
Avec la collaboration
de

 
On
se souvient du Festival
"Un Cèdre à Saumur" brillamment organisé
sur les bords de la Loire au cours de l'Automne 2001.
Cette année, c'est au tour de Cahors, Préfecture
du Lot dans le Sud-Ouest de la France de mettre le Liban à
l'honneur au cours de la première semaine d'Octobre et
la toute première édition de son festival
"Visages francophones":
une double reconnaissance pour le Pays du cèdre et la
preuve, si besoin est, de vérifier une fois de plus l'attirance
populaire qu'exerce le Liban auprès des Français
tant en Province qu'à Paris.
JMD

Repère
Historique
1099
: les Méridionaux sont à la pointe de la première
croisade.
Le comte de Toulouse refuse le trône de Jérusalem, mais se taille
un comté au Liban.
Outre la tenue
du Sommet de la Francophonie à Beyrouth en Octobre 2002,
on comprendra donc qu'en remontant le temps ,
le choix du Liban comme thème du Festival par le comité
d'organisation ne tient vraiment pas du hasard...

Présentation:
Le site officiel de la ville de Cahors
 
Rencontres
d’auteurs
Du jeudi au samedi à la librairie Calligramme, Abbas Baydoun
et Iskandar Habache, poètes libanais d’expression arabe, Alain
Tasso, poète d’expression française, directeur des cahiers littéraires
et artistiques Péristyles, présenteront leurs ouvrages et participeront
à des rencontres et des lectures publiques.
L’événement phare dans le domaine littéraire sera sans doute
la présentation-signature de l’ouvrage Un
siècle pour rien.
Le Moyen-Orient arabe de l’empire ottoman à l’empire américain
(éditions Albin Michel), par Jean Lacouture, Ghassan Tuéni et
Gérard D. Khoury,
le vendredi 4 octobre. Un livre à trois voix, dans lequel les
trois coauteurs retraçent les grandes étapes du siècle écoulé
et s’interrogent sur le désarroi actuel du monde arabe.
Expositions
Nadine Begdache,
propriétaire de la galerie Janine Rubeiz, présentera, du mardi
au vendredi, à la Chantrerie de Cahors, une sélection de peintures
de dix artistes libanais novateurs : Nada Akl, Philippe Akl,
Joseph Chahfé, Bassam Geitani, Fadia Haddad, Charles Khoury,
Georges Nadra, Joana Rizk, Hanibal Srouji et Mahmoud Zibawi.
Et du mercredi au samedi, le Musée Henri Martin offrira ses
cimaises aux photographies «artistico-ethniques» de Roger Moukarzel.
Des images de la vie quotidienne de maronites et de druzes de
la montagne libanaise, tirées de la série intitulée «Traits
Portraits», et des portraits de femmes voilées, de différentes
confessions, musulmanes et chrétiennes, regroupées sous le titre
Le voile.
Cinéma
Une sélection de quatre longs métrages de jeunes cinéastes libanais
sera projetée dans les salles de Cahors, du mercredi au samedi.
Artisanat
et gastronomie
Des mini-souks organisés par l’Artisan du Liban proposeront
différents produits d’artisanat (marqueterie, verrerie, vannerie,
coutellerie, etc.) Et des artisans feront démonstration de leur
savoir-faire sur place. Et enfin, des chefs libanais proposeront
dans différents restaurants de la ville des menus spécifiques.
Des stands de restauration rapide et des dégustations de plats
typiques ainsi que des apéritifs (arak, pistaches et narguilés)
ajouteront les saveurs culinaires à ce festival des arts sous
toutes ses formes.
 
Kitaa
B la voix rap du peuple de Beyrouth et le Liban à la
une de...


Retrouvez
le site du groupe de rap libanais Soapkills dans notre
rubrique
"Site du Mois"

Les
Soap Kills.
 
Bilan:
Du 1er au 5 octobre, Cahors (dans le Lot) a vécu,
grâce au festival Visages francophones, à l’heure libanaise.
Les diverses manifestations artistiques qui se sont succédé
dans les hauts lieux de la ville ont montré aux Cadurciens des
facettes peu connues du pays du cèdre.
>>>
Parmi les «visages du Liban» qui ont particulièrement ému le
public de Cahors : la compagnie La Baracca qui a présenté au
théâtre Le collier d’Hélène, une pièce bouleversante, écrite
par Carole Fréchette et mise en scène par Nabil el-Azan, qui
raconte la douleur d’exister au Liban.
Le concert de jazz oriental du oudiste virtuose Charbel Rouhana,
accompagné de quatre très bons musiciens (Fouad Afra à la batterie,
Abboud Saadi à la guitare basse, Arthur Satian au clavier et
Tom Horning au saxo), a enthousiasmé la salle comble de l’auditorium.
>>> Le conteur Jihad Darwiche a captivé un auditoire
constitué d’adultes mais aussi d’enfants, venus nombreux écouter
ses mille et une histoires. Et les marionnettes bilingues de
Karim Dakroub ont enchanté les écoliers.
Parmi les autres événements jugés intéressants: Le concert de
«mouachahat» de l’excellent compositeur-pianiste Zad Moultaka
accompagné d’un oudiste, d’un percussionniste et de la cantatrice
Fadia el-Hage à la voix envoûtante. >>> La présentation-signature
par Ghassan Tuéni et Gérard Khoury (en présence du maire de
Cahors) du livre qu’ils ont écrit conjointement avec Jean Lacouture,
Un siècle pour rien, le Moyen-Orient arabe de l’Empire ottoman
à l’Empire américain (éditions Albin Michel), qui vient juste
de paraître en France. Les deux auteurs – qui ont retracé dans
cet ouvrage les grandes étapes de l’histoire du Moyen-Orient
au cours du siècle écoulé – ont répondu aux questions d’un public
nombreux, qui semblait très concerné par les questions du monde
arabe et en particulier celles du Liban.
Architecture et poésie
L’édition libanaise était également représentée à Cahors par
un panel d’ouvrages divers qui ont investi les vitrines des
différentes librairies de la place. Et il semblerait que ce
soient surtout les beaux livres d’art et d’architecture ainsi
que les recueils de Nadia Tuéni, de Georges Schéhadé et d’Alain
Tasso qui ont remporté le plus de succès auprès des lecteurs
cadurciens. Alain Tasso, après sa séance de signature, a donné
lecture de ses vers dans les jardins du très beau cloître du
XVe de la cathédrale Saint-Etienne. Un récital de poésie sur
la musique du nay et du glas, et à la lueur d’une centaine de
bougies…
Également au programme :
la danse avec Beyrouth Jaune, une performance avec accompagnement
musical live signée Omar Rajeh, la musique électro-mélodique
très applaudie des Soap Kills, et celle beaucoup moins appréciée
du groupe de rap les Kitaa B, des projections de films libanais
et toutes sortes d’animations parfois improvisées… Les Cadurciens
ont apprécié les Libanais. Qui, eux, étaient heureux de montrer
leur vrai visage: celui de la culture et de la civilisation.
Zena
ZALZAL
|

L'AFFICHE
affiche
réalisée par Karine Wehbé
À
partir du mardi 1er octobre et jusqu’au samedi 6 octobre, Cahors,
ville du département du Lot en France (réputée entre autres
pour son vin), hissera les couleurs du Liban. En effet, au cours
de cette semaine, cette ville de la région toulousaine accueillera
des artistes du Liban, dans le cadre de la première édition
de son festival, intitulé « Visages francophones ». « Le Liban
est invité pour ce qu’il est : ce lieu de la diversité et du
partage possibles, rêvés... des cultures et des langues », indique
le directeur du festival, M. José Sobrecases, en introduction
de la brochure des activités. Un programme qui présente aux
Cadurciens une sélection (faite en collaboration avec le ministère
libanais de la Culture) de manifestations artistiques et culturelles
qui incarnent l’intensité créative du pays du cèdre. Au menu
de cette semaine libanaise donc :
Musique
Mardi 1er octobre,
ouverture des festivités avec Toufic Farroukh et l’Absolut Orkestra.
Toufic Farroukh est saxophoniste. Il a étudié au conservatoire
de Paris. Il est également compositeur. À une trame de jazz,
il incorpore des sonorités orientales au moyen d’instruments
traditionnels comme le oud ou le nay. Ses enregistrements CD
(Ali on Broadway, Little Secrets ou encore Drab Zeen) créent
un univers à la fois nostalgique et actuel. À l’Auditorium de
Cahors, il se produira accompagné de sa formation baptisée Absolut
Orkestra. Dix musiciens qui maîtrisent les instruments modernes
et traditionnels (piano, synthé, oud, banjo, nay, basse, violon,
trombone, congas, djembé, percussion, guitare électrique).
Mercredi 2 octobre,
le violoniste Nidaa Abou Mrad, accompagné de l’Ensemble de musique
arabe classique, donnera à la cathédrale St-Étienne une interprétation
vocale et instrumentale de l’oratorio L’annonce faite à Marie.
Une œuvre qu’il a composée à partir de versets de l’Évangile
et du Coran ainsi que des textes de mystiques musulmans et chrétiens.
Jeudi 3 octobre,
place à la musique actuelle avec Kitaa B, un groupe de rap et
de hip-hop, dont les textes en arabe, en français et en anglais
évoquent les problèmes auxquels les jeunes Libanais sont confrontés
: corruption, chômage, droits civiques...
Vendredi 4,
ce sera Charbel Rouhana, l’une des figures du oud moderne, qui
allie la musique traditionnelle orientale et le jazz, qui se
produira accompagné de Abboud Saadi à la guitare basse, Tom
Horning au saxophone, Fouad Afra à la batterie et Arthur Satian
au clavier, à l’Auditorium de Cahors.
Samedi 5,
concert des Soap
Kills, le groupe qui a revisité les chansons du répertoire
arabe en y introduisant un son « électro-mélodique ». Zad Moultaka,
compositeur-pianiste, présentera sa dernière œuvre, créée pour
le Festival de Beiteddine 2002, Mouachahat. Inspirée des thèmes
arabo-andalous, des variations pour piano, luth oriental, percussion
et voix. Celle en l’occurrence de Fadia el-Hage.

Charbel Rouhana,
un oudiste ambassadeur de la musique libanaise
Théâtre,
spectacles et danse
Mardi 2 octobre, Ziyad Sahhab et son groupe Chehhadine ya
baladna, Toufic Farroukh, Nabil el-Azan, Zad Moultaka, Abbas
Baydoun et Iskandar Habache ainsi que d’autres invités libanais
et français vont mêler leurs voix, leurs musiques et leurs textes
au cours d’une soirée baptisée «Cahors Cosmo(s) polis». On y
entendra les mots de Georges Schéhadé et un hommage spécial
sera rendu à Nadia Tuéni. Au programme également, le théâtre
libanais de marionnettes avec un spectacle bilingue, Yalla Ynam
Morjane, écrit et mis en scène par Karim Dakroub. Lequel a obtenu
la médaille d’or de la meilleure pièce de théâtre pour enfants
au Festival du Caire en 1998.
Jeudi 3 octobre : Le collier d’Hélène , une pièce de
Carole Fréchette mise en scène par Nabil el-Azan sera interprétée
par les comédiens libanais, palestinien, syrien et français
de la compagnie La Barraca.
Vendredi 4 octobre, le conteur Jihad Darwich animera
une veillée où s’entremêlent le merveilleux des Mille et une
nuits, la sagesse traditionnelle et le sourire. Le même soir
à 20h30, Omar Rajeh, chorégraphe, danseur et metteur en scène,
présentera Beyrouth Jaune , une danse-performance avec accompagnement
musical live (oud, percussion et batterie). Un spectacle d’une
trentaine de tableaux, interprété par six comédiens-danseurs
et qui entremêle danse, action, mouvement, paroles et musique
pour former un manifeste contre le chômage, la liberté refoulée,
l’immigration, le racisme, les divergences sociales...
Samedi 5 octobre: Praline Gay-Para, conteuse d’origine
libanaise racontera aux enfants (à la librairie Paginaire) les
légendes méditerranéennes couplées de mythes sud-américains,
asiatiques ou même des Caraïbes.
Ghassan Tuéni et Gérard
Khoury,
invités de marque du festival

Le
Festival dans la ville
Concerts,
expositions, productions cinématographiques, spectacles, soirées
poétiques, rencontres littéraires, mais aussi artisanat et gastronomie
: autant de facettes culturelles du Liban que découvrent avec
émerveillement les Cadurciens en ce début clément d’octobre
La programmation
(réalisée par l’association Visages francophones en collaboration
avec le ministère libanais de la Culture et l’Agenda culturel
à Beyrouth) fait montre d’une grande exigence artistique. «
Nous avons voulu montrer que le Liban est au-delà des clivages
entre Orient et Occident et cela dans tous les domaines », indique
José Sobrecases, le directeur du festival. Pour insister
sur cette ouverture et cette multiplicité de « visages » du
pays du Cèdre, le festival a invité non seulement des artistes
francophones, mais aussi des talents représentatifs de la grande
variété de la société libanaise. Ainsi que des journalistes
de quatre organes de presse (avec le soutien de la Fondation
européenne de la culture, dans le cadre du projet MMP médias).
Nidaa Abou Mrad : un oratorio soufi
Des
soirées éclectiques
C’est Toufic Farroukh et sa formation, l’Absolut
Orkestra, qui ont donné le coup d’envoi des festivités sur une
note de jazz fusion oriental. Un concert aux sonorités mixées
de nay, oud, saxophone, guitare électrique, piano et percussions
qui a enthousiasmé le public. Suivi, au fil des soirées, de
l’oratorio soufi de Nidaa Abou Mrad, L’annonce faite à Marie,
une musique contemplative et mystique accompagnée de textes
inspirés du Cantique des cantiques ainsi que de versets de l’Évangile
et du Coran, chantés par Sylvie Haddad. Un concert certes très
élitiste mais qui, présenté dans le cadre impressionnant de
la cathédrale Saint-Étienne, à la seule lueur des bougies, a
séduit ou dérangé, selon les affinités musicalo-spirituelles
de chacun, mais n’a pas laissé indifférent. Dans le même registre
éclectique, la soirée poético-musicale a fait découvrir un groupe
de jeunes musiciens d’une vingtaine d’années, les Chehhadine
Ya baladna, qui revisitent avec beaucoup de talent le répertoire
de la chanson classique arabe. Côté poésie, malgré de très beaux
vers d’Ounsi el-Hage, de Mohammad el-Abdallah et d’Amal Joumblatt,
récités par des comédiens libanais, bien entendu, les récitations
ont paru hermétiques au public, qui aurait préféré entendre
mais aussi comprendre la poésie libanaise. Celle d’expression
française qui n’a été illustrée que par trois courts poèmes
de Nadia Tuéni et Iskandar Habache. Il n’en demeure pas moins
que l’intérêt dont font preuve les Cadurciens envers les diverses
formes de culture libanaise fait chaud au cœur.

Karim Dak roub et ses marionnettes
Diurnes
Et si le Liban fait vibrer les nuits de Cahors,
il occupe également ses journées. À la Chantrerie, on admire
la peinture libanaise contemporaine. Une quinzaine de toiles
que Nadine Begdache, propriétaire de la galerie Janine Rebeiz,
a sélectionnées selon des critères de qualité et de diversité
de styles. Cela va de Nada Akl à Mahmoud Zibawi en passant par
Fadia Haddad, Charles Khoury, Bassam Geitani, Joseph Chahfé,
Hannibal Srouji, Élias Dib, Joanna Rizk et Philippe Akl. Par
ailleurs, le musée de la ville a ouvert ses portes à la très
belle exposition de photos de Roger Moukarzel, « Le Voile »,
qui avait été présentée il y a quelques mois à Beyrouth (crypte
de l’église Saint-Joseph).
Cela sans compter les dégustations de mezzés, d’arak et de plats
traditionnels préparés par deux chefs libanais, les promenades
du côté du mini-souk des artisans installé au centre de la vieille
ville, et les multiples autres activités festives qui émaillent
le festival et introduisent à Cahors les saveurs et les parfums
du Liban.
CAHORS
– de Zeina ZALZAL
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