Printemps 2009
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le discours de Ibrahim El Ali lors du Forum de Paris
à l'Unesco sur le thème: « Catastrophes
naturelles et solidarités humaines »
Environnement
Ibrahim el Ali rejette le projet de l'île en forme
de Cèdre
"Un cèdre conservé dans nos montagnes
a plus de valeur qu'une île de béton"
Dans le cadre du Forum de Paris qui s'est tenu à
l'Unesco, Ibrahim el-Ali, président de l'ONG Mawassem
Kheir, a abordé l'importance de la protection de
l'environnement et de la sensibilisation de la population,
en cas de catastrophes naturelles. Et il a vivement critiqué
le projet du Cedar Island. Entretien
Vous
présidez l'ONG Mawassem Kheir (Moissons de la bienfaisance).
Quelles sont les actions que vous avez menées et
que vous menez actuellement?
Juste
après la guerre de 2006, nous avons commencé
à nous occuper du déminage d'urgence, assister
les municipalités pour l'eau potable et monter
avec la Finul des projets d'aide (générateur,
câbles électriques, reboisement, etc.). Puis,
nous avons entamé le reboisement dans les municipalités,
et même chez les habitants. En effet, le taux d'urbanisme
étant élevé au Liban, le reboisement
chez l'habitant, et sur les terrains privés, donne
de meilleurs résultats. C'est pourquoi, nous avons
lancé, dans un premier temps, un projet de reboiser
40 000 oliviers. Puis, nous comptons mobiliser à
nouveau la Finul et les organismes internationaux pour
nous lancer dans un reboisement plus ambitieux et plus
généralisé. Par ailleurs, une agence
d'information s'est créée pour la problématique
du développement durable et d'éco-santé
au Liban.
Au Forum de Paris à
l'Unesco, vous avez parlé de l'importance de
la sensibilisation et la participation de la population
en cas de catastrophes naturelles. De quelles catastrophes
s'agit-il? Et comment faire participer la population?
Les
catastrophes sont, hélas, très nombreuses
au Liban. D'abord, la guerre en 2006 a été
une véritable catastrophe écologique.
Les feux de forêts ont détruit plus de
20% du paysage libanais. Par ailleurs, il faut affronter
plus de 1000 séismes de basse magnitude, et ce,
depuis février 2008.
Pour sensibiliser efficacement la population, je dirais
qu'il y a un véritable travail collectif à
effectuer, et qui englobe l'Etat, l'excellent Centre
de recherches géophysiques d'Alexandre Sursock,
qui vise à établir des alertes rapides
(grâce aux réseaux mondiaux de stations
sismiques tels qu'Iris ou Géoscope), la Défense
civile et la société civile. Il faut également
former les municipalités et le pouvoir religieux,
qui doivent prendre le relais dans leur sermon hebdomadaire.
Enfin, il faut faire des simulations.
Pour quelles raisons
avez-vous critiqué et rejeté l'île
en forme de cèdre au Liban?
Un
seul cèdre conservé dans nos montagnes
a plus de valeur que cette île en béton.
La construction sur le littoral marin utilise beaucoup
de sable, véritable filtre pour éviter
la salinisation de nos cours d'eau, trésor de
la vie pour les années à venir.
Le Liban est la capitale de la biodiversité de
l'espace méditerranéen et de tout le Moyen-Orient.
Il abrite le corridor le plus important d'oiseaux migrateurs,
venant d'Asie pour rejoindre l'Afrique. Puis, nous avons
la variété de flore la plus riche en densité
et plus de 2600 espèces végétales,
dont 100 sont endémiques.
Enfin, notre littoral marin possède des plaques
rocheuses en forme de terrasses, qui sont un aquarium
riche en biodiversité marine, et sur lesquelles
il faudra s'adosser pour construire des aires marines
protégées, d'autant plus que toute la
région Est de la mer Méditerranée
est devenue sans vie. Au moment où la planète
entière se mobilise pour lutter contre les méfaits
du réchauffement climatique, et la déperdition
de sa biodiversité, le vrai défi du Liban
serait de se transformer en modèle de développement
durable. Alors, découvrons la richesse cachée
dans nos terres, et comment donner du travail à
nos enfants sans dégrader notre environnement.
Protéger les dauphins
De
la communauté libanaise du Sénégal,
Ibrahim el-Ali a commencé ses actions en Afrique,
avant de se consacrer exclusivement au Moyen-Orient.
Au côté de son frère Haïdar
el-Ali, il s'est engagé dans la défense
des dauphins et des espèces protégées,
dans le continent noir, et ce, dans le cadre de l'association
Océanium. Il s'est rendu pour la première
fois au Liban il y a cinq ans. Pour protéger
cette terre et son riche patrimoine écologique,
Ibrahim el-Ali a fondé l'organisation non gouvernementale
Mawassem Kheir, Moissons de la bienfaisance, en coopération
avec la Finul. Pour suivre les actions de cet activiste,
rendez-vous sur son blog: http://fondation-elali.blogspot.com/
Paris, de Pauline Mouhanna pour
L'Hebdo Magazine (24-04-2009)
Ibrahim El Ali sur RFI le 11 Février
à partir de 15h40 TU ou sur RFI.fr
De Dakar à Beyrouth (en passant
par Paris),
les quatre chevaux de bataille dIbrahim el-Ali
L'homme
Ibrahim El Ali (en photo ci-dessus) est né
à Dakar en 1958, il se définit comme
citoyen du monde, citoyen de la terre. Diplôme
d'études supérieurs à Paris
, il participe en compagnie de son célèbre
frère Haidar El Ali ( chevalier de l ordre
du mérite de l'état français)
à plusieurs actions de défense de
la nature en Guinée Bissau, voire article
paru dans le journal Libération février
2004 et le site de réseau cétacés
et au Sénégal a des récupérations
de filets flottants avec l'organisme Océanium
de Haidar El Ali.
Au
Liban
Juste après la guerre Ibrahim aide Première
urgence pour la distribution d'eau à
la population dans son village de Chakra
Puis avec l'aide de la Finul, il détecte
des clusters mines anti-personnelles (4000 à
chakra) et des obus (plus de 100 à Chakra)
encore non explosés dans la région
de Bint jbael et procède a leur dépollution
Puis Ibrahim plante 10.000 arbres dans son village
d'abord et prend contact avec toutes les communes
pour renouveler le reboisement des montages
et communes du sud Liban
Puis Ibrahim, avant qu'une idée de l'ONUE
se décide dans la conférence des
citoyens de Paris, collabore avec les forces
de la Finul au Liban et organise des projets
écologiques.
Son
idée principale
Quand on trouve une peau de banane dans la rue,
ne pas le ramasser est assimilable a une agression
devant la veille femme qui va y glisser
Ibrahim appelle à la responsabilité
de tout un chacun devant cette catastrophe écologique
planétaire et la reconnaissance des droits
des générations futures, des principes
de précautions et d utilisation raisonnée
des ressources naturelles
Tout d'abord, que chacun ramasse les ordures
de cette planète, puis que personne ne
les jette plus tout simplement
Le mot arabe
Janna qui définit le paradis veut dire
également jardin, alors cultivons le
tous ensemble.
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Quatre
chevaux de bataille animent Ibrahim el-Ali, Libanais du
Sénégal rentré pour la 1re fois au
pays il y a trois ans. Durant la guerre de lété
2006, il a été bloqué dans son domicile
à Chakra, près de Bint-Jbeil, et, fort de
cette expérience, dégage depuis une énergie
considérable en faveur du Liban. Il a créé
ainsi une ONG, « Mawassem Khair » (Moissons
de la bienfaisance), http://fondation-elali.blogspot.com,
dont lune des principales actions a été
le déminage au Liban-Sud. Cette ONG a pu neutraliser
jusquà présent 4 000 bombes, avec
le concours des équipes belge et française
de la Finul installées dans la région. Au
cours dune conférence à Paris, il
a développé ses objectifs devant une assistance
franco-libanaise émue, avec laquelle il a engagé
un débat sur lavenir des relations entre
les régions en France et les municipalités
au Liban.
Écologie et déminage
au Liban-Sud
«
Mon premier cheval de bataille, cest lécologie
au Liban. La première raison, cest que les
oiseaux ne distinguent pas si un arbre est chrétien
ou musulman, donc lécologie rassemble tout
le monde. Jai une mission de planter un million
darbres en trois ans. Mon frère Haïdar,
qui est au Sénégal, est très connu
dans le monde de lécologie, puisquil
a été cité récemment comme
un des cent acteurs qui ont le plus travaillé pour
la planète. Il a planté 250 000 arbres en
Casamance, au sud du Sénégal. En arrivant
au Liban, jai ressenti la nécessité
de donner un sens à lécologie. Il
faut observer, tout simplement. Il faut voir la nature
libanaise comment elle est. Il y a un problème
deau au Liban, il faut le dire, et celui des guerres
successives, et des feux de forêt. »
Vidéo sur la vie minée au
Sud-Liban
Les
démineurs du Sud-Liban récompensés
(source: handicap international)
Les Libanais, véhicule de la francophonie en Afrique
« Les Libanais sont au Brésil, en Argentine,
en Australie et partout dans le monde, mais la communauté
libanaise dAfrique, comme celle du Sénégal,
en Afrique noire, est très francophone et est très
porteuse de la francophonie. Chaque Libanais dAfrique
est pratiquement un ambassadeur de la francophonie. Je
les vois bien quand ils reviennent en été
au Liban et que leurs enfants parlent en français
avec ceux de leurs villages. Et ça, la France ne
la pas bien compris encore. Le Libanais qui parle
français, il le parle dans le commerce, il le parle
en pleine brousse africaine, il le parle avec ses enfants
et il le parle quand il revient au Liban, il le parle
partout. » Ibrahim el-Ali a déploré
enfin que tous les sites officiels libanais sur Internet
soient écrits en anglais et non pas en français.
Aide aux services de lÉtat
«
Je travaille sur un projet avec la Finul et une ONG
française, Pompiers de lurgence à
linternational . Je suis en train denvoyer
dix camions aux pompiers au Liban, et cela était
prévu avant les feux qui viennent de se déclarer.
Je vais essayer dy mettre des médicaments
et des produits de première nécessité,
cela sera distribué dans plusieurs régions
comme apport des Français. » Lintervenant
a aussi constaté le manque dambulances
au sein des municipalités et a demandé
une participation financière plus forte de la
population libanaise auprès des services de lÉtat.
Le Liban, terre sacrée
«
Il faudrait que les descendants de Libanais dAfrique,
du Brésil, de France puissent avoir la carte
didentité, quils puissent avoir le
droit de vote. À ce moment, on change la donne
au Liban, de façon définitive. Les Libanais
de létranger peuvent beaucoup aider le
Liban. Cest un axe de travail que je veux développer
aussi. Ce qui est intéressant dans lAfrique,
cest que le Libanais ne sent pas quil va
y rester définitivement. Tandis que le Libanais
dAmérique, par exemple, ne se sent plus
vraiment libanais. » « Le Liban, pour moi,
cest une rencontre. Cest vrai que je suis
libanais, mais quand je suis arrivé au Liban,
je ne parlais pas deux mots darabe. Je parlais
wolof, le sénégalais, par cur, le
français, cest ma langue. Cest en
trois ans que jai appris le libanais, que je parle
maintenant en vivant là-bas. Le pape Jean-Paul
II la dit : Le Liban nest pas un pays,
cest un message. Le prophète Moïse
lui-même disait : Jéhovah, laisse-moi
passer de lautre côté que je vois
ce merveilleux pays, cette montagne, cette belle montagne
du Liban. Cest un rêve, vous savez,
on a grandi avec ce mythe du Graal, dans toute lhistoire
des Templiers, mais on ne le cherchait pas à
la bonne porte. Sil y a quelque chose, sil
y a une maison qui est sacrée, cest le
Liban et ses montagnes, où il faut chercher le
Graal et le tombeau de Moïse. Pourquoi ? Ce nest
pas difficile à comprendre. Il y a le mont Hermon,
qui nourrit toute la région en eau. Le lait et
le miel, cest le Liban. Vous savez que dans le
Coran, on parle des oliviers et des figuiers. Est-ce
que vous voyez des oliviers et des figuiers à
La Mecque ? Cest au Liban quils se trouvent
! Et tout le christianisme est né au Liban, à
Cana, à Tyr et à Saïda. Cette dimension
sacrée qua la terre libanaise est porteuse,
comme tout ce qui est sacré en général,
de beaucoup de déchirures. Que va-t-on laisser
à nos générations futures : un
message de cèdres ou un message de cendres ?
»
|
Catastrophe
écologique de grande ampleur de
l'Eté 2007:
les feux de forêt au Liban
Aux premiers frémissements de l'été 2007,
Dès le premier incendie apparu au Liban, réduisant
à néant tous mes efforts de reboisement et dévoilant
le dénuement complet des actions de prévoyance et
de secours pour lutter contre les feux de forêt, j'ai compris
l'urgence d'élaborer un projet qui s'intitule :
"Renforcement de la capacité
d'action des Sapeurs Pompiers du LIBAN à la lutte contre
les feux de forêts, dans le cadre de la préservation
de l'environnement et des populations".
En collaboration avec une ONG française Pompiers de l'urgence
à l'international dirigé par le Commandant Philippe
BESSON
et les services ACM (Actions civil- militaires) des forces françaises
de la Finul pour l'acheminement du matériel et l'assistance
dans les Zones où ils sont affectés dans le cadre
de la Finul.
Donc l'objectif est d'envoyer au Liban, dans un premier temps
10 Camions pompiers et des véhicules ambulances, de former
et d'assister les volontaires pompiers et constituer une équipe
spécialisée dans la protection de notre patrimoine
forestier et renforcer notre défense civile.
Depuis Paris, j'assistais désemparé, à une
véritable apocalypse écologique. Notre pays se consumait
" Liban brûle t'il ? " 15% de son paysage vert
flamboyait en deux jours, n'épargnant aucune région.
Akkar dans le Nord, le secteur du Metn au nord-est de Beyrouth,
la ville de Rashayya dans l'est de la vallée Bekaa, dans
la ville de Barouk sud-est Chouf au Liban.
Le feu embrasait toutes les régions des protagonistes de
la crise Libanaise comme pour leur souffler " unis ou réduits
en cendre " la République du cèdre se transformerait
t'il en " République du cendre " comme le titre
si bien Issa Goraieb dans l'orient le jour.
Deir al Kamar brûle au sud-est de Beyrouth dans un site
faisant partie du patrimoine mondial de l'Unesco.
Les phéniciens ont inventé le premier alphabet,
cèdre immense composés de 22 racines qui se sont
diffusés dans tous les systèmes d'écriture,
à des époques et des lieux divers, habitant secrètement
les méandres de la culture universelle. (C'est pourquoi
le Libanais est partout chez lui.)
Le vendeur du livre de sable de Borges, proposait à l'humanité
le premier manuscrit écrit sur du papyrus en provenance
de Byblos.
Cela n'est pas possible et pourtant cela fût. Le nombre
de pages de ce livre était exactement infini. Aucune n'était
la première, aucune n'était la dernière.
" Je pensai au feu, mais je craignis que la combustion d'un
livre infini ne soit pareillement infinie et n'asphyxie la planète
par sa fumée. "
Le Liban est ce livre. Brûlez le et vous brûlez l'humanité
La soif me brûlait de crier mon désarroi, ma révolte
environnementaliste s'enflammait.
Partisan de promouvoir l'écologie, la francophonie et de
raffermir les corps d'états consensuels et aimés
de toute la population, comme les pompiers, la défense
civile ; mon idéal conciliateur, unitaire, et patriotique
caressait la modération dans toutes mes critiques. Le Liban
a son lot d'incendiaires qui ne demandent qu'à brûler
le cèdre emblématique de son drapeau.
Toutefois je veux souligner nos faiblesses en matière de
lutte pour la protection de l'environnement et dresser un bilan
de nos lacunes.
Les chiffres ? Ils sont dans tous vos journaux, à chacun
son travail, je les laisse dans le sensationnel, pour ouvrir des
voies de réflexion et proposer des solutions. Je lis :
plus de 2200 hectares d'arbres forestiers partis en fumée
en quelques heures, 240 incendies dans tout le Liban. Avions nous
besoin encore de ces tristes records ? Déjà les
feux de forêts pendant l'été avaient dépassé
proportionnellement ceux de la Grèce, qui a scintillé
devant toutes les télés du monde.
Un commandant belge responsable de l'information auprès
de la Finul me disait " Ibrahim, je croyais que le Liban
était aussi grand que la France ", tellement nous
occupions les devants de la scène dans le concert mondial,
le Liban est partout ambassadeur de l'apocalypse.
Nos cèdres millénaires, s'ils en reste sont épuisés,
nos montagnes miroir biblique de la beauté sont devenus,
rachitiques comme un mannequin boulimique. Nos champs sont minés,
nos océans mazoutés, abouliques et sans vie, nos
forêts ardées, maintenant se consument.
Ö
Prophète Moise, toi qui voulait passer là-bas
et voir cet heureux pays et cette heureuse montagne, le Liban
(Dt 3,25) Notre jeunesse crie khalass, eux qui représentaient
le raffinement de la culture et l'élite du savoir désertent
le pays et sont pompés par les pays du golfe pour un
salaire idoine à la misère.
Que se trame t'il ? Que nous ourdissent ils Ces grandes puissances
affamés du pétrole moyen oriental ? Outre qu'ils
ont poussé les Chrétiens du Liban à abandonner
le pays après la guerre civile, Pensent ils nous vider
le sud en y vomissant 3 millions de bombes à sous munitions
juste les derniers jours de la guerre ? Pour quelle efficacité
militaire ? Je vous laisse réfléchir et retourne
à mes préoccupations environnementalistes.
Juste un rappel : le Liban même désunis n'est pas
un plateau de jeu d'échec où se jouent les machinations
secrètes du " Qui va dominer le monde. " Le
Liban est la demeure du Premier et du Dernier, terre sacrée
du levant et du souffle tendre du zéphyr, pays du "
par le figuier et l'olivier, du Coran ".
Habacuc 2.17 " Car les violences contre le Liban retomberont
sur toi. Et les ravages des bêtes t'effraieront. Parce
que tu as répandu le sang des hommes. Et commis des violences
dans le pays. Contre la ville et tous ses habitants. "
Plus de 240 foyers d'incendies sur tout le territoire et en
deux jours ! Il y'a de quoi se poser des questions et analyser
les raisons de ces brasiers.
Que
ce soit en réalité une nouvelle forme de guerre
de nature environnementale, qui continuerait a attisé
le climat chaotique du pays, en même temps déstabiliser
et décourager nos élites intellectuelles en les
poussant à abandonner le navire, ou créer des
champs de visibilité pour une surveillance totale du
pays. Pendant la guerre, toutes nos forêts ont été
brûlées par des bombardements avec des armes incendiaires
pour laisser les MK dromes de surveillance, annonciatrices de
la mort avoir l'il sur tout.
Notre eau est pillée alors que les municipalités
n'ont plus le droit de faire des forages pour simplement boire
de l'eau potable, et d'ailleurs où a-t-on vu de l'eau
potable au Liban ?? 80% de nos maladies proviennent de la qualité
de l'eau, et personne ne fait rien, les troubles politiques
de ce pays ne sont pas une excuse à l'inertie,Bref
ceci était une parenthèse...
Ou bien une autre stratégie consisterait à laisser
les médias et l'opinion publique international se lasser
des problèmes libanais, les abandonnant ainsi devant
une nouvelle grande calamité en préparation. Qui
se soucie des vingt morts quotidiens en Irak, les télévisions
n'en parlent même plus. Que dire des Palestiniens ?
Si cette version se confirmait après les enquêtes,
ce serait le signe précurseur de l'imminence d'une nouvelle
guerre. Ou une autre forme de guerre : La guerre écologique,
on a bien vu pendant le premier retrait plus de 400 Camions
piller de la terre bien rouge et riche du sud Liban ; et que
dire de notre eau, de cette montagne Jabal cheik que mes pieds
n'ont jamais foulé
j'en passe et j'en passe
.
Loubnan Loubnan ! Ezéchiel nous avertissait dans son
verset 17.3 Tu diras : Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel. Un
grand aigle aux longues ailes, aux ailes déployées,
couvert de plumes de toutes couleurs vint sur le Liban et enleva
la cime d'un cèdre.
Que ce soient des incendies soient causés par les magnats
de la mafia locale, épousant à merveille des épisodes
du trouble politique, pour agrandir leur surface de carrière
et blesser à nouveau nos magnifiques montagnes bibliques
et transformer le pays du Laban, pays du lait et du miel, en
un immense gruyère immonde et désolant. La reconstruction
du pays dans un temps record a été très
consommatrice d'eau, de sables du littoral et gravats des carrières,
l'environnement au Liban est la plus grande victime de la guerre,
tant en ce qui concerne les dommages directs comme les feux
de forets, les mines et autres bombes phosphoriques, la pollution
de la mer par l'or noir déversée en abondance
dans notre éco-systeme marin, A quand le grenelle du
Liban ???
Il faut souligner ici, que nos maisons se reconstruisent à
grande vitesse, mais que fait t'on pour rétablir un environnement
viable et consacré au Liban?
Que
ce soit des incendies causés par la maladresse et la
bêtise humaine, là encore, notre responsabilité
n'en est point diminuée.
Il faut savoir que les terrains agricoles, ou les bords de route
n'ont pas été débroussaillés, à
cause de la peur des mines à sous munition, les plantes
n'ont pas été arrosées, toute l'eau est
partie pour le béton.
Dans nos villages il y a trois secteurs d'activités
:
Le commerce de proximité :
celui-ci a souffert vu l'abondance des aides alimentaires d'urgence
à la population
La construction :
qui vit essentiellement des maisons de lux construits par les
ressortissants Libanais à l'étranger : on connaît
les dommages pour l'environnement d'une reconstruction rapide
Et enfin la petite exploitation agricole
:
qui elle a tout perdu entre les divers incendies et les champs
truffés de mines.
Ici je vais parler de la responsabilité de la population,
qui elle aussi reporte soit à la municipalité
soit sur l'état tous ses malheurs, concernant le ramassage
des ordures et une forme de discipline élémentaire
d'attitude écologique. Regardez nos rivières et
vous allez comprendre.
Ce qui est le plus surprenant, c'est que le Libanais est très
regardant sur son espace intérieur, et aime montrer le
lux dans son environnement privé, mais dés qu'il
sort de chez lui , l'espace public devient un déversoir
sur toutes ses formes.
Ici l'individualisme du Libanais ressort. Quand comprendra t'il
que sa terre aura plus de valeur si elle n'est pas polluée
?Nous devons assister nous écologistes, les municipalités
locales en traitement des déchets , eaux usagers qui
finissent tous dans la montagne, puis dans nos nappes phréatiques,
et nos rivières : la pollution est partout au Liban et
appel à un éveil urgent des mentalités
en utilisant le canal des réunions religieuses, de la
presse qui a un rôle capital à jouer et enfin donner
dés le jeune age, à l'école des formations
sur les attitudes écologiques à adopter pour préserver
notre terre Liban, pour les générations futures.
Responsabilité de l'état
Je ne vais pas épiloguer longtemps, je préfère
agir que critiquer et puis la liste est si longue qu'il me faudrait
en écrire autant, les feux de forêts ont parlés
à ma place. Les braves et héros pompiers de la
défense civile ont fait un travail remarquable, et n'ont
pas trouvé sur la route du feu des chemins d'accès,
ni ne possède un matériel adapté. L'état
possède dans ses tiroirs des études financées
par des organismes internationaux FAO sur la protection des
forêts contre l'incendie et des fiches techniques pour
le bassin méditerranéen.
A quoi peut bien servir une étude s'il n y a pas de réalisation
sur le terrain ?
Autre chose, il y a des aberrations que je ne puis taire. Pouvez
vous imaginer que la défense civile d'une ville comme
Tyr possède uniquement 2 véhicules de pompiers,
et une ambulance offert par un riche Libanais d'Abidjan, et
que ces véhicules sont obligés de remonter sur
Beyrouth même pour changer l'huile des véhicules
? Et être immobilisé ainsi pendant 3 semaines ?
Pourtant les pompiers de Tyr possèdent 27 jeunes volontaires
héros de la nation qui ne demandent qu'à être
bien assisté. Ici une réorganisation plus efficace
et une décentralisation des centres de décision
s'avèrent urgentes.
" Le jour où le Seigneur t'aura donné le
repos
. Tu entonneras cette chanson sur le Roi de Babylone
: Comment a-t-il fini l'oppresseur ? Comment a fini son arrogance
? Le Seigneur a brisé le bâton des méchants,
le gourdin des dominateurs, qui frappait les peuples avec fureur
Toute la terre se repose enfin tranquille. On éclate
en crie de joie. Même les cyprès se réjouissent
à cause de toi et, depuis que tu es étendu, les
cèdres du Liban disent : Il ne montera plus, celui qui
venait nous abattre. " (Isaïe 14, 3-8).
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