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Europe et Liban:
Un partenariat historique et nécessaire entre les deux rives de la Méditerranée
" Le Liban et l'Union Européenne "

De l'accord de partenariat aux échanges réels



L’UPM, quelles perspectives pour le Liban ?
par Lélia MEZHER

Eté 2008- Le chef de la délégation de la Commission européenne à Beyrouth, Patrick Laurent (à g. sur la photo ci-dessus), a été responsable de 1998 à 2001 du processus de Barcelone. « Depuis 1995, c’est quelque chose que j’ai fait grandir », depuis son bureau à Bruxelles. Aujourd’hui, si un bilan des « années Barcelone » s’impose forcément, quelques heures seulement avant le lancement du « processus de Barcelone : Union pour la Méditerranée », celui-ci n’est pas totalement négatif, comme pourraient le penser certains. « Barcelone a fait beaucoup, mais il est vrai qu’une partie des espoirs ont été déçus »¸souligne dans ce cadre M. Laurent. Car Barcelone avait principalement trois objectifs : mettre en place une zone de dialogue politique pour aboutir à la paix, créer une zone de libre échange économique, sans oublier le volet socio-culturel du projet. « C’est ce dernier volet qui a le plus réussi », même si le processus de Barcelone reste « le seul endroit où tous les pays concernés, en l’occurrence Arabes et Israéliens, peuvent s’asseoir ensemble et discuter de leur problèmes ». Et de leurs guerres. « Le bilan est certes nuancé, mais il faut dire que les espoirs étaient trop importants », poursuit M. Laurent, avant d’indiquer que l’Union pour la Méditerranée (UPM) « est née comme un rêve dans l’esprit des gens qui se rappellent de 1995 (date de la conférence de Madrid). Ils éprouvent un véritable désir de faire un pas en avant ».
« Le Liban arrive à l’UPM avec une ou deux très bonnes idées »
Que répond Patrick Laurent à ceux qui soutiennent que le projet de l’UPM serait en fait né durant la guerre de juillet 2006 ? Le conflit entre Israel et le Hezbollah aurait en effet inspiré certains responsables français et les aurait poussé à mettre en place un nouveau projet, celui de l’UPM, dont le but serait d’amener les pays arabes à discuter avec Israel de manière à contourner le processus de paix « classique ». « C’est totalement faux. Il faut apporter à ces propos le démenti le plus catégorique », martèle M. Laurent. « Il faut attribuer la genèse de ce projet à la sensibilité euro-méditerranéenne de Nicolas Sarkozy qui est lui-même, à l’origine, un immigré », précise-t-il. Il est important de garder à l’esprit, d’autre part, que Barcelone « n’a pas pour ambition première de résoudre les questions liées au processus de paix ». Aujourd’hui, le nom officiel de l’UPM, Processus de Barcelone : Union pour la Méditerranée, est très long. Et pour cause, « Barcelone est un socle irremplaçable. On va donc bâtir dessus » et non pas remettre en question ses acquis.
« L’UPM a été construite sur les rêves de ceux qui avaient assisté en 1995 à la naissance du processus de Barcelone »
Toutefois, il est important de savoir aussi à quoi est dû aujourd’hui le soudain regain d’enthousiasme des dirigeants européens pour le processus de paix israélo-arabe ? Le chef de la délégation de la Commission européenne au Liban rappelle à cet égard que depuis 1995 « les dirigeants politiques des deux bords n’ont pas assumé leurs responsabilités à l’égard du processus de paix ». Qu’est-ce qui a changé ? « Aujourd’hui, il y a une prise de conscience que les choses ne peuvent plus perdurer. Il y a une grande lassitude par rapport à ce statu quo », souligne-t-il. « Il y a véritablement une dynamique politique nouvelle, car l’intérêt pour l’avenir de ce processus se situe au plus haut niveau, celui des chefs d’Etats. C’est un message politique très fort », et une grande responsabilité aussi.
La place du Liban
En ce qui concerne le Liban, M. Laurent avait indiqué lors d’une conférence de presse jeudi dernier que ce pays « a vocation à être membre à part entière de ce processus rénové et des institutions qui y seront formées. Il pourra également bénéficier des projets qui auront lieu dans le cadre de l’UPM ». Malheureusement, le pays du cèdre n’a pas su profiter des chances offertes par Barcelone depuis 1995 car « pour prendre part à un processus inter-étatique, il faut être un Etat », indique M. Laurent. « Il faut avancer vite vers la mise sur pied d’un Etatde droit et s’investir dans la politique de voisinage, en utiliser fond toutes les recettes », poursuit-il. Car il faut garder à l’esprit que l’UPM n’est autre que l’aboutissement d’un long parcours entamé par le processus de Barcelone et poursuivie ensuite par la Politique de voisinage (PEV). Or la politique de voisinage est le premier pas vers ensuite, une coopération régionale à plus grande échelle « qui concerne plus les ‘initiés’ », et c’est d’abord à ce niveau que devrait œuvrer le Liban, conseille M. Laurent. « Mais cela n’empêche pas ce pays de tirer profit de l’UPM. Je suis d’ailleurs très heureux que le Liban vienne à Paris avec une ou deux bonnes idées », ajoute-t-il.
Comment espérer cependant bâtir des liens dans un environnement qui n’est pas pacifié, sachant que les voisins directs du Liban ne sont autres que la Syrie et Israel, deux pays avec lesquels il entretient, toutes proportions gardées, des relations pour le moins difficiles ? « Il faut travailler, et commencer par le facile avant le difficile. Le meilleur moyen de s’affirmer par rapport à ses voisins c’est d’œuvrer au niveau économique. Dans un environnement hostile, il y a une nécessité de se regrouper, et cette nécessité est encore plus grande », affirme le diplomate. Mais Israel, « c’est autre chose »que la Syrie, tient à dire M. Laurent. Que répondre en outre à ceux qui, au Liban ont un temps voulu empêcher le président de la République Michel Sleiman de se rendre en France parce qu’il allait rencontrer là-bas son homologue syrien Bachar el-Assad ? « C’est un grand risque politique que d’empêcher M. Sleiman de se rendre ã Paris. C’est une responsabilité énorme. Le Liban est en voie de sortie de crise, et le fait de rencontrer M. Assad à Paris et non pas à Damas, ça change tout ».
La position française
Junaina Herrera s’occupe du projet de l’UPM à l’ambassade de France. Elle souligne d’emblée que « le Liban a un potentiel énorme » mais qu’il est impératif qu’il se dote, le plus rapidement possible, d’ « autorités constituées ». En attendant, il est important de souligner que Michel Sleiman a décidé d’axer le rôle de son pays sur « la culture, la recherche et la science. C’est là une démarche exemplaire », note Mme Herrera , « car elle porte sur la mise en place d’une réflexion qui cherche à dépasser les dissensions politiques ». En ce qui concerne les espoirs que peut concrétiser l’UPM, elle souligne que « le fait que Ehud Olmert et Bachar el-Assad soient finalement au rendez-vous est un succès en soi. C’est une opportunité pour le dialogue. C’était un pari risqué que nous avons relevé ». L’UPM sera donc incontestablement un lieu de rencontre et de dialogue, mais permettre aussi de « faire passer des messages » à chacun de ces deux responsables.
Ce projet est sous bien des aspects, en décalage avec la dure réalité sur le terrain. Mais durant la 2e guerre mondiale, la France et l’Allemagne s’étaient livrés une guerre totale et aujourd’hui ils sont le socle incontournable de l’Europe. Le génie de Jean Monnet a été de bâtir l’Union européenne sur des intérêts économiques communs. Il convient de se rappeler, dans ce contexte de la Communauté européenne pour le Charbon et l’Acier (CECA), ancêtre de l’actuelle Union européenne. C’est la même logique qui a permis de construire le projet de l’Union pour la Méditerranée.


L'Union européenne approuve 80 millions d'euros d'aide au Liban
10 Décembre 2007- L'Union européenne a approuvé lundi une aide de 80 millions d'euros au Liban, qui contribuera aux programmes de reconstruction et de développement ainsi qu'aux efforts pour assainir les finances publiques et réduire la dette, selon un communiqué de la Commission.
Cette annonce intervient alors qu'une nouvelle tentative d'élection du président libanais devait se tenir mardi au Parlement. Un report, le huitième, semble toutefois très probable, peut-être même jusqu'après les fêtes de fin d'année. Le Liban est sans président depuis le 24 novembre et le départ du pro-syrien Emile Lahoud.
"J'espère que cette assistance financière aidera à faire avancer le processus de stabilisation du Liban. Il est maintenant crucial que les Libanais arrivent à un accord et élisent un président", a commenté Benita Ferrero-Waldner, la commissaire européenne en charge des Relations extérieures.
Cette aide est "un signe de la résilience des institutions libanaises et de l'engagement solide du gouvernement libanais pour assainir la situation budgétaire et pour réformer l'économie malgré l'instabilité politique en cours", a indiqué le commissaire aux Affaires économiques Joaquin Almunia.
L'aide, composée de prêts pour 50 millions d'euros et de subventions pour 30 millions, a été approuvée par les 27 Etats membres. Elle concrétise en partie les annonces faites fin janvier par les Européens lors de la Conférence de Paris, où le Liban avait engrangé au total 7,6 milliards de dollars de promesses d'aide internationale.


Réflexion à l'occasion du 50ème anniversaire du
traité de Rome en Mars 2007

Un long chemin reste à parcourir dans le domaine
des relations économiques euro-libanaises
La récente célébration du 50e anniversaire du traité de Rome pose naturellement la question des enjeux économiques des relations entre le Liban et l’Europe.
Une relation ancienne et particulière, mais qui demeure faiblement concrétisée au niveau économique.
Le déséquilibre de la balance commerciale entre les deux parties en est certes la preuve du long chemin à parcourir dans le développement du partenariat euro-libanais. L’Union européenne représente ainsi 50 % des importations du Liban dont les exportations vers cette zone ne dépassent pas actuellement les 10 %.
Les accords signés entre eux, notamment l’accord euro-méditerranéen, ont malheureusement peu servi à la correction de ce déséquilibre. Les exemptions douanières à l’exportation, accordées dans le cadre de ce partenariat, ont été quasiment inutiles, notamment en raison de la faible production locale et de la non-conformité d’un grand nombre de produits aux normes de production de cette zone.
Cet accord, né du processus de Barcelone signé en 1995 entre 12 pays de la rive méditerranéenne, n’a pas été à la hauteur des attentes.
Il a surtout profité à un nombre de pays maghrébins qui ont relativement réussi à accroître les échanges commerciaux avec certains pays de la zone européenne, notamment l’Italie et l’Espagne.
Ces pays ont cerné l’importance d’un tel accord et ont donc entrepris pendant des années des réformes structurelles de leurs économies à travers notamment la privatisation des institutions publiques et l’élaboration de législations facilitant la pénétration et l’installation des entreprises étrangères sur leur sol.
Le Liban et la Syrie sont « les mauvais élèves » dans cet accord, avait estimé le politologue Joe Bahout.
La rigidité du système économique au Liban et son obsolescence ainsi que le manque de législations qui favoriseraient le développement des investissements ont été les obstacles majeurs dans la concrétisation de l’accord euro-méditerranéen.
Les investissements européens au Liban sont actuellement très faibles ; on assiste même à des désinvestissements de la part d’entreprises installées depuis longtemps, notamment dans le secteur bancaire, en raison des risques encourus dans le pays.
Actuellement, l’enjeu se complique davantage avec la modification de la donne régionale.
L’économiste Charbel Nahas estime que les perspectives d’ajustement de cette relation sont fort étroites notamment en raison de la faible croissance du marché interne et également en raison de la modification technique des fonctions d’intermédiation : par exemple certains pays de la rive sud de la Méditerranée sont devenus plus accessibles à l’exportation et moins coûteux. Les risques d’instrumentalisation politique régionaux et locaux rendent encore plus difficile le réajustement de la relation commerciale entre le Liban et l’Union européenne.
Le problème majeur relève de la durabilité de ce système et c’est donc d’une stratégie de rupture qu’il s’agit d’élaborer actuellement, estime M. Nahas. Le rôle crucial de l’Europe sera, selon lui, d’accompagner le Liban dans cette phase de transition.
L’application de réformes structurelles majeures s’avère actuellement une nécessité pour assainir l’économie libanaise et pour rattraper relativement les pays de la région, mais également pour corriger le déséquilibre des échanges commerciaux avec ces pays.
Ainsi, le maintien du système économique en vigueur au Liban renforcera les probabilités de son effondrement. Nous assisterons alors à un effet « boule de neige » qui s’en prendra à l’ensemble des secteurs productifs et entraînera une crise sociale.
Alors que l’accord Euromed prévoit la mise en vigueur d’une zone de libre-échange d’ici à 2010, le Liban, clairement incapable actuellement d’entreprendre un tel pas, s’offre encore le luxe du temps dans la réforme de son système économique.

Magali GHOSN


L'Europe mobilisée pour la stabilité et la reconstruction du Liban
Beyrouth, 11 Septembre 2006- Une mission d'évaluation de la Commission européenne est arrivée à Beyrouth lundi 11 septembre 2006 pour une période de 15 jours, dans le cadre du dispositif de la Commission européenne pour la reconstruction du Liban.

Cette mission, composée d'une équipe économique et d'une équipe infrastructures, a pour objectif d'effectuer une évaluation rapide des dommages dans les domaines des infrastructures publiques, de l'énergie, de l'eau, de l'Environnement, du transport et plus généralement dans le domaine du développement économique et social.
Cette évaluation permettra ensuite de déterminer le type de soutien que pourra apporter l'Union Européenne dans le cadre des projets existants et
de projets futurs.
La mission travaillera en étroite collaboration avec les autorités libanaise, au niveau national et local, ainsi qu'avec les Etats membres de l'UE et d'autres organisations internationales comme la Banque Mondiale et les Nations-Unis.
Elle prendra aussi en considération les évaluations déjà effectuées, notamment le document d'évaluation préliminaire réalisé par le "EU Joint Research Centre".
Le soutien de l'Union Européenne se singularise par la mise à disposition d'une expérience et de moyens adaptés aussi bien financiers, techniques et humanitaires que des programmes existants dans le cadre de la coopération
entre l'Union Européenne et le Liban.
Fin août, lors de la conférence internationale sur le Liban qui s'est tenue à Stockholm, la Commission européenne a mis en place un dispositif évalué
à € 42 millions qui comprend:

* Une assistance technique au gouvernement dans le cadre du processus de reconstruction (€ 10 millions). Cette assistance est destinée à appuyer les autorités libanaises dans leur propre évaluation des dommages et dans la programmation des travaux de reconstruction. Cette assistance pourra également aider les autorités à renforcer les capacités de coordination, de recensement et de gestion des projets de reconstruction. Elle pourra enfin permettre d'instituer un mécanisme de coordination de la reconstruction qui s'appliquera aux autorités libanaises, aux institutions internationales, à celles de l'UE et à d'autres bailleurs de fonds.
* Un soutien au programme global en faveur de l'État de droit et de l'amélioration de la sécurité intérieure (€ 4 millions). Cette enveloppe aidera le gouvernement libanais à garantir le respect de l'État de droit et l'amélioration des conditions de sécurité intérieure, en particulier par le renforcement des forces de sécurité intérieure, conformément aux objectifs de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies.
* Un appui au secteur privé libanais (€ 18 millions). Cet appui est destiné à soutenir la relance de l'économie notamment par le rétablissement de la production, des services et donc de l'emploi.
* Une autre enveloppe (€ 10 millions) est disponible pour répondre aux besoins prioritaires qui seront recensés par le gouvernement libanais.

Avec ce dispositif, les moyens de la Commission européenne représentent aujourd'hui un engagement d'un montant de € 100 millions.

Sur le plan humanitaire, une enveloppe de € 20 millions a déjà été engagée, gérée par le service de l'aide humanitaire (ECHO). Une autre enveloppe d'un montant qui pourrait atteindre € 30 millions devrait être allouée, portant à € 50 millions le montant total pour l'aide humanitaire. € 11 millions ont été alloués à l'Office des Migrations Internationales (OMI) au moment fort de la guerre pour faciliter l'évacuation des travailleurs migrants.
Le Liban a également bénéficié de l'aide humanitaire bilatérale des Etats membres. Par l'intermédiaire du MIC (Monitoring Information Centre), le centre opérationnel destiné à faciliter la coordination de l'assistance européenne fournie par la protection civile dans les zones en difficulté, les Etats membres de l'Union Européenne ont fourni une assistance matérielle, notamment du matériel médical et pharmaceutique, du matériel de première nécessité et de l'équipement de lutte contre les incendies.
Parallèlement à la reconstruction, l'Union Européenne s'engage aussi dans la stabilité du Liban. 6.900 soldats ressortissants des Etats membres de l'Union Européenne vont en effet composer la colonne vertébrale de la FINUL (Force Intérimaire des Nations-Unis pour le Liban). Outre les moyens humains, les Etats membres se sont déclarés disposés à apporter un soutien à l'armée libanaise qui se déploie dans le sud du Liban et à fournir d'importants moyens sur le plan maritime et aérien, en matière de commandement, de communication et de logistique.
De son côté, le Parlement européen a adopté le 6 septembre une résolution pour une solution politique globale à travers notamment une conférence internationale destinée à relancer le processus de paix. Dans sa résolution, le Parlement souligne en effet "la nécessité de placer à nouveau le processus de paix au Moyen-Orient au tout premier plan dans l'agenda politique international". Le Parlement "invite le quartette à relancer la mise en œuvre de la feuille de route dans la perspective de l'assemblée générale annuelle des Nations unies de septembre" et "réaffirme que la formule de deux États israélien et palestinien vivant côte à côte dans la paix et la sécurité est un préalable à un règlement pacifique et durable au Moyen-Orient".
La résolution du Parlement européen demande en outre "qu'une enquête internationale approfondie soit menée, à haut niveau, sous la houlette du Secrétaire général des Nations unies, au Liban et en Israël au sujet des allégations relatives à de graves violations des droits de l'homme, de la situation des victimes et du non-respect du droit humanitaire".

L'humanitaire: une valeur européenne
Après l'attribution d'une première tranche de € 20 millions, une seconde enveloppe budgétaire de € 30 millions devrait être allouée, portant ainsi à € 50 millions le montant de l'aide humanitaire de la Commission Européenne.

Sur le terrain, les nouvelles urgences humanitaires ont été identifiées depuis le retour des déplacés dans leur région d'origine qui ont subit d'importantes destructions. Tant sur le plan des infrastructures qu'au niveau économique et social, les dégâts causés par la guerre rend difficile la réinstallation des habitants.

Dans cette nouvelle phase humanitaire, les partenaires opérationnels du service d'aide humanitaire de la Commission européenne (ECHO) s'attachent à aider les populations à reprendre leur vie quotidienne. Pour ce faire, les projets se concentrent sur le renforcement de la distribution d'eau (eau potable et eau courante), la réhabilitation des logements privés, le soutien médical (aide psychosociale, distribution de médicaments, assistance médicale dans les cliniques mobiles), les actions de déminage et une aide à l'irrigation des terres agricoles.

ECHO a ouvert un bureau local à Beyrouth le 15 juillet et dès le début du conflit, ECHO a pu compter sur ses partenaires déjà présents sur le terrain afin de répondre à la situation d'urgence. Au total ce sont 23 contrats qui sont engagés dont 6 avec les agences des Nations Unies, 16 avec des ONG européennes (pour la plupart associées à des ONG libanaises) et avec le CICR.

Par ailleurs, un appel à propositions (pour un montant total de € 100.000) a été lancé par la Délégation de la Commission Européenne au Liban. Il est destiné à financer des activités culturelles, récréatives et éducatives pour les enfants et les adolescents affectés par la guerre ainsi que des actions pour le rapprochement entre les enfants. Les informations seront disponibles sur le site de la Délégation: www.dellbn.ec.europa.eu

Une mobilisation rapide contre la marée noire

La mobilisation du Monitoring Information Center (MIC) contre la marée noire a permis au ministère libanais de l'Environnement d'obtenir des effectifs, des experts danois et français notamment, et du matériel pour effectuer des opérations de nettoyage très ciblées. Parmi les priorités figuraient notamment les ports de pêches pour faciliter la reprise de l'activité économique. La principale difficulté pour les équipes a été l'importante quantité de déchets solides mélangée au pétrole qui a parfois ralenti le travail.

Néanmoins, depuis le début des opérations au mois d'août, les experts mobilisés par le MIC et les services de l'armée libanaise ont procédé aux actions suivantes:
* Nettoyage complet du port de Byblos (plus de 120 tonnes de pétrole retirés)
* Nettoyage en cours du port de pêche de Beyrouth avec installation de booms pour contenir le pétrole et éviter l'extension de la pollution
* Marina du Movenpick: opération de confinement de la pollution en cours et extraction de 12M3 de pétrole
* Plage publique de Ramlet el Baida: une équipe d'experts français, les forces maritimes libanaises, des ONG et des volontaires sont à pied d'œuvre. Ils ont déjà nettoyé 500 m de plage et extrait environ 50 M3 de déchets et sable pollués. Une opération de "lavage du ressac" est en cours. Elle consiste à laver naturellement le sable pollué avec l'eau de mer en isolant le pétrole avec des booms absorbants.
* Formation: L'équipe marine de la Commission Européenne d'évaluation et de coordination de la pollution a effectué une formation de 22 formateurs, 5 des forces maritimes libanaises et 17 des forces de protection civile, sur les techniques sablonneuses de nettoyage de plage.

Le MIC est un centre opérationnel établi en 2001. C'est à travers ce centre que les besoins sont identifiés et les moyens mobilisés pour répondre à des demandes spécifiques.


Contacts:
* Délégation de la Commission Européenne (Liban):
Véronique Ruggirello: veronique.ruggirello@ec.europa.eu
Bouchra Chahine: bouchra.chahine@ec.europa.eu

* ECHO:
Daniela Cavini - daniela.cavini@ec.europa.eu

* MIC:
Barbara Helfferich - barbara.helfferich@ec.europa.eu

Délégation Beyrouth :
TEL: + 961 1 569 400 - FAX: + 961 1 569 415

Liens utiles:
*Délégation de la Commission Européenne au Liban
www.dellbn.ec.europa.eu
*Département d'Aide Humanitaire (ECHO)
www.ec.europa.eu/echo
*MIC (Direction générale de l'environnement)
www.ec.europa.eu/environment/civil/indes.htm
*Présidence finlandaise de l'Union Européenne
www.eu2006.fi/fr_FR/
" Conseil de l'Union Européenne
www.consilium.europa.eu/newsroom
*Salle de presse de la Commission Européenne
* Service pour les télévisions: Europe by Satellite (EbS)
www.ec.europa.eu/avservices/ebs/schedule.cfm



L’accord d’association avec l’UE officiellement en vigueur

L’accord d’association entre le Liban et l’Union européenne, signé le 17 juin 2002, entre officiellement en vigueur le 1er Avril 2006
après avoir été ratifié par les deux parties.

Dans la lignée du processus de Barcelone, cet accord de coopération vise à préparer et à soutenir, sur une période de douze ans, les réformes politiques, économiques et sociales nécessaires à l’instauration d’une zone de libre-échange entre l’UE et le Liban.
Mais les procédures de ratification étant longues, les deux parties avaient décidé d’instaurer un accord intérimaire relatif à l’aspect commercial de cette coopération. Entré en vigueur en mars 2003, ce dernier portait sur les échanges de produits industriels, agricoles et agro-industriels sur la base de la réciprocité. Ainsi, toutes les dispositions de l’accord d’association relatives au commerce et aux mesures d’accompagnement sont déjà entrées en vigueur à partir de 2003 avec l’accord intérimaire. Pendant cinq ans, à partir de l’entrée en vigueur de l’accord, soit 2003, les produits libanais exportés sur le marché européen sont exemptés de taxes, alors que les produis européens importés pour le Liban ne le sont pas.
Mais à l’échéance de ces cinq ans, en principe en 2008, le Liban doit abolir ses taxes sur les importations des marchandises européennes de façon graduelle et progressive pendant sept ans, selon un calendrier précis.
À part les dispositions relatives à la libre circulation des marchandises, l’accord d’association instaure une coopération financière, économique et sectorielle qui doit permettre de moderniser les structures afin de les rendre appropriées à l’économie de marché et aux investissements. L’accord comporte aussi un volet politique et un volet culturel.
Une conférence de presse du Premier ministre Fouad Siniora et du chef de la Délégation de la Commission européenne, Patrick Renauld, est prévue le 3 Avril pour présenter l’accord.


INDUSTRIE: Un projet cofinancé par l’Union européenne
Coup d’envoi d’Elcim 2
Beyrouth, 8 Décembre 2005- Après un premier projet qui s’est étalé sur trois ans, de 2001 à 2004, une deuxième phase du projet Elcim a été amorcée.
C’est dans le cadre d’une conférence hier à l’Institut de recherche industrielle (IRI) qu’a eu lieu le lancement officiel du Centre euro-libanais pour la modernisation de l’industrie (Elcim), un projet cofinancé par l’Union européenne à travers le Programme européen de soutien intégré (ISSP) pour les petites et moyennes entreprises (PME).
Ce centre est doté d’un budget d’environ six millions d’euros et vise à assurer une assistance législative, financière et surtout technique aux PME. Ainsi, un groupe formé d’experts européens et locaux a été créé à cette fin-là ainsi qu’un comité de pilotage présidé par Fadi Abboud.
L’assistance technique que le centre fournit aux PME libanaises se concrétisera à travers des sessions de formation ainsi que des séances de coaching sur les nouvelles technologies ainsi que la production.
Le centre assistera également les entreprises dans l’innovation et l’amélioration de leur production : la gestion de la qualité, l’emballage, le marketing, la politique de fixation du prix, etc.
Par contre, Elcim n’offre pas des prêts aux entreprises, le centre ayant été conçu pour faciliter l’accès des PME aux prêts à travers l’élaboration d’études de faisabilité financières afin que ces dernières remplissent pleinement les conditions d’octroi de crédits auprès des banques commerciales et de Kafalat et la Banque européenne pour l’investissement (BEI).
En revanche, les PME souhaitant bénéficier de l’éventail de services d’Elcim doivent remplir une série de critères afin d’être apte à être intégrés au programme.
À titre d’exemple, une entreprise doit être établie depuis au moins deux ans, d’avoir des rapports financiers solides et fiables, d’être enregistrée à la Chambre de commerce, etc.
Un comité a été ainsi créé pour trier les entreprises capables de bénéficier de l’assistance d’Elcim en fonction de ces différents volets. L’entreprise n’est pourtant pas totalement exemptée des frais ; elle devra payer 20 % des frais des experts à court terme.
De plus, la marge de manœuvre d’Elcim sera limitée à trois actions pour chaque entreprise et à un budget de 30 000 euros pour chacune.
Les entreprises, de leur côté, une fois intégrées au programme doivent respecter les délais fixés par le groupe d’experts.
Par ailleurs, la première phase d’Elcim n’a pas été épargnée par les critiques, notamment concernant certaines défaillances dans quelques volets, selon certains bénéficiaires du projet.
Un directeur d’une entreprise de cuir a ainsi signalé le retard d’environ deux mois dans le paiement des prêts qui lui ont été accordés et a exhorté les responsables à Elcim à intervenir pour éviter la répétition de tels cas.
Malgré les difficultés rencontrées par certains bénéficiaires, la majorité a été reconnaissante de l’effort déployé par les gérants et les experts d’Elcim 1.
Magali GHOSN pour L'Orient le Jour


Les « Journées euro-méditerranéennes » à Beyrouth, pour célébrer dix ans de partenariat entre l’UE et le Liban



Dix ans de partenariat fructueux, cela mérite bien une célébration, surtout lorsque l’objectif est de pousser une société à rester dynamique et à combattre les nombreux dangers d’apathie qui pourraient la guetter à tous les niveaux, et surtout sur le plan de l’initiative civique.
À l’occasion du dixième anniversaire de la signature de la Déclaration de Barcelone (28 novembre 1995), qui avait marqué le début du partenariat euro-méditerranéen, la Délégation de la Commission européenne a tenu hier une conférence de presse pour lancer les « Journées euro-méditerranéennes », lesquelles se tiendront en parallèle du sommet Euromed de Barcelone,
les 21, 28 et 29 novembre à Beyrouth.
Pour marquer les dix ans de relations entre l’Europe et la Méditerranée, et tout particulièrement entre l’Europe et le Liban, la Délégation de la Commission européenne organise, en coopération avec l’Université La Sagesse et le Centre d’analyse sur les différends et leurs modes de solutions (Cadmos), ces « Journées euro-méditerranéennes », dont l’objectif est de mettre en relief le travail de coopération qui s’est établi entre la société civile libanaise et la Commission européenne tout au long de l’année 2005,
à travers des exercices d’élaboration de plans d’action et de simulations de négociations de ces plans d’action.
Ces exercices sont destinés à engager une dynamique de dialogue et à sensibiliser les différents acteurs de la société libanaise sur les enjeux d’une Politique européenne de voisinage (PEV).
Par-delà le simple anniversaire du processus de Barcelone, c’est une véritable dynamique que l’UE cherche à mettre en place au niveau de la société civile, à l’heure où la communauté internationale est à la recherche de toute initiative positive au Liban, traduisant une réelle volonté de concrétisation d’un programme de réformes générales.
Une première simulation d’élaboration de plan d’action dans le cadre de la PEV a été effectuée en début d’année avec 60 étudiants issus de trois universités (UL, USJ, AUB) qui se sont aujourd’hui constitués en groupe sous le nom de « LebYouth ». La deuxième simulation a été menée par quelque 90 participants issus de milieux professionnels (syndicats, ONG, partis politiques, journalistes, groupes professionnels, Chambres de commerce, banques, chefs d’entreprise). Elle est dirigée par l’Université La Sagesse et le Cadmos.
Cette simulation sera finalisée en direct le lundi 21 novembre, en première partie des « Journées euro-méditerranéennes ». Ainsi, un « groupe de travail interministériel » présentera son plan d’action pour le Liban à « un groupe parlement », qui pourra apporter des amendements avant d’adopter le document. Les deux groupes sont composés de responsables de la société civile libanaise.
Ensuite, les 28 et 29 novembre, les « Journées euro-méditerranéennes » seront consacrées à des débats, ouverts au public, notamment sur le bilan du processus de Barcelone, les aspects politiques et économiques du partenariat euro-méditerranéen, les difficultés liées au terrorisme et le rôle de la société civile dans les relations entre le Liban et l’Europe. Parmi les intervenants figurent des responsables libanais, dont les ministres Marwan Hamadé, Ahmed Fatfat, Tarek Mitri, ou encore le député Samir Frangié, mais aussi des économistes et des hommes d’affaires, des responsables de la société civile libanaise et européenne et des diplomates européens.
En parallèle, des rencontres seront tenues et animées par des responsables de projets en cours au Liban et financés par l’UE. Au menu de ces rencontres : le rôle de la femme dans le développement rural, l’expérience du programme « Afkar » pour la société civile, le développement local et la planification, les médias et le partenariat, et, enfin, l’industrie du cinéma dans la région MEDA. Ces débats seront ouverts au public.

>> Euromed à la télévision

La conférence de presse
La conférence de presse pour lancer les journées s’est déroulée le 18 novembre au siège de la Délégation de la Commission européenne, en présence du chef de la délégation au Liban, Patrick Renauld, de l’ambassadeur de Grande-Bretagne (qui exerce actuellement la présidence de l’Union), James Watt, de l’ambassadeur d’Autriche (qui doit prendre la relève à la présidence), Georg Mautner Markhof, et du responsable du Cadmos et professeur à l’Université La Sagesse,
Sélim el-Sayegh.
Prenant la parole, M. Renauld a rappelé combien le processus de Barcelone est
« unique ».
« Jamais encore une table de travail et de dialogue n’avait été ouverte à tous les pays du pourtour méditerranéen. Table autour de laquelle chacun a pu échanger, s’affronter ou se réconcilier. Jamais encore il n’avait été proposé aux pays du pourtour méditerranéen une coopération aussi étendue et aussi importante en termes de moyens : depuis 1995, près de 10 milliards d’euros en dons ont été alloués au programme MEDA. Huit milliards et 787 millions précisément sous forme de dons. Jamais encore la dynamique de dialogue ne s’était engagée aussi loin », a-t-il indiqué.
« L’ambition de Barcelone était le dialogue, la coopération dans le partenariat et enfin la paix. Qu’en est-il après 10 ans ? C’est le propos de ces rencontres qui seront organisées les 21, 28 et 29 novembre à Barcelone et plus modestement à Beyrouth », a précisé M. Renauld.
« Un premier bilan a été dressé et aujourd’hui la PEV vient compléter ce partenariat en lui apportant ce qu’il manquait : d’abord une coopération bilatérale renforcée et un volet politique consolidé. La coopération a été trop longtemps perçue comme une assistance technique et humanitaire et pas assez comme coopération politique », a-t-il noté.
Rappelant que l’Algérie, la Tunisie, le Maroc, les territoires palestiniens, Israël et la Jordanie ont déjà soumis un plan d’action à la Commission européenne, M. Renauld a souligné que celui-ci « constitue la première étape du processus de la PEV ».
« Le plan d’action est une “feuille de route” du gouvernement, plaçant le pays dans une perspective de 5 à 8 ans. C’est un document négocié, sur lequel sera désormais basée toute la coopération avec l’UE et grâce auquel ces pays pourront étape par étape intégrer le marché intérieur européen », a-t-il précisé.
« Au Liban, la Délégation a souhaité dès le début de l’année associer et impliquer la société civile dans ce processus qui engage le pays sur un long terme. Notre objectif était double : donner à la société civile les moyens réels de mesurer les enjeux de la PEV et favoriser une dynamique de dialogue entre la société civile et les dirigeants politiques », a-t-il indiqué, mettant en exergue la fonction latente du projet.
« Ces “journées euro-méditerranéennes”, qui s’ouvrent lundi jusqu’au 29 novembre, seront l’occasion à la fois de dresser un bilan du processus de Barcelone, d’évoquer plus en détail certains projets menés au Liban et de prendre la mesure des propositions de la société civile libanaise », a-t-il conclu.
De son côté, l’ambassadeur britannique, James Watt, a mis en évidence les nombreux changements survenus en dix ans, depuis le processus de Barcelone, notamment au sein même de l’UE.
M. Watt a insisté sur l’importance de saisir cette opportunité pour aboutir à des changements substantiels, sur le plan de la sécurité, de la stabilité, de créer une dynamique au niveau social et économique, une dynamique transnationale.
Quant à Sélim el-Sayegh, de l’Université La Sagesse, c’est dans une perspective de société civile qu’il a pris la parole, évoquant la portée du plan d’action élaboré par les diverses composantes de cette société civile libanaise et qui sera présenté puis débattu à La Sagesse dans le cadre de ces « Journées euro-méditerranéennes ». Un document-fleuve, dense, indépendant et rigoureux, fruit d’un véritable défi, celui de réunir le plus grand nombre de représentants. L’objectif : réfléchir en commun pour aboutir à un texte reflétant les attentes, les appréhensions et les projets de tout un chacun. En d’autres termes, jeter les bases, au sein de la société civile, d’un nouveau contrat social, mais qui déboucherait sur du concret.
Après avoir évoqué le mécanisme de la mise en place de ce texte synthétique et consensuel, qui sera discuté durant les « Journées euro-méditerranéennes », M. Sayegh a enfin mis en évidence la nécessité de reconsidérer l’ensemble de l’aspect politique de la coopération avec l’UE, pour aider le Liban à établir une stabilité politique durable sur des fondements sains.

Pessimisme européen et absence de la plupart des dirigeants arabes pour le premier sommet euroméditerranéen

Le président libanais Emile Lahoud, éclaboussé par le rapport de la commission d'enquête onusienne, sera représenté à Palma par son ministre des Affaires étrangères. D'autre part, la présidence britannique de l'Union européenne n'a invité que le chef de la diplomatie syrienne en raison des accusations formulées contre Damas par l'ONU après l'attentat qui a tué l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri.

Palma de Majorque, 27 novembre 2005- Les pays européens participant au sommet Euromed à Barcelone redoutent qu'il se solde "par une occasion historique manquée pour les pays arabes", a-t-on indiqué dimanche de source européenne à Palma de Majorque (Baléares).
"Certains de ces pays sont en train de perdre une occasion historique", a estimé cette source à Palma, où s'ouvrait la réunion fondatrice du groupe de Haut niveau de l'ONU sur l'Alliance des civilisations, une initiative patronnée par l'Espagne et la Turquie.

Une autre source gouvernementale espagnole a expliqué les défections en cascade de leaders arabes par le "contexte international, qui n'est pas facile". "Ce n'est pas la même chose d'organiser un tel sommet avec et sans guerre en Irak", selon cette source, "la guerre en Irak contamine tout dans la région : les relations entre les pays arabes et les relations entre les pays arabes et l'Europe".

Interrogée sur une éventuelle responsabilité de la présidence britannique de l'UE dans la désertion des leaders arabes, cette source l'a formellement niée, ajoutant que "ce sommet est co-présidé par (José Luis Rodriguez) Zapatero, qui lui, a retiré les troupes espagnoles d'Irak". -
(Avec AFP)



EUROMED

Lancement des négociations pour un plan d’action euro-libanais

Beyrouth, 18 Octobre 2005- La « Task Force » de l’Union européenne chargée de la politique européenne de voisinage a participé à un séminaire ministériel au Grand Sérail pour lancer officiellement les négociations d’un plan d’action de cinq ans entre Beyrouth et Bruxelles. Il s’agit d’un programme de projets communs qui seront définis selon les priorités établies par le gouvernement libanais et soutenues par l’Union européenne. Le chef de la délégation européenne, Alan Seatter, insiste sur la complémentarité entre cette « feuille de route » et le programme de réformes qui sera soumis aux bailleurs de fonds lors de la conférence internationale d’aide au Liban prévue d’ici à la fin de l’année 2005.

28 Avril 2005
1ère édition des Cahiers EuroMed avec
L'Orient-Le Jour, Le Commerce du Levant et As-Safir


>> Voir le planning
des emissions TV et parutions presse
du programme "Cahiers EuroMed"

>> Euromed à la télévision


>> Le site du programme
EuroMed Jeunesse Liban

29 et 30 Octobre 2004
Conférence Internationale à L'USJ
« Le défi euro-méditerranéen : pour un partenariat des deux rives »
Pour une mare nostrum une et plurielle
Suite à la conférence internationale tenue en 2003 par la Chaire d’anthropologie interculturelle sur le thème « Le dialogue des cultures et la résolution des conflits : les horizons de la paix », l’Université Saint-Joseph organise cette année un colloque autour de la même problématique envisagée néanmoins dans une perspective plus précise. Ainsi, sous le thème du « défi euro-méditerranéen : pour un partenariat des deux rives », les différentes relations entre les pays du pourtour méditerranéen, qui représentent selon le père Sélim Abou, « un défi et un espoir », ont été abordées. «La Méditerranée rassemble des peuples qui se reconnaissent comme riverains, mais ont du mal à cohabiter comme voisins ». Tel est le « paradoxe » que Joseph Maïla, recteur de l’Institut catholique de Paris, a voulu mettre en exergue lors de son allocution hier. Selon lui, les cultures et les civilisations ne dialoguent pas. Ce sont les individus qui dialoguent entre eux, à travers notamment des échanges de natures différentes, les voyages, les médias… Ce n’est donc pas uniquement les accords internationaux ou les traités entre les États qui seront la source du dialogue entre le Nord et le Sud de la Méditerranée, mais la rencontre des diverses sociétés civiles. M. Maïla souligne en outre que, « une et plurielle, la Méditerranée dans l’histoire a été le lieu de trois paradigmes ». Le premier est celui de la connaissance fondée sur un axe commun de pensée, qu’elle soit « l’intuition de l’unité représentée par le monothéisme » ou l’argumentation rationnelle fondée sur la raison. Ainsi, « raison et foi se sont répandues dans l’histoire de l’Orient comme de l’Occident méditerranéens ». Le deuxième paradigme est celui de la puissance. C’est en Méditerranée que les civilisations se sont affrontées à travers le temps dans des moments de ruptures et de choc. Enfin, le troisième paradigme, celui « de la coopération et de l’intégration », pose toutefois une multitude de problèmes à l’heure actuelle pour une « Union européenne qui se fait et un monde arabe qui se défait ». André Laronde, professeur à l’Université Paris IV et membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, s’est, pour sa part, attaché à retracer l’histoire de la Méditerranée antique depuis les Phéniciens, à qui l’on doit le premier échange réel sur les côtes méditerranéennes, à l’Empire de Rome en passant par Alexandre le Grand, jusqu’aux conquêtes arabes. M. Laronde insiste toutefois sur le fait que, malgré les dominations politiques successives, la mare nostrum ( nom donné par les Romains à la Méditerranée) a toujours eu un caractère multiculturel illustré par un échange permanent entre les différentes cultures. De son côté, Henry Laurens, professeur au Collège de France, esquisse le rôle géopolitique de la Méditerranée à partir du XVIe siècle, période à laquelle le bassin méditerranéen devint un espace économique vital pour l’Europe et, par conséquent, un enjeu de rivalité. Ces nouvelles puissances industrielles joueront un rôle primordial dans la modification du paysage méditerranéen, surtout avec le colonialisme en Afrique du Nord, l’introduction de l’idée de nationalisme dans les Balkans et enfin avec le mouvement de réformes enclenché par certains pays pour survivre. L’Europe, synonyme de modernité, étendra peu à peu son influence à toute la Méditerranée, conclut M. Laurens.
Un foyer d’instabilité
C’est autour de l’idée de « puissance » que Bertrand Badie, professeur des universités à l’Institut d’études politiques de Paris (IEP), a articulé son analyse. Tout en soulignant la difficulté d’un politologue à analyser « une situation non close », par rapport aux historiens, qui analysent des « situations closes », M. Badie a expliqué que si « la Méditerranée était un espace de puissance, elle est devenue aujourd’hui un foyer d’instabilité ». « Aujourd’hui, affirme M. Badie, la puissance devient incertaine, parfois même impuissance ». Pour lui, « la domination cherche tout naturellement à s’exercer dans les espaces de rupture ou de fracture ». La partie orientale du bassin méditerranéen illustre le mieux cette instabilité née après la fin de l’ère de la bipolarité et l’avènement de l’unipolarité. Cette situation inédite a considérablement affaibli le rôle des États au Proche-Orient, qui se protégeaient naguère derrière l’une ou l’autre puissance créant un certain équilibre. Aujourd’hui, face à l’impuissance ou à l’indifférence des États, la violence étatique se transforme en une violence sociale. Une situation on ne peut plus dangereuse, car celle-ci se concrétise pratiquement par le terrorisme qui devient incontrôlable. M. Badie explique enfin les raisons du mauvais fonctionnement de l’intégration sociale : l’aliénation, c’est-à-dire l’échec de l’occidentalisation, l’anomie, qui consiste en une absence de règles sociales communes, l’humiliation, « qui tend à se construire sur une inégalité postulée », et l’échec du processus de redistribution, créant un « déficit criant de développement humain ». La deuxième partie du colloque, intitulée « La Méditerranée, des Méditerranées », est consacrée, selon père Abou, à la diversité des traditions culturelles des pays méditerranéens. L’ancien recteur de l’USJ affirme d’abord que le processus de Barcelone part du principe d’une politique européenne de voisinage fondée sur l’État de droit, la bonne gouvernance et le respect des droits de l’homme, en plus de son volet économique. Après avoir brossé rapidement l’historique et les caractéristiques des trois espaces religieux, juif, chrétien et musulman, du bassin méditerranéen, le père Abou s’arrête sur les résistances de certains pays du sud et de l’est de la Méditerranée à s’engager en faveur du respect des droits de l’homme. Cette résistance est fondée sur la mise en cause des origines et des fondements des droits de l’homme : sont-ils religieux ou laïcs ? Or, selon le père Abou, ce malaise occulte le déficit de modernité du sud et de l’est méditerranéens illustré par un écart de plus en plus grand du niveau de vie entre le Nord et le Sud, se doublant d’un déficit de démocratie. La résistance de ces pays s’accompagne généralement d’une demande d’adaptation des droits de l’homme à leur culture. Le père Abou énumère toutefois les améliorations enregistrées dernièrement telles que l’interdiction de l’excision et du crime d’honneur, tout en affirmant qu’il reste beaucoup à faire dans les domaines de la liberté religieuse et de la liberté d’expression. Il conclut en lançant une mise en garde contre deux dangers : d’abord que l’Europe se contente de s’intéresser uniquement au volet économique, ensuite que les relations se cantonnent au niveau étatique sans atteindre la société civile.

Antoine AJOURY
pour L'Orient-Le Jour

Vue d'ensemble des relations UE-Liban

Mise à jour Octobre 2005

Point de Vue:
Les relations entre le Liban et l’Union européenne :
quelle chance pour dépasser le simple partenariat ?


Intervention lors d'un colloque de l'Agence Universitaire de la Francophonie à Rabat au Maroc
Par Georges Saad Docteur en droit public, Maître de conférences à la Faculté de droit et à la Filière francophone de droit, Université libanaise.

Le programme ARAL,
"Assistance pour la Réhabilitation de l'Administration Libanaise"
est développé sans le cadre de l'OMSAR
avec le concours de la délégation de l'UE au Liban

Les Programmes et Projets 2004-2005
de Développement économique et institutionnel

Programme des micro-crédits au Liban-sud: objectif atteint
23 Juin 2004- Pour l’UE, l’objectif d’octroyer 412 microcrédits sur une période de trois ans a été atteint. Le montant des crédits variait entre 250 et 3 500 euros, à un taux régressif de 12 %. Aujourd’hui, le projet est devenu un fonds rotatif qui continue à fonctionner et à profiter à d’autres initiatives, ce qui assure sa durabilité. L’UE a consacré à ce projet un budget de 340 000 euros, et l’association Aide au développement rural a conclu un partenariat avec la Banque Audi, qui participe au projet à hauteur du même montant. Même principe mais exécuté avec des modalités différentes, le projet « Fonds de développement économique et social » a également eu son lot de bénéficiaires dans les différentes régions du Liban-Sud, notamment à Nabatiyé, où s’est aussi rendu le diplomate européen. Financé par l’UE à concurrence de 25 millions d’euros et par le gouvernement libanais qui a contribué pour la somme de 6 millions d’euros, le projet comprend une composante dite « création d’emplois » (12 millions d’euros) qui, comme son nom l’indique, vise à octroyer des prêts aux petites entreprises en multipliant localement les opportunités de travail. C’est le cas par exemple de Mona Olleik, qui a eu l’idée de créer une crèche à Nabatiyé, une idée favorablement accueillie par les bailleurs de fonds et par l’ICU (Istituto per la Cooperazione Universitaria), une ONG de soutien qui pilote les projets sur place en offrant notamment des services de développement d’entreprises aux bénéficiaires des crédits. Ces derniers reçoivent ainsi un appui dans le développement de leur plan d’affaires, ce qui leur donne de meilleures chances de réussite. C’est d’ailleurs en suivant leur conseil que Mme Olleik, une jeune femme de 38 ans, pourra espérer rembourser à temps son prêt de 18 millions de livres libanaises et agrandir sa crèche, qui emploie maintenant 5 personnes spécialisées, dont deux jardinières, une infirmière et une « maman » pour les tout-petits. Conçue dans l’esprit d’une garderie moderne, La Crèche des kangourous est un exemple réussi d’entreprise gérée par une femme et placée au service d’autres femmes, puisqu’elle accueille près de 30 enfants dont les mères exercent une profession à plein-temps. Divisée par thèmes et par sections d’activités, la crèche offre aux enfants qui ont entre 2 mois et 4 ans des ateliers de jeux et d’éducation pour les occuper en même temps qu’un supplément pédagogique. Dans ce projet, les crédits sont gérés par la Société générale de banque au Liban (SGBL). Le montant des prêts varie de 6 à 30 millions de LL, avec remboursement sur une période de 5 ans à un taux d’intérêt (pour le client) de 12,75 % régressif pour une nouvelle entreprise, et 10,75 % pour le développement d’une entreprise existante. C’est ce que paie actuellement Abbas Nehmé, un fermier de Nabatiyé qui, grâce à un prêt de 13 millions de LL, a pu s’acheter 6 autres vaches et employer une personne supplémentaire. Avec une production qui a atteint aujourd’hui près de 150 litres de lait par jour, Abbas espère d’ici à quelques années pouvoir acquérir jusqu’à 25 vaches. Pour Nadim Moujaès, responsable du projet au sein de la SGBL, cette initiative est d’autant plus importante qu’elle a donné à des couches sociales très défavorisées l’accès au crédit, chose qui était impossible auparavant. Outre l’impact économique immédiat sur le niveau de vie des bénéficiaires, le projet a permis de familiariser une certaine catégorie sociale avec les opérations bancaires et la gestion de leurs comptes. « Il faut savoir que la notion de crédit reste, dans certains milieux libanais, un thème tabou. Grâce à ce projet, l’équipe a réussi à introduire une nouvelle culture qui ne pourra que profiter à long terme à ses bénéficiaires », a-t-il affirmé. Pour M. Renauld, ces réussites individuelles et ponctuelles sont certes louables, mais leur impact reste localisé géographiquement. « Toute initiative d’aide doit désormais s’inscrire dans le cadre d’une stratégie nationale de développement social qui permet de situer tout projet dans le temps en lui assurant une certaine pérennité », a souligné le diplomate, en indiquant que les grands donateurs tels que la BM et l’UE rechignent désormais à financer des projets par thèmes sectoriels. « Ils s’intéressent par contre à des projets qui sont le fruit d’une vision stratégique et globale du développement », a expliqué le diplomate. C’est à ce débat qu’est d’ailleurs invité aujourd’hui le ministre des Affaires sociales, Assaad Diab, et les responsables du CDR qui doivent, en collaboration avec l’UE, définir les grandes lignes de cette stratégie nationale. Un rendez-vous à ne pas manquer.

L’idée n’est pas nouvelle, mais le défi est de taille : aider les populations à faibles revenus à améliorer leurs conditions de vie et surtout à se familiariser avec la culture des affaires et les outils de la gestion moderne. Une tâche à laquelle s’est attelée la délégation de la Commission européenne au Liban depuis plusieurs années en démarchant les petits entrepreneurs du Liban-Sud et du Liban-Nord dans le cadre d’une politique de soutien à toute initiative de développement économique. En octroyant des microcrédits et des prêts à tous les candidats désireux de faire fructifier leurs revenus ou d’agrandir leur entreprise, l’UE a voulu contribuer à la création d’emplois tout en inculquant une culture de rationalisation économique aux personnes pleines de bonne volonté mais qui sont peu ou pas préparées à la gestion quotidienne de leurs affaires. C’est dans ce cadre que s’inscrit la visite du chef de la délégation de la Commission européenne au Liban, Patrick Renauld, qui a visité mardi les bénéficiaires des projets financés par l’UE, en compagnie de plusieurs experts de la Commission. Accompagné d’un groupe de journalistes, le diplomate s’est rendu d’abord à Tyr, où il a visité deux bénéficiaires du projet de « Réinsertion économique au Liban-Sud », mis en œuvre par l’association Aide au développement rural. Réalisé entre 1999 et 2002, ce projet visait à octroyer des crédits pour développer des opportunités de travail en intensifiant la participation des femmes à la vie économique. Rou’aya Istambouli Chahine est mère de six enfants. Elle gère depuis près de vingt ans une petite boulangerie artisanale à Hay el-Joura, au centre de Tyr. Grâce à un microcrédit de 3 000 euros qu’elle a pu obtenir de l’UE, elle a réussi à acquérir un nouveau matériel et à réparer son pétrin. Spécialisée dans la confection des galettes pour knafé, Rou’aya a réussi trois ans plus tard à rembourser son microcrédit avec un intérêt dégressif de 12 %. Aujourd’hui, elle affirme fièrement « avoir doublé mon revenu, embauché trois distributeurs et marié cinq de mes enfants ». Une réussite qui l’encourage désormais à agrandir sa boulangerie et à diversifier sa production. À l’instar de plusieurs autres bénéficiaires de Tyr, Rou’aya a su faire bon usage de la somme modique obtenue, notamment grâce au soutien d’une ONG locale qui lui a prodigué les conseils et le suivi nécessaires pour l’expansion de son entreprise artisanale. Majed Mahmoud Bawab, lui, est pêcheur. À l’instar de ceux qui pratiquent ce métier, il n’arrivait plus à joindre les deux bouts, surtout après que sa barque eut coulé. Animé d’une détermination à toute épreuve, il décide de reconstruire une nouvelle embarcation avec l’aide de ses frères, un projet qui lui coûte 25 000 $. Il obtient 3 000 euros sous forme de microcrédit. Un coup de pouce qui l’encourage à élargir ses horizons en convertissant son bateau au tourisme durant l’été. Incapable de dire dans quelle proportion il a pu améliorer ses revenus, le pêcheur sait en tout cas qu’à ce stade, il n’a pas encore pu amortir les 30 % de son investissement. Mais il n’abdique pas pour autant et espère arrondir ses fins de mois en amenant les groupes d’écoliers en randonnée de mer. Convaincu que Bawab est sur la bonne voie, M. Renauld lui a assuré qu’une fois le prêt remboursé, il pourra envisager un autre investissement, en achetant notamment une seconde et peut-être même une troisième barque. Pour le diplomate, bien que ces microcrédits soient ponctuellement bénéfiques, ils restent insuffisants pour résoudre le problème de fonds auquel fait face la majorité des pêcheurs, qui n’ont ni les moyens ni la formation nécessaires pour moderniser leurs techniques de pêche.

Jeanine JALKH pour L'Orient-Le Jour


O-O-O
Mai 2004

1,24 milliard d’euros aux pays méditerranéens en 2005-06
dont 70 millions d’euros d’aide pour le Liban dans le cadre d'EuroMed

La Commission européenne a annoncé le 4 Mai 2004, l’octroi en 2005-2006 de 1,24 milliard d’euros d’aide aux pays du pourtour méditerranéen, à la veille de la conférence ministérielle du partenariat Euromed, qui aura lieu à partir de ce soir à Dublin. La Commission, la Banque européenne d’investissement (BEI) et la Banque mondiale (BM), les trois principaux bailleurs de fonds au Proche-Orient, en Afrique du Nord et sur la rive méridionale du bassin méditerranéen, se sont aussi entendues pour renforcer la coordination de leurs actions dans la région. Pas loin de la moitié de l’aide approuvée par l’Exécutif européen pour 2005-2006 est destinée au Maroc (275 millions d’euros) et à l’Égypte (243 millions), selon les chiffres fournis par Bruxelles. La Tunisie bénéficiera au cours de la même période de 144 millions, la Jordanie de 110 millions et l’Algérie de 106 millions. La Syrie et le Liban se verront allouer respectivement 80 et 70 millions. Le solde de 215 millions servira à des projets sur l’ensemble de la région.
L’ensemble de cette aide entre dans le cadre des programmes Meda, le principal instrument financier du partenariat Euromed, également connu sous le nom de
« processus de Barcelone », qui régit la coopération entre l’Union européenne et les pays du pourtour méditerranéen


L’Union européenne s'inquiète du manque de coopération du Liban

Beyrouth, Février 2004- La délégation de la Commission européenne à Beyrouth a publié le 18 Février un communiqué pour exprimer son mécontentement à la suite du report de la signature d’une convention de financement pour un projet de développement agricole au Liban qui doit bénéficier d’un don européen de 10 millions d’euros. La signature, qui devait avoir lieu mardi dernier, avait déjà été reportée une première fois, alors que l’élaboration du projet avait nécessité 18 mois, cette préparation s’était effectuée « dans la plus grande transparence avec l’ensemble des acteurs de la profession, la commission parlementaire de l’Agriculture et le ministère de l’Agriculture », a souligné le chef de la délégation, Patrick Renauld. L’ambassadeur s’est déclaré « préoccupé par les mécanismes de décision » libanais qui « alourdissent le fonctionnement de la coopération entre l’Union européenne et le Liban ». Patrick Renauld a fait cette déclaration à l’issue d’une entrevue avec le Premier ministre Rafic Hariri qui a porté sur les raisons des deux reports successifs de la signature depuis le mois de décembre 2003.
Le président du Conseil a assuré à l’ambassadeur que ce retard n’était pas imputable aux services du ministère de l’Agriculture, indique-t-on dans le communiqué de la délégation. M. Renauld a également marqué son inquiétude quant aux conséquences de ces retards sur la mise en œuvre effective du projet. ` « Les agriculteurs, bénéficiaires directs du projet, s’en trouvent pénalisés, alors que l’état actuel de l’agriculture libanaise nécessite des mesures rapides. » Le projet agricole, qui concerne le secteur des fruits et légumes, a en effet pour objectif de revaloriser les revenus des agriculteurs. Le but est de les aider à produire mieux, grâce à des mesures d’assistance technique notamment, et à mieux commercialiser leurs produits, grâce à la mise en place d’un système d’accès à l’information sur les prix et les marchés.

Infractions au droit de la propriété intellectuelle sur les médicaments
Par ailleurs, dans un communiqué séparé paru hier, la délégation de la Commission européenne à Beyrouth dénonce des infractions au droit de la propriété intellectuelle commises lors de l’enregistrement des médicaments. L’ambassadeur Patrick Renauld a évoqué la question hier lors d’un entretien avec le ministre de la Santé, Sleimane Frangié, à qui il a exprimé sa « vive inquiétude face à des pratiques qui peuvent nuire considérablement à la santé des consommateurs et aux investissements au Liban ». En réponse, le ministre a assuré au chef de la délégation que des mesures de transparence portant sur l’enregistrement des nouveaux produits pharmaceutiques étaient en cours d’élaboration en vue d’être adoptées très prochainement. Le délégation européenne a été saisie de la question à la suite de plaintes de sociétés pharmaceutiques libanaises et étrangères concernant certaines pratiques lors de l’enregistrement des médicaments. « Le non-respect de ces lois porte atteinte à la crédibilité du Liban, candidat à l’adhésion à l’Organisation mondiale du commerce », lit-on dans le communiqué. Les relations entre l’Union européenne et le Liban ainsi que les activités de coopération seront évoquées le 23 février à Bruxelles dans le cadre du Conseil de coopération UE-Liban, le troisième depuis le début du processus de coopération en 1978.


La Semaine du Liban à Barcelone : pour un regard nouveau

Organisée par l’Institut européen de la Méditerranée, une Semaine du Liban se tient à Barcelone jusqu’au jeudi 18 décembre 2003.
Au programme, une palette d’activités variées qui présente les différentes facettes du pays du Cèdre. Cet événement, qui reflète «nos relations croissantes avec le Liban», indique Andreu Claret, le directeur de l’Institut européen de la Méditerranée, vise à donner une autre image du Liban que celle de la guerre et à «remettre en cause nombre de stéréotypes erronés, qui perdurent encore à l’étranger, tel le terme de “ libanisation ”, comme symbole de chaos et de confrontation. Il faut porter sur ce pays un regard nouveau.» Outre les journées de débats, au cours desquelles des hommes politiques, des économistes, des sociologues sont invités à donner leur vision actuelle de la situation au Liban, ce regard nouveau devrait être apporté aux Catalans par les manifestations artistiques libanaises qui sont prévues quotidiennement. Concerts, cinéma, exposition de photographies et même gastronomie ponctuent donc d’une note festive les rencontres, conférences et tables rondes axées essentiellement sur l’économie, l’architecture, l’archéologie et le tourisme, tous ces sujets d’intérêts communs à la plupart des pays de la Méditerranée. Ouverte par la musique traditionnelle de Ziad Ahmadieh et de son groupe qui ont offert aux Catalans deux concerts, les vendredi 12 et samedi 13 décembre, mariant les airs populaires libanais à des compositions nouvelles, la semaine déroule plusieurs films de jeunes réalisateurs, dont Quand Mariam a parlé, de Assad Fouladkal, Toi où que tu sois, de Bourhane Alaouié, ou encore Maudit soit l’exil, de De Gaulle Eïd. À signaler également, une rencontre autour de «La production littéraire et la traduction au Liban et en Catalogne» prévue pour le mercredi 17 décembre, et à laquelle sont conviés, aux côtés d’écrivains et d’éditeurs espagnols, Élias Khoury, Ahmad Beydoun et Amin Maalouf.

En marge de ce volet culturel nourri, la Chambre de commerce et d’industrie de Beyrouth a annoncé qu’elle organisait le 17 Décembre une « journée économique du Liban » à Barcelone, en collaboration avec la Chambre de commerce de la capitale catalane. L’événement sera inauguré par le ministre libanais de l’Économie et du Commerce, Marwan Hamadé, en présence du Premier ministre catalan, Jordi Pujol, et du président de la Fédération des Chambres de commerce libanaises, Adnane Kassar. Le président de l’Association des banques, Joseph Torbey, parlera du secteur bancaire libanais et le président d’Idal, Samih Barbir, évoquera les opportunités d’investissement au Liban, au cours d’une série de conférences autour de l’économie libanaise. Une trentaine de représentants du secteur privé participent à l’événement qui sera aussi l’occasion de signer un accord de coopération entre les Chambres de commerce et d’industrie de Beyrouth et de Barcelone pour promouvoir les échanges entre le Liban et l’Espagne.


L'UE accorde 15 M EUR pour améliorer la qualité des produits libanais

Patrick Renauld, Ambassadeur de l'UE au Liban: un poids politique de plus en plus important
L'Union européenne a décidé d'accorder, à la veille de la fête nationale libanaise, 15 millions d'euros au Liban pour l'aider à renforcer la qualité de ses produits, dans le cadre de l'accord d'association euro-méditerranéen, a annoncé dans un communiqué la délégation de la Commission européenne à Beyrouth. D'une durée de 4 ans, la convention de financement pour ce projet "qualité" a été signée par le ministre libanais de l'Economie Marwan Hamadé et le chef de la délégation de la Commission européenne au Liban Patrick Renauld. "Ce projet a pour objectif majeur d'améliorer la qualité des produits libanais et de les mettre en conformité aux normes internationales et européennes", souligne le communiqué. Il permettra au secteur privé libanais "d'accroître sa compétitivité, et d'augmenter son potentiel d'accès aux marchés internationaux (...) et d'améliorer la sécurité alimentaire des consommateurs", ajoute-il. Cet accord intervient à la veille d'une visite lundi à Bruxelles de M. Hamadé pour discuter "d'une possible intégration du Liban au marché européen", selon M. Renauld. La convention s'inscrit dans le cadre du programme Euro-méditerranéequi lie les 15 membres de l'UE à douze pays du bassin méditerranéen. Depuis 1995, grâce à son adhésion au programme MEDA qui constitue le principal instrument financier du partenariat, le Liban a bénéficié d'un montant de 246 M EUR en dons, investis dans les domaines économique, culturel et social.

La deuxième réunion de Dialogue économique UE-Liban a eu lieu le 24 novembre à Bruxelles. La délégation libanaise était conduite par le Ministre de l’Economie et du commerce, Marouan Hamadeh. Les deux parties ont décidé d’approfondir la coordination sur la mise en ¦uvre de l’Accord d’association et ont accepté, sur le principe, l’idée de créer un groupe d’experts pour examiner les domaines qui préoccupent le Liban comme le niveau élevé des coûts énergétiques et des coûts de production qui affectent l’industrie. La politique de «Voisinage de l’ Europe élargie » de l’UE a pris une place de premier plan dans les entretiens ; le Liban a notamment manifesté son désir enthousiaste d’y participer. Quant aux questions commerciales, les contacts se poursuivront par le biais du réseau de coordonnateurs du commerce créé au début de cette année.

Coopération UE-Liban:
Renforcer le niveau de production, développer les compétences, rendre les entreprises compétitives ELCIM, une assistance technique et financière de 11 millions d’euros pour moderniser l’industrie

Patrick Houard-Debraconier, directeur d’Elcim : « Les entreprises libanaises doivent entamer un rogramme de modernisation industrielle afin d’être conformes aux normes européennes ».

Préparer le marché libanais au libre-échange en modernisant les entreprises industrielles locales et améliorant leur niveau de production ; diminuer l’écart entre les industries du Sud et celles du Nord, en développant leur compétence et en les rendant plus compétitives : tel est l’objectif que s’est fixé le programme européen indépendant ELCIM (centre libano-européen pour la modernisation industrielle), d’un montant d’11 millions d’euros. Programme qui entend apporter une assistance technique et financière à l’industrie libanaise. Mis en place en mai 2001, le projet qui doit être achevé en août 2004, touche déjà à sa fin. Ses objectifs ont d’ailleurs été atteints à près de 75 %. Principalement créé comme support à l’association euro-méditerranéenne, qui doit être mise en place en 2010, le programme ELCIM offre une double assistance aux entreprises industrielles libanaises, exception faite de celles qui s’occupent de tourisme, d’agriculture ou de commerce, explique le directeur du projet, Patrick Houard-Debraconier. L’assistance technique d’ELCIM profite tant aux sociétés, à titre individuel qu’aux groupes d’entreprises, aux collectivités ou aux institutions publiques. Elle se matérialise, au niveau individuel, dans l’établissement, par des experts libanais et européens, d’un diagnostic de l’entreprise, suivi d’un plan d’action de remise à niveau. « À ce stade, observe M. Houard-Debraconier, aucune participation financière n’est demandée à European Lebanese Center for Industrial Modernization de l’entreprise. C’est à partir de la décision individuelle de cette dernière d’opérer une mise à niveau, suite à l’expertise, que nous lui demandons une participation de 20 % du coût global de la mission. Une contribution qui est nécessaire, précise-t-il, tant pour la motivation de la société intéressés, que pour la pérennité d’ELCIM. »
Intermédiaire entre les entreprises et les banques
Pour bénéficier de l’assistance technique, les conditions d’application sont simples. L’entreprise doit exister depuis au moins deux ans et employer un minimum de cinq personnes. Quant à l’aide technique collective, généralement obtenue par le biais d’une institution, d’un syndicat ou d’une association, elle consiste dans l’assistance à l’organisation d’expositions, de foires, de séminaires ou de conférences, mais aussi dans des expertises à un groupe d’entreprises ou même à des institutions publiques. La seconde forme d’assistance que propose ELCIM est financière et consiste à aider les entreprises à trouver la meilleure source de financement nécessaire à la réalisation de leurs projets. « Nous ne sommes pas une banque, tient à préciser Patrick Houard-Debraconier, mais simplement un intermédiaire entre les entreprises et les banques. » Ainsi, l’unité financière d’ELCIM se charge du dossier et établit les contacts avec les banques, afin d’aider la société intéressée à choisir la source de financement la plus adéquate. Installé à Beyrouth, et possédant des représentants dans les différentes régions de Saïda, Tripoli et Zahlé, ELCIM a tenté, durant ces trois années, de couvrir au mieux l’ensemble des régions libanaises. Mais la tâche n’a pas toujours été facile. M. Houard-Debraconier déplore à ce propos le manque d’accès à certaines régions, et la difficulté de collaboration entre les villes mais aussi entre les populations de différentes communautés. De plus, le caractère individualiste du Libanais, traditionnellement plus marchand qu’industriel, ainsi que la solide structure familiale qui prévaut au sein des entreprises libanaises, ont parfois ralenti la mise en place du programme. Mais le développement d’une industrie nécessite impérativement certains changements. « En effet, indique M. Houard-Debraconier, les entreprises libanaises doivent réaliser qu’elles devront faire face à d’importants problèmes si elles ne se décident pas à évoluer et à entamer un programme de modernisation industrielle, afin d’être conformes aux normes européennes, notamment aux standards ISO. » Il ne peut toutefois s’empêcher de nuancer ses propos d’une note optimiste, ajoutant que le Libanais est courageux, motivé et ouvert, qualités qui représentent un atout de taille dans sa capacité d’adaptation industrielle.
Des infrastructures à améliorer
Et le directeur de mentionner, à titre d’exemple, quelques projets en cours de préparation ou déjà mis en place par ELCIM, notamment l’assistance à la Cooperative Printing Company, société d’imprimerie appartenant au groupe an-Nahar, et qui a pour objectif d’améliorer la répartition des couleurs du quotidien arabophone et des diverses publications imprimées par l’entreprise. Par ailleurs, ELCIM prépare un projet d’étude du zoning de Baalbeck, en vue d’améliorer l’infrastructure routière de la ville, ainsi qu’un projet pilote de zoning industriel à Zahlé, proposé par le ministre de l’Industrie en collaboration avec la municipalité de la ville. « Ce projet, qui devrait voir le jour à partir de l’année prochaine, explique le directeur, offrirait aux industriels de la région des espaces industriels équipés, conformes aux standards internationaux, à des prix très réduits. » Si la participation du gouvernement libanais est très importante à ce niveau, car elle implique de sa part la mise en place d’une infrastructure répondant aux normes requises, de nombreuses institutions œuvrent, elles aussi, à la réussite de ce projet, observe M. Houard-Debraconier, notamment l’Unido, Idal, la Délégation européenne ainsi que l’association des industriels libanais. Les besoins de l’industrie libanaise sont immenses et la volonté d’évolution des industriels et du gouvernement est évidente. Encore faudrait-il que des programmes comme celui d’ELCIM portent leurs fruits et ne voient pas leurs efforts stoppés par des considérations bureaucratiques.

Anne-Marie EL-HAGE / L'Orient-Le Jour

L'Europe à la Télévision

Le Samedi 15 Novembre 2003
" EUROPA "
à 20 h30
en collaboration avec la Délégation de la Commission Européenne

Gare aux replis identitaires

Europa consacre, avec les partenaires médiatiques As-Safir, Daily Star, RMC et Magazine, sa dixième émission aux échanges culturels. L'émission aura lieu samedi 15 novembre, à 20h30, et la rediffusion, le lendemain à 15h30, sur la NBN. Wadih Safieddine et ses invités mettront l'accent sur l'interaction entre le Liban et l'Union européenne.

Evoquer la culture alors que le gouvernement libanais décrète la privatisation du Palais de l'Unesco, le seul lieu public d'échanges culturels, n'est pas très prometteur. Dans ces circonstances, comment peut-on décrire la situation culturelle aussi bien au Liban que dans le monde? Les échanges culturels se situent d'une part au niveau interne, entre les différentes composantes de la société, d'autre part dans un cadre régional, à l'intérieur d'ensembles géographiques, économiques ou linguistiques, à l'instar de l'Union européenne ou du monde arabe. Enfin, cet échange se situe aussi à un niveau international, entre les Etats ou groupes d'Etats. Outre l'enrichissement réciproque, l'échange culturel a aussi pour objectif d'aboutir à un dialogue. Il permet la compréhension mutuelle des différentes cultures.
S'enrichir sans s'effacer
Quelles sont les caractéristiques des échanges culturels établis à l'intérieur de l'Union européenne? La formation de l'ensemble européen ne veut en aucun cas sous-entendre un effacement des cultures nationales face à un nouveau mode de vie communautaire. Au contraire, les identités nationales et infranationales (bretonne, basque...) au sein de l'Union européenne sont respectées. L'échange culturel n'est donc, à aucun moment, une opération de fusion et d'homogénéisation, mais une reconnaissance de la culture de l'autre, même si elle diffère avant tout par la langue. Les échanges culturels interarabes doivent être en théorie plus aisés, en raison du facteur linguistique. Mais la pratique montre une difficulté à établir un dialogue. Les raisons politiques sont prépondérantes. Les différences culturelles ne doivent pas constituer un barrage au dialogue et à l'échange. Au contraire, elles doivent en être la cause et le moteur. Sinon, dans le cas d'une similitude culturelle entre les différents pays arabes, l'intérêt et la nécessité même d'un échange culturel s'estompent. Comment prennent forme les échanges entre le monde méditerranéen et l'Union européenne dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen? Francisco Acosta, premier secrétaire de la délégation de la Commission européenne au Liban, met l'accent sur le troisième volet culturel, humain et social de l'Accord d'association, considéré injustement comme le parent pauvre aux côtés des volets économique et politique. Une trentaine de projets dans le domaine de la défense de l'héritage culturel sont soutenus. Autant sont financés dans l'audiovisuel. Pour promouvoir la jeunesse, 4000 néophytes ont reçu l'appui de la Commission. Quelque 90 millions d'euros ont été déboursés depuis 1997, une somme que M. Acosta considère insuffisante vu les besoins sur le terrain. Quant à la Fondation européenne pour le dialogue des cultures, elle vise à responsabiliser les pays du Sud en les impliquant dans le processus de prise de décision, ces derniers se sentant exclus. Pour ce faire, cet organisme vise à faciliter cette participation, à travers ses organes, qui représentent l'intégralité des Etats de l'accord d'association. Jean-Paul Chagnollaud, directeur de la revue Confluences Méditerranée, met en garde contre les replis identitaires, ainsi que l'instrumentalisation politique de la culture. Roland Barbar, animateur culturel, met l'accent sur l'aspect indispensable des échanges culturels et insiste sur la démocratisation de la culture. Enfin, il est utile de préciser que la culture, contre tout préjugé, s'avère être une source de revenus et peut constituer un vrai moteur de développement économique.
Invités de marque
L'émission Europa s'est déroulée en l'absence d'un représentant du ministère de la Culture, quoique convié. Les invités ayant répondu à l'appel sont: Francisco Acosta, premier secrétaire de la délégation de la Commission européenne au Liban; Jean-Paul Chagnollaud, directeur de la revue Confluences Méditerranée; Roland Barbar, animateur culturel; Saleh Barakat, responsable de la galerie Ajial; Frédéric Clavier, chef de la Mission culturelle française; Alexandre Najjar, ancien conseiller du ministre de la Culture, avocat et écrivain.

 


Initialement prévues en Avril 2003, les recontres UE-Mashrek auront lieu du 23 au 25 Octobre
On peut toujours s’inscrire sur http://www.eu-mashrek2003.com
Des Entreprises de l’UE et du Machrek se rencontrent à Damas Une rencontre d’entreprises soutenue par MEDA et intitulée “Partenariat UE-Machrek” se déroulera du 23 au 25 octobre sur le nouveau site de la foire internationale de Damas. Elle réunira 220 sociétés de Syrie, de Jordanie et du Liban, ainsi que 150 entreprises de pays de l’UE pour des rencontres pouvant conduire à des entreprises communes et à d’autres formes de collaboration. La manifestation est organisée sous le patronage du Premier ministre syrien le Dr Naji Otri, par la fédération des chambres de commerce syriennes, la Chambre de commerce de Beyrouth et l’organisme officiel jordanien de développement et de promotion du commerce (JEDCO), en collaboration avec les structures de développement des entreprises de ces trois pays, financées par MEDA: le Centre d’affaires euro-syrien (SEBC), l’Action euro-jordanienne pour le développement de l’entreprise (EJADA) et le Centre euro-libanais de modernisation industrielle (ELCIM). Parmi les orateurs qui prendront la parole lors de l’inauguration, on peut citer le premier ministre syrien, le ministre jordanien du commerce et de l’industrie le Dr Mohammad Abu Hamour et le Président et le Secrétaire général de la Fédération des chambres de commerce syriennes.


A compter du 1er Septembre 2003, IDAL lance une série de sessions d'information intitulées " Exportez vers l'Europe / Export to Europe ".
Cette initiative entre dans le cadre de la stratégie globale du programme Export Plus visant à aider agriculteurs et exportateurs libanais à toucher de nouveaux marchés en Europe.
Ces sessions qui se dérouleront en collaboration avec les Sociétés de contrôle et certification Bureau Veritas-Liban et SGS Liban traiteront tous les sujets visant à faciliter la pénétration des marchés européens pour les entreprises libanaises.
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Le président d’Idal, Samih Barbir, a annoncé le lancement d’une série de conférences organisées dans le cadre du programme Export Plus pour encourager l’exportation de produits agricoles vers l’Union européenne. L’initiative a été lancée en coopération avec les sociétés de contrôle Bureau Veritas Liban et SGS Liban. Elle part du constat que les principaux clients des agriculteurs libanais sont les pays du Golfe arabe (71 % des exportations agricoles) ainsi que la Syrie et la Jordanie (28 % à elles deux), alors que l’Union européenne représente un marché plus riche et donc plus intéressant pour les producteurs libanais. Même si le programme Export Plus a permis d’augmenter de 120 % des exportations agricoles libanaises vers le marché unique européen, les volumes concernés restent anecdotiques : 231 tonnes vers l’Union européenne et 224 tonnes vers le reste de l’Europe.
« Cette faiblesse s’explique par une méconnaissance des conditions imposées par l’Union européenne pour l’importation de produits agricoles », explique Samih Barbir. D’où l’idée d’organiser une série de conférences afin d’expliquer aux producteurs la démarche à suivre pour conquérir les marchés européens. D’autant que Beyrouth et Bruxelles ont signé un accord d’association qui octroie aux agriculteurs libanais un avantage comparatif par rapport aux autres membres méditerranéens du processus de Barcelone : l’accès est libre pour toutes les exportations agricoles, à l’exception d’une liste de produits soumis soit à une limitation quantitative, soit à une réduction tarifaire. En tout état de cause, les quotas sont bien supérieurs, pour chaque catégorie de fruits ou de légumes, aux capacités de commercialisation actuelles du Liban.
En vertu de l’accord intérimaire signé en même temps que l’accord d’association et entré en vigueur le 1er mars dernier, il est ainsi permis aux agriculteurs libanais de bénéficier d’une exemption totale de droits de douane pour l’exportation de tomates dans la limite de 5 000 tonnes par an. La même exemption est valable pour les abricots, les cerises et les prunes. Les olives sont également exemptées de droits de douane, mais dans la limite de 1 000 tonnes par an. Des quotas sont aussi fixés pour l’exportation de pommes de terre, exemptées de droits de douane, mais ils varient selon un calendrier fixé dans l’accord d’association. Le Liban peut désormais exporter autant d’oranges qu’il le souhaite vers le marché unique et bénéficier d’une réduction de 60 % des droits de douane. Pour les citrons, la réduction est de 40 %.
Les conférences qui seront organisées toutes les semaines à partir du 9 Septembre à la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Beyrouth ont donc été conçues pour fournir le plus d’informations possibles aux agriculteurs libanais sur les canaux d’exportation vers le marché européen, mais aussi sur les techniques de production, car l’accès aux pays européens passe par le respect de normes bien déterminées.
La première des six conférences préparées par les sociétés SGS Liban et Bureau Veritas fournira une description du marché européen et de ses besoins. La deuxième abordera la question des stratégies de commercialisation. La troisième portera sur les emballages. La quatrième sur les certificats de qualité. La cinquième et la sixième sur l’agriculture bio et les protocoles Eurepgap, à savoir des processus de certification des procédés de production agricole.

Sybille Rizk


Accords Euromed ou Bibliothèque Nationale:
l'Union Européenne aide le Liban sur plus d'un front!

Un million d’euros de l’UE pour la réhabilitation de la Bibliothèque nationale

Juillet 2003 - Le ministre de la Culture, M. Ghazi Aridi, et l’ambassadeur Patrick Renauld, chef de la délégation de la Commission européenne au Liban, ont signé le 30 Juillet le contrat de subvention du projet de réhabilitation de la Bibliothèque nationale du Liban. « Ce contrat de subvention s’élève à 1,1 million d’euros, qui représentent 80 % du coût total du projet (1,375 million d’euros). Les 20 % restants seront assurés par l’État libanais », a indiqué M. Aridi au cours d’une conférence de presse tenue à cette occasion dans les locaux du ministère. Le projet vise à sauvegarder les collections de la Bibliothèque nationale du Liban et à revitaliser le dépôt légal. Il vise également à préparer la transformation de la BNL, qui est actuellement un département du ministère de la Culture, en un établissement public autonome. Un centre technique va effectuer les travaux de préservation, de conservation et de classement des ouvrages. Une formation du personnel sera également assurée dans le cadre du projet. M. Renauld a souligné pour sa part qu’« au-delà des résultats attendus, je vois dans cette coopération entre le Liban et la Commission européenne une dimension qui dépasse la simple atteinte d’objectifs techniques. Chacun des livres qui vont être sauvés est une parcelle de la mémoire collective du Liban. Et nous savons que la réflexion sur l’avenir trouve sa source dans cette mémoire collective. Sauvegarder ces ouvrages, ce n’est pas seulement préserver un patrimoine matériel, c’est aussi maintenir un lien avec des valeurs fondamentales, avec une histoire. C’est se donner la chance de tirer des leçons du passé, au bénéfice du futur ».
Le centre technique
C’est en décembre 2002 qu’a eu lieu l’inauguration des locaux qui accueillent le centre technique. Ce centre prendra en charge, avec l’appui du financement européen, le sauvetage des ouvrages qui ont souffert des mauvaises conditions de stockage.
Étapes franchies de 1999 jusqu’à ce jour
En 1999, le décret n° 31 du Conseil des ministres décide de mettre le bâtiment de l’actuelle faculté de droit de l’Université libanaise à la disposition du ministère de la Culture pour y instaurer les locaux de la Bibliothèque nationale. Une fondation est créée cette même année afin de sensibiliser le public à ce projet : la Fondation libanaise de la Bibliothèque nationale (FLBN). La désinfection de l’ensemble des collections se déroule sous la supervision du Centre international de conservation du livre d’Arles dans le cadre du projet ManuMed. La FLBN a, en puisant dans ses fonds, loué un local provisoire afin de permettre la réhabilitation du fonds existant et d’établir un inventaire informatisé. En 2001, un projet de loi instituant, entre autres, la Bibliothèque nationale comme un établissement public a été adopté par le Conseil des ministres et transmis à la commission parlementaire de l’éducation et la culture. Il se trouve actuellement à la commission juridique du Parlement et sera adopté en principe avant la fin de l’année. Dès que cette loi sera adoptée, des décrets d’application permettront la nomination des membres du conseil d’administration de l’établissement public et la mise en place d’un organigramme inspiré de ceux des grandes bibliothèques nationales dans le monde. En septembre 2004, le local de Sanayeh sera mis à la disposition de la BNL. Le chantier de réaménagement du bâtiment débutera alors. Juillet 2006 : ouverture de la Bibliothèque nationale.

Euromed: Un don de 12 millions d’euros pour financer l’Accord d’association

Le ministre de l’Économie et du Commerce, Marwan Hamadé, le chef de la délégation de la Commission européenne, Patrick Renauld, et le président du Conseil du développement et de la reconstruction, Jamal Itani, ont signé hier au Sérail la convention de financement du projet d’appui à la mise en œuvre de l’accord d’association entre l’Union européenne et le Liban, en présence du Premier ministre, Rafic Hariri. Le projet d’appui à la mise en œuvre de l’accord d’association est financé par un don de douze millions d’euros. Il vise à appuyer l’Administration et toutes les institutions libanaises concernées par la mise en œuvre de l’accord d’association en leur apportant assistance technique, opportunités pour l’échange d’expériences, formation de personnel et tout autre outil de coopération nécessaire à la réalisation des objectifs de l’accord d’association. Le projet a pour objectif essentiel d’assister le gouvernement libanais dans cet effort. Il appuiera la préparation et la mise en œuvre d’actions de nature variée telles que l’amélioration de l’environnement législatif pour les petites et moyennes entreprises, le fonctionnement des douanes, la mise en place de standards de qualité et l’application des droits de propriété industrielle. La coordination technique et l’exécution administrative du projet seront confiées à une structure rattachée au bureau du Premier ministre, alors que son exécution technique sera confiée à « des points focaux », désignés par les principaux bénéficiaires directs du projet, en l’occurrence les ministères de l’Économie et du Commerce, des Finances, de l’Industrie et de l’Agriculture. L’ambassadeur Renauld a affirmé qu’avec la mise au point d’un calendrier d’application, la convention d’appui à la mise en œuvre de l’Accord d’association repose sur « quelque chose de concret ».
Moderniser l’économie
Le ministre de l’Économie et du Commerce, Marwan Hamadé, a déclaré pour sa part que le Premier ministre et lui-même veulent réaffirmer leur foi en « un avenir commun arabo-européen et euro-méditerranéen ». Il a souligné qu’avec les partenaires de Bruxelles tout comme avec la délégation de l’UE dirigée par M. Patrick Renauld, le gouvernement œuvrera pour lancer les premières actions concrètes qui doivent être menées dans les prochaines semaines et dans les mois à venir. En ce qui concerne l’Accord d’association entre l’Union européenne et le Liban, M. Hamadé a affirmé qu’il ouvre d’immenses perspectives au pays, estimant qu’il s’agit d’« une occasion pour s’ancrer à un espace qui constitue naturellement son partenaire privilégié et celui du monde arabe ». Selon le ministre de l’Économie, la signature hier de la convention de financement représente « le coup d’envoi véritable d’une opération qui va s’étaler sur plusieurs années et qui va impliquer d’autres soutiens, chiffrés à des dizaines de millions d’euros ». Ces aides « permettront au Liban, secteur public, secteur privé et société civile confondus, de se hisser au niveau de la participation, d’ajuster les lois, d’adopter des mesures de contrôle de qualité, d’instaurer des dialogues, d’améliorer les techniques et les technologies requises dans tous les domaines (commerce, industrie, agriculture, environnement, recherche, justice, enseignement, transport, informations, tourisme, douanes, etc.) », a ajouté M. Hamadé. Il a précisé que le Liban sera ainsi doté d’instruments juridiques, techniques et institutionnels qui lui permettront de profiter au maximum de son accord d’association avec l’Europe. L’Accord d’association va être mis en œuvre dans le cadre d’un plan de travail détaillé et d’un calendrier d’exécution mis au point en collaboration avec M. Renauld et son équipe. Il permettra au Liban de « moderniser son économie et ses institutions et de se repositionner sur la scène économique mondiale », a ajouté le ministre.
Période de grâce
M. Hamadé a par ailleurs exprimé son souhait de voir un Liban prospère « évoluer au sein de trois cercles de libre-échange : le marché commun arabe, le partenariat Euromed et l’Organisation mondiale du commerce ». L’adhésion du Liban à l’OMC est prévue pour la fin 2004. Enfin, et mis à part la circulation des marchandises, la protection de la propriété intellectuelle et la coopération économique et sectorielle, le Liban devra également instaurer des dialogues politiques, engager des initiatives culturelles et développer des coopérations en matière sociale et financière. En réponse à une question sur les commentaires de M. Renauld concernant la lenteur du processus, M. Hamadé a reconnu qu’il existe des difficultés au niveau du dialogue politique. Il a ajouté que la présence libanaise à la conférence des ministres des AE, en Crète il y a quelques semaines, et sa participation la semaine prochaine à Palerme à la conférence des ministres du Commerce « dissiperont bientôt les craintes de M. Renauld ». Se voulant rassurant quant aux conséquences de l’accord de partenariat sur l’économie nationale, M. Hamadé a affirmé que grâce au traitement privilégié, « le Liban peut profiter de tous les avantages au niveau de la libéralisation du marché ». De plus, il bénéficiera d’une période de grâce au cours de la première phase d’application, où toutes les obligations incomberont à la partie européenne. « Le Liban devra faire ses preuves dans les années à venir », a affirmé M. Hamadé. Le problème se situe en effet au niveau de la qualité des produits. Pour que les producteurs libanais puissent accéder aux marchés européens, des contrôles de qualité doivent être menés. « C’est pour cela que le projet d’appui tombe à point nommé, car il vise à aider le Liban à se préparer aux niveaux économique et technique, ainsi qu’au niveau des secteurs privé et public, pour qu’il profite pleinement des marchés européens », a précisé M. Hamadé. Quant aux critiques adressées il y a quelques jours par le syndicat des fleuristes, lesquels s’estiment lésés par l’accord d’Euromed, M. Hamadé a répondu que « le soutien au secteur des plants et des fleurs est une des priorités pour la première année d’application ».

L'Orient-le Jour 3 Juillet 2003




L'Europe à la Télévision

Elcim, organisme sous l'égide de l'Union Européenne dont la vocation principale est dans le cadre du programme MEDA de coordonner un programme de modernisation industrielle notamment tourné vers les Petites et Moyennes Entreprises.Au Liban, l'institution bénéficiaire du Programme de Modernisation Industriel - IMP en Anglais- est le Ministère de l'Industrie.

Euromed - L’ADR s’intéresse aux pêcheurs, aux agriculteurs et aux réfugiés palestiniens dans le Sud;
une délégation européenne reçue par l’Association pour le Développement Rural à la mi-Juin 2003.


La délégation de parlementaires européens qui est arrivée la semaine dernière au Liban a achevé sa visite, samedi, par une petite tournée dans le sud du pays. Après s’être rendus à l’ancienne prison de Khiam, les députés ont été reçus par l’Association de développement rural (ADR), l’une des associations les plus actives du Sud, qui bénéficie notamment de financements européens. Pour les députés, qui disposent du pouvoir budgétaire de l’Union européenne, il s’agissait d’avoir une idée concrète de ce que deviennent les fonds qu’ils octroient au Liban. À l’occasion de la visite, le chef de la délégation de la Commission européenne à Beyrouth, Patrick Renauld, a signalé qu’il disposait d’une nouvelle enveloppe de 10 millions de dollars pour financer des projets imaginés par des groupes de municipalités. Il en a expliqué les détails aux maires et caïmacams du Sud, qui étaient réunis pour un déjeuner avec les députés européens offert par l’ADR. « L’Union européenne a le souci du développement de la région méditerranéenne, pas seulement à travers la signature d’accords d’associations, mais aussi en aidant la société civile à devenir un acteur à part entière d’une certaine modernité », a déclaré Sami Naïr, porte-parole de la délégation, pour expliquer le soutien direct apporté à des organisations non gouvernementales, en plus des programmes d’aide aux autorités publiques.
Le président de l’ADR, Youssef el-Khalil, a de son côté souligné pourquoi le monde arabe a un besoin urgent de trouver des solutions rapides au développement. « Le taux de croissance de la population y est l’un des plus élevés au monde », a-t-il dit. L’impact de la croissance démographique n’est plus, comme par le passé, compensé par l’émigration ou l’entrée dans la Fonction publique, d’où la nécessité de créer des emplois, a-t-il expliqué. Dans cette logique, l’ADR a choisi d’aider les groupes de populations les plus marginalisés. Dans le Sud, il s’agit des pêcheurs, des agriculteurs et des réfugiés palestiniens. « Nous sommes une association jeune, née en 1998, mais nous sommes vite devenus un acteur essentiel dans le sud du pays », a précisé Youssef el-Khalil. L’ADR est notamment partenaire de l’Escwa et de la coopération espagnole. Des logements pour les pêcheurs L’un de ses projets vise à former une main-d’œuvre semi-qualifiée pour répondre à la demande sur le marché du travail local. Mille jeunes ont déjà profité de ses programmes de formation. En partenariat avec une banque locale et l’Union européenne, l’ADR a, parallèlement, lancé un programme de microcrédits.
Quelque 580 prêts d’une valeur moyenne de 2 000 dollars ont été octroyés depuis 1999 par ce canal, et 387 autres, d’une moyenne de 2 500 dollars, ont été effectués avec l’aide de l’association Première urgence. L’ADR a également construit un complexe de logements pour les pêcheurs dont l’architecture a été confiée aux étudiants de l’Université de Harvard. Le projet est financé à hauteur de 20 % par les 85 familles de pêcheurs qui en bénéficieront, le reste étant assuré par un don espagnol. Pour donner la mesure de l’impact immédiat de certains projets, notamment en matière agricole, Youssef el-Khalil dit avoir contribué à réduire de 30 % les coûts des machines agricoles quand l’ADR s’est impliquée dans la mécanisation du secteur. « Notre présence a introduit de la concurrence dans un secteur dominé par des monopoles », explique-t-il. L’association offre aussi les conseils d’experts qui font de la vulgarisation technique pour aider les agriculteurs à mieux exploiter leurs terres. « Nous devons mettre nos productions aux normes européennes, pour pouvoir exporter vers ces marchés. Or les agriculteurs libanais qui ne sont pas conseillés utilisent 2,5 à 3 fois plus d’intrants que nécessaire », poursuit le président de l’ADR.
L’action de l’ADR, comme celle d’autres organisations libanaises d’aide au développement, est essentielle pour aider la population à vivre de son travail. Le microcrédit, par exemple, permet de répandre des notions de comptabilité et des principes de rentabilité. Ces premiers pas sont indispensables pour envisager par la suite des stratégies de développement à long terme, seules en mesure de relancer le Liban sur le chemin de la croissance.


Sibylle RIZK

Accord d'Association UE-Liban:
le point à l'occasion de la visite d'une délégation parlementaire européenne au Liban en Juin 2003
Sami Naïr : Le Liban est le mieux placé pour réussir son partenariat avec l’Europe

L’accord d’association entre l’Union européenne et le Liban, la situation des droits de l’homme et la « feuille de route », tels étaient les trois thèmes abordés par le président du comité pour les relations avec les pays du Machrek et du Golfe au Parlement européen, Sami Naïr, lors d’un entretien accordé à L’Orient-Le Jour.

M. Naïr, qui séjourne pour la deuxième fois au Liban, préside une délégation du Parlement européen qui effectue une tournée dans la région. Avant de se rendre à Beyrouth, la délégation s’est rendue en Syrie, pays qui se prépare à la signature de l’accord d’association. Le Liban, quant à lui, a signé le même document l’année dernière mais ne s’est pas encore pour autant entièrement ancré à l’UE... Depuis plusieurs mois, on entend certains diplomates européens qui appellent le Liban à s’ancrer à l’Europe, à s’emparer de l’accord d’association... Est-ce que le Liban ne fait pas d’efforts sur ce plan ? M. Naïr donne l’opinion qu’il s’est forgée à l’issue de ses entretiens avec les dirigeants libanais : « S’emparer d’un accord d’association veut dire avoir la capacité, les techniciens, les hommes politiques nécessaires, être doté d’une Assemblée parlementaire qui fonctionne... Cela signifie avoir les moyens et un personnel formé », dit-il. « L’accord intérimaire vise à former les personnes pour permettre à un pays d’entrer dans les négociations. Il faut former ceux qui doivent négocier », ajoute-t-il. « Pour l’instant, on sent une certaine pesanteur du côté libanais ; elle n’est pas liée à une mauvaise volonté mais aux pesanteurs du pays lui-même », relève M. Naïr, notant que le Liban « est dans une situation de relative transition ». « C’est donc moins un problème technique qu’un problème politique », dit-il. « Dans le domaine politique, nous souhaitons que nos amis libanais viennent dans le forum parlementaire euro-méditerranéen ; ils sont absents », ajoute-t-il. C’est bien parce que le Liban et la Syrie boycottent Israël, non ? « Mais les autres pays arabes y participent, notamment l’Algérie, l’Égypte, le Maroc... Cela ne peut pas continuer, le Liban pouvait adopter une telle position avant la signature de l’accord. Il faut qu’ils (le Liban et la Syrie) choisissent, ils ne peuvent pas dire que l’Europe n’intervient pas assez et ne pas aller là où les Européens sont », indique-t-il, ajoutant qu’il existe « un minimum de cohérence politique ». Sur le plan de l’accord d’association donc, « le Liban fait des efforts, mais ses efforts ne sont pas suffisants », relève M. Naïr, soulignant que l’UE offre aux Libanais, grâce à la présence de sa délégation à Beyrouth, la formation nécessaire leur permettant d’entrer dans cet accord d’association. Et de poursuivre que « le cas du Liban est très significatif : vous avez les meilleurs juristes et élites intellectuelles et universitaires de tout le monde arabe, vous avez aussi une élite commerçante et compétitive ainsi qu’un système bancaire très efficient ; le Liban peut être un moteur, dans le cadre du partenariat, pour l’ensemble des pays de la région ». « Il est le pays le mieux placé pour réussir ce partenariat le plus vite possible », ajoute-t-il. La délégation, qui se rend aujourd’hui dans la bande frontalière, a-t-elle discuté de la situation du Liban-Sud avec les dirigeants libanais ? « Nous avons abordé la question du Sud très rapidement, on nous a répondu que celle-ci était calme et stable et que les Libanais respectaient leurs engagements et demandent que toutes les parties concernées respectent les leurs », a relevé M. Naïr, précisant que « c’est la situation des réfugiés palestiniens au Liban qui a par contre été abordée ». Et de poursuivre que les responsables libanais ont répondu que les réfugiés palestiniens sont des déplacés et s’ils n’ont pas tous les droits, c’est parce qu’ils sont à la base dans une situation de non-droit... « Cette position de principe est parfaitement compréhensible », relève M. Naïr. Le gouvernement libanais ne veut-il pas jouer la carte des réfugiés palestiniens au cours des prochaines négociations ? Pour le parlementaire européen, « l’on ne peut pas considérer le problème des Palestiniens comme une carte au cours des prochaines négociations. La situation est beaucoup plus tragique », dit-il, ajoutant que « pour se servir d’une telle carte il faut encore croire qu’une solution est envisageable à court terme ». Faut-il que le gouvernement libanais accepte une fois pour toutes l’implantation des Palestiniens ? Pour M. Naïr, une telle affirmation simplifie le problème. « Ça ne se passera pas ainsi, dans l’hypothèse d’un État palestinien viable, où les Palestiniens peuvent revenir chez eux. Or tous ne pourront pas retourner chez eux. » « Avec trois millions de personnes à l’extérieur, ça poserait des problèmes à tout le monde, même aux Palestiniens eux-mêmes. Il va falloir trouver des solutions de compromis, de dédommagement, des statuts d’étrangers, d’émigrés, de naturalisés. Il n’y a pas une seule solution. Mais ce n’est pas la question prioritaire, la question prioritaire est de reconnaître les droits légitimes du peuple palestinien », indique-t-il. En signant l’accord d’association, le Liban ne devrait-il pas faire des efforts sur le plan des droits de l’homme, notamment en ce qui concerne le dossier des disparus, de la torture en prison, des arrestations arbitraires, comme l’a rapporté le dernier rapport d’Amnesty International ? « Il va falloir une adaptation des pratiques aux normes de l’accord d’association, notamment dans l’article 2 ; et les parlementaires européens sont extrêmement vigilants sur cette question », dit M. Naïr. « C’est un thème de mobilisation ; à chaque session nous votons des résolutions très dures et ça pose problème à nos gouvernements », ajoute-t-il. « On sera vigilants sur la question des droits de l’homme au Liban », dit-il, soulignant que « l’article 2 n’est pas une clause secondaire, il fait partie de l’adaptation aux normes qui doivent régir les rapports entre les pays associés et l’Union européenne ». Donnant l’opinion de la délégation des parlementaires européens sur la situation dans la région, M. Naïr a indiqué que « le Parlement européen a déjà adopté une résolution appuyant le plan Abdallah, tel qu’il a été adopté à Beyrouth (printemps 2001), il a également intégré dans cette résolution le soutien à la “feuille de route”, telle qu’elle était initialement prévue par le quartette ». « Nous n’avons pas encore adopté de position officielle sur l’actuelle “feuille de route” ; un rapport en cours devrait être voté lors des prochaines sessions. Il porte une appréciation sur le document ; les récents événements vont également influer sur l’attitude du Parlement européen», a-t-il conclu.
Patricia KHODER - L'Orient le Jour du 14 Juin 2003

Hamadé : Le Liban est attaché à l’accord d’association
La délégation de parlementaires européens a rencontré hier MM. Marwan Hamadé et Bahige Tabbarah, respectivement ministres de l’Économie et du Commerce, et de la Justice. Au cours de son entretien avec les parlementaires de Strasbourg, M. Hamadé a souligné « l’attachement du Liban à l’accord d’association, en raison de ses retombées positives sur l’économie du pays ». « Le Liban accorde la priorité à ses relations avec l’Union européenne et à l’exécution du programme d’aide économique, qui devrait l’aider à augmenter ses capacités d’exportation vers les pays d’Europe », a-t-il dit. Le ministre de l’Économie et du Commerce a également souligné l’importance d’une paix juste et globale dans la région, de l’application de toutes les résolutions onusiennes et du respect du droit au retour des réfugiés palestiniens. Avec le ministre de la Justice, la délégation de parlementaires européens a abordé divers sujets, notamment ceux relatifs à la Cour pénale internationale (CPI), la peine de mort, et au rôle de la justice libanaise dans l’instauration d’un État de droit.

La délégation évoque les Libanais disparus en Syrie

Le groupe de parlementaires européens a tenu hier une conférence de presse au siège de la délégation de la commission européenne à Saïfi, en présence de M. Patrick Renauld, chef de la délégation de l’UE au Liban. C’est M. Naïr qui a pris la parole pour souligner l’importance de l’accord d’association. « Il faut que les Libanais s’en emparent, qu’ils en fassent leur projet », a-t-il dit, notant que « cet accord devrait être considéré comme un défi et pour attacher le Liban au grand mouvement de la région méditerranéenne ». Et de poursuivre, qu’en « Syrie, la décision stratégique a été prise et qu’il reste quelques problèmes techniques à régler ». Évoquant les discussions entre la délégation européenne et les dirigeants syriens, tenues lors d’un séjour il y a trois jours à Damas, M. Naïr a relevé que le cas des disparus et des prisonniers dans les geôles syriennes a été abordé. « Nous avons évoqué le cas des prisonniers libanais en Syrie avec le Premier ministre syrien, donc au plus haut niveau. Il nous a été répondu que tout est fait pour parvenir à un tableau vrai de la situation et de savoir de quoi on parle », a-t-il indiqué. « Pour ceux d’entre eux qui ont été condamnés, on nous a dit explicitement qu’il y a toujours la voie d’un recours auprès du président de la République syrienne qui, saisi par les familles et les associations, peut utiliser son droit de grâce », a ajouté le député européen. Indiquant ignorer le nombre exact de Libanais concernés, il a affirmé que le Premier ministre syrien « nous a fait comprendre que sur ces cas-là il n’y avait pas d’attitude négative. Je tiens à dire que ce ne sont pas des affirmations légères ». M. Naïr, membre de la commission des Relations extérieures au Parlement européen et qui se trouve depuis mercredi au Liban, a indiqué avoir également abordé cette question avec le ministre libanais de la Justice, Bahige Tabbarah.


Euromed: Bruxelles propose un nouveau cadre de relations à ses partenaires méditerranéens

Entretien avec l’ambassadeur Patrick Renauld

Les ministres des Affaires étrangères des 35 pays de l’Union européenne et du pourtour méditerranéen qui se sont réunis en Grèce en début de semaine ont examiné la nouvelle proposition de la Commission de Bruxelles portant sur la définition d’un nouveau cadre pour les relations entre l’Europe élargie et ses nouveaux voisins. L’idée est de franchir une nouvelle étape dans l’intégration de ces pays à l’Union européenne. La Commission a élaboré une communication en ce sens en mars dernier et il appartient aux États membres de l’adopter ou non. Leur décision pourrait être influencée par l’avis des pays concernés, notamment le Liban. Interrogé par « L’Orient-Le Jour », le chef de la délégation de la Commission européenne à Beyrouth, Patrick Renauld, explique l’intérêt de cette nouvelle proposition.

Q : Sur quoi porte la nouvelle proposition de la Commission de Bruxelles concernant les relations futures entre l’Europe élargie et ses voisins ?
R : Ce que propose la Commission, c’est une plus grande intégration des nouveaux voisins de l’Union européenne à son marché intérieur. Le concept d’intégration n’est pas nouveau, car c’est déjà l’objectif que nous recherchons depuis le début du processus de Barcelone. L’accord d’association va déjà au-delà de la simple création d’une zone de libre-échange puisqu’il ne comporte pas uniquement des clauses commerciales, mais s’intéresse aussi à des mécanismes non tarifaires. Cette fois, nous suggérons d’aller plus loin, de franchir une nouvelle étape.

Q : Que signifie concrètement cette nouvelle étape ?
R : L’élargissement de l’Union européenne à de nouveaux membres en 2004 représente un véritable bouleversement. Nous repoussons nos frontières, nos voisins changent. D’éloignés, certains pays, dont le Liban, deviennent limitrophes. C’est la raison pour laquelle la Commission propose d’établir de nouvelles relations avec eux. Elle leur propose de parcourir le même chemin que les pays de l’Est, c’est-à-dire d’adopter « l’acquis communautaire », pour, en fin de parcours, obtenir les mêmes avantages que les nouveaux membres à l’exception de l’intégration aux institutions européennes, car nous ne pouvons pas nous élargir indéfiniment.. En clair, cette intégration consiste à garantir quatre libertés de circulation : celles des biens, des services, des capitaux et des personnes. Bien sûr les frontières ne s’ouvriront pas du jour au lendemain, en particulier pour les mouvements de personnes. Mais au bout de plusieurs années de réformes et de restructurations économiques et sociales, la pression migratoire diminuera et sera acceptable pour les pays européens. Les pays limitrophes de l’Union européenne seraient par ailleurs intégrés aux réseaux de transport, d’énergie et de télécommunications européens, ainsi qu’à l’espace européen de recherche. Enfin, la proposition porte aussi sur l’intégration des pays voisins de l’Union européenne entre eux.

Q : La Commission n’est-elle pas en train de placer la charrue devant les bœufs, en proposant l’intégration alors que le processus de Barcelone n’a pas encore atteint ses objectifs ?
R : Le processus de Barcelone traduit la volonté de l’Union européenne d’aider les pays de la Méditerranée à engager un programme de réformes. Mais le résultat n’est pas spectaculaire dans l’ensemble. Nos partenaires nous demandent davantage d’efforts financiers, alors que nous sommes persuadés que le problème n’est pas l’argent. Les blocages sont politiques. Les gouvernements n’ont pas encore osé bâtir des programmes à la hauteur du défi auquel leurs pays sont confrontés. Car oser, c’est remettre en cause un certain nombre de privilèges. Pour débloquer les choses, la Commission a donc pensé à une proposition politique, une sorte de stimulant pour aller plus loin, « une force d’attraction massive », selon l’expression de Chris Patten, le commissaire chargé des Relations extérieures. L’idée est de donner à nos voisins une très forte incitation à opérer des réformes fondamentales, sans aller jusqu’à leur offrir l’adhésion comme nous l’avons fait pour les pays d’Europe de l’Est. Car ce que ces pays ont été capables de réaliser, les autres peuvent le faire. Mais attention, si la proposition politique de la Commission ne suscite pas de réaction, elle ne sera pas retenue par les États membres, qui, il ne faut pas l’oublier, pensent toujours en termes de coûts et de retour sur investissement.

Q : Le constat sur la lenteur du processus s’applique-t-il au Liban qui a signé l’accord d’association il y a un an ?
R : Depuis un an, nous avons fait du bon travail avec le gouvernement libanais. Mais le Liban n’a pas encore pris la mesure de ce qui lui est offert à travers l’accord d’association. Beaucoup de Libanais pensent que l’objectif est de créer une zone de libre-échange, alors qu’il s’agit de beaucoup plus que cela. Pour l’instant la situation économique de pays comme le Liban ne profite qu’à la mondialisation malsaine, dérégulée. Elle permet aux mécanismes oligarchiques de se perpétuer, mais pas au pays tout entier de se développer. Ce n’est pas la peine de parler d’investissements et de développement s’il n’y a pas d’État de droit. On peut vivre de substituts, mais ils n’ont qu’un temps, ce sont des pis-aller.

Propos recueillis par Sibylle RIZK pour


29 Mai 2003


Vingt-deux millions d’euros pour aider les pays de la Méditerranée, dont le Liban
La Commission européenne a annoncé le 11 Mars 2003, l’octroi de 22 millions d’euros d’aide supplémentaires qui, par l’intermédiaire de la Banque européenne d’investissement (BEI), serviront à mieux préparer plusieurs pays de la Méditerranée à la compétition internationale. Cette aide s’ajoutera aux 50 millions d’euros déjà prévus en 2001 pour cet objectif et 28 millions d’euros supplémentaires pourraient être dégagés en 2004, a précisé la Commission dans un communiqué. L’aide, sous forme de « facilité de capital-risque », doit renforcer le secteur financier des pays méditerranéens concernés par le programme européen de coopération Méda : Algérie, Égypte, Jordanie, Liban, Maroc, Syrie, Tunisie, Cisjordanie et Gaza. Mais elle sera destinée également à faciliter les programmes de privatisation dans ces pays et à augmenter la compétitivité de leur industrie. L’Union européenne s’est fixé comme but de parvenir à l’établissement d’une vaste zone de libre-échange commercial avec les pays partenaires de la Méditerranée d’ici à 2010.


Le site web de la Délégation de la Commission Européenne au Liban

Avril 2003

Reporté du 25 au 27 Octobre 2003
compte tenu des tensions internationales.

Le Partenariat entre l'Union Européenne et
l'aire régionale du Maschrek est en marche et en ligne !

Une grande manifestation est organisée en Syrie à Damas entre l'Union Europenne et des délégations d'hommes d'affaire et chefs d'entreprises du Liban de la Jordanie et de la Syrie. Financée par le programme MEDA, ces rencontres, premières du genre dans la région, ont pour but de mieux faire connaitre le contenu et le sens concret du partenariat et de la coopération entre l'Union Européenne et les pays avec lesquels elle met en place des accords d'association. Ce sera aussi une occasion unique de nouer des liens privilégiés lors de ces journées de rencontres.
On rappellera que l'ensemble des mesures commerciales prévues dans l'accord de partenariat entre le Liban et l'Union Européenne signé et voté en 2002 est applicable à compter du 1er Mars 2003.
Rendez-vous sur le site spécialement mis en ligne et en ...Anglais seulement pour connaitre le programme et participants.

JM Druart - LibanVision

 


L'Europe à la Télévision

A partir du 15 Février 2003 jusqu'au 20 Décembre:
" EUROPA "
Emission mensuelle tous les 3èmes Samedis du mois à 20 h30
en collaboration avec la Délégation de la Commission Européenne

Durée: 1 heure environ
Langue: Arabe
Thèmes: Droits de l'Homme, Environnement, Education et Jeunesse, Echanges culturels...
Objectifs: Informer sur l'Europe, sur le Partenariat Euro-Méditerranéen, sur les actions de l'Europe au Liban...


Partenariat Euro-méditerranéen:
Semaine d'information au Liban envers la jeunesse à partir du 14 Janvier 2003

En poste au Liban depuis quinze mois, l’ambassadeur de l’Union européenne, M. Patrick Renauld, a eu le temps de connaître les méandres de la politique interne et les aspirations de la population. Et ce qui le tracasse le plus, c’est le désenchantement des jeunes qui n’aspirent plus qu’à quitter leur pays. Dans le cadre de l’accord de partenariat euro-méditerranéen, il lance donc dès demain une « Semaine d’information et de travail en direction des jeunes », afin, dit-il, « de les aider à reprendre confiance dans leur avenir » et surtout de leur ouvrir des perspectives concrètes en matière de marché du travail. Une conférence de presse et trois interviews d’affilée, il y aurait de quoi faire perdre patience à n’importe qui, mais pas à M. Patrick Renauld, qui ne témoigne aucune lassitude. Au contraire, le chef de la commission de l’UE à Beyrouth parle avec le même enthousiasme de
« la Semaine d’information et de travail en direction des jeunes », qui commence demain et qu’il a soigneusement préparée, avec ses collaborateurs, pour répondre à la fois à l’attente des jeunes, mais aussi à celle des chefs d’entreprise libanais, dans l’esprit du partenariat euro-méditerrannéen. Selon M. Renauld, l’UE, fidèle à ses engagements et en collaboration avec le gouvernement libanais, entame sa mission en se dirigeant vers les jeunes, qui représentent l’avenir du partenariat. « Notre première action, dit-il, alors que l’accord vient d’être ratifié, vise les jeunes. Lorsqu’on veut faire redémarrer l’économie, plusieurs éléments entrent en jeu : les aspects structurel, financier et institutionnel, ainsi que les ressources humaines. Tous sont d’importance égale, car lorsqu’un chef d’entreprise gère celle-ci, les ressources humaines comptent autant que l’aspect financier ».
Des chefs d’entreprise optimistes
Cette action n’est nullement ponctuelle. Elle s’inscrit dans le long terme, puisqu’en s’adressant aux jeunes, on fait un investissement dans la durée. Elle commence donc par cette semaine de travail et d’information, qui comportera deux ateliers de travail et deux conférences-débats, car M. Renauld estime que pour redonner confiance aux jeunes dans un avenir possible au Liban, « il faut leur parler et leur donner l’occasion de s’exprimer et d’entrer en contact avec le monde du travail. Ils vont voir ainsi qu’il existe au Liban des chefs d’entreprise optimistes qui vont leur montrer qu’on peut investir, avoir confiance ». Dans le cadre des ateliers de travail, les jeunes, envoyés par leurs universités respectives, pourront ainsi discuter avec le couturier à la renommée internationale, M. Élie Saab, M. Alfred Moukarzel (de Moukarzel Farms) et M. Joe Faddoul (Istisharat). Ce choix ne serait-il pas un peu trompeur, les trois chefs d’entreprise ayant eu un parcours qui n’est pas celui du commun des mortels ? M. Renauld pense au contraire qu’un tel parcours pourrait être celui de plusieurs jeunes. « Il ne faut pas rester dans une dynamique négative. Il faut écouter, discuter. Les aspects de la sécurité physique n’empêchent pas le développement économique. Ce qui pourrait entraver ce dernier, c’est le manque de sécurité juridique ».
Les meilleures compétences
Le second volet de la semaine consiste à mettre en place des réseaux, une sorte de banque de données, en se basant sur celles qui existent déjà. Mais celles-ci sont-elles fiables, surtout qu’au Liban, c’est encore le clientélisme et le principe de proximité qui guident le marché du travail ? « On ne peut pas examiner le problème avec un petit objectif. Il faut utiliser un grand angle. Si on voit à chaque fois un élément négatif, on n’avance pas. Considérer que les gens sont recrutés sur base de leurs allégeances pousse à rester dans un climat qui n’est pas celui du développement. Dans notre démarche, nous nous inscrivons dans l’économie moderne des outils d’audit qui aident l’entreprise à se développer. Aujourd’hui, une entreprise ne peut plus se fonder sur le cousinage ou l’amitié si elle veut être performante. Beaucoup l’ont d’ailleurs compris et elles veulent s’assurer les meilleures compétences possibles. Le chef d’entreprise qui ne le sait pas encore s’en apercevra bientôt. Car, si ce système fonctionnait par le passé, c’est parce que le marché libanais était protégé. L’ouverture a ses revers, qui consiste à relever le défi de la compétitivité. Et si le chef d’entreprise ne trouve pas sur place les compétences qui lui sont nécessaires, il ira les chercher ailleurs, avec l’ouverture des marchés. Avec l’accord de partenariat, le Liban va être en compétition avec l’étranger. À mon avis, il deviendra très bientôt un marché du travail très important et les chefs d’entreprise voudront savoir où trouver le bon comptable, etc. C’est pourquoi nous voulons créer ce réseau, cette base de données. » Le programme qui sera lancé dès demain prévoit-il des encouragements financiers, un système d’aide aux jeunes ? « Je ne pense pas que ce soit là le plus important. Un jeune qui a du talent et de l’ambition n’a pas besoin de ce genre d’encouragements. Les bons salaires seront payés pour que les bonnes recrues n’aillent pas ailleurs. Je crois que les chefs d’entreprise vont apprendre à se contenter d’une marge de bénéfices moins importante, à mieux rémunérer leurs salariés pour assurer la pérennité de leurs boîtes. Sinon, c’est le mauvais rendement et l’impossibilité de rester dans la course. » Quels sont les métiers qui peuvent se développer dans le cadre de l’accord de partenariat ? « Tous ceux qui tournent autour de la production agricole, à haute valeur ajoutée. L’agro-industrie est un créneau important, ainsi que la fabrication de produits de luxe. Il y a beaucoup de domaines à explorer, d’autant que l’agro-industrie couvre de nombreux secteurs, dont la médecine (vétérinaire), les métiers juridiques... » En quoi consiste la participation de l’État à cette semaine ? « Ce programme est mis en œuvre dans le cadre de l’accord de partenariat conclu avec le gouvernement et ratifié par le Parlement. Il est géré par le ministère de l’Économie et avec son accord, le ministre Bassel Fleihane est l’un des principaux participants à cette semaine.
L’État libanais encadre nos activités et certains ministères sont très actifs. D’ailleurs, lorsque j’en ai parlé au président du Conseil, il m’a dit : “Je vous soutiens à fond.” Et ce n’était pas pour me faire plaisir, mais parce qu’il est convaincu de l’importance du rôle de la jeunesse. » L’activité en direction des jeunes se limitera-t-elle au domaine économique, ou bien y aura-t-il des sessions sur les droits de l’homme, la peine de mort ? « Cette semaine, ce sera les jeunes et l’entreprise. Les droits de l’homme, la justice seront pour une étape ultérieure.
D’ailleurs, nous lançons, sur la chaîne NBN, un programme mensuel sur l’Europe et nous pourrons développer un thème chaque mois, tout au long de l’année. »



Scarlett HADDAD

 

L'Accord d'Association UE/Liban : toutes les péripéties, les enjeux...

02 déc (AFP) Le Parlement libanais ratifie l'accord d'association avec l'UE

Le Parlement libanais a ratifié lundi l'accord d'association avec l'Union européenne, signé le 17 juin dernier, a-t-on annoncé de source officielle. Dans son intervention lors des débats, le Premier ministre Rafic Hariri a estimé que cet accord "ouvre la porte aux produits libanais et au développement de l'économie libanaise, notamment son agriculture et son industrie". "Nous entrons en association avec le plus grand regroupement humain mondial", a ajouté M. Hariri, qui y a vu une solution pour les produits agricoles libanais, dont le coût élevé de production empêche l'écoulement dans les pays voisins. Le Liban va bénéficier de l'accord dès sa ratification, a-t-il précisé. L'accord d'association UE-Liban avait été paraphé le 17 juin à Luxembourg après six ans de négociations. Il comporte une clause de coopération dans la lutte contre le terrorisme.

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Euromed - Évaluation des résultats du partenariat dans cinq ans Le Liban est le seul pays à avoir obtenu l’ouverture du marché agricole européen

L’accord d’association avec l’Union européenne est un instrument qu’il faut savoir manipuler pour en faire profiter l’économie libanaise.
Alia Moubayed, experte dans les affaires euroméditerranéennes, est entrée dans les détails du volet agricole du partenariat et insiste sur le traitement privilégié consenti au Liban. Elle a pris la parole au siège de la Chambre internationale de commerce (CIC) à l’initiative de la commission de l’agriculture de la CIC présidée par Michel Akl.
« L’accord d’association avec l’UE est en matière agricole un accord réel de libre-échange. Il prévoit une ouverture des marchés des partenaires, contrairement à l’accord de coopération de 1977 qui stipulait seulement un traitement préférentiel au profit du Liban. Dans son volet agricole, le partenariat conlcu en 2002 permet une libéralisation totale de l’entrée sur le marché européen des exportations agricoles libanaises, mais sous certaines conditions », a souligné Mme Moubayed.
Le Liban est le seul pays à avoir obtenu une ouverture du marché agricole européen, à l’exception d’une liste de produits qui sont soumis à des quotas. « L’aspect le plus important de cet accord, a-t-elle dit, est sa flexibilité ». La modification de la politique agricole de l’un des partenaires tout comme l’adhésion de nouveaux pays à l’UE permet une reprise des négociations sur certains chapitres. « L’entrée en 2004 de la Pologne dans l’UE constituera un défi pour le Liban . Ce pays est considéré comme l’un des pays les plus compétitifs dans le domaine agricole », a-t-elle souligné.
L’accord stipule d’ailleurs une évaluation des résultats du partenariat au terme de la cinquième année de son entrée en vigueur. Dans cinq ans, les discussions porteront sur les moyens d’accélérer la libéralisation des échanges.
Concernant les produits agricoles libanais, l’exportation, l’accord d’association stipule :
— L’exemption de taxes douanières de tous les produits libanais à destination de l’un des pays membres de l’UE à l’exception des fleurs, de la betterave sucrière, du sucre industrialisé, du vin et du raisin.
— L’abolition du système de quota qui demeure appliqué uniquement à une liste de quatorze produits. Il est toutefois possible de réclamer une augmentation des quantités autorisées si le volume, sur lequel se sont accordés les partenaires, a été atteint.
— L’assujettissement d’un certain nombre de produits au régime du « prix d’entrée » à titre d’exemple : les agrumes, l’artichaut et les concombres. Pour ce qui est de l’entrée des produits européens sur le marché local, la libéralisation est graduelle mais elle est atténuée par des exceptions.
— Il existe une période de grâce de cinq ans au cours de laquelle les taxes sont maintenues à leur niveau à l’exception des taxes sur le fromage blanc fabriqué en Europe qui baissent de 43 %. — Au début de la sixième année, les taxes sont complètement abolies sur les produits agricoles actuellement soumis à une taxe de 5 %. — Au début de la sixième année, les taxes sur les autres produits agricoles sont réduites dans des proportions variant entre 20 % et 30 %.
— Les taxes sur l’huile d’olive et sur le tabac sont maintenues.
Produits agroalimentaires
La libéralisation des exportations des produits agricoles industrialisés libanais est plus large. L’accord d’association stipule :
— Une exemption totale de l’élément industriel des produits exportés par le Liban.
— Une exemption totale de l’élément agricole des produits exportés à l’exception de certains articles tels le chocolat et le yaourt.
La libéralisation de l’entrée des produits agricoles industrialisés européens sur le marché local est graduelle à l’exception d’une liste de produits limités. Au début de la sixième année, les taxes seront réduites graduellement dans une proportion ne dépassant pas les 30 % avec certaines exceptions. Les produits soumis à une taxe de 5 % seront exemptés totalement à la fin de la douzième année à dater de l’entrée en vigueur de l’accord d’association.
L’accord de partenariat ouvre la voie à des investissements dans la production de nouvelles cultures non traditionnelles. Il permet d’élargir l’horizon des exportations, encourageant ainsi l’investissement dans les moyens de production dans le but d’améliorer les normes de qualité des produits. Au Liban de mettre à profit cette opportunité.

Liliane MOKBEL

8 Août 2002

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24 Mai 2002

C'est officiel !
Le Liban signera (enfin!) le 17 juin l'accord d'association avec l'UE

Le Liban signera le Lundi 17 juin à Bruxelles l'accord d'association avec l'Union européenne (UE), dont la ratification était initialement prévue le 23 avril, a annoncé jeudi le Premier ministre libanais Rafic Hariri. "L'accord d'association avec l'Europe, paraphé (en janvier) et qui sera signé le 17 du mois prochain, va jouer un rôle dans la modernisation des lois" libanaises, a déclaré M. Hariri à l'ouverture à Beyrouth du huitième "Congrès sur les marchés des capitaux arabes".

"Cet accord ouvrira grand les portes aux investisseurs arabes au Liban, notamment dans le domaine de la production de biens destinés à être vendus en Europe", a-t-il ajouté. Beyrouth avait demandé le 19 avril le report de la signature de cet accord, initialement prévue le 23 avril à Valence (Espagne), en marge de la Conférence euroméditerranéenne, à laquelle il avait décidé de ne pas prendre part. M. Hariri avait précisé que le Liban boycottait la Conférence "à cause de la participation d'Israël et de ce qui se passe en Cisjordanie entre Palestiniens et Israéliens".

Le ministre libanais de l'Economie Bassel Fleyhane avait paraphé l'accord à Bruxelles le 10 janvier. Le processus de Barcelone, engagé en 1995, vise à encourager la coopération entre les 15 pays de l'UE et leurs 12 partenaires du sud de la Méditerranée, y compris Israël et l'Autorité palestinienne.


Liban-UE - Coup de théâtre : Hammoud annule son départ pour Valence Le gouvernement demande le report de la signature de l’accord d’association

LBV- 20.04.02 - Nous avions attiré votre attention en Janvier dernier sur la confusion à ne pas faire entre le paraphe du projet d'accord d'association entre le Liban et l'Union Européenne et la signature définitive qui seule permet la mise en place des mesures concrètes visant à son application.Et voilà que, malheureusement, cette signature programmée à Valence la semaine prochaine vient d'être reportée pour "raisons techniques"!

On ne pourra tout de même pas s'empêcher d'établir un parallèle avec la situation globale de la région et le tout récent voyage du Premier Ministre, R. Hariri, à Washington.En fait, il semble bien que la présence d'Israel à cette conférence Euro-méditerranéenne ait entrainé le boycott de la Syrie et par la suite celui du Liban...
Sans doute n'est-ce qu'un rendez-vous manqué, mais il convient donc de suivre de très près les péripéties liées à cet accord d'Association à forte portée politique et qui semble vital à long terme pour le Liban et son économie.

JMD

Nous vous reproduisons ci-dessous l'Article paru dans l'Orient-le Jour concernant ce report auquel on pouvait finalement s'attendre....

La signature de l’accord d’association entre l’Union européenne et le Liban, qui devait avoir lieu lundi prochain à Valence, en Espagne, après 7 ans de négociations, a été ajournée à la demande du gouvernement. Les sources officielles affirment que ce report a été réclamé pour des «raisons techniques», des documents additionnels émanant de Bruxelles et devant être intégrés à l’accord n’étant parvenus à Beyrouth qu’au milieu de la semaine, ce qui laissait peu de temps aux experts locaux de revoir et de traduire le texte final. Il reste que la demande libanaise a d’autant plus surpris les observateurs que le chef de la diplomatie, Mahmoud Hammoud, avait assuré jeudi qu’il se rendrait à Valence pour signer l’accord d’association. Le report de la signature réclamé par Beyrouth contraste en outre avec l’empressement du gouvernement à adhérer au partenariat euro-méditerranéen du fait des bénéfices que le Liban ne manquerait pas de tirer de l’accord d’association sur le plan économique.



Le site web de la Délégation de la Commission Européenne au Liban



Paraphe de l' Accord à Bruxelles: c'est fait !

L’Union européenne (UE) et le Liban ont paraphé avec une certaine solennité, hier soir à Bruxelles, un accord d’association qui a été salué des deux côtés comme un pas important. À l’issue de la cérémonie, le Premier ministre Rafic Hariri a parlé d’un «grand jour» pour le Liban, qui a «déjà fait beaucoup» pour moderniser son économie en réduisant les droits de douane, et à partir du 1er février en appliquant la TVA. Le président de la Commission européenne Romano Prodi a souligné de son côté que l’UE a fait de sa «politique méditerranéenne» une «priorité absolue» durant le premier semestre 2002, qui voit l’Espagne exercer la présidence tournante de l’Union européenne. La conclusion de cet accord d’association «constituera un tremplin pour la libéralisation économique au Liban», selon la Commission européenne. Il devrait ainsi permettre «d’adresser un message clair et positif» sur les possibilités d’investissement au Liban. L’accord comporte aussi un volet politique, prévoyant de nouvelles structures de dialogue et un développement de la coopération dans des domaines comme l’éducation et la culture ou la lutte contre la criminalité. Cet accord d’association, qui remplacera un précédent accord de coopération conclu en 1978, entrera en vigueur à titre intérimaire dès qu’il aura été signé par chacun des Quinze. Il devra être ensuite ratifié par les Parlements du Liban et des pays de l’UE ainsi que par le Parlement européen.


Rafik Hariri accueilli par Romano Prodi, Président de la Commission Européenne


Article du 11 Janvier 2002

Partenariat euro-méditerranéen :
Un accord à plusieurs volets, une chance à saisir: De nouveaux horizons économiques et géopolitiques s’ouvrent au Liban

Si les Libanais savent, cette fois-ci, saisir la balle au vol, le 10 janvier 2002 pourrait constituer une date charnière dans l’évolution politico-économique du pays.
En paraphant – au terme de longues négociations ardues – l’accord d’association avec l’Union européenne, le Liban s’est engagé dès hier de plain-pied dans une dynamique de longue haleine appelée à l’intégrer dans un vaste ensemble euro-méditerranéen formé des quinze pays de l’UE et de douze pays du sud de la Méditerranée. Lancé à Barcelone en novembre 1995, le partenariat euro-méditerranéen a pour ambition de faire du bassin de la Méditerranée une zone de stabilité, de coopération, de dialogue et, surtout, de «prospérité partagée», comme le souligne le chef de la délégation de la Commission européenne au Liban, Patrick Renauld. Contrairement à une idée préconçue, l’accord qui a été paraphé hier à Bruxelles ne se limite nullement au seul paramètre économique. Il englobe aussi deux autres volets tout aussi essentiels : le volet politique et de sécurité ; et le volet social, culturel et humain. Des accords d’association en tous points similaires (englobant ces trois niveaux) ont été signés ces dernières années entre l’UE, d’une part, et chacun des dix autres partenaires du Sud, d’autre part (la Syrie étant le seul pays à n’avoir pas encore achevé ses négociations sur ce plan).
Parallèlement à ces accords bilatéraux, une coopération multilatérale est également prévue dans un vaste éventail de domaines. L’originalité du processus enclenché à Barcelone réside précisément dans cette approche globale et stratégique des relations entre les deux rives de la Méditerranée. Au terme d’un long débat interne, l’Europe des Quinze a en effet envisagé dès 1994 d’équilibrer ses rapports avec ses voisins directs de l’Est et du Sud, de manière à ne pas limiter sa politique d’ouverture uniquement à l’Europe de l’Est (comme l’a prôné pendant longtemps le bloc anglo-saxon). Le principe d’un partenariat euro-méditerranéen a ainsi été retenu par le Conseil européen réuni à Essen en 1994 et à Cannes en mars 1995.
La portée et la dimension globale d’un tel partenariat résident dans le fait que les pays du sud de la Méditerranée ne sont plus considérés par l’UE comme un simple marché ou des fournisseurs de matières premières et de carburants. Ils sont désormais traités en véritables partenaires à part entière, dans le respect de leurs spécificités socio-culturelles. Dans le même temps, ce partenariat n’implique pas uniquement les gouvernements et les institutions publiques, mais il accorde un rôle de premier plan à la société civile et au secteur privé, l’objectif étant de développer des échanges, des dialogues, des rencontres, des concertations régulières et une coopération étroite entre les diverses composantes des sociétés civiles des 27 pays concernés afin de favoriser l’émergence d’une zone de stabilité, de paix et de prospérité au niveau du bassin méditerranéen. Effectivement, depuis 1996, de nombreuses rencontres ont groupé des journalistes, des hommes d’affaires, des universitaires, des experts et des responsables officiels des 27 pays, parties prenantes dans le partenariat.
Le Liban a ainsi une opportunité historique et inespérée de sortir du carcan que l’on tente de lui imposer. De nouveaux et de larges horizons s’ouvrent à lui, aussi bien sur le plan économique qu’au niveau géopolitique. Il est appelé à s’intégrer à un vaste ensemble solidement ancré à l’Union européenne. Ce projet hautement stratégique est fondé, comme le souligne Patrick Renauld, sur les principes des droits de l’homme et de la démocratie. Des valeurs que le Liban partage (dans une certaine mesure) avec l’UE mais que d’aucuns tentent d’étouffer depuis quelques années. En adhérant au processus de partenariat, le Liban devra se conformer à des règles, des normes, des principes qui devraient le sortir de sa sclérose propre aux républiques bananières. La tâche à cet égard n’est, certes, pas aisée.
Mais comme le précise le chef de la délégation de la Commission européenne, des réunions régulières auront lieu désormais entre l’UE et le Liban, au niveau des experts, des hauts fonctionnaires et des responsables officiels, afin de rechercher les moyens rationnels susceptibles d’aplanir les obstacles qui pourraient entraver la mise en application du partenariat, dans ses différentes dimensions. Cela implique, à terme, un changement de mentalité, de comportement et de méthode de travail auxquels devront s’adapter les deux secteurs public et privé.
Des réformes en profondeur devront être mises en place ;
Des pans entiers de l’économie devront être restructurés ; des choix et des sacrifices devront être faits afin que les produits libanais puissent être compétitifs sur les marchés régionaux et européens, dans la perspective de la vaste zone de libre-échange euro-méditerranéenne appelée à voir le jour d’ici à une dizaine d’années. Sur le plan de la vie quotidienne, l’impact de l’adhésion au partenariat devrait se faire ressentir d’ici à quelques années en termes de relance de la croissance économique, d’accroissement du nombre d’emplois et d’augmentation du PNB. «L’exemple des pays du sud de l’Europe, les plus défavorisés, est dans ce cadre particulièrement significatif, souligne à ce propos M. Renauld. Si l’on compare le PNB et le nombre d’emplois dans ces pays avant leur adhésion à l’Union européenne et ces mêmes indicateurs cinq ans après leur adhésion, nous constatons une nette amélioration en un laps de temps relativement court (cinq ans)». Le partenariat pourrait avoir un impact similaire sur le Liban. Encore faut-il que les responsables officiels et les Libanais, en général, prennent leur destin en main et redoublent d’efforts pour s’engager sur la voie de la restructuration requise afin que le pays puisse profiter rapidement des acquis du partenariat. M. Renauld admet à ce propos qu’au niveau des autres partenaires du sud de la Méditerranée, les résultats de la mise en place du processus de Barcelone n’ont pas toujours été à la hauteur des espérances. Pour certains pays du Sud, le processus est plus rapide que pour d’autres. Un tel partenariat à plusieurs vitesses ne constitue pas, toutefois, un handicap, aux yeux de M. Renauld. «Les meilleurs serviront de moteur aux retardataires, précise-t-il. On vous propose le moteur de l’Europe qui est suffisamment puissant pour ne pas se laisser ralentir».
Aux Libanais, désormais, de savoir prendre le train en marche. Il serait désespérant qu’une nouvelle fois ils laissent s’estomper cette opportunité historique qui s’offre à eux. Les 27 pays concernés Le partenariat euro-méditerranéen concerne, au stade actuel, les quinze pays membres de l’Union européenne ainsi que douze pays du sud de la Méditerranée. Les 15 pays européens sont la France, l’Espagne, le Portugal, l’Italie, la Grèce, l’Autriche, la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne, la Hollande, la Grande-Bretagne, l’Irlande, le Danemark, la Suède et la Finlande. Les pays méditerranéens sont : le Liban, la Jordanie, Israël, l’Égypte, la Palestine, le Maroc, Chypre, l’Algérie, Malte, la Syrie, la Tunisie et la Turquie. Le partenariat englobe ainsi une vaste zone géographique dont la population globale est estimée à plus de 600 millions d’habitants qui parlent quatorze langues différentes. Les trois volets du partenariat La déclaration de Barcelone adoptée le 28 novembre 1995 par les ministres des Affaires étrangères des 27 pays parties prenantes dans le partenariat euro-méditerranéen définit trois volets qui constituent les fondements du partenariat.

Le volet politique et de sécurité : il vise à favoriser la mise en place d’une zone de paix et de stabilité dans le bassin méditerranéen, sur base des principes des droits de l’homme, du respect des pratiques démocratiques et de l’édification d’un État de droit. Une charte de paix et de stabilité est prévue sur ce plan. Un dialogue politique est, en outre, maintenu par le biais de réunions régulières, notamment au niveau des ministres des AE.
Le volet économique et financier : il vise à créer d’ici à l’an 2010 une zone de libre-échange euro-méditerranéenne afin de transformer le bassin méditerranéen en un espace de «prospérité partagée». Des accords d’association bilatéraux, entre l’UE et chacun des douze partenaires du Sud, doivent permettre d’atteindre progressivement un tel objectif, parallèlement à une coopération multilatérale et régionale dans des domaines aussi variés que l’industrie, l’agriculture, les transports, le tourisme, l’énergie, l’environnement, les sciences, la technologie, la gestion des ressources en eau …
Le volet social, culturel et humain : il a pour but de développer la dimension humaine du partenariat en favorisant les relations entre les sociétés civiles des 27 pays partenaires, par le biais d’une coopération dans les domaines de l’éducation, la culture, la formation, les médias, la santé, la gestion des flux migratoires… Une coopération dans le domaine de la justice est également prévue pour lutter contre le terrorisme, le trafic de stupéfiants, la criminalité internationale et l’immigration clandestine.


Michel TOUMA

 

L'Accord D'Association entre l'UE et le Liban Sera Paraphé Jeudi

Beyrouth, le 9 Janvier 2002 - Source Naharnet -

C'est demain, jeudi, que sera paraphé à Bruxelles, au siège de la Commission européenne, l'accord d'association entre l'UE et le Liban, s'inscrivant dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen auquel sont partie prenante les quinze pays de l'UE et douze pays du sud de la Méditerranée (Chypre, Turquie, Israël, Liban, Malte, Algérie, Maroc, Tunisie, Egypte, Palestine, Jordanie et Syrie).
Le chef du gouvernement, Rafic Hariri, se rendra pour l'occasion à Bruxelles pour assister à la cérémonie qui aura lieu en soirée en présence de la délégation officielle libanaise et des hauts responsables de l'UE. L'accord sera paraphé par le président de la Commission européenne, M. Romano Prodi, et par le ministre de l'Economie et du Commerce, Bassel Fleyhane. A l'issue de la cérémonie, MM. Hariri et Prodi tiendront une conférence de presse conjointe pour évoquer la portée de ce document qui régira désormais les rapports entre l'UE et le Liban. M. Hariri se rendra ensuite à Paris pour une visite privée. Cet accord d'association concrétisera l'adhésion du Liban au partenariat euro-méditerranéen. Il se substituera au protocole de coopération qui définissait depuis 1978 le cadre des relations libano-européennes sur le plan économique.
Au niveau des échanges commerciaux, l'accord d'association permettra au Liban d'exporter ses produits sans tarification douanière vers le marché européen dès la première année, soit après la signature officielle du document. Parallèlement, la levée de la tarification douanière pour les produits européens importés par le Liban n'interviendra qu'au bout de la cinquième année. Le document accorde, plus particulièrement, de larges avantages au Liban pour ce qui a trait à l'ouverture des marchés européens aux produits agricoles libanais.
Notons à ce propos que la balance commerciale est largement en faveur de l'UE, qui représente le premier partenaire commercial du Liban. Les importations de produits européens par le Liban s'élèvent actuellement à trois milliards d'euros par an (presque le même montant en dollars), soit près de 45 pour cent du total des importations libanaises. En contrepartie, les exportations libanaises vers les marchés européens s'élèvent à 150 millions d'euros par an (20 pour cent des exportations libanaises).
Le texte stipule, en outre, que l'UE accordera son soutien au Liban pour l'aider à mettre en application les termes de l'accord d'association, notamment en ce qui concerne la restructuration de l'économie et la mise en place des réformes administratives, législatives, financières et fiscales nécessaires pour faciliter l'adhésion du Liban au partenariat euro-méditerranéen.

 

Paraphe le 10 Janvier à Bruxelles, mais...

BRUXELLES, 13 décembre (AFP) - L'accord d'association entre l'Union européenne et le Liban sera paraphé le 10 janvier à Bruxelles en présence du président de la Commission européenne Romano Prodi et du Premier ministre libanais Rafic Hariri, a annoncé jeudi un porte-parole de la Commission.
"L'accord sera paraphé le 10 janvier à Bruxelles en présence de MM. Prodi et Hariri", a déclaré le porte-parole, Gunnar Wiegand. Négocié depuis 1995, cet accord, crucial pour l'économie du Liban, a été retardé à la dernière minute par une demande de la Grande-Bretagne d'inclure une clause de coopération antiterroriste. Londres y a finalement renoncé.
Après le paraphe de cet accord, les quinze Etats membres de l'UE procèderont pendant deux ou trois mois à l'examen du texte avant de l'approuver officiellement.
Les accords d'association conclus entre l'UE et les pays méditerranéens dans le cadre du partenariat Euromed visent à établir une coopération renforcée dans les domaines politique, économique et culturel.



Pour le Liban, Chirac met Blair au pli !

Accord UE-Liban: les Britanniques renoncent à la clause sur le terrorisme


BRUXELLES, 11 décembre (AFP) - Un accord d'association entre l'Union européenne (UE) et le Liban devrait être paraphé bientôt car les Britanniques ont renoncé à y insérer une clause sur la coopération dans la lutte contre le terrorisme, a-t-on appris mardi de source proche du Conseil des ministres européens.
Cette exigence britannique avait bloqué au dernier moment la conclusion des négociations et l'affaire a été résolue "au niveau politique", après une conversation téléphonique entre le président français, Jacques Chirac, et le Premier ministre Tony Blair, a-t-on ajouté de même source. Il est par contre envisagé de mettre au point une déclaration portant sur la coopération dans la lutte contre le terrorisme, mais cette déclaration sera distincte de l'accord d'association et ne le conditionnera pas, a-t-on poursuivi.
L'accord d'association UE-Liban pourrait alors être paraphé "assez rapidement" en présence du président de la Commission européenne, Romano Prodi, et du Premier ministre libanais, Rafic Hariri. Les quinze Etats membres procèderaient ensuite pendant deux ou trois mois à l'examen de l'accord avant de l'approuver officiellement. Les accords d'association conclus entre l'UE et les pays méditerranéens dans le cadre du partenariat euromed visent à établir une coopération renforcée dans les domaines politique, économique et culturel. Un accord de ce type est également sur le point d'être paraphé la semaine prochaine avec l'Algérie.

 

Liberté d'Association !


Lorsque Mr Prodi passa à Beyrouth le 19 Novembre dernier, fort d'une volonté sincère de conclure la démarche avec les Autorités Libanaises pour enfin finaliser l'Accord d'Association entre l'Union Européenne et le Liban, il ne s'attendait certainement pas à déchanter lors de son retour sur le vieux continent...

En effet, comme nous le présagions dans notre éditorial économique de début Novembre, certains lobbies cherchant à saboter par tous les moyens le redressement du pays du cèdre jettent leurs forces dans la bataille pour entraver la mise en place de cet accord dans les meilleurs délais.

Alors que les derniers détails techniques concernant la classification des produits agro-alimentaires libanais devraient être résolus, l' Europe voulant les considérer comme des produits industriels et le Liban voulant les classer comme produits agricoles, Voilà qu'un petit groupe de pays dont la Grande-Bretagne est comme d'habitude le meneur, cherche de façon perverse et bien calculée à déplacer le problème sur le plan politique et la gestion de la lutte anti-terroriste.Il veulent imposer au Liban des normes soit- disant standard- sic! - dans ce domaine.De quoi mettre Romano Prodi en colère et pousser Rafic Hariri à se rendre en urgence à Paris pour tenter de débloquer la situation avec Jacques Chirac.On sait que la France ne ménage pas ses efforts pour que cet Accord d'Association soit entériné avant la fin de l'année et qu'elle constitue comme d'habitude l'allié le plus précieux du Liban en la matière.

Point n'est besoin ici de s'étendre sur les motivations de ceux qui veulent continuer à marginaliser le Liban et à téléguider son étouffement économique.Nous les connaissons tous et nous savons bien qui est le chef de bande au service de qui ils agissent.Cela fait des décénnies que le monde Anglo-saxon contribue plus à dégrader qu' à résoudre l'instabilité au Moyen-Orient qui plus est, après l'avoir enfanté.

Heureusement, les Libanais et leurs amis connaissent le fond du problème et ne voudrait pas rallumer la Guerre de Cent ans au début du XXIème siècle.Mais le Liban se trouve encore et malgré lui placé au coeur d'un enjeu symbolique.
Il revèle aussi le gouffre culturel qui sépare certains blocs de pays au sein de l'Union Européenne, qui au delà d'un vaste espace de libre échange économique ne parvient pas à se donner une image politique forte.

Au moment ou notre pays tente de mettre en oeuvre les bases saines de son redressement économique, les magiciens de la déstabilisation sortent encore un artifice de leur chapeau.Heureusement, nous ne sommes pas dupes et nous saurons avec nos amis surmonter les épreuves de ce piège grossier que nous avons bien vu venir et que nos adversaires nous tendent chaque fois que nous sommes face à un enjeu vital pour notre survie.

En conclusion, nous rappellerons que la Liberté d'Association est un principe de base de la Liberté Démocratique et qu'une fois de plus les donneurs de leçons sont les premiers à agir contre lui lorsque leurs interêts plus ou moins avouables ne sont pas servis comme ils le désireraient.

 

Jean-Michel DRUART
7.12.2001

A Suivre...



Article du 8 Décembre 2001

 

Liban-UE - Paris souhaite que ce nouvel obstacle soit rapidement aplani. La clause antiterroriste incluse dans l’accord d’association

Comme le laissait entendre jeudi notre correspondant diplomatique au palais Bustros, l’Union européenne a décidé, à la demande notamment de la Grande-Bretagne, d’introduire dans le projet d’accord d’association négocié depuis six ans avec le Liban une clause de coopération antiterroriste qui risque de retarder la conclusion de cet accord. La France, qui s’était opposée à l’inclusion de cette clause, a souhaité hier que cette question soit «rapidement réglée».

Crucial pour l’économie libanaise, l’accord d’association avec l’UE, visant à terme à l’abolition des droits de douane entre les deux parties, l’est devenu davantage depuis le vote de la TVA, mercredi à la Chambre, les recettes de la nouvelle taxe étant censées remplacer progressivement celles des douanes. Or, voilà qu’à peine la loi adoptée, l’accord, qui avait été annoncé comme imminent le 19 novembre par le président de la Commission européenne, Romano Prodi, se trouve pratiquement remis en question par la nouvelle exigence britannique, soulevée au dernier moment. Le représentant de l’Union européenne à Beyrouth, Patrick Renauld, et l’ambassadeur du Liban à Bruxelles, Fawzi Fawaz, ont confirmé hier l’inclusion d’une clause de coopération antiterroriste, identique à celle déjà demandée à l’Algérie et à l’Égypte. Selon M. Renauld, il ne restait plus entre les deux parties qu’un désaccord «sur les droits de douane sur les fleurs coupées que le Liban a augmentés de 30 % à 70 % le 6 octobre, en pleine négociation», a ajouté M. Renauld. Pour le reste, les exigences de l’UE «n’ont rien à voir avec» celles des États-Unis «concernant le Hezbollah», a souligné M. Renauld dans une déclaration à l’AFP. Les États-Unis, qui ont recensé le Hezbollah comme une entité terroriste, avaient réclamé le 2 novembre que le Liban gèle les avoirs de ce parti, ce que Beyrouth, qui insiste sur une distinction entre «terrorisme» et «résistance nationale» s’est refusé à envisager. Le lendemain, le Royaume-Uni s’était aligné sur la demande américaine, en demandant cependant que seuls les avoirs de ce qu’il avait qualifié d’«aile terroriste» du parti soient gelés, et non ceux du Hezbollah tout entier. Le 30 novembre à Bruxelles, devant des hauts fonctionnaires des Quinze réunis pour faire le point sur les négociations avec le Liban, le représentant britannique a évoqué l’inclusion de la clause de coopération antiterroriste.

La France, l’Allemagne et la Grèce, notamment, s’y était opposées, estimant que soulever cette question à la dernière minute ne ferait que compliquer des négociations en voie d’achèvement, selon des sources diplomatiques. Jeudi, la Grande-Bretagne a néanmoins informé les autres pays de sa volonté de voir incluse la disposition en question, selon les mêmes sources. Une fois conclu avec la Commission européenne, un accord d’association doit être adopté à l’unanimité pour entrer en vigueur. D’après M. Renauld, la disposition proposée à l’Algérie et acceptée par l’Égypte «n’est pas exagérément contraignante» dans la mesure où les parties «conviennent de coopérer en vue de prévenir et de réprimer des actes terroristes dans le cadre de la résolution 1373 (de l’Onu) par un échange d’informations et d’expérience». Pour la Grande-Bretagne, «la question de la coopération contre le terrorisme avec le Liban (...) serait (posée) sur les mêmes bases que celles que d’autres pays arabes ont déjà acceptées», a assuré à l’AFP un diplomate européen. «Après le 11 septembre, il devenait difficile pour certains pays européens de ne pas réclamer l’inclusion d’une telle clause, demandée à d’autres pays comme l’Algérie, dont l’accord est en cours de négociation, ou à l’Égypte, dont l’accord a été signé», a indiqué un diplomate sous le couvert de l’anonymat. Le blocage pourrait cependant venir du Liban lui-même. Selon une source diplomatique, Beyrouth a, par le passé, refusé l’inclusion de ce genre de clause. La raison en était double, selon un diplomate européen : «Toute clause ayant des implications politiques doit être discutée à la fois entre les pôles du pouvoir et avec la Syrie, d’où un risque de complications». La situation financière du Liban étant ce qu’elle est, et l’UE étant son principal partenaire commercial, une attente excessive pourrait déclencher une crise de confiance et avoir des conséquences sociales et politiques imprévisibles, qui compliqueraient un règlement de paix au Proche-Orient, estiment certains pays de l’UE, dont la France.

Le Premier ministre, Rafic Hariri, attendu aujourd’hui à Paris, doit rencontrer dimanche le président français Jacques Chirac, qui ne ménage pas son soutien au Liban, pour évoquer cette question. Hier, le Quai d’Orsay a souhaité que l’accord soit conclu «le plus rapidement possible», en espérant que la question de la clause antiterroriste soit «rapidement réglée». «La France souhaite la conclusion des négociations et la signature de l’accord d’association UE-Liban le plus rapidement possible. Elle a activement œuvré dans ce sens au cours des derniers mois», a déclaré le porte-parole adjoint du quai d’Orsay Bernard Valéro. «La question de la prise en compte, dans cet accord, de la coopération dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, conformément aux conclusions du Conseil européen du 21 septembre, doit être rapidement réglée pour permettre l’achèvement de la mise au point dans les meilleurs délais de cet accord», a-t-il ajouté. Le porte-parole a souligné que «l’entrée en vigueur de cet accord constituera un signal de confiance et d’espoir pour le Liban».

 


Rafic Hariri sur le perron de l'Elysée:
une image désormais traditionnelle.



Liban-France - Paris II en février 2002, déclare le Premier ministre Hariri promet une signature de l’accord d’association avec l’UE avant la fin de l’année

PARIS, d’Élie MASBOUNGI - L'Orient le Jour du 10.12.01

Au cours d’un entretien en tête à tête d’un peu plus d’une heure dans la matinée d’hier à l’Élysée, le Premier ministre Rafic Hariri et le président français Jacques Chirac ont procédé à un tour d’horizon de la situation au Liban et au Proche-Orient, s’attardant sur deux sujets dont l’urgence justifiait largement le déplacement pour un seul jour du chef du gouvernement. Arrivé tard dans la soirée de samedi, M. Hariri devait en effet reprendre son avion privé pour Beyrouth, à l’issue de son audience élyséenne. Les ministres Fouad Siniora et Bassel Fleyhane, qui étaient du voyage, n’ont pas assisté à la réunion de l’Élysée.
Le premier des deux sujets était l’ajournement de la signature de l’accord d’association euro-libanais du fait d’une remise en cause de dernière minute émanant de Londres – et que l’on impute en réalité ici à Washington – qui estime qu’il faut inclure au texte de l’accord une disposition «contre le terrorisme».
Dans ses réponses aux questions des journalistes à sa sortie de l’Élysée, M. Hariri a tenté de minimiser cet obstacle, déclarant notamment qu’il ne s’agit pas là de difficultés de fond entravant la signature de l’accord avec l’UE, le Liban étant résolument contre le terrorisme et ayant signé tous les accords condamnant le terrorisme proposés dans le cadre des Nations unies. Le Premier ministre a ajouté qu’en stigmatisant le terrorisme et en signant ces accords, le Liban ne laisse planer aucun doute sur sa position et s’apprête d’ailleurs à signer deux nouveaux engagements sur ce même sujet, engagements actuellement à l’étude. «Il s’agit en fait de problèmes d’ordre technique», a estimé M. Hariri, qui a indiqué que l’accord d’association avec l’Europe serait signé avant la fin de cette année. «Nous en avons, bien entendu, discuté avec le président Chirac», a répondu M. Hariri à un reporter qui l’interrogeait sur ce que pourrait faire la France pour aplanir cet obstacle. Et le chef du gouvernement de conclure à ce sujet : «La France est toujours aux côtés du Liban et il y a un moyen de trouver une solution car nous voulons signer cet accord le plus rapidement possible».
Au sujet de «Paris II», M. Hariri a expliqué qu’il faut maintenant reprendre contact avec les parties concernées, après les mesures prises par le gouvernement libanais dans le domaine économique, notamment l’instauration de la TVA ainsi que d’autres législations et le nouveau budget actuellement à l’étude à la Chambre et qui sera promulgué en janvier prochain. «Paris II pourrait donc se tenir en février, à Paris ou à Bruxelles», a précisé M. Hariri, qui évoqué ensuite le deuxième sujet important de son entretien avec le chef de l’État français.
Il s’agit de la situation explosive dans les territoires occupés et du risque d’un embrasement général qui pourrait affecter les pays de la région. MM. Chirac et Hariri ont échangé leurs vues à ce sujet, constatant l’identité de leurs positions sur l’urgence d’un dialogue avant d’atteindre le point de non-retour et la nécessité de ne plus affaiblir l’Autorité palestinienne afin de lui donner les moyens de sévir contre les auteurs des récents attentats en Israël et en Cisjordanie. Selon des milieux bien informés, M. Hariri aurait réaffirmé par la même occasion que le Liban, qui fut et demeure une des victimes du terrorisme, considère qu’il collabore au mieux pour lutter contre ce mal, estimant que le Hezbollah ne fait pas partie des organisations terroristes puisqu’il n’a entrepris aucune action contre Israël hors du Liban. Ces milieux ajoutent que le gouvernement libanais compte désormais sur le président Chirac pour faire valoir ce point de vue devant les instances internationales et devant les États-Unis. À Beyrouth, des sources proches du Premier ministre ont indiqué, après le retour de M. Hariri au Liban, que la France déployait actuellement des efforts pour tenter de contourner la difficulté née de la demande britannique d’inclusion de la clause antiterroriste.


Selon ces sources, les démarches s’orientent vers une signature de l’accord qui serait accompagnée de réserves de la part de l’Union européenne au sujet de ce point litigieux soulevé au dernier moment.

S’agissant de Paris II, les sources proches de M. Hariri ont précisé que la tenue en février de cette conférence des donateurs pour le Liban dépendrait des progrès qu’aura réalisés à cette date le gouvernement libanais en matière de privatisations, de réduction des dépenses publiques et de dégraissage administratif. Le Proche-Orient Lors de son entretien avec M. Hariri, M. Chirac a en outre défendu «les perspectives du rôle européen, parallèlement aux efforts américains, pour renforcer les chances de paix au Proche-Orient». MM. Chirac et Hariri ont abordé longuement «les problèmes du Proche-Orient, de la Cisjordanie, de Gaza, des Palestiniens et des Israéliens», a-t-on affirmé à l’Élysée. La veille, à Belgrade, le chef de l’État français avait annoncé que la France comptait proposer dans les prochains jours une «initiative européenne» visant à rétablir le dialogue entre Israël et l’Autorité palestinienne. «La France milite pour le dialogue. La paix est indissociable de la sécurité. Les deux parties (Israéliens et Palestiniens) doivent faire un effort important pour aller à une table de négociations», avait expliqué le président français au cours d’une conférence de presse.
«La situation (au Proche-Orient) ne prête pas à l’optimisme, mais la France ne se décourage pas», avait poursuivi M. Chirac, avant d’évoquer une «initiative européenne», sans donner de détails. Le ministre français des Affaires étrangères, Hubert Védrine, devrait s’entretenir de cette «initiative» avec ses homologues de l’UE dès lundi, jour où le ministre israélien des Affaires étrangères Shimon Peres et le ministre palestinien de la Coopération internationale Nabil Chaath sont attendus à Bruxelles, a indiqué une source diplomatique. Elle devrait également être évoquée lors de la visite, mardi à Paris, du secrétaire d’État américain Colin Powell, qui doit rencontrer MM. Chirac et Védrine, selon la même source. Début novembre, M. Chirac avait défendu auprès de son homologue américain George W. Bush son idée d’une «nouvelle conférence de paix, une table de la paix» qui réunirait Israël, les Palestiniens, les États-Unis, l’UE, la Russie, l’Égypte et la Jordanie. Jusqu’à présent, cette proposition n’a pas abouti, faute notamment d’avoir obtenu l’accord des Israéliens et des Américains.