"
Le Liban et l'Union Européenne "
De
l'accord de partenariat aux échanges réels
|
LUPM, quelles perspectives pour le Liban ?
par Lélia MEZHER
Eté
2008-
Le chef de la délégation de la Commission européenne
à Beyrouth, Patrick Laurent (à g. sur la photo
ci-dessus), a été responsable de 1998 à
2001 du processus de Barcelone. « Depuis 1995, cest
quelque chose que jai fait grandir », depuis son
bureau à Bruxelles. Aujourdhui, si un bilan des
« années Barcelone » simpose forcément,
quelques heures seulement avant le lancement du « processus
de Barcelone : Union pour la Méditerranée »,
celui-ci nest pas totalement négatif, comme pourraient
le penser certains. « Barcelone a fait beaucoup, mais
il est vrai quune partie des espoirs ont été
déçus »¸souligne dans ce cadre M.
Laurent. Car Barcelone avait principalement trois objectifs
: mettre en place une zone de dialogue politique pour aboutir
à la paix, créer une zone de libre échange
économique, sans oublier le volet socio-culturel du projet.
« Cest ce dernier volet qui a le plus réussi
», même si le processus de Barcelone reste «
le seul endroit où tous les pays concernés, en
loccurrence Arabes et Israéliens, peuvent sasseoir
ensemble et discuter de leur problèmes ». Et de
leurs guerres. « Le bilan est certes nuancé, mais
il faut dire que les espoirs étaient trop importants
», poursuit M. Laurent, avant dindiquer que lUnion
pour la Méditerranée (UPM) « est née
comme un rêve dans lesprit des gens qui se rappellent
de 1995 (date de la conférence de Madrid). Ils éprouvent
un véritable désir de faire un pas en avant ».
« Le Liban arrive à lUPM avec une ou deux
très bonnes idées »
Que répond Patrick Laurent à ceux qui soutiennent
que le projet de lUPM serait en fait né durant
la guerre de juillet 2006 ? Le conflit entre Israel et le Hezbollah
aurait en effet inspiré certains responsables français
et les aurait poussé à mettre en place un nouveau
projet, celui de lUPM, dont le but serait damener
les pays arabes à discuter avec Israel de manière
à contourner le processus de paix « classique ».
« Cest totalement faux. Il faut apporter à
ces propos le démenti le plus catégorique »,
martèle M. Laurent. « Il faut attribuer la genèse
de ce projet à la sensibilité euro-méditerranéenne
de Nicolas Sarkozy qui est lui-même, à lorigine,
un immigré », précise-t-il. Il est important
de garder à lesprit, dautre part, que Barcelone
« na pas pour ambition première de résoudre
les questions liées au processus de paix ». Aujourdhui,
le nom officiel de lUPM, Processus de Barcelone : Union
pour la Méditerranée, est très long. Et
pour cause, « Barcelone est un socle irremplaçable.
On va donc bâtir dessus » et non pas remettre en
question ses acquis.
« LUPM a été construite sur les rêves
de ceux qui avaient assisté en 1995 à la naissance
du processus de Barcelone »
Toutefois, il est important de savoir aussi à quoi est
dû aujourdhui le soudain regain denthousiasme
des dirigeants européens pour le processus de paix israélo-arabe
? Le chef de la délégation de la Commission européenne
au Liban rappelle à cet égard que depuis 1995
« les dirigeants politiques des deux bords nont
pas assumé leurs responsabilités à légard
du processus de paix ». Quest-ce qui a changé
? « Aujourdhui, il y a une prise de conscience que
les choses ne peuvent plus perdurer. Il y a une grande lassitude
par rapport à ce statu quo », souligne-t-il. «
Il y a véritablement une dynamique politique nouvelle,
car lintérêt pour lavenir de ce processus
se situe au plus haut niveau, celui des chefs dEtats.
Cest un message politique très fort », et
une grande responsabilité aussi.
La place du Liban
En ce qui concerne le Liban, M. Laurent avait indiqué
lors dune conférence de presse jeudi dernier que
ce pays « a vocation à être membre à
part entière de ce processus rénové et
des institutions qui y seront formées. Il pourra également
bénéficier des projets qui auront lieu dans le
cadre de lUPM ». Malheureusement, le pays du cèdre
na pas su profiter des chances offertes par Barcelone
depuis 1995 car « pour prendre part à un processus
inter-étatique, il faut être un Etat », indique
M. Laurent. « Il faut avancer vite vers la mise sur pied
dun Etatde droit et sinvestir dans la politique
de voisinage, en utiliser fond toutes les recettes »,
poursuit-il. Car il faut garder à lesprit que lUPM
nest autre que laboutissement dun long parcours
entamé par le processus de Barcelone et poursuivie ensuite
par la Politique de voisinage (PEV). Or la politique de voisinage
est le premier pas vers ensuite, une coopération régionale
à plus grande échelle « qui concerne plus
les initiés », et cest dabord
à ce niveau que devrait uvrer le Liban, conseille
M. Laurent. « Mais cela nempêche pas ce pays
de tirer profit de lUPM. Je suis dailleurs très
heureux que le Liban vienne à Paris avec une ou deux
bonnes idées », ajoute-t-il.
Comment espérer cependant bâtir des liens dans
un environnement qui nest pas pacifié, sachant
que les voisins directs du Liban ne sont autres que la Syrie
et Israel, deux pays avec lesquels il entretient, toutes proportions
gardées, des relations pour le moins difficiles ? «
Il faut travailler, et commencer par le facile avant le difficile.
Le meilleur moyen de saffirmer par rapport à ses
voisins cest duvrer au niveau économique.
Dans un environnement hostile, il y a une nécessité
de se regrouper, et cette nécessité est encore
plus grande », affirme le diplomate. Mais Israel, «
cest autre chose »que la Syrie, tient à dire
M. Laurent. Que répondre en outre à ceux qui,
au Liban ont un temps voulu empêcher le président
de la République Michel Sleiman de se rendre en France
parce quil allait rencontrer là-bas son homologue
syrien Bachar el-Assad ? « Cest un grand risque
politique que dempêcher M. Sleiman de se rendre
ã Paris. Cest une responsabilité énorme.
Le Liban est en voie de sortie de crise, et le fait de rencontrer
M. Assad à Paris et non pas à Damas, ça
change tout ».
La
position française
Junaina Herrera soccupe du projet de lUPM à
lambassade de France. Elle souligne demblée
que « le Liban a un potentiel énorme » mais
quil est impératif quil se dote, le plus
rapidement possible, d « autorités constituées
». En attendant, il est important de souligner que Michel
Sleiman a décidé daxer le rôle de
son pays sur « la culture, la recherche et la science.
Cest là une démarche exemplaire »,
note Mme Herrera , « car elle porte sur la mise en place
dune réflexion qui cherche à dépasser
les dissensions politiques ». En ce qui concerne les espoirs
que peut concrétiser lUPM, elle souligne que «
le fait que Ehud Olmert et Bachar el-Assad soient finalement
au rendez-vous est un succès en soi. Cest une opportunité
pour le dialogue. Cétait un pari risqué
que nous avons relevé ». LUPM sera donc incontestablement
un lieu de rencontre et de dialogue, mais permettre aussi de
« faire passer des messages » à chacun de
ces deux responsables.
Ce projet est sous bien des aspects, en décalage avec
la dure réalité sur le terrain. Mais durant la
2e guerre mondiale, la France et lAllemagne sétaient
livrés une guerre totale et aujourdhui ils sont
le socle incontournable de lEurope. Le génie de
Jean Monnet a été de bâtir lUnion
européenne sur des intérêts économiques
communs. Il convient de se rappeler, dans ce contexte de la
Communauté européenne pour le Charbon et lAcier
(CECA), ancêtre de lactuelle Union européenne.
Cest la même logique qui a permis de construire
le projet de lUnion pour la Méditerranée.
L'Union européenne approuve 80 millions d'euros d'aide
au Liban
10
Décembre 2007-
L'Union européenne a approuvé lundi une aide de
80 millions d'euros au Liban, qui contribuera aux programmes
de reconstruction et de développement ainsi qu'aux efforts
pour assainir les finances publiques et réduire la dette,
selon un communiqué de la Commission.
Cette annonce intervient alors qu'une nouvelle tentative d'élection
du président libanais devait se tenir mardi au Parlement.
Un report, le huitième, semble toutefois très
probable, peut-être même jusqu'après les
fêtes de fin d'année. Le Liban est sans président
depuis le 24 novembre et le départ du pro-syrien Emile
Lahoud.
"J'espère que cette assistance financière
aidera à faire avancer le processus de stabilisation
du Liban. Il est maintenant crucial que les Libanais arrivent
à un accord et élisent un président",
a commenté Benita Ferrero-Waldner, la commissaire européenne
en charge des Relations extérieures.
Cette aide est "un signe de la résilience des institutions
libanaises et de l'engagement solide du gouvernement libanais
pour assainir la situation budgétaire et pour réformer
l'économie malgré l'instabilité politique
en cours", a indiqué le commissaire aux Affaires
économiques Joaquin Almunia.
L'aide, composée de prêts pour 50 millions d'euros
et de subventions pour 30 millions, a été approuvée
par les 27 Etats membres. Elle concrétise en partie les
annonces faites fin janvier par les Européens lors de
la Conférence de Paris, où le Liban avait engrangé
au total 7,6 milliards de dollars de promesses d'aide internationale.
Réflexion à l'occasion
du 50ème anniversaire du
traité de Rome en Mars 2007
Un long chemin reste à parcourir dans le domaine
des relations économiques euro-libanaises
La
récente célébration du 50e anniversaire
du traité de Rome pose naturellement la question des
enjeux économiques des relations entre le Liban et lEurope.
Une relation ancienne et particulière, mais qui demeure
faiblement concrétisée au niveau économique.
Le déséquilibre de la balance commerciale entre
les deux parties en est certes la preuve du long chemin à
parcourir dans le développement du partenariat euro-libanais.
LUnion européenne représente ainsi 50 %
des importations du Liban dont les exportations vers cette zone
ne dépassent pas actuellement les 10 %.
Les accords signés entre eux, notamment laccord
euro-méditerranéen, ont malheureusement peu servi
à la correction de ce déséquilibre. Les
exemptions douanières à lexportation, accordées
dans le cadre de ce partenariat, ont été quasiment
inutiles, notamment en raison de la faible production locale
et de la non-conformité dun grand nombre de produits
aux normes de production de cette zone.
Cet accord, né du processus de Barcelone signé
en 1995 entre 12 pays de la rive méditerranéenne,
na pas été à la hauteur des attentes.
Il a surtout profité à un nombre de pays maghrébins
qui ont relativement réussi à accroître
les échanges commerciaux avec certains pays de la zone
européenne, notamment lItalie et lEspagne.
Ces pays ont cerné limportance dun tel accord
et ont donc entrepris pendant des années des réformes
structurelles de leurs économies à travers notamment
la privatisation des institutions publiques et lélaboration
de législations facilitant la pénétration
et linstallation des entreprises étrangères
sur leur sol.
Le Liban et la Syrie sont « les mauvais élèves
» dans cet accord, avait estimé le politologue
Joe Bahout.
La rigidité du système économique au Liban
et son obsolescence ainsi que le manque de législations
qui favoriseraient le développement des investissements
ont été les obstacles majeurs dans la concrétisation
de laccord euro-méditerranéen.
Les investissements européens au Liban sont actuellement
très faibles ; on assiste même à des désinvestissements
de la part dentreprises installées depuis longtemps,
notamment dans le secteur bancaire, en raison des risques encourus
dans le pays.
Actuellement, lenjeu se complique davantage avec la modification
de la donne régionale.
Léconomiste Charbel Nahas estime que les perspectives
dajustement de cette relation sont fort étroites
notamment en raison de la faible croissance du marché
interne et également en raison de la modification technique
des fonctions dintermédiation : par exemple certains
pays de la rive sud de la Méditerranée sont devenus
plus accessibles à lexportation et moins coûteux.
Les risques dinstrumentalisation politique régionaux
et locaux rendent encore plus difficile le réajustement
de la relation commerciale entre le Liban et lUnion européenne.
Le problème majeur relève de la durabilité
de ce système et cest donc dune stratégie
de rupture quil sagit délaborer actuellement,
estime M. Nahas. Le rôle crucial de lEurope sera,
selon lui, daccompagner le Liban dans cette phase de transition.
Lapplication de réformes structurelles majeures
savère actuellement une nécessité
pour assainir léconomie libanaise et pour rattraper
relativement les pays de la région, mais également
pour corriger le déséquilibre des échanges
commerciaux avec ces pays.
Ainsi, le maintien du système économique en vigueur
au Liban renforcera les probabilités de son effondrement.
Nous assisterons alors à un effet « boule de neige
» qui sen prendra à lensemble des secteurs
productifs et entraînera une crise sociale.
Alors que laccord Euromed prévoit la mise en vigueur
dune zone de libre-échange dici à
2010, le Liban, clairement incapable actuellement dentreprendre
un tel pas, soffre encore le luxe du temps dans la réforme
de son système économique.
Magali
GHOSN
L'Europe mobilisée pour la stabilité et la reconstruction
du Liban
Beyrouth, 11 Septembre
2006-
Une mission d'évaluation de la Commission européenne
est arrivée à Beyrouth lundi 11 septembre 2006
pour une période de 15 jours, dans le cadre du dispositif
de la Commission européenne pour la reconstruction du
Liban.
Cette mission, composée d'une équipe économique
et d'une équipe infrastructures, a pour objectif d'effectuer
une évaluation rapide des dommages dans les domaines
des infrastructures publiques, de l'énergie, de l'eau,
de l'Environnement, du transport et plus généralement
dans le domaine du développement économique et
social.
Cette
évaluation permettra ensuite de déterminer le
type de soutien que pourra apporter l'Union Européenne
dans le cadre des projets existants et
de projets futurs.
La
mission travaillera en étroite collaboration avec les
autorités libanaise, au niveau national et local, ainsi
qu'avec les Etats membres de l'UE et d'autres organisations
internationales comme la Banque Mondiale et les Nations-Unis.
Elle
prendra aussi en considération les évaluations
déjà effectuées, notamment le document
d'évaluation préliminaire réalisé
par le "EU Joint Research Centre".
Le
soutien de l'Union Européenne se singularise par la mise
à disposition d'une expérience et de moyens adaptés
aussi bien financiers, techniques et humanitaires que des programmes
existants dans le cadre de la coopération
entre l'Union Européenne et le Liban.
Fin
août, lors de la conférence internationale sur
le Liban qui s'est tenue à Stockholm, la Commission européenne
a mis en place un dispositif évalué
à € 42 millions qui comprend:
*
Une
assistance technique au gouvernement dans
le cadre du processus de reconstruction (€ 10 millions).
Cette assistance est destinée à appuyer les autorités
libanaises dans leur propre évaluation des dommages et
dans la programmation des travaux de reconstruction. Cette assistance
pourra également aider les autorités à
renforcer les capacités de coordination, de recensement
et de gestion des projets de reconstruction. Elle pourra enfin
permettre d'instituer un mécanisme de coordination de
la reconstruction qui s'appliquera aux autorités libanaises,
aux institutions internationales, à celles de l'UE et
à d'autres bailleurs de fonds.
* Un soutien au programme global en faveur de l'État
de droit et de l'amélioration de la sécurité
intérieure (€ 4 millions). Cette enveloppe aidera
le gouvernement libanais à garantir le respect de l'État
de droit et l'amélioration des conditions de sécurité
intérieure, en particulier par le renforcement des forces
de sécurité intérieure, conformément
aux objectifs de la résolution 1701 du Conseil de sécurité
des Nations unies.
* Un appui au secteur privé libanais (€ 18 millions).
Cet appui est destiné à soutenir la relance de
l'économie notamment par le rétablissement de
la production, des services et donc de l'emploi.
* Une autre enveloppe (€ 10 millions) est disponible
pour répondre aux besoins prioritaires qui seront recensés
par le gouvernement libanais.
Avec
ce dispositif, les moyens de la Commission européenne
représentent aujourd'hui un engagement d'un montant de
€ 100 millions.
Sur
le plan humanitaire, une enveloppe de € 20 millions a déjà
été engagée, gérée par
le service de l'aide humanitaire (ECHO). Une autre enveloppe
d'un montant qui pourrait atteindre € 30 millions devrait
être allouée, portant à € 50 millions
le montant total pour l'aide humanitaire. € 11 millions
ont été alloués à l'Office des Migrations
Internationales (OMI) au moment fort de la guerre pour faciliter
l'évacuation des travailleurs migrants.
Le
Liban a également bénéficié de l'aide
humanitaire bilatérale des Etats membres. Par l'intermédiaire
du MIC (Monitoring Information Centre), le centre opérationnel
destiné à faciliter la coordination de l'assistance
européenne fournie par la protection civile dans les
zones en difficulté, les Etats membres de l'Union Européenne
ont fourni une assistance matérielle, notamment du matériel
médical et pharmaceutique, du matériel de première
nécessité et de l'équipement de lutte contre
les incendies.
Parallèlement
à la reconstruction, l'Union Européenne s'engage
aussi dans la stabilité du Liban. 6.900 soldats ressortissants
des Etats membres de l'Union Européenne vont en effet
composer la colonne vertébrale de la FINUL (Force
Intérimaire des Nations-Unis pour le Liban). Outre les
moyens humains, les Etats membres se sont déclarés
disposés à apporter un soutien à l'armée
libanaise qui se déploie dans le sud du Liban et à
fournir d'importants moyens sur le plan maritime et aérien,
en matière de commandement, de communication et de logistique.
De
son côté, le Parlement européen a adopté
le 6 septembre une résolution pour une solution politique
globale à travers notamment une conférence internationale
destinée à relancer le processus de paix. Dans
sa résolution, le Parlement souligne en effet "la
nécessité de placer à nouveau le processus
de paix au Moyen-Orient au tout premier plan dans l'agenda politique
international". Le Parlement "invite le quartette
à relancer la mise en uvre de la feuille de route
dans la perspective de l'assemblée générale
annuelle des Nations unies de septembre" et "réaffirme
que la formule de deux États israélien et palestinien
vivant côte à côte dans la paix et la sécurité
est un préalable à un règlement pacifique
et durable au Moyen-Orient".
La
résolution du Parlement européen demande en outre
"qu'une enquête internationale approfondie soit menée,
à haut niveau, sous la houlette du Secrétaire
général des Nations unies, au Liban et en Israël
au sujet des allégations relatives à de graves
violations des droits de l'homme, de la situation des victimes
et du non-respect du droit humanitaire".
L'humanitaire:
une valeur européenne
Après
l'attribution d'une première tranche de € 20 millions,
une seconde enveloppe budgétaire de € 30 millions
devrait être allouée, portant ainsi à €
50 millions le montant de l'aide humanitaire de la Commission
Européenne.
Sur
le terrain, les nouvelles urgences humanitaires ont été
identifiées depuis le retour des déplacés
dans leur région d'origine qui ont subit d'importantes
destructions. Tant sur le plan des infrastructures qu'au niveau
économique et social, les dégâts causés
par la guerre rend difficile la réinstallation des habitants.
Dans
cette nouvelle phase humanitaire, les partenaires opérationnels
du service d'aide humanitaire de la Commission européenne
(ECHO) s'attachent à aider les populations à reprendre
leur vie quotidienne. Pour ce faire, les projets se concentrent
sur le renforcement de la distribution d'eau (eau potable et
eau courante), la réhabilitation des logements privés,
le soutien médical (aide psychosociale, distribution
de médicaments, assistance médicale dans les cliniques
mobiles), les actions de déminage et une aide à
l'irrigation des terres agricoles.
ECHO
a ouvert un bureau local à Beyrouth le 15 juillet et
dès le début du conflit, ECHO a pu compter sur
ses partenaires déjà présents sur le terrain
afin de répondre à la situation d'urgence. Au
total ce sont 23 contrats qui sont engagés dont 6 avec
les agences des Nations Unies, 16 avec des ONG européennes
(pour la plupart associées à des ONG libanaises)
et avec le CICR.
Par
ailleurs, un appel à propositions (pour un montant total
de € 100.000) a été lancé par la Délégation
de la Commission Européenne au Liban. Il est destiné
à financer des activités culturelles, récréatives
et éducatives pour les enfants et les adolescents affectés
par la guerre ainsi que des actions pour le rapprochement entre
les enfants. Les informations seront disponibles sur le site
de la Délégation: www.dellbn.ec.europa.eu
Une
mobilisation rapide contre la marée noire
La
mobilisation du Monitoring Information Center (MIC) contre la
marée noire a permis au ministère libanais de
l'Environnement d'obtenir des effectifs, des experts danois
et français notamment, et du matériel pour effectuer
des opérations de nettoyage très ciblées.
Parmi les priorités figuraient notamment les ports de
pêches pour faciliter la reprise de l'activité
économique. La principale difficulté pour les
équipes a été l'importante quantité
de déchets solides mélangée au pétrole
qui a parfois ralenti le travail.
Néanmoins,
depuis le début des opérations au mois d'août,
les experts mobilisés par le MIC et les services de l'armée
libanaise ont procédé aux actions suivantes:
* Nettoyage complet du port de Byblos (plus de 120 tonnes
de pétrole retirés)
* Nettoyage en cours du port de pêche de Beyrouth avec
installation de booms pour contenir le pétrole et éviter
l'extension de la pollution
* Marina du Movenpick: opération de confinement
de la pollution en cours et extraction de 12M3 de pétrole
* Plage publique de Ramlet el Baida: une équipe
d'experts français, les forces maritimes libanaises,
des ONG et des volontaires sont à pied d'uvre.
Ils ont déjà nettoyé 500 m de plage et
extrait environ 50 M3 de déchets et sable pollués.
Une opération de "lavage du ressac" est en
cours. Elle consiste à laver naturellement le sable pollué
avec l'eau de mer en isolant le pétrole avec des booms
absorbants.
* Formation: L'équipe marine de la Commission
Européenne d'évaluation et de coordination de
la pollution a effectué une formation de 22 formateurs,
5 des forces maritimes libanaises et 17 des forces de protection
civile, sur les techniques sablonneuses de nettoyage de plage.
Le MIC est un centre opérationnel établi en 2001.
C'est à travers ce centre que les besoins sont identifiés
et les moyens mobilisés pour répondre à
des demandes spécifiques.
Contacts:
* Délégation de la Commission
Européenne (Liban):
Véronique Ruggirello: veronique.ruggirello@ec.europa.eu
Bouchra Chahine: bouchra.chahine@ec.europa.eu
*
ECHO:
Daniela Cavini - daniela.cavini@ec.europa.eu
*
MIC:
Barbara Helfferich - barbara.helfferich@ec.europa.eu
Délégation
Beyrouth :
TEL: + 961 1 569 400 - FAX: + 961 1 569 415
Liens
utiles:
*Délégation
de la Commission Européenne au Liban
www.dellbn.ec.europa.eu
*Département
d'Aide Humanitaire (ECHO)
www.ec.europa.eu/echo
*MIC (Direction générale de l'environnement)
www.ec.europa.eu/environment/civil/indes.htm
*Présidence finlandaise de l'Union Européenne
www.eu2006.fi/fr_FR/
" Conseil de l'Union Européenne
www.consilium.europa.eu/newsroom
*Salle de presse de la Commission Européenne
* Service pour les télévisions: Europe by Satellite
(EbS)
www.ec.europa.eu/avservices/ebs/schedule.cfm
Laccord dassociation avec lUE officiellement
en vigueur
Laccord
dassociation entre le Liban et lUnion européenne,
signé le 17 juin 2002, entre officiellement en vigueur
le 1er Avril 2006
après avoir été ratifié par les
deux parties.
Dans la lignée du processus de Barcelone, cet accord
de coopération vise à préparer et à
soutenir, sur une période de douze ans, les réformes
politiques, économiques et sociales nécessaires
à linstauration dune zone de libre-échange
entre lUE et le Liban.
Mais les procédures de ratification étant longues,
les deux parties avaient décidé dinstaurer
un accord intérimaire relatif à laspect
commercial de cette coopération. Entré en vigueur
en mars 2003, ce dernier portait sur les échanges de
produits industriels, agricoles et agro-industriels sur la base
de la réciprocité. Ainsi, toutes les dispositions
de laccord dassociation relatives au commerce et
aux mesures daccompagnement sont déjà entrées
en vigueur à partir de 2003 avec laccord intérimaire.
Pendant cinq ans, à partir de lentrée en
vigueur de laccord, soit 2003, les produits libanais exportés
sur le marché européen sont exemptés de
taxes, alors que les produis européens importés
pour le Liban ne le sont pas.
Mais à léchéance de ces cinq ans,
en principe en 2008, le Liban doit abolir ses taxes sur les
importations des marchandises européennes de façon
graduelle et progressive pendant sept ans, selon un calendrier
précis.
À part les dispositions relatives à la libre circulation
des marchandises, laccord dassociation instaure
une coopération financière, économique
et sectorielle qui doit permettre de moderniser les structures
afin de les rendre appropriées à léconomie
de marché et aux investissements. Laccord comporte
aussi un volet politique et un volet culturel.
Une conférence de presse du Premier ministre Fouad Siniora
et du chef de la Délégation de la Commission européenne,
Patrick Renauld, est prévue le 3 Avril pour présenter
laccord.
INDUSTRIE: Un projet cofinancé par lUnion européenne
Coup denvoi dElcim 2
Beyrouth,
8 Décembre 2005-
Après un premier projet qui sest étalé
sur trois ans, de 2001 à 2004, une deuxième phase
du projet Elcim a été amorcée.
Cest dans le cadre dune conférence hier à
lInstitut de recherche industrielle (IRI) qua eu
lieu le lancement officiel du Centre euro-libanais pour la modernisation
de lindustrie (Elcim), un projet cofinancé par
lUnion européenne à travers le Programme
européen de soutien intégré (ISSP) pour
les petites et moyennes entreprises (PME).
Ce centre est doté dun budget denviron six
millions deuros et vise à assurer une assistance
législative, financière et surtout technique aux
PME. Ainsi, un groupe formé dexperts européens
et locaux a été créé à cette
fin-là ainsi quun comité de pilotage présidé
par Fadi Abboud.
Lassistance technique que le centre fournit aux PME libanaises
se concrétisera à travers des sessions de formation
ainsi que des séances de coaching sur les nouvelles technologies
ainsi que la production.
Le centre assistera également les entreprises dans linnovation
et lamélioration de leur production : la gestion
de la qualité, lemballage, le marketing, la politique
de fixation du prix, etc.
Par contre, Elcim noffre pas des prêts aux entreprises,
le centre ayant été conçu pour faciliter
laccès des PME aux prêts à travers
lélaboration détudes de faisabilité
financières afin que ces dernières remplissent
pleinement les conditions doctroi de crédits auprès
des banques commerciales et de Kafalat et la Banque européenne
pour linvestissement (BEI).
En revanche, les PME souhaitant bénéficier de
léventail de services dElcim doivent remplir
une série de critères afin dêtre apte
à être intégrés au programme.
À titre dexemple, une entreprise doit être
établie depuis au moins deux ans, davoir des rapports
financiers solides et fiables, dêtre enregistrée
à la Chambre de commerce, etc.
Un comité a été ainsi créé
pour trier les entreprises capables de bénéficier
de lassistance dElcim en fonction de ces différents
volets. Lentreprise nest pourtant pas totalement
exemptée des frais ; elle devra payer 20 % des frais
des experts à court terme.
De plus, la marge de manuvre dElcim sera limitée
à trois actions pour chaque entreprise et à un
budget de 30 000 euros pour chacune.
Les entreprises, de leur côté, une fois intégrées
au programme doivent respecter les délais fixés
par le groupe dexperts.
Par ailleurs, la première phase dElcim na
pas été épargnée par les critiques,
notamment concernant certaines défaillances dans quelques
volets, selon certains bénéficiaires du projet.
Un directeur dune entreprise de cuir a ainsi signalé
le retard denviron deux mois dans le paiement des prêts
qui lui ont été accordés et a exhorté
les responsables à Elcim à intervenir pour éviter
la répétition de tels cas.
Malgré les difficultés rencontrées par
certains bénéficiaires, la majorité a été
reconnaissante de leffort déployé par les
gérants et les experts dElcim 1.
Magali
GHOSN pour L'Orient le Jour
Les « Journées euro-méditerranéennes
» à Beyrouth, pour célébrer dix ans
de partenariat entre lUE et le Liban
Dix
ans de partenariat fructueux, cela mérite bien une célébration,
surtout lorsque lobjectif est de pousser une société
à rester dynamique et à combattre les nombreux
dangers dapathie qui pourraient la guetter à tous
les niveaux, et surtout sur le plan de linitiative civique.
À loccasion du dixième anniversaire de la
signature de la Déclaration de Barcelone (28 novembre
1995), qui avait marqué le début du partenariat
euro-méditerranéen, la Délégation
de la Commission européenne a tenu hier une conférence
de presse pour lancer les « Journées euro-méditerranéennes
», lesquelles se tiendront en parallèle du sommet
Euromed de Barcelone,
les 21, 28 et 29 novembre à Beyrouth.
Pour marquer les dix ans de relations entre lEurope et
la Méditerranée, et tout particulièrement
entre lEurope et le Liban, la Délégation
de la Commission européenne organise, en coopération
avec lUniversité La Sagesse et le Centre danalyse
sur les différends et leurs modes de solutions (Cadmos),
ces « Journées euro-méditerranéennes
», dont lobjectif est de mettre en relief le travail
de coopération qui sest établi entre la
société civile libanaise et la Commission européenne
tout au long de lannée 2005,
à travers des exercices délaboration de
plans daction et de simulations de négociations
de ces plans daction.
Ces exercices sont destinés à engager une dynamique
de dialogue et à sensibiliser les différents acteurs
de la société libanaise sur les enjeux dune
Politique européenne de voisinage (PEV).
Par-delà le simple anniversaire du processus de Barcelone,
cest une véritable dynamique que lUE cherche
à mettre en place au niveau de la société
civile, à lheure où la communauté
internationale est à la recherche de toute initiative
positive au Liban, traduisant une réelle volonté
de concrétisation dun programme de réformes
générales.
Une première simulation délaboration de
plan daction dans le cadre de la PEV a été
effectuée en début dannée avec 60
étudiants issus de trois universités (UL, USJ,
AUB) qui se sont aujourdhui constitués en groupe
sous le nom de « LebYouth ». La deuxième
simulation a été menée par quelque 90 participants
issus de milieux professionnels (syndicats, ONG, partis politiques,
journalistes, groupes professionnels, Chambres de commerce,
banques, chefs dentreprise). Elle est dirigée par
lUniversité La Sagesse et le Cadmos.
Cette simulation sera finalisée en direct le lundi 21
novembre, en première partie des « Journées
euro-méditerranéennes ». Ainsi, un «
groupe de travail interministériel » présentera
son plan daction pour le Liban à « un groupe
parlement », qui pourra apporter des amendements avant
dadopter le document. Les deux groupes sont composés
de responsables de la société civile libanaise.
Ensuite, les 28 et 29 novembre, les « Journées
euro-méditerranéennes » seront consacrées
à des débats, ouverts au public, notamment sur
le bilan du processus de Barcelone, les aspects politiques et
économiques du partenariat euro-méditerranéen,
les difficultés liées au terrorisme et le rôle
de la société civile dans les relations entre
le Liban et lEurope. Parmi les intervenants figurent des
responsables libanais, dont les ministres Marwan Hamadé,
Ahmed Fatfat, Tarek Mitri, ou encore le député
Samir Frangié, mais aussi des économistes et des
hommes daffaires, des responsables de la société
civile libanaise et européenne et des diplomates européens.
En parallèle, des rencontres seront tenues et animées
par des responsables de projets en cours au Liban et financés
par lUE. Au menu de ces rencontres : le rôle de
la femme dans le développement rural, lexpérience
du programme « Afkar » pour la société
civile, le développement local et la planification, les
médias et le partenariat, et, enfin, lindustrie
du cinéma dans la région MEDA. Ces débats
seront ouverts au public.
>>
Euromed à la télévision
La
conférence de presse
La conférence de presse pour lancer les journées
sest déroulée le 18 novembre au siège
de la Délégation de la Commission européenne,
en présence du chef de la délégation au
Liban, Patrick Renauld, de lambassadeur de Grande-Bretagne
(qui exerce actuellement la présidence de lUnion),
James Watt, de lambassadeur dAutriche (qui doit
prendre la relève à la présidence), Georg
Mautner Markhof, et du responsable du Cadmos et professeur à
lUniversité La Sagesse,
Sélim el-Sayegh.
Prenant la parole, M. Renauld a rappelé combien le processus
de Barcelone est
« unique ».
« Jamais encore une table de travail et de dialogue navait
été ouverte à tous les pays du pourtour
méditerranéen. Table autour de laquelle chacun
a pu échanger, saffronter ou se réconcilier.
Jamais encore il navait été proposé
aux pays du pourtour méditerranéen une coopération
aussi étendue et aussi importante en termes de moyens
: depuis 1995, près de 10 milliards deuros en dons
ont été alloués au programme MEDA. Huit
milliards et 787 millions précisément sous forme
de dons. Jamais encore la dynamique de dialogue ne sétait
engagée aussi loin », a-t-il indiqué.
« Lambition de Barcelone était le dialogue,
la coopération dans le partenariat et enfin la paix.
Quen est-il après 10 ans ? Cest le propos
de ces rencontres qui seront organisées les 21, 28 et
29 novembre à Barcelone et plus modestement à
Beyrouth », a précisé M. Renauld.
« Un premier bilan a été dressé et
aujourdhui la PEV vient compléter ce partenariat
en lui apportant ce quil manquait : dabord une coopération
bilatérale renforcée et un volet politique consolidé.
La coopération a été trop longtemps perçue
comme une assistance technique et humanitaire et pas assez comme
coopération politique », a-t-il noté.
Rappelant que lAlgérie, la Tunisie, le Maroc, les
territoires palestiniens, Israël et la Jordanie ont déjà
soumis un plan daction à la Commission européenne,
M. Renauld a souligné que celui-ci « constitue
la première étape du processus de la PEV ».
« Le plan daction est une feuille de route
du gouvernement, plaçant le pays dans une perspective
de 5 à 8 ans. Cest un document négocié,
sur lequel sera désormais basée toute la coopération
avec lUE et grâce auquel ces pays pourront étape
par étape intégrer le marché intérieur
européen », a-t-il précisé.
« Au Liban, la Délégation a souhaité
dès le début de lannée associer et
impliquer la société civile dans ce processus
qui engage le pays sur un long terme. Notre objectif était
double : donner à la société civile les
moyens réels de mesurer les enjeux de la PEV et favoriser
une dynamique de dialogue entre la société civile
et les dirigeants politiques », a-t-il indiqué,
mettant en exergue la fonction latente du projet.
« Ces journées euro-méditerranéennes,
qui souvrent lundi jusquau 29 novembre, seront loccasion
à la fois de dresser un bilan du processus de Barcelone,
dévoquer plus en détail certains projets
menés au Liban et de prendre la mesure des propositions
de la société civile libanaise », a-t-il
conclu.
De son côté, lambassadeur britannique, James
Watt, a mis en évidence les nombreux changements survenus
en dix ans, depuis le processus de Barcelone, notamment au sein
même de lUE.
M. Watt a insisté sur limportance de saisir cette
opportunité pour aboutir à des changements substantiels,
sur le plan de la sécurité, de la stabilité,
de créer une dynamique au niveau social et économique,
une dynamique transnationale.
Quant à Sélim el-Sayegh, de lUniversité
La Sagesse, cest dans une perspective de société
civile quil a pris la parole, évoquant la portée
du plan daction élaboré par les diverses
composantes de cette société civile libanaise
et qui sera présenté puis débattu à
La Sagesse dans le cadre de ces « Journées euro-méditerranéennes
». Un document-fleuve, dense, indépendant et rigoureux,
fruit dun véritable défi, celui de réunir
le plus grand nombre de représentants. Lobjectif
: réfléchir en commun pour aboutir à un
texte reflétant les attentes, les appréhensions
et les projets de tout un chacun. En dautres termes, jeter
les bases, au sein de la société civile, dun
nouveau contrat social, mais qui déboucherait sur du
concret.
Après avoir évoqué le mécanisme
de la mise en place de ce texte synthétique et consensuel,
qui sera discuté durant les « Journées euro-méditerranéennes
», M. Sayegh a enfin mis en évidence la nécessité
de reconsidérer lensemble de laspect politique
de la coopération avec lUE, pour aider le Liban
à établir une stabilité politique durable
sur des fondements sains.
Pessimisme
européen et absence de la plupart des dirigeants
arabes pour le premier sommet euroméditerranéen
Le
président libanais Emile Lahoud, éclaboussé
par le rapport de la commission d'enquête onusienne,
sera représenté à Palma par son ministre
des Affaires étrangères. D'autre part, la
présidence britannique de l'Union européenne
n'a invité que le chef de la diplomatie syrienne
en raison des accusations formulées contre Damas
par l'ONU après l'attentat qui a tué l'ancien
Premier ministre libanais Rafic Hariri.
Palma
de Majorque, 27 novembre 2005-
Les pays européens participant au sommet Euromed
à Barcelone redoutent qu'il se solde "par
une occasion historique manquée pour les pays arabes",
a-t-on indiqué dimanche de source européenne
à Palma de Majorque (Baléares).
"Certains
de ces pays sont en train de perdre une occasion historique",
a estimé cette source à Palma, où
s'ouvrait la réunion fondatrice du groupe de Haut
niveau de l'ONU sur l'Alliance des civilisations, une
initiative patronnée par l'Espagne et la Turquie.
Une
autre source gouvernementale espagnole a expliqué
les défections en cascade de leaders arabes par
le "contexte international, qui n'est pas facile".
"Ce n'est pas la même chose d'organiser un
tel sommet avec et sans guerre en Irak", selon
cette source, "la guerre en Irak contamine tout
dans la région : les relations entre les pays
arabes et les relations entre les pays arabes et l'Europe".
Interrogée
sur une éventuelle responsabilité de la
présidence britannique de l'UE dans la désertion
des leaders arabes, cette source l'a formellement niée,
ajoutant que "ce sommet est co-présidé
par (José Luis Rodriguez) Zapatero, qui lui,
a retiré les troupes espagnoles d'Irak".
-
(Avec
AFP)
|
EUROMED
Lancement des négociations pour
un plan d’action euro-libanais
Beyrouth,
18 Octobre 2005- La
« Task Force » de l’Union européenne chargée de la politique européenne
de voisinage a participé à un séminaire ministériel au Grand Sérail
pour lancer officiellement les négociations d’un plan d’action
de cinq ans entre Beyrouth et Bruxelles. Il s’agit d’un programme
de projets communs qui seront définis selon les priorités établies
par le gouvernement libanais et soutenues par l’Union européenne.
Le chef de la délégation européenne, Alan Seatter, insiste sur
la complémentarité entre cette « feuille de route » et le programme
de réformes qui sera soumis aux bailleurs de fonds lors de la
conférence internationale d’aide au Liban prévue d’ici à la fin
de l’année 2005.
28
Avril 2005
1ère édition des Cahiers
EuroMed avec
L'Orient-Le Jour, Le Commerce du Levant et As-Safir
>> Voir
le planning
des emissions TV et parutions presse
du programme "Cahiers EuroMed"
>> Euromed à la télévision
>> Le site du programme
EuroMed
Jeunesse Liban
|
29
et 30 Octobre 2004
Conférence Internationale à L'USJ
« Le défi euro-méditerranéen : pour un
partenariat des deux rives »
Pour une mare nostrum une et plurielle
Suite à la conférence internationale
tenue en 2003 par la Chaire d’anthropologie interculturelle
sur le thème « Le dialogue des cultures et la résolution des
conflits : les horizons de la paix », l’Université Saint-Joseph
organise cette année un colloque autour de la même problématique
envisagée néanmoins dans une perspective plus précise. Ainsi,
sous le thème du « défi euro-méditerranéen : pour un partenariat
des deux rives », les différentes relations entre les pays du
pourtour méditerranéen, qui représentent selon le père Sélim
Abou, « un défi et un espoir », ont été abordées. «La Méditerranée
rassemble des peuples qui se reconnaissent comme riverains,
mais ont du mal à cohabiter comme voisins ». Tel est le « paradoxe
» que Joseph Maïla, recteur de l’Institut catholique de Paris,
a voulu mettre en exergue lors de son allocution hier. Selon
lui, les cultures et les civilisations ne dialoguent pas. Ce
sont les individus qui dialoguent entre eux, à travers notamment
des échanges de natures différentes, les voyages, les médias…
Ce n’est donc pas uniquement les accords internationaux ou les
traités entre les États qui seront la source du dialogue entre
le Nord et le Sud de la Méditerranée, mais la rencontre des
diverses sociétés civiles. M. Maïla souligne en outre que, «
une et plurielle, la Méditerranée dans l’histoire a été le lieu
de trois paradigmes ». Le premier est celui de la connaissance
fondée sur un axe commun de pensée, qu’elle soit « l’intuition
de l’unité représentée par le monothéisme » ou l’argumentation
rationnelle fondée sur la raison. Ainsi, « raison et foi se
sont répandues dans l’histoire de l’Orient comme de l’Occident
méditerranéens ». Le deuxième paradigme est celui de la puissance.
C’est en Méditerranée que les civilisations se sont affrontées
à travers le temps dans des moments de ruptures et de choc.
Enfin, le troisième paradigme, celui « de la coopération et
de l’intégration », pose toutefois une multitude de problèmes
à l’heure actuelle pour une « Union européenne qui se fait et
un monde arabe qui se défait ». André Laronde, professeur à
l’Université Paris IV et membre de l’Académie des inscriptions
et belles-lettres, s’est, pour sa part, attaché à retracer l’histoire
de la Méditerranée antique depuis les Phéniciens, à qui l’on
doit le premier échange réel sur les côtes méditerranéennes,
à l’Empire de Rome en passant par Alexandre le Grand, jusqu’aux
conquêtes arabes. M. Laronde insiste toutefois sur le fait que,
malgré les dominations politiques successives, la mare nostrum
( nom donné par les Romains à la Méditerranée) a toujours eu
un caractère multiculturel illustré par un échange permanent
entre les différentes cultures. De son côté, Henry Laurens,
professeur au Collège de France, esquisse le rôle géopolitique
de la Méditerranée à partir du XVIe siècle, période à laquelle
le bassin méditerranéen devint un espace économique vital pour
l’Europe et, par conséquent, un enjeu de rivalité. Ces nouvelles
puissances industrielles joueront un rôle primordial dans la
modification du paysage méditerranéen, surtout avec le colonialisme
en Afrique du Nord, l’introduction de l’idée de nationalisme
dans les Balkans et enfin avec le mouvement de réformes enclenché
par certains pays pour survivre. L’Europe, synonyme de modernité,
étendra peu à peu son influence à toute la Méditerranée, conclut
M. Laurens.
Un
foyer d’instabilité
C’est autour de l’idée de « puissance » que Bertrand Badie,
professeur des universités à l’Institut d’études politiques
de Paris (IEP), a articulé son analyse. Tout en soulignant la
difficulté d’un politologue à analyser « une situation non close
», par rapport aux historiens, qui analysent des « situations
closes », M. Badie a expliqué que si « la Méditerranée était
un espace de puissance, elle est devenue aujourd’hui un foyer
d’instabilité ». « Aujourd’hui, affirme M. Badie, la puissance
devient incertaine, parfois même impuissance ». Pour lui, «
la domination cherche tout naturellement à s’exercer dans les
espaces de rupture ou de fracture ». La partie orientale du
bassin méditerranéen illustre le mieux cette instabilité née
après la fin de l’ère de la bipolarité et l’avènement de l’unipolarité.
Cette situation inédite a considérablement affaibli le rôle
des États au Proche-Orient, qui se protégeaient naguère derrière
l’une ou l’autre puissance créant un certain équilibre. Aujourd’hui,
face à l’impuissance ou à l’indifférence des États, la violence
étatique se transforme en une violence sociale. Une situation
on ne peut plus dangereuse, car celle-ci se concrétise pratiquement
par le terrorisme qui devient incontrôlable. M. Badie explique
enfin les raisons du mauvais fonctionnement de l’intégration
sociale : l’aliénation, c’est-à-dire l’échec de l’occidentalisation,
l’anomie, qui consiste en une absence de règles sociales communes,
l’humiliation, « qui tend à se construire sur une inégalité
postulée », et l’échec du processus de redistribution, créant
un « déficit criant de développement humain ». La deuxième partie
du colloque, intitulée « La Méditerranée, des Méditerranées
», est consacrée, selon père Abou, à la diversité des traditions
culturelles des pays méditerranéens. L’ancien recteur de l’USJ
affirme d’abord que le processus de Barcelone part du principe
d’une politique européenne de voisinage fondée sur l’État de
droit, la bonne gouvernance et le respect des droits de l’homme,
en plus de son volet économique. Après avoir brossé rapidement
l’historique et les caractéristiques des trois espaces religieux,
juif, chrétien et musulman, du bassin méditerranéen, le père
Abou s’arrête sur les résistances de certains pays du sud et
de l’est de la Méditerranée à s’engager en faveur du respect
des droits de l’homme. Cette résistance est fondée sur la mise
en cause des origines et des fondements des droits de l’homme
: sont-ils religieux ou laïcs ? Or, selon le père Abou, ce malaise
occulte le déficit de modernité du sud et de l’est méditerranéens
illustré par un écart de plus en plus grand du niveau de vie
entre le Nord et le Sud, se doublant d’un déficit de démocratie.
La résistance de ces pays s’accompagne généralement d’une demande
d’adaptation des droits de l’homme à leur culture. Le père Abou
énumère toutefois les améliorations enregistrées dernièrement
telles que l’interdiction de l’excision et du crime d’honneur,
tout en affirmant qu’il reste beaucoup à faire dans les domaines
de la liberté religieuse et de la liberté d’expression. Il conclut
en lançant une mise en garde contre deux dangers : d’abord que
l’Europe se contente de s’intéresser uniquement au volet économique,
ensuite que les relations se cantonnent au niveau étatique sans
atteindre la société civile.
Antoine AJOURY pour
L'Orient-Le Jour
Programme des micro-crédits
au Liban-sud: objectif atteint
23
Juin 2004- Pour l’UE,
l’objectif d’octroyer 412 microcrédits sur une période de trois
ans a été atteint. Le montant des crédits variait entre 250
et 3 500 euros, à un taux régressif de 12 %. Aujourd’hui, le
projet est devenu un fonds rotatif qui continue à fonctionner
et à profiter à d’autres initiatives, ce qui assure sa durabilité.
L’UE a consacré à ce projet un budget de 340 000 euros, et l’association
Aide au développement rural a conclu un partenariat avec la
Banque Audi, qui participe au projet à hauteur du même montant.
Même principe mais exécuté avec des modalités différentes, le
projet « Fonds de développement économique et social » a également
eu son lot de bénéficiaires dans les différentes régions du
Liban-Sud, notamment à Nabatiyé, où s’est aussi rendu le diplomate
européen. Financé par l’UE à concurrence de 25 millions d’euros
et par le gouvernement libanais qui a contribué pour la somme
de 6 millions d’euros, le projet comprend une composante dite
« création d’emplois » (12 millions d’euros) qui, comme son
nom l’indique, vise à octroyer des prêts aux petites entreprises
en multipliant localement les opportunités de travail. C’est
le cas par exemple de Mona Olleik, qui a eu l’idée de créer
une crèche à Nabatiyé, une idée favorablement accueillie par
les bailleurs de fonds et par l’ICU (Istituto per la Cooperazione
Universitaria), une ONG de soutien qui pilote les projets sur
place en offrant notamment des services de développement d’entreprises
aux bénéficiaires des crédits. Ces derniers reçoivent ainsi
un appui dans le développement de leur plan d’affaires, ce qui
leur donne de meilleures chances de réussite. C’est d’ailleurs
en suivant leur conseil que Mme Olleik, une jeune femme de 38
ans, pourra espérer rembourser à temps son prêt de 18 millions
de livres libanaises et agrandir sa crèche, qui emploie maintenant
5 personnes spécialisées, dont deux jardinières, une infirmière
et une « maman » pour les tout-petits. Conçue dans l’esprit
d’une garderie moderne, La Crèche des kangourous est un exemple
réussi d’entreprise gérée par une femme et placée au service
d’autres femmes, puisqu’elle accueille près de 30 enfants dont
les mères exercent une profession à plein-temps. Divisée par
thèmes et par sections d’activités, la crèche offre aux enfants
qui ont entre 2 mois et 4 ans des ateliers de jeux et d’éducation
pour les occuper en même temps qu’un supplément pédagogique.
Dans ce projet, les crédits sont gérés par la Société générale
de banque au Liban (SGBL). Le montant des prêts varie de 6 à
30 millions de LL, avec remboursement sur une période de 5 ans
à un taux d’intérêt (pour le client) de 12,75 % régressif pour
une nouvelle entreprise, et 10,75 % pour le développement d’une
entreprise existante. C’est ce que paie actuellement Abbas Nehmé,
un fermier de Nabatiyé qui, grâce à un prêt de 13 millions de
LL, a pu s’acheter 6 autres vaches et employer une personne
supplémentaire. Avec une production qui a atteint aujourd’hui
près de 150 litres de lait par jour, Abbas espère d’ici à quelques
années pouvoir acquérir jusqu’à 25 vaches. Pour Nadim Moujaès,
responsable du projet au sein de la SGBL, cette initiative est
d’autant plus importante qu’elle a donné à des couches sociales
très défavorisées l’accès au crédit, chose qui était impossible
auparavant. Outre l’impact économique immédiat sur le niveau
de vie des bénéficiaires, le projet a permis de familiariser
une certaine catégorie sociale avec les opérations bancaires
et la gestion de leurs comptes. « Il faut savoir que la notion
de crédit reste, dans certains milieux libanais, un thème tabou.
Grâce à ce projet, l’équipe a réussi à introduire une nouvelle
culture qui ne pourra que profiter à long terme à ses bénéficiaires
», a-t-il affirmé. Pour M. Renauld, ces réussites individuelles
et ponctuelles sont certes louables, mais leur impact reste
localisé géographiquement. « Toute initiative d’aide doit désormais
s’inscrire dans le cadre d’une stratégie nationale de développement
social qui permet de situer tout projet dans le temps en lui
assurant une certaine pérennité », a souligné le diplomate,
en indiquant que les grands donateurs tels que la BM et l’UE
rechignent désormais à financer des projets par thèmes sectoriels.
« Ils s’intéressent par contre à des projets qui sont le fruit
d’une vision stratégique et globale du développement », a expliqué
le diplomate. C’est à ce débat qu’est d’ailleurs invité aujourd’hui
le ministre des Affaires sociales, Assaad Diab, et les responsables
du CDR qui doivent, en collaboration avec l’UE, définir les
grandes lignes de cette stratégie nationale. Un rendez-vous
à ne pas manquer.
L’idée n’est pas nouvelle,
mais le défi est de taille : aider les populations à faibles
revenus à améliorer leurs conditions de vie et surtout à se
familiariser avec la culture des affaires et les outils de la
gestion moderne. Une tâche à laquelle s’est attelée la délégation
de la Commission européenne au Liban depuis plusieurs années
en démarchant les petits entrepreneurs du Liban-Sud et du Liban-Nord
dans le cadre d’une politique de soutien à toute initiative
de développement économique. En octroyant des microcrédits et
des prêts à tous les candidats désireux de faire fructifier
leurs revenus ou d’agrandir leur entreprise, l’UE a voulu contribuer
à la création d’emplois tout en inculquant une culture de rationalisation
économique aux personnes pleines de bonne volonté mais qui sont
peu ou pas préparées à la gestion quotidienne de leurs affaires.
C’est dans ce cadre que s’inscrit la visite du chef de la délégation
de la Commission européenne au Liban, Patrick Renauld, qui a
visité mardi les bénéficiaires des projets financés par l’UE,
en compagnie de plusieurs experts de la Commission. Accompagné
d’un groupe de journalistes, le diplomate s’est rendu d’abord
à Tyr, où il a visité deux bénéficiaires du projet de « Réinsertion
économique au Liban-Sud », mis en œuvre par l’association Aide
au développement rural. Réalisé entre 1999 et 2002, ce projet
visait à octroyer des crédits pour développer des opportunités
de travail en intensifiant la participation des femmes à la
vie économique. Rou’aya Istambouli Chahine est mère de six enfants.
Elle gère depuis près de vingt ans une petite boulangerie artisanale
à Hay el-Joura, au centre de Tyr. Grâce à un microcrédit de
3 000 euros qu’elle a pu obtenir de l’UE, elle a réussi à acquérir
un nouveau matériel et à réparer son pétrin. Spécialisée dans
la confection des galettes pour knafé, Rou’aya a réussi trois
ans plus tard à rembourser son microcrédit avec un intérêt dégressif
de 12 %. Aujourd’hui, elle affirme fièrement « avoir doublé
mon revenu, embauché trois distributeurs et marié cinq de mes
enfants ». Une réussite qui l’encourage désormais à agrandir
sa boulangerie et à diversifier sa production. À l’instar de
plusieurs autres bénéficiaires de Tyr, Rou’aya a su faire bon
usage de la somme modique obtenue, notamment grâce au soutien
d’une ONG locale qui lui a prodigué les conseils et le suivi
nécessaires pour l’expansion de son entreprise artisanale. Majed
Mahmoud Bawab, lui, est pêcheur. À l’instar de ceux qui pratiquent
ce métier, il n’arrivait plus à joindre les deux bouts, surtout
après que sa barque eut coulé. Animé d’une détermination à toute
épreuve, il décide de reconstruire une nouvelle embarcation
avec l’aide de ses frères, un projet qui lui coûte 25 000 $.
Il obtient 3 000 euros sous forme de microcrédit. Un coup de
pouce qui l’encourage à élargir ses horizons en convertissant
son bateau au tourisme durant l’été. Incapable de dire dans
quelle proportion il a pu améliorer ses revenus, le pêcheur
sait en tout cas qu’à ce stade, il n’a pas encore pu amortir
les 30 % de son investissement. Mais il n’abdique pas pour autant
et espère arrondir ses fins de mois en amenant les groupes d’écoliers
en randonnée de mer. Convaincu que Bawab est sur la bonne voie,
M. Renauld lui a assuré qu’une fois le prêt remboursé, il pourra
envisager un autre investissement, en achetant notamment une
seconde et peut-être même une troisième barque. Pour le diplomate,
bien que ces microcrédits soient ponctuellement bénéfiques,
ils restent insuffisants pour résoudre le problème de fonds
auquel fait face la majorité des pêcheurs, qui n’ont ni les
moyens ni la formation nécessaires pour moderniser leurs techniques
de pêche.
Jeanine JALKH pour L'Orient-Le Jour
O-O-O
Mai
2004
1,24
milliard d’euros aux pays méditerranéens en 2005-06 dont
70 millions d’euros d’aide pour le Liban dans le cadre d'EuroMed
La Commission européenne
a annoncé le 4 Mai 2004, l’octroi en 2005-2006 de 1,24 milliard
d’euros d’aide aux pays du pourtour méditerranéen, à la veille
de la conférence ministérielle du partenariat Euromed, qui aura
lieu à partir de ce soir à Dublin. La Commission, la Banque
européenne d’investissement (BEI) et la Banque mondiale (BM),
les trois principaux bailleurs de fonds au Proche-Orient, en
Afrique du Nord et sur la rive méridionale du bassin méditerranéen,
se sont aussi entendues pour renforcer la coordination de leurs
actions dans la région. Pas loin de la moitié de l’aide approuvée
par l’Exécutif européen pour 2005-2006 est destinée au Maroc
(275 millions d’euros) et à l’Égypte (243 millions), selon les
chiffres fournis par Bruxelles. La Tunisie bénéficiera au cours
de la même période de 144 millions, la Jordanie de 110 millions
et l’Algérie de 106 millions. La Syrie et le Liban se verront
allouer respectivement 80 et 70 millions. Le solde de 215 millions
servira à des projets sur l’ensemble de la région.
L’ensemble de cette aide entre dans le cadre des programmes
Meda, le principal instrument financier du partenariat Euromed,
également connu sous le nom de
« processus de Barcelone », qui régit la coopération
entre l’Union européenne et les pays du pourtour méditerranéen
L’Union européenne s'inquiète du manque de coopération
du Liban
Beyrouth, Février
2004- La délégation de la Commission européenne à Beyrouth
a publié le 18 Février un communiqué pour exprimer son
mécontentement à la suite du report de la signature d’une convention
de financement pour un projet de développement agricole au Liban
qui doit bénéficier d’un don européen de 10 millions d’euros.
La signature, qui devait avoir lieu mardi dernier, avait déjà
été reportée une première fois, alors que l’élaboration du projet
avait nécessité 18 mois, cette préparation s’était effectuée
« dans la plus grande transparence avec l’ensemble des acteurs
de la profession, la commission parlementaire de l’Agriculture
et le ministère de l’Agriculture », a souligné le chef de la
délégation, Patrick Renauld. L’ambassadeur s’est déclaré « préoccupé
par les mécanismes de décision » libanais qui « alourdissent
le fonctionnement de la coopération entre l’Union européenne
et le Liban ». Patrick Renauld a fait cette déclaration à l’issue
d’une entrevue avec le Premier ministre Rafic Hariri qui a porté
sur les raisons des deux reports successifs de la signature
depuis le mois de décembre 2003.
Le président du Conseil a assuré à l’ambassadeur que ce retard
n’était pas imputable aux services du ministère de l’Agriculture,
indique-t-on dans le communiqué de la délégation. M. Renauld
a également marqué son inquiétude quant aux conséquences de
ces retards sur la mise en œuvre effective du projet. ` « Les
agriculteurs, bénéficiaires directs du projet, s’en trouvent
pénalisés, alors que l’état actuel de l’agriculture libanaise
nécessite des mesures rapides. » Le projet agricole, qui concerne
le secteur des fruits et légumes, a en effet pour objectif de
revaloriser les revenus des agriculteurs. Le but est de les
aider à produire mieux, grâce à des mesures d’assistance technique
notamment, et à mieux commercialiser leurs produits, grâce à
la mise en place d’un système d’accès à l’information sur les
prix et les marchés.
Infractions au
droit de la propriété intellectuelle sur les médicaments
Par ailleurs, dans un communiqué séparé
paru hier, la délégation de la Commission européenne à Beyrouth
dénonce des infractions au droit de la propriété intellectuelle
commises lors de l’enregistrement des médicaments. L’ambassadeur
Patrick Renauld a évoqué la question hier lors d’un entretien
avec le ministre de la Santé, Sleimane Frangié, à qui il a exprimé
sa « vive inquiétude face à des pratiques qui peuvent nuire
considérablement à la santé des consommateurs et aux investissements
au Liban ». En réponse, le ministre a assuré au chef de la délégation
que des mesures de transparence portant sur l’enregistrement
des nouveaux produits pharmaceutiques étaient en cours d’élaboration
en vue d’être adoptées très prochainement. Le délégation européenne
a été saisie de la question à la suite de plaintes de sociétés
pharmaceutiques libanaises et étrangères concernant certaines
pratiques lors de l’enregistrement des médicaments. « Le non-respect
de ces lois porte atteinte à la crédibilité du Liban, candidat
à l’adhésion à l’Organisation mondiale du commerce », lit-on
dans le communiqué. Les relations entre l’Union européenne et
le Liban ainsi que les activités de coopération seront évoquées
le 23 février à Bruxelles dans le cadre du Conseil de coopération
UE-Liban, le troisième depuis le début du processus de coopération
en 1978.
La Semaine du Liban à Barcelone : pour un regard nouveau
Organisée par l’Institut européen de la
Méditerranée, une Semaine du Liban se tient à Barcelone jusqu’au
jeudi 18 décembre 2003.
Au programme, une palette
d’activités variées qui présente les différentes facettes du
pays du Cèdre. Cet événement, qui reflète «nos relations croissantes
avec le Liban», indique Andreu Claret, le directeur de l’Institut
européen de la Méditerranée, vise à donner une autre image du
Liban que celle de la guerre et à «remettre en cause nombre
de stéréotypes erronés, qui perdurent encore à l’étranger, tel
le terme de “ libanisation ”, comme symbole de chaos et de confrontation.
Il faut porter sur ce pays un regard nouveau.» Outre les journées
de débats, au cours desquelles des hommes politiques, des économistes,
des sociologues sont invités à donner leur vision actuelle de
la situation au Liban, ce regard nouveau devrait être apporté
aux Catalans par les manifestations artistiques libanaises qui
sont prévues quotidiennement. Concerts, cinéma, exposition de
photographies et même gastronomie ponctuent donc d’une note
festive les rencontres, conférences et tables rondes axées essentiellement
sur l’économie, l’architecture, l’archéologie et le tourisme,
tous ces sujets d’intérêts communs à la plupart des pays de
la Méditerranée. Ouverte par la musique traditionnelle de Ziad
Ahmadieh et de son groupe qui ont offert aux Catalans deux concerts,
les vendredi 12 et samedi 13 décembre, mariant les airs populaires
libanais à des compositions nouvelles, la semaine déroule plusieurs
films de jeunes réalisateurs, dont Quand Mariam a parlé, de
Assad Fouladkal, Toi où que tu sois, de Bourhane Alaouié, ou
encore Maudit soit l’exil, de De Gaulle Eïd. À signaler également,
une rencontre autour de «La production littéraire et la traduction
au Liban et en Catalogne» prévue pour le mercredi 17 décembre,
et à laquelle sont conviés, aux côtés d’écrivains et d’éditeurs
espagnols, Élias Khoury, Ahmad Beydoun et Amin Maalouf.
En marge de ce volet culturel
nourri, la Chambre de commerce et d’industrie de Beyrouth a
annoncé qu’elle organisait le 17 Décembre une « journée
économique du Liban » à Barcelone, en collaboration avec la
Chambre de commerce de la capitale catalane. L’événement sera
inauguré par le ministre libanais de l’Économie et du Commerce,
Marwan Hamadé, en présence du Premier ministre catalan, Jordi
Pujol, et du président de la Fédération des Chambres de commerce
libanaises, Adnane Kassar. Le président de l’Association des
banques, Joseph Torbey, parlera du secteur bancaire libanais
et le président d’Idal, Samih Barbir, évoquera les opportunités
d’investissement au Liban, au cours d’une série de conférences
autour de l’économie libanaise. Une trentaine de représentants
du secteur privé participent à l’événement qui sera aussi l’occasion
de signer un accord de coopération entre les Chambres de commerce
et d’industrie de Beyrouth et de Barcelone pour promouvoir les
échanges entre le Liban et l’Espagne.
L'UE accorde 15 M EUR pour améliorer la qualité des produits
libanais
L'Union européenne a décidé
d'accorder, à la veille de la fête nationale libanaise,
15 millions d'euros au Liban pour l'aider à renforcer la qualité
de ses produits, dans le cadre de l'accord d'association euro-méditerranéen,
a annoncé dans un communiqué la délégation de la Commission
européenne à Beyrouth. D'une durée de 4 ans, la convention de
financement pour ce projet "qualité" a été signée par le ministre
libanais de l'Economie Marwan Hamadé et le chef de la délégation
de la Commission européenne au Liban Patrick Renauld. "Ce projet
a pour objectif majeur d'améliorer la qualité des produits libanais
et de les mettre en conformité aux normes internationales et
européennes", souligne le communiqué. Il permettra au secteur
privé libanais "d'accroître sa compétitivité, et d'augmenter
son potentiel d'accès aux marchés internationaux (...) et d'améliorer
la sécurité alimentaire des consommateurs", ajoute-il. Cet accord
intervient à la veille d'une visite lundi à Bruxelles de M.
Hamadé pour discuter "d'une possible intégration du Liban au
marché européen", selon M. Renauld. La convention s'inscrit
dans le cadre du programme Euro-méditerranéequi lie les 15 membres
de l'UE à douze pays du bassin méditerranéen. Depuis 1995, grâce
à son adhésion au programme MEDA qui constitue le principal
instrument financier du partenariat, le Liban a bénéficié d'un
montant de 246 M EUR en dons, investis dans les domaines économique,
culturel et social.
La deuxième réunion de Dialogue
économique UE-Liban a eu lieu le 24 novembre à Bruxelles. La
délégation libanaise était conduite par le Ministre de l’Economie
et du commerce, Marouan Hamadeh. Les deux parties ont décidé
d’approfondir la coordination sur la mise en ¦uvre de l’Accord
d’association et ont accepté, sur le principe, l’idée de créer
un groupe d’experts pour examiner les domaines qui préoccupent
le Liban comme le niveau élevé des coûts énergétiques et des
coûts de production qui affectent l’industrie. La politique
de «Voisinage de l’ Europe élargie » de l’UE a pris une place
de premier plan dans les entretiens ; le Liban a notamment manifesté
son désir enthousiaste d’y participer. Quant aux questions commerciales,
les contacts se poursuivront par le biais du réseau de coordonnateurs
du commerce créé au début de cette année.
Coopération UE-Liban:
Renforcer le niveau de production,
développer les compétences, rendre les entreprises compétitives
ELCIM, une assistance technique et financière de 11 millions
d’euros pour moderniser l’industrie
Patrick
Houard-Debraconier, directeur d’Elcim : « Les entreprises libanaises
doivent entamer un rogramme de modernisation industrielle afin
d’être conformes aux normes européennes ».
Préparer le marché
libanais au libre-échange en modernisant les entreprises industrielles
locales et améliorant leur niveau de production ; diminuer l’écart
entre les industries du Sud et celles du Nord, en développant
leur compétence et en les rendant plus compétitives : tel est
l’objectif que s’est fixé le programme européen indépendant
ELCIM (centre libano-européen pour la modernisation industrielle),
d’un montant d’11 millions d’euros. Programme qui entend apporter
une assistance technique et financière à l’industrie libanaise.
Mis en place en mai 2001, le projet qui doit être achevé en
août 2004, touche déjà à sa fin. Ses objectifs ont d’ailleurs
été atteints à près de 75 %. Principalement créé comme support
à l’association euro-méditerranéenne, qui doit être mise en
place en 2010, le programme ELCIM offre une double assistance
aux entreprises industrielles libanaises, exception faite de
celles qui s’occupent de tourisme, d’agriculture ou de commerce,
explique le directeur du projet, Patrick Houard-Debraconier.
L’assistance technique d’ELCIM profite tant aux sociétés, à
titre individuel qu’aux groupes d’entreprises, aux collectivités
ou aux institutions publiques. Elle se matérialise, au niveau
individuel, dans l’établissement, par des experts libanais et
européens, d’un diagnostic de l’entreprise, suivi d’un plan
d’action de remise à niveau. « À ce stade, observe M. Houard-Debraconier,
aucune participation financière n’est demandée à European Lebanese
Center for Industrial Modernization de l’entreprise. C’est à
partir de la décision individuelle de cette dernière d’opérer
une mise à niveau, suite à l’expertise, que nous lui demandons
une participation de 20 % du coût global de la mission. Une
contribution qui est nécessaire, précise-t-il, tant pour la
motivation de la société intéressés, que pour la pérennité d’ELCIM.
»
Intermédiaire entre
les entreprises et les banques
Pour bénéficier de l’assistance technique, les conditions d’application
sont simples. L’entreprise doit exister depuis au moins deux
ans et employer un minimum de cinq personnes. Quant à l’aide
technique collective, généralement obtenue par le biais d’une
institution, d’un syndicat ou d’une association, elle consiste
dans l’assistance à l’organisation d’expositions, de foires,
de séminaires ou de conférences, mais aussi dans des expertises
à un groupe d’entreprises ou même à des institutions publiques.
La seconde forme d’assistance que propose ELCIM est financière
et consiste à aider les entreprises à trouver la meilleure source
de financement nécessaire à la réalisation de leurs projets.
« Nous ne sommes pas une banque, tient à préciser Patrick Houard-Debraconier,
mais simplement un intermédiaire entre les entreprises et les
banques. » Ainsi, l’unité financière d’ELCIM se charge du dossier
et établit les contacts avec les banques, afin d’aider la société
intéressée à choisir la source de financement la plus adéquate.
Installé à Beyrouth, et possédant des représentants dans les
différentes régions de Saïda, Tripoli et Zahlé, ELCIM a tenté,
durant ces trois années, de couvrir au mieux l’ensemble des
régions libanaises. Mais la tâche n’a pas toujours été facile.
M. Houard-Debraconier déplore à ce propos le manque d’accès
à certaines régions, et la difficulté de collaboration entre
les villes mais aussi entre les populations de différentes communautés.
De plus, le caractère individualiste du Libanais, traditionnellement
plus marchand qu’industriel, ainsi que la solide structure familiale
qui prévaut au sein des entreprises libanaises, ont parfois
ralenti la mise en place du programme. Mais le développement
d’une industrie nécessite impérativement certains changements.
« En effet, indique M. Houard-Debraconier, les entreprises libanaises
doivent réaliser qu’elles devront faire face à d’importants
problèmes si elles ne se décident pas à évoluer et à entamer
un programme de modernisation industrielle, afin d’être conformes
aux normes européennes, notamment aux standards ISO. » Il ne
peut toutefois s’empêcher de nuancer ses propos d’une note optimiste,
ajoutant que le Libanais est courageux, motivé et ouvert, qualités
qui représentent un atout de taille dans sa capacité d’adaptation
industrielle.
Des infrastructures à améliorer
Et le directeur de mentionner, à titre d’exemple, quelques projets
en cours de préparation ou déjà mis en place par ELCIM, notamment
l’assistance à la Cooperative Printing Company, société d’imprimerie
appartenant au groupe an-Nahar, et qui a pour objectif d’améliorer
la répartition des couleurs du quotidien arabophone et des diverses
publications imprimées par l’entreprise. Par ailleurs, ELCIM
prépare un projet d’étude du zoning de Baalbeck, en vue d’améliorer
l’infrastructure routière de la ville, ainsi qu’un projet pilote
de zoning industriel à Zahlé, proposé par le ministre de l’Industrie
en collaboration avec la municipalité de la ville. « Ce projet,
qui devrait voir le jour à partir de l’année prochaine, explique
le directeur, offrirait aux industriels de la région des espaces
industriels équipés, conformes aux standards internationaux,
à des prix très réduits. » Si la participation du gouvernement
libanais est très importante à ce niveau, car elle implique
de sa part la mise en place d’une infrastructure répondant aux
normes requises, de nombreuses institutions œuvrent, elles aussi,
à la réussite de ce projet, observe M. Houard-Debraconier, notamment
l’Unido, Idal, la Délégation européenne ainsi que l’association
des industriels libanais. Les besoins de l’industrie libanaise
sont immenses et la volonté d’évolution des industriels et du
gouvernement est évidente. Encore faudrait-il que des programmes
comme celui d’ELCIM portent leurs fruits et ne voient pas leurs
efforts stoppés par des considérations bureaucratiques.
Anne-Marie EL-HAGE / L'Orient-Le Jour
L'Europe à la Télévision
Le Samedi 15 Novembre 2003
" EUROPA "
à 20 h30
en collaboration avec la Délégation
de la Commission Européenne
Gare aux replis identitaires
Europa consacre, avec les partenaires médiatiques As-Safir,
Daily Star, RMC et Magazine, sa dixième émission aux échanges
culturels. L'émission aura lieu samedi 15 novembre, à 20h30,
et la rediffusion, le lendemain à 15h30, sur la NBN. Wadih Safieddine
et ses invités mettront l'accent sur l'interaction entre le
Liban et l'Union européenne.
Evoquer la culture alors que le gouvernement
libanais décrète la privatisation du Palais de l'Unesco, le
seul lieu public d'échanges culturels, n'est pas très prometteur.
Dans ces circonstances, comment peut-on décrire la situation
culturelle aussi bien au Liban que dans le monde? Les échanges
culturels se situent d'une part au niveau interne, entre les
différentes composantes de la société, d'autre part dans un
cadre régional, à l'intérieur d'ensembles géographiques, économiques
ou linguistiques, à l'instar de l'Union européenne ou du monde
arabe. Enfin, cet échange se situe aussi à un niveau international,
entre les Etats ou groupes d'Etats. Outre l'enrichissement réciproque,
l'échange culturel a aussi pour objectif d'aboutir à un dialogue.
Il permet la compréhension mutuelle des différentes cultures.
S'enrichir sans s'effacer
Quelles sont les caractéristiques des échanges culturels établis
à l'intérieur de l'Union européenne? La formation de l'ensemble
européen ne veut en aucun cas sous-entendre un effacement des
cultures nationales face à un nouveau mode de vie communautaire.
Au contraire, les identités nationales et infranationales (bretonne,
basque...) au sein de l'Union européenne sont respectées. L'échange
culturel n'est donc, à aucun moment, une opération de fusion
et d'homogénéisation, mais une reconnaissance de la culture
de l'autre, même si elle diffère avant tout par la langue. Les
échanges culturels interarabes doivent être en théorie plus
aisés, en raison du facteur linguistique. Mais la pratique montre
une difficulté à établir un dialogue. Les raisons politiques
sont prépondérantes. Les différences culturelles ne doivent
pas constituer un barrage au dialogue et à l'échange. Au contraire,
elles doivent en être la cause et le moteur. Sinon, dans le
cas d'une similitude culturelle entre les différents pays arabes,
l'intérêt et la nécessité même d'un échange culturel s'estompent.
Comment prennent forme les échanges entre le monde méditerranéen
et l'Union européenne dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen?
Francisco Acosta, premier secrétaire de la délégation de la
Commission européenne au Liban, met l'accent sur le troisième
volet culturel, humain et social de l'Accord d'association,
considéré injustement comme le parent pauvre aux côtés des volets
économique et politique. Une trentaine de projets dans le domaine
de la défense de l'héritage culturel sont soutenus. Autant sont
financés dans l'audiovisuel. Pour promouvoir la jeunesse, 4000
néophytes ont reçu l'appui de la Commission. Quelque 90 millions
d'euros ont été déboursés depuis 1997, une somme que M. Acosta
considère insuffisante vu les besoins sur le terrain. Quant
à la Fondation européenne pour le dialogue des cultures, elle
vise à responsabiliser les pays du Sud en les impliquant dans
le processus de prise de décision, ces derniers se sentant exclus.
Pour ce faire, cet organisme vise à faciliter cette participation,
à travers ses organes, qui représentent l'intégralité des Etats
de l'accord d'association. Jean-Paul Chagnollaud, directeur
de la revue Confluences Méditerranée, met en garde contre les
replis identitaires, ainsi que l'instrumentalisation politique
de la culture. Roland Barbar, animateur culturel, met l'accent
sur l'aspect indispensable des échanges culturels et insiste
sur la démocratisation de la culture. Enfin, il est utile de
préciser que la culture, contre tout préjugé, s'avère être une
source de revenus et peut constituer un vrai moteur de développement
économique.
Invités de marque
L'émission Europa s'est déroulée en l'absence d'un représentant
du ministère de la Culture, quoique convié. Les invités ayant
répondu à l'appel sont: Francisco Acosta, premier secrétaire
de la délégation de la Commission européenne au Liban; Jean-Paul
Chagnollaud, directeur de la revue Confluences Méditerranée;
Roland Barbar, animateur culturel; Saleh Barakat, responsable
de la galerie Ajial; Frédéric Clavier, chef de la Mission culturelle
française; Alexandre Najjar, ancien conseiller du ministre de
la Culture, avocat et écrivain.
|
Initialement prévues
en Avril 2003, les recontres UE-Mashrek auront lieu du 23 au 25
Octobre
On peut toujours s’inscrire sur http://www.eu-mashrek2003.com
|
Des Entreprises
de l’UE et du Machrek se rencontrent à Damas Une rencontre d’entreprises
soutenue par MEDA et intitulée “Partenariat UE-Machrek” se déroulera
du 23 au 25 octobre sur le nouveau site de la foire internationale
de Damas. Elle réunira 220 sociétés de Syrie, de Jordanie et du
Liban, ainsi que 150 entreprises de pays de l’UE pour des rencontres
pouvant conduire à des entreprises communes et à d’autres formes
de collaboration. La manifestation est organisée sous le patronage
du Premier ministre syrien le Dr Naji Otri, par la fédération
des chambres de commerce syriennes, la Chambre de commerce de
Beyrouth et l’organisme officiel jordanien de développement et
de promotion du commerce (JEDCO), en collaboration avec les structures
de développement des entreprises de ces trois pays, financées
par MEDA: le Centre d’affaires euro-syrien (SEBC), l’Action euro-jordanienne
pour le développement de l’entreprise (EJADA) et le Centre euro-libanais
de modernisation industrielle (ELCIM). Parmi les orateurs qui
prendront la parole lors de l’inauguration, on peut citer le premier
ministre syrien, le ministre jordanien du commerce et de l’industrie
le Dr Mohammad Abu Hamour et le Président et le Secrétaire général
de la Fédération des chambres de commerce syriennes.
|
A
compter du 1er Septembre 2003, IDAL lance une série de
sessions d'information intitulées " Exportez vers
l'Europe / Export to Europe ".
Cette initiative entre
dans le cadre de la stratégie globale du programme Export
Plus visant à aider agriculteurs et exportateurs libanais
à toucher de nouveaux marchés en Europe.
Ces sessions qui se dérouleront en collaboration avec
les Sociétés de contrôle et certification
Bureau Veritas-Liban et SGS Liban traiteront tous les sujets
visant à faciliter la pénétration des marchés
européens pour les entreprises libanaises.
---
Le président d’Idal, Samih Barbir, a annoncé le lancement d’une
série de conférences organisées dans le cadre du programme Export
Plus pour encourager l’exportation de produits agricoles vers
l’Union européenne. L’initiative a été lancée en coopération
avec les sociétés de contrôle Bureau Veritas Liban et SGS Liban.
Elle part du constat que les principaux clients des agriculteurs
libanais sont les pays du Golfe arabe (71 % des exportations
agricoles) ainsi que la Syrie et la Jordanie (28 % à elles deux),
alors que l’Union européenne représente un marché plus riche
et donc plus intéressant pour les producteurs libanais. Même
si le programme Export Plus a permis d’augmenter de 120 % des
exportations agricoles libanaises vers le marché unique européen,
les volumes concernés restent anecdotiques : 231 tonnes vers
l’Union européenne et 224 tonnes vers le reste de l’Europe.
« Cette faiblesse s’explique par une méconnaissance des conditions
imposées par l’Union européenne pour l’importation de produits
agricoles », explique Samih Barbir. D’où l’idée d’organiser
une série de conférences afin d’expliquer aux producteurs la
démarche à suivre pour conquérir les marchés européens. D’autant
que Beyrouth et Bruxelles ont signé un accord d’association
qui octroie aux agriculteurs libanais un avantage comparatif
par rapport aux autres membres méditerranéens du processus de
Barcelone : l’accès est libre pour toutes les exportations agricoles,
à l’exception d’une liste de produits soumis soit à une limitation
quantitative, soit à une réduction tarifaire. En tout état de
cause, les quotas sont bien supérieurs, pour chaque catégorie
de fruits ou de légumes, aux capacités de commercialisation
actuelles du Liban.
En vertu de l’accord intérimaire signé
en même temps que l’accord d’association et entré en vigueur
le 1er mars dernier,
il est ainsi permis aux agriculteurs libanais de bénéficier
d’une exemption totale de droits de douane pour l’exportation
de tomates dans la limite de 5 000 tonnes par an. La même exemption
est valable pour les abricots, les cerises et les prunes. Les
olives sont également exemptées de droits de douane, mais dans
la limite de 1 000 tonnes par an. Des quotas sont aussi fixés
pour l’exportation de pommes de terre, exemptées de droits de
douane, mais ils varient selon un calendrier fixé dans l’accord
d’association. Le Liban peut désormais exporter autant d’oranges
qu’il le souhaite vers le marché unique et bénéficier d’une
réduction de 60 % des droits de douane. Pour les citrons, la
réduction est de 40 %.
Les conférences qui seront organisées toutes les semaines à
partir du 9 Septembre à la Chambre de commerce, d’industrie
et d’agriculture de Beyrouth ont donc été conçues pour fournir
le plus d’informations possibles aux agriculteurs libanais sur
les canaux d’exportation vers le marché européen, mais aussi
sur les techniques de production, car l’accès aux pays européens
passe par le respect de normes bien déterminées.
La première des six conférences préparées par les sociétés SGS
Liban et Bureau Veritas fournira une description du marché européen
et de ses besoins. La deuxième abordera la question des stratégies
de commercialisation. La troisième portera sur les emballages.
La quatrième sur les certificats de qualité. La cinquième et
la sixième sur l’agriculture bio et les protocoles Eurepgap,
à savoir des processus de certification des procédés de production
agricole.
Sybille Rizk
|
Accords
Euromed ou Bibliothèque Nationale:
l'Union Européenne aide le Liban sur plus d'un front!
Un
million d’euros de l’UE pour la réhabilitation de la Bibliothèque
nationale
Juillet
2003 - Le
ministre de la Culture, M. Ghazi Aridi, et l’ambassadeur Patrick
Renauld, chef de la délégation de la Commission européenne au
Liban, ont signé le 30 Juillet le contrat de subvention du projet
de réhabilitation de la Bibliothèque nationale du Liban. « Ce
contrat de subvention s’élève à 1,1 million d’euros, qui représentent
80 % du coût total du projet (1,375 million d’euros). Les 20
% restants seront assurés par l’État libanais », a indiqué M.
Aridi au cours d’une conférence de presse tenue à cette occasion
dans les locaux du ministère. Le projet vise à sauvegarder les
collections de la Bibliothèque nationale du Liban et à revitaliser
le dépôt légal. Il vise également à préparer la transformation
de la BNL, qui est actuellement un département du ministère
de la Culture, en un établissement public autonome. Un centre
technique va effectuer les travaux de préservation, de conservation
et de classement des ouvrages. Une formation du personnel sera
également assurée dans le cadre du projet. M. Renauld a souligné
pour sa part qu’« au-delà des résultats attendus, je vois dans
cette coopération entre le Liban et la Commission européenne
une dimension qui dépasse la simple atteinte d’objectifs techniques.
Chacun des livres qui vont être sauvés est une parcelle de la
mémoire collective du Liban. Et nous savons que la réflexion
sur l’avenir trouve sa source dans cette mémoire collective.
Sauvegarder ces ouvrages, ce n’est pas seulement préserver un
patrimoine matériel, c’est aussi maintenir un lien avec des
valeurs fondamentales, avec une histoire. C’est se donner la
chance de tirer des leçons du passé, au bénéfice du futur ».
Le centre technique
C’est en décembre 2002 qu’a eu lieu l’inauguration des locaux
qui accueillent le centre technique. Ce centre prendra en charge,
avec l’appui du financement européen, le sauvetage des ouvrages
qui ont souffert des mauvaises conditions de stockage.
Étapes franchies de 1999 jusqu’à ce jour
En 1999, le décret n° 31 du Conseil des ministres décide de
mettre le bâtiment de l’actuelle faculté de droit de l’Université
libanaise à la disposition du ministère de la Culture pour y
instaurer les locaux de la Bibliothèque nationale. Une fondation
est créée cette même année afin de sensibiliser le public à
ce projet : la Fondation libanaise de la Bibliothèque nationale
(FLBN). La désinfection de l’ensemble des collections se déroule
sous la supervision du Centre international de conservation
du livre d’Arles dans le cadre du projet ManuMed. La FLBN a,
en puisant dans ses fonds, loué un local provisoire afin de
permettre la réhabilitation du fonds existant et d’établir un
inventaire informatisé. En 2001, un projet de loi instituant,
entre autres, la Bibliothèque nationale comme un établissement
public a été adopté par le Conseil des ministres et transmis
à la commission parlementaire de l’éducation et la culture.
Il se trouve actuellement à la commission juridique du Parlement
et sera adopté en principe avant la fin de l’année. Dès que
cette loi sera adoptée, des décrets d’application permettront
la nomination des membres du conseil d’administration de l’établissement
public et la mise en place d’un organigramme inspiré de ceux
des grandes bibliothèques nationales dans le monde. En septembre
2004, le local de Sanayeh sera mis à la disposition de la BNL.
Le chantier de réaménagement du bâtiment débutera alors. Juillet
2006 : ouverture de la Bibliothèque nationale.
Euromed:
Un don de 12 millions d’euros pour financer l’Accord d’association
Le ministre de l’Économie et du Commerce, Marwan
Hamadé, le chef de la délégation de la Commission européenne,
Patrick Renauld, et le président du Conseil du développement
et de la reconstruction, Jamal Itani, ont signé hier au Sérail
la convention de financement du projet d’appui à la mise en
œuvre de l’accord d’association entre l’Union européenne et
le Liban, en présence du Premier ministre, Rafic Hariri. Le
projet d’appui à la mise en œuvre de l’accord d’association
est financé par un don de douze millions d’euros. Il vise à
appuyer l’Administration et toutes les institutions libanaises
concernées par la mise en œuvre de l’accord d’association en
leur apportant assistance technique, opportunités pour l’échange
d’expériences, formation de personnel et tout autre outil de
coopération nécessaire à la réalisation des objectifs de l’accord
d’association. Le projet a pour objectif essentiel d’assister
le gouvernement libanais dans cet effort. Il appuiera la préparation
et la mise en œuvre d’actions de nature variée telles que l’amélioration
de l’environnement législatif pour les petites et moyennes entreprises,
le fonctionnement des douanes, la mise en place de standards
de qualité et l’application des droits de propriété industrielle.
La coordination technique et l’exécution administrative du projet
seront confiées à une structure rattachée au bureau du Premier
ministre, alors que son exécution technique sera confiée à «
des points focaux », désignés par les principaux bénéficiaires
directs du projet, en l’occurrence les ministères de l’Économie
et du Commerce, des Finances, de l’Industrie et de l’Agriculture.
L’ambassadeur Renauld a affirmé qu’avec la mise au point d’un
calendrier d’application, la convention d’appui à la mise en
œuvre de l’Accord d’association repose sur « quelque chose de
concret ».
Moderniser l’économie
Le ministre de l’Économie et du Commerce, Marwan Hamadé, a déclaré
pour sa part que le Premier ministre et lui-même veulent réaffirmer
leur foi en « un avenir commun arabo-européen et euro-méditerranéen
». Il a souligné qu’avec les partenaires de Bruxelles tout comme
avec la délégation de l’UE dirigée par M. Patrick Renauld, le
gouvernement œuvrera pour lancer les premières actions concrètes
qui doivent être menées dans les prochaines semaines et dans
les mois à venir. En ce qui concerne l’Accord d’association
entre l’Union européenne et le Liban, M. Hamadé a affirmé qu’il
ouvre d’immenses perspectives au pays, estimant qu’il s’agit
d’« une occasion pour s’ancrer à un espace qui constitue naturellement
son partenaire privilégié et celui du monde arabe ». Selon le
ministre de l’Économie, la signature hier de la convention de
financement représente « le coup d’envoi véritable d’une opération
qui va s’étaler sur plusieurs années et qui va impliquer d’autres
soutiens, chiffrés à des dizaines de millions d’euros ». Ces
aides « permettront au Liban, secteur public, secteur privé
et société civile confondus, de se hisser au niveau de la participation,
d’ajuster les lois, d’adopter des mesures de contrôle de qualité,
d’instaurer des dialogues, d’améliorer les techniques et les
technologies requises dans tous les domaines (commerce, industrie,
agriculture, environnement, recherche, justice, enseignement,
transport, informations, tourisme, douanes, etc.) », a ajouté
M. Hamadé. Il a précisé que le Liban sera ainsi doté d’instruments
juridiques, techniques et institutionnels qui lui permettront
de profiter au maximum de son accord d’association avec l’Europe.
L’Accord d’association va être mis en œuvre dans le cadre d’un
plan de travail détaillé et d’un calendrier d’exécution mis
au point en collaboration avec M. Renauld et son équipe. Il
permettra au Liban de « moderniser son économie et ses institutions
et de se repositionner sur la scène économique mondiale », a
ajouté le ministre.
Période de grâce
M. Hamadé a par ailleurs exprimé son souhait de voir un Liban
prospère « évoluer au sein de trois cercles de libre-échange
: le marché commun arabe, le partenariat Euromed et l’Organisation
mondiale du commerce ». L’adhésion du Liban à l’OMC est prévue
pour la fin 2004. Enfin, et mis à part la circulation des marchandises,
la protection de la propriété intellectuelle et la coopération
économique et sectorielle, le Liban devra également instaurer
des dialogues politiques, engager des initiatives culturelles
et développer des coopérations en matière sociale et financière.
En réponse à une question sur les commentaires de M. Renauld
concernant la lenteur du processus, M. Hamadé a reconnu qu’il
existe des difficultés au niveau du dialogue politique. Il a
ajouté que la présence libanaise à la conférence des ministres
des AE, en Crète il y a quelques semaines, et sa participation
la semaine prochaine à Palerme à la conférence des ministres
du Commerce « dissiperont bientôt les craintes de M. Renauld
». Se voulant rassurant quant aux conséquences de l’accord de
partenariat sur l’économie nationale, M. Hamadé a affirmé que
grâce au traitement privilégié, « le Liban peut profiter de
tous les avantages au niveau de la libéralisation du marché
». De plus, il bénéficiera d’une période de grâce au cours de
la première phase d’application, où toutes les obligations incomberont
à la partie européenne. « Le Liban devra faire ses preuves dans
les années à venir », a affirmé M. Hamadé. Le problème se situe
en effet au niveau de la qualité des produits. Pour que les
producteurs libanais puissent accéder aux marchés européens,
des contrôles de qualité doivent être menés. « C’est pour cela
que le projet d’appui tombe à point nommé, car il vise à aider
le Liban à se préparer aux niveaux économique et technique,
ainsi qu’au niveau des secteurs privé et public, pour qu’il
profite pleinement des marchés européens », a précisé M. Hamadé.
Quant aux critiques adressées il y a quelques jours par le syndicat
des fleuristes, lesquels s’estiment lésés par l’accord d’Euromed,
M. Hamadé a répondu que « le soutien au secteur des plants et
des fleurs est une des priorités pour la première année d’application
».
L'Orient-le Jour 3 Juillet 2003
|
L'Europe à la Télévision
|
|
Elcim, organisme sous l'égide
de l'Union Européenne dont la vocation principale est dans le
cadre du programme MEDA de coordonner un programme de modernisation
industrielle notamment tourné vers les Petites et Moyennes Entreprises.Au
Liban, l'institution bénéficiaire du Programme de Modernisation
Industriel - IMP en Anglais- est le Ministère de l'Industrie.
Euromed - L’ADR s’intéresse aux pêcheurs,
aux agriculteurs et aux réfugiés palestiniens dans le Sud;
une délégation européenne reçue par l’Association pour le Développement
Rural à la mi-Juin 2003.
La délégation de parlementaires
européens qui est arrivée la semaine dernière au Liban a achevé
sa visite, samedi, par une petite tournée dans le sud du pays.
Après s’être rendus à l’ancienne prison de Khiam, les députés
ont été reçus par l’Association de développement rural (ADR),
l’une des associations les plus actives du Sud, qui bénéficie
notamment de financements européens. Pour les députés, qui disposent
du pouvoir budgétaire de l’Union européenne, il s’agissait d’avoir
une idée concrète de ce que deviennent les fonds qu’ils octroient
au Liban. À l’occasion de la visite, le chef de la délégation
de la Commission européenne à Beyrouth, Patrick Renauld, a signalé
qu’il disposait d’une nouvelle enveloppe de 10 millions de dollars
pour financer des projets imaginés par des groupes de municipalités.
Il en a expliqué les détails aux maires et caïmacams du Sud,
qui étaient réunis pour un déjeuner avec les députés européens
offert par l’ADR. « L’Union européenne a le souci du développement
de la région méditerranéenne, pas seulement à travers la signature
d’accords d’associations, mais aussi en aidant la société civile
à devenir un acteur à part entière d’une certaine modernité
», a déclaré Sami Naïr, porte-parole de la délégation, pour
expliquer le soutien direct apporté à des organisations non
gouvernementales, en plus des programmes d’aide aux autorités
publiques.
Le président de l’ADR, Youssef el-Khalil, a de son côté souligné
pourquoi le monde arabe a un besoin urgent de trouver des solutions
rapides au développement. « Le taux de croissance de la population
y est l’un des plus élevés au monde », a-t-il dit. L’impact
de la croissance démographique n’est plus, comme par le passé,
compensé par l’émigration ou l’entrée dans la Fonction publique,
d’où la nécessité de créer des emplois, a-t-il expliqué. Dans
cette logique, l’ADR a choisi d’aider les groupes de populations
les plus marginalisés. Dans le Sud, il s’agit des pêcheurs,
des agriculteurs et des réfugiés palestiniens. « Nous sommes
une association jeune, née en 1998, mais nous sommes vite devenus
un acteur essentiel dans le sud du pays », a précisé Youssef
el-Khalil. L’ADR est notamment partenaire de l’Escwa et de la
coopération espagnole. Des logements pour les pêcheurs L’un
de ses projets vise à former une main-d’œuvre semi-qualifiée
pour répondre à la demande sur le marché du travail local. Mille
jeunes ont déjà profité de ses programmes de formation. En partenariat
avec une banque locale et l’Union européenne, l’ADR a, parallèlement,
lancé un programme de microcrédits.
Quelque 580 prêts d’une valeur moyenne de 2 000 dollars ont
été octroyés depuis 1999 par ce canal, et 387 autres, d’une
moyenne de 2 500 dollars, ont été effectués avec l’aide de l’association
Première urgence. L’ADR a également construit un complexe de
logements pour les pêcheurs dont l’architecture a été confiée
aux étudiants de l’Université de Harvard. Le projet est financé
à hauteur de 20 % par les 85 familles de pêcheurs qui en bénéficieront,
le reste étant assuré par un don espagnol. Pour donner la mesure
de l’impact immédiat de certains projets, notamment en matière
agricole, Youssef el-Khalil dit avoir contribué à réduire de
30 % les coûts des machines agricoles quand l’ADR s’est impliquée
dans la mécanisation du secteur. « Notre présence a introduit
de la concurrence dans un secteur dominé par des monopoles »,
explique-t-il. L’association offre aussi les conseils d’experts
qui font de la vulgarisation technique pour aider les agriculteurs
à mieux exploiter leurs terres. « Nous devons mettre nos productions
aux normes européennes, pour pouvoir exporter vers ces marchés.
Or les agriculteurs libanais qui ne sont pas conseillés utilisent
2,5 à 3 fois plus d’intrants que nécessaire », poursuit le président
de l’ADR.
L’action de l’ADR, comme celle d’autres organisations libanaises
d’aide au développement, est essentielle pour aider la population
à vivre de son travail. Le microcrédit, par exemple, permet
de répandre des notions de comptabilité et des principes de
rentabilité. Ces premiers pas sont indispensables pour envisager
par la suite des stratégies de développement à long terme, seules
en mesure de relancer le Liban sur le chemin de la croissance.
Sibylle RIZK
Accord d'Association UE-Liban:
le point à l'occasion de la visite
d'une délégation parlementaire européenne
au Liban en Juin 2003
Sami Naïr : Le Liban est le mieux placé pour réussir son partenariat
avec l’Europe
L’accord d’association entre
l’Union européenne et le Liban, la situation des droits de l’homme
et la « feuille de route », tels étaient les trois thèmes abordés
par le président du comité pour les relations avec les pays
du Machrek et du Golfe au Parlement européen, Sami Naïr, lors
d’un entretien accordé à L’Orient-Le Jour.
M. Naïr, qui séjourne pour la deuxième fois au
Liban, préside une délégation du Parlement européen qui effectue
une tournée dans la région. Avant de se rendre à Beyrouth, la
délégation s’est rendue en Syrie, pays qui se prépare à la signature
de l’accord d’association. Le Liban, quant à lui, a signé le
même document l’année dernière mais ne s’est pas encore pour
autant entièrement ancré à l’UE... Depuis plusieurs mois, on
entend certains diplomates européens qui appellent le Liban
à s’ancrer à l’Europe, à s’emparer de l’accord d’association...
Est-ce que le Liban ne fait pas d’efforts sur ce plan ? M. Naïr
donne l’opinion qu’il s’est forgée à l’issue de ses entretiens
avec les dirigeants libanais : « S’emparer d’un accord d’association
veut dire avoir la capacité, les techniciens, les hommes politiques
nécessaires, être doté d’une Assemblée parlementaire qui fonctionne...
Cela signifie avoir les moyens et un personnel formé », dit-il.
« L’accord intérimaire vise à former les personnes pour permettre
à un pays d’entrer dans les négociations. Il faut former ceux
qui doivent négocier », ajoute-t-il. « Pour l’instant, on sent
une certaine pesanteur du côté libanais ; elle n’est pas liée
à une mauvaise volonté mais aux pesanteurs du pays lui-même
», relève M. Naïr, notant que le Liban « est dans une situation
de relative transition ». « C’est donc moins un problème technique
qu’un problème politique », dit-il. « Dans le domaine politique,
nous souhaitons que nos amis libanais viennent dans le forum
parlementaire euro-méditerranéen ; ils sont absents », ajoute-t-il.
C’est bien parce que le Liban et la Syrie boycottent Israël,
non ? « Mais les autres pays arabes y participent, notamment
l’Algérie, l’Égypte, le Maroc... Cela ne peut pas continuer,
le Liban pouvait adopter une telle position avant la signature
de l’accord. Il faut qu’ils (le Liban et la Syrie) choisissent,
ils ne peuvent pas dire que l’Europe n’intervient pas assez
et ne pas aller là où les Européens sont », indique-t-il, ajoutant
qu’il existe « un minimum de cohérence politique ». Sur le plan
de l’accord d’association donc, « le Liban fait des efforts,
mais ses efforts ne sont pas suffisants », relève M. Naïr, soulignant
que l’UE offre aux Libanais, grâce à la présence de sa délégation
à Beyrouth, la formation nécessaire leur permettant d’entrer
dans cet accord d’association. Et de poursuivre que « le cas
du Liban est très significatif : vous avez les meilleurs juristes
et élites intellectuelles et universitaires de tout le monde
arabe, vous avez aussi une élite commerçante et compétitive
ainsi qu’un système bancaire très efficient ; le Liban peut
être un moteur, dans le cadre du partenariat, pour l’ensemble
des pays de la région ». « Il est le pays le mieux placé pour
réussir ce partenariat le plus vite possible », ajoute-t-il.
La délégation, qui se rend aujourd’hui dans la bande frontalière,
a-t-elle discuté de la situation du Liban-Sud avec les dirigeants
libanais ? « Nous avons abordé la question du Sud très rapidement,
on nous a répondu que celle-ci était calme et stable et que
les Libanais respectaient leurs engagements et demandent que
toutes les parties concernées respectent les leurs », a relevé
M. Naïr, précisant que « c’est la situation des réfugiés palestiniens
au Liban qui a par contre été abordée ». Et de poursuivre que
les responsables libanais ont répondu que les réfugiés palestiniens
sont des déplacés et s’ils n’ont pas tous les droits, c’est
parce qu’ils sont à la base dans une situation de non-droit...
« Cette position de principe est parfaitement compréhensible
», relève M. Naïr. Le gouvernement libanais ne veut-il pas jouer
la carte des réfugiés palestiniens au cours des prochaines négociations
? Pour le parlementaire européen, « l’on ne peut pas considérer
le problème des Palestiniens comme une carte au cours des prochaines
négociations. La situation est beaucoup plus tragique », dit-il,
ajoutant que « pour se servir d’une telle carte il faut encore
croire qu’une solution est envisageable à court terme ». Faut-il
que le gouvernement libanais accepte une fois pour toutes l’implantation
des Palestiniens ? Pour M. Naïr, une telle affirmation simplifie
le problème. « Ça ne se passera pas ainsi, dans l’hypothèse
d’un État palestinien viable, où les Palestiniens peuvent revenir
chez eux. Or tous ne pourront pas retourner chez eux. » « Avec
trois millions de personnes à l’extérieur, ça poserait des problèmes
à tout le monde, même aux Palestiniens eux-mêmes. Il va falloir
trouver des solutions de compromis, de dédommagement, des statuts
d’étrangers, d’émigrés, de naturalisés. Il n’y a pas une seule
solution. Mais ce n’est pas la question prioritaire, la question
prioritaire est de reconnaître les droits légitimes du peuple
palestinien », indique-t-il. En signant l’accord d’association,
le Liban ne devrait-il pas faire des efforts sur le plan des
droits de l’homme, notamment en ce qui concerne le dossier des
disparus, de la torture en prison, des arrestations arbitraires,
comme l’a rapporté le dernier rapport d’Amnesty International
? « Il va falloir une adaptation des pratiques aux normes de
l’accord d’association, notamment dans l’article 2 ; et les
parlementaires européens sont extrêmement vigilants sur cette
question », dit M. Naïr. « C’est un thème de mobilisation ;
à chaque session nous votons des résolutions très dures et ça
pose problème à nos gouvernements », ajoute-t-il. « On sera
vigilants sur la question des droits de l’homme au Liban »,
dit-il, soulignant que « l’article 2 n’est pas une clause secondaire,
il fait partie de l’adaptation aux normes qui doivent régir
les rapports entre les pays associés et l’Union européenne ».
Donnant l’opinion de la délégation des parlementaires européens
sur la situation dans la région, M. Naïr a indiqué que « le
Parlement européen a déjà adopté une résolution appuyant le
plan Abdallah, tel qu’il a été adopté à Beyrouth (printemps
2001), il a également intégré dans cette résolution le soutien
à la “feuille de route”, telle qu’elle était initialement prévue
par le quartette ». « Nous n’avons pas encore adopté de position
officielle sur l’actuelle “feuille de route” ; un rapport en
cours devrait être voté lors des prochaines sessions. Il porte
une appréciation sur le document ; les récents événements vont
également influer sur l’attitude du Parlement européen», a-t-il
conclu.
Patricia KHODER - L'Orient le
Jour du 14 Juin 2003
Hamadé : Le Liban est attaché à l’accord
d’association
La délégation de parlementaires européens a rencontré
hier MM. Marwan Hamadé et Bahige Tabbarah, respectivement ministres
de l’Économie et du Commerce, et de la Justice. Au cours de
son entretien avec les parlementaires de Strasbourg, M. Hamadé
a souligné « l’attachement du Liban à l’accord d’association,
en raison de ses retombées positives sur l’économie du pays
». « Le Liban accorde la priorité à ses relations avec l’Union
européenne et à l’exécution du programme d’aide économique,
qui devrait l’aider à augmenter ses capacités d’exportation
vers les pays d’Europe », a-t-il dit. Le ministre de l’Économie
et du Commerce a également souligné l’importance d’une paix
juste et globale dans la région, de l’application de toutes
les résolutions onusiennes et du respect du droit au retour
des réfugiés palestiniens. Avec le ministre de la Justice, la
délégation de parlementaires européens a abordé divers sujets,
notamment ceux relatifs à la Cour pénale internationale (CPI),
la peine de mort, et au rôle de la justice libanaise dans l’instauration
d’un État de droit.
La délégation évoque les Libanais disparus en Syrie
Le groupe de parlementaires européens a tenu hier une conférence
de presse au siège de la délégation de la commission européenne
à Saïfi, en présence de M. Patrick Renauld, chef de la délégation
de l’UE au Liban. C’est M. Naïr qui a pris la parole pour souligner
l’importance de l’accord d’association. « Il faut que les Libanais
s’en emparent, qu’ils en fassent leur projet », a-t-il dit,
notant que « cet accord devrait être considéré comme un défi
et pour attacher le Liban au grand mouvement de la région méditerranéenne
». Et de poursuivre, qu’en « Syrie, la décision stratégique
a été prise et qu’il reste quelques problèmes techniques à régler
». Évoquant les discussions entre la délégation européenne et
les dirigeants syriens, tenues lors d’un séjour il y a trois
jours à Damas, M. Naïr a relevé que le cas des disparus et des
prisonniers dans les geôles syriennes a été abordé. « Nous avons
évoqué le cas des prisonniers libanais en Syrie avec le Premier
ministre syrien, donc au plus haut niveau. Il nous a été répondu
que tout est fait pour parvenir à un tableau vrai de la situation
et de savoir de quoi on parle », a-t-il indiqué. « Pour ceux
d’entre eux qui ont été condamnés, on nous a dit explicitement
qu’il y a toujours la voie d’un recours auprès du président
de la République syrienne qui, saisi par les familles et les
associations, peut utiliser son droit de grâce », a ajouté le
député européen. Indiquant ignorer le nombre exact de Libanais
concernés, il a affirmé que le Premier ministre syrien « nous
a fait comprendre que sur ces cas-là il n’y avait pas d’attitude
négative. Je tiens à dire que ce ne sont pas des affirmations
légères ». M. Naïr, membre de la commission des Relations extérieures
au Parlement européen et qui se trouve depuis mercredi au Liban,
a indiqué avoir également abordé cette question avec le ministre
libanais de la Justice, Bahige Tabbarah.
|
Euromed: Bruxelles propose
un nouveau cadre de relations à ses partenaires méditerranéens
Entretien avec l’ambassadeur
Patrick Renauld
Les ministres des Affaires étrangères des 35
pays de l’Union européenne et du pourtour méditerranéen qui
se sont réunis en Grèce en début de semaine ont examiné la nouvelle
proposition de la Commission de Bruxelles portant sur la définition
d’un nouveau cadre pour les relations entre l’Europe élargie
et ses nouveaux voisins. L’idée est de franchir une nouvelle
étape dans l’intégration de ces pays à l’Union européenne. La
Commission a élaboré une communication en ce sens en mars dernier
et il appartient aux États membres de l’adopter ou non. Leur
décision pourrait être influencée par l’avis des pays concernés,
notamment le Liban. Interrogé par « L’Orient-Le Jour », le chef
de la délégation de la Commission européenne à Beyrouth, Patrick
Renauld, explique l’intérêt de cette nouvelle proposition.
Q : Sur quoi porte la nouvelle proposition de la Commission
de Bruxelles concernant les relations futures entre l’Europe
élargie et ses voisins ?
R : Ce que propose la Commission, c’est une plus grande intégration
des nouveaux voisins de l’Union européenne à son marché intérieur.
Le concept d’intégration n’est pas nouveau, car c’est déjà l’objectif
que nous recherchons depuis le début du processus de Barcelone.
L’accord d’association va déjà au-delà de la simple création
d’une zone de libre-échange puisqu’il ne comporte pas uniquement
des clauses commerciales, mais s’intéresse aussi à des mécanismes
non tarifaires. Cette fois, nous suggérons d’aller plus loin,
de franchir une nouvelle étape.
Q : Que signifie concrètement cette nouvelle étape ?
R : L’élargissement de l’Union européenne à de nouveaux membres
en 2004 représente un véritable bouleversement. Nous repoussons
nos frontières, nos voisins changent. D’éloignés, certains pays,
dont le Liban, deviennent limitrophes. C’est la raison pour
laquelle la Commission propose d’établir de nouvelles relations
avec eux. Elle leur propose de parcourir le même chemin que
les pays de l’Est, c’est-à-dire d’adopter « l’acquis communautaire
», pour, en fin de parcours, obtenir les mêmes avantages que
les nouveaux membres à l’exception de l’intégration aux institutions
européennes, car nous ne pouvons pas nous élargir indéfiniment..
En clair, cette intégration consiste à garantir quatre libertés
de circulation : celles des biens, des services, des capitaux
et des personnes. Bien sûr les frontières ne s’ouvriront pas
du jour au lendemain, en particulier pour les mouvements de
personnes. Mais au bout de plusieurs années de réformes et de
restructurations économiques et sociales, la pression migratoire
diminuera et sera acceptable pour les pays européens. Les pays
limitrophes de l’Union européenne seraient par ailleurs intégrés
aux réseaux de transport, d’énergie et de télécommunications
européens, ainsi qu’à l’espace européen de recherche. Enfin,
la proposition porte aussi sur l’intégration des pays voisins
de l’Union européenne entre eux.
Q : La Commission n’est-elle pas en train de
placer la charrue devant les bœufs, en proposant l’intégration
alors que le processus de Barcelone n’a pas encore atteint ses
objectifs ?
R : Le processus de Barcelone traduit la volonté de l’Union
européenne d’aider les pays de la Méditerranée à engager un
programme de réformes. Mais le résultat n’est pas spectaculaire
dans l’ensemble. Nos partenaires nous demandent davantage d’efforts
financiers, alors que nous sommes persuadés que le problème
n’est pas l’argent. Les blocages sont politiques. Les gouvernements
n’ont pas encore osé bâtir des programmes à la hauteur du défi
auquel leurs pays sont confrontés. Car oser, c’est remettre
en cause un certain nombre de privilèges. Pour débloquer les
choses, la Commission a donc pensé à une proposition politique,
une sorte de stimulant pour aller plus loin, « une force d’attraction
massive », selon l’expression de Chris Patten, le commissaire
chargé des Relations extérieures. L’idée est de donner à nos
voisins une très forte incitation à opérer des réformes fondamentales,
sans aller jusqu’à leur offrir l’adhésion comme nous l’avons
fait pour les pays d’Europe de l’Est. Car ce que ces pays ont
été capables de réaliser, les autres peuvent le faire. Mais
attention, si la proposition politique de la Commission ne suscite
pas de réaction, elle ne sera pas retenue par les États membres,
qui, il ne faut pas l’oublier, pensent toujours en termes de
coûts et de retour sur investissement.
Q : Le constat sur la lenteur du processus s’applique-t-il au
Liban qui a signé l’accord d’association il y a un an ?
R : Depuis un an, nous avons fait du bon travail avec le gouvernement
libanais. Mais le Liban n’a pas encore pris la mesure de ce
qui lui est offert à travers l’accord d’association. Beaucoup
de Libanais pensent que l’objectif est de créer une zone de
libre-échange, alors qu’il s’agit de beaucoup plus que cela.
Pour l’instant la situation économique de pays comme le Liban
ne profite qu’à la mondialisation malsaine, dérégulée. Elle
permet aux mécanismes oligarchiques de se perpétuer, mais pas
au pays tout entier de se développer. Ce n’est pas la peine
de parler d’investissements et de développement s’il n’y a pas
d’État de droit. On peut vivre de substituts, mais ils n’ont
qu’un temps, ce sont des pis-aller.
Propos recueillis par Sibylle RIZK pour
29 Mai 2003
|
Vingt-deux
millions d’euros pour aider les pays de la Méditerranée, dont
le Liban
La Commission européenne a annoncé le 11 Mars 2003, l’octroi de
22 millions d’euros d’aide supplémentaires qui, par l’intermédiaire
de la Banque européenne d’investissement (BEI), serviront à mieux
préparer plusieurs pays de la Méditerranée à la compétition internationale.
Cette aide s’ajoutera aux 50 millions d’euros déjà prévus en 2001
pour cet objectif et 28 millions d’euros supplémentaires pourraient
être dégagés en 2004, a précisé la Commission dans un communiqué.
L’aide, sous forme de « facilité de capital-risque », doit renforcer
le secteur financier des pays méditerranéens concernés par le
programme européen de coopération Méda : Algérie, Égypte, Jordanie,
Liban, Maroc, Syrie, Tunisie, Cisjordanie et Gaza. Mais elle sera
destinée également à faciliter les programmes de privatisation
dans ces pays et à augmenter la compétitivité de leur industrie.
L’Union européenne s’est fixé comme but de parvenir à l’établissement
d’une vaste zone de libre-échange commercial avec les pays partenaires
de la Méditerranée d’ici à 2010.
|
Le
site web de la Délégation de la Commission Européenne
au Liban
Avril 2003
Reporté du 25 au 27 Octobre 2003
compte tenu des tensions internationales.
Le Partenariat entre l'Union
Européenne et
l'aire régionale du Maschrek est en marche et en ligne
!
Une grande manifestation
est organisée en Syrie à Damas entre l'Union Europenne
et des délégations d'hommes d'affaire et chefs
d'entreprises du Liban de la Jordanie et de la Syrie. Financée
par le programme MEDA, ces rencontres, premières du genre
dans la région, ont pour but de mieux faire connaitre
le contenu et le sens concret du partenariat et de la coopération
entre l'Union Européenne et les pays avec lesquels elle
met en place des accords d'association. Ce sera aussi une occasion
unique de nouer des liens privilégiés lors de
ces journées de rencontres.
On rappellera que l'ensemble des mesures commerciales prévues
dans l'accord de partenariat entre le Liban et l'Union Européenne
signé et voté en 2002 est applicable à
compter du 1er Mars 2003.
Rendez-vous sur le site spécialement mis en ligne et
en ...Anglais seulement pour connaitre le programme et participants.
JM Druart - LibanVision
|
L'Europe à
la Télévision
A partir du 15 Février 2003 jusqu'au
20 Décembre:
" EUROPA "
Emission mensuelle tous les 3èmes
Samedis du mois à 20 h30
en collaboration avec la Délégation
de la Commission Européenne
Durée: 1 heure environ
Langue: Arabe
Thèmes: Droits de l'Homme, Environnement, Education et
Jeunesse, Echanges culturels...
Objectifs: Informer sur l'Europe, sur le Partenariat Euro-Méditerranéen,
sur les actions de l'Europe au Liban...
|
Partenariat Euro-méditerranéen:
Semaine d'information au Liban envers la jeunesse
à partir du 14 Janvier 2003
En poste au Liban depuis quinze mois, l’ambassadeur
de l’Union européenne, M. Patrick Renauld, a eu le temps de connaître
les méandres de la politique interne et les aspirations de la population.
Et ce qui le tracasse le plus, c’est le désenchantement des jeunes qui
n’aspirent plus qu’à quitter leur pays. Dans le cadre de l’accord de
partenariat euro-méditerranéen, il lance donc dès demain une « Semaine
d’information et de travail en direction des jeunes », afin, dit-il,
« de les aider à reprendre confiance dans leur avenir » et surtout de
leur ouvrir des perspectives concrètes en matière de marché du travail.
Une conférence de presse et trois interviews d’affilée, il y aurait
de quoi faire perdre patience à n’importe qui, mais pas à M. Patrick
Renauld, qui ne témoigne aucune lassitude. Au contraire, le chef de
la commission de l’UE à Beyrouth parle avec le même enthousiasme de
« la Semaine d’information et de travail en direction des jeunes »,
qui commence demain et qu’il a soigneusement préparée, avec ses collaborateurs,
pour répondre à la fois à l’attente des jeunes, mais aussi à celle des
chefs d’entreprise libanais, dans l’esprit du partenariat euro-méditerrannéen.
Selon M. Renauld, l’UE, fidèle à ses engagements et en collaboration
avec le gouvernement libanais, entame sa mission en se dirigeant vers
les jeunes, qui représentent l’avenir du partenariat. « Notre première
action, dit-il, alors que l’accord vient d’être ratifié, vise les jeunes.
Lorsqu’on veut faire redémarrer l’économie, plusieurs éléments entrent
en jeu : les aspects structurel, financier et institutionnel, ainsi
que les ressources humaines. Tous sont d’importance égale, car lorsqu’un
chef d’entreprise gère celle-ci, les ressources humaines comptent autant
que l’aspect financier ».
Des chefs d’entreprise optimistes
Cette action n’est nullement ponctuelle. Elle s’inscrit dans le long
terme, puisqu’en s’adressant aux jeunes, on fait un investissement dans
la durée. Elle commence donc par cette semaine de travail et d’information,
qui comportera deux ateliers de travail et deux conférences-débats,
car M. Renauld estime que pour redonner confiance aux jeunes dans un
avenir possible au Liban, « il faut leur parler et leur donner l’occasion
de s’exprimer et d’entrer en contact avec le monde du travail. Ils vont
voir ainsi qu’il existe au Liban des chefs d’entreprise optimistes qui
vont leur montrer qu’on peut investir, avoir confiance ». Dans le cadre
des ateliers de travail, les jeunes, envoyés par leurs universités respectives,
pourront ainsi discuter avec le couturier à la renommée internationale,
M. Élie Saab, M. Alfred Moukarzel (de Moukarzel Farms) et M. Joe Faddoul
(Istisharat). Ce choix ne serait-il pas un peu trompeur, les trois chefs
d’entreprise ayant eu un parcours qui n’est pas celui du commun des
mortels ? M. Renauld pense au contraire qu’un tel parcours pourrait
être celui de plusieurs jeunes. « Il ne faut pas rester dans une dynamique
négative. Il faut écouter, discuter. Les aspects de la sécurité physique
n’empêchent pas le développement économique. Ce qui pourrait entraver
ce dernier, c’est le manque de sécurité juridique ».
Les meilleures compétences
Le second volet de la semaine consiste à mettre en place des réseaux,
une sorte de banque de données, en se basant sur celles qui existent
déjà. Mais celles-ci sont-elles fiables, surtout qu’au Liban, c’est
encore le clientélisme et le principe de proximité qui guident le marché
du travail ? « On ne peut pas examiner le problème avec un petit objectif.
Il faut utiliser un grand angle. Si on voit à chaque fois un élément
négatif, on n’avance pas. Considérer que les gens sont recrutés sur
base de leurs allégeances pousse à rester dans un climat qui n’est pas
celui du développement. Dans notre démarche, nous nous inscrivons dans
l’économie moderne des outils d’audit qui aident l’entreprise à se développer.
Aujourd’hui, une entreprise ne peut plus se fonder sur le cousinage
ou l’amitié si elle veut être performante. Beaucoup l’ont d’ailleurs
compris et elles veulent s’assurer les meilleures compétences possibles.
Le chef d’entreprise qui ne le sait pas encore s’en apercevra bientôt.
Car, si ce système fonctionnait par le passé, c’est parce que le marché
libanais était protégé. L’ouverture a ses revers, qui consiste à relever
le défi de la compétitivité. Et si le chef d’entreprise ne trouve pas
sur place les compétences qui lui sont nécessaires, il ira les chercher
ailleurs, avec l’ouverture des marchés. Avec l’accord de partenariat,
le Liban va être en compétition avec l’étranger. À mon avis, il deviendra
très bientôt un marché du travail très important et les chefs d’entreprise
voudront savoir où trouver le bon comptable, etc. C’est pourquoi nous
voulons créer ce réseau, cette base de données. » Le programme qui sera
lancé dès demain prévoit-il des encouragements financiers, un système
d’aide aux jeunes ? « Je ne pense pas que ce soit là le plus important.
Un jeune qui a du talent et de l’ambition n’a pas besoin de ce genre
d’encouragements. Les bons salaires seront payés pour que les bonnes
recrues n’aillent pas ailleurs. Je crois que les chefs d’entreprise
vont apprendre à se contenter d’une marge de bénéfices moins importante,
à mieux rémunérer leurs salariés pour assurer la pérennité de leurs
boîtes. Sinon, c’est le mauvais rendement et l’impossibilité de rester
dans la course. » Quels sont les métiers qui peuvent se développer dans
le cadre de l’accord de partenariat ? « Tous ceux qui tournent autour
de la production agricole, à haute valeur ajoutée. L’agro-industrie
est un créneau important, ainsi que la fabrication de produits de luxe.
Il y a beaucoup de domaines à explorer, d’autant que l’agro-industrie
couvre de nombreux secteurs, dont la médecine (vétérinaire), les métiers
juridiques... » En quoi consiste la participation de l’État à cette
semaine ? « Ce programme est mis en œuvre dans le cadre de l’accord
de partenariat conclu avec le gouvernement et ratifié par le Parlement.
Il est géré par le ministère de l’Économie et avec son accord, le ministre
Bassel Fleihane est l’un des principaux participants à cette semaine.
L’État libanais encadre nos activités et certains ministères sont très
actifs. D’ailleurs, lorsque j’en ai parlé au président du Conseil, il
m’a dit : “Je vous soutiens à fond.” Et ce n’était pas pour me faire
plaisir, mais parce qu’il est convaincu de l’importance du rôle de la
jeunesse. » L’activité en direction des jeunes se limitera-t-elle au
domaine économique, ou bien y aura-t-il des sessions sur les droits
de l’homme, la peine de mort ? « Cette semaine, ce sera les jeunes et
l’entreprise. Les droits de l’homme, la justice seront pour une étape
ultérieure.
D’ailleurs, nous lançons, sur la chaîne NBN,
un programme mensuel sur l’Europe et nous pourrons développer un thème
chaque mois, tout au long de l’année. »
Scarlett HADDAD
L'Accord
d'Association UE/Liban : toutes les péripéties, les enjeux...
02 déc (AFP) Le
Parlement libanais ratifie l'accord d'association avec l'UE
Le Parlement libanais a ratifié lundi l'accord d'association
avec l'Union européenne, signé le 17 juin dernier, a-t-on annoncé de
source officielle. Dans son intervention lors des débats, le Premier
ministre Rafic Hariri a estimé que cet accord "ouvre la porte aux produits
libanais et au développement de l'économie libanaise, notamment son
agriculture et son industrie". "Nous entrons en association avec le
plus grand regroupement humain mondial", a ajouté M. Hariri, qui y a
vu une solution pour les produits agricoles libanais, dont le coût élevé
de production empêche l'écoulement dans les pays voisins. Le Liban va
bénéficier de l'accord dès sa ratification, a-t-il précisé. L'accord
d'association UE-Liban avait été paraphé le 17 juin à Luxembourg après
six ans de négociations. Il comporte une clause de coopération dans
la lutte contre le terrorisme.
-----
Euromed
- Évaluation des résultats du partenariat dans cinq ans Le Liban est
le seul pays à avoir obtenu l’ouverture du marché agricole européen
L’accord d’association avec l’Union européenne est un instrument
qu’il faut savoir manipuler pour en faire profiter l’économie libanaise.
Alia Moubayed, experte dans les affaires euroméditerranéennes,
est entrée dans les détails du volet agricole du partenariat et insiste
sur le traitement privilégié consenti au Liban. Elle a pris la parole
au siège de la Chambre internationale de commerce (CIC) à l’initiative
de la commission de l’agriculture de la CIC présidée par Michel Akl.
« L’accord d’association avec l’UE est en matière agricole un accord
réel de libre-échange. Il prévoit une ouverture des marchés des partenaires,
contrairement à l’accord de coopération de 1977 qui stipulait seulement
un traitement préférentiel au profit du Liban. Dans son volet agricole,
le partenariat conlcu en 2002 permet une libéralisation totale de l’entrée
sur le marché européen des exportations agricoles libanaises, mais sous
certaines conditions », a souligné Mme Moubayed.
Le Liban est le seul pays à avoir obtenu une ouverture du marché
agricole européen, à l’exception d’une liste de produits qui sont
soumis à des quotas. « L’aspect le plus important de cet accord, a-t-elle
dit, est sa flexibilité ». La modification de la politique agricole
de l’un des partenaires tout comme l’adhésion de nouveaux pays à l’UE
permet une reprise des négociations sur certains chapitres. « L’entrée
en 2004 de la Pologne dans l’UE constituera un défi pour le Liban .
Ce pays est considéré comme l’un des pays les plus compétitifs dans
le domaine agricole », a-t-elle souligné.
L’accord stipule d’ailleurs une évaluation des résultats du partenariat
au terme de la cinquième année de son entrée en vigueur. Dans cinq ans,
les discussions porteront sur les moyens d’accélérer la libéralisation
des échanges.
Concernant les produits agricoles libanais, l’exportation, l’accord
d’association stipule :
— L’exemption de taxes douanières de tous les produits libanais à destination
de l’un des pays membres de l’UE à l’exception des fleurs, de la betterave
sucrière, du sucre industrialisé, du vin et du raisin.
— L’abolition du système de quota qui demeure appliqué uniquement à
une liste de quatorze produits. Il est toutefois possible de réclamer
une augmentation des quantités autorisées si le volume, sur lequel se
sont accordés les partenaires, a été atteint.
— L’assujettissement d’un certain nombre de produits au régime du «
prix d’entrée » à titre d’exemple : les agrumes, l’artichaut et les
concombres. Pour ce qui est de l’entrée des produits européens sur le
marché local, la libéralisation est graduelle mais elle est atténuée
par des exceptions.
— Il existe une période de grâce de cinq ans au cours de laquelle les
taxes sont maintenues à leur niveau à l’exception des taxes sur le fromage
blanc fabriqué en Europe qui baissent de 43 %. — Au début de la sixième
année, les taxes sont complètement abolies sur les produits agricoles
actuellement soumis à une taxe de 5 %. — Au début de la sixième année,
les taxes sur les autres produits agricoles sont réduites dans des proportions
variant entre 20 % et 30 %.
— Les taxes sur l’huile d’olive et sur le tabac sont maintenues.
Produits agroalimentaires
La libéralisation des exportations des produits agricoles industrialisés
libanais est plus large. L’accord d’association stipule :
— Une exemption totale de l’élément industriel des produits exportés
par le Liban.
— Une exemption totale de l’élément agricole des produits exportés à
l’exception de certains articles tels le chocolat et le yaourt.
La libéralisation de l’entrée des produits agricoles industrialisés
européens sur le marché local est graduelle à l’exception d’une liste
de produits limités. Au début de la sixième année, les taxes seront
réduites graduellement dans une proportion ne dépassant pas les 30 %
avec certaines exceptions. Les produits soumis à une taxe de 5 % seront
exemptés totalement à la fin de la douzième année à dater de l’entrée
en vigueur de l’accord d’association.
L’accord de partenariat ouvre la voie à des investissements dans la
production de nouvelles cultures non traditionnelles. Il permet d’élargir
l’horizon des exportations, encourageant ainsi l’investissement dans
les moyens de production dans le but d’améliorer les normes de qualité
des produits. Au Liban de mettre à profit cette opportunité.
Liliane MOKBEL
8 Août 2002
-----
24 Mai 2002
C'est officiel !
Le Liban signera (enfin!) le 17 juin l'accord d'association avec l'UE
Le Liban signera le Lundi 17 juin à Bruxelles l'accord d'association
avec l'Union européenne (UE), dont la ratification était initialement
prévue le 23 avril, a annoncé jeudi le Premier ministre libanais Rafic
Hariri. "L'accord d'association avec l'Europe, paraphé (en janvier)
et qui sera signé le 17 du mois prochain, va jouer un rôle dans la modernisation
des lois" libanaises, a déclaré M. Hariri à l'ouverture à Beyrouth du
huitième "Congrès sur les marchés des capitaux arabes".
"Cet accord ouvrira grand les portes aux investisseurs arabes
au Liban, notamment dans le domaine de la production de biens destinés
à être vendus en Europe", a-t-il ajouté. Beyrouth avait demandé le 19
avril le report de la signature de cet accord, initialement prévue le
23 avril à Valence (Espagne), en marge de la Conférence euroméditerranéenne,
à laquelle il avait décidé de ne pas prendre part. M. Hariri avait précisé
que le Liban boycottait la Conférence "à cause de la participation d'Israël
et de ce qui se passe en Cisjordanie entre Palestiniens et Israéliens".
Le ministre libanais de l'Economie Bassel Fleyhane avait
paraphé l'accord à Bruxelles le 10 janvier. Le processus de Barcelone,
engagé en 1995, vise à encourager la coopération entre les 15 pays de
l'UE et leurs 12 partenaires du sud de la Méditerranée, y compris Israël
et l'Autorité palestinienne.
Liban-UE - Coup de théâtre : Hammoud annule
son départ pour Valence Le gouvernement demande le report de la signature
de l’accord d’association
LBV-
20.04.02 -
Nous avions attiré votre attention en Janvier dernier sur la
confusion à ne pas faire entre le paraphe du projet d'accord
d'association entre le Liban et l'Union Européenne et la signature
définitive qui seule permet la mise en place des mesures concrètes
visant à son application.Et voilà que, malheureusement,
cette signature programmée à Valence la semaine prochaine
vient d'être reportée pour "raisons techniques"!
On ne pourra tout de même pas s'empêcher
d'établir un parallèle avec la situation globale de la
région et le tout récent voyage du Premier Ministre, R.
Hariri, à Washington.En fait, il semble bien que la présence
d'Israel à cette conférence Euro-méditerranéenne
ait entrainé le boycott de la Syrie et par la suite celui du
Liban...
Sans doute n'est-ce qu'un rendez-vous manqué, mais il convient
donc de suivre de très près les péripéties
liées à cet accord d'Association à forte portée
politique et qui semble vital à long terme pour le Liban et son
économie.
JMD
Nous vous reproduisons ci-dessous l'Article paru dans l'Orient-le
Jour concernant ce report auquel on pouvait finalement s'attendre....
La signature de l’accord d’association entre l’Union européenne
et le Liban, qui devait avoir lieu lundi prochain à Valence, en Espagne,
après 7 ans de négociations, a été ajournée à la demande du gouvernement.
Les sources officielles affirment que ce report a été réclamé pour des
«raisons techniques», des documents additionnels émanant de Bruxelles
et devant être intégrés à l’accord n’étant parvenus à Beyrouth qu’au
milieu de la semaine, ce qui laissait peu de temps aux experts locaux
de revoir et de traduire le texte final. Il reste que la demande libanaise
a d’autant plus surpris les observateurs que le chef de la diplomatie,
Mahmoud Hammoud, avait assuré jeudi qu’il se rendrait à Valence pour
signer l’accord d’association. Le report de la signature réclamé par
Beyrouth contraste en outre avec l’empressement du gouvernement à adhérer
au partenariat euro-méditerranéen du fait des bénéfices que le Liban
ne manquerait pas de tirer de l’accord d’association sur le plan économique.
Le
site web de la Délégation de la Commission Européenne
au Liban
Paraphe de l' Accord
à Bruxelles: c'est fait !
L’Union européenne (UE) et le Liban ont paraphé
avec une certaine solennité, hier soir à Bruxelles, un accord d’association
qui a été salué des deux côtés comme un pas important. À l’issue de
la cérémonie, le Premier ministre Rafic Hariri a parlé d’un «grand jour»
pour le Liban, qui a «déjà fait beaucoup» pour moderniser son économie
en réduisant les droits de douane, et à partir du 1er février en appliquant
la TVA. Le président de la Commission européenne Romano Prodi a souligné
de son côté que l’UE a fait de sa «politique méditerranéenne» une «priorité
absolue» durant le premier semestre 2002, qui voit l’Espagne exercer
la présidence tournante de l’Union européenne. La conclusion de cet
accord d’association «constituera un tremplin pour la libéralisation
économique au Liban», selon la Commission européenne. Il devrait ainsi
permettre «d’adresser un message clair et positif» sur les possibilités
d’investissement au Liban. L’accord comporte aussi un volet politique,
prévoyant de nouvelles structures de dialogue et un développement de
la coopération dans des domaines comme l’éducation et la culture ou
la lutte contre la criminalité. Cet accord d’association, qui remplacera
un précédent accord de coopération conclu en 1978, entrera en vigueur
à titre intérimaire dès qu’il aura été signé par chacun des Quinze.
Il devra être ensuite ratifié par les Parlements du Liban et des pays
de l’UE ainsi que par le Parlement européen.
Rafik Hariri accueilli par Romano Prodi, Président
de la Commission Européenne
Article du 11 Janvier 2002
Partenariat euro-méditerranéen
:
Un accord à plusieurs volets,
une chance à saisir: De nouveaux horizons économiques et géopolitiques
s’ouvrent au Liban
Si les Libanais savent, cette fois-ci,
saisir la balle au vol, le 10 janvier 2002 pourrait constituer une date
charnière dans l’évolution politico-économique du pays.
En paraphant – au terme de longues négociations ardues – l’accord d’association
avec l’Union européenne, le Liban s’est engagé dès hier de plain-pied
dans une dynamique de longue haleine appelée à l’intégrer dans un vaste
ensemble euro-méditerranéen formé des quinze pays de l’UE et de douze
pays du sud de la Méditerranée. Lancé à Barcelone en novembre 1995,
le partenariat euro-méditerranéen a pour ambition de faire du bassin
de la Méditerranée une zone de stabilité, de coopération, de dialogue
et, surtout, de «prospérité partagée», comme le souligne le chef de
la délégation de la Commission européenne au Liban, Patrick Renauld.
Contrairement à une idée préconçue, l’accord qui a été paraphé hier
à Bruxelles ne se limite nullement au seul paramètre économique.
Il englobe aussi deux autres volets tout aussi essentiels : le volet
politique et de sécurité ; et le volet social,
culturel et humain. Des accords d’association en
tous points similaires (englobant ces trois niveaux) ont été signés
ces dernières années entre l’UE, d’une part, et chacun des dix autres
partenaires du Sud, d’autre part (la Syrie étant le seul pays à n’avoir
pas encore achevé ses négociations sur ce plan).
Parallèlement à ces accords bilatéraux, une coopération multilatérale
est également prévue dans un vaste éventail de domaines. L’originalité
du processus enclenché à Barcelone réside précisément dans cette approche
globale et stratégique des relations entre les deux rives de la Méditerranée.
Au terme d’un long débat interne, l’Europe des Quinze a en effet envisagé
dès 1994 d’équilibrer ses rapports avec ses voisins directs de l’Est
et du Sud, de manière à ne pas limiter sa politique d’ouverture uniquement
à l’Europe de l’Est (comme l’a prôné pendant longtemps le bloc anglo-saxon).
Le principe d’un partenariat euro-méditerranéen a ainsi été retenu par
le Conseil européen réuni à Essen en 1994 et à Cannes en mars 1995.
La portée et la dimension globale d’un tel partenariat résident dans
le fait que les pays du sud de la Méditerranée ne sont plus considérés
par l’UE comme un simple marché ou des fournisseurs de matières premières
et de carburants. Ils sont désormais traités en véritables partenaires
à part entière, dans le respect de leurs spécificités socio-culturelles.
Dans le même temps, ce partenariat n’implique pas uniquement les gouvernements
et les institutions publiques, mais il accorde un rôle de premier plan
à la société civile et au secteur privé, l’objectif étant de développer
des échanges, des dialogues, des rencontres, des concertations régulières
et une coopération étroite entre les diverses composantes des sociétés
civiles des 27 pays concernés afin de favoriser l’émergence d’une zone
de stabilité, de paix et de prospérité au niveau du bassin méditerranéen.
Effectivement, depuis 1996, de nombreuses rencontres ont groupé des
journalistes, des hommes d’affaires, des universitaires, des experts
et des responsables officiels des 27 pays, parties prenantes dans le
partenariat.
Le Liban a ainsi une opportunité historique et inespérée de sortir du
carcan que l’on tente de lui imposer. De nouveaux et de larges horizons
s’ouvrent à lui, aussi bien sur le plan économique qu’au niveau géopolitique.
Il est appelé à s’intégrer à un vaste ensemble solidement ancré à l’Union
européenne. Ce projet hautement stratégique est fondé, comme le souligne
Patrick Renauld, sur les principes des droits de l’homme et de la démocratie.
Des valeurs que le Liban partage (dans une certaine mesure) avec l’UE
mais que d’aucuns tentent d’étouffer depuis quelques années. En adhérant
au processus de partenariat, le Liban devra se conformer à des règles,
des normes, des principes qui devraient le sortir de sa sclérose propre
aux républiques bananières. La tâche à cet égard n’est, certes, pas
aisée.
Mais comme le précise le chef de la délégation de la Commission européenne,
des réunions régulières auront lieu désormais entre l’UE et le Liban,
au niveau des experts, des hauts fonctionnaires et des responsables
officiels, afin de rechercher les moyens rationnels susceptibles d’aplanir
les obstacles qui pourraient entraver la mise en application du partenariat,
dans ses différentes dimensions. Cela implique, à terme, un changement
de mentalité, de comportement et de méthode de travail auxquels devront
s’adapter les deux secteurs public et privé.
Des réformes en profondeur devront être mises en place
;
Des pans entiers de l’économie devront être restructurés ; des choix
et des sacrifices devront être faits afin que les produits libanais
puissent être compétitifs sur les marchés régionaux et européens, dans
la perspective de la vaste zone de libre-échange euro-méditerranéenne
appelée à voir le jour d’ici à une dizaine d’années. Sur le plan de
la vie quotidienne, l’impact de l’adhésion au partenariat devrait se
faire ressentir d’ici à quelques années en termes de relance de la croissance
économique, d’accroissement du nombre d’emplois et d’augmentation du
PNB. «L’exemple des pays du sud de l’Europe, les plus défavorisés, est
dans ce cadre particulièrement significatif, souligne à ce propos M.
Renauld. Si l’on compare le PNB et le nombre d’emplois dans ces pays
avant leur adhésion à l’Union européenne et ces mêmes indicateurs cinq
ans après leur adhésion, nous constatons une nette amélioration en un
laps de temps relativement court (cinq ans)». Le partenariat pourrait
avoir un impact similaire sur le Liban. Encore faut-il que les responsables
officiels et les Libanais, en général, prennent leur destin en main
et redoublent d’efforts pour s’engager sur la voie de la restructuration
requise afin que le pays puisse profiter rapidement des acquis du partenariat.
M. Renauld admet à ce propos qu’au niveau des autres partenaires du
sud de la Méditerranée, les résultats de la mise en place du processus
de Barcelone n’ont pas toujours été à la hauteur des espérances. Pour
certains pays du Sud, le processus est plus rapide que pour d’autres.
Un tel partenariat à plusieurs vitesses ne constitue pas, toutefois,
un handicap, aux yeux de M. Renauld. «Les meilleurs serviront de moteur
aux retardataires, précise-t-il. On vous propose le moteur de l’Europe
qui est suffisamment puissant pour ne pas se laisser ralentir».
Aux Libanais, désormais, de savoir prendre le train en marche. Il serait
désespérant qu’une nouvelle fois ils laissent s’estomper cette opportunité
historique qui s’offre à eux. Les 27 pays concernés Le partenariat euro-méditerranéen
concerne, au stade actuel, les quinze pays membres de l’Union européenne
ainsi que douze pays du sud de la Méditerranée. Les 15 pays européens
sont la France, l’Espagne, le Portugal, l’Italie, la Grèce, l’Autriche,
la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne, la Hollande, la Grande-Bretagne,
l’Irlande, le Danemark, la Suède et la Finlande. Les pays méditerranéens
sont : le Liban, la Jordanie, Israël, l’Égypte, la Palestine, le Maroc,
Chypre, l’Algérie, Malte, la Syrie, la Tunisie et la Turquie. Le partenariat
englobe ainsi une vaste zone géographique dont la population globale
est estimée à plus de 600 millions d’habitants qui parlent quatorze
langues différentes. Les trois volets du partenariat La
déclaration de Barcelone adoptée le 28 novembre 1995 par les ministres
des Affaires étrangères des 27 pays parties prenantes dans le partenariat
euro-méditerranéen définit trois volets qui constituent les fondements
du partenariat.
– Le volet
politique et de sécurité : il vise à favoriser la
mise en place d’une zone de paix et de stabilité dans le bassin méditerranéen,
sur base des principes des droits de l’homme, du respect des pratiques
démocratiques et de l’édification d’un État de droit. Une charte de
paix et de stabilité est prévue sur ce plan. Un dialogue politique est,
en outre, maintenu par le biais de réunions régulières, notamment au
niveau des ministres des AE.
– Le volet économique et financier
: il vise à créer d’ici à l’an 2010 une zone de libre-échange
euro-méditerranéenne afin de transformer le bassin méditerranéen en
un espace de «prospérité partagée». Des accords d’association bilatéraux,
entre l’UE et chacun des douze partenaires du Sud, doivent permettre
d’atteindre progressivement un tel objectif, parallèlement à une coopération
multilatérale et régionale dans des domaines aussi variés que l’industrie,
l’agriculture, les transports, le tourisme, l’énergie, l’environnement,
les sciences, la technologie, la gestion des ressources en eau …
– Le volet social, culturel
et humain : il a pour but de développer la dimension
humaine du partenariat en favorisant les relations entre les sociétés
civiles des 27 pays partenaires, par le biais d’une coopération dans
les domaines de l’éducation, la culture, la formation, les médias, la
santé, la gestion des flux migratoires… Une coopération dans le domaine
de la justice est également prévue pour lutter contre le terrorisme,
le trafic de stupéfiants, la criminalité internationale et l’immigration
clandestine.
Michel TOUMA
L'Accord
D'Association entre l'UE et le Liban Sera Paraphé Jeudi
Beyrouth, le 9 Janvier 2002 - Source Naharnet -
C'est demain, jeudi, que sera paraphé à Bruxelles,
au siège de la Commission européenne, l'accord d'association
entre l'UE et le Liban, s'inscrivant
dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen auquel sont partie prenante
les quinze pays de l'UE et douze pays du sud de la Méditerranée (Chypre,
Turquie, Israël, Liban, Malte, Algérie, Maroc, Tunisie, Egypte, Palestine,
Jordanie et Syrie).
Le chef du gouvernement, Rafic Hariri, se rendra pour l'occasion à Bruxelles
pour assister à la cérémonie qui aura lieu en soirée en présence de
la délégation officielle libanaise et des hauts responsables de l'UE.
L'accord sera paraphé par le président de la Commission européenne,
M. Romano Prodi, et par le ministre de l'Economie et du Commerce, Bassel
Fleyhane. A l'issue de la cérémonie, MM. Hariri et Prodi tiendront une
conférence de presse conjointe pour évoquer la portée de ce document
qui régira désormais les rapports entre l'UE et le Liban. M. Hariri
se rendra ensuite à Paris pour une visite privée. Cet accord d'association
concrétisera l'adhésion du Liban au partenariat euro-méditerranéen.
Il se substituera au protocole de coopération qui définissait depuis
1978 le cadre des relations libano-européennes sur le plan économique.
Au niveau des échanges commerciaux, l'accord d'association permettra
au Liban d'exporter ses produits sans tarification douanière vers le
marché européen dès la première année, soit après la signature officielle
du document. Parallèlement, la levée de la tarification douanière pour
les produits européens importés par le Liban n'interviendra qu'au bout
de la cinquième année. Le document accorde, plus particulièrement, de
larges avantages au Liban pour ce qui a trait à l'ouverture des marchés
européens aux produits agricoles libanais.
Notons à ce propos que la balance commerciale est largement en faveur
de l'UE, qui représente le premier partenaire commercial du Liban. Les
importations de produits européens par le Liban s'élèvent actuellement
à trois milliards d'euros par an (presque le même montant en dollars),
soit près de 45 pour cent du total des importations libanaises. En contrepartie,
les exportations libanaises vers les marchés européens s'élèvent à 150
millions d'euros par an (20 pour cent des exportations libanaises).
Le texte stipule, en outre, que l'UE accordera son soutien au Liban
pour l'aider à mettre en application les termes de l'accord d'association,
notamment en ce qui concerne la restructuration de l'économie et la
mise en place des réformes administratives, législatives, financières
et fiscales nécessaires pour faciliter l'adhésion du Liban au partenariat
euro-méditerranéen.
Paraphe le 10 Janvier à Bruxelles, mais...
BRUXELLES, 13 décembre (AFP) - L'accord d'association
entre l'Union européenne et le Liban sera paraphé le 10 janvier à Bruxelles
en présence du président de la Commission européenne Romano Prodi et
du Premier ministre libanais Rafic Hariri, a annoncé jeudi un porte-parole
de la Commission.
"L'accord sera paraphé le 10 janvier à Bruxelles en présence de MM.
Prodi et Hariri", a déclaré le porte-parole, Gunnar Wiegand. Négocié
depuis 1995, cet accord, crucial pour l'économie du Liban, a été retardé
à la dernière minute par une demande de la Grande-Bretagne d'inclure
une clause de coopération antiterroriste. Londres y a finalement renoncé.
Après le paraphe de cet accord, les quinze Etats
membres de l'UE procèderont pendant deux ou trois mois à l'examen du
texte avant de l'approuver officiellement.
Les accords d'association conclus entre l'UE et les pays méditerranéens
dans le cadre du partenariat Euromed visent à établir une coopération
renforcée dans les domaines politique, économique et culturel.
Pour le Liban, Chirac met Blair au pli !
Accord UE-Liban: les Britanniques
renoncent à la clause sur le terrorisme
BRUXELLES, 11 décembre (AFP) - Un accord d'association
entre l'Union européenne (UE) et le Liban devrait être paraphé bientôt
car les Britanniques ont renoncé à y insérer une clause sur la coopération
dans la lutte contre le terrorisme, a-t-on appris mardi de source proche
du Conseil des ministres européens.
Cette exigence britannique avait bloqué au dernier moment la conclusion
des négociations et l'affaire a été résolue "au niveau
politique", après une conversation téléphonique entre le président français,
Jacques Chirac, et le Premier ministre Tony Blair, a-t-on ajouté
de même source. Il est par contre envisagé de mettre au point une déclaration
portant sur la coopération dans la lutte contre le terrorisme, mais
cette déclaration sera distincte de l'accord d'association et ne le
conditionnera pas, a-t-on poursuivi.
L'accord d'association UE-Liban pourrait alors être paraphé "assez rapidement"
en présence du président de la Commission européenne, Romano Prodi,
et du Premier ministre libanais, Rafic Hariri. Les quinze Etats membres
procèderaient ensuite pendant deux ou trois mois à l'examen de l'accord
avant de l'approuver officiellement. Les accords d'association conclus
entre l'UE et les pays méditerranéens dans le cadre du partenariat euromed
visent à établir une coopération renforcée dans les domaines politique,
économique et culturel. Un accord de ce type est également sur le point
d'être paraphé la semaine prochaine avec l'Algérie.
Liberté d'Association
!
Lorsque Mr Prodi passa à Beyrouth le 19 Novembre
dernier, fort d'une volonté sincère de conclure la démarche
avec les Autorités Libanaises pour enfin finaliser l'Accord d'Association
entre l'Union Européenne et le Liban, il ne s'attendait certainement
pas à déchanter lors de son retour sur le vieux continent...
En effet, comme nous le présagions
dans notre éditorial économique
de début Novembre, certains lobbies cherchant à saboter
par tous les moyens le redressement du pays du cèdre jettent
leurs forces dans la bataille pour entraver la mise en place de cet
accord dans les meilleurs délais.
Alors que les derniers détails
techniques concernant la classification des produits agro-alimentaires
libanais devraient être résolus, l' Europe voulant les
considérer comme des produits industriels et le Liban voulant
les classer comme produits agricoles, Voilà qu'un petit groupe
de pays dont la Grande-Bretagne est comme d'habitude le meneur, cherche
de façon perverse et bien calculée à déplacer
le problème sur le plan politique et la gestion de la lutte anti-terroriste.Il
veulent imposer au Liban des normes soit- disant standard- sic! - dans
ce domaine.De quoi mettre Romano Prodi en colère et pousser Rafic
Hariri à se rendre en urgence à Paris pour tenter de débloquer
la situation avec Jacques Chirac.On sait que la France ne ménage
pas ses efforts pour que cet Accord d'Association soit
entériné avant la fin de l'année et qu'elle constitue
comme d'habitude l'allié le plus précieux du Liban en
la matière.
Point n'est besoin ici de s'étendre
sur les motivations de ceux qui veulent continuer à marginaliser
le Liban et à téléguider son étouffement
économique.Nous les connaissons tous et nous savons bien qui
est le chef de bande au service de qui ils agissent.Cela fait des décénnies
que le monde Anglo-saxon contribue plus à dégrader qu'
à résoudre l'instabilité au Moyen-Orient qui plus
est, après l'avoir enfanté.
Heureusement, les Libanais et leurs amis
connaissent le fond du problème et ne voudrait pas rallumer la
Guerre de Cent ans au début du XXIème siècle.Mais
le Liban se trouve encore et malgré lui placé au coeur
d'un enjeu symbolique.
Il revèle aussi le gouffre culturel qui sépare certains
blocs de pays au sein de l'Union Européenne, qui au delà
d'un vaste espace de libre échange économique ne parvient
pas à se donner une image politique forte.
Au moment ou notre pays tente de mettre
en oeuvre les bases saines de son redressement économique, les
magiciens de la déstabilisation sortent encore un artifice de
leur chapeau.Heureusement, nous ne sommes pas dupes et nous saurons
avec nos amis surmonter les épreuves de ce piège grossier
que nous avons bien vu venir et que nos adversaires nous tendent chaque
fois que nous sommes face à un enjeu vital pour notre survie.
En conclusion, nous rappellerons que la
Liberté d'Association est un principe de base de la Liberté
Démocratique et qu'une fois de plus les donneurs de leçons
sont les premiers à agir contre lui lorsque leurs interêts
plus ou moins avouables ne sont pas servis comme ils le désireraient.
Jean-Michel DRUART
7.12.2001
A Suivre...
Article du 8 Décembre 2001
Liban-UE - Paris souhaite que ce nouvel obstacle soit
rapidement aplani. La clause antiterroriste incluse dans l’accord d’association
Comme le laissait entendre jeudi notre correspondant
diplomatique au palais Bustros, l’Union européenne a décidé, à la demande
notamment de la Grande-Bretagne, d’introduire dans le projet d’accord
d’association négocié depuis six ans avec le Liban une clause de coopération
antiterroriste qui risque de retarder la conclusion de cet accord. La
France, qui s’était opposée à l’inclusion de cette clause, a souhaité
hier que cette question soit «rapidement réglée».
Crucial pour l’économie libanaise, l’accord d’association avec l’UE,
visant à terme à l’abolition des droits de douane entre les deux parties,
l’est devenu davantage depuis le vote de la TVA, mercredi à la Chambre,
les recettes de la nouvelle taxe étant censées remplacer progressivement
celles des douanes. Or, voilà qu’à peine la loi adoptée, l’accord, qui
avait été annoncé comme imminent le 19 novembre par le président de
la Commission européenne, Romano Prodi, se trouve pratiquement remis
en question par la nouvelle exigence britannique, soulevée au dernier
moment. Le représentant de l’Union européenne à Beyrouth, Patrick Renauld,
et l’ambassadeur du Liban à Bruxelles, Fawzi Fawaz, ont confirmé hier
l’inclusion d’une clause de coopération antiterroriste, identique à
celle déjà demandée à l’Algérie et à l’Égypte. Selon M. Renauld, il
ne restait plus entre les deux parties qu’un désaccord «sur les droits
de douane sur les fleurs coupées que le Liban a augmentés de 30 % à
70 % le 6 octobre, en pleine négociation», a ajouté M. Renauld. Pour
le reste, les exigences de l’UE «n’ont rien à voir avec» celles des
États-Unis «concernant le Hezbollah», a souligné M. Renauld dans une
déclaration à l’AFP. Les États-Unis, qui ont recensé le Hezbollah comme
une entité terroriste, avaient réclamé le 2 novembre que le Liban gèle
les avoirs de ce parti, ce que Beyrouth, qui insiste sur une distinction
entre «terrorisme» et «résistance nationale» s’est refusé à envisager.
Le lendemain, le Royaume-Uni s’était aligné sur la demande américaine,
en demandant cependant que seuls les avoirs de ce qu’il avait qualifié
d’«aile terroriste» du parti soient gelés, et non ceux du Hezbollah
tout entier. Le 30 novembre à Bruxelles, devant des hauts fonctionnaires
des Quinze réunis pour faire le point sur les négociations avec le Liban,
le représentant britannique a évoqué l’inclusion de la clause de coopération
antiterroriste.
La France, l’Allemagne et la Grèce, notamment, s’y était opposées, estimant
que soulever cette question à la dernière minute ne ferait que compliquer
des négociations en voie d’achèvement, selon des sources diplomatiques.
Jeudi, la Grande-Bretagne a néanmoins informé les autres pays de sa
volonté de voir incluse la disposition en question, selon les mêmes
sources. Une fois conclu avec la Commission européenne, un accord d’association
doit être adopté à l’unanimité pour entrer en vigueur. D’après M. Renauld,
la disposition proposée à l’Algérie et acceptée par l’Égypte «n’est
pas exagérément contraignante» dans la mesure où les parties «conviennent
de coopérer en vue de prévenir et de réprimer des actes terroristes
dans le cadre de la résolution 1373 (de l’Onu) par un échange d’informations
et d’expérience». Pour la Grande-Bretagne, «la question de la coopération
contre le terrorisme avec le Liban (...) serait (posée) sur les mêmes
bases que celles que d’autres pays arabes ont déjà acceptées», a assuré
à l’AFP un diplomate européen. «Après le 11 septembre, il devenait difficile
pour certains pays européens de ne pas réclamer l’inclusion d’une telle
clause, demandée à d’autres pays comme l’Algérie, dont l’accord est
en cours de négociation, ou à l’Égypte, dont l’accord a été signé»,
a indiqué un diplomate sous le couvert de l’anonymat. Le blocage pourrait
cependant venir du Liban lui-même. Selon une source diplomatique, Beyrouth
a, par le passé, refusé l’inclusion de ce genre de clause. La raison
en était double, selon un diplomate européen : «Toute clause ayant des
implications politiques doit être discutée à la fois entre les pôles
du pouvoir et avec la Syrie, d’où un risque de complications». La situation
financière du Liban étant ce qu’elle est, et l’UE étant son principal
partenaire commercial, une attente excessive pourrait déclencher une
crise de confiance et avoir des conséquences sociales et politiques
imprévisibles, qui compliqueraient un règlement de paix au Proche-Orient,
estiment certains pays de l’UE, dont la France.
Le Premier ministre, Rafic Hariri, attendu aujourd’hui à Paris, doit
rencontrer dimanche le président français Jacques Chirac, qui ne ménage
pas son soutien au Liban, pour évoquer cette question. Hier, le Quai
d’Orsay a souhaité que l’accord soit conclu «le plus rapidement possible»,
en espérant que la question de la clause antiterroriste soit «rapidement
réglée». «La France souhaite la conclusion des négociations et la signature
de l’accord d’association UE-Liban le plus rapidement possible. Elle
a activement œuvré dans ce sens au cours des derniers mois», a déclaré
le porte-parole adjoint du quai d’Orsay Bernard Valéro. «La question
de la prise en compte, dans cet accord, de la coopération dans le domaine
de la lutte contre le terrorisme, conformément aux conclusions du Conseil
européen du 21 septembre, doit être rapidement réglée pour permettre
l’achèvement de la mise au point dans les meilleurs délais de cet accord»,
a-t-il ajouté. Le porte-parole a souligné que «l’entrée en vigueur de
cet accord constituera un signal de confiance et d’espoir pour le Liban».
Rafic Hariri sur le perron de l'Elysée:
une image désormais traditionnelle.
Liban-France - Paris II en février 2002, déclare le Premier ministre
Hariri promet une signature de l’accord d’association avec l’UE avant
la fin de l’année
PARIS, d’Élie MASBOUNGI
- L'Orient le Jour du 10.12.01
Au cours d’un entretien en tête à tête d’un peu plus d’une heure dans
la matinée d’hier à l’Élysée, le Premier ministre Rafic Hariri et le
président français Jacques Chirac ont procédé à un tour d’horizon de
la situation au Liban et au Proche-Orient, s’attardant sur deux sujets
dont l’urgence justifiait largement le déplacement pour un seul jour
du chef du gouvernement. Arrivé tard dans la soirée de samedi, M. Hariri
devait en effet reprendre son avion privé pour Beyrouth, à l’issue de
son audience élyséenne. Les ministres Fouad Siniora et Bassel Fleyhane,
qui étaient du voyage, n’ont pas assisté à la réunion de l’Élysée.
Le premier des deux sujets était l’ajournement de la signature
de l’accord d’association euro-libanais du fait d’une remise en cause
de dernière minute émanant de Londres – et que l’on impute en réalité
ici à Washington – qui estime qu’il faut inclure au texte de l’accord
une disposition «contre le terrorisme».
Dans ses réponses aux questions des journalistes à sa sortie de l’Élysée,
M. Hariri a tenté de minimiser cet obstacle, déclarant notamment qu’il
ne s’agit pas là de difficultés de fond entravant la signature de l’accord
avec l’UE, le Liban étant résolument contre le terrorisme et ayant signé
tous les accords condamnant le terrorisme proposés dans le cadre des
Nations unies. Le Premier ministre a ajouté qu’en stigmatisant le terrorisme
et en signant ces accords, le Liban ne laisse planer aucun doute sur
sa position et s’apprête d’ailleurs à signer deux nouveaux engagements
sur ce même sujet, engagements actuellement à l’étude. «Il s’agit en
fait de problèmes d’ordre technique», a estimé M.
Hariri, qui a indiqué que l’accord d’association avec l’Europe serait
signé avant la fin de cette année. «Nous en avons, bien entendu,
discuté avec le président Chirac», a répondu M. Hariri à un reporter
qui l’interrogeait sur ce que pourrait faire la France pour aplanir
cet obstacle. Et le chef du gouvernement de conclure à ce sujet : «La
France est toujours aux côtés du Liban et il y a un moyen de trouver
une solution car nous voulons signer cet accord le plus rapidement possible».
Au sujet de «Paris II», M. Hariri a expliqué qu’il
faut maintenant reprendre contact avec les parties concernées, après
les mesures prises par le gouvernement libanais dans le domaine économique,
notamment l’instauration de la TVA ainsi que d’autres législations et
le nouveau budget actuellement à l’étude à la Chambre et qui sera promulgué
en janvier prochain. «Paris II pourrait donc se tenir en février, à
Paris ou à Bruxelles», a précisé M. Hariri, qui évoqué ensuite le deuxième
sujet important de son entretien avec le chef de l’État français.
Il s’agit de la situation explosive dans les territoires occupés et
du risque d’un embrasement général qui pourrait affecter les pays de
la région. MM. Chirac et Hariri ont échangé leurs vues à ce sujet, constatant
l’identité de leurs positions sur l’urgence d’un dialogue avant d’atteindre
le point de non-retour et la nécessité de ne plus affaiblir l’Autorité
palestinienne afin de lui donner les moyens de sévir contre les auteurs
des récents attentats en Israël et en Cisjordanie. Selon des milieux
bien informés, M. Hariri aurait réaffirmé par la même occasion que le
Liban, qui fut et demeure une des victimes du terrorisme, considère
qu’il collabore au mieux pour lutter contre ce mal, estimant que le
Hezbollah ne fait pas partie des organisations terroristes puisqu’il
n’a entrepris aucune action contre Israël hors du Liban. Ces milieux
ajoutent que le gouvernement libanais compte désormais sur le président
Chirac pour faire valoir ce point de vue devant les instances internationales
et devant les États-Unis. À Beyrouth, des sources proches du Premier
ministre ont indiqué, après le retour de M. Hariri au Liban, que la
France déployait actuellement des efforts pour tenter de contourner
la difficulté née de la demande britannique d’inclusion de la clause
antiterroriste.
Selon ces sources, les démarches
s’orientent vers une signature de l’accord qui serait accompagnée de
réserves de la part de l’Union européenne au sujet de ce point litigieux
soulevé au dernier moment.
S’agissant de Paris II, les sources proches de M. Hariri
ont précisé que la tenue en février de cette conférence des donateurs
pour le Liban dépendrait des progrès qu’aura réalisés à cette date le
gouvernement libanais en matière de privatisations, de réduction des
dépenses publiques et de dégraissage administratif. Le Proche-Orient
Lors de son entretien avec M. Hariri, M. Chirac a en outre défendu «les
perspectives du rôle européen, parallèlement aux efforts américains,
pour renforcer les chances de paix au Proche-Orient». MM. Chirac et
Hariri ont abordé longuement «les problèmes du Proche-Orient, de la
Cisjordanie, de Gaza, des Palestiniens et des Israéliens», a-t-on affirmé
à l’Élysée. La veille, à Belgrade, le chef de l’État français avait
annoncé que la France comptait proposer dans les prochains jours une
«initiative européenne» visant à rétablir le dialogue entre Israël et
l’Autorité palestinienne. «La France milite pour le dialogue. La paix
est indissociable de la sécurité. Les deux parties (Israéliens et Palestiniens)
doivent faire un effort important pour aller à une table de négociations»,
avait expliqué le président français au cours d’une conférence de presse.
«La situation (au Proche-Orient) ne prête pas à l’optimisme, mais la
France ne se décourage pas», avait poursuivi M. Chirac, avant d’évoquer
une «initiative européenne», sans donner de détails. Le ministre français
des Affaires étrangères, Hubert Védrine, devrait s’entretenir de cette
«initiative» avec ses homologues de l’UE dès lundi, jour où le ministre
israélien des Affaires étrangères Shimon Peres et le ministre palestinien
de la Coopération internationale Nabil Chaath sont attendus à Bruxelles,
a indiqué une source diplomatique. Elle devrait également être évoquée
lors de la visite, mardi à Paris, du secrétaire d’État américain Colin
Powell, qui doit rencontrer MM. Chirac et Védrine, selon la même source.
Début novembre, M. Chirac avait défendu auprès de son homologue américain
George W. Bush son idée d’une «nouvelle conférence de paix, une table
de la paix» qui réunirait Israël, les Palestiniens, les États-Unis,
l’UE, la Russie, l’Égypte et la Jordanie. Jusqu’à présent, cette proposition
n’a pas abouti, faute notamment d’avoir obtenu l’accord des Israéliens
et des Américains.
|