Le parc de location ayant été largement réduit ces trois dernières années, les professionnels du secteur n’ont pas été en mesure de satisfaire la totalité de la demande en haute saison.
Cet été, le parc de voitures de location a été insuffisant pour répondre à la demande des vacanciers. Les touristes et expatriés libanais en ont fait l’amère expérience. Au plus fort de la saison touristique – entre le 15 juillet et le 20 août –, il n’a jamais été aussi difficile, et coûteux, de louer une voiture au Liban.
Le PDG de Hertz au Liban, Farid Kanazeh, estime ainsi qu’« entre 30 et 40 % de la demande de location de voitures n’a pas pu être satisfaite cet été ».
À cet égard, la hausse du nombre d’acteurs sur le marché depuis 2004 est trompeuse. Quarante-deux sociétés de location ont certes vu le jour ces dernières années, portant à 145 le nombre total recensés par le ministère du Tourisme, mais le parc de voitures n’a pas forcément suivi. Malgré de nouvelles commandes de plus de 3 600 voitures passées cette année, soit 63 % de plus que 2007, le parc de voitures de location est resté inférieur à celui de 2004.
En effet, suite aux mauvaises performances de ces trois dernières années, les sociétés de location de voitures ont été amenées à réduire leur parc de 40 à 50 % pour survivre. Selon le président du syndicat des sociétés de location de voitures, Imad Abou Hamdan, ce parc se situait entre 13 000 et 14 000 voitures en 2004, et ce serait donc avec un parc réduit à environ 7 000 ou 8 000 voitures que ces sociétés ont entamé l’année.
Par ailleurs, et comme le souligne Issam Haïdar, directeur marketing de Sixt, « la demande de voitures par les sociétés de location n’a pas pu être entièrement comblée cette année par manque de voitures disponibles ». Car les concessionnaires automobiles avaient gardé un niveau de stock relativement prudent, basé sur la situation politique du début de l’année. Et quand les accords de Doha ont été signés fin mai, donnant le signal à une saison touristique normale, il était trop tard pour augmenter significativement leurs commandes avant juillet, le délai minimum entre la commande et la livraison de voitures étant de deux mois.
Qu’en est-il des prix ? Ont-ils réellement augmenté par rapport à l’été dernier ? À ce sujet, les sociétés de location tiennent un discours nuancé : si elles ont, comme chaque année, augmenté leurs prix d’au moins 30 % par rapport à la basse saison, les sociétés internationales affirment ne pas avoir, ou avoir très peu (maximum 10 %) augmenté leurs prix par rapport à l’année dernière. Mais les petites voitures « bon marché » ont été louées en priorité. Très vite, il ne restait donc plus que des voitures de plus gros calibres, plus chères. Chez Hertz par exemple, le prix moyen hors escompte de la location d’une petite voiture cet été était de 45 dollars, contre 100 pour une voiture moyenne et 250 pour une voiture de luxe.
Globalement, la saison a été relativement bonne pour les sociétés de location de voitures, leur chiffre d’affaires ayant crû, selon les sources, de 20 à 30 % par rapport à l’année dernière. On reste toutefois loin des chiffres de 2004, année considérée par les professionnels du secteur comme la meilleure de ces dix dernières années.

Et l’été prochain ?
Une pénurie de voitures de location est-elle également prévue l’été prochain ? Cela dépendra de la situation politique du Liban et de la volonté de l’État d’aider les sociétés de location de voitures, répondent les professionnels du secteur. Selon eux, si la saison est normale – sans guerre et sans événements – il faut deux à trois ans pour amortir un parc de voitures de location au Liban, car l’activité est très cyclique. La demande est forte en été et pendant quelques périodes comme Noël et le Eid, mais le reste du temps elle est trop basse pour assurer la rentabilité d’un parc de voitures calculé en fonction de la demande d’été. Pour pouvoir augmenter ce parc, il faudrait « uniformiser la demande sur l’année, en limitant par exemple le nombre de voitures avec des plaques étrangères, et surtout en attirant la clientèle d’affaires au Liban en organisant des congrès et séminaires en basse saison, comme c’était le cas avant 2005 », souligne un responsable du secteur. Selon lui, l’État a également un rôle à jouer, en proposant des mesures pour aider l’industrie des sociétés de location de voitures, comme une baisse des droits de douane et d’enregistrement, une abrogation exceptionnelle de la loi obligeant les sociétés de location à renouveler leur parc tous les 3 ans… Les leviers existent. Encore faut-il que les pouvoirs publics veuillent et puissent les activer.

Article de Marie José DAOUD paru dans L'Orient-Le Jour du 16 Septembre 2008

Un permis de conduire et une pièce d’identité bienvenue sur les routes du Liban
L’été, ou la pleine saison des compagnies de location de voitures

Depuis quelques années, chaque été, un peu plus de
5 000 voitures de location roulent sur les routes du Liban. Des véhicules, appartenant à une quarantaine d’entreprises, qui facilitent la vie, l’espace d’un séjour au Liban, aux émigrés libanais qui retournent au pays pour les vacances ainsi qu’aux étrangers et aux ressortissants arabes qui se lancent à la découverte du Liban. Chacun choisit, selon son goût et son budget, une voiture vieille de moins de trois ans.
Vous pouvez donc opter, selon vos dispositions, pour la petite Renault Clio ou la luxueuse Mercedes S320 qui est obligatoirement louée avec chauffeur dans toutes les entreprises spécialisées.