Bush l'Axe du bien?» Et elle a remercié le jury qui a »compris le message du Cerf-volant » avant de quitter la scène poing levé.

L'Héroine du Film joué par Flavia Béchara

L’Ordre du Cèdre à la cinéaste Randa Chahal-Sabbagh
Le 20 Octobre 2003 ne sera pas une date comme les autres pour la metteur en scène libanaise...,


Projection en avant-première mondiale, au palais de l’Unesco, du film de Randa Chahal-Sabbagh, "Le cerf-volant", -the kite en Anglais-, prix du Lion d’argent, prix spécial du jury au Festival du film de Venise.
Avant la projection, et au nom du chef de l’État, le ministre de la Culture, M. Ghazi Aridi,a remis à la cinéaste libanaise les insignes de l’odre du Cèdre avec grade de chevalier; une sacrée revanche pour celle qui fut quasiment bannie il y a trois ans suite à la sortie de son film "Civilisées". L’histoire du film est basée sur la séparation des villages dans le triangle frontalier israélo-syro-libanais du Golan. Dans le cadre austère des collines sèches, Lamia (Flavia Bechara), mariée contre son gré, vit une liaison amoureuse impossible avec un garde-frontière druze sous le drapeau israélien (Maher Bsaïbès). Le film raconte la passage de la jeune fille à travers les barbelés qui séparent Israël du Liban, c’est-à-dire son village de celui de son futur époux et cousin. Ces barbelés qui symbolisent surtout le passage de l’enfance à l’âge adulte, celui de la souffrance et de la brutalité, de la naissance à la mort (illustrés dans le film par des nouveau-nés et des cercueils). Le réalisateur emprunte gracieusement le ton du conte en mélant des pans de rêve, de réalité et d’humour. Il s’agit aussi d’un très beau récit sur le désespoir de l’homme, le caractère si fragile de la liberté, de la foi et du désir. Le cerf-volant touche par le côté si réaliste de ses songes. La force du regard des personnages et de leur visage déchire l’écran pour atteindre directement le spectateur. Quant à la musique, elle est tout simplement envoûtante.

Conférence de presse - Rencontre avec l’équipe et la réalisatrice du « Cerf-volant »
Le lendemain de la projection du long-métrage de Randa Chahal Sabbag, Le cerf-volant, Lion d’argent de la soixantième Mostra de Venise, et de la remise de la décoration à la réalisatrice par le ministre de la Culture Ghazi Aridi, l’ensemble de l’équipe a répondu aux questions lors d’une conférence de presse tenue au cinéma Empire-Sofil. «Un film pacifiste», qui a convaincu une grande partie de la critique européenne. À partir d’un documentaire syrien qui évoquait le mariage forcé d’une jeune druze à la frontière libano-israélienne, Randa Chahal Sabbag a réalisé ce qu’elle considère comme « un film dur et douloureux, qui évoque l’occupation, la mort et le mariage forcé». «Je parle de choses qui me sont extrêmement proches, explique-t-elle, à savoir la frontière de mon pays et ma propre identité.» Concernant la direction des acteurs, et plus particulièrement du jeune couple formé par Lamia (Flavia Béchara) et Youssef (Maher Bsaibès), elle évoque « la fragilité de l’instant qui passe et qui ne revient pas ». « C’est exprès que j’ai choisi des acteurs qui ne sont pas de la région, poursuit-elle. Je voulais qu’ils sentent d’eux-mêmes ce que représentait le rôle qu’ils avaient à jouer. » À la fin de la rencontre, Randa Chahal Sabbag dira du Cerf-volant qu’il est « le film le plus dur de (sa) vision politique».

 


Un film, fruit d'une coproduction française et d'un soutien moral libanais

Randa Chahal Sabbag pendant le tournage du Cerf-Volant

Le cerf-volant a été coproduit par le Français Humbert Balsan (il a produit les films de Youssef Chahine et Intervention Divine, avait déclaré Balsan à l’AFP. Et je milite beaucoup pour que cette collaboration continue.» Pourquoi faut-il que le producteur français milite? «Produire un film de cinéma implique un grand risque financier, note Sabbag. Produire un film de cinéma, en arabe, et sur des sujets qui sont loin d’être commerciaux, tiendrait presque du suicide financier. Le cinéma coûte cher et même si on travaille dans une économie féroce, il faut trouver le budget. La France est le partenaire principal des films au Liban, ceci avant même les accords de coproduction. La France est en fait le financier unique de ces films. Au Liban, les aides sont tellement faibles qu’elles sont de l’ordre du soutien moral, et c’est déjà pas mal, pour un pays qui a connu vingt ans de guerre». Dans sa note d’intention, la réalisatrice a souligné qu’avec Le cerf-volant, elle a voulu traiter la guerre sans adopter un ton hostile. « Il était nécessaire de réconcilier l’ombre et la mobilité, rejeter la foi, plonger dans le doute et l’exprimer d’une manière visuelle », lit-on dans le dossier de presse. «Cette phrase – ou son contenu – n’est pas adressée à la censure, je ne travaille pas dans la crainte, ou dans le désir de plaire. Je travaille libre de toute considération, vraiment libre !», réplique l’enfant terrible du cinéma libanais. «Je voudrais par contre que le résultat de ce travail puisse atteindre les spectateurs, qu’ils adhérent à mes personnages, qu’ils les adoptent, qu’ils les questionnent.» Et d’ajouter: «La construction d’un film est un long processus minutieux, réfléchi, pénible, où le doute est souvent ravageur. On n’achève jamais un film.»


Filmographie (sélection)

Souha, survivre à l’Enfer (2001), documentaire de 56 mn ;
Civilisées (1998) long-métrage de fiction ;
Les infidèles (1997) téléfilm, Arte ; Nos guerres imprudentes (1995) documentaire de 52 mn ;
Écrans de sable (1991) long-métrage;
Pas à pas (1979)
documentaire de 80 mn.

 

 


email/courriel:

 

 

 



« Le cerf-volant » en première mondiale à Beyrouth,
le 20 octobre 2003


Habituée au marathon des festivals internationaux, Randa Chahal Sabbag est récemment montée au peloton de la Mostra, remportant le Lion d’Argent-Prix spécial du jury, pour son dernier opus «Le cerf-volant» («The Kite»). Jointe par e-mail, puis par téléphone, la cinéaste libanaise – qui réside habituellement à Paris – affirme haut et fort que la première du film se fera au Liban. La sortie est prévue pour le 20 octobre, sur les écrans du cinéma Empire, sous le patronage du ministre de la Culture. M. Ghazi Aridi a en effet voulu rendre hommage à la réalisatrice primée à Venise. Ce parrainage officiel et cette sortie non moins officielle désavouent les esprits sceptiques qui auraient tendance à croire que l’histoire du film pourrait taquiner dame Anastasie. Mais ces esprits chagrins n’ont pas vu le film. Ils ont simplement entendu parler qu’il s’agit d’une histoire d’amour impossible entre une jeune Libanaise, mariée contre sa volonté, et un garde-frontière druze sous drapeau israélien. « Mais l’histoire est très simple ! s’emporte Sabbag. Elle est le reflet d’un fait réel et quotidien. » L’idée du film lui est d’ailleurs venue à la vue d’un programme sur le Golan sur la télévision syrienne. « La censure a donné son accord, sans aucun problème, ajoute-t-elle. L’interdiction n’a concerné qu’un seul de mes films, Civilisées.» Mais Sabbag reconnaît tout de même que si ses œuvres n’ont pas été vues au Liban, c’est qu’elle ne les a pas présentées à la censure. Mais elle compte y remédier: « Cela est en train de se faire petit à petit». Après avoir bataillé, par journaux interposés, avec la Sûreté générale qui voulait charcuter 57 mn de Civilisées, Randa Chahal Sabbag semble être revenue de ses déboires passés. Elle affirme ainsi que le Liban n’est pas moins libre que les pays occidentaux. «La censure sévit également en Europe et aux États-Unis. Il s’agit, là-bas, d’une différente sorte de liberté.»

Avec le concours de

Maya GHANDOUR HERT - Septembre 2002


Une flopée d’acteurs connus et reconnus
Le tournage s’est déroulé dans la Békaa-Ouest, dans deux villages, Biré et Ain Arab. Les acteurs sont: Flavia Béchara, Maher Bsaibes, Ziad Rahbani, Randa Asmar, Julia Kassar, Liliane Nemry, Renée Dick, Nayef Najy, Edmond Haddad, Tamin el-Chahal et Assad Abou Gattas.
Le choix des acteurs?
«Il s’agissait de trouver le rôle principal, celui de Lamia, parce qu’elle porte le film, et l’erreur risquait d’être fatale. Lorsque Dzovig Torikian – qui est plutôt une collaboratrice qu’une assistante et a déjà travaillé avec moi sur Civilisées et je produis son prochain film – m’a envoyée la photo de Flavia Béchara, j’ai demandé d’arrêter les recherches et j’ai été la voir. Physiquement, elle correspondait parfaitement au personnage. Restait à voir son jeu. Elle n’avait jamais joué dans un film et j’ai pris le risque.»



Scène quelque part vers le village de Ghajar,
à la lisière du Liban et du Golan occupés


Le Scénario du Film:


Une jeune fille de 16 ans, Lamia, vit dans un village du sud du Liban, frontalier avec Israël. Elle est donnée en mariage à son cousin, de l’autre côté de la frontière…Le passage de Lamia à travers les barbelés est aussi le passage de l’enfance à l’âge adulte, brutal, comme nos pays et les événements qui vont suivre.

Le jour de son mariage, Lamia va "traverser" les rangées de barbelés qui séparent son village de celui de son cousin. Entre les deux villages, une frontière et plusieurs tours de contrôle. Le village de Lamia est libanais, le village de Samy, le cousin, est annexé par Israël. Un passage ouvert sous contrôle des deux côtés permet aux mariés et aux cercueils des morts de regagner leurs différents villages d'origine. Lamia rejoint sa belle-famille, abandonne son petit frère, son école, son cerf-volant, sa mère, son passé, se refuse à son mari, et petit à petit tombera amoureuse du soldat qui depuis le premier jour la surveille.

L'évènement n'est pas si fréquent pour ne pas être mis en valeur. En effet, remporter un prix dans un festival aussi prestigieux que la Mostra de Venise ne peut passer inaperçu, surtout au Liban, dont la plupart des metteurs en scène ont le plus souvent choisi l'étranger pour exercer leur talent.
La Mostra de Venise avait placé la Méditerranée au coeur de sa 60 ème édition et le jury n'a pu éviter de se placer au coeur de la brûlante actualité du Proche Orient à l'heure de ses choix.
Le film de Randa Chahal Sabbag est le fruit de la coopération franco-libanaise en matière de production cinématographique. On se souvient que le Film "Civilisées" sorti fin 1998 avait quelque peu défrayé la chronique pendant plusieurs mois lorsqu'il avait été longtemps censuré au Liban à cause de certaines de ses scènes particulièrement crues.
La sortie du film sur les écrans est prévu en France pour Décembre 2003. Sans doute ne connaitra t-il pas le même sort au Liban que le précédent, le succès aidant...

Cette fois, une premièremondiale à Beyrouth avec les honneurs officiels est prévue pour le 20 Octobre.


JMD

>>>
Voir la fiche du Film
et toute la filmographie de
Randa Chahal Sabbag

 

 


Cette Page est encore en développement...